Table des matières

Introduction

Le phénomène de l'analphabétisme existe au Québec. Les données de Statistique Canada (1991) montrent que l'analphabétisme au Québec est un phénomène important. Selon cette enquête 276,000 personnes (6% des adultes) sont à peu près incapables de lire et environ 606,000 autres (13% des adultes) peuvent tout au plus repérer un mot familier dans un texte simple. Parmi ces personnes on compte 140,000 individus appartenant à une communauté culturelle.

La publication, au cours de l'automne 1996, du rapport canadien «Lire L'avenir» à partir des résultats de l'Enquête internationale sur l'alphabétisation des adultes (EIAA), malgré une nouvelle compréhension du phénomène de l'analphabétisme, confirme l'ampleur du phénomène au Québec. Ses conséquences sur la société et sur les individus sont importantes.

Depuis plus d'une quinzaine d'années, les groupes populaires d'alphabétisation ont mis en place des expériences pour lutter contre ce phénomène et répondre aux différents besoins des personnes analphabètes. Les personnes qui fréquentent les groupes sont en majorité pauvres, en chômage et souvent, ont des difficultés à remplir des formulaires de demande d'emploi; à aider leurs enfants à faire leurs devoirs; à lire la posologie d'un médicament; à écrire à leurs amis ainsi qu'à voter. Ce sont donc des personnes exclues, marginalisées, en voie de décrochage social...

La mise en place des groupes s'est faite par des personnes engagées à la cause de l'alphabétisation. Elles possèdent une grande variété d'expertise et de formation. Les animatrices se donnent de la formation dans leur groupe, leur milieu ou avec le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec afin d'améliorer leur prestation.

Ce document est le résultat d'une enquête effectuée par le RGPAQ du 10 au 19 février 1997 sur le profil de l'alphabétisation populaire au Québec. Ce portrait est analysé sous plusieurs angles notamment l'accessibilité, les caractéristiques des personnes qui fréquentent les groupes, la formation des animatrices, etc.

1. Les objectifs de la recherche

La recherche a pour objet de faire un profil de l'alphabétisation populaire au Québec. Notre objectif se justifie d'une part par la nécessité d'avoir une juste idée sur la fréquentation de nos groupes et les caractéristiques des personnes rejointes. D'autre part, par l'importance de dresser les caractéristiques des animatrices de nos groupes.

Nous avons fait le choix d'une démarche de recherche structurée à partir de quatre axes de questionnement:

  • Décrire le type d'alphabétisation, l'étendue du territoire couvert par les différents groupes ainsi que les moyens dont disposent les groupes pour leur fonctionnement. Il s'agit ici de répondre à la question «quels types de groupes avons-nous au Québec?»
  • S'enquérir du nombre de personnes qui fréquentent les groupes pour ensuite examiner leurs caractéristiques: l'âge, le statut socio-économique, le sexe, la situation familiale, le lieu de naissance, etc.
  • Examiner le niveau de formation des animatrices1 qui œuvrent en alphabétisation populaire.
  • Dégager des pistes pour la mise en place d'une stratégie pour accroître l'accessibilité des personnes dans les groupes d'alphabétisation au Québec.

2. La problématique

L'alphabétisation populaire est née au Québec dans les années 1960. Elle s'inscrit dans un vaste mouvement de démocratisation de l'éducation. Le contexte de la révolution tranquille aidant, des comités de citoyens ont émergé dans les quartiers les plus défavorisés et dans les zones rurales les moins prospères. Ces comités «revendiquent des services collectifs et demandent d'être consultés sur les décisions concernant le cadre de vie et même d'en décider» (Bélanger et Lévesque, 1985). En 1965, à la demande de résidents du quartier de Pointe Saint-Charles, des bénévoles puis des enseignants et des enseignantes affecté-e-s par la CECM dispensent des cours d'alphabétisation. C'est la naissance de l'alphabétisation populaire.

En 1967, des ateliers se mettent en place dans le quartier voisin de la Petite -Bourgogne. En 1968, un projet d'alphabétisation se met en place dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve et dans les différentes régions. Dans les années 70 et 80 plusieurs autres groupes se mettent en place. Présentement, on compte 125 groupes populaires en alphabétisation. Les groupes d'alphabétisation se sont établis avec des principes basés sur la vie démocratique, la conscientisation ainsi que le vécu des adultes, le respect de leur rythme d'apprentissage, l'apprentissage en petit groupe et le respect de la culture des personnes rejointes.

Avec l'arrivée des populations immigrantes surtout à Montréal, des groupes développent de la formation pour les communautés ethniques. Les groupes d'alphabétisation sont aussi à la base de la prise de conscience de l'analphabétisme en milieu de travail2.

Malgré cette présence soutenue des groupes dans le champ de l'alphabétisation au Québec, deux constats majeurs peuvent être soulignés.

  • Premièrement, il est difficile de donner des chiffres sur l'étendue du travail des groupes. Aucune étude ne s'est encore penchée sur cette question de sorte que les données qui circulent dans le milieu sont surtout des estimations.
  • Deuxièmement, le milieu des groupes populaires est considéré par certains intervenants comme un domaine de formation non qualifiant. Pour soutenir ces dires, la qualification des formatrices est souvent l'élément sur lequel on se base.

3. Pourquoi le choix de ce sujet?

Les groupes populaires en alphabétisation œuvrent dans ce secteur depuis les années 1967. Le nombre de groupes a constamment augmenté au fil des ans. Il existe aujourd'hui 125 groupes. Les groupes ont affiné leur approche et touchent de plus en plus de personnes. Cependant, malgré cette contribution importante, ils ne sont pas encore reconnus à leur juste valeur. La place qu'occupent les groupes sur le terrain de l'alphabétisation au Québec est très paradoxale. Malgré leur implication dans la lutte contre l'analphabétisme depuis les années 70, leur situation reste constamment fragile. Un peu comme si le gouvernement n'osait pas aller jusqu'au bout de la reconnaissance de l'utilité des services offerts par ces groupes.

