Montréal en religions : circuit de découverte urbaine
: la diversité religieuse montréalaise
Points de repères du circuit
- Chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours (catholique),
1674
- Site de la première synagogue Shearith Israël
(juive), 1778
- Site de la première cathédrale Christ Church
(anglicane), 1814
- Église Notre-Dame (catholique), 1824
- Square Victoria
- Cathédrale Christ Church (anglicane), 1860
- St James United (Église unie), 1888
- Site du collège Sainte-Marie (catholique),
1842
- Centre d'étude des religions et croyances de
Chine
- Église irlandaise St Patrick (catholique),
1847
- Cathédrale Marie-Reine-du-Monde (catholique),
1870-1894
- Maison-mère des Soeurs Grises (catholique),
1868
- École anglophone Victoria (protestante),
1887
- Temple maçonnique (Francs-Maçons),
1928
- Collège de Montréal (catholique), 1861
- Grand séminaire (catholique), 1840
- Hôpital général de Montréal
- Cimetière Mont-Royal (ancien cimetière
protestant)
- Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (catholique)
- École Notre-Dame-des-Neiges, 1918
- Église presbytérienne, 1888
- Hôpital juif de Montréal, 1934
- Campus communautaire juif
- Nouvelle synagogue Shearith Israël, école
primaire Talmud Torahs unis de Montréal, école
secondaire Herzliah
- Grand Rabbinat sépharade
- Mosquée Baitul Mukarram et mosquée Ahl-ill-Bait
Islamic (musulmanes)
- Pagode Chua Quam Am (bouddhiste)
-
Collège Brébeuf (ancien collège catholique)
- Hôpital Sainte-Justine
- Cathédrale Saint-Georges (orthodoxe
Laïcité et liberté religieuse : vers des «
accommodements raisonnables »
Le port du hijab
Le port du hijab (foulard islamique) dans les écoles
publiques fait l'objet d'un débat qui divise et polarise les
Français.
Au Québec, cette question est portée devant la
Commission des droits de la personne en 1994. Emilie Ouimet, 13
ans, est expulsée de l'école Louis-Riel parce qu'elle
porte le hijab. Dans sa décision, rendue en 1995, la
Commission affirme que l'interdiction du hijab est contraire
à la Charte des droits et libertés.
Dès lors, le hijab ne peut plus être interdit
dans les écoles publiques. Reste à définir la
situation dans les écoles privées. La Commission
étudie actuellement le cas d'Irène Waseem, expulsée
à l'automne 2003 du collège Charlemagne de
Pierrefonds.
Il est peu probable que le Québec adopte une loi sembable
à la loi française interdisant le hijab et tout
autre signe religieux « ostensible » dans les écoles
publiques.
Pourtant, on n'a sûrement pas fini d'en entendre parler,
car le hijab se situe au carrefour de plusieurs grands
débats de société : débats sur la liberté
de religion, sur le droit d'une minorité d'affirmer son
identité, sur les rapports hommes-femmes et la nature de
l'égalité, sur le danger que représente ou non
l'intégrisme politique.
S'il est impossible de clore ces débats aujourd'hui, on
peut espérer les rendre moins opaques en cherchant à
comprendre pourquoi les gens attribuent des significations aussi
diverses à une simple étoffe.
Erouv et souccah
L'erouv est un fil, aussi ténu qu'un fil de pêche,
accroché aux maisons et perché à une quinzaine de
pieds, qui représente une extension symbolique de l'espace
privé en ceinturant un quartier, parfois même une ville.
Il permet aux juifs de contourner la règle stricte
empêchant le transport d'objets à l'extérieur des
maisons le jour du sabbat et lors des fêtes juives. En
2001, l'ancienne municipalité d'Outremont a procédé
au démantèlement de tous les erouvs sur son territoire.
La communauté hassidique a poursuivi la municipalité
devant les tribunaux et la Cour supérieure lui a donné
raison. Dans cette décision, le juge précise que la ville
a le « devoir constitutionnel d'accommoder les pratiques
religieuses qui ne causent pas de préjudice indu ». La
souccah est une cabane de bois recouverte d'un toit de branches que
les juifs pieux installent dans leur cour ou sur leur balcon durant
leur fête d'automne. En 1997, les copropriétaires du
complexe résidentiel le Sanctuaire ont refusé le droit
à quatre familles juives d'installer leur souccah sur leur
balcon en invoquant le règlement de
copropriété signé par tous les résidants du
complexe. Ce règlement interdit toute installation sur les
balcons (sapins de Noël, crèches, drapeaux, etc.) à
l'exception du mobilier usuel d'extérieur. Refusant
l'accommodement proposé par les cor-propriétaires (la
construction d'une souccah commune sur le terrain du Sanctuaire),
les familles juives ont porté leur cause devant les tribunaux
au nom de la liberté de religion. Elles ont perdu en Cour
supérieure (1998) et en Cour d'appel (2002). La Cour
suprême examine le cas depuis janvier 2004.
