À vos amours, à vos affaires

Association Coopérative d'Economie Familiale de Lanaudière

L'ACEF de Lanaudière tient à remercier Suzanne Belzil, Suzie Lemay, Richard Guilbert et Hélène Arsenault pour leur collaboration à la rédaction de cet ouvrage.

Dépôt légal: 1er trimestre, 1989 Bibliothèque nationale du Québec Copyright: ACEF de Lanaudière

Photo de la page couverture: Jorge Guerra Graphisme: Folio et Garetti

 

Table des matières

1- La grosse noce, ou le compte de fée

Annie-croche à la noce

2- La vie à deux, tout un contrat

Les contrats de mariage

Le régime primaire

La déclaration de résidence familiale

La société d'acquêts

La séparation de biens

La communauté de biens

Le changement de régime matrimonial

La prestation compensatoire

L'union de fait

Des fois, on est mariés...

Lois de juridiction québécoise:

Lois de juridiction canadienne:

.... Des fois, on l'est pas

Et les enfants alors?

3- partir en ménage, partir en affaires

Le budget

Scénario 1:un budget,deux revenus (Un seul budget et les deux travaillent)

Scénario 2: un budget, un revenu (un seul budget, un seul des partenaires travaille)

Scenario 3: un budget, un revenu et demi (Un seul budget et la femme travaille pour payer ses petites dépenses)

Scénario 4: deux budgets au prorata (Budget commun et individuel au prorata des revenus)

Scénario 5: deux budgets moitié/moitié (Budget commun et individuel 50/50)

Scénario 6: biens périssables, biens durables (Elle paie les biens durables, lui les biens périssables)

Les scénarios: conclusion

Formule de budget mensuel

La planification budgétaire

Les prévisions budgétaires:

Les revenus

Les dépenses

4- un petit nid d'amour

Coûts et contrecoups d'une propriété

Le comptant

Frais d'evaluation

Frais d'ouverture de dossier

Acte notarié

Certificat de localisation

Taxe de mutation

Assurance-pret

Assurance-incendie

La copropriété

La location

PIERRE ET MARILOU

Ce que dit la loi

Résiliation d'un bail(l)

Discrimination (2)

Obligations du propriétaire (3)

Calcul du loyer (4)

Modifications apportees au logement par le locataire (5)

Obligations du locataire (6)

Règlements de l'immeuble (7)

La régie du logement

Les alternatives

Points importants a verifier

5- manquez-vous d'assurance?

L'assurance-vie

Qui doit souscrire ?

La selection

L'assurance-habitation

Comment évaluer ses biens

Si vous êtes propriétaire

Responsabilité civile

Les bénéficiaires

Aide-mémoire

L'assurance-auto

Responsabilité civile

Dommages au véhicule de l'assuré

Les avenants

Des rabais pour tout le monde, ou presque...

... Et pour d'autres, des surprimés

6- Tenez-vous ...prets!

Les prêts

L'accès au crédit

L'endosseur

Le dossier de credit

Votre cote de crédit

Les types de prêts

Les prets personnels

Les ventes à tempérament

Les prêts hypothécaires

Le crédit variable

Les cartes de crédit universelles

Les cartes de crédit de magasins ou de compagnies pétrolières

Les marges de crédit personnelles

Le prêt auto

Location d'auto à long terme

La consolidation de dettes

7- consommation, quand tu nous tiens

La publicité nous influence-t-elle?

Saviez-vous que...

La publicité et le crédit

La publicite trompeuse

Meubler son logis ou ses loisirs?

Les acomptes

Quelques suggestions:

Les garanties

Réparation d'appareils électro-ménagers

La mise en demeure

Location... Fait le larron!

La location simple

L'option d'achat

La location-achat

Les autres frais

Les recours, au secours!

Les vendeurs itinérants

Les professionnels

Que faire...?

Les organismes de protection et d'information

Consultation budgétaire

Aide aux consommateurs

Centre de documentation

Cours sur le budget

Les publications

Quelques adresses utiles

Jeux

Petit test récapitulatif

Mots croisés

Mot caché

Bibliographie

À vos amours, à vos affaires!

Dès notre première journée de vie sur cette planète, la société nous a déjà apposé une étiquette comportant notre nationalité, la couleur de notre peau, notre sexe, notre grandeur, notre poids, etc.

Qu'on le veuille ou non, une autre étiquette, sous-entendue celle-là, qu'on pourrait nous coller, est celle de nouveau consommateur.

D'ailleurs, parfois bien avant notre arrivée en ce bas monde, nous avons déjà déclenché, inconsciemment bien sûr, ce drôle de processus chez les adultes de qui nous dépendons et qui mettront tout en oeuvre pour que leur progéniture devienne "belle, grande et forte comme maman et papa".

Aussitôt que l'occasion se présentera, nous nous empresserons de nous rendre au dépanneur le plus proche, d'un pas encore instable, afin d'y procéder à nos premières consommations personnelles, com­posées bien souvent de petits trésors aux couleurs de l'arc-en-ciel. Nous apprendrons très tôt par exemple le fonctionnement d'une certaine petite boîte, de laquelle on tourne la manivelle, après y avoir inséré un sou noir, pour avoir droit de mâchouiller une petite boule sucrée, appelée gomme à mâcher.

Puis, les années défileront, jusqu'au jour où le petit voisin ou la petite voisine nous intéressera beaucoup plus que les petites boules sucrées. Alors la transfor­mation en consommateurs à temps plein sera déjà proche.

Quelques années plus tard, quand nous serons prêts pour "le grand saut", nos parents nous feront les der­nières recommandations d'usage, et nous pourrons enfin consommer de nos propres ailes.

Cette sortie du nid familial, comporte évidemment ses compensations, mais aussi hélas, ses dangers. La meilleure façon de bien s'y préparer reste encore de s'informer et le livre que vous avez présentement sous les yeux a été conçu dans ce but. Il apporte cer­tains éclaircissements sur au moins sept grands thèmes classiques, avec lesquels les jeunes couples devront composer: la noce, le contrat de mariage, le budget, l'habitation, les assurances, les prêts et la consommation.

Grâce à notre sondage-maison et à d'autres études du même genre, nous avons pu faire ressortir les princi­pales questions que se posent généralement les jeu­nes, vivant en couple depuis peu, ou s'apprêtant à le faire dans un avenir rapproché.

Evidemment, ce simple ouvrage ne peut couvrir toutes les probabilités d'un tel engagement, puis­qu'elles sont probablement plus nombreuses que les facettes du fameux cube de M. Rubik. Nous sommes convaincus cependant que son utilité prouvera d'el­le-même le bien-fondé de tous les efforts que nous avons déployés pour le rendre accessible, informatif et attrayant.

Les personnages et situations présentés ici sont le fruit de notre imagination. Toute ressemblance avec des personnes ou des faits réels ne serait que pure coïncidence.

1- La grosse noce, ou le compte de fée

Vous avez décidé de vous marier? Félicitations! Vous avez décidé de ne pas vous marier? Félicitations également!

Et si vous vous mariez, il n'appartient qu'à vous de choisir le genre de mariage qui vous intéresse et le montant que vous allez dépenser pour ce grand moment. Espérons seulement que les pressions socia­les, familiales ou autres, ne seront pas les facteurs déterminants de votre choix.

L'amour, qui est encore le fondement de base le plus noble et le plus solide pour une union durable, n'est cependant pas le seul critère essentiel pour mener à bien, et jusqu'au bout, l'association que vous vous apprêtez à concrétiser. Parmi ces autres critères im­portants, nous pouvons sans contredit mentionner une saine administration des finances du couple, sujet trop souvent ignoré, et pourtant primordial, car trop souvent, hélas, les petits problèmes deviennent rapi­dement les plus corrosifs et contribuent à miner dan­gereusement les fondations les plus solides. On dit que l'amour excuse tout, mais malheureusement il n'arrange pas tout, et si le dialogue est de la plus haute importance dans un couple, on doit y insérer à coup sûr l'aspect financier.

Loin de nous l'idée d'apporter une note démorali­sante sur ce qui se doit d'être une journée inoubliable, au contraire! Notre voeu le plus cher est que votre mariage représente pour vous un souvenir impé­rissable, tout au long de votre vie.

Cependant, notre principale préoccupation à l'ACEF, est que votre bonheur ne soit pas terni par une mau­vaise planification budgétaire, et que ce ne soit pas les factures de ce grand jour rempli d'émotivité, qui demeurent inoubliables...

N'oubliez pas! Cupidon n'était pas comptable!

Le compte de fée

Pour poursuivre sur un ton plus gai notre interroga­tion sur le mariage, nous aimerions vous présenter un épisode des palpitantes aventures "d'Annie-Croche Ethier-Faucher". Retrouvons donc notre jeune héroï­ne dans l'épisode intitulé:

Annie-croche à la noce

Par un de ces petits dimanches de grasse matinée, à 10 heures, 02 minutes, 04 secondes (à peu près), Annie-Croche et Ri­chard, jeune couple nouvellement marié, se prélassent encore dans les bras de Morphée. Ce matin-là, même le coq, retenu au lit par une mauvaise grippe, n'a pas encore chanté. Tout est calme, on entendrait une mouche voler, quand tout à coup, Annie-Croche se relève d'un bond dans son lit, haletante et tout en sueur!

Richard:        Qu'est-ce que t'as?

Annie-Croche:   Je viens de faire un cauchemar! Je rêvais à notre mariage...

Richard:        Ouais, t'es pas mal gentille!    Tu me réveilles en sursaut pour me dire ça?

Annie-Croche:   Non non, c'est pas ça! Dans mon rêve, on se mariait pas à l'église, on se mariait au "Salon de la Mariée", puis c'est un vendeur qui célébrait notre union!

Richard:        Bon, j'aime mieux ça! Pendant que tu te remets de tes émotions, j'vais aller nous préparer un p'titcafé, tu me raconteras la suite après.

Pendant que Richard s'affairait tant bien que mal à préparer le café à l'aide de la cafetière électrique, déjà défectueuse par intermittence (digne cadeau de noce de Tante Germaine), Annie-Croche se remémorait les détails de son cauchemar, et le coq, lui, se retournait en maugréant, essayant de se ren­dormir...

Richard:        Tiens mon amour, ça va te remonter. Alors, (en lui donnant son café) raconte.

Annie-Croche: Bon, écoute bien ça... Tous ceux qu'on avait invités à notre mariage étaient là au "Salon de la Mariée", mais en plus, y avait tous les vendeurs qu'on a rencontrés quand on magasinait pour les noces. Tu te rappelles du beau parleur qui m'a vendu ma belle robe blanche?

Richard:          Comment veux-tu que je l'oublie? On la paye encore!

Annie-Croche: Bon ben, c'est lui qui célébrait, puis le temps de la grande phrase est arrivé, y m'a demandé: "Mlle Annie-Croche Ethi-er, acceptez-vous de prendre avec vous toutes ces factures ici présentes?" Puis le pire, c'est que j'ai dit oui! Là, tout le monde s'est mit à rire et les vendeurs venaient me féliciter en me remettant leurs factures...

Richard:          Au fond, c'est presque comme ça que ça s'est vraiment passé... Continue.

Annie-Croche: Rendus à la maison chez ma mère, tu sais pas ce qu'on avait reçu comme cadeaux? 37 fers à repasser exactement pareils!

Richard:          Aie là, t'exagères! Y a seulement tante Germaine qui nous a donné la cafetière, les autres nous ont donné de l'argent comme on avait demandé.

Annie-Croche: Aaaah!. J'te dis c'te mariage-là, si c'était à refaire!

Richard:          Hein?? Veux-tu dire que tu te marierais pas?

Annie-Croche: Ben non, pas peur, j'f échangerais pas pour toutes les cafetières du monde! Mais y m'semble que j'ferais ça autrement...

Richard:          Ouais, t'as bien raison! Nos émotions ont peut-être un peu trop pris le dessus... Les vendeurs qui nous disaient tout l'temps: "Ça arrive rien qu'une fois dans une vie!", y ont oublié de nous dire que ça pouvait prendre une autre vie pour finir d'Ies payer!!

Annie-Croche: Pas rien qu'ça! Ma mère qui voulait absolument qu'on fasse une grosse noce pour impressionner nos voisins les Belhumeur...

Richard:          Oui, faut dire que les pressions familiales étaient assez fortes. J'ai l'impression désagréable que finalement, c'est pas nous qui avons décidé des détails de notre propre mariage!

Annie-Croche: Sais-tu Richard? Au fond, on a manqué d'imagination...

Les 2 ensemble:     On a fait comme tout le monde!

Richard:        On pourrait découper nos figures sur nos photos de mariage, puis les remplacer par celles de mes cousins-cousines, per­sonne s'en apercevrait!

Annie-Croche: Oui mais toi, si c'était à refaire, comment tu t'y prendrais?

Richard:        Premièrement, j'me ferais pas prendre par les beaux discours des vendeurs. J'ai lu dans le journal hier que les vendeurs qui participent au fameux "Salon de la Mariée" font 65% de leur chiffre d'affaire cette journée-là seulement!! Quand je pense qu'en plus, ça nous a coûté 25$ d'admission pour avoir accès à cette exposition-là... pour acheter tout ça!?! Ça me donne la chair de poule...

Annie-Croche: Moi, si j'avais un conseil à donner aux futurs mariés, fleur dirais de ne se laisser influencer par personne. Chaque couple devrait faire à son goût; après tout, c'est leur journée d'amour à eux, pas aux autres! C'est une fête d'amour et d'ami­tié, pas une affaire commerciale!

Annie-Croche:J'veux pas sauter du coq à l'âne... mais vu qu'on peut plus rien y faire nous autres, viens t'coller mon coco, j'vais t'faire pas­ser ta "chair de poule".

Et pendant que nos deux amoureux, tendrement enlacés, sombraient de nouveau dans un sommeil réparateur, un cu­rieux petit volatile en colère s'apprêtait à faire entendre un cocorico tonitruant, pour les rappeler à l'ordre...

De la part d'annie-croche et de richard: meilleurs voeux de bonheur!

2- La vie à deux, tout un contrat

Vous vous apprêtez à vivre à deux? Vous avez sans doute planifié quantité de détails pour que votre vie future vous ressemble. Mais avez-vous bien réfléchi sur le type de contrat ou de régime matrimonial qui refléterait le mieux votre entente économique?

Bien sûr, ces questions d'argent et de contrat peuvent sembler bien assommantes quand on s'aime et qu'on n'a qu'une idée en tête: vivre ensemble et être heu­reux. Mais justement parce que l'harmonie règne entre vous, c'est le temps d'y voir car il vous sera plus facile de prendre des ententes vous protégeant tous deux advenant une séparation ou le décès d'un des conjoints. Notre intention n'est pas de vous casser les oreilles avec les statistiques sur les chances de réussite de votre couple, mais la sagesse ne vous incline-t-elle pas à vous protéger au cas où la lune de miel tourne­rait au vinaigre?

Si vous avez décidé de vous marier, vous avez peut-être déjà réfléchi à la question. En effet, il y aura sûre­ment eu des parents pour vous dire: "Avez-vous -pensé à votre contrat de mariage?"

Mais il en va probablement autrement si vous avez opté pour l'union libre. Dans ce dernier cas, on a plu­tôt tendance à laisser aller les choses. Et pourtant, c'est peut-être là qu'une entente de base peut s'avérer le plus indispensable.

Quoi qu'il en soit de votre choix, dites-vous bien que les contrats, ça ne sert pas qu'aux mauvais jours. De bien le préparer ensemble vous aidera à mieux pré­ciser et à harmoniser vos désirs réciproques quant à la gestion de vos biens. Un bon contrat, c'est une corde de plus à votre arc!

Les contrats de mariage

Le régime primaire

C'est celui auquel tous les conjoints adhèrent, bon gré, mal gré, du seul fait de se marier. Il chapeaute tous les autres et vient consacrer l'égalité des partenaires dans le couple. Egalité pour la direction morale et matériel­le de la famille, solidarité face aux dettes contractées pour les dépenses reliées au ménage, choix conjoint pour la résidence familiale, reconnaissance du travail domestique comme contribution au sein du couple.

Le régime primaire fait aussi état des obligations morales des époux l'un envers l'autre: fidélité, res­pect, secours et assistance, obligation alimentaire et intention de faire vie commune. De plus, il stipule que chacun des époux doit désormais conserver ses noms et prénoms.

On ne peut faire fi du régime primaire dans son con­trat de mariage; on ne peut y inclure une clause allant à l'encontre des principes qu'il reconnaît, ces princi­pes constituent des droits inaliénables.

La déclaration de résidence familiale

Depuis 1981, le code civil prévoit de protéger la résidence familiale ainsi que les meubles affectés à l'usage du ménage. Cette protection est accessible à tous les gens mariés, quel que soit leur régime matri­monial; cependant les conjoints de fait ne peuvent en bénéficier. Concrètement, cette mesure signifie qu'un époux ne peut disposer à sa guise de l'immeuble et des meubles utilisés par la famille sans le consente­ment de son conjoint. L'époux propriétaire ne peut donc aliéner, hypothéquer ou louer l'immeuble occu­pé par la famille, pas plus que l'époux locataire ne peut résilier le bail ou sous-louer le logement familial sans le consentement du conjoint.

