Bénévolat, art et culture

Table des matières

Remerciements

Mot du directeur général

La participation au cœur de l'organisation de l'événement-réflexion-théâtre au Saguenay-Lac-Saint-Jean

Les bénévoles des fêtes de la Nouvelle-France formation et rigueur historique

Une fabuleuse aventure humaine

Le bénévolat en région

Mécène : personne physique ou morale...

Parce que l'art et la culture sont des clés indispensables

Le bénévolat : pour qui et pourquoi ?

Des chansons d'espoir pour les réfugiés Afghans

Le théâtre Le flot d'idées : symbole d'une réussite matanaise

« En Gaspésie, il n'y a rien à faire.» Pas certain

Le Bénévolat et notre patrimoine

Notes

Remerciements

Équipes techniques

Année 2000

Steve Brunelle Chantal Breton, Pierre Riley, BeauGraf communication

Présente édition

France Moreau, Pierre Riley, Mélanie Cailleriez, Aline Laurent, BeauGraf communication

Page couverture : Paul Piché.

Merci a Nathalie Dion de l'équipe Spectra,

Droits d'auteur

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La référence à certaines informations contenues dans ce document est toutefois possible, a condition d'en indiquer la source

ISBN 2-922722-03-1

Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec

Bibliothèque nationale du Canada

Mot du directeur général

Pour tous les Spencer Tunick de la terre, heureusement qu'il y a des ZOULA BARRO

Le 28 mai 2001, la journaliste Julie Vaillancourt et le réalisateur Robert Larivière présentaient au Magazine Le Point (Radio-Canada) un reportage sur l'artiste Spencer Tunick venu photographier devant le Musée d'art contemporain de Montréal 2500 figurants nus Les propos de Zoula Barro, l'une des bénévoles interviewée, ont retenu l'attention de plusieurs téléspectateurs •

Avant la séance de photos

introduction de la journaliste

... Certains des participants qui agissaient comme bénévole pour l'événement avaient la chance de faire un repérage des lieux 24 heures avant la séance en

journaliste

Pourquoi s'embarquer dans cette aventure-la?

Zoula Barro

J'ai dit C'est l'heure que j'ose faire quelque chose de spécial. C'est pour ça que je vais le faire. J'ai 65 ans, j'ai jamais osé rien faire dans ma vie.

Après la séance de photos

Zoula Barro

C'était magnifique, c'est une expérience unique. Vous ne voyez pas le monde nu quand vous êtes nu. J'espère que tout le monde peut faire, une fois dans sa vie, une expérience comme ça... super! Ça sort tous les complexes que tout le monde a. J'ai eu beaucoup plus de félicitations toute nue qu'habillée

A un âge auquel les dames deviennent d'attendrissantes grands-mères, Zoula Barro, bénévole passionnée du Musée d'art contemporain de Montréal, a bravé bien des tabous - dont les siens! - en se joignant aux 2500 figurants qui ont posé nus pour le photographe Spencer Tunick

Zoula Barro est tombée dans la culture lorsqu'elle était grande Elle confie avoir eu une vie belle et intéressante du temps où son mari était à ses côtés Maintenant veuve, elle fait en sorte d'avoir une vie tout aussi belle et tout aussi intéressante Zoula se décrit comme étant épnse de tout ce qui est lié à la création artistique, de la son engagement bénévole au sein d'organismes culturels. Le temps qu'elle y consacre remplirait l'agenda de deux personnes Lorsqu'elle n'est pas avec le Musée d'art contemporain de Montréal, elle est au Festival des films du monde ou avec l'Orchestre symphonique de Montréal Zoula Barro n'est pas unique. Plusieurs des bénévoles qui œuvrent dans ce domaine affichent cette fébrilité

L'un des objectifs poursuivis par l'Année internationale des bénévoles 2001 au Québec (AIBQ 2001) se lit comme suit: Donner des exemples de la multiplicité des formes d'engagement bénévole à partir d'expériences très significatives de groupes de Québécoises et de Québécois dans leur communauté. À tous ceux que nous avons rencontrés lors de la préparation du numéro « Bénévolat, Art et culture » nous avons pose cette même question « Pourquoi donner du temps dans ce type d'organisme alors qu'il y a tant de causes qui apparaissent plus criantes? ». Leurs réponses se trouvent tout au long des pages qui suivent. Elles différent pour chacun d'entre eux. Pour Zoula, c'est viscéralement impossible, les hôpitaux lui rappelant trop la perte douloureuse de son fils.

Nous avons même ose poser cette question aux Journées de la culture, membre du comité de l'AIBQ 2001 Leur point de vue est décrit aux pages 12 et 13 de ce numéro Mais le programme de l'édition 2001 des Journées de la culture publiait un mot rédige par le Premier ministre du Québec, Monsieur Bernard Landry. Nous en tirons un extrait qui explique en partie les motivations des bénévoles qui s'engagent dans les organismes culturels.

Les Journées de la culture nous invitent, encore cette année, à célébrer ce qui nous distingue et nous définit aux yeux du monde. Notre culture, en plus de se poser en miroir de notre créativité, incarne le creuset où se fondent nos rêves et nos aspirations collectives. Elle confère sa cohérence à notre lien d'appartenance et nous rassemble autour d'un sentiment universel et sans âge : l'amour du beau et des arts. 1

Et oui, « I'amour du beau ». Vous le réaliserez, ça revient constamment

Bonne lecture !

Ont facilité la rédaction de ce texte

Madame Danièle Legentil

du Musée d'art contemporain de Montréal

Madame Marie-Philippe Bouchard

du magazine Le Point de Radio-Canada

Mille mercis

Saguenay-Lac-Saint-Jean

La participation au cœur de l'organisation de l'événement-réflexion-théâtre au Saguenay-Lac-Saint-Jean

Au cours de l'automne, les couleurs de l'AIBQ 2001 ont été davantage accentuées à l'échelle nationale, puisque chaque région a célébré son Événement-Réflexion-Théâtre. Alimentées par le théâtre, les réflexions ont porté sur les enjeux actuels de l'action bénévole. Les bénévoles, les gestionnaires et les citoyens réunis ont posé un regard collectif sur la diversité de l'action bénévole, sur les difficultés rencontrées et sur les besoins des bénévoles. L'objectif : mieux cerner les nouvelles problématiques sociales qui meublent nos réalités régionales. Constituant un défi de taille, cet ambitieux programme a pu tiré son épingle du jeu grâce à la participation effective de chaque région dans l'organisation de son propre événement.

Ce rôle de premier plan accorde aux régions dans l'exercice de la gestion de I'événement représentait pour les promoteurs de la région du Saguenay Lac Saint Jean une autre façon de s'engager de prendre part au devenir que tissent les enjeux actuels liés à l'action bénévole. Cette aventure qui nous était offerte était aussi une occasion d'aménager dans notre milieu un processus de questionnement collectif Un processus que les promoteurs régionaux avaient d'ailleurs déjà enclenché en se dotant d'une nouvelle structure d'échange entre les différents intervenants qui composent le comité de liaison régional.