Au moment où une politique en formation continue est en élaboration, une telle recherche vient donc au bon moment. Elle permettra d'approfondir la connaissance sur la situation des groupes d'alphabétisation populaire. Elle apportera également des éléments de solutions sur la question de l'accessibilité au niveau de l'alphabétisation des adultes.

La pertinence de notre sujet se justifie d'autant plus que la recherche permet une réflexion organisée sur l'alphabétisation populaire pour les prochaines années. Cette réflexion est d'autant plus importante puisque à ce jour aucune politique ne guide les actions en alphabétisation et que, au niveau du ministère de l'Éducation, on semble vouloir tendre vers un partage des rôles entre les commissions scolaires et les groupes d'alphabétisation.

4. La méthodologie

Nous avons utilisé des éléments de méthodologie à la fois quantitative et qualitative. Le recours à des éléments de stratégie quantitative a été particulièrement important dans la partie ayant trait à la description de la fréquentation des groupes. Nous avons misé sur l'inventaire des ressources, des personnes, des animatrices, etc. Le recours à des éléments de stratégie qualitative a été particulièrement important dans la partie de l'appréciation des informations.

Les informations ont été recueillies dans un premier temps, à l'aide d'un questionnaire d'une dizaine de pages. Compte tenu du temps dont nous disposions, nous n'avons pas fait subir un pré-test à notre questionnaire. Ainsi certaines questions ont donc fait l'objet d'interprétation de la part des groupes.

Les groupes ayant plusieurs points de services ont eu de la difficulté à compiler les données provenant de l'ensemble des points de services. Compte tenu du fait que la plupart des groupes ne tiennent pas de statistiques, il a été aussi difficile de colliger les informations dans les délais dont nous disposions.

Le questionnaire était peu adapté à la situation des groupes qui font de l'alphabétisation selon le type un à un c'est à dire l'approche individuelle donnée par des bénévoles. Comme autre lacune, il faut noter l'absence de traduction de notre questionnaire en anglais. Les groupes anglophones qui ont répondu au questionnaire n'ont pas été capables de donner des informations sur l'ensemble du questionnaire.

Au total, 125 questionnaires ont été envoyés. Cent quatorze (114) groupes ont répondu soit un taux de réponse de 91,2 pour cent. Le matériel de base ainsi recueilli a été soumis à une série de codifications «artisanales» pour «repérer les noyaux de sens» (Deslauriers, 1991:74-70) et les associer, tout en évaluant leur fréquence et leur intensité. Le codage s'est donc effectué selon un modèle fermé (Mayer et Ouellet, 1991:486). Les catégories avaient été prédéterminées à partir du questionnaire.

Dans un second temps, nous avons organisé des groupes de discussion. La technique de collecte de données utilisée a consisté à recueillir des données qualitatives sous forme de groupes de discussion (Quivy et Van Campenhoudt, 1988). Cette technique nous apparaissait en effet particulièrement appropriée à la nature de notre recherche, qui correspond à une analyse de données.

Les groupes de discussion ont été réalisés avec des personnes élus du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation. Le groupe de discussion est une « technique d'entrevue qui réunit de six à douze participants et un animateur, dans le cadre d'une discussion structurée sur un sujet particulier» (Geoffrion, 1993:311 ). Il utilise des questions ouvertes et favorise «une compréhension plus approfondie des réponses fournies (....). L'animateur a la possibilité de vérifier si les participants ont une compréhension commune de la question posée; il permet également une «interaction contrôlée entre les participants (...)».

En ce qui concerne l'échantillonnage, il était important pour nous d'avoir des informateurs et des informatrices-clés: des personnes engagées dans la question de l'analphabétisme au niveau des groupes en alphabétisation. Avec la technique d'échantillonnage à choix raisonné que nous avons retenue «les unités choisies sont sélectionnées sur la base d'une analyse des caractéristiques qu'elles représentent et non tirées au sort» (Desabie, 1996: 31). Pour nous, il s'agissait, par ce procédé « de privilégier autant que l'on puisse le faire, des unités typiques ou encore des personnes qui répondent au «type idéal» par rapport aux objectifs de la recherche» (Mayer et Ouellet, 1991).

Tous ces informateurs et ces informatrices travaillent dans des groupes de base. Trois personnes sur six œuvrent en alphabétisation depuis plus de dix ans, deux depuis plus de cinq ans et un depuis un an. Quatre sont coordinatrices et coordinateurs, deux sont des animatrices. Les groupes de discussion nous ont permis d'arriver à une série de conclusions.

5. Analyse des résultats

5.1 Information sur les groupes d'alphabétisation

Il y a cent vingt-cinq groupes d'alphabétisation populaire financés dans le Programme de Soutien à l'Alphabétisation Populaire Autonome (PSAPA) au Québec. Il est possible de dégager trois générations de groupes (voir graphique 1).

Graphique 1: naissance des groupes d'alphabétisation populaire au Québec

[Voir l'image pleine grandeur] Graphique 1 : naissance des groupes d'alphabétisation populaire au Québec.

Deux types d'alphabétisation sont pratiqués par les groupes: le type un à un3 et le type petits groupes4. Les groupes travaillant avec des petits groupes sont au nombre de 57 tandis que ceux pratiquant l'approche du tutorat individuel est de 7. Il important également de signaler que 50 groupes utilisent les deux types de pratiques. Le suivi individuel est alors offert aux personnes en complément de la formation de groupe afin de maximiser les apprentissages ou encore de résoudre des problèmes d'ordre personnel.

Les groupes sont présents dans toutes les régions du Québec. Leur action se déroule à toutes les échelles; certains œuvrent dans les quartiers, d'autres dans les villages, d'autres encore dans les villes et enfin, certains dans les municipalités et les régions.

Les groupes ont des revenus très variables. Plus de la moitié des groupes ont un revenu en bas de 50 000 dollars par année. Cette situation entraîne plusieurs types de difficultés. Beaucoup d'énergies consacrées à la lutte pour la suivie (Wagner, 1997), la difficulté de maintenir les groupes ouverts le soir dans certains cas, la difficulté de donner le temps plein dans plusieurs cas et enfin la difficulté de maintenir le groupe ouvert toute l'année.

