NOTES

 

REMERCIEMENTS

Une grande partie des permanents du mouvement ACEF ont participe activement à cette enquête.  Nous les remercions tous. Mentionnons spécialement Normand Brouillette, économiste, Roger Saucier, responsable de l'enquête, qui s'est spécialement occupé de l'analyse des données et de la. rédaction.

N'oublions pas les dizaines d'intervieweurs et les centaines de ménages québécois qui ont donné un peu de leur temps pour nous permettre de recueillir les données de base de cette enquête.  Des collaborateurs de l'extérieur ont également été mis à contribution:  Jacques Dion pour la codification et le traitement des données, Maurice Cloutier au niveau de l'analyse et de la rédaction.

Nous devons remercier tout spécialement la Fédération de Québec des Caisses Populaires Desjardins et son directeur général, M. René Croteau qui nous a offert gracieusement la collaboration de son personnel et nous a fourni le traitement des données.  Une mention particulière doit être faite de M. Luc Valiquette, de la Direction Etudes et Statistiques, et surtout de M. Michel Nadeau, technicien en recherche.  Nous avons dû taxer à la limite la disponibilité et la grande patience de M. Nadeau lors de nos trop nombreux appels interurbains et, sans sa collaboration soutenue, nous n'aurions pu mener à bien les tâches essentielles de la codification et du traitement des données.

La tâche du secrétariat fut assumée par Jocelyne Lauzon et Louise Émond.

INTRODUCTION

Face aux hausses successives du prix du lait qu'ont connues les consommateurs québécois en 1974, le mouvement ACEF a entrepris, en janvier '75 une action à travers tout le Québec dans le but, sinon de faire baisser le prix de cet aliment essentiel, au moins d'en arrêter la hausse vertigineuse.  En effet, sur une période d'un peu plus d'un an, le prix d'une pinte de lait est passé de $0.38 à $0.51, soit une hausse de près de 35%.

Dans une première étape, il était important d'acquérir un minimum de connaissances des différents groupes qui entrent dans le processus de la production, de la transformation et de la distribution du lait.1   Nous avons alors compris à quel point certains agriculteurs-producteurs étaient dans une situation précaire et surtout nous avons constaté les profits sans cesse croissants de certaines multinationales qui fournissent aux agriculteurs les matières essentielles à leur production et les profits également très élevés des grosses laiteries qui, en fait, contrôlent tout le marché du lait.

Cependant, bien que cette démarche fut nécessaire, nous devions, dans une deuxième étape, connaître également la situation des consommateurs.  Ce n'est pas tout de voir comment les grosses compagnies empochent les profits, il faut aussi comprendre comment le consommateur vit et voit sa situation propre.

Nous avons alors décidé de procéder à une enquête assez simple auprès des familles québécoises qui porterait sur leurs achats de lait pour une semaine et sur leurs attitudes face aux hausses de prix.  Par la suite, l'enquête fut élargie à l'ensemble de la commande alimentaire dans le but de connaître la place occupée par le lait dans l'alimentation et aussi d'amorcer une réflexion sur l'industrie agro-alimentaire.

Cette enquête comportait deux objectifs principaux:

  1. Impliquer un certain nombre de ménages dans notre démarche de connaissance des habitudes de consommation de lait des familles québécoises.  Répondre au questionnaire, pour certains ménages, a permis une première constatation de l'importance budgétaire du lait dans leur commande et une vérification de ce que leur coûte vraiment leur alimentation hebdomadaire.
  2. Par la publication du rapport, démontrer à tous les ménages québécois les réactions négatives que les hausses successives du lait ont occasionnées et par conséquent faire prendre conscience de l'importance de faire cesser cette escalade du prix d'un aliment aussi important.

Enfin, les résultats de cette enquête-sondage sur le lait devront aussi nous permettre d'entreprendre avec les agriculteurs-producteurs de lait une réflexion commune afin de viser les vrais responsables de ce problème et d'envisager des solutions qui sont nouvelles et plus efficaces que ce que l'on a connu jusqu'à présent.