Toutefois, pour se prévaloir de cette protection, il faut remplir la déclaration de résidence familiale dis­ponible au bureau d'enregistrement du district mo­yennant un déboursé d'environ 20$. Pour les époux locataires, il suffit toutefois de donner l'avis au propriétaire en remplissant la section du bail réser­vée à cet effet.

La société d'acquêts

C'est, depuis 1970, le régime légal qui s'applique au Québec. Ainsi, si vous avez décidé de ne pas choisir de régime matrimonial nécessitant un contrat notarié, votre union sera automatiquement régie par la société d'acquêts. Mais on peut aussi choisir ce régime et ajouter les dispositions de son choix: il faudra alors passer chez un notaire pour officialiser les conven­tions qu'on aura ainsi établies.

Le principe fondamental de la société d'acquêts est de diviser les biens du couple en deux masses distinctes: d'une part les biens propres à chaque conjoint, soit ceux que chaque conjoint possède avant le mariage, ainsi que les dons ou héritages qui seraient légués à l'un ou l'autre, pendant le mariage. D'autre part, les biens acquêts sont ceux acquis par les conjoints durant le mariage, soit les salaires, revenus de travail et placements en découlant, et tous les biens acquis.

Tant que dure l'union du couple, chacun des parte­naires gère ses biens, qu'ils soient propres ou acquêts, de façon autonome. La seule restriction à cette gestion est que les biens acquis durant le mariage ne peuvent être donnés à une tierce personne sans le consente­ment du conjoint.

La différence majeure de ce régime avec la séparation de biens réside dans le partage des biens en cas de dissolution du mariage. Ainsi, si votre relation pre­nait fin, vous pourriez d'abord repartir chacun avec vos biens propres (voir plus haut).

Quand aux acquêts, chacun aurait droit à la moitié de l'autre. Mais même si vous décidiez de renoncer à la moitié des acquêts de votre partenaire parce qu'il est endetté par exemple, sachez que ce dernier peut tou­jours revendiquer la moitié des vôtres. Outre les emprunts faits conjointement, les seules dettes dont les deux partenaires soient responsables de façon solidaire sont celles contractées aux fins du ménage.

Si la société d'acquêts a été choisie comme régime offi­ciel, c'est probablement parce qu'il favorise un parta­ge équitable des biens du couple tout en respectant l'autonomie financière des partenaires. En effet, ce régime protège le membre du couple moins bien ré­munéré ou tout simplement sans travail, de même que celui qui choisit de se consacrer aux soins domes­tiques ou encore de coopérer à l'entreprise familiale en lui garantissant une redistribution des biens ac­quêts advenant la fin de la relation maritale.

La séparation de biens

Si l'on s'en tient aux statistiques révélées par un son­dage effectué par l'ACEF auprès de jeunes couples qui projettent de se marier, 56% opteraient pour ce régime matrimonial. Mais le choisit-on pour son nom prometteur d'équité ou parce qu'il convient réel­lement aux ententes qu'on s'est fixées? Voyons ce que l'expression séparation de biens implique dans les faits.

Le régime de séparation de biens est sans doute le plus facile à comprendre autant qu'à appliquer. Les époux arrivent au mariage avec leurs biens propres, conti­nuent à acquérir séparément des biens au cours de leur mariage et s'en retournent avec leurs biens si la relation prend fin. Seuls les biens achetés en copro­priété font alors l'objet d'un partage. Dans le cas où on ne peut fournir de preuve de propriété, le bien est présumé commun et partagé en parts égales. Sous ce régime, chacun est gestionnaire de tous ses biens et peut en faire ce qu'il veut. Les dettes de l'un ou de l'autre n'impliquent pas le partenaire, sauf celles con­tractées pour les fins du ménage.

En principe, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes: ce régime respecte l'autonomie finan­cière de chacun des partenaires du couple et n'engage pas les deux parties, advenant la mauvaise gestion d'un des époux. Cependant, la réalité de la grande majorité des couples rend ce type de partage moins équitable qu'il n'apparaît au premier coup d'oeil.

En effet, dès les débuts du mariage, les inégalités salariales entre les conjoints sont déjà importantes (84% des femmes gagnent moins de 20,000$/an con­tre 48% des hommes, et 36% des femmes gagnent moins de 10,000$/an contre 5% des hommes).

De plus, après quelques années de mariage, la ma­jorité des couples prévoient avoir des enfants. Si c'est le cas, la femme abandonnera son travail au moins pour quelque temps. Or, le type d'entente convenu par le régime de séparation de biens ne permet pas aux femmes de faire reconnaître leur "apport domes­tique", non plus que le temps consacré aux enfants. Aussi, celles qui auraient passé plus de temps à la maison qu'à faire fructifier leur petit magot pour­raient se retrouver largement défavorisées par ce type d'entente, advenant une rupture.

Les inconvénients mentionnés plus haut peuvent toutefois être compensés par des clauses supplémen­taires au contrat. On peut par exemple prévoir des donations entre conjoints ou des legs en cas de mort. De même, l'achat en copropriété de biens importants peut remédier à l'inéquité souvent engendrée par ce type de régime.

La communauté de biens

Ce régime, est tombé en désuétude depuis 1970 au profit de la société d'acquêts. Allant à rencontre du régime primaire, il excluait la femme de la gestion des biens communs. Il est difficile de penser qu'un notai­re puisse accepter de préparer un contrat de ce type, vu sa complexité, son aspect discriminatoire, et son manque d'adaptation aux réalités contemporaines.

Le changement de régime matrimonial

Un régime matrimonial, ce n'est pas coulé dans le béton pour l'éternité, ça se change! Pour ce faire, il faut en premier lieu que les partenaires soient d'accord. Ensuite, il faut repartir à zéro, c'est-à-dire liquider la première communauté selon les termes du contrat de mariage initial. Ceci fait, vous pourrez prendre de nouveaux arrangements que le notaire se fera un plaisir d'enregistrer, moyennant certains frais (100$ et plus, selon la complexité de votre contrat). Aussi, si votre régime matrimonial vous insatisfait, vous pouvez toujours réajuster votre tir. Mieux vaut tard que jamais!

La prestation compensatoire

La prestation compensatoire, c'est un montant d'ar­gent que l'un des époux doit verser à l'autre en com­pensation de l'apport de ce dernier à l'enrichissement du patrimoine de son conjoint.

Le plus souvent, la prestation compensatoire est ac­cordée à l'épouse (ou l'époux) qui a contribué à enri­chir son conjoint par un travail non rémunéré. Cette situation se retrouve surtout chez les femmes collabo­ratrices, soit sur la ferme ou dans un commerce. Mais on ne peut réclamer ce genre d'indemnité pour le travail domestique, ce dernier étant considéré comme un apport normal aux besoins du ménage.

Cette mesure s'applique seulement lors de la dissolu­tion du mariage et doit passer par les tribunaux. Le juge considérera alors les avantages procurés par le régime matrimonial et le contrat de mariage, s'il y a lieu. Donc, dans les faits, ce sont à peu près exclusive­ment les personnes mariées sous le régime de sépa­ration de biens qui pourront en bénéficier.

Mais même si vous réussissez à faire valoir votre bon droit, il n'est pas certain que la prestation ainsi ob­tenue compense réellement le travail que vous aurez fourni. La prestation compensatoire n'est pas un salaire versé rétroactivement. Aussi, la meilleure fa­çon de vous protéger, si vous êtes en affaires avec votre conjoint, c'est de vous associer ou de réclamer une paie hebdomadaire ou encore de voir à vous doter d'un régime matrimonial qui ne vous laisse pas pour compte...

L'union de fait

Il y a une croyance populaire qui veut que les couples vivant en union de fait depuis 2 ou 3 ans soient consi­dérés comme mariés aux yeux de la loi. Or, la réalité est toute autre. Certaines lois considéreront votre union de fait après un certain temps (entre 1 et 7 ans), d'autres pas.

Des fois, on est mariés...

Voici donc plus précisément les circonstances où vous serez considérés comme mariés:

Lois de juridiction québécoise:

Lois de juridiction canadienne:

Les modalités de reconnaissance de notre statut de mariés peuvent varier d'une circonstance à l'autre et ont aussi des implications différentes d'une fois à l'autre. Aussi, si vous vous retrouvez dans une des situations mentionnés plus haut, n'hésitez pas à pren­dre vos informations auprès des ministères ou orga­nismes concernés pour savoir dans quel bateau vous êtes embarqués.

.... Des fois, on l'est pas

C'est la règle qui prévaut à peu près tout le temps, notamment en cas de séparation ou de décès d'un des deux conjoints.

En cas de séparation, que vous viviez ensemble de­puis 2 ou 10 ans, le conjoint pauvre ne doit pas s'atten­dre à recevoir de pension alimentaire. Effectivement, rien n'oblige les partenaires l'un envers l'autre si ce n'est leur bonne foi et leur sens de l'équité. Ainsi, aussi productif qu'ait pu être le conjoint pauvre au sein du couple, le partage des biens acquis durant la vie commune tel que défini par la société d'acquêts (voir La société d'acquêts) ne tient plus lorsqu'il s'agit de l'union de fait.

La convention est un bon moyen de se protéger des aléas de la vie de couple quand on vit en union de fait. Vous pouvez l'établir vous-même et en faire un con­trat écrit. Si vous désirez en officialiser les termes ou si vous ne savez pas trop comment procéder, vous pouvez aussi consulter un notaire. La plupart d'entre eux ont désormais des modèles de convention s'ap­pliquant aux partenaires qui vivent en union libre.

Toutefois, même dans le cas où vos ententes des bons jours seraient précisées sur papier, si votre "ex" décidait de ne pas s'y conformer, il pourrait s'avérer dif­ficile de lui faire respecter ses engagements. Dans le cas d'un recours aux tribunaux, par exemple, le juge tiendra-t-il compte de cette entente pour obliger le conjoint à respecter les termes de son contrat? Rien n'est moins sûr... Par contre, si votre contrat est no­tarié, il risque de peser plus lourd sur la conscience du conjoint de même qu'aux yeux d'un juge éventuel...

Quant aux successions, rien non plus n'a été prévu par la loi. Aussi, si vous désirez léguer vos lettres d'amour à votre chum ou à votre blonde, il faudra le faire par testament, sinon c'est la famille qui en de­viendra propriétaire. Finalement, sachez qu'aux yeux de l'impôt, tant fédéral que provincial, vous êtes toujours considérés comme célibataires, ce qui impli­que que vous ne pouvez bénéficier d'aucune exemp­tion pour personne à charge à l'égard de votre con­joint s'il est sans revenu.

Compte tenu de ces éléments, les conjoints de fait auraient avantage à établir la liste de leurs biens res­pectifs au début de leur vie commune. De la même façon, l'achat de biens en copropriété peut être avan­tageux et garantir une certaine équité en cas de rup­ture. Dans tous les cas, mieux vaut prévenir que guérir...

En résumé, pour l'union libre, aucune protection n'est prévue selon la loi. Reste la possibilité d'un contrat, ou convention, assurant une relative protection mu­tuelle. Evidemment, l'autonomie financière de cha­cun demeure fondamentale, particulièrement dans ce type d'union.

Et les enfants alors?

Pour ce qui est des enfants nés de parents vivant en union libre, la situation est toute autre. La notion "d'enfant illégitime" est, depuis 1981, complètement disparue du Code civil. Dorénavant, tous les enfants sont légitimes avec tous les droits et privilèges rede­vables à ce statut.

Lors de l'enregistrement de la naissance, que ce soit par le baptême ou l'inscription au registre civil des naissances, il est important de spécifier le nom des deux parents, pour établir officiellement un lien de filiation entre le père et l'enfant.

Les parents, en cas de séparation, restent responsa­bles de leurs enfants, et une pension alimentaire peut être exigée pour ces derniers, tout comme c'est le cas pour les enfants nés dans le mariage.

Enfin, les enfants nés hors du mariage ont droit à la succession de leurs parents, grands-parents, etc., sans préjudice. Bref, les droits et obligations parentaux sont désormais universels et perpétuels, quels que soient les contrats entre conjoints... et ceci même pour fin d'impôts!

3- partir en ménage, partir en affaires

Autrefois, on ne se mariait pas par amour. Très sou­vent, du moins chez les bourgeois et les aristocrates, des arrangements entre familles préexistaient au mariage, les ententes avaient à peu près toujours une saveur économique. On apportait un nom presti­gieux en échange d'une fortune, on réunissait deux fortunes ou encore deux grands noms: l'important, c'était d'y trouver son profit.  Puis, sous la poussée du romantisme, le mariage a pris peu à peu les couleurs de l'amour au point où aujourd'hui l'amour éclipse parfois toutes les autres réalités de la vie du couple.

Si ces mariages d'affaires ne collent plus à la réalité contemporaine ni à notre idéal de couple, il reste que la vie commune fait aussi de nous des partenaires économiques. Or cet aspect de l'association que représente la vie à deux est, malgré son importance, souvent négligé.

Le budget

Aussi, qu'on se le dise, partir en ménage, c'est aussi partir en affaires. Et en affaires, normalement, chacun des deux partenaires s'amène avec son capital, son expérience, sa disponibilité, son savoir-faire, puis on met tout ça sur la table et on essaie d'évaluer équita-blement l'apport des associés pour en venir à une juste entente. Les couples, eux, se contentent pour la plupart de brosser un tableau de leur budget commun sans toutefois oser toucher aux questions de fond comme le partage équitable des dépenses ou encore l'autonomie financière des partenaires.

Ça y est, le gros mot est lâché: l'autonomie! Eh oui! Encore cette sacrée autonomie!

A ce chapitre, le début de la vie de couple ne pose généralement pas de problèmes. On s'aime, on se res­pecte, on se trouve beau et belle, on se donne tout sans compter. Mais vient vite le temps où la dépendance financière d'un partenaire à l'égard de son conjoint peut venir fausser les rapports amoureux. Allez dire à la personne qui vous fait vivre que vous n'êtes pas d'accord avec certaines de ses attitudes! Bien sûr, ça se fait, mais ce n'est pas évident. Instinctivement, la peur de se faire couper les vivres vient dominer le désir d'une remise en question ou d'une franche discus­sion. La dépendance financière assujettit la personne qui la vit et entraîne plus souvent qu'autrement une détérioration des relations du couple. C'est pourquoi la question de l'autonomie financière est si impor­tante. L'heure n'est plus au mari pourvoyeur ad vitam eternam. Il est important que les deux partenaires aient une emprise réelle sur leur vie.

Pour mieux illustrer notre propos, nous avons pensé vous présenter dans les pages qui suivent différentes mises en scène courantes où des partenaires de bonne foi rencontrent, au fil des années, de réelles difficultés de compréhension et d'adaptation aux changements.

Bien sûr, il s'agit de situations fictives mais non moins réelles, dont les personnages et leurs attitudes, ont été amplifiés pour les besoins de la cause. Nous croyons toutefois que ces tableaux vous donneront le goût de choisir votre propre scénario d'une façon plus éclai­rée, et de prévoir certains pièges d'ordre économique qui pourraient embrouiller votre entente amoureuse.

L'harmonie, c'est quand il y a un équilibre entre les parties d'un ensemble. N'est-ce pas là ce que vous visez?

Scénario 1:un budget,deux revenus (Un seul budget et les deux travaillent)

Roméo et Juliette se sont rencontrés chez McDonald. Juliette y travaille. De part et d'autre du comptoir qui les séparait, ce fut le coup de foudre. Roméo, qui travaille dans une grande entreprise depuis 2 ans, sentit que le temps était venu de se trouver une partenaire sérieuse pour faire sa vie.

Ainsi fut-il!

Roméo et Juliette vivent maintenant ensemble depuis 10 mois. Chaque jeudi soir, ils déposent leurs payes respectives dans le petit cochon rose. Au début de leur vie commune, ils ont convenu de ne faire qu'un budget commun.

Avant leur union, le petit dada de Juliette, c'était les salons de bronzage et la coiffeuse. Jusqu'à il y a deux mois, elle continuait d'y aller régulièrement mais voilà que Roméo a décidé d'acheter une chaîne stéréo fort coûteuse et que le budget ne permet plus à Juliette de savourer son petit plaisir, elle qui par ailleurs perçoit très peu la différence subtile entre une chaîne à 6,000$ ou une à 1,000$.

Juliette trouve que Roméo exagère mais n'ose pas trop se plaindre car son salaire n'arrive pas à la cheville du sien. Elle se sent carrément frustrée.

Roméo est aussi mécontent: chaque fois qu'il fait une dépense, il sent l'insatisfaction de Juliette malgré qu'elle n'en dise rien. Il s'empêche souvent de faire certaines dépenses. Après tout, c'est lui qui apporte la grosse paie; il devrait pouvoir se payer quelques petites folies sans s'en sentir coupable.