Les groupes d'alphabétisation populaire sont financés par le Programme de Soutien à l'Alphabétisation Populaire Autonome (PSAPA), un programme du ministère de l'Éducation du Québec. Ce programme représente une somme de 5,3 millions de dollars. La moyenne des subventions s'établit à 39 000 dollars. Les groupes reçoivent des subventions de plusieurs sources tant pour financer la formation que pour aider à la mise en place de projets de prévention.

La plupart des groupes développent des projets dans le cadre de l'auto-financement. Ces projets sont très variables allant de la vente de t-shirt à l'organisation de spectacles bénéfices. Certains groupes ont aussi des ententes avec les commissions scolaires. À propos des ententes avec les commissions scolaires, il est important de signaler que le nombre de groupes ayant des ententes a baissé. Les coupures intervenues dans le secteur de l'éducation ces dernières années en seraient la cause.

5.2 Informations sur la fréquentation du groupe

Dans l'ensemble, les groupes ont rejoint 4 050 participants et participantes pendant l'année 1995-1996. Pour ce qui est de l'année en cours, le nombre de participants et participantes s'élève à 4 264 soit en moyenne 37,4 personnes par groupe. À cela, il faut ajouter 336 participants et participantes inscrit(e)s actuellement sur la liste d'attente. La particularité des groupes de permettre l'intégration de nouvelles personnes dans les ateliers en cours d'année explique ce petit nombre de personnes sur les listes d'attente.

On remarque une certaine évolution au niveau du nombre de personnes rejointes. D'abord, il faut dire que la fréquentation au niveau des groupes a connu une certaine baisse due à l'abandon du programme rattrapage scolaire5 mais aussi due aux différentes coupures des commissions scolaires en ce qui concerne les ententes heures-cours.6

L'augmentation du nombre de personnes entre l'année dernière et cette année s'explique par le travail des nouveaux groupes. La plupart des nouveaux groupes ont en effet commencé à donner des ateliers de formation après leur année d'implantation.

Par contre 441 participants et participantes ont abandonné les ateliers d'alphabétisation au cours de l'année 1995-1996 (le mot abandon signifie ici le fait de quitter le groupe avant la fin de leur démarche). Ainsi le taux d'abandon dans les groupes populaires en alphabétisation se situe autour de 10,34 pour cent. En 1992, le taux d'abandon estimé par le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec était de 7 pour cent.

Si le taux d'abandon a fait un bond de 3 points, la seule explication possible à l'heure actuelle semble être l'augmentation des contraintes au niveau de la mesure rattrapage scolaire.

La majorité des personnes qui fréquentent les groupes d'alphabétisation populaires ont plus de 26 ans. Elles représentent 88,35 pour cent de l'ensemble des participants et des participantes. Cependant, la présence des jeunes âgés de 16 à 25 ans dans les ateliers demeure importante, plus de 11,67 pour cent des fréquentations. Les jeunes qui fréquentent les groupes demandent des formations à temps plein, ce que plusieurs groupes ne peuvent offrir à cause du manque de ressources.

Au niveau des heures de formation en alphabétisation offertes par les groupes par semaine, une variation est aussi constatée. Les groupes offrent entre 3 heures et 25 heures de formation par semaine. Les groupes sont ouverts en moyenne 33 semaines l'année. Une vingtaine reste ouvert pendant plus de 40 semaines tandis que seulement deux ont déclaré offrir moins de vingt semaines d'ateliers. Les participants et participantes se répartissent comme suit:

Graphique 2: répartition des participants et des participantes par tranche d'âge

[Voir l'image pleine grandeur] Graphique 2 : répartition des participants et des participantes par tranche d'âge.

Au regard de ce graphique, on remarque qu'aucune tranche d'âge en haut de 25 ans ne semble être sureprésentée dans les groupes d'alphabétisation. La grande représentativité de la tranche des 56 ans et plus s'explique dans certains cas par des pertes d'emplois survenus dans plusieurs secteurs.

Comme nous l'indique le graphique suivant, la majorité des personnes qui fréquentent les groupes d'alphabétisation populaire vive de l'aide sociale: 52,09 pour cent, ou sont sans revenu. 16,56 pour cent. Les personnes en emploi représentent un pourcentage assez élevé, 16,85 pour cent tandis que les personnes en chômage représentent 6,87 pour cent et ceux à la retraite 6,93 pour cent.

Graphique 3: répartition des participants et participantes selon la situation économique

[Voir l'image pleine grandeur] Graphique 3 : répartition des participants et participantes selon la situation économique.

Malgré cette concentration de personnes sur l'aide sociale, on peut remarquer que les groupes rejoignent plusieurs personnes qui sont déjà en emploi ou à la retraite. Cette situation confirme en quelque sorte la possibilité pour les groupes de rejoindre des personnes qui sont difficiles à rejoindre autrement. Elle montre également la capacité des groupes à recevoir des personnes de milieux différents. À ce propos, l'enquête nous révèle que les groupes travaillent également avec des personnes présentant des problèmes divers comme les handicapés physiques (les personnes sourdes par exemple), les déficients intellectuels légers, les ex-psychiatrisés, les prisonniers et ex-détenus.

Au niveau des cheffes de familles monoparentales par contre, leur présence peu nombreuse repose la question des services de garde pour celles qui veulent s'alphabétiser. Cette population ne peut être rejointe qu'en offrant par exemple un service de garde sur place. Cette expérience est présentement tentée par le groupe "L'école de la vie" qui arrive à rejoindre des parents qui autrement n'auraient pas eu la capacité de s'alphabétiser.

La plupart des groupes sont ouverts dans la journée. Cette situation réduit la chance de rejoindre plus de travailleurs et peut-être les jeunes. Cependant, elle permet de rejoindre plus de femmes que d'hommes. Les femmes sont plus nombreuses dans les groupes d'alphabétisation populaire: 59,66 pour cent. Cette situation s'expliquerait par le fait que les hommes en général prennent plus de temps avant de se décider à s'engager dans une démarche d'alphabétisation. L'orgueil ainsi que la honte d'être identifié à une personne qui ne sait pas lire retarderaient leur décision.