Le Saguenay Lac Saint-Jean est l'une des rares régions ou les fiduciaires (un regroupe ment de quatre Centres d'action bénévole) ont confie la coordination du projet de l'Année internationale des bénévoles à une ressource externe Ce choix stratégique visait à bénéficier de I'ouverture du milieu vis-à-vis de la cause portée au bénévolat afin que puisse se créer un mouvement régional dynamique autour de I'aventure de I'Année internationale des bénévoles 2001 L'influence était telle qu'un comité organisateur de l'Événement Réflexion Théâtre du Saguenay-Lac-Saint-Jean a entrepris le défi de s'engager et de se responsabiliser dans la mise en chantier de l'événement La forme et le sens que ce comité a choisi d'apporter au projet dépassaient largement les notions théoriques Guides par leur intuition autant que par leur bagage d'expérience en action communautaire c'est aussi sous cette égide que les membres du comité ont convenu de mettre en place la stratégie du mode de gestion selon l'approche participative pour conduire le colloque régional.

Cette stratégie a été déterminée selon des règles définies collectivement et democrati-quement au sein du comité organisateur. À partir de l'exécution d'un plan de travail une série d'actions fut conduite selon les étapes du processus de planification La participation de tous et chacun, au profit de leur capacité d'intervention, leur expertise leurs disponi­bilités leurs forces et limites a été la planche de salut de ce mode de fonctionnement.

La mise en œuvre de cette stratégie fut bien amorcée Bien qu'il s'avère difficile d'en mesurer les bénéfices dans l'immédiat nous pouvons tout de même y percevoir des éléments caractéristiques en vue de leçons à tirer.

Entre autres, l'expérience nous a révélé que le fait d'unir des forces humaines actives autour d'un projet commun (l'organisation de notre colloque régional) s'avérait une formule gagnante L'état d'avancement du projet main­tenait une bonne vitesse de croisière et le groupe qui en était responsable a grandi dans une dynamique nouvelle ce qui éveillait de nouveaux attraits dans le partage et les pratiques communautaires

Cette expérience de travail en groupe, que nous qualifions positive est le fruit de l'approche participative que nous avons privilégiée Les résultats que nous connaissons déjà sont en partie garants du climat de confiance et de respect qui régnait au sein du groupe l'appropriation judicieuse de tous et chacun au modèle de gestion choisi confirme l'intérêt et la volonté d'une complicité qui surpassait toutes les attentes de départ. En contrepartie, ce modèle peut également comporter certains artifices. Qu'il s'agisse de se confronter à l'échéancier serre, aux disponi­bilités réduites du comité en raison de la période estivale, au suivi à faire auprès de membres qui ont été absents, aux décisions collectives qui parfois grugent le temps imparti aux imprévus, ces contraintes apportent parfois un ombrage au périple. Dans ces cas de figure, l'expérience nous a convié à développer des attitudes positives qui faisaient appel aux valeurs et principes de l'approche communautaire

Avec l'Événement-Réflexion-Theâtre se sont entremêlées les couleurs et l'essence de l'Année internationale des bénévoles l'esprit du bénévolat et le renouvellement de l'enga­gement des bénévoles fut au rendez-vous C est ce à quoi aspiraient les divers intervenants qui se sont engagés dans ce défi.

Les bénévoles des fêtes de la Nouvelle-France formation et rigueur historique

«Au nom du comité organisateur, je tiens à saluer et à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, au succès historique, culturel et touristique des Fêtes de la Nouvelle-France 2001. »

Pierre Larue, Président

« Ce succès » dont se targue le Président des Fêtes de la Nouvelle-France, est dû entre autres à la présence de bénévoles Depuis cinq ans en effet, des centaines de Filles du Roy et de colons-déchiffreurs donnent la juste couleur à ce festival à caractère historique Les bénévoles sont des acteurs indispensables et une place importante leur est réservée. Mais être bénévole aux Fêtes de la Nouvelle France veut dire davantage que de se promener en costumes d'époque.

Les Fêtes ont vu le jour en 1997. Elles sont sous le chapeau de la Corporation des Fêtes historiques de Québec et gérées par un conseil d'administration bénévole. Issus de divers secteurs d'activités de la Capitale nationale, les administrateurs et un comité de programmation, lui aussi bénévole, déterminent chaque année le thème qui dictera la programmation.

Ainsi la dernière édition, en arrimage avec les événements qui se sont déroulés à Montréal, la signature du traite de la Grande Paix, soulignait les relaxions franco-amérindiennes pendant toute la période de la Nouvelle-France. Rigoureux dans son approche, Monsieur Jean-François Brochard, Directeur de la programmation, confiait a Geneviève C Bergeron, étudiante au département d'Histoire de l'Université Laval, le soin de monter et d'animer la formation histo­rique destinée aux bénévoles des Fêtes de la Nouvelle-France.

Cet enseignement fut dispense lors de deux conférences de 120 minutes chacune. La première allocution portait sur l'histoire de la Nouvelle France en général, tandis que la seconde traitait de la thématique de l'été 2001. (La formatrice en a profité pour souligner l'apport d'institutions québécoises, notamment les institutions religieuses qui furent des acteurs ayant marque cette époque de façon impor­tante ) Les bénévoles ont été tenus d'y assister

« Cette obligation de formation n'est-elle pas contraignante pour des bénévoles? Après tout, les gens sont la pour avoir du plaisir et ils ne sont que bénévoles». Les Fêtes de la Nouvelle France ont une réponse déjà prête pour ce genre de commentaires « Nous som­mes d'avis que si les bénévoles doivent être renseignés sur leurs droits, ils doivent aussi être informes sur leurs rôles et leurs responsabilités, dont celle entre autres, d'aller entendre les conférences », mentionne le Directeur de la programmation des Fêtes de la Nouvelle-France, Monsieur Jean-François Brochard. Le succès de cet événement s'appuie sur la vraisemblance historique de l'époque montrée. Tous, bénévoles inclus, doivent adhérer à ce principe de conformité

La part des artistes rémunérés, la part des bénévoles

Les Fêtes de la Nouvelle-France offrent aux visiteurs de nombreuses prestations d'anima­teurs et d'artistes professionnels qui reçoivent un cachet. Ce sont des chanteurs, des musi­ciens ou des troupes de danse dont l'expertise fait preuve d'une recherche historique réelle et dont l'art s'approche de la période déterminée par le comité de programmation.

Une fois le programme établi, le Directeur de la programmation voit a ce que des figurants-bénévoles prennent part aux diverses anima­tions (On compte autant de bénévoles que de personnel et artistes rémunérés). Dès le mois de novembre et ce jusqu'au mois d'août, les bénévoles participent à des rencontres hebdo­madaires lors desquelles ils repètent des saynètes qui égayeront le site tout au long des Fêtes. Plusieurs perçoivent ces ateliers de for­mation comme un échange de bons procédés ; le temps donné est « paye » par l'apprentissage de connaissances et de techniques diverses (danses et chants traditionnels, art dramatique, création de personnages, généalogie, histoire, etc.) A cet effet, si on constate le haut taux de roulement chez les jeunes adultes et ado­lescents bénévoles, on se réjouit que la majorité des personnes venues donner de leur temps (beaucoup sont des professionnels entre 30 et 60 ans) fassent preuve d'assiduité Leur engagement est de grande qualité et est remarquable

www.nouvellefrance.qc.ca

Source de motivation non négligeable pour les bénévoles le plaisir de se « pavaner dans de beaux atours ». Les Fêtes de Nouvelle-France possèdent une banque de vêtements ou vont se vêtir les bénévoles Des familles et des groupes d'amis s'improvisent « bénévoles spon­tanés » et débarquent avec des vêtements qui ne manquent pas d'impressionner d'une année à l'autre.