Question:

Comment Roméo et Juliette pourraient-ils concevoir une autre formule de partage qui respecte mieux leurs goûts respectifs?


Scénario 2: un budget, un revenu (un seul budget, un seul des partenaires travaille)

Roméo et Juliette sont mariés depuis 6 ans et ont deux jeunes enfants. Juliette travaille à la maison et possède comme seul revenu ses allocations familiales. Heureusement, Roméo a un bon emploi et peut faire vivre décemment toute sa petite famil­le. Maintenant que Juliette n'allaite plus son petit dernier, elle a repris ses cours le mardi soir et sort régulièrement le vendredi avec ses chums de filles.

Mais tout ça coûte des sous et Roméo commence à trouver qu'il met souvent la main dans sa poche d'autant plus que Juliette a recommencé à fumer. Etant non-fumeur, il lui a suggéré de commencer à rouler ses cigarettes.

Roméo, qui a aussi l'habitude de sortir toutes les semaines, réalise que beaucoup d'argent passe en loisirs. Il est un peu mal à l'aise dans cette situation, sentant qu'il ne peut deman­der à Juliette de restreindre ses sorties sans faire de même de son côté.

Quant à Juliette, elle éprouve le besoin de se changer les idées et de sortir de la maison. Elle voudrait bien lui tenir tête mais n'ose pas trop. Pourtant, Juliette sait fort bien que lors des noces prochaines de son meilleur ami, Roméo n'hésitera pas à lui payer une robe très coûteuse. Elle se sent à la merci de ses choix, de ses humeurs, de sa générosité.

Roméo est pourtant de bonne foi. Il travaille fort et a de la difficulté à comprendre qu'il ne contrôle pas où va son argent. Après tout, c'est sa paye!

Question:

D'après vous, sur quelles bases devraient se prendre les décisions financières dans ce ménage? Quelles attitudes pourraient être modifiées de part et d'autres pour arriver à une meilleure entente?

Scénario 3: un budget, un revenu et demi (Un seul budget et la femme travaille pour payer ses petites dépenses)

Au début, Juliette ne travaillait pas. Roméo, professionnel compétent, préférait que sa femme s'occupe de la maison plutôt que de travailler pour quelques dollars qui ne feraient que hausser son impôt. Juliette n'y voyait pas d'inconvénients, mais une fois les enfants à l'école, elle se mit à s'ennuyer mor­tellement. SansenparleràRoméo,ellecherchaunemploi. Un soir, sur l'oreiller, elle lui annonça qu'elle commençait le lendemain dans une boutique, à 20 heures/semaine. Acculé au pied du mur, Roméo n'eût pas le choix. Il déclara cepen­dant qu'il continuerait de pourvoir à toutes les dépenses du ménage, elle s'occuperait de ses dépenses personnelles et de celles des enfants. Juliette passa donc sa petite paie en vêtements pour elle et les enfants, paya les cours de ballet-jazz et de natation, le litre de lait et le pain et ne réalisa aucune épargne.

Bientôt, son horaire de travail fut augmenté de 10 heures/ semaine. Elle en fut ravie. Pas Roméo. Plus Juliette travaillait, plus la maison laissait à désirer: le jeudi et le vendredi soir, pas de souper: madame travaillait!

Le couple se retrouva bientôt en crise. Roméo devenait de plus en plus irritable; Juliette le supportait sans trop parler mais continuait à travailler. Juliette réalisa alors l'impasse où elle se trouvait. Elle ne pouvait plus tolérer l'humeur de Roméo et tenait beaucoup à son travail. Malgré tout, elle n'envisage pas la séparation, mais prend conscience de sa dépendance économique, ce qui l'amène à vouloir réévaluer l'entente établie au début de leur mariage. Roméo, lui, n'y comprend rien: cette entente les satisfaisait tous deux, pourquoi tout chambarder pour quelques dollars de plus?

Question:

Où se situe le problème pour Roméo et Juliette? En quoi le besoin d'autonomie de Juliette vient-il changer les ententes du début de leur mariage?

Scénario 4: deux budgets au prorata (Budget commun et individuel au prorata des revenus)

Roméo et Juliette se sont mariés en juin. Conscients de l'écart important entre leurs revenus respectifs et soucieux de se don­ner un rythme de vie semblable, ils ont choisi de participer aux dépenses du ménage en proportion de leurs revenus. Ils ont donc ouvert un compte conjoint où Roméo dépose 425$/ mois et Juliette 650$. Roméo fut ravi par le sens de l'équité de Juliette.

Au cours de ses dernières années de célibat, Roméo avait l'habitude de prendre une bière ou deux avec ses chums après son travail. Les premiers mois de leur vie de couple Roméo rentrait à la maison, une fois sa journée terminée, et s'affairait à préparer le souper, au grand bonheur de Juliette. Puis il recommença doucement à tenir compagnie à ses chums le jeudi, jour de paye, puis le vendredi, dernier jour de la semaine, puis le lundi, premier jour...

Malgré son ouverture d'esprit, Juliette comptait tous les dollars qui s'envolaient en petites bières de fin de journée. Et peu à peu, la frustration vint s'en mêler. Elle participait pour une plus grande part aux dépenses du ménage et tout ce que Roméo trouvait à faire de son argent personnel, c'était de le passer en petites bières alors qu'elle tentait d'économiser pour s'acheter l'équipement de ski de ses rêves.

Juliette ne sait plus par quel bout aborder la question. Roméo, de son côté, commence à sentir la frustration de Juliette et considère qu'il peut bien faire ce qu'il veut de son argent. S'il buvait le loyer, Juliette aurait bien raison de s'en mêler, mais c'est loin d'être le cas. Il a l'impression que Juliette veut tout contrôler.

Question:

Roméo et Juliette avaient convenu de participer aux besoins du ménage au prorata de leurs revenus. Y a-t-il des circonstances où il est justifié de questionner les dépenses personnelles de son conjoint?

Scénario 5: deux budgets moitié/moitié (Budget commun et individuel 50/50)

Roméo et Juliette se sont mariés en séparation de biens car ils tenaient absolument à leur autonomie financière et cette for­mule leur semblait la plus appropriée. De même, ils ont décidé de partager les dépenses du ménage en deux parts égales et de s'organiser, chacun de leur côté, pour leurs dépenses per­sonnelles.

Les trois premières années, cette formule s'avéra idéale pour eux. Ils recevaient un salaire à peu près équivalent et menaient une vie semblable.

Puis arriva le premier poupon avec ses sourires et ses gargouil­lis en même temps que le premier chèque de chômage-maternité qui réduisait le revenu de Juliette de 40%. Une fois sa partie de dépenses du ménage payée, il ne lui restait à peu près plus rien. Aussi, elle proposa à

Roméo de changer les proportions de sa contribution pour disposer d'un peu plus d'argent personnel.

Ce dernier lui fit comprendre qu'elle n'avait pas vraiment besoin d'argent puisque ses dépenses personnelles étaient réduites depuis l'arrivée du bébé. Quant à lui, son travail et sa vie à l'extérieur faisaient en sorte qu'il ne pouvait contribuer davantage.

Juliette avait prévu retourner au travail seulement 3 jours/ semaine, une fois le congé de maternité terminé. Mais l'attitude de Roméo lui fait remettre ce choix en question car une fois les dépenses du ménage et les frais de garde payés, il ne lui resterait plus rien. Elle a vérifié à la garderie pour voir les possibilités de réaménager l'horaire mais se sent déjà épuisée à l'idée de travailler 5 jours/semaine.

Question:

La formule de partage adoptée par Roméo et Juliette

convient-elle toujours? Pourquoi?

Scénario 6: biens périssables, biens durables (Elle paie les biens durables, lui les biens périssables)

Ayant économisé pendant plusieurs années, Juliette, qui béné­ficiait d'un bon emploi, réalise son rêve, et s'achète une maison. Peu de temps après, elle rencontra son Roméo, et ils décidèrent de faire vie commune. Ayant déjà l'habitude d'as­sumer les charges de la maison, Juliette garda cette responsa­bilité, et Roméo apporta sa contribution en payant l'épicerie, le chauffage et le téléphone. Bon bricoleur, Roméo mit son talent à profit et fit les travaux d'entretien et d'amélioration sur la maison.

Mais voilà qu'aujourd'hui, après 5 ans de vie commune, Ro­méo songe à partir vers de nouveaux horizons, la vie de couple étant devenue insupportable. Il est bien prêt à laisser la maison à Juliette, mais exige en échange une compensation pour sa participation financière au sein du couple, notamment au ni­veau de l'augmentation appréciable de la valeur de la maison.

Juliette, de son côté, soutient que la maison lui appartient et qu'elle ne lui donnera pas un sou. Roméo, furieux, est allé voir un avocat qui lui a affirmé ne pouvoir rien faire contre Juliette: tout est à son nom à elle. Roméo est donc parti avec son petit baluchon et se cherche présentement un deux et demi à louer.

Question:

Commentez l'attitude de Juliette. Comment Roméo au­rait-il pu prévenir ce mauvais coup du sort?

Les scénarios: conclusion

Où donc est la solution à ce fameux casse-tête?, se demandera-t-on avec raison. Ce qu'il faut voir, c'est que chaque situation en est une bien particulière. Sans doute votre entente de base s'approche-t-elle d'un de ces Roméo et Juliette, mais les problèmes auxquels vous aurez à faire face peuvent varier énormément d'un couple à l'autre.

L'important dans tout ça, c'est d'en parler, d'expri­mer son point de vue et ses appréhensions de façon claire et de choisir le modèle qui colle le mieux à votre idéal de partage tout en étant conscient que la perfec­tion n'existe pas et qu'on peut être appelé encore et encore à remettre les questions financières sur la ta­ble. Ce n'est ni mesquin, ni cheap et c'est d'autant plus important si on veut fêter ses noces d'or...

Malgré qu'il n'existe pas de solution toute faite et que chaque situation soit unique, certaines règles de base peuvent vous aider considérablement à maximiser les chances de réussite de votre entente économique, et par conséquent, de votre entente amoureuse.

A ce niveau, la recherche d'équité entre les conjoints est peut-être le principe qui s'avère le plus fondamen­tal. Mais équité ne signifie pas égalité. L'égalité dans un couple se concrétiserait par le partage des dépenses à parts égales. L'équité, elle, voit à équili­brer la part de chacun en fonction de ses revenus. Ce principe permet aux partenaires d'avoir un niveau de vie semblable et de reconnaître l'apport matériel des deux conjoints au sein du couple que ce soit par le biais d'une grosse paye, d'une petite paye ou encore de travaux domestiques.

D'un autre côté, le principe d'autonomie financière est celui auquel tous et toutes devraient idéalement accéder. Il est sans doute le gage d'équilibre le plus sûr qu'un couple puisse se donner car sans autonomie financière, on n'est jamais à l'abri des distorsions, des frustrations et des compromis. Plus souvent qu'au­trement, le pouvoir sera dans le même camp que l'argent. Si on ne veut pas être soumis à la loi du plus fort, si on veut établir une relation égalitaire, alors la règle d'or est sans doute d'être en mesure d'assurer sa propre survie. Aussi, pour ne pas être à la merci de la main qui apporte le pain, veillez à moudre votre propre grain!

Mais l'autonomie financière, c'est aussi le pouvoir de gérer sans entraves la partie du budget qu'on alloue à ses dépenses personnelles. L'ingérence dans le choix des dépenses du conjoint se concilie mal avec le libre choix et la liberté. Les petites remarques quotidi­ennes à propos des choix de l'autre peuvent vite mener à la dégradation des rapports amoureux. Rien ne vaut comme le sentiment d'une liberté partagée pour faire durer la vie à deux.

En dernier lieu, il convient également de souligner l'importance de bien partager les dépenses pour chaque poste du budget. En effet, le partenaire qui se retrouve avec l'épicerie, l'électricité et la garderie à payer, alors que le conjoint effectue les paiements sur la maison et l'auto, risque d'écoper des brûlures d'estomac quand il verra son "ex" filer avec son auto et sa maison. Aussi, il est prudent de s'assurer une certaine emprise sur les biens durables (maison, cha­let, auto, etc.) et de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Surtout si on vit en union de fait ou qu'on est marié en séparation de biens, il peut être judicieux d'acquérir les biens de valeur en copro­priété ou encore d'investir dans les biens durables de son choix.

Formule de budget mensuel

La planification budgétaire

Maintenant que vous vous êtes posés toutes les questions en y apportant toutes les réponses que vous avez jugées bonnes pour vous, vient l'heure de la pla­nification budgétaire.

Faire son budget... Ouach! direz-vous. Quelle corvée plate! Sans compter qu'il va falloir économiser les bouts de chandelles et compter ses cennes noires. Eh oui, la plupart des gens n'ont pas une réaction très positive quand on leur propose de faire un budget. Certains craignent que ça restreigne leur liberté de dépenser, d'autres s'imaginent qu'il leur faudra pas­ser des heures à faire de savants calculs.

Mais le budget peut être vu sous un angle complè­tement différent. Il peut certes être long et compliqué mais il peut aussi nécessiter quelques minutes par semaine. Et loin de vous enlever votre liberté, il peut même vous éclairer sur la façon de mieux profiter d'elle. De plus, fait en couple, il s'avère un outil judi­cieux pour établir un portrait fidèle des habitudes de consommation de chacun des conjoints ...et un excel­lent moyen de communication.

Cependant, faire son budget reste une discipline qui exige l'acquisition de certains outils de base. Il faut, de prime abord, dresser le tableau de sa situation financière et celui de ses besoins. Si la situation financière peut être assez facile à établir, les besoins qui ne sont pas les besoins primaires tels le logement, le chauffage et la nourriture, peuvent varier consi­dérablement d'un individu à l'autre. Ils font l'objet de choix impliquant les goûts personnels et les habitudes de vie de chacun, d'où l'importance de bien les définir, surtout pour vous qui vous apprêtez à faire le saut de la cohabitation.

Mais n'ayez crainte, l'objectif de ce chapitre n'est pas de vous assommer avec des tas de règles de calcul strictes pour bien faire votre budget, mais bien de vous faire réfléchir sur la question et de vous apporter quelques notions de base concernant l'élaboration d'un budget.

Les prévisions budgétaires:

un peu de méthode et de calcul...

Une bonne façon de fixer ses prévisions budgétaires est de se référer à l'année qui vient de passer, surtout en ce qui concerne les dépenses.

Pour ceux et celles d'entre vous qui viviez déjà en appartement, les prévisions seront beaucoup plus faciles à établir. Si vous réussissez à dénicher vos vieilles factures, vous saurez ce que vous avez dépen­sé en électricité, en chauffage, en téléphone, etc, et vous pourrez probablement établir les coûts reliés à l'alimentation de façon plus juste. Toutefois, n'ou­bliez pas d'indexer ces montants au coût de la vie.

Pour les autres qui vivront en dehors du toit familial pour la première fois, l'évaluation des dépenses sera peut-être un peu plus difficile à établir.

Si votre loge­ment est déjà choisi, vous pourrez cependant vous adresser à l'ancien locataire pour avoir une idée des coûts de chauffage et d'électricité. Quant aux mon­tants à mettre sur l'épicerie, il vous faudra probablement réajuster vos prévisions après quelques mois d'usage.

Ceux et celles qui n'ont pas encore choisi leur nid pourront par ailleurs profiter de l'occasion pour éta­blir le montant qu'ils peuvent accorder au bloc habi­tation. Pour y arriver, il vous faudra établir les pré­visions pour toutes vos autres dépenses et déduire ce montant de votre revenu global. Vous saurez alors approximativement ce dont vous pouvez disposer pour le loyer (ou l'hypothèque), le chauffage, l'élec­tricité, le téléphone, les assurances, les taxes.

Mais dans tous les cas, gardez-vous une marge de ma­noeuvre; le premier budget à deux est sans doute le plus difficile à établir de façon précise. Il vous faudra probablement l'ajuster à quelques reprises pour qu'il reflète votre situation réelle.

Les revenus

Les revenus à indiquer sont ceux que vous êtes assurés de recevoir sur une base régulière: le salaire net (après impôt), les prestations d'assurance-chôma­ge ou d'aide sociale ou tout autre revenu fixe. In­diquez ces revenus à la semaine, au mois et à l'année. Vous pourrez de la sorte faire les ajustements néces­saires durant l'année et avoir une vue d'ensemble de la période annuelle.

Si vous êtes payé à la semaine, pour connaître le total de vos revenus annuels, multipliez le montant net par 52; pour connaître le revenu mensuel, prenez le montant annuel et divisez-le par 12.

Si vous êtes payé aux 2 semaines, divisez ce montant par 2 pour connaître le revenu hebdomadaire et, à partir du revenu hebdomadaire, appliquez les mê­mes règles qu'en haut pour trouver vos revenus men­suels et annuels.