Tableau 1: répartition des participantes et des participants selon le sexe

Sexe Nombre Pourcentage

Hommes
Femmes

1720
2544

40,33
59,66

Total

4264

100%

Parmi les personnes qui fréquentent les groupes, les personnes seules dominent (42,10 pour cent). Cependant la proportion des familles monoparentales sous la responsabilité d'une femme (11,72 pour cent) ainsi que les couples avec enfants (30,01 pour cent) reste importante. Cela pose la nécessité de la prévention de l'analphabétisme au niveau des familles qui représentent néanmoins une bonne portion des personnes qui fréquentent les groupes soit 41,73 pour cent. Les situations familiales des participants et des participantes se répartissent comme suit:

Graphique 4: répartition des participants et participantes selon la situation familiale

[Voir l'image pleine grandeur] Graphique 4: répartition des participants et participantes selon la situation familiale.

Les participants et les participantes immigrant-e-s représentent 19,24 pour cent de la fréquentation dans les groupes, tandis que les personnes nées au Québec forment 77,82 pour cent.

Tableau 2: répartition des participants et des participantes selon le lieu de naissance

Lieu de naissance Nombre Pourcentage

Québec
Autres provinces du Canada
Hors du Canada

3028
114
749

77,82
2,92
19,24

Total

3891

100%

5.3 Les animatrices

Cette section fait état des données recueillies sur les animatrices dans les groupes d'alphabétisation populaire de la province. Elle traite du nombre des animatrices, du type de poste qu'elles occupent, de leur formation initiale et complémentaire.

Le nombre d'animatrices

Les groupes d'alphabétisation populaire au Québec comptent quelque 1 289 animatrices. Parmi celles-ci, seulement 94 travaillent à titre d'animatrices rémunérées à temps plein, 218 animatrices sont rémunérées à temps partiel, 955 travaillent à titre de bénévoles et 22 sont des stagiaires (voir tableau 3).

Tableau. 3: Nombre d'animatrices

Type d'animatrices Nombre d'animatrices Pourcentage

nombre d'animatrices rémunérées à temps plein

218

16,91

nombre d'animatrices rémunérées à temps partiel

94

7,29

nombre d'animatrices bénévoles

955

74,06

nombre d'animatrices stagiaires

22

1,7

Total

1289

100%

L'analyse de ces données nous démontre que l'alphabétisation populaire occupe plus de mille personnes. Cependant, ce domaine reste celui de la précarité des emplois et du bénévolat. Le grand nombre de bénévoles s'explique également par l'utilisation de l'aide individuelle donnée dans les groupes qui utilisent l'approche individuelle. Par exemple un groupe qui rejoint trois cent (300) participants et participantes a besoin dans ce cas de l'aide individuelle du même nombre de bénévoles.

Le niveau et les domaines de formation des animatrices et animateurs

Malgré le caractère précaire des emplois en alphabétisation populaire, les animatrices ont des niveaux de formation se situant entre le secondaire et le deuxième cycle universitaire. Près de 58,47 pour cent des animatrices ont une formation de niveau universitaire de premier cycle. Le niveau d'éducation complété se répartit comme suit:

Graphique 6: niveau d'éducation des animatrices

[Voir l'image pleine grandeur] Graphique 6: niveau d'éducation des animatrices.

Les domaines de formation et de spécialisation des animatrices sont très variés. Cependant, le domaine de l'éducation domine largement.

Tableau 4: domaines de formation/spécialisation des animatrices

Domaines Nombre d'animatrices Domaines Nombre d'animatrices

Éducation
Sciences sociales
Santé
Services sociaux
Secrétariat
Administration
Informatique
Comptabilité

308
120
15
25
20
18
18
13

Traduction
Anthropologie
Arts
Théologie
Sciences politiques
Philosophie
Relations interculturelles

12
10
7
6
5
5
4

Les animatrices ont suivi plusieurs types de perfectionnement. Ces formations ont été pour la plupart organisées par le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ). Plusieurs se donnent de la formation à l'intérieur de leur groupe ou encore en faisant appel aux différentes ressources du milieu communautaire comme par exemple le Centre de formation populaire, le Centre Saint-Pierre etc. Même si les différents perfectionnements n'ont pas été suivis par l'ensemble des animatrices, il reste que les thèmes qui ont trait à l'alphabétisation comme la conscientisation, l'animation des ateliers, l'initiation à l'alphabétisation, le recrutement et la sensibilisation, les méthodes et approches ainsi que l'évaluation des apprentissages ont été largement suivis par les animatrices. Le tableau suivant nous indique les domaines de perfectionnement:

Tableau 5: domaines de perfectionnement des animatrices

Domaine de perfectionnement Domaine de perfectionnement
Conscientisation
Animation d'atelier
Initiation à l'alphabétisation
Recrutement et sensibilisation
Informatique
Production de matériel
Méthodes et approches en alpha
Gestion d'un groupe
Évaluation des apprentissages
Structuration d'un groupe
Organisation d'un événement
Organisation du travail
Médias
Éducation inter-culturelle
Gestion du stress
Andragogie
Méthode phonétique
Écoute active
Alpha en milieu de travail
Alpha-langue
Reconnaissance des acquis (nos compétences fortes)
Programme neuro-linguistique
Actualisation du potentiel intellectuel (API)
Processus d'apprentissage fonctionnel
Gestion des bénévoles
Approche féministe
Troubles d'apprentissage
Gestion de conflit
Levée de fonds
Relation d'aide

L'examen du graphique 6 et des tableaux 4 et 5 amène à un constat. Les animatrices dans les groupes d'alphabétisation ont un bon niveau de formation. Elles se donnent également de la formation dans des domaines en lien avec leur travail. La notion de la formation continue fait déjà largement partie des pratiques en alphabétisation populaire autonome.

Autre personnel

L'organisation d'un groupe d'alphabétisation requiert plusieurs autres spécialités. Outre les animatrices, les groupes d'alphabétisation comptent d'autres types de personnel. Les groupes comptent des coordonnatrices au nombre de quatre-vingt (80) et des secrétaires au nombre de vingt huit (28). Selon les besoins, les groupes vont engager d'autres personnes telles que des animatrices-terrain pour la sensibilisation et le recrutement, des agents pour la levée de fonds, etc.