Cette enquête n'a aucune prétention à la perfection technique, mais elle se veut premièrement un outil de réflexion sur un sujet où il n'existe à peu près rien.  Nous croyons bien cependant avoir respecté les normes scientifiques minimales et avoir accompli un travail sérieux par l'originalité de son approche, l'ampleur de la population couverte et la qualité des données recueillies.

PRÉSENTATION DE L'ENQUÊTE

Dans sa version finale, l'enquête a pris la forme d'un questionnaire fournissant plus d'une centaine de données sur chaque ménage visité.  Le questionnaire fut distribué dans l'ensemble du réseau du mouvement ACEF et les résultats couvrent toutes les régions du Québec, sauf la Gaspésie, la Côte-Nord et l'Abitibi.  Le questionnaire a été administré par des permanents et des militants du mouvement dans les deux dernières semaine d'avril 1975.

Les résultats bruts les plus intéressants figurent à l'annexe.  Lors du traitement des données par ordinateur, certaines données ont été croisées de façon à mettre en lumière des variations de comportement selon le revenu, la taille des ménages, le nombre d'enfants, etc.  Plus de 200 des tableaux ainsi produits ont été retenus pour une analyse minutieuse. Tous les questionnaires qui ne correspondaient pas à certaines normes de qualité de réponse ont été simplement mis de côté.

Par ailleurs, afin d'éviter d'alourdir le texte, un minimum d'explications techniques, de notes et de renvois ont été conservés.  Pour la même raison, nous avons évité d'insérer dans le texte des tableaux souvent trop complexes pour une compréhension aisée et, le plus souvent, nous avons omis de répéter au complet les tableaux placés à l'annexe.  Ceux qui désirent des informations détaillées peuvent donc se référer à l'annexe.

Dès le départ, une première difficulté est apparue. Plusieurs consommateurs ont trouvé ardu de chiffrer, sur une base hebdomadaire, leur consommation de chaque produit alimentaire.  La plupart n'ont pas l'habitude de tenir un budget alimentaire aussi précis.  D'autres alternent à chaque semaine entre une grosse et une petite commande.  Un certain nombre, enfin, possèdent un congélateur, ce qui leur permet d'acheter certains aliments en grande qualité.  Malgré ces petits problèmes, certains contrôles nous ont permis de vérifier la cohérence des réponses les unes par rapport aux autres.  Après ces quelques remarques, nous sommes prêts à aborder le vif du sujet.

I-  LE LAIT

Introduction

Dans le texte et les tableaux, nous utilisons les expressions suivantes pour désigner différents types de lait:

  • lait entier:  lait frais ordinaire qui conserve toute sa teneur normale en matières grasses.
  • lait 2%:  lait partiellement écrémé dont la teneur en gras a été réduite à 2%.
  • lait écrémé:  lait dont on a retiré tout le gras.
  • lait frais:  désigne l'ensemble du lait entier, 2% et écrémé .
  • lait en poudre:  lait écrémé et déshydraté que l'on doit reconstituer en y ajoutant de l'eau.
  • lait:  l'expression lait désigne ici l'ensemble du lait frais et du lait en poudre.
  • produits laitiers ou substituts:  produits dérivés du lait ou remplaçant certains dérivés important du lait.

Ceci fait, la première question qui se pose est celle de la consommation actuelle de lait:

Tableau 1-  Consommation hebdomadaire moyenne par ménage

 

Parmi les ménages qui en consomment

pour tous les ménages de l'échantillon

Lait frais

8.2 pintes (429 ménages)

7.7 pintes (440 ménages)

Lait en poudre

11.0 pintes (109 ménages)2

2.7 pintes (440 ménages)

On constate d'abord que la consommation hebdomadaire moyenne de lait en poudre dépasse de près de 3 pintes celle du lait frais parmi les ménages qui en consomment.  Cependant presque tout le monde consomme du lait frais (429 ménages sur 440) tandis que seulement 109 ménages consomment du lait en poudre.  Pour l'ensemble des ménages, on consomme quand même beaucoup plus de lait frais (7.7 pintes par semaine) que du lait en poudre (2.7 pintes).  Déjà, on peut poser l'hypothèse d'une relation entre la consommation et les prix fort différents de ces deux types de lait.