Fait surprenant, Geneviève C. Bergeron qui doit composer à la fois avec la nécessité de rigueur dans l'enseignement donne aux béné­voles, et l'approche ludique de ces derniers, compte elle-même parmi les bénévoles. Son expertise, elle l'offre gracieusement aux Fêtes de la Nouvelle-France Le fait-elle dans l'espoir de se dénicher un poste d'historienne au sein de l'équipe? Pas du tout, répond-elle. Je vois les organisateurs courir à gauche et à droite durant toutes les Fêtes pour moi,avoir du plaisir lors de l'événement, c'est être avec le public et l'animer».

Suggestions bibliographiques

Une fabuleuse aventure humaine

Depuis maintenant 14 ans, un véritable phéno­mène culturel, touristique et économique qui transcende les frontières nationales est présenté a Ville de La Baie, au Saguenay. Il s'agit de la fabuleuse histoire d'un royaume, grande fresque historique qui a été jouée plus de 300 fois et a accueilli l'an dernier son 600000e spectateur, ce qui en fait l'une des plus belles réussites de l'histoire théâtrale québécoise Au fil des ans, le spectacle est devenu un moteur de développement majeur pour l'ensemble du Saguenay-Lac-Saint-Jean, et génère des retombées directes estimées à 9 millions de dollars.

A la base de cet incroyable succès se retrouve une équipe de comédiens qui, tout à fait béné­volement, consacrent leur été à jouer l'histoire de leur région devant des publics étonnes par la générosité de ces passionnés. Ils ont de 5 à 95 ans, et vivent pour la plupart leur première expérience sur scène. De février à juin, ils repètent 2 fois par semaine et arrivent, après 250 heures, a peaufiner leur rôle, au grand soir de première.

La Fabuleuse Histoire d'un Royaume est une expérience fascinante à vivre, et ce pour tous les groupes d'âge. Prenez par exemple les enfants. Ils sont une vingtaine a jouer le spectacle Ils ont 5, 7, 12 ans et marquent de leurs pérégrinations une scène bien immense pour leurs petits pas Les enfants ont leur propre loge au Théâtre du Palais Municipal. C'est sérieux! L'expérience de la scène, la discipline et la vie collective qui y sont liées leur colleront toujours à la peau.

Les moins jeunes aussi font du théâtre À La Fabuleuse, un comédien sur trois est âgé de plus de 51 ans. Si certains ont accédé à la scène à la recherche d'aventures pour occuper leur retraite, d'autres ont senti la menace de l'ennui ou encore accompagne amis et famille dans cette expérience complètement extra­vagante.

De la troupe, 10 comédiens font partie de la distribution depuis 14 ans Ces irréductibles montent sur scène chaque été depuis 1988 Au total, ils auront consacré 30 000 heures à répéter et 800 heures à jouer. Une implication colossale! On retrouve de ce nombre Normand Harvey, qui avait seulement 11 ans au tout début et qui campe maintenant le rôle principal de Jos Maquillon. Normand a grandi au sein de la troupe, il a vécu une partie de son adoles­cence dans la grande famille de La Fabuleuse Lorsqu'on l'interroge sur les motivations qui l'animent, il explique qu'il ne peut se passer de toute cette magie et de cet esprit unique qui lie les comédiens. Pour lui, le spectacle est partie prenante de son épanouissement.

C'est donc plus de 700 personnes qui ont joue La Fabuleuse depuis ses débuts. De tous les liens qui unissent ces férus de la scène ont découlé de nombreuses amitiés, mais aussi des rencontres éphémères et des mariages! Évidemment, plusieurs se demandent ce qui peut bien motiver les comédiens a investir autant de temps, leurs loisirs et souvent leurs vacances sans aucune rémunération. À cette interrogation, la réponse est unanime l'incroya­ble magie ressentie sur scène et l'immense fierté d'être applaudis à tout rompre chaque soir, par plus de 2000 spectateurs. Pour Louis Wauthier, directeur artistique et metteur en scène de La Fabuleuse, « tous et chacun des 200 comédiens sont nécessaires a chaque représentation, et une seule absence viendrait appauvrir le spectacle ».

Du 30 juin au 18 août 2001, quatre soirs par semaine, les bénévoles de La Fabuleuse Histoire d'un Royaume ont fait preuve d'un dévouement louable, authentiquement guides par le plaisir du jeu. Quatre soirs par semaine ils ont témoigne de cette immense fierté à raconter leur histoire... la vôtre. Bravo à tous et rendez-vous en 2002 pour la 15e édition de la plus belle folie du Saguenay-Lac-St-Jean!

Le bénévolat en région

La région de Nicolet-Yamaska ne manque pas d'auditeurs bénévoles, c'est-à-dire de personnes qui font des choses sans y être obligées. Le domaine de la culture en particulier est bien pourvu à cet égard En décembre 1999, le conseil des maires de la MRC de Nicolet-Yamaska confiait à la Table sectorielle culture le mandat d'élaborer une politique culturelle pour la région. Composée de quelques bénévoles représentatifs de divers secteurs culturels, cette table devra, entre autres, identifier les champs et les axes d'interventions sur lesquels va porter la politique culturelle.

Dans le secteur musical, la chorale Les Semeurs de joie de Nicolet, composée d'une cinquantaine de bénévoles, offre pratiquement à titre gracieux, chaque année, deux concerts très recherchés par le milieu.

À la télévision communautaire, l'émission culture présente tous les mois pendant une demi-heure un sujet d'intérêt culturel . peinture, théâtre, patrimoine, histoire, métier d'art. Rappelons que les émissions produites par les télévisions communautaires sont réalisées par des bénévoles. L'art de la scène est aussi très actif, le théâtre Belcourt de Baie-du-Febvre mobilise des dizaines de personnes de tous les âges pour la création d'œuvres théâtrales de couleur locale Le théâtre est actuellement en restauration, et le milieu n'hésite pas à mettre la main à la pâte en participant à la démolition, à la reconstruction et en travaillant à une importante campagne de financement afin de permettre la réalisation des travaux.

Que feraient les musées et les centres d'interprétation de la région sans l'apport quotidien et soutenu d'amis bénévoles indéfectibles qui ne comptent ni leur temps ni leur énergie pour le succès des institutions de leur localité ? Par exemple, le Musée des religions a des dizaines d'amis qui participent à la gestion de l'institution, soutiennent la réalisation des expositions et sont présents lors de vernissages. Le parc littéraire l'Arbre de mots, qui présente des personnages de romans, des contes d'auteurs nicolétains ou ayant vécu à Nicolet, a vu le jour grâce a l'engagement personnel et financier de Pierre Chatillon et d'organismes du milieu.