6. Quelques leçons à tirer

La connaissance des groupes populaires en alphabétisation représente une occasion pour faire des propositions visant à améliorer l'accessibilité dans ce réseau et aussi pour répondre en partie à la question de la formation des animatrices dans ce réseau.

Accessibilité

La question de l'accessibilité dans les groupes populaires ne peut être abordée sans parler du financement. Tant que les groupes connaîtront des difficultés financières comme à l'heure actuelle, il sera impossible d'augmenter de façon sensible le nombre de personnes rejointes. Une fois la question du financement réglée, l'amélioration de l'accès pourra se faire à travers les services préalables à la formation, les services de formation, les services d'aide à la formation.

Les services préalables à la formation
Les groupes font un excellent travail en matière de sensibilisation et de recrutement. Ils arrivent à toucher des personnes qui sont difficiles à rejoindre. Il y a lieu de maintenir et de renforcer le travail de sensibilisation et de recrutement des groupes en y affectant des ressources nécessaires.

Les services de formation
Les groupes d'alphabétisation populaires touchent en moyenne 37 participants. Il y a de la place pour une augmentation de cette moyenne. Les groupes utilisent une approche différente qui permet de rejoindre des personnes difficiles à rejoindre par le canal des services formels. Le taux d'abandon dans les groupes est très faible, les animatrices possèdent une expertise. Afin d'accroître l'accessibilité dans ce réseau, plusieurs éléments peuvent être examinés:

  • Certaines problématiques restent embryonnaires et gagneraient à être mieux étudiées afin d'accroître l'accessibilité à la formation (exemple: l'alphabétisation familiale, l'alphabétisation en milieu carcéral, l'alphabétisation dans des lieux comme les CLSC.);
  • L'accessibilité augmentera si et seulement si les groupes reçoivent un meilleur financement ce qui leur permettra de toucher plus de personnes; d'offrir plus d'heures de formation et aussi d'étaler la formation sur 42 semaines;
  • La question de la formation à temps partiel. La personne analphabète qui a souvent vécu en marge de la société depuis plusieurs années a très peu de chance de réintégrer rapidement la formation à temps complet. Dans un premier temps, elle a plutôt besoin de reprendre confiance en elle, d'apprendre à lire, à écrire, à calculer à son rythme. Cela n'est possible qu'en lui permettant de commencer sa formation à temps partiel. En outre, le temps partiel permettra aux personnes qui travaillent de s'inscrire dans les groupes pour améliorer leurs compétences.

Services d'aide à la formation
Les personnes qui suivent une démarche d'alphabétisation ne reçoivent pas une ouverture à l'extérieur de leur groupe par rapport à leur situation. L'accès aux services gouvernementaux freine dans la plupart des cas l'exercice de leur apprentissage et aussi l'exercice de leurs droits comme citoyen (ICÉA, 1996).

Formation des animatrices

Les groupes populaires en alphabétisation sont souvent considérés par plusieurs comme un domaine de formation à rabais. Faire différemment doit-il signifier faire mal? Afin de mieux apprécier la formation des animatrices, il serait important de mener une recherche-action sur la formation des animatrices. Cette recherche-action permettra d'apporter des éclairages sur les questions suivantes:

  • Les compétences actuelles des animatrices;
  • Les compétences essentielles à l'exercice du métier d'animatrice;
  • L'intervenant qui devrait assurer la formation et le perfectionnement;
  • L'agrément (avantages et désavantages).

Conclusion

Au terme de cette étude exploratoire, on pourrait décrire ce travail comme un pas en avant dans la connaissance des groupes populaires en alphabétisation au Québec. En récapitulant l'essentiel de ce travail, nous pouvons dire que cette étude sur les groupes populaires nous a permis de voir une augmentation du nombre de groupes; et aussi une consolidation du réseau des groupes. Le financement reste toujours un problème majeur malgré un taux d'abandon se situant autour de 10 pour cent. Les groupes consacrent beaucoup d'énergie dans la recherche de financement pour arriver à effectuer leur travail.

Le second point sur les participants et les participantes des groupes nous a révélé que les groupes rejoignent à peu près cinq mille personnes. Ces personnes présentent plusieurs caractéristiques:

  • La majorité des personnes qui fréquentent les groupes d'alphabétisation populaires ont plus de 26 ans;
  • La majorité des personnes qui fréquentent les groupes d'alphabétisation populaire vivent de l'aide sociale (52,09 pour cent) ou sont sans revenu (16,56 pour cent);
  • Parmi les personnes qui fréquentent les groupes, les personnes seules dominent avec 42,10 pour cent. Cependant la proportion des familles monoparentales sous la responsabilité d'une femme (11,72 pour cent) ainsi que les couples avec enfants (30,01 pour cent) reste importante.
  • Les participants et participantes immigrant-e-s représentent 19,24 pour cent de la fréquentation dans les groupes, tandis que les personnes nées au Québec forment 77.82 pour cent.

Dans le troisième point sur les animatrices on peut relever les éléments suivants. Plus de mille personnes travaillent dans les groupes d'alphabétisation. Cependant, le domaine reste celui de la précarité des emplois et du bénévolat notamment avec les groupes utilisant l'approche individuelle . Près de 58,47 pour cent des animatrices ont une formation de niveau universitaire de premier cycle. Les animatrices ont reçu plusieurs types de perfectionnement.

L'alphabétisation populaire au Québec constitue aujourd'hui un réseau organisé. Malgré la présence sur ce terrain de deux types de pratiques leur approche est réalisée sur une base locale. Le milieu des groupes populaires présente beaucoup de potentiel qui peut être utilisé dans le cadre de la recherche de solutions pour améliorer l'accessibilité en alphabétisation.

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Mouvement d'éducation populaire et d'action communautaire du Québec, Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, Table des fédérations et organismes nationaux du Québec (1992), Pour la reconnaissance et un financement accru de l'éducation populaire autonome par le MEQ, 16 p.