Si vous êtes payé au mois, multipliez ce montant par 12 pour connaître le total annuel et divisez le total annuel par 52 pour obtenir votre revenu hebdoma­daire.

Les dépenses

Après avoir fait le total de vos revenus, vous établis­sez ensuite vos prévisions de dépenses pour l'année. Il faut utiliser la même méthode de calcul (indiquée plus haut) pour établir vos dépenses à la semaine, au mois et à l'année.

Pour indiquer l'échéance de certains paiements tels les assurances ou les taxes, ou encore pour noter toute autre information importante pour votre budget, vous pourrez utiliser l'aide-mémoire que nous avons intégré aux prévisions à cette fin.

Il y a sans doute des dépenses qui ne reviennent qu'une fois l'an (assurances, taxes, plaques d'imma­ triculation, etc.) que vous aurez à effectuer avant les 12 mois prévus pour mettre de l'argent de côté. Pour cette raison, il est nécessaire d'avoir un peu d'argent en réserve. Ce coussin de départ pourra de plus vous aider à absorber un déficit advenant le cas où vos prévisions se seraient avérées inexactes. C'est aussi une marge de manoeuvre indispensable pour parer aux mauvais coups du sort et aux imprévus de taille.

Pour savoir si votre budget est réaliste, il suffit d'équilibrer les prévisions budgétaires annuelles: le total de vos revenus et le total de vos dépenses doivent être égaux ou ils doivent indiquer une épargne. Si le résultat est déficitaire, il faut réévaluer les dépenses pour récupérer le montant nécessaire afin d'équilibrer le budget.

Le tableau des prévisions budgétaires est un portrait qui vous aide à visualiser ce dont vous disposez et les dépenses auxquelles vous avez à faire face. Il faut bien se rappeler que ce portrait n'est pas coulé dans le ciment et qu'il constitue en quelque sorte des balises pour vous guider. En notant vos dépenses, du moins pour les premiers mois, vous saurez où votre argent est réellement passé et pourrez réévaluer ces balises plus facilement.

Mais un budget n'est jamais très élastique, vous l'au­rez vite compris: il faut toujours "100 cennes" pour faire une piastre et la même piastre ne peut servir à 100 usages différents!

Si après ce survol sur la planification budgétaire, vous sentez le besoin d'approfondir vos connaissances sur le sujet, sachez que l'ACEF dispose de méthodes budgétaires beaucoup plus élaborées et que vous pouvez de surcroît vous inscrire à des cours sur le budget.

4- un petit nid d'amour

Avez-vous l'âme d'un propriétaire ? Qui n'a pas rêvé de posséder un jour sa propre maison, petite ou grande, entourée de verdure? La fameuse sensation d'être enfin chez soi, d'avoir le droit de déplacer des cloisons, l'accès à la cour pour les enfants, la chambre d'ami, le sous-sol, etc. Home Sweet Home !

Evidemment, selon ses disponibilités financières, l'achat d'une propriété demeure en général un investissement intéressant. Pourtant, certains rêves se sont vite écroulés chez des propriétaires qui ne regardaient que d'un seul côté de la clôture.

A moins d'être un bricoleur invétéré ou un paysagiste en herbe, certains aspects de la vie comme propriétaire vous paraîtront peut-être fastidieux à la longue: les réparations ou rénovations qui n'en finissent jamais, tous ces week-ends passés à embellir son petit paysage, sans compter les taux hypothécaires qui fluctuent parfois, aussi rapidement que l'herbe de la pelouse. Bref, nous voulons attirer votre attention sur le fait que, devenir propriétaire ne constitue non seulement un acte financier, mais aussi une nouvelle façon de vivre à laquelle il faut songer, avant de s'aventurer dans ce type de contrat à long terme.

Vos loisirs changeront-ils radicalement? Certains de vos projets se verront-ils relégués aux oubliettes? Ce sont là des questions auxquelles vous seuls pouvez répondre.

Quant à nous, nous espérons que les détails apportés dans ces pages vous aideront à bien évaluer votre situation, et à prévenir certaines mauvaises surprises trop souvent inhérentes à ce genre de transaction, transformant parfois le rêve en cauchemar.

Coûts et contrecoups d'une propriété

Selon Statistiques Canada, les coûts reliés à l'habitation représentent environ 35% du revenu familial, et ce pourcentage peut s'accentuer si vous devenez propriétaire. Vous avez donc déjà ici la première piste pour évaluer si vous avez ou non les moyens d'acquérir une propriété.

Trop souvent, c'est là où le bât blesse. Les dépenses imprévues nous arrivent parfois comme autant de mauvaises nouvelles, ébranlant notre enthousiasme aussi bien que nos économies. Voici donc une des­cription des frais généralement reliés à l'achat d'une propriété:

Le comptant

L'institution financière avec laquelle vous transigerez exigera de votre part un certain pourcentage d'argent comptant sur le prix d'achat de votre maison. Plusieurs facteurs peuvent influencer ce montant, mais généralement le pourcentage varie selon le rapport entre le prix d'achat et la valeur marchande de la propriété, et se situe entre 20 et 25% du prix total. Il vous faudra donc avoir déjà l'habitude de l'épargne avant de songer à faire le grand saut.

Frais d'evaluation

Si vous devez faire évaluer votre maison, il vous faudra débourser de 150$ à 375$, dépendamment de plusieurs facteurs tels la grandeur, l'âge, le site, de la maison et des tarifs en vigueur.

Frais d'ouverture de dossier

Ces frais varient d'une institution à l'autre d'environ 35$ à 150$. Informez-vous auprès de votre institution financière, afin de vous éviter une mauvaise surprise.

Acte notarié

Le droit de propriété fait l'objet d'un contrat notarié. L'hypothèque doit également être enregistrée devant le notaire. Donc, pour toute maison achetée avec une hypothèque, il faut compter des honoraires de notaire pour deux contrats distincts. Ces honoraires dépen­dent de la complexité de la transaction, mais les tarifs sont standardisés selon le tableau suivant:

En général, lorsque le même notaire exécute les deux contrats, il appliquera le plein tarif sur le premier contrat, et chargera 60% de ce tarif pour le deuxième contrat. Voici un exemple.

Roméo et Juliette s'apprêtent à acheter la maison de leurs rêves! Si cette dernière leur coûte 65,000$, et qu'ils disposent d'un capital de 13,000$, leur hypo­thèque s'élèvera à 52,000$. Les frais de notaire à envi­sager pour cette transaction se calculent ainsi:


Acte notarié - sur un montant de 65,000$:

3% sur le premier 5,000$

150$

 

2% excédent jusqu'à 10,000$

100$

 

1% sur excédent, soit ici, 55,000$

550$

 

Total:

800$

800$

Acte hypothécaire - sur un montant de 52,000$:

3% sur le premier 5,000$

150$

2% excédent jusqu'à 10,000$

100$

1% excédent (soit ici 42,000$)

420$

Total:

670$, à 60%: 402$

Donc, le total des frais de notaire à prévoir sera d'en­viron 1200$

Certificat de localisation

Ce document aide à déterminer la valeur de la pro­priété en donnant une description exacte du terrain et de tout ce qui s'y trouve (maison, bâtiment). Si vous achetez à l'aide d'un prêt hypothécaire, l'institution prêteuse l'exigera. Pour une propriété moyenne, les frais seront d'environ 350$.

Taxe de mutation

Cette taxe, surnommée taxe de bienvenue, est perçue comme droit de transfert de propriété, et elle sert à couvrir certains frais administratifs de la munici­palité. Son calcul est le suivant:

Par exemple: Pour la maison que Roméo et Juliette veulent acheter au coût de 65,000$, il faut calculer les frais de cette taxe ainsi:

3% sur le premier 50,000$

150$

6% sur l'excédent (soit ici 15,000$)

90$

Total:

240$

Assurance-pret

Cette assurance garantit le remboursement de votre emprunt en cas de décès. Elle ajoute un certain pour­centage à votre taux hypothécaire et varie selon une série de critères dont l'âge de l'emprunteur et le mon­tant assuré.

Assurance-incendie

L'institution financière avec laquelle vous transi­gerez exigera que vous preniez une assurance-incen­die pour couvrir votre propriété. Pour la durée de vo­tre emprunt, cette institution sera la première béné­ficiaire de cette assurance.

Si la majorité des couples aspirent à avoir leur maison, il n'en reste pas moins qu'il existe, à côté du marché de l'unifamiliale, d'autres façons d'accéder à la proprié­té. Sans nous y attarder très longuement, voici un rapide survol des autres avenues qui s'offrent à vous pour devenir propriétaire:

La copropriété

Elle existe en deux formules juridiques: la plus con­nue est la copropriété divise, ou ce qu'on appelle plus communément le condominium; il s'agit alors d'ache­ter dans un immeuble ou ensemble immobilier, un lo­gement qui nous appartiendra à 100%, et dont nous serons entièrement responsable.

Des frais mensuels sont à prévoir, outre l'achat du logement, pour partager avec l'ensemble des autres propriétaires, les dépenses relatives à l'entretien, l'a­ménagement paysager, la gestion générale des équi­pements et de l'immeuble.

La copropriété indivise, elle, consiste à acheter avec d'autres associés un immeuble qui nous appartient dans son ensemble, et dans lequel on détermine par convention des espaces privés. Ainsi, deux couples peuvent acheter un duplex et définir quels espaces sont à usage collectif (cave et cour communes, par exemple) et désigner quels espaces sont à usage privé (logement du rez-de-chaussée pour Chantale et Ray­mond et celui de l'étage pour Sylvie et Marcel).

Dans cette formule, les copropriétaires sont res­ponsables de l'ensemble de l'immeuble; il est donc nécessaire de s'entendre dans une convention pour prévoir des mécanismes en cas de départ de l'un ou l'autre des associés, les projets de rénovation, l'entretien, la vente de l'immeuble, ou tout autre aspect de la copropriété impliquant des décisions collectives.

L'achat d'une maison à revenu peut également vous tenter; il s'agit alors d'acheter une maison à plusieurs logements et de louer ceux dont on n'a pas besoin.

Cette formule offre des avantages économiques cer­tains puisque les frais d'exploitation de l'immeuble sont partagés avec les locataires. Elle suppose toute­fois que vous acceptiez de vivre à proximité de vos locataires, de partager certains espaces et d'assurer l'entretien et la gestion des logements loués.

Bon, vous avez tout calculé depuis le début et vous passez l'épreuve avec succès? Bravo, vous êtes proba­blement quelqu'un de prévoyant! Par la suite, il s'agi­ra de bien budgéter le remboursement d'hypothèque, les taxes et autres frais d'entretien.  Il ne faudra pas négliger les frais qui pourraient s'ajouter si:

Bien sûr, nous ne pouvons traiter en profondeur tous les cas imaginables, à l'intérieur de cet ouvrage. Mais maintenant que vous possédez les règles de base, la balle est dans votre camp. L'important est de vous rappeler qu'il n'y a pas péril en la demeure, qu'il faut bien prendre son temps pour analyser tous les aspects sociaux, humains et financiers qui découlent d'un tel engagement.

La location

Que ce soit par choix ou par manque d'argent, si vous n'accédez pas à la propriété, vous opterez bien sûr pour la location d'un logement, d'un appartement ou tout autre type de logis digne de ce nom.

Évidemment, la location aussi est régie par une quan­tité appréciable de règlements auxquels propriétaires et locataires doivent se soumettre. Pour alléger le con­tenu de ce dossier, nous ne ferons pas la nomenclature complète de la législation sur le logement locatif. Nous nous contenterons d'en faire ressortir les points les plus courants et d'essayer de répondre aux ques­tions d'intérêt général.

Pour parcourir les chemins sinueux des lois sur l'ha­bitation, nous avons préféré utiliser le style humoris­tique au détriment parfois du littéraire. Tout en gar­dant son aspect informatif, le contenu s'y trouvera, enfin nous l'espérons, plus divertissant.

Nous avons donc créé pour vous, un petit scénario-fiction faisant ressortir quelques-uns des problèmes les plus fréquemment rencontrés par les propriétaires et locataires.

Vous remarquerez à travers le texte, que certaines phrases sont écrites en italiques et qu'elles sont ensuite suivies d'un numéro. Ce petit écart est voulu. Les phrases en italique résument l'essentiel des pro­blèmes ou des croyances populaires, et les numéros vous réfèrent aux paragraphes expliquant les points principaux de la loi touchés par ces situations.

PIERRE ET MARILOU

Pierre Loyer et sa compagne Marilou Lemieux occupent un appartement dans un gros édifice de 10 étages, à Montréal, depuis environ un an. Malheureusement, comme plusieurs jeunes de leur génération, ils traversent présentement des moments difficiles. Le mois prochain, Marilou recevra son dernier chèque de chômage, et Pierre ne possède aucun revenu car il poursuit actuellement des cours de secondaire V, et espère décrocher son certificat pour ensuite continuer au CEGEP.

Le seul établissement collégial qui dispense les cours dont Pierre a besoin se situe à Joliville. Marilou et Pierre ont donc convenu de déménager près du CEGEP de Joliville dès que Pierre finira son cours secondaire, le 20 décembre. De peine et de misère, ils ont réussi à économiser une somme représentant l'équivalent de trois mois de loyer, convaincus qu'ils n'auraient qu'à verser ce montant à leurs propriétaires et à les aviser de leur départ par courrier recommandé. (1 ).

Leur première déception arrive quelques jours plus tard lors­qu'ils reçoivent la réponse par retour du courrier: "Nous som­mes désolés, mais nous ne pouvons accéder à votre demande, tel que la loi nous y autorise. Toutefois, nous pourrions peut-être envisager la sous-location pour régler votre problème. Bien à vous... Latour, Leriche et associés, propriétaires".

Après s'être renseignés auprès d'une association de loca­taires, nos jeunes amis doivent se rendre à l'évidence et déci­dent de chercher quelqu'un pour sous-louer leur appartement (1). Pierre rédige donc une petite annonce et l'envoie à un journal à gros tirage. Le week-end suivant, ils se rendent chez des amis qui demeurent tout près de Joliville et se mettent à la recherche de leur nouveau petit nid.

Coup de chance! le premier logement qu'ils visitent est de toute beauté: bien situé, bien éclairé, possède beaucoup d'espace et surtout, il n'est pas cher, ce qui est plutôt rare dans la région. Pendant que Pierre discute avec le locataire occupant, Marilou se fait littéralement bombarder de questions par le proprié­taire qui est présent. QuandMarilou lui avoue, un peu embar­rassée, que le mois prochain ils devront demander des pres­tations d'aide sociale, celui-ci lui déclare qu'il ne peut louer son logement qu'à des gens qui travaillent car il a déjà eu trop de problèmes avec des assistés sociaux dans le passé. (2).

Pierre de son côté a réussi à obtenir certains détails sur le propriétaire. Il y a quelques temps, le locataire occupant s'est vu refuser certaines réparations, pourtant nécessaires, pour la simple raison qu'elles n'avaient pas été mentionnées par écrit à la signature du bail. D'ailleurs, le propriétaire ne semble pas très enclin à répondre rapidement aux demandes de ses locataires. (3).

Persuadés que le propriétaire agissait de son plein droit, nos amis ont donc continué leur recherche. Ils eurent l'occasion de visiter plusieurs demeures et de rencontrer leurs occupants et propriétaires. Et si en général les rapports propriétaires-locataires étaient satisfaisants, il en était tout autrement pour quelques-uns d'entre eux...

Un locataire prétendait qu'il était victime d'une hausse de loyer beaucoup trop élevée. (4).

Un autre, amèrement déçu, devait déménager dans une autre ville et se plaignait du hit que le propriétaire refusait de lui rembourser les améliorations qu'il avait apportées au loge­ment, où il avait vécu plus de dix ans: il avait refait les planchers, changé les armoires de la cuisine, modernisé la salle de bain. (5).

Après quelques visites, au cours desquelles ils eurent l'occa­sion d'entendre plusieurs plaintes provenant de locataires in­satisfaits, nos deux amis commençaient à se faire une mau­vaise impression des propriétaires en général jusqu'au mo­ment où ils rencontrèrent le sympathique propriétaire d'un petit immeuble, un homme dans la trentaine, du nom de Clément Labonté.

Ce monsieur très compréhensif, laissait souvent des "chances" à ses locataires qui, malheureusement, ne le lui rendaient pas toujours. Un de ceux-ci, lui devant déjà trois mois de loyer, s'était sauvé pendant la nuit, emportant tous ses effets person­nels. Un autre, détériora tellement son logement que M. Labonté dut débourser plusieurs centaines de dollars pour exécuter les réparations nécessaires.(6).

En somme, Clément Labonté apporta une autre version, qui permit à nos amis de voir l'autre côté de la médaille. En effet, si quelques propriétaires agissaient parfois de façon abusive, certains locataires pour leur part pouvaient devenir très détes­tables pour un propriétaire.

Pierre et Marilou auraient bien aimé avoir M. Labonté comme propriétaire, mais le logement qu'il leur proposait ne leur convenait pas. Ils ont donc poursuivi leur chemin.