Qu'est-ce qui pousse tous ces gens à faire du bénévolat? On en ferait, semble-t-il, pour deux raisons: par égoïsme ou par altruisme. Les premiers s'enrichissent au contact des autres et ont soif de connaître, les deuxièmes le font pour aider leurs semblables. Quoi qu'il en soit, le bénévolat culturel ou de toute autre nature améliore le bien-être de la société et c'est ce qui compte a la toute fin.

Sherif Laoun

Mécène : personne physique ou morale...

qui apporte un soutien matériel à une œuvre ou à une personne pour l'exercice d'activités d'intérêt public, sans en tirer d'avantages publicitaires directs

Office de la langue française, 2000.

Photo 1

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  1. Jaber Lufti et une de ses oeuvres
  2. Vernissage de Cynthia Roussel, sculpteure
  3. Vernissage de Jeannine Carreau, peintre
  4. Michel Guilbeault, artiste, avec Geo, Sherif Laoun et Chanel lors du vernissage de l'exposition Drag Queens.
  5. Jeannine Carreau, peintre et Sherif Laoun

« Monsieur Sherif Laoun a la gentillesse et la générosité d'un véritable mécène ».

Il se trouvera des lecteurs pour dire qu'on ne pouvait écrire plus bassement flatteur comme introduction. C'est pourtant la conclusion a laquelle on arrive après avoir discute avec Sherif Laoun.

Sherif Laoun et sa famille sont installés au Québec depuis 1969. « Georges Laoun, mon père, est un homme ouvert d'esprit, libre penseur, et il composait difficilement avec l'atmosphère restrictive qui sévissait en Égypte à une certaine époque », raconte le fils « Notre famille est donc venue s'établir à Montréal, ou mon père ouvrait la lunetterie en 1969.» Rien n'indiquait que le fils s'intéresserait aux affaires. Mais une fois ses études en littérature terminées, et n'étant pas convaincu d'avoir un talent d'écrivain, Sherif Laoun se joint a ses parents dans le commerce familial.

Et un jour, après avoir assisté à une repré­sentation d'une pièce de théâtre quelque peu « underground », la passion des artistes lui est tombée dessus. II ne s'explique pas vraiment cet engouement subi. Ses parents se rendaient de temps à autre au concert mais personne n'avait d'attraits particuliers pour le monde des arts Maintenant, les choses sont différentes tant pour Sherif Laoun que pour ses parents, ses frères et ses sœurs C'est comme si la famille Laoun était d'une étoffe tissée si serrée, que chacun des membres avait fait l'exercice de se demander ce qui avait tant séduit l'un des leurs et finit par comprendre et partager cette passion Depuis, le soutien à la création artistique compte parmi les valeurs familiales importantes.

Trois à quatre fois par mois, Sherif Laoun permet à des créateurs de tenir des activités dans le magasin (expositions, lancements, encan, etc ) Par réel intérêt plusieurs membres de la famille participent à ces événements. Les employés sont encouragés à le faire également. Ils participent à l'aména­gement des lieux, voient a l'accueil des invites ou servent le vin. À la question A combien estimez vous le soutien que vous donnez aux artistes ainsi chaque année? Sherif Laoun ne sait pas. Mais devant nous, il se livre à un rapide calcul et arrive à une somme importante qui l'étonne lui-même. Amplement exagéré, croyez-vous? Pas vraiment La Lunetterie Laoun a pignon sur la rue Saint-Denis a Montréal. Le quartier est sophistique et fré­quenté par une faune branchée. Qui veut louer les vitrines de l'un des établissements le fait à grands frais. Ensuite, sa générosité peu com­mune s'est répandue comme une traînée de poudre. Quoiqu'il fasse le commerce des lunettes, Sherif Laoun reçoit de nombreux dossiers déposés par des artistes de toutes disciplines (lors de notre visite, il y avait même le disque compact d'une chanteuse souhaitant intéresser Sherif Laoun à son talent). Mais parce qu'il a le plus grand respect pour la démarche artistique, il passe de nombreuses heures à lire chacune des demandes. Et il offre gracieusement le vin servi lors d'événements se déroulant dans son magasin.

Autant de gestes avenants éveilleraient la suspicion de n'importe qui. Est-ce que cet engagement sert la mise en marché de l'entreprise?

« Cet opportunisme d'affaires n'a pas toujours été évident pour nous. Maintenant on le saisit. Nous ne demandons pas de visibilité en échange, mais tant mieux si l'artiste a eu le réflexe de placer le nom Laoun sur son programme. Notre stratégie marketing est simple. Si les amis de nos amis-artistes sont bien servis, ils deviendront des clients. La fidélité de la clientèle est une chose qui s'installe doucement, mais une fois la confiance établie, les liens sont bien ancrés », explique Sherif Laoun

Et les grandes causes sociales? Que faites-vous de tous les problèmes de société? La Famille Laoun a déterminé la façon dont elle a choisi de s'engager dans la communauté. D'abord, ils remettent des lunettes à des enfants qui leur ont été référés par les CLSC. Ensuite, ils se sont engagés auprès de la Fondation Farha. Ils soutiennent aussi les activités du Chaînon. Sherif Laoun est d'avis qu'une société équitable passe par le souci de son voisin.

« C'est un gars à la bonté même. II a l'âme d'un mécène », commente Xuân-Huy Nguyen directeur général de « L'Art qui fait Boum! » Avec d'autres partenaires, Xuân Huy Nguyen tenait en septembre dernier un encan d'œuvres d'art dans le local même de la Lunetterie Laoun.

« N'oubliez pas de mentionner que je m'investis beaucoup, mais que j'en retire encore plus de plaisir », conclut Sherif Laoun Alors, on lui dit que la signature de la campagne de l'Année internationale des bénévoles 2001 au Québec est Parce que j'aime ça! Ça nous a valu un sourire entendu de sa part…

Parce que l'art et la culture sont des clés indispensables

pour stimuler la créativité des individus et... améliorer la vie

Les 28, 29 et 30 septembre dernier, le Québec entier était convié à la 5e édition des Journées de la culture. Plus de 1200 organismes culturels ouvraient leurs portes et leur imaginaire à la population. Les artistes et les professionnels qui animèrent les quelque 1822 activités gratuites, listées dans le guide 2001, posaient un geste libre, gratuit, solidaire et généreux en faveur de la cause culturelle.

Au commencement...

Il y a cinq ans, lors du Sommet sur l'économie et l'emploi, un groupe d'individus du milieu culturel soumettait un projet qui, affirmaient-ils, valoriserait le rôle de la culture dans le dévelop­pement du Québec2. Parmi eux, Louise Sicuro et Nancy Neamtam3 du Chantier de l'éco­nomie sociale. Le lobby constitué à l'époque débloquait la situation des Journées de la culture, l'Assemblée nationale du Québec adoptant même une motion décrétant le dernier vendredi de septembre et les deux jours suivants Journées nationales de la culture (1997).