Proulx, J-P (1994), «L'analphabétisme», in Traité des problèmes sociaux, sous la direction de Dumont, F et Martin, Y.

Quivy, R. Van Campemhoudt, L (1988), Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, Paris.

Québec (1995),Exposé de la situation, Les États généraux sur l'éducation.

Québec (1996), Rapport final des États généraux sur l'éducation.

Québec (1986), ALPHA 92, Recherche en alphabétisation, sous la direction de Jean-Paul Hautecoeur.

Québec (1986), ALPHA 90, Recherche en alphabétisation, sous la direction de Jean-Paul Hautecoeur.

Québec (1986), ALPHA 86, Recherche en alphabétisation, sous la direction de Jean-Paul Hautecoeur.

Statistique Canada (1990), L'alphabétisation des adultes au Canada: résultats d'une étude nationale, Canada.

Annexe – Questionnaire d'enquête

Portrait de l'alphabétisation au Québec: les personnes qui fréquentent nos groupes

Merci de prendre un peu de votre temps pour remplir ce questionnaire. Les informations obtenues à l'aide de ce questionnaire resteront confidentielles. Il sera possible d'envoyer le portrait que nous allons dresser à tous les groupes qui en feront la demande. Merci pour votre collaboration!

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Liste des groupes alpha. populaires du Québec

ABC des Portages
4 68, rue Lafontaine
Rivière-du-Loup (Québec) G5R 3C2

ABC Lotbinière
157, Principale
St-Flavien (Québec) G0S 2M0

ABC des Manoirs
568, Léon Martel
Terrebonne (Québec) J6W 2J8

Afro-Canada Citizens Enhancement Society (ACCES)
2121, Old Orchard
Montréal (Québec) H4A 3A7

Alpha Stoneham
660, 1ère Avenue c.p. 296
Stoneham (Québec) G0A 4P0

Alpha Temis
11, rue St-Isidore Ouest cp 239
Laverlochère (Québec) J0Z 2P0

Alpha entraide des Chutes-de-la-Chaudière
8149, du Mistral, bur. 104
Charny (Québec) G6X 1G5

Alpha Haute-Yamaska inc.
125-1, rue Principale
Granby (Québec) J2G 2T9

Alpha-Nicolet
690, Monseigneur Panet
Nicolet (Québec) J3T 1W1

Alphabeille Vanier
235, rue Beaucage
Ville Vanier (Québec) G1M 1H2

Alphabétisation de Châteauguay Valley
146, rue St-Mary's
Châteauguay (Québec) J6K 2J5

Alphabétisation sans limite / Literacy unlimited
145, Cartier avenue, room 105
Pointe-Claire (Québec) H9S 4R9

APETS - Ass. de projets éducatifs de Témiscamingue-Sud
40, rue Boucher
Témiscamingue (Québec) J0Z 3R0

Association Alpha-Laurentides
369, chemin Val-des-Lacs
Val-des-Lacs (Québec) J0T 2P0

Association des parents d'enfants handicapés du Témiscamingue
3, rue Industrielle, c.p. 1228
Ville-Marie (Québec) J0Z 3W0

Atelier d'éducation populaire
299, rte des Cantons
St-Émile-de-Suffolk (Québec) J0V 1Y0

Atelier d'alphabétisation des sourds de Québec
1220, ave. Giono, les Saules
Québec (Québec) G1P 4C9

Atelier des lettres
1710, Beaudry
Montréal (Québec) H2L 3E7

Ateliers d'alpha du S.A.C. Anjou inc.
6497, rue Azilda
Anjou (Québec) H1K 2Z8

Atout-lire
266, St-Vallier Ouest
Québec (Québec) G1K 1K2

Au jardin de la famille de Fabreville
3867, boul. Ste-Rose
Fabreville (Québec) H7P 1C8

Au fil des mots de St-François
8560, rue de l'Église
St-François, Laval (Québec) H7A 1K9

Au bord des mots
20, St-Antoine Nord, suite # 2
Lavaltrie (Québec) J0K 1H0

Carrefour d'éducation populaire de Pointe St-Charles
2356, Centre
Montréal (Québec) H3k 1J7

Centre d'alphabétisation populaire de Beauce
12 008, 1ère Avenue
Ville St-Georges, Beauce (Québec) G5Y 2E1

Centre n'a rive
6971, St-Denis
Montréal (Québec) H2S 2S5

Centre d'éducation populaire autonome du Centre-de-la-Mauricie
1985, 14e Ave
Shawinigan Sud (Québec) G9P 2C5

Centre d'éducation populaire de Pointe-du-Lac
201, Grande Allée
Pointe-du-Lac (Québec) G0X 1Z0

Centre de croissance d'Abitibi-Ouest
419-b, 2e Rue Est, c.p. 533
La Sarre (Québec) J9Z 3J3

Centre de lecture et d'écriture
4273, rue Drolet - 4e étage
Montréal (Québec) H2W 2L7

Centre de liaison pour l'éducation et les ressources culturelle (CLERC)
12618, rue Ste-Catherine Est
Montréal (Québec) H3T 1M1

Centre haïtien d'animation et d'intervention sociale
7745, avenue Champagneur app 203
Montréal (Québec) H2S 3M3

Centre international d'échanges culturels
3516, ave Lacombe
Montréal (Québec) H3T 1M1

Centre d'activités populaires et éducatives (CAPE)
290, St-Joseph, cp 186
Latuque (Québec) G9X 3P2

Centre d'action socio-communautaire de Montréal
4050, St-Urbain
Montréal (Québec) H2W 1V3

Centre d'alphabétisation des Basques
320, Jean-Rioux
Trois-Pistoles (Québec) G0L 4K0

Centre d'alphabétisation de Prescott
511, rue Principale Est
Hawkesbury (Ontario) K6A 1B3

Centre d'alphabétisation d'Argenteuil
77, rue Hammond, c.p. 181
Lachute (Québec) J8H 3Y3

Centre alpha-sourds
65, de Castelnau Ouest bureau 300
Montréal (Québec) H2R 2W3

Centre d'éducation populaire de Pointe St-Charles
2390, Ryde
Montréal (Québec) H3K 1R6