Finalement, après plusieurs visites décevantes, ils trouvèrent enfin "un autre petit bijou" et, oh heureux hasard!, le locataire actuel, un immigrant chaleureux du nom de Alex Déména-gopoulos, se cherchait quant à lui un appartement à Montréal.

Ravi de la description de l'appartement du jeune couple, M. Déménagopoulos déclara qu'il était prêta faire un échange de logement, sans même aller visiter celui de nos deux amis.

Pas du tout d'accord avec cette façon de faire, Marilou insista:

-           Vous devriez venir le visiter au moins une fois, M.... euh...Poulos!

Alex:

-           Ah vous savez mes jeunes amis, j'ai été souvent refusé par des propriétaires, simplement parce que je suis un immigrant! ...Mais vous m'avez assuré qu'il y avait des gens de ma nationalité dans votre building, donc je serai accepté à cet endroit... On ne peut pas être trop difficile quand on est immigrant. (2).

Pierre et Marilou, soudainement confrontés à une réalité qu'ils ne connaissaient pas, se prirent d'amitié pour le vieil homme et acceptèrent de prendre le "verre de l'amitié" qu'il leur pro­posait depuis leur arrivée.

Le gros chat de M. Déménagopoulos sauta sur les genoux de Marilou pour participer lui aussi à la petite fête improvisée.

Marilou:

-Il est superbe votre chat, mais je me demande si vous pourrez le garder dans notre appartement? Un de nos voisins a dû se débarrasser de son chien dernièrement. (7).

Pierre:

-           Un chat c'est pas pareil! je suis sûr qu'il peut le garder.

Alex:

-           Vous êtes très gentils mes amis, aussi je tiens à vous prévenir que mon propriétaire, M. Prosper Maisonneuve, a l'intention d'augmenter le prix du loyer, à la signature du nouveau bail, le 1er  juillet.

Pierre:

-           Vous savez de combien sera cette augmentation?

Alex:

-           Pas exactement, mais je sais qu'il veut apporter des améliorations au logement, alors il pourra augmenter comme bon lui semble. (4).

Marilou

-           Ecoutez M. Poulos, vous êtes très gentil vous aussi, mais je crois qu'on ferait mieux de réfléchir chacun de notre côté avant de signer un bail. Je songe d'ailleurs à retourner à l'association de locataires cette semaine, j'ai quelques questions à leur poser...

FIN

De toute évidence, Marilou Lemieux porte bien son nom car un bail est un vrai contrat qui lie les parties pour toute la durée qui y est inscrite.

Donc, comme pour tous les autres contrats, il est très important de bien lire toutes les implications d'un tel engagement, et de ne pas oublier d'y ajouter, par écrit, les ententes, promesses et autres "extras" définis par les deux parties en cause.

Comme le dit si bien l'adage:

Les paroles s'envolent...mais les écrits restent!.

Ce que dit la loi

Résiliation d'un bail(l)

Quand on a signé un bail, on en est responsable jusqu'à la fin. On peut cependant le résilier dans les circonstances suivantes:

a) Entente à l'amiable avec le propriétaire

Il est toujours possible de résilier un contrat quand les deux parties en cause sont d'accord. Parfois, certains propriétaires accepteront de vous libérer entièrement de votre engagement, moyennant un dédommage­ment monétaire; d'autres vous tiendront responsa­bles jusqu'à la fin, comme la loi le leur permet.

b) Sous-location

Vous devez trouver quelqu'un qui occupera le loge­ment et remplira vos obligations de locataire. Vous restez néanmoins responsable du bail jusqu'à la fin, en cas de non-paiement du loyer ou de détérioration du logement. Un propriétaire ne peut refuser la sous-location que vous lui proposez, à moins de raisons sérieuses.

c) Cession de bail

Vous trouvez quelqu'un qui assumera le bail et le pro­priétaire consent à signer un nouveau bail avec cette personne, vous libérant de toutes responsabilités.

Discrimination (2)

(tiré de la Charte des droits et libertés)

Droit à l'égalité

Chap. 1.1 (10) -Toute personne a droit à la reconnais­sance et à l'exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état civil, l'âge sauf dans la mesure prévue par la loi, la religion, les convictions politiques, la langue, l'origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l'uti­lisation d'un moyen pour palier ce handicap.

Il y a discrimination lorsqu'une telle distinction, ex­clusion ou préférence a pour effet de détruire ou de compromettre ce droit.

Chap. 1.1 (12) - Nul ne peut, par discrimination, refuser de conclure un acte juridique, ayant pour objet des biens ou des services ordinairement offerts au public.

Chap. 1.1 (13) - Nul ne peut, dans un acte juridique, stipuler une clause comportant discrimination. Une telle clause est réputée sans effet.

Obligations du propriétaire (3)

Le propriétaire doit vous fournir un logement salu-bre, en bon état d'habitabilité. Si un propriétaire né­glige d'effectuer les réparations nécessaires à votre logement, tentez de vous entendre à l'amiable avec lui; si cela ne donne pas de résultats concrets, vous pourrez recourir à la mise en demeure demandant au propriétaire de s'exécuter dans un délai précis (voir La mise en demeure au chapitre Consommation).

S'il n'y a pas de réponse positive, adressez-vous à la Régie du Logement où vous pourrez demander:

Une requête à la Régie du Logement coûte 20$; mais vous pouvez réclamer le remboursement de ces frais, ce qui vous sera accordé si vous gagnez votre cause.

Calcul du loyer (4)

Il n'y a pas de pourcentage fixe pour la hausse des loyers; chaque logement présente un cas particulier La hausse du loyer doit s'appuyer sur la hausse des frais d'exploitation reliés à votre logement (taxes foncières, assurances et indexation du rendement de l'immeuble). Le propriétaire peut aussi tenir compte des dépenses qu'il a faites pour des rénovations à vo­tre logement; les factures admissibles pour justifier une hausse de loyer sont celles des réparations exé­cutées dans l'année qui vient de s'écouler, jusqu'au 31 mars. Les rénovations futures (ou promesses de réno­vations) n'entrent pas dans le calcul du loyer.

La méthode de calcul de hausse de loyer en usage à la Régie du Logement est disponible à la Régie même, aux bureaux de Communication-Québec et dans cer­taines caisses populaires.

Modifications apportees au logement par le locataire (5)

Tel que stipulé à l'article 1627 de la loi: «Le locataire est tenu d'effectuer les menues réparations d'entretien. Il n'est cependant pas tenu à ces réparations locatives si elles résultent du vieillissement normal de la chose, d'un cas fortuit ou d'une force majeure».

Et la loi dit encore:

1963 : « Le locataire doit rendre la chose (le logement) dans l'état où il l'a reçue, sauf les changements résultant de son vieillissement normal, d'un cas fortuit, ou d'une force ma­ jeure.»

1964 : « Le locataire peut, à l'expiration du bail, enlever les améliorations et additions qu'il a faites à la chose. Si elles ne peuvent être enlevées sans détérioration de la chose, le locateur a droit de les retenir en en payant la valeur, ou de forcer le locataire à les enlever. Si la remise en l'état primitif est impossible, le locateur les garde sans indemnité.»

Obligations du locataire (6)

Selon l'article 1617 de la loi, le locataire doit:

De ces trois lignes découlent toutes les responsabilités que le locataire accepte de prendre face au logement: ne pas nuire à la jouissance paisible des lieux pour l'entourage immédiat, bien entretenir son logement, prévenir le propriétaire de la nécessité de réparations au logement, permettre l'accès aux lieux pour ces réparations ou pour les visites, advenant l'expiration du bail ou la vente de l'immeuble, payer le loyer, et laisser le logement en bon état à son départ.

Quand un locataire ne respecte pas ses obligations, le propriétaire peut recourir à la Régie pour obtenir la résiliation du bail.

Règlements de l'immeuble (7)

Les règlements de l'immeuble font partie intégrante du bail. Cependant, un propriétaire ne peut inclure un règlement qui va à rencontre de l'esprit de la loi. Si cela se produit, ce règlement est inopérant (par exemple, exiger des chèques post-datés pour le paie­ment du loyer.)

La régie du logement

La Régie du Logement est un tribunal administratif chargé d'arbitrer les litiges entre locataires et proprié­taires, et de renseigner ses clients sur les droits et obli­gations découlant du bail d'un logement, et sur toute autre matière inclue dans la législation sur le loge­ment locatif.

La procédure est plus simple et moins formelle que celle des tribunaux conventionnels, et elle favorise habituellement la conciliation entre locataires et lo­cateurs.

En cas de litige, vous entrez en contact avec la Régie qui fixera une date d'audition qui sera transmise aux deux parties en cause. Cette date pourra être reportée en cas de maladie ou de force majeure. Les deux par­ties peuvent aussi en arriver à une entente hors cours.

Il est très important de bien préparer sa demande et de joindre toutes les pièces justificatives car le régisseur qui entendra votre cause doit se baser uniquement sur les preuves qui lui sont présentées.

Dans un délai d'un mois après la décision, les deux parties peuvent interjeter appel ou la faire réviser.

Les alternatives

D'autres alternatives-logement sont également pos­sibles/quoique plus marginales. Mentionnons les coopératives d'habitation, qui constituent une solu­tion intéressante pour des gens prêts à s'impliquer dans la gestion de leur immeuble et à vivre les valeurs coopératives que cela suppose: corvées annuelles, réunions, assemblées générales, partage des tâches.

Avec cette formule de gestion coopérative, les loyers sont ajustés à la capacité de payer des membres, tout en tenant compte, évidemment, des coûts de l'im­meuble.

Les coopératives d'habitation se sont implantées à la faveur de programmes gouvernementaux de loge­ment social maintenant remis en question. Le nombre d'unités de logement produites a beaucoup diminué.

Pour en savoir plus long, adressez-vous au Groupe de Ressources Techniques (GRT) de votre région, ou à la Société d'Habitation du Québec, dont vous trouverez l'adresse à la fin du document.

Enfin, les Habitations à Loyer Modique (HLM) font de vous des locataires de l'Etat. Ces logements sont gérés par l'Office Municipal d'Habitation (OMH) qu'on retrouve habituellement dans chaque municipalité. Une sélection serrée basée sur l'urgence des besoins, et un nombre limité de logements, rendent cette for­mule d'habitation de plus en plus marginale, d'autant plus que ce programme s'oriente désormais vers la clientèle des personnes âgées.

Points importants a vérifier

pour les futurs locataires:

Afin de faire le choix le plus judicieux et d'éviter les mauvaises surprises, nous avons dressé pour vous une liste des points importants à vérifier avant la signature de votre bail:

Note: Si une association de locataires ou un comité logement existe dans votre région, vous pouvez y trouver conseils et assistance dans vos démarches. La Régie du Logement offre également un service d'information sur vos droits, obligations et recours en tant que lo­cataire.


BUDGET LOGEMENT

PRIX DU LOYER:

$

CHAUFFAGE: ( moyenne mensuelle de l'année précédente)

$

ÉLECTRICITÉ: (communiquez avec Hydro-Québec)*

$

TAXES: (vidanges, eau, déneigement, moyenne mensuelle)

$

ASSURANCE FEU/VOL: (moyenne mensuelle)

$

STATIONNEMENT:

$

FRAIS DE DÉMÉNAGEMENT:

$

AUTRES: (ex: contrat de déneigement)

$

*Vous pouvez savoir combien il en a coûté en électricité pour un logement, en communiquant avec Hydro-Québec, et en leur demandant les relevés de l'année qui s'achève pour le logement en question. Il suffit d'avoir l'adresse du logement.

5- manquez-vous d'assurance?

Si vous avez reçu la visite d'un homme distingué rempli d'assurance, fort... avenant, se disant référé par "un de vos bons amis" et qui vous parle de franchise en regardant vos biens d'un air intéressé, vous avez probablement fait la rencontre d'un agent ou d'un courtier d'assurance.

Le domaine des assurances possède un langage tech­nique très particulier qui n'est pas toujours facile à comprendre, pour le commun des mortels. On en­tend souvent parler de termes comme: avenant, valeur à neuf, franchise, bonification, etc.

De plus, chaque type d'assurance possède des caractéristiques qui lui sont propres; il est donc par­fois assez laborieux de faire la part des choses dans un secteur aussi peu standardisé.

C'est pourquoi, nous avons essayé de répondre, dans cette section de notre ouvrage, aux questions les plus fréquentes que se posent habituellement les consom­mateurs et consommatrices, sur ce sujet particulier. Il ne s'agit évidemment que d'un inventaire partiel, mais nous espérons que ce tour d'horizon vous ap­portera quelques pistes intéressantes pour une re­cherche plus poussée.

L'assurance-vie

Qui doit souscrire ?

De nos jours, où les différentes théories ou thérapies à la mode insistent beaucoup sur "la pensée positive" et l'importance de "bien vivre le moment présent", le fait de prévoir une éventualité aussi négative que la mort, en souscrivant une assurance-vie, peut sembler un peu paradoxal. Pourtant pour chacun de nous, cette réalité demeure encore incontournable. Mais s'il faut être prévoyant, il ne faut quand même pas se leurrer: on n'assure pas la valeur de notre vie, quand on prend une telle assurance, mais bel et bien, une sécurité à ceux qui nous succéderont.

Certaines personnes veulent que leur entourage soit le plus en sécurité possible advenant leur décès, d'autres se disent que leurs proches se tireront d'affaire en pareil cas. Comme pour tout autre achat, le gros bon sens est toujours de mise, et il vaudrait mieux sans doute être réaliste et couvrir raisonnable­ment cette éventualité, selon ses moyens.

Bien sûr, notre statut social influencera beaucoup le choix des montants que nous voudrons laisser à nos héritiers. Il serait plus logique, par exemple, de pré­voir une plus grosse somme, si nous laissons des enfants dans le deuil, que d'assurer la vie de ceux-ci pour un montant élevé. Donc, au moment de prendre une assurance-vie, il faudrait peut-être profiter du fait qu'on a encore les pieds sur terre pour se demander sérieusement:

Pour mieux définir vos besoins en assurance-vie, il peut être avantageux de vous procurer la brochure intitulée L'assurance-vie: bien s'assurer sans se ruiner, produit par l'ACEF de l'Outaouais et disponible à l'ACEF la plus près de chez vous.

La selection

En 1986,99% de toutes les demandes en assurance-vie ont été acceptées par les assureurs. Donc, si vous ne souffrez pas de graves problèmes de santé ou que votre profession n'est pas classée dangereuse, ces compagnies se feront sûrement un plaisir de vous avoir comme client.

Par contre, certains facteurs comme une trop forte obésité ou des problèmes cardiaques, pourraient vous valoir une surprime de votre assureur, qui vous classera parmi les risques aggravés. On prendra aussi en considération votre âge et vos habitudes, comme celle de fumer, pour fixer votre prime.

Tous les assureurs pratiquent cette sélection, mais celle-ci varie d'une compagnie à l'autre. Habituelle­ment, plus l'assureur est sélectif, moins ses primes sont coûteuses car cette sélection aboutit à réduire le nombre de mauvais risques. Nous vous soumettons ces données à titre de statistiques personnelles:

En 1985,54% des contrats émis couvraient des salariés gagnant moins de 25,000$ par année et près du tiers des polices appartenaient à des personnes avec un revenu inférieur à 20,000$. Les gens entre 25 et 44 ans détenaient quant à eux, 55% de tous les contrats d'assurance-vie.

L'assurance - habitation

Comment évaluer ses biens

Certaines personnes prennent l'assurance-habitation trop à la légère, et parfois inconsciemment, se disent: "Ça n'arrive qu'aux autres!" Ils négligent alors les détails les plus importants pour être bien protégés. D'autres au contraire ont l'habitude d'assurer leurs possessions au-dessus de leurs vraies valeurs, ce qui les fait payer beaucoup trop cher leurs primes d'assu­rances.

Trop souvent aussi, certains locataires n'assurent pas leurs biens, s'imaginant que l'assurance de leur pro­priétaire est là pour couvrir les pertes qu'ils subiraient en cas de sinistre.

C'est une croyance populaire qu'il faut changer au plus vite! Vous avez la responsabilité de protéger vos biens et effets personnels!

La meilleure façon de bien s'y prendre est tout d'abord de dresser un inventaire, le plus réaliste pos­sible, de tous nos biens. Certains assureurs conseillent de prendre des photos, ou même, de filmer sur vidéo l'ensemble de vos biens. Généralement, l'indemnité que vous recevrez en cas de sinistre sera basée sur la valeur de vos biens, moins la dépréciation normale.

Cette dépréciation varie de 10 à 20% par année, selon l'objet en cause. Mais vous pouvez contourner cet obstacle en faisant inclure dans votre contrat la clause Valeur à neuf. Cette option très pratique vous coû­tera un peu plus cher, mais ses avantages valent bien les quelques dollars de plus par année que vous devrez débourser (voir page suivante).