Depuis..,

Depuis, Louise Sicuro, qui a inventé le concept des Journées de la culture, en assure la direction. Elle encadre une toute petite équipe mais gère une immense organisation. En effet, au personnel rémunéré s'ajoute la collaboration volontaire des artistes, des travailleurs de la culture et des bénévoles qui rendent possible la tenue de ce « happening culturel ». Haut moment de la culture, l'événement a ceci de remarquable que tous les groupes et orga­nismes qui y prennent part le font dans un geste de solidarité, sans qu'aucune subvention ne leur soit spécifiquement donnée.

La force d'une idée, partagée par...

Le succès des Journées de la culture ne fait aucun doute. Louise Sicuro impute cette réus­site entre autres à l'engagement de groupes de personnes adhérant aux objectifs poursuivis par l'événement, soit la démocratisation et l'appropriation de l'art et de la culture par les Québécois,

Lorsque Louise Sicuro parle de volontariat, elle pense entre autres au comité d'orientation sur lequel siègent des bénévoles, issus de divers secteurs du monde culturel. Le mandat de ce comité consiste à veiller à l'orientation des journées et chacun des membres de cette « éminence grise » endosse le rôle d'ambas­sadeur des Journées dans son propre milieu.

Elle fait aussi allusion aux entreprises et aux organismes qui, en bons citoyens corpo­ratifs, soutiennent ces trois jours d'activités en offrant des services variés. À titre d'exemple, Louise Sicuro rappelle la couverture accordée par les médias aux Journées de la culture. On chiffre à 500000 $ le temps d'antenne accordé gracieusement par les chaînes de télévision et les stations de radio.

Elle vante aussi la participation de firmes de communication, qui depuis le tout début s'enthousiasment à élaborer des campagnes de relations publiques particulièrement con­vaincantes. Pour sûr, leur expertise et leur créativité, qu'ils offrent à titre gracieux, comptent parmi les éléments essentiels expliquant l'enver­gure des Journées de la culture.

Cependant, la véritable pierre d'assise des Journées de la culture, ce sont les artistes, les professionnels de la culture et les bénévoles, qui croient assez dans cette aven­ture pour y mettre de leur énergie. Le temps de 72 heures, tous accueillent les visiteurs et les initient au processus de création. Aventure possible seulement pour les résidents des grands centres ? Pas du tout ; les Journées de la culture sont aussi le prétexte pour faire connaître à l'ensemble de la population la carte culturelle du Québec. À Pointe-au-Père dans le Bas Saint-Laurent les amateurs ont pu apprécier dans une maison privée le son d'un orgue a tuyau, alors qu'au même moment, a l'Université Laval à Québec, des visiteurs assistaient a des ateliers d'apprentissage sur le temps géologique. Et parce que les Journées de la culture prônent le droit a la culture pour tous les visiteurs ne se butaient pas a des frais de participation et les activités proposées séduisaient par leur créativité et leur inventivité.

À court terme, c'est un investissement exem-plaire et volontaire consenti par les organismes et les acteurs du milieu, pour les citoyens du Québec. À moyen et long termes, on voit à l'éducation d'individus qui seront en mesure d'expliquer plus tard ce pourquoi il faut protéger notre patrimoine culturel. « La culture est un milieu financièrement fragile » affirme Louise Sicuro « Oui, mais depuis le 11 septembre tous les secteurs d'activités sont des milieux financièrement fragiles », avons-nous le réflexe de répondre Et bien avant ces événements, il y avait des problèmes sociaux qui apparaissaient plus criants aux yeux de la population.

Alors elle cite des propos de l'économiste et activiste Jeremy Rifkin, auteur de L'Âge de l'accès survivre à l'hypercapitalisme4 la culture arrive avant le marche Et elle poursuit « Parce que les gens d'affaires new-yorkais avaient "apprivoisé" le Québec avec les specta­cles du Cirque du Soleil, les missions écono­miques québécoises envoyées ont bénéficié par la suite de contacts facilites lorsqu'il fut question d'ententes commerciales »

En effet Rifkin écrit « La possession d'un capital physique devient de plus en plus marginale pour la vie économique » « le capital intellectuel, l'imagination et la créativité humaines incarnent désormais la richesse » 5

Curieux, l'homme de théâtre Marcel Sabounn accepte le rôle de porte-parole des Journées de la culture, parce qu'il a l'intime conviction que l'art et la culture sont des des indispen­sables pour stimuler la créativité des individus et améliorer la vie.

Si c'est le cas, les Journées de la culture font la preuve que le Québec a beaucoup pour garantir son avenir.

Pour en savoir plus : journeesdelaculture.qc.ca

Le comité d'orientation

Un comité de personnes bénévoles, provenant du monde culturel, veille à l'orientation des Journées. Chacun de ses membres s'emploie également à en faire rayonner l'esprit dans son milieu.

L'art qui fait boum!

Le bénévolat : pour qui et pourquoi ?

Xuân-Huy Nguyen

Directeur général de l'Art qui fait Boum !

Lauréat « Jeune professionnel ou travailleur autonome du Québec » Concours provincial Arista - Financière Sun Life 2001

«... il y a deux points qui me dérangent dans le bénévolat dans le domaine culturel. D'abord, on recrute souvent de jeunes gens (voire un peu naïfs) et encore aux études pour faire un travail parfois ingrat, tels que : garder une salle d'exposition durant six heures, aller dans les magasins et boutiques pour distribuer des affiches, coller des centaines d'enveloppes, etc. Des tâches qu'on ne ferait même pas nous-mêmes. Et deuxièmement, lorsqu'on prend des bénévoles, disons qu'il est un peu plus délicat d'exiger d'eux un rendement optimal et sans faille... »

Dans le texte qui va suivre, je vais principale­ment parier du bénévolat relié au domaine culturel, domaine que je connais très bien, étant organisateur d'événements en arts visuels depuis trois ans.

Le bénévolat est et sera toujours une belle et noble activité, mais pas à n'importe quel prix! Car bien souvent, en plus de ne recevoir aucune rémunération (ce qui est bien sûr le propre du bénévolat), on ne reçoit que très peu de reconnaissance.

Selon le Petit Robert, le bénévolat c'est : « Situation de celui, celle qui accomplit un travail gratuitement ou sans y être obligé ». Évidemment au Canada, peu de personnes y sont forcées contre leur propre gré, mais dans les événements culturels, en général la personne bénévole est un individu qu'on (les organisa­teurs) utilise (ou « exploite ») sans grand respect. Car on réfléchit de la façon suivante : « il y a manque de fonds, prenons alors des bénévoles, et le tout est réglé ! », sans vraiment se deman­der ce que peut réellement leur apporter cette expérience (de « cheap labor ») qu'on leur offre (ou plutôt disponibilité qu'ils nous offrent). Car s'il y a manque d'argent dans le budget d'un événement, à qui revient la faute ? Et pourquoi les autres en paieraient-ils le prix ?