Kirpan (poignard), Kangha (peigne), Kara (bracelet) et Kaccah
(sous-vêtement).
Le 5e symbole d'appartenance sikh est le port de la barbe et des
cheveux non coupés, le Kesh.
Le port du kirpan
Le kirpan est un court poignard qui fait partie d'un ensemble de
cinq symboles (les 5 K) d'appartenance à la communauté
sikh. En 2001 la direction d'une école de Lasalle (commission
scolaire Marguerite-Bourgeoys) interdit à un jeune sikh de 12
ans, Gurbaj Singh Multani, d'entrer à l'école avec son
kirpan, porté à la taille. La famille du garçon
entreprend des procédures juridiques. En 2002, la Cour
supérieure du Québec, considérant les
préjudices pour le jeune sikh supérieurs aux contraintes
subies par l'école, a ainsi estimé raisonnable
l'obligation d'accommodement à l'effet de permettre le port du
kirpan en autant que celui-ci est porté sous la chemise dans
un étui spécial en bois enveloppé d'un tissu
épais . Le jugement est porté en appel par le Procureur
général du Québec et par la commission scolaire
Marguerite-Bourgeoys au nom de l'exigence de sécurité
à l'école. En 2004 la Cour d'appel du Québec donne
raison au gouvernement du Québec et à la commission
scolaire à l'effet qu'une école peut interdire le
port du kirpan. Bien que la Cour reconnaisse que le règlement
de la commission scolaire interdisant le kirpan «porte
atteinte au plein exercice de la liberté de religion et
de conscience» du jeune Multani, elle ajoute que la
décision n'est pas déraisonnable puisqu'elle prend en
compte «l'intégrité physique de l'ensemble de la
communauté scolaire, menacée par la présence
d'objets dangereux à l'école». «L'exercice de
toute liberté, bien que fondamentale, ne jouit pas d'une
protection absolue». La famille du jeune sikh conteste
ce jugement et demandera d'être entendue par la Cour
suprême.
Les religions et leurs fidèles sur l'île de
Montréal en 2001
(les personnes inscrites peuvent être pratiquantes ou
non)
Religions
|
Nombre sur l'Ile de Montréal
|
% île de Montréal
|
% au Québec
|
Catholique
|
1 141 170
|
64%
|
83%
|
Aucune appartenance religieuse
|
177 205
|
10%
|
5,6 %
|
Protestante
|
143 785
|
8%
|
4,7 %
|
Musulmane
|
85 485
|
5%
|
1,5%
|
Juive
|
81855
|
4,5 %
|
1,3 %
|
Orthodoxe chrétienne
|
65 210
|
3,6 %
|
1,4%
|
Bouddhiste
|
29 840
|
1,7 %
|
0,6 %
|
Autres chrétiens
|
25 520
|
1,4 %
|
0,8 %
|
Hindoue
|
22 315
|
1,2%
|
0,3 %
|
Sikh
|
7170
|
0,4 %
|
0,1 %
|
Autres religions
|
1655
|
0,09 %
|
-
|
Religions orientales
|
1625
|
0,09 %
|
-
|
TOTAL
|
1 782 830
|
100 %
|
100 %
|
Statistique Canada, recensement 2001
Pour voir la ville... autrement
Le Collectif d'animation urbaine L'AUTRE MONTRÉAL est un
organisme sans but lucratif d'éducation populaire et
d'animation socio-culturelle qui, depuis 20 ans, offre des
visites commentées sur l'histoire et le patrimoine de
Montréal et de ses quartiers, ainsi que sur les
réalités sociales et les enjeux actuels de la vie
urbaine.
Recherche, rédaction et animation : Catherine Browne,
Philippe Couture, Sylvie Trudel, Bernard Vallée
Le contenu de ce document et les commentaires du circuit de
découverte urbaine n'engagent que le Collectif d'animation
urbaine L'autre Montréal
Avec le soutien financier de Relation avec les citoyens et
immigration
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