La consommation de lait par ménage est une donnée intéressante, mais peu nuancée.  En effet, la consommation d'un ménage est relative au nombre de personnes qu'il comporte.  Nous avons donc compilé le nombre de personnes par ménage pour pouvoir établir des moyennes par individu.  Cette opération nous donne une base d'appréciation beaucoup plus juste des phénomènes observés.

Par ailleurs, dans beaucoup de cas, nous avons voulu mesurer l'influence du revenu, de la taille des ménages ou du nombre

d'enfants sur le comportement des consommateurs.  Pour le revenu, nous avons divise notre échantillon en deux groupes, à peu près égaux en nombre, de chaque côté du seuil de $175.00 de revenu net 3   par semaine par ménage.  Nous avons calculé la moyenne du revenu de chacun de ces deux groupes à chaque fois que nous divisions l'échantillon selon le revenu et cette moyenne se situait à environ $125.00 pour les ménages qui gagnaient moins de $175.00 par semaine et à environ $246.00 pour ceux qui recevaient $175.00 et plus.  Quant à la taille des ménages ou du nombre d'enfants, nous avons selon les cas, utilisé différentes normes, mais dans chaque cas les normes choisies sont très explicites dans le texte ou dans le tableauTenant compte de ces explications, reprenons maintenant les données touchant la consommation de lait sur une base individuelle.  Pour le lait nature, les ménages de grande taille (4 enfants et plus), dont le revenu hebdomadaire est inférieur à $175.00, consomment moins de lait que les ménages de même taille à revenus plus élevés (l.98 pintes par semaine par individu par rapport à 2.41)

Dans le cas du lait en poudre, on observe aussi une différence de consommation selon le revenu mais la tendance est à l'inverse du lait nature.  Pour l'ensemble des ménages dont le revenu est moins élevé, la consommation moyenne de lait en poudre par individu est de 2.39 pintes par semaine par rapport à 2.35 pintes pour tous les ménages à revenus d'au moins $175.00 par semaine.  Les ménages dont la consommation de lait nature est plus faible semblent donc se rattrapper par le lait en poudre.  Les différences sont assurément très minces, mais il ne saurait être question de marges très grandes dans des données de consommation individuelle d'une denrée de base comme le lait.

En résumé, le revenu des ménages serait donc un facteur significatif de la consommation du lait frais.  A partir de cette constatation et étant donné le prix actuel du lait frais, reprenons maintenant certaines données, mais cette fois en les exprimant en terme de coût plutôt que de quantité.

Tableau 2 Dépense  hebdomadaire en lait, moyenne par individu

 

REVENU NET

MOYENNE GENERALE

 

Moins de$175. par semaine

Plus de $175. par semaine

 

 

Tous les ménages

$1.10

$1.14

$1.12(1776 pers)

Ménages avec enfants

$1.09

$1.15

$1.12(1588 pers.)

Ménages avec 4 enfants et plus

$1.10

$1.38

$1.26(534 pers. )

Dans le tableau 2, on observe deux relations bien différentes.  D'une part, l'influence du revenu sur la consommation de lait se trouve confirmée :  la part du budget lait par individu est plus faible dans les ménages à revenus inférieurs que celles des personnes du groupe à revenus élevés.  D'autre part, le nombre d'enfants dans les ménages fait varier le montant affecté à l'achat du lait.  Pour les hauts revenus, la dépense par personne pour le lait croit sensiblement quand on considère tous les ménages, puis les ménages avec enfants seulement et enfin les ménages avec 4 enfants et plus.  Pour les ménages de grande taille, notons l'écart important entre les bas et les hauts revenus (de $1.10 à $1.38).