Le bénévolat culturel est généralement com­posé d'étudiants (collégiens ou universitaires) qui, en manque d'expériences, se cherchent des activités afin de garnir leur curriculum vitae. En fait, ce que je déplore dans le bénévolat culturel, c'est l'idée d'oser croire qu'on (les organisateurs d'événements) leur donne une chance de faire leurs preuves et qu'on leur fait une fleur. Foutaise et bullshit!

En fait, c'est surtout l'inverse! C'est envers la personne qui nous donne de son (précieux) temps gratuitement qu'on se doit d'être recon­naissant et respectueux. Et le prouver ne se résume pas seulement à les remercier chaleu­reusement lors de la conférence de presse et à écrire leur nom dans la section des remer­ciements dans le programme de l'événement.

Certains me diront que bons nombres d'évé­nements sont rendus si gros qu'ils ne peuvent se permettre de payer tout le monde, d'où « l'utilisation » des bénévoles. Je répondrai à ces derniers que les gros festivals tels qu'on les connaît, avant de fonctionner avec des budgets de deux, trois ou cinq millions de dollars annuellement, ont tous débuté très petit à leurs premières années (et c'est à ce moment là qu'ils auraient dû agir). En fait, c'est plus une question de principe et de rigueur intellectuelle - lorsqu'on organise des événements culturels et qu'on doit s'entourer de personnel - que de manque de moyens.

J'irais même plus loin en disant qu'on est tous un peu hypocrite lorsqu'on s'indigne contre les conditions affreuses des travailleurs dans les usines de Nike au Viêt-Nam (par exemple), mais qu'en même temps, on ose demander à des gens de nous donner trois heures, huit heures, sinon plus, pour notre événement culturel. Et on aura (vite) oublié les noms des individus qui se sont donnés à nous, en supposant bien sûr qu'on ait su comment ils s'appelaient.

Pour remédier à ce problème - si problème il y a. car je suis peut-être un des seuls organisa­teurs d'événements culturels à penser ainsi -, il y a plusieurs solutions possibles. De un, faire en sorte d'aller chercher plus de financements afin que tous soient rémunérés. De deux, mieux répartir les salaires au sein de l'équipe. Au lieu

qu'il y ait des personnes qui gagnent vingt ou vingt-cinq dollars de l'heure et d'autres qui ne touchent pas une cenne, faire en sorte que la « tarte salariale » soit mieux divisée. Et finale­ment, il faut absolument, mais ab-so-lu-ment (et il n'y a pas d'autres alternatives possibles), faire en sorte qu'à court ou à moyen terme après l'événement, les bénévoles puissent ' avoir un poste régulier ou contractuel au sein de l'organisme.

Le bénévolat n'est pas une activité à proscrire en soi, car s'il est pris dans le bon sens, c'est là qu'il a toute sa raison d'être. Par exemple : les personnalités publiques qui animent ou parti­cipent bénévolement à des galas bénéfices, spectacles ou téléthons, les gens à la retraite qui veulent agrandir leur réseau de contacts et qui donnent véritablement de leur temps sans demander de compensation en retour, les Grands Frères ou Grandes Sœurs qui passent quelques heures avec un jeune, ou ceux (comme moi) qui aident une fois par semaine des enfants du primaire à faire leurs devoirs...

Ce qui revient à dire, en résumé, que la solution la plus simple et la plus évidente, c'est d'adopter une ligne de pensée stricte et la respecter jusqu'au bout, qui dit : « Jamais de bénévolat dans mes événements... et si oui, c'est moi (le directeur) qui en ferai ! 6».

Médecins du monde

Des chansons d'espoir pour les réfugiés Afghans

Personne n'avait envie de rire, ni de chanter. Mais, même alors... pourquoi pas chanter. Chanter pour la vie!

Que pouvons-nous faire, individuellement, comme citoyens Québécois? Après les atten­tats du 11 septembre et a l'annonce de cette nouvelle guerre, devant tant de détresse humaine beaucoup d'hommes et de femmes se sont interroges sur ce qu'ils pouvaient faire pour aider. A l'occasion des tribunes libres et des points de presse, partout sur la scène publique, elle était palpable, cette fébrilité d'âmes en peine qui auraient souhaite pouvoir « faire quelque chose ». Or, des artistes québécois ont repondu à l'appel, à leur façon et ainsi, sous l'initiative de Paul Piché, des voix se sont élevées, pour chanter Chansons d'espoir.

Produit au Spectrum mercredi le 17 octobre dernier, le concert Chansons d'espoir visait a amasser des fonds pour permettre le départ d'une équipe de Médecins du monde en Afghanistan, afin de venir en aide aux réfugiés de la guerre Ce spectacle est l'œuvre entière d'une trentaine de bénévoles, des artistes musiciens, techniciens de scène, attachés de presse, employés de Médecins du monde et autres bénévoles, qui se sont offerts spontané-ment heureux de contribuer par leur art et par le don généreux de leur temps a cette grande cause humanitaire Des bénévoles à qui nous rendons hommage une fois de plus, en cette Année internationale des bénévoles 2001 au Québec.

Et comme spectateurs, par leur participation, les Québécoises et Québécois ont permis le succès de cet événement. Au soir du 17 octobre le Spectrum vibrait en effet de toute la solidarité dont sont capables les Québécois de leur ferveur pour la cause humaine, du trop plein d'émotions contenu depuis près d'un mois et du désir de tous ces artistes de faire leur part d'apporter leur contribution Ils étaient nom breux a s'offrir volontairement et tout à fait bénévolement. II ne fut pas nécessaire de suggérer aux artistes de remettre leur cachet, car des le départ, leur mobilisation fut entière ment bénévole. Ainsi, ils ont chante pour l'espoir, pour la vie, devant un public ému et engagé. Et c'est pour la vie également que toute l'assemblée a observé une minute de silence a la demande de Luc Picard, non pas pour commémorer la mort mais pour préserver la vie, pour protéger ces millions de réfugies afghans des dangers et conséquences de la guerre.

Ce spectacle a été rendu possible également grâce à la contribution du Spectrum qui a offert gratuitement la salle de spectacle, le système de lumières et autres équipements de scène de même que les services de techniciens a moindres coûts Bref toute une équipe qui s'est mobilisée bénévolement à la réalisation de cet événement

Vous aussi, vous avez envie de faire quelque chose? À chacun son talent, son savoir-faire, les projets ne manquent pas

Pour en savoir plus : 514 575-5128

Théâtre

Le théâtre Le flot d'idées : symbole d'une réussite matanaise

par Julie Turbide

II était une fois, dans un pays lointain, un jeune prince qui vivait dans un somptueux château. Bien que la vie l'ait comblé de tous ses bienfaits, le prince était un homme capricieux, égoïste et insensible.

Rêves et contes de fées : sous les yeux ahuris des spectateurs présents, une créature enchanteresse transforma le beau prince... en bête!