SANS AVENANT VALEUR A NEUF

Description

Prix d'achat en 1985

Valeur en 1988

Dépréciation

Chaîne stéréo

 

 

1,500$

 

 

1,800$

 

 

10% par année*

1,500$-30% = 1,050$

Indemnité de l'assurance*     1,050$

* approximation

AVEC AVENANT VALEUR A NEUF

Description en 1985

Prix d'achat en 1988

Valeur

Dépréciation

Chaîne stéréo

1,500$

1,800$

Aucune

Indemnité de l'assurance*     1,800$

* Si vous désirez remplacer votre bien par un autre identique. Si vous préférez recevoir l'indemnité en argent, on tiendra compte de la dépréciation normale comme si vous n'aviez pas d'avenant valeur à neuf.

Si vous êtes propriétaire

La valeur assurable de votre propriété, doit corres­pondre à son coût actuel de reconstruction et non à l'équivalent de l'évaluation municipale qui est sou­vent beaucoup moindre. Vous devriez tenir compte aussi de la valeur marchande de votre résidence, si celle-ci est plus élevée que son coût de reconstruction. Il serait plus sage de faire évaluer votre maison par quelqu'un de compétent, tel un entrepreneur ou un évaluateur agréé, si vous n'êtes pas sûr de sa valeur marchande.

Mentionnons également qu'en cas de perte partielle, votre propriété devra être assurée à au moins 80% de sa valeur de reconstruction, si vous désirez être in­demnisé sur la base de la valeur à neuf, sans dépré­ciation. Dans le cas contraire, vous devrez supporter une partie de la perte subie.

Responsabilité civile

Que vous soyez propriétaire ou locataire, si quel­qu'un se blesse chez vous ou que, par exemple, vous êtes tenu responsable d'un sinistre (incendie, bris de matériel, etc) dans l'immeuble où vous habitez, vous pourriez être tenu responsable et obligé d'indemniser les victimes impliquées. L'assurance responsabilité civile, habituellement insérée dans votre assurance-habitation, vous protège financièrement contre ces risques. Evidemment, la prime sera proportionnelle aux risques encourus, et de ce fait, elle sera plus élevée pour un propriétaire de plusieurs appartements, que pour un simple locataire.

Les compagnies d'assurances proposent généra­lement une couverture de base de 100,000$ pour ce genre de risque, mais pour quelques dollars de plus par année, on peut se protéger plus adéquatement pour 500,000$ ou même 1 million. Si vous n'êtes as­suré que pour 100,000$ et que vous êtes poursuivi pour 200,000$, vous devrez couvrir la différence par vos propres moyens, c'est à dire 100,000$. C'est à bien y penser! Mentionnons qu'il n'existe pas de franchise pour l'assurance responsabilité civile, c'est-à-dire, de montant déductible. Votre assureur est tenu de payer le plein montant pour lequel vous êtes assuré, si bien sûr la poursuite exige un tel montant.

Les bénéficiaires

Pour tous les types d'assurances, il ne faut pas oublier d'apporter les modifications nécessaires lorsque son statut social se transforme à la suite d'un mariage, d'un divorce, etc, afin de bien identifier le ou les béné­ficiaires de son choix.

Aide-mémoire

Pour éviter les mauvaises surprises qui pourraient survenir lors d'une réclamation à votre assureur, il serait plus prudent:

L'assurance-auto

Quand on se met à magasiner une assurance-auto et à examiner les différents plans offerts par les cour­tiers, on a vite fait de comprendre que notre marge de manoeuvre est très limitée.

D'une part, l'assurance de la responsabilité civile est obligatoire et l'assurance des dommages pour votre voiture est, quant à elle, de plus en plus standardisée.

D'autre part, les niveaux de protection, les classes de conducteur, les critères de dossier de conduite de mê­me que les groupes de tarification du véhicule varient peu d'un assureur à l'autre.

Aussi nos conseils d'usage se limiteront pour cette fois à vous exhorter à choisir un plan qui colle à votre réalité en tant que conducteur et propriétaire d'un véhicule automobile et à essayer de bénéficier le plus possible des primes auxquelles vous pourriez avoir droit.        

Responsabilité civile

Tous les conducteurs doivent obligatoirement sous­crire une assurance pour les dommages causés aux autres. Cette dernière se subdivise en 2 parties, soit une pour les dommages corporels et une pour les dommages matériels.

Une assurance corporelle minimale est souscrite, bon gré, mal gré, auprès de la Régie de l'Assurance Automo­bile du Québec et s'ajoute au prix de l'immatriculation de votre véhicule de même qu'à celui du permis de conduire.

L'assurance pour les dommages matériels faits aux autres est aussi obligatoire mais doit être souscrite auprès d'un assureur privé. Sans cette preuve d'assu­rance, il est impossible d'obtenir une plaque d'imma­triculation.

Il est toujours possible de vous assurer pour plus que le montant minimum de base (50,000$) pour les dom­mages matériels en contractant un supplément de garantie à cet effet auprès de votre assureur.

Dommages au véhicule de l'assuré

Vous pouvez aussi vous assurer pour les dommages subis par votre véhicule. A ce moment-là, c'est la va­leur de votre véhicule qui déterminera le montant de la couverture et par le fait même le montant de la prime.

Mais si vous possédez une "minoune", c'est proba­blement inutile de souscrire à ce type d'assurance.

Il existe quatre niveaux de protection auxquels vous pouvez adhérer:

La protection la plus chère et aussi la plus étendue est la tous risques; elle garantit contre tous les types de dommages faits à votre automobile.

Vient ensuite l'assurance collision ou versement. Celle-ci couvre les dommages subis par votre véhi­cule si vous avez la responsabilité de l'accident ou encore si votre véhicule est seul impliqué. Vous serez aussi protégé dans le cas de délit de fuite.

Puis l'accident sans collision ni versement, comme son nom vous l'indique, vous couvrira uniquement dans les cas où les dommages subis par votre auto ne seront pas causés par des accidents. Vous serez pro­tégé contre le feu, le vol, le vandalisme, le bris de pare-brise et aussi des objets qui tombent ou qui volent et qui pourraient venir cabosser votre voiture.

Enfin, l'assurance risques spécifiés vous protégera de façon très limitée et uniquement dans les circons­tances précisées sur la police. Evidemment, le mon­tant de la prime est directement proportionnel à l'é­tendue de la protection.

En plus du niveau de protection, vous devrez choisir la franchise désirée, appelée aussi déductible. Plus le montant de la franchise sera élevée, plus la prime devrait diminuer. Si aucune responsabilité ne vous incombe lors de l'accident, vous n'aurez rien à dé­bourser; la franchise est payable en proportion de votre part de responsabilité.

Les avenants

Les avenants sont les modifications ou les ajouts faits au plan d'assurance de base. Ces clauses supplémen­taires peuvent augmenter la couverture de certains articles déjà prévus à la police initiale ou vous assurer pour des circonstances ou situations exceptionnelles.

Parmi les avenants disponibles, notons les assurances individuelles de personnes, l'assurance valeur à neuf et indemnisation sans dépréciation, la modification de la franchise en cas de feu ou de vol, l'extension de la garantie privation de jouissance, l'assurance des frais de remorquage et de dépannage, le supplément de garantie conducteur désigné (non nécessaire pour des prêts occasionnels), etc.

Des rabais pour tout le monde, ou presque...

Messieurs, vous vous mariez? Vous aurez bientôt droit à une diminution de prime pour votre assuran­ce-auto en raison de votre changement d'état civil.

Toutefois, si vous vous contentez d'aller vivre avec votre partenaire, il vous faudra patienter 3 ans pour obtenir ce bénéfice. Mais l'état civil n'est pas le seul critère auquel les compagnies d'assurance se réfèrent pour fixer le prix de leur prime. On considérera en outre votre âge, l'usage auquel est destiné votre véhicule (promenade, pour vous rendre au travail, véhicule d'affaires, etc.). Ensuite, on tiendra compte de votre dossier de conduite, c'est-à-dire du nombre d'accidents dans lesquels vous ou votre automobile avez été impliqués sur une période donnée.

Le type de véhicule que vous conduisez de même que sa valeur seront aussi pris en considération pour fixer votre prime. Ainsi, une auto sport ou une auto de 22,000$ coûtera plus cher à assurer qu'une auto ordi­naire ou une vieille auto valant 2,000$.

La fréquence d'accidents sur le territoire où vous habitez et la densité de la circulation peuvent égale­ment jouer sur le montant de la prime. Ainsi, à la campagne, les risques d'accidents sont normalement moins élevés que dans une grande ville, ce qui fait baisser le prix des assurances.

De plus, si vous souscrivez une couverture complète et que vous n'avez pas eu d'accidents ou fait de récla­mation pour sinistre depuis 3 ans, vous pouvez pro­bablement bénéficier d'un rabais allant jusqu'à 15%.

Le fait de renouveler votre police avec le même as­sureur, de vous assurer pour deux automobiles ou plus (la vôtre et celle de votre conjoint-e) ou encore de souscrire auprès du même assureur votre police d'as­surance habitation et d'assurance automobile donne aussi souvent lieu à des rabais.

Certains assureurs accorderont aussi des taux privi­légiés si vous occupez une profession libérale ou en­core si vous travaillez dans le secteur des finances, de l'éducation, de la santé ou pour un organisme gou­vernemental.

N'oubliez pas de parler rabais à votre assureur et demandez-lui le plan qui vous avantage le plus...

... Et pour d'autres, des surprimés

Par contre, si vous êtes de ceux et celles qui sont souvent impliqués dans des accidents dont vous êtes de surcroît responsables ou si en raison de conduite négligente vous êtes condamnés en vertu d'infrac­tions au code de la route, vous devez vous attendre à voir grimper le taux de vos assurances (plus le délit sera important et plus les primes grimperont rapide­ment).

Pour l'assureur, toute personne offre un potentiel de risques plus ou moins élevé selon le cas et ce sont ces risques qui sont évalués pour déterminer le montant de la prime que vous aurez à verser.

Alors, quand vous passez chez votre assureur, faites valoir vos bons points.

6- Tenez-vous ...prets!

Oyé! Oyé! Vous avez besoin d'argent pour vos nou­veaux meubles, pour acheter une voiture, pour un voyage dans le sud ou simplement pour vous payer quelques petites folies? Venez nous voir, nous vous offrons les meilleurs taux d'intérêt... compte tenu de nos conditions avantageuses!

Si on s'en tenait aux discours publicitaires, on n'aurait plus qu'une idée en tête: dépenser, et à crédit s'il vous plaît! De fait, nous sommes constamment sollicités à consommer et les offres de prêts ne manquent pas. Toutefois, comme vous le savez déjà, la façon la plus avantageuse d'acheter est d'attendre d'avoir l'argent en poche. Cependant, certains biens deviennent inac­cessibles autrement que par la voie de l'emprunt, et comment! S'il fallait, par exemple, attendre d'avoir les 50,000$ ou plus nécessaires à l'achat d'une maison avant de devenir propriétaire, il faudrait souvent patienter 2 ou 3 générations avant que le rêve ne se concrétise. Bref, emprunter s'avère parfois indispen­sable. L'important, c'est d'abord de bien établir son budget et de connaître le montant qu'on peut s'enga­ger à mettre sur un paiement.

Les prêts

L'accès au crédit

Pour emprunter, il ne suffit pas toujours d'aller voir son gérant de banque et de lui en faire la demande. Lorsqu'on décide d'emprunter pour la première fois, les institutions bancaires peuvent se montrer récal­citrantes, surtout s'il s'agit d'une somme importante impliquant l'achat d'une voiture ou d'une maison par exemple. Après avoir passé des soirées à bien plani­fier son budget, à s'assurer d'être bien en mesure de rencontrer ses obligations sans s'égorger, il peut ar­river qu'on se tape le nez sur un refus de la part des créanciers ou qu'on soit contraint de solliciter des garanties (endosseur) de la part d'une tierce person­ne. Ça peut, dans certains cas, foutre à l'eau des pro­jets pourtant réalistes. Mais c'est la dure loi de la jun­gle financière et on ne peut que s'y conformer.

Si vous êtes de ceux et celles qui n'ont jamais em­prunté et qui désirent se préparer aux exigences de leurs éventuels prêteurs, voici quelques suggestions qui pourront vous aider à vous construire une bonne cote de crédit:

L'endosseur

Si vous avez déjà une histoire de crédit mais que vous n'avez pas toujours été ponctuel dans vos paiements, ou si vous en êtes à votre premier emprunt, il y a de bonnes chances pour qu'on exige la signature d'un endosseur.

L'endosseur vient offrir à l'institution prêteuse la garantie que vous n'êtes pas en mesure de donner. Cette personne qui accepte de vous endosser (père, mère, amie) s'engage, somme toute, à payer pour vous si un retard important se produit dans le paie­ment de vos versements. On n'ira pas frapper à la porte de l'endosseur au premier manque de votre part. Mais si après plusieurs tentatives pour se faire payer de vous, le prêteur n' a toujours pas satisfaction, il ira tendre la main à l'endosseur qui devra rembour­ser à votre place.

Rendu là, vous en aurez pour votre argent car non seulement les institutions financières ne voudront plus vous prêter, mais vous aurez toujours une dette envers l'endosseur. Ce dernier peut, de plus, prendre des procédures légales contre vous pour se faire payer. C'est ce qu'on appelle faire d'une pierre deux mauvais coups!

Si par contre, on se porte endosseur pour quelqu'un, il faut savoir qu'aux yeux du dossier de crédit, c'est tout comme si on avait emprunté soi-même. Dans ce cas, ça peut couper les ailes à notre crédit propre et ceci tant que la personne endossée n'a pas fini de payer sa dette. Alors, l'endosseur, ça peut toujours être une porte de sortie, mais ça reste une sortie de secours!

Le dossier de credit

Saviez-vous qu'il existe des bureaux de crédit qui ont des renseignements sur la cote de crédit des indivi­dus? Et qu'on compte environ 150 de ces bureaux à travers le Canada? Si bien qu'il est plus que possible qu'il y ait un dossier à votre nom quelque part avec des renseignements sur votre emploi, votre lieu de résidence, la façon dont vous payez vos dettes.

Le bureau de crédit fournit un bilan du passé financier de l'emprunteur, à partir d'une liste d'informations relatant la façon dont l'emprunteur a fait face à ses obligations. Ces informations sont données par les membres du bureau de crédit (comme les institutions financières, les détaillants et autres prêteurs). Elles proviennent également de dossiers publics tels que les arrêts des tribunaux concernant les faillites et les annonces des journaux à l'attention des créanciers.

Lorsque vous faites une demande de prêt, les prêteurs peuvent se référer à ces informations pour évaluer votre comportement passé vis-à-vis vos dettes.

Votre cote de crédit

Vous avez le droit, en tant que consommateur et con­sommatrice, de vérifier votre dossier personnel au bureau de crédit. Vous n'avez qu'à consulter l'annu­aire pour connaître l'emplacement du bureau de cré­dit le plus rapproché.

Une vérification peut être utile si vous avez des dou­tes concernant votre cote de crédit ou si on vous refuse du crédit en alléguant que votre rapport de crédit n'est pas satisfaisant ou, encore, si vous envisagez de demander une importante somme de crédit, tel un prêt hypothécaire, et que vous désirez être assuré d'avance que votre dossier de crédit est à la fois exact et satisfaisant.

Les types de prêts

Les prets personnels

Prêts consentis par une caisse ou une banque

C'est un type de prêt assez répandu. C'est celui qu'on demande pour s'acheter une chaîne stéréo, pour remplacer le réfrigérateur qui vient de rendre l'âme ou encore pour se procurer une auto.

Ce genre de prêt n'est garanti par aucun bien de la part de l'emprunteur; il est consenti sur la base de notre crédibilité et de notre capacité d'effectuer des paiements mensuels réguliers. Pour cette raison, la garantie d'un endosseur est fréquemment requise.

Des paiements partiels ou le paiement intégral peu­vent être effectués à n'importe quel moment et sans aucune pénalité.

Prêts des compagnies de finances

Si la caisse ou la banque vous refuse le prêt person­nel que vous désirez, vous pourriez être tenté de vous tourner du côté des compagnies de finance.

Ces compagnies sont effectivement plus enclines à prêter sans garantie, mais à quel prix? Les taux d'intérêt exigés peuvent facilement grimper à 30%, voire même à 40%. C'est loin d'être une aubaine!

Alors méfiez-vous de leurs beaux sourires et de leur publicité tapageuse si vous ne voulez pas vous retrouver accroché à l'hameçon!

Les ventes à tempérament

Acheter un bien quelconque dans un commerce et s'engager par contrat à le payer au marchand par versements mensuels égaux, c'est ce qu'on appelle un achat à tempérament.

Les taux d'intérêts qui prévalent dans le cas des ven­tes à tempérament sont généralement assez élevés et, de plus, le bien ne nous appartient pas avant la fin des versements. Ainsi, si on ne peut plus faire ses paie­ments ou qu'on a du retard, le commerçant peut soit reprendre le bien sans nous remettre un sou, soit exi­ger la totalité de la somme qu'il nous reste à payer. Ce­pendant, sachez que dans presque tous les cas, ce sera l'argent qui sera réclamé.