Centre de services éducatifs pop. du Haut-St-François
1727, route 212, r.r. 1
Cookshire (Québec) J0B 1M0

Centre d'alphabétisation populaire Matawinie Est
81 grand rang
Sainte-Émilie-de-l'Énergie (qQuébec ) J0K 2K0

Centre d'alphabétisation «Lardoise»
249 c chemin du Roy
Deschambault (Québec) G0A I5O

Centre d'action bénévole de la MRC de Bécancour
162, St-Antoine
Ste-Sophie-de-Lévrard (Québec) G0X 3C0

Centre alpha de la Baie
802, boul Grande-Baie
Nord la Baie (Québec) G7B 3K7

Centre d'action bénévole d'Iberville et de la région inc.
290, ave. des Conseillers
Iberville (Québec) J2X 1Z8

Centre de recherche-action éducative et sociale
4245, 43e Rue
Montréal (Québec) H1Z 1R4

Centre d'apprentissage clé inc
108, rue Principale
St-Cyprien (Québec) G0L 2P0

Centre alpha du Bas-Saguenay
802, boul. de la Grande Baie Nord
La Baie (Québec) G7B 3K7

Centre d'alphabétisation de Jonquière
1799, rue St-Francois-Xavier, c.p. 100
Jonquière (Québec) G7X 7V8

Centre communautaire des Haïtiens de Rivière-des-Prairies (CCHRPD)
8129, André-Ampère
Montréal (Québec) H1E 3J9

Centre d'alphabétisation du comté de Roberval
1322. boul. Sacré-Coeur
St-Félicien (Québec) G8K 2P8

Centre éducatif des Haïtiens de Montréal
5786, Christophe Colomb
Montréal (Québec) H2S 2G1

Centre alpha de Laterrière inc
6166, rue Notre-Dame, c.p. 94
Laterrière (Québec) G0V 1K0

Centre d'éducation de base dans l'Outaouais (CEBO)
64, rue Normandie
Hull (Québec) J8Z 1N3

Centre des lettres et des mots
8733, rue Hochelaga
Montréal (Québec) H1L 2M8

Centre D.É.B.A.T.
4001, rue Ontario Est
Montréal (Québec) H1W 1T1

Cle des mots
503, St-Georges
Laprairie (Québec) J5R 2N2

Collectif plein de bon sens
149, boul. Perron Ouest
New Richmond (Québec) G0C 2B0

Comité d'éducation des adultes de St-Henri Petite Bourgogne
2515, Delisle
Montréal (Québec) H3J 1K8

Comité de bénévolat et d'alpha Laurenval
3200, chemin du Souvenir
Laval (Québec) H7V 1W9

Comité alphabétisation locale de Marieville (CALM)
2005, rue du Pont
Marieville (Québec) J3M 1J8

Comité alpha Papineau
110, rue Macloren Est
Buckingham (Québec) J8L 1K1

Comité d'alpha Albanel
310, de l'Église
Albanel (Québec) G8M 3G1

Comité d'entraide populaire de Châteauguay (CEP)
68a, Salaberry Sud
Châteauguay (Québec) J6J 4J5

Comité ALA (animation locale en alphabétisation)
12, rue Sainte-Marie, c.p. 494
Lacolle (Québec) J0J 1J0

Comquat inc.
300, boul. Perrot app. 100
Ile Perrot (Québec) J7V 3G1

Comsep
749, St-Maurice
Trois-Rivieres (Québec) G9A 3P5

Concertation éducative et culturelle Drummond
415, rue des Écoles
Drummondville (Québec) J2B 1J3

Conseil de l'alphabétisation de Yamaska
418, rue Radisson
Cowansville (Québec) J2K 3C3

Conseil de la Gaspésie pour l'alphabétisme
234, mgr Leblanc
Gaspé (Québec) G0C 1R0

Conseil d'alphabétisation St-François
2365, rue Galt Ouest
Sherbrooke (Québec) J1K 1L1

Conseil d'alphabétisation Laurentien inc.
c.p. 401
Lachute (Québec) J8H 3X9

Conseil d'alphabétisation de l'Ouest du Québec
508, Main Street
Shawville (Québec) J0X 2Y0

Coopérative de services multiples de Lanaudiere
2566, Victoria
Ste-Julienne (Québec) J0K 2T0

Déclic
350, Frontenac c.p. 377
Berthierville (Québec) J0K 1A0

Développement communautaire unile inc.
cp 190, Bassin
Iles de la Madeleine (Québec) G0B 1j0

EBYON
89, St-Irene
Cap-de-la-Madeleine (Québec) G8T 7C3

Éduco-pop des Bois-Francs
605, Notre-Dame Est, bur. 250
Victoriaville (Québec) G6P 6Y9

Formation clef mitis/neigette
424, rue Ross, c.p. 3424
Rimouski (Québec) G5L 7P3

Groupe alpha pour s'en sortir
5255, boul. Rive-Sud
Lévis (Québec) G6V 4Z4

Groupe d'entraide IOTA
158, Charron
Ville Lemoyne (Québec) J4R 2K7

Groupe en alphabétisation Montmagny-Nord
190, ave. de la Gare
Montmagny (Québec) G5V 2T6

Groupe centre-lac d'Alma
47 5, St-Bernard O.
Alma (Québec) G8B 4R1

Groupe alpha des Etchemins
201, Claude Bilodeau cp 1169
Lac Etchemin (Québec) G0R IS0

Groupe d'alphabétisation clés en main
25, rue Gérard Ouellet c.p. 464
St-Jean-Port-Joli (Québec) G0R 3G0

Groupe centre-lac d'Alma
671, Rang 6
St-Nazaire (Québec) G0W 2V0

L'ABC des Hauts Plateaux Montmagny-l'Islet inc.
199, rue Bilodeau
St-Fabien-de-Panet (Québec) G0R 2J0