C'est sur cette note que débute la mega-production La belle et la bête du Théâtre le flot d'idées, présentée tout l'été au centre sportif Alain-Côte de Matane Avec près d'une centaine de bénévoles, dont une cinquantaine de comé­diens le Théâtre le flot d'idées est renommé partout dans la région Sous la direction exemplaire de Mme Marie-Brigitte Lehouillier, le théâtre innove par ses présentations dignes des grands centres urbains. Absolument rien n'est laisse de côte pour offrir au public émerveil­lement et enchantement

Avec cette toute récente pièce, le public se retrouve au beau milieu de la scène, autour de laquelle gravitent cinq plateaux de jeux diffé-rents. Les décors - dont un immense château a deux étages de 90 pieds de longueur et une fontaine de pierre ou l'eau gicle en cascades -sont absolument époustouflants, tant par leur ampleur que par la qualité des détails peints Et que dire des costumes et accessoires habillant les comédiens et nombreux figurants! Les spectateurs, émerveilles sont nombreux à venir acclamer les prodiges des jeunes acteurs et chanteurs de La belle et la bête.

Retour dans le passé

En 1994, Marie-Brigitte Lehouillier avait présente, avec le Théâtre le flot d'idées, Les dix petits nègres de la romancière Agatha Christie. Établie dans la région depuis six ans elle compte maintenant une quinzaine de pièces de théâtre à son actif A raison de deux titres par année, elle s'occupe par le fait même de réaliser des animations se rapportant a des fêtes précises (Halloween, Noël, etc ), des cours de théâtre aux plus jeunes - enseignés par des bénévoles - et des activités dans le but de récolter des fonds pour le téléthon Opération Enfant Soleil. Pour l'an prochain, elle souhaite mettre sur pied une création théâtrale, Araknéa, idée tirée de son imagination plus que fertile.

Le flot d'idées, organisme a but non lucratif, dépend largement de la participation de la population. Pour chaque méga-production, l'équipe a besoin de près de 40 000 $ pour rencontrer les coûts. Pour le son et l'éclairage seulement, 20000 $ sont absolument indispen­sables. Malheureusement, le public ne peut subvenir à toutes les dépenses de la troupe. « Nous avons bien quelques généreux dona­teurs qui nous donnent un important coup de main, mais nous aurions vraiment besoin d'un commanditaire majeur qui pourrait prendre en charge toute la question financière des projets futurs », m'expliqua-t-elle lors d'une entrevue.

Les dix petits nègres

Les jeunes bénévoles

Dans ses nombreuses pièces, Marie-Brigitte Lehouilher - qui joue elle aussi sur scène - est entourée de plusieurs jeunes, tout aussi pas­sionnes qu'elle par le jeu théâtral C'est avec une détermination farouche que ceux-ci la suivent dans ses multiples projets Mais n'est-ce pas un peu difficile de dénicher, année après année, des jeunes qui désirent s'engager dans la troupe, et ce, bénévolement ? « Je suis d'avis que la tâche est de plus en plus facile Notre équipe grandit et les gens nous connaissent un peu plus chaque année. Même si nous réussis­sons tout de même a trouver suffisamment de bénévoles pour nos représentations, je veux souligner que nous sommes a tout moment a la recherche de jeunes qui veulent donner de leur temps pour Le flot d'idées », ajouta-t-elle.

« Le théâtre, c'est la vie. II donne un sérieux coup de main aux jeunes en leur permettant la vie de groupe, les contacts, le partage et la communi-cation. Aussi, les comédiens apprennent a se faire confiance, ce qui est, selon moi, le plus important »

En quelques mots, Marie-Brigitte Lehouillier avait mise juste Les adolescents d'aujourd'hui ont réalise que le bénévolat, ce n'était pas seulement un devoir pour nos précédentes générations. Que tous ensemble, ils pouvaient concrétiser des rêves Que tous ensemble, ils pouvaient bâtir un monde meilleur

Gaspésie

« En Gaspésie, il n'y a rien à faire.» Pas certain

Pour Myreille Allard, le contact humain est essentiel et est une source de motivation, un générateur d'énergie et de dynamisme D'une part, c'est pour cette raison qu'elle s'infiltre corps et âme dans le milieu culturel et social Un besoin vital !

D'autre part, son engagement bénévole culturel s'inscrit dans son désir de participer activement à la qualité de vie de sa région C'est pourquoi elle trouve toujours le temps de s'activer au sein d'organismes culturels et artistiques en dehors de ses responsabilités familiales et professionnelles. (Professeure de théâtre à l'école Antoine-Bernard à Carleton).

D'ailleurs ne dit-elle pas : « Moi, je veux mourir debout! » L'oisiveté ? Elle ne connaît pas!

Les tâches dans son action bénévole :

Mauricie

Le Bénévolat et notre patrimoine

Robert Parenteau

journaliste

Secrétaire de la Corporation du Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac

Moulin seigneurial de Tonnancour à Pointe-du-Lac : construit au 18e siècle; reconnu monument historique en 1975 et restauré en 1978; situé à une douzaine de kilomètres à l'ouest de Trois-Rivières. Centre d'interprétation du patrimoine des moulins à eau, à farine moulins à scie; en complément galerie d'art et de spectacle en saison estivale.

En Mauricie, les sites historiques et patrimoniaux pullulent Chaque village, chaque patelin chaque méandre de nos chemins d'eau, chaque halte des sentiers sylvestres a une histoire a raconter un souvenir à conserver vivant, une légende intrigante mystérieuse ou extravagante a chu choter à craindre ou qu'on hésitera à se remémorer Qu'on soit dans l'arrière pays, qu'on ait pignon sur des artères historiques que sont le fleuve ou le chemin du roy dans les pierres ancestrales des bâtiments comme dans les matériaux récents de la restauration ou la reconstruction de ces témoins d'une autre époque.

Hors les grands musées provinciaux des méga-lopoles au renom national et diffuseurs de la culture, chacun de nos modestes sites fait souvenance et mémoire d'un fondateur, d'un pionnier d'une fille ou d'un fils du pays, d'une occupation ou d'un métier aujourd'hui oublie;

d'un bâtiment d'une architecture empreinte de l'ingéniosité de nos prédécesseurs Ce foison­nement cette exubérance sont dus à la passion, à l'amour à la dévotion d'une légion de béné­voles.

Ils sont membres de conseils d'administration de corporations légalement constituées, d'organismes sans but lucratif. Subventions et programmes gouvernementaux d'emploi saisonniers permettent l'embauche temporaire d'animateurs rémunérés Mais ces bénévoles assurent la gestion et l'administration; ils élaborent les orientations directrices générales, ils développement de nouveaux créneaux et tachent de se démarquer, de se singulariser, ils s'ingénient à mousser, à stimuler l'engagement des citoyens dans leur milieu, ils frappent aux portes des ministères et de leurs députés. Enfin, lorsque les moyens financiers sont insuffisants pour leurs rêves, ils assurent le rôle de guide animateur.

Patrimoine

Au cours de la visite guidée, on illustre l'écrasement des grains entre les meules par ce moyen primitif naturel.