De plus, la plupart des marchands se tournent vers les compagnies de finance dès votre sortie du magasin pour y vendre leurs créances. Si c'est le cas, vous rece­vrez un avis écrit vous invitant dorénavant à faire vos versements à la compagnie de finances plutôt qu'au marchand. Cela ne vous dégage en rien de vos res­ponsabilités; vous serez désormais obligé envers la compagnie avec laquelle votre marchand aura tran­sigé.

Les prêts hypothécaires

Un prêt hypothécaire en est généralement un à long terme, soit 15,20 ou 25 ans au départ. On contracte ce type de prêt surtout pour l'achat d'une maison, quoiqu'on puisse aussi le faire pour sa rénovation. Dans tous les cas, il fait l'objet d'un contrat notarié. Contrairement à un prêt ordinaire, celui-ci comporte un immeuble en garantie: la maison que l'on achète ou que l'on possède déjà. Ainsi, si l'emprunteur est incapable de respecter ses engagements, le prêteur peut reprendre l'immeuble ou le faire vendre en jus­tice pour être payé.

Le crédit variable

Les cartes de crédit universelles

Visa, Master Card, American Express sont les cartes de crédit universelles les plus répandues. On peut les utiliser à peu près partout pour à peu près n'importe quoi. Ces cartes comportent des avantages évidents pour les consommateurs: peu ou pas de transport d'argent liquide, possibilité d'emprunter à court ter­me sans frais si on rembourse avant échéance.

Cependant, une fois la carte de crédit en poche, il est facile de se laisser prendre au "achetez maintenant et payez plus tard", d'autant plus que les limites de crédit fixées par ces compagnies ont tendance à surestimer la capacité de rembourser de l'emprunteur.

Alors, la carte de crédit, c'est à vous d'en faire une bonne affaire!

Les cartes de crédit de magasins ou de compagnies pétrolières

Contrairement aux cartes de crédit universelles, les cartes de crédit offertes par certains grands magasins ou encore par des compagnies pétrolières limitent le crédit aux achats que vous faites, chez eux évidem­ment. Ces dernières portent intérêt à des taux plus élevés (24-28%) que les cartes universelles mais vous bénéficiez toujours du privilège de ne pas payer d'in­térêt si vous remboursez avant échéance.

Les marges de crédit personnelles

La marge de crédit est une autre forme de crédit varia­ble consenti cette fois par une institution bancaire. Vous en faites la demande à votre caisse ou à votre banque qui elle s'occupe de vous fixer une limite de crédit. Dès lors, moyennant un paiement mensuel minimal, vous pouvez user comme bon vous semble de l'argent ainsi mis à votre disposition. Il s'agit d'un prêt ouvert, d'une somme disponible et dont vous pouvez faire usage à votre convenance.

La marge de crédit porte intérêt à des taux variables se rapprochant des taux en cours pour les prêts person­nels. Toutefois, l'intérêt est calculé à partir du mo­ment où l'argent est débloqué, contrairement à la carte de crédit qui ne porte intérêt qu'à compter de la date d'échéance.

Cependant, tout comme la carte de crédit, si vous payez uniquement le minimum mensuel exigé, vous risquez de vous retrouver avec des coûts d'intérêts élevés après quelques temps, car tout comme pour la carte de crédit, les institutions financières ont ten­dance à surestimer votre capacité de remboursement en mettant de grosses sommes à votre disposition.

Il ne faut donc pas oublier que la marge de crédit n'est pas un cadeau de l'institution bancaire, mais bien un prêt qu'il faut un jour ou l'autre rembourser ... sans oublier les intérêts.

Le prêt auto

La vieille auto a fait son chemin et son temps? Vous songez à vous en acheter une neuve? Si c'est le cas, les concessionnaires vous ouvriront grand les bras avec leurs voitures toutes plus économiques et toutes plus fiables les unes que les autres, mais surtout avec leurs plans de financement plus alléchants que jamais.

En effet, ces dernières années, on a assisté à des guer­res incroyables pour la conquête du marché de l'auto­mobile. Des taux d'intérêts de 3% jusqu'aux garanties de 7 ans, tout a été mis en oeuvre pour séduire le con­sommateur et le convaincre que c'était le temps ou ja­mais de changer dé voiture. Mais ces avantages appa­rents en sont-ils vraiment?

De façon générale, les taux d'intérêts consentis par les concessionnaires sont effectivement plus bas que ceux offerts dans les institutions bancaires, Ils jouent autour de 13% alors que les institutions bancaires, pour leur part, vous en demanderont un peu plus. Votre premier réflexe sera évidemment de sauter sur le taux le plus bas. Qui ne le ferait pas? Mais en agis­sant de la sorte, vous perdez peut-être la chance de faire baisser le prix de la voiture que vous convoitez.

Or souvent, le rabais de quelques centaines de dollars que le concessionnaire pourrait vous consentir si vous payiez comptant vous permettrait d'économiser plus que le 1 ou 2% de rabais sur le taux d'intérêt.

De plus, ces plans de financement sont en réalité des ventes à tempérament (voir plus haut). Aussi si vous voulez vous soustraire aux contraintes de ce type de contrat, vous aurez avantage à faire affaire avec votre caisse ou votre banque pour y négocier un prêt per­sonnel.

Les fabuleux taux d'intérêt de 3 ou 6%, quant à eux, vous réservent toujours de petites surprises. D'une part, ces taux ne valent que pour une courte période à la suite de laquelle ils seront réajustés à la hausse. Evidemment, dans ce cas aussi, vous aurez affaire à une vente à tempérament. De plus, ils sont consentis à peu près uniquement sur les voitures luxueuses. Alors, il faut éviter de se faire enrôler pour une voiture qui ne répond pas à nos besoins et qui peut coûter 5,000$ de plus, cédant à la tentation devant des taux d'intérêt attrayants.

Quoi qu'il en soit, il n'est pas dit qu'il soit toujours préférable de vous en remettre à votre caisse ou à votre banque pour le financement d'une voiture.

Certaines offres des concessionnaires peuvent s'avérer réellement avantageuses pour vous. Cepen­dant, vérifiez bien tous les détails du contrat que vous aurez à signer, renseignez-vous le plus possible et n'hésitez pas à sortir votre calculatrice!

Location d'auto à long terme

Une autre offre alléchante qui vous sera soumise par les concessionnaires est la location d'une auto à long terme. Qui, en effet, ne serait pas tenté de louer une auto neuve pour seulement 100$ par mois?

Au premier coup d'oeil, la location d'une voiture offre des promesses d'économies très attrayantes, mais les clauses des contrats qui se cachent derrière les offres de location n'ont pas la même saveur, ni la même couleur.

Comme les contrats de location à long terme ne sont pas réglementés par la Loi sur la protection du con­sommateur (au moment de mettre sous presse), ils donnent lieu à toutes sortes d'abus dont il faut prévoir l'issue, c'est-à-dire très souvent des coûts imprévus et supplémentaires soit en cours de contrat, soit à son expiration.

Si toutefois, désireux d'économiser, vous êtes tenté de louer une voiture à long terme en raison de ses mensualités moins élevées, méfiez-vous car l'appli­cation de clauses abusives et restrictives présentes dans les contrats pourraient vous causer de mau­vaises surprises en cours de route...

Pour connaître les implications relatives à ce type de contrat, consultez donc votre ACEF qui sera en mesure de vous offrir les clés nécessaires pour évaluer vos possibilités de choix. Un document sur la location d'auto à long-terme produit par l'ACEF du Nord, y est disponible, et vous permettra d'établir hors de tout doute, si ce choix s'avère judicieux pour vous.

La consolidation de dettes

Consolider ses dettes, c'est ramasser tous les petits prêts qui traînent à gauche et à droite et les rem­bourser à l'aide d'un seul gros emprunt.

Si, par exemple, vous avez 3 versements à faire par mois, il se peut que la somme de ceux-ci pèse lourd sur votre budget. En contractant un seul emprunt pour rembourser ces derniers, vous aurez le privilège d'échelonner vos paiements sur une plus longue période et d'alléger ainsi vos déboursés mensuels. Et puis, vous n'aurez plus qu'un seul créancier avec qui négocier.

Mais pour emprunter dans une institution bancaire en vue de consolider ses dettes, il faut, comme pour tout emprunt, être capable de rembourser. Ce n'est pas un prêt automatique; si votre situation financière est trop précaire, vous devrez retourner à vos petits paiements éparpillés.

Si la consolidation de dettes peut être une bonne solution pour se sortir d'une mauvaise planification temporaire, ce n'est pas le miracle qui résout tous les problèmes financiers.

Maintenant que vous êtes bien aguerri et que vous ne risquez plus de vous perdre dans le dédale du crédit, il ne reste plus qu'à fixer votre choix au besoin.

En outre, si votre cote de crédit est bonne et qu'il vous est loisible de magasiner votre prêt, ne manquez pas de le faire. Des différences de

1/2% peuvent s'avérer assez importantes surtout quand il s'agit d'emprunts substantiels.

Mais n'oubliez pas, un emprunt, quel qu'il soit, est un contrat et un contrat est une source d'obligation. Quant au prêteur, il sera toujours en droit de vous réclamer son dû... les intérêts y compris. Aussi, vous ne gagnerez rien pour attendre.

7- consommation, quand tu nous tiens

Avez-vous déjà remarqué les mots que l'on peut cons­truire à partir des mots: consommation, consommer? Par exemple:

Con: ( langage populaire): d'une grande stupidité.

Somme: Ensemble de choses qui s'ajoutent.   Résultats d'une addition.

Sommation: (terme juridique): Mise en demeure faite au débiteur d'une obligation d'avoir à exécuter celle-ci.  Exploit d'huissier contenant une mise en demeure.

(Référence: le Petit Larousse.)

N'avez-vous pas l'impression étrange parfois que les annonceurs, les commerçants en général, pensent à ces petits mots lorsqu'après une dure journée de labeur, vous êtes assaillis par des messages publici­taires à tous les postes de votre radio d'auto?

Lorsque vous videz votre boîte aux lettres de toutes ses circulaires?

Lorsque plus tard dans la soirée, vos émissions de télé préférées sont entrecoupées par le blitz publici­taire???...

Heureusement, le portrait d'ensemble qui ressort d'un sondage effectué en juin 1986 par l'ICOP (Insti­tut Canadien d'Opinion Publique) pour le compte de L'Office de la protection du consommateur, indique que les jeunes sont en général des consommateurs intelli­gents et avertis.

Cette partie du document se veut donc avant tout un survol de nos habitudes de consommation, ainsi qu'une poursuite du questionnement déjà com­mencé...

La publicité nous influence-t-elle?

Un consommateur à un autre:

Es-tu influencé par la publicité, toé?

Ben voyons donc!   Qu'est-ce que tu d'mandes là?

C'est sûr, c'est sûr, c'est sûr que non voyons!!

Selon le Publicité Club de Montréal, les annonceurs québécois dépensent plus d'un milliard de dollars par année en publicité. C'est donc dire l'importance qu'accordent les commerçants aux médias pour re­joindre leur public cible.

D'après une étude réalisée par Saine Marketing, le consommateur québécois est exposé en moyenne à 560 messages publicitaires par jour! Heureusement, les consommateurs rejettent plusieurs de ces mes­sages; mais ce bombardement intensif finit par nous rejoindre et influencer notre façon de vivre, qu'on le veuille ou non.

Saviez-vous que...

La Loi sur la protection du consommateur prévoit que les commerçants qui annoncent une vente spéciale doivent avoir suffisamment d'articles en stock pour faire face à la demande. Sinon, ils risquent une amen­de. Si la marchandise est écoulée, le marchand doit donner aux clients un certificat lui permettant d'ache­ter un article analogue au prix de vente annoncé, lors du renouvellement du stock. Cependant, il n'y a pas d'infraction si le commerçant peut prouver qu'il n'y avait pas moyen de prévoir une demande si grande.

Généralement, pour éviter cette situation, les com­merçants précisent que "l'offre n'est valable que jusqu'à épuisement du stock". Mais cet argument n'est valide que si la quantité d'articles en stock est précisée.

La publicité et le crédit

Devant le fait qu'un nombre grandissant de gens achetaient à l'aide de prêts des articles dont ils n'a­vaient pas vraiment besoin ou qu'ils ne pouvaient se permettre d'acheter, le gouvernement a tenté de re­médier à ce problème en s'attaquant à la façon dont les prêteurs annoncent leurs services. Dorénavant, ils ne peuvent plus se contenter de vanter les avantages d'emprunter et surtout, ils ne peuvent plus montrer des images de bateaux, d'automobiles ou de voyages parce que cela encourage les gens à emprunter. De plus, les commerçants qui désirent annoncer que des biens peuvent être achetés à crédit doivent également mentionner le taux d'intérêt de ce crédit.

La publicite trompeuse

Evidemment, il n'est pas toujours facile de déceler une publicité trompeuse puisque l'exagération sem­ble faire partie intégrante de nos messages publici­taires.

Mais cet abus de notre bon sens nous laisse trop souvent froids, et rend la tâche plus facile aux annon­ceurs. Si tous les Québécois mettaient en pratique l'a­dage qui dit: Dans le doute, abstiens-toi!, peu de pro­duits annoncés se retrouveraient dans nos maisons.

Bien sûr, il existe des lois pour protéger les consom­mateurs des abus de la publicité, mais pour qu'une loi ait des dents, il faut tout d'abord qu'elle ait une bouche, et cette bouche, c'est la nôtre!

Donc:

"Dans le doute, informons-nous ... et parlons en!"

Meubler son logis ou ses loisirs?

Parmi les biens les plus importants que les jeunes cou­ples doivent se procurer, les meubles se situent proba­blement en tête de liste et représentent sans nul dou­te une dépense appréciable. Acheter selon ses mo­yens demeure encore la règle de base si vous ne vou­lez pas en venir à meubler vos loisirs par du temps supplémentaire pour boucler votre budget.

Les acomptes

D'usage très répandu, les acomptes sont régis par des règles précises qui sont souvent à l'origine de mau­vaises surprises pour les consommateurs. La pruden­ce est donc de mise.   Par exemple, saviez-vous que:

Quelques suggestions:

Les garanties

Tous les biens font l'objet d'une garantie légale obli­gatoire. Cette garantie s'applique même s'il est spé­cifié par écrit que le bien n'est pas garanti.

Même si vous n'avez pas retourné le document qui décrit la garantie, le commerçant ou le manufacturier ne peut refuser de respecter cette garantie.

La loi vous permet d'exiger que le bien que vous avez acheté serve à l'usage auquel il est normalement des­tiné pendant une durée raisonnable (pour les achats de meubles à crédit, voir le chapitre sur le crédit).

Réparation d'appareils électro-ménagers

Elles sont régies lorsqu'elles sont de plus de 50$. Les appareils concernés sont les cuisinières, les réfri­gérateurs, les congélateurs, les lave-vaisselle, les la­veuses et sécheuses ainsi que les téléviseurs.

Le réparateur doit vous fournir une évaluation conte­nant les noms et adresses de chacun, la description de l'appareil, la nature et le prix de la réparation, la date et la durée de validité de l'évaluation.

Le commerçant ne peut effectuer d'autres réparations sans l'autorisation du consommateur.

La facture doit contenir la nature de la réparation, le nombre d'heures, le coût des pièces, les caractéris­tiques de la garantie. La garantie est de trois mois, pièces et main-d'oeuvre.

La mise en demeure

Qu'est-ce qu'une mise en demeure? Une mise en demeure est envoyée lorsqu'il n'y a pas eu possibilité d'entente dans un litige. Elle prend la forme d'une lettre recommandée.

Il est important d'y relater clairement les faits dans un ordre chronologique pour ainsi définir la nature du problème. On inscrit également le montant de la ou des réclamations et les détails, s'il y a lieu. On termine en avisant la personne ou la compagnie que l'on prendra des procédures judiciaires dans un délai de 10  jours, s'il n'y a pas de réponse favorable.

Il est important de noter également, dans le haut de la lettre: Sans préjudice à mes droits. Il est préférable de garder une photocopie de votre lettre.

Location... Fait le larron!

Si vos moyens ne vous permettent pas d'acheter tout de suite le téléviseur, le lave-vaisselle ou le vidéo de vos rêves, la publicité alléchante vous convaincra peut-être de louer ces appareils. Malheureusement, si on y regarde de plus près, les trois types de contrats disponibles pour ce genre de transaction ne sont généralement pas très avantageux pour les consom­mateurs.

La location simple

Comme son nom l'indique, ce genre de contrat est très...simple: vous versez des droits de location mensuellement, sans jamais vous porter acquéreur de l'appareil. Donc, si vous louez pendant plusieurs an­nées, vous aurez probablement payé un ou même plusieurs appareils au locateur.