L'Ardoise du Bas Richelieu
165, Hôtel-Dieu cp 1065
Sorel (Québec) J3P 7L4

L'École de la vie
360, rue Cherbourg
Longueuil (Québec) J4J 4Z3

L'Écrit tôt de St-Hubert
5245 boul. Cousineau porte 232
St-Hubert (Québec) J3Y 6J8

L'ÉDA (l'éducation des adultes en français de base)
455, Yamaska Est
Farnham (Québec) J2N 1J2

La Jarnigoine
7445, St-Denis
Montréal (Québec) H2R 2E5

La griffe d'alpha
610, de la Madone
Mont-Laurier (Québec) J9L 1S9

La clé en éducation populaire de Maskinongé
110, 2e Avenue, 2e étage
Louiseville (Québec) J5V 1X1

La clé de l'alpha
37, rue Notre-Dame Sud
Thetford Mines (Québec) G6G 1J1

La boite à lettres
360, Cherbourg
Longueuil (Québec) J4J 4Z3

La maison des mots des Basses-Laurentides
23a, rue Turgeon
Ste Thérèse (Québec) J7E 3H2

La marée des mots
3354, boul Mgr Gauthier - local 103
Beauport (Québec) G1E 2W4

La porte ouverte
439, boul Séminaire Nord
St-Jean-sur-Richelieu (Québec) J3B 5L4

La clé (centre de lecture et d'écriture)
775, boul. St-Luc Ouest
Alma (Québec) G8B 2K8

La magie des mots
1214, chemin Élie Auclair, c.p. 530
St-Polycarpe (Québec) J0P 1X0

La gigogne inc.
c.p. 384
Matane (Québec) G4W 3N3

Le centre d'éducation populaire de l'Estrie
32, Wellington Nord bureau 450
Sherbrooke (Québec) J1H 5B7

Le sac à mots
94, rue Sud
Cowansville (Québec) J2K 2X2

Le groupe alpha Laval
1051, croissant Pierre-Bédard
Laval (Québec) H7E 1Y8

Le collectif d'alphabétisation des travailleurs (la maison alpha)
412, rue Minto, bureau 1
Sherbrooke (Québec) J1H 1T6

Le coin alpha
1198, rue St-Camille
Bellefeuille (Québec) J0R 1A0

Le vent dans les lettres
17, rue Lapointe # 1
Gatineau (Québec) J8T 3X8

Le coin du partage de Beauharnois
600 rue Ellice s01-04
Beauharnois (Québec) J6N 3P7

Le conseil de lecture de la Rive-Sud
279, Hubbert street, app. 3
Greenfield Park (Québec) J4V 1R9

Le conseil d'alphabétisation Laubach de la région de Québec
2046, chemin .St-Louis local 245
Sillery (Québec) G1T 1P4

Les grands débrouillards de Valley field
52, Nicholson
Valleyfield, le Suroît (Québec) J6T 4M8

Lettres en main
5483, 12e Avenue
Montréal (Québec) H1X 2Z8

LIRA
5-a, rue Napoléon
Sept-Iles (Québec) G4R 3K5

Lis-moi tout Limoilou
861, rue des Voiliers, app.101
Québec (Québec) G1K 8V6

Ludolettre
460, rue Principale c.p. 488
St-Léonard-d'Aston (Québec) J0C 1M0

Maison d'Haïti
8833, St-Michel
Montréal (Québec) H1Z 3G3

Maison alpha ABC Côte-Nord
600, rue Jalbert
Baie-Comeau (Québec) G5C 1Z9

Organisme d'alphabétisation lettres vivantes
709, rue Gauthier
Larouche (Québec) G0W 1Z0

POPCO inc.
41 127, Parent
Port-Cartier (Québec) G5B 2G3

Reading council for literacy advance in Montreal
4810, Van Horne, room 111
Montréal (Québec) H3W 1J3

Regr. des centres mot-à-mot
156, rue Gaudreault
St-Ambroise, cp 218 (Québec) G7P 2J9

Regroupement «bouches à oreilles»
265, Lanctôt
Chibougamau (Québec) G8P 1C1

Regroupement des assistes sociaux du Joliette métro
54, place Bourget Nord
Joliette (Québec) J6E 5E4

Regroupement des assistes sociaux du Joliette métro
121, St-Barthélémy Sud
Joliette (Québec) J6E 5N8

Service de formation en alphabétisation de Charlevoix
32, boul. Leclerc, cp 548
Baie St-Paul Charlevoix (Québec) G0A 1B0

Tour de lire
1437, Pie IX
Montréal (Québec) H1V 2C2

Un mondalire
12 127, Victoria
Montréal (Québec) H1B 2R4


  • 1 Le choix du mot animatrice dans ce texte est intentionnel. Le milieu de l'alphabétisation populaire est largement dominée par les femmes.
  • 2 L'expérience du Comité d'éducation des adultes de la Petite-Bourgogne dans l'entreprise Emballages Consummers dans le Sud-Ouest de Montréal est tout à fait remarquable.
  • 3 L'approche traditionnelle anglo-saxonne de l'aide individuelle donnée par des bénévoles.
  • 4 Dans l'approche basée sur des petits groupes, l'individu est intégré à une démarche de groupe, ce qui permet de développer un sentiment d'appartenance, de réaliser des projets et d'avancer des revendications.
  • 5 La mesure rattrapage scolaire est une mesure de la Sécurité du revenu. Elle a été implantée en 1984. Elle visait au départ à aider les prestataires de l'aide sociale âgés de moins de 30 ans à terminer leurs études secondaires. Depuis la réforme de la Sécurité du revenu en 1988, plusieurs changements sont intervenus dans cette mesure allant de l'allongement de la période minimale sur l'aide sociale pour se qualifier, à l'augmentation du nombre minimal d'heures de formation.
  • 6 Selon une enquête menée par le RGPAQ en octobre 1996, près de 45 groupes d'alphabétisation avaient des ententes avec les commissions scolaires. De ce nombre, 25 recevaient de l'argent dans le cadre d'entente heures-cours pour donner de la formation. Les dernières coupures dans les commissions scolaires, notamment en alphabétisation (Le Devoir, La Presse, 18 octobre 1996) ont amené plusieurs commissions scolaires à mettre fin à ce type d'entente.