Ces bénévoles se font propagandistes et propagateurs de leur attachement a cette parcelle locale, y consacrent des heures men-suelles voire hebdomadaires, lui font bénéficier de leurs connaissances, de leurs efforts intellectuels ou physiques et souvent même pécuniaires, avec le feu dans leur prunelle, l'enthousiasme sur les lèvres et dans leur sourire Tels sont les bénévoles que je côtoie en ce milieu Sans eux, en région, nous serions sans histoires; grâce a eux, nous sommes riches de souvenance, nous sommes gonflés de la montée de sève de la réminiscence de nos débuts, de notre lieu d'enracinement, de notre chez-nous.

Centre d'action bénévole Vallée de la Matapédia Centre d'action bénévole Région Témis Centre d'action bénévole de la région de Matane inc. Centre d'action bénévole de la Mitis Centre d'action bénévole de la région de Rimouski Centre d'action bénévole des Seigneuries Centre d'action bénévole Cormoran inc. Centre d'Action Bénévole des Basques inc. Centre d'Action Bénévole du Lac inc. Centre d'action bénévole de Chicoutimi inc. Centre d'action bénévole L'Atelier communautaire Centre de Bénévolat « Soif de Vivre » de la Baie Service Aide 23 inc. Association Bénévole de Charlevoix Centre d'action bénévole du Rivage Centre d'Action Bénévole de Grand-Mère inc. Carrefour d'action communautaire du Haut-Saint-Maunce Centre de Bénévolat du Bassin Maskmongé Centre d'action bénévole Saint-Narcisse inc. Centre d'action bénévole Mékinac Centre de Bénévolat La Pérade inc. Centre d'action bénévole de la région de Shawinigan Centre d'action bénévole Laviolette Maison de l'Action Bénévole de l'Or Blanc inc. Centre d'Action Bénévole de la M.R.C. de Coaticook Association d'Action Bénévole du Granit Carrefour du Partage de Magog Centre d'action bénévole inc. Parrainage civique de l'Estrie Centre de Bénévolat de Richmond Centre d'action bénévole R.H. Rediker Centre d'action bénévole Valcourt et Région Centre d'action bénévole du Haut-Saint-François Centre d'action bénévole de Windsor Service bénévole de l'Ouest-de-l'île Centre d'action bénévole de Montréal Centre d'action bénévole Bordeaux-Cartierville Centre d'action bénévole de Rivière-des-Prames Centre d'action bénévole de Montreal-Nord Centre d'action bénévole et communautaire Saint-Laurent inc. Centre d'action bénévole Accès Centre d'action bénévole de Gatineau Centre d'action bénévole de Hull Centre d'action bénévole du secteur La Sarre Centre de Bénévolat Lac-Témiscamingue inc. Centre de bénévolat Rouyn-Noranda inc. Centre de Bénévolat de la Vallée de l'Or Centre de bénévolat Manicouagan Centre d'action bénévole Le Nordest Centre d'action bénévole de la Minganie Centre de bénévolat de Port-Cartier inc. Centre d'action bénévole de Sept-îles inc. Centre d'action bénévole Gascons-Percé inc. Centre d'action bénévole le Hauban inc. Centre d'action bénévole « La Grande Corvée » Centre d'action bénévole des îles-de-la-Madeleine Centre d'action bénévole Saint-Alphonse-Nouvelle me. Centre d'action bénévole Ascension Escuminac Centre d'Action Bénévole Saint-Siméon / Port-Daniel Centre d'action bénévole des Chic-Chocs me Centre d'action bénévole Concert'Action Service d'entraide, Regroupement et Solidarité, Centre d'Entraide Communautaire Bénévole de Montmagny inc. Centre de bénévolat de Laval me. Centre d'action bénévole d'Autray inc. Centre communautaire bénévole Matawinie Service Bénévole Comté L'Assomption Centre d'action bénévole Émilie-Gamelin Centre d'action bénévole Regroupement bénévole de Montcalm Centre de bénévolat Brandon inc. Centre d'action bénévole des Moulins inc. Association Solidarité d'Argenteuil inc. Centre d'action bénévole Léonie-Bélanger me. Les Artisans de l'Aide du Comté des Deux-Montagnes me Centre de Bénévolat de Saint-Jérôme inc. Centre d'action bénévole Inter-Groupes Bénévoles des Laurentides L'Entraide bénévole des Pays-d'en-Haut Centre de bénévolat Solange-Beauchamp Centre de Bénévolat Acton-Vale inc. Centre d'action bénévole Beauharnois Centre d'action bénévole de Bedford et environs Centre d'action bénévole de Boucherville Service bénévole de Châteauguay Centre d'action bénévole de Cowansville Centre d'action bénévole de Farnham me. Centre d'action bénévole de Granby inc. Centre d'action bénévole d'Iberville et de la région me. Centre de bénévolat de Lacolle et Saint-Bernard inc. Centre de bénévolat de la Rive-Sud Centre d'action bénévole Marieville et régions Centre d'action bénévole de la Vallée-du-Richelieu inc. Centre d'entraide bénévole de Saint-Amable inc. Centre d'action bénévole « Les p'tits bonheurs » Centre d'action bénévole de Saint-Césaire Centre d'action bénévole de Saint-Hubert Centre de Bénévolat de Saint-Hyacinthe me. Centre d'action bénévole de Saint-Jean-sur-Richeiieu inc. Centre d'action bénévole Soulanges Service d'action bénévole « Au cœur du Jardin » inc. L'Envolée Centre d'action bénévole Sainte-Julie Centre d'action bénévole de Valleyfield Centre d'action bénévole du Bas-Richelieu inc. Centre d'action bénévole l'Actuel Centre d'action bénévole La Mosaïque Centre d'action bénévole de Waterloo inc. Centre d'action bénévole Drummond inc Centre d'entraide bénévole de Nicolet Centre d'action bénévole de l'Érable inc. Centre d'Action Bénévole du Lac Saint-Pierre Centre d'action bénévole de la MRC de Bécancour Carrefour d'entraide bénévole

Notes

1 Vous en avez de la chance. Les journées de la culture, 28, 29, 30 septembre 2001, p.2
2 Les Journées de la culture. La petite histoire. Page consultée le 29 octobre 2001. Adresse URL : http://www.journeesdelaculture.qc.ca/fr/index_presenta tion_histoire.cfm
3 Nancy Neamtam est la présidente du Chantier de l'économie sociale. Voir : Nancy Neamtam, Année internationale des bénévoles 2001 au Québec, Cahier « Bénévolat et Communautés culturelles », Volume 1, numéro 5, p. 13.
4 Rifkin, Jeremy. L'âge de l'accès : survivre à l'hypercapitalisme, Boréal 2000, 396 pages.
5 Amazon.fr. Nos commentaires : L'Âge de l'accès. La révolution de la nouvelle économie.
Page consultée le 29 octobre 2001. Adresse URL : http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/270713290X/ qid=1004741067/sr=1 -1 /ref=sr_1 _0_1 /402-3647019-5078565
6 Ligne de pensée appliquée lors de la première édition de la Triennale l'Art qui fait Boum! en avril 2000 au Marché Bonsecours, où deux cent vingt-cinq milles dollars avaient été amassés et vingt-neuf personnes avaient travaillé...
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