L'option d'achat

Sûrement le plus avantageux des trois, ce contrat n'en comporte pas moins certains pièges. Son avantage est que vous pouvez déduire du prix suggéré par la com­pagnie de location, les mensualités que vous aurez déboursées pendant la première année et de payer la différence, afin de devenir propriétaire de l'appareil.

Cependant, il serait plus sage avant de signer le contrat, de vérifier si le prix de l'appareil est compé­titif sur le marché, en tenant compte des rabais occa­sionnels. Il ne faudra surtout pas oublier d'écono­miser pendant l'année, le montant exigé pour remplir votre obligation.

La location-achat

Elle s'échelonne habituellement sur trois ans, au bout desquels vous vous portez acquéreur de l'appareil loué, mais des frais de 16 à 24 % sont inclus dans vos mensualités. Votre "petit bijou" vous coûtera alors probablement plusieurs centaines de dollars de plus que sa vraie valeur.

Les autres frais

En plus de vos mensualités, vous aurez à débourser environ 20$ pour l'ouverture d'un dossier et un autre 20$ pour des frais d'installation.

Vous serez également responsable des dommages que pourrait subir l'appareil, donc, celui-ci devra être protégé par une assurance.

Si vous résiliez votre contrat avant la date d'expi­ration, vous aurez à rembourser des frais d'annula­tion pouvant couvrir l'équivalent de trois mois de lo­cation, et tout retard dans vos paiements pourra entraîner la saisie de votre salaire ou l'annulation du contrat et la saisie de l'appareil.

Comme vous pouvez le constater, les avantages de la location sont plutôt minimes. Mais si vous n'avez pas la patience d'économiser pour acheter votre bien, vous auriez peut-être intérêt à "reluquer" du côté des institutions financières qui pourraient sûrement vous proposer une meilleure affaire.

Les recours, au secours!

Les vendeurs itinérants

Les vendeurs itinérants, souvent appelés vendeurs "porte à porte", sont habituellement des gens très expérimentés dans l'art de s'introduire chez leurs clients potentiels. Libre à vous de les laisser franchir votre seuil, mais dites-vous bien que lorsqu'ils auront passé votre porte, eux ne vous laisseront pas beau­coup de portes de sortie pour ne pas acheter leurs as­pirateurs-miracles ou leurs encyclopédies-savantes.

Bon, ça vous le saviez déjà. Mais par un beau petit matin ensoleillé, où vous vous sentiez disons ... conciliant, vous n'avez pu résister au généreux cadeau qu'on vous proposait: une jolie montre au quartz ou un utile couteau de cuisine d'une valeur inestimable pour vous ou à donner à votre conjoint-e, dès qu'il ou elle rentrera. Le vendeur vous avait mis en confiance en vous assurant que le cadeau demeurait vôtre, même si vous n'achetiez rien! (sic). Puis, vous avez signé au bas de cette grande page trop longue à lire. De toute façon, vous aviez bien besoin de cet aspi­rateur, après tout!!

Pendant que le sourire de votre vendeur s'agran­dissait devant "une autre bonne affaire", le vôtre diminuait en lisant le fameux contrat. Après avoir déchiffré les clauses écrites en minuscules, vous vous apercevez que votre aspirateur vous reviendra à un prix plutôt majuscule. De quoi aspirer votre bonne humeur!

Pourtant, le vendeur vous avait bien convaincu que vos paiements par mois ne représenteraient que... des poussières. Vous avez soudain l'impression que vous vous êtes fait rouler, vous vous sentez abattu, vous venez de mordre la poussière...

Rassurez-vous! La Loi sur la protecteur du consom­mateur prévoit que vous avez dix jours pour re­tourner l'article. Vous pouvez donc annuler le contrat sans aucune raison. Mais attention! Cet aspect de la loi s'applique seulement aux achats contractés avec un vendeur itinérant; les règles sont différentes pour les autres contrats.

Un autre point important à souligner: un vendeur itinérant ne peut vous demander un paiement tant que le délai d'annulation de 10 jours n'est pas écoulé (sauf si la marchandise est livrée ou le service déjà fourni).

Bref, si l'idée d'avoir des visiteurs inattendus ne vous déplaît pas, au moins assurez-vous que votre mar­chand de bonheur (de bonne heure?) soit titulaire d'un permis de l'Office de la protection du consom­mateur, bien que ce permis ne soit pas une garantie de qualité des articles vendus, et que le contrat contienne la formule d'annulation obligatoire pour vous per­mettre de le résilier.

Les professionnels

Il est encore tout près le temps où l'on prononçait avec révérence les titres de Docteur, Maître, lorsqu'on faisait référence aux médecins, avocats, notaires, etc.

C'était le temps des:

De nos jours, si on utilise encore les mêmes titres pour désigner nos professionnels, il faut bien le dire, leur piédestal s'est quelque peu effrité... Mais s'il existe aujourd'hui des mécanismes pour contrer leurs abus, très peu les utilisent, et pour cause!   D'après un sondage de l'O.P.C, 83% des jeunes de 19 à 24 ans estiment qu'il est très difficile, voire impossible, de se défendre contre un médecin ou un avocat. Difficile? ... Soyons réaliste, oui! Impossible? ... Soyons optimiste, peut-être pas...

Par exemple, en sortant de chez votre dentiste, un M. Jean Sive sur le boulevard Décarie, vous êtes con­vaincu que celui-ci a commis un manquement grave au code d'éthique de sa profession; vous en arrivez à la conclusion qu'il a probablement une dent contre vous et qu'il aurait sûrement fait un bon plombier! Que pouvez-vous faire?

Ou bien votre avocat, Maître Jean du Barreau, vous a extorqué des honoraires trop élevés. Vous claquez la porte de son bureau en fulminant, résolu d'en parler à ... à ... à votre avocat??...

Que faire si on se sent lésé par un professionnel? "des démarches simples"

(tiré de la revue "Protégez-Vous", sept. 87)

  1. Communiquez avec votre professionnel. Qui sait, peut-être en viendrez-vous à une entente à l'ami­ able sans frais... Pour tout professionnel à l'emploi d'organismes publics par exemple, les établisse­ ments de santé ou les services de l'administration publique, une démarche auprès de l'employeur peut donner des résultats tout aussi satisfaisants.
  2. Consultez le syndic de la corporation concernée. Souvent la corporation professionnelle est en me­ sure de vous donner toute l'information néces­ saire et vous guidera dans vos démarches.
  3. Ecrivez au syndic de la corporation concernée. Expliquez-lui, par envoi certifié ou recommandé, les causes de votre insatisfaction et donnez les renseignements suivants:

Les organismes de protection et d'information

Toujours selon le sondage de l'Office de la protection du consommateur auprès des jeunes, 46% des répondants ont déclaré ne connaître aucun organisme chargé de la défense des droits des consommateurs. C'est pour­quoi nous avons jugé bon de vous donner un peu d'in­formation sur ces principaux organismes.

La... Quoi?  L'A.C.E.F.!

L'Association Coopérative d'Economie Familiale (ACEF) est un organisme sans but lucratif qui dispense gra­tuitement plusieurs services aux consommateurs:

Consultation budgétaire

Vous avez de la difficulté à solutionner vos problèmes financiers? L'ACEF de votre région vous offre son ai­de! Des conseillers budgétaires qualifiés sont à votre disposition pour vous informer des différentes solu­tions possibles, par exemple:

Aide aux consommateurs

L'ACEF offre également l'information pertinente sur:

par les voies légales (Cour des Petites Créances) ou par des pressions et des revendications.

Centre de documentation

L'ACEF a mis sur pied un centre de documentation accessible aux consommateurs qui désirent s'infor­mer davantage sur tous les sujets touchant à la con­sommation.

On peut consulter sur place:

Cours sur le budget

Vous voudriez pouvoir économiser? Vous aimeriez savoir où passe votre argent? Vous voulez prendre le contrôle de votre budget? Pour une somme modique, l'ACEF vous offre un cours sur le budget simple et efficace. Pour connaître les dates des prochains cours, communiquez avec l'ACEF de votre région (vous trouverez les coordonnées à la fin de cet ouvrage.)

Il vous est possible également, et à peu de frais, de devenir membre de l'ACEF de votre région, ce qui vous donne droit, en plus des services habituels, de recevoir les différentes publications produites par l'ACEF et la l'ACEF (Fédération des ACEF).

L'office de la protection du consommateur

L'Office de la protection du consommateur (O.P.C.) a été constitué en vertu de la Loi sur la protection du consommateur adoptée le 22 décembre 1978. En vertu de l'article 292 de cette loi, l'Office est chargé entre autres de recevoir les plaintes des consommateurs et de surveiller l'application de la Loi sur la protection du consommateur et de toute autre loi en vertu de laquelle une telle surveillance lui incombe.

Les publications

II existe plusieurs revues, dépliants, etc., informant les consommateurs sur leurs droits, les problèmes et les meilleurs choix à faire en consommation. Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter l'ACEF de votre région qui se fera un plaisir de vous guider quant à l'obtention de ces publications, relati­vement à vos besoins.

Vous trouverez dans les pages suivantes quelques adresses utiles concernant vos futures démarches possibles, ainsi qu'une section consacrée à la détente.

Quelques adresses utiles

ACEF des Bois-Francs

59 rue Monfette, bureau 230 Victoriaville (Québec) G6P1J8 (819) 752-5855

ACEF Haut-St-Laurent

11 rue St-Joseph Valleyfield (Québec) J6T1K1 (514) 371-3470

ACEF de la Mauricie

665 rue St-Georges Trois-Rivières (Québec) G9A2K9 (819) 378-7888

ACEF de l'Outaouais

18 rue Charlevoix Hull (Québec) J8X1P1 (819) 770-4911

ACEF du Sud-Ouest de Mtl

2515 rue Delisle Montréal (Québec) H3J1K8 (514) 932-5577

ACEF de Thetford-Mines

37 rue Notre-Dame Thetford-Mines (Québec) G6G1J1 (418) 338-4755

ACEF de l'Est de Montréal

6499 rue Azilda Ville d'Anjou (Québec) H1K2Z8 (514) 352-7880

ACEF de Lanaudière

639 rue St-Viateur Joliette (Québec) J6E3B8 (514) 756-1333

ACEF du Nord de Montréal

7500 rue Chateaubriand Montréal (Québec) H2R 2M1 (514) 277-7959

ACEF Rive-Sud (Québec)

11 ave Bégin, bureau 2 Lévis (Québec) G6V 4B6 (418) 835-6633

ACEF de Ste-Thérèse

42b rue Turgeon Ste-Thérèse (Québec) J7E3H4 (514) 430-2228

Fédération des ACEF

7500 rue Chateaubriand Montréal (Québec) H2R 2M1 (514) 271-7004

Association pour la protection  des automobilistes (A.P.A.)

292 ouest, boul. St-Joseph Montréal (Québec) H2V2N7 (514) 273-1733

Office de la protection du consommateur (O.P.C.) de Montréal

5199 est, rue Sherbrooke Bureau 2360 Village olympique Montréal (Québec) HIT 3X1 (514) 873-7771

Office des Professions

276 ouest, rue St-Jacques Bureau 728 Montréal (Québec) H2Y 1N3 (514) 873-4057

Société d'habitation du Québec

3 Complexe Desjardins Tour du Nord, 25e étage C.P. 125 Montréal (Québec) H5B1E3 1-800-463-4315 Montréal: 873-8130

Jeux

Petit test récapitulatif

Répondez par vrai ou faux:

  1. Un commerçant qui annonce une vente spéciale est tenu de vous remettre un certificat vous permettant d'acheter un article analogue, advenant que la marchandise soit écoulée.
  2. Si ce même commerçant peut prouver qu'il n'y avait aucun moyen de prévoir une si grande demande, il ne commet pas d'infraction.
  3. Le permis émis par l'O.P.C. pour les vendeurs itinérants est une garantie de qualité des produits vendus.
  4. Nous avons un mois pour résilier un contrat de vente itinérante.
  5. Un marchand de meubles n'est pas obligé de vous remettre votre acompte si vous décidez d'annuler votre contrat avec lui.
  6. Si c'est stipulé par écrit, un bien peut ne pas être garanti.
  7. Une "mise en demeure" est une expression signifiant: s'installer dans un logis, une demeure.
  8. L'A.C.E.F, est un organisme qui prête de l'argent aux gens qui ont de la difficulté à se trouver du crédit.
  9. Il n'existe vraiment aucun recours contre les professionnels.
  10. Les commerçants qui désirent annoncer l'achat de biens à crédit sont obligés de mentionner le taux de ce crédit.

Réponses du petit test:

Mots croisés

Horizontalement:

1 - Action de consommer des produits naturels ou artificiels. 2 -Or; une des Cyclades; dans la rose des vents. 3 - Pronom; an­cienne pièce. 4 • Abréviation de condominium; fleuve d'Italie; le meilleur. 5 - Sans inégalité; asso­ciation populaire. 6 - Valeur d'u­ne chose, d'un bien; symbole chi­mique. 7 - Mèche de cheveux; sert à appeler; paresseux. 8 - Ré­gime Epargne Action; mettez à l'abri. 9 - Sur le Danube; Ecole nationale d'administration. 10 -Unité de mesure d'aire ou de surface; pronom. 11 - Marque une infériorité de prix; symbole chimique. 12 - Activités commer­ciales.

 Verticalement:

1 - Evaluer de manière précise; gros perroquet. 2 - Marque l'al­ternative; pronom indéfini; crain­te. 3 - Qui est au commencement. 4 - Rabais. 5 - Signal de détresse; ancienne unité de mesure de puissance; favorable. 6 - Note; celui qui a un ou plusieurs enfants; métal précieux.. 7 - Mo­lybdène; préposition; espace de temps qui s'écoule de la naissan­ce à la mort. 8 - Groupements de personnes réunies dans un intérêt commun .9 - Exprime ce qu'une personne a cessé d'être; coutumes. 10 - Vieux.. 11 - Char­pente du corps; de manière avantageuse. 12 - Pronom; état de l'Afrique équatoriale.

Mot caché

Affaires

Amours

Assurances

Auto

Bail Budget

Compte

Consommation

Contrat

Cote

Couples

Epoux

Logement

Loi

Mariage

Net

Pauvres

Prêt

Publicité

Rabais

Régimes

Réunions

Rêves

Riche

Surprimes

Union

Bibliographie

Le droit des affaires, Archambault, J.P., et Roy, M.A, Montréal, éditions HRW Ltée, 1986, 548 pages.

L'Habitation, Dubois, Robert, Ottawa, éditions La Presse, Ltée, 1986,380 pages.

Si vous avez des dettes...ce qu'il faut savoir, Nantel, Yves, Montréal, éd. Saint-Martin, Montréal, 1986,134 pages.

Le guide canadien des assurances, ACQ, Montréal, 1988,127 pages.

Budget 1989, FACEF et PROTÉGEZ-VOUS, janvier 1989.

A propos du crédit, ACEF du nord de Montréal, Montréal, 1986,24 pages.

Abécédaire Budget Consommation, ACEF de Thetford-Mines, Thetford-Mines, 83 pages.

Assurance-vie, Bien s'assurer sans se ruiner, ACEF de l'Outaouais, Hull, 48 pages.

Votre voiture neuve: Louer ou acheter, tout un contrat!, ACEF du Nord de Montréal, Montréal, 1988,24 pages.

Comment négocier une hypothèque (A quel prix vous reviendra votre maison), ACEF Ste-Thérèse, Ste-Thérèse, 10 pages.

La Revue de l'ACEF, Ne ratez pas location, Philippe Dorais, printemps 1988, page 16.

Revue Justice, Vous pouvez changer votre contrat de mariage, février 1986, p. 14 - 15.

Revue Justice, La société d'acquêts, avril/mai 1983, p. 6.

Revue Justice, Une assurance rupture, octobre 1985, p. 13 à 15.

Revue Justice, Les bons comptes font les bons amis, (épouses et collaboratrices), avril/mai 1983, p. 7 à 11.

Revue Justice, Résidence familiale: comment se protéger, novembre 1985, p. 35 à 37.

Revue Protégez-vous, Les régimes matrimoniaux, juin 1985, p. 54 à 59.

Revue Protégez-vous, Le recours du public en matière professionnelle, sept 1987, p. 21 à 28.

A vos amours, a vos affaires!

Un guide précieux pour couple moderne

Les couples d'aujourd'hui sont-ils à l'aise lorsqu'ils discutent d'argent?

La vie commune suppose de nombreux choix d'ordre écono­mique qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur le climat amoureux. Forte de sa vaste expérience en intervention budgétaire et suite à un sondage mené auprès d'une centaine de couples, l'ACEF de Lanaudière a préparé ce guide pratique destiné à tout couple d'aujourd'hui envisageant ou expérimentant déjà la vie commune. On y trouvera une foule de renseignements utiles sur les droits des consommateurs, l'accès au crédit, les différents régimes matrimoniaux et l'union de fait, avec, en plus, des pistes de réflexion et de  judicieux conseils.

Partir en ménage...

c'est aussi partir en affaires.

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