En définitive, le prix du lait peut être un facteur expliquant la consommation sensiblement différente de lait selon le revenu des ménages.

A Importance du lait dans la commande alimentaire

Le lait frais est un aliment qui, comme on l'a vu, est consommé en grande quantité par les ménages québécois.  Toutefois, les familles sont très sensibles au prix de plus en plus élevé de cette denrée alimentaire de base.

Une autre façon de percevoir l'importance du lait est de le comparer avec les principaux items d'une commande hebdomadaire .

Tableau 3 Importance relative des principaux items de la commande hebdomadaire

 

COÛT MOYEN PAR MENAGE

% TOTAL

Lait frais

Lait (incluant lait en poudre)

Produits laitiers et substituts

$ 4.03

4.52

6.46

7.2%

8.1%

11.5%

Lait et produits laitiers

Viandes rouges

Fruits et légumes frais

Volailles

etc. ..4

10.98

12.72

4.53

3.08

19 .6%

22.7%

 8.1%

 5.5%

TOTAL

$ 55.92

100%

Deux observations importantes se dégagent de ce tableau:

  1. Le lait frais, à lui seul, vient au 3ième rang en importance après la viande et les fruits et légumes frais
  2. le lait et les produits laitiers ensemble viennent au second rang dans la commande alimentaire, tout de suite après la viande.

Les items les plus importants de la commande sont donc la viande, le lait et les produits laitiers et enfin les fruits et légumes.  Si le lait et ses dérivés comptent autant dans le budget alimentaire, il va de soi que toute hausse du prix de ces produits entraine des réactions immédiates chez les consommateurs. Comme on l'a vu précédemment, ce sont les familles à bas revenus, surtout celles qui ont beaucoup d'enfants, qui sont les plus affectées par chaque variation de prix.

Les pages qui suivent apporteront justement des éléments supplémentaires à ce sujet.

B- Variation de la consommation de lait suite aux hausses de prix

Nous avons déjà examiné la consommation hebdomadaire actuelle de lait, la dépense faite pour cette denrée ainsi que son importance dans la commande alimentaire.  Nous allons maintenant analyser les variations dans la consommation de lait au cours de l'année précédant l'enquête, les variations dans la dépense pour le lait, ainsi que les diverses tentatives des ménages pour trouver des solutions au problème du prix du lait.

L'enquête a montré que 26.4% des ménages affirment avoir diminué leur consommation de lait frais depuis un an, tandis que

seulement 20.9% disent l'avoir augmentée.  Chez les ménages qui ont augmenté leur consommation de lait depuis un an, on note pour une bonne partie d'entre eux la présence d'un enfant âgé de moins d'un an.

Tableau 4 Certaines caractéristiques des ménages qui ont modifié leur consommation de lait frais depuis un an

CONSOMMATION

MÉNAGES (nombre)

CONSOMMATION HEBDOMADAIRE PAR MÉNAGE

NOMBRE MOYEN D'ENFANTS

REVENU NET MOYEN

Augmentation

92

3.2 pintes

1.94 enfant

$181./ sem.

Diminution

106

4.3 pintes

2.28 enfants

$170./ sem.

Ce tableau ajoute plusieurs dimensions aux données précédentes :

  1. Les ménages qui achètent moins de lait ont diminué leur consommation de 4.3 pintes par semaine et ceux qui ont accru leur consommation l'ont fait à raison de 3.2 pintes par semaine. Donc le changement a été plus fort de plus d'une pinte en moyenne chez ceux qui ont connu une baisse de consommation par rapport à ceux qui ont connu une hausse.
  2. Les ménages qui ont diminué leur consommation ont en moyenne 2.28 enfants par rapport à 1.94 pour ceux qui ont augmenté leur consommation de lait.  Sur un ensemble de seulement 198 ménages, c'est une marge très importante qui montre que les grosses familles se situent majoritairement chez ceux qui ont diminué leur consommation.
  3. Le troisième élément de comparaison vient renforcer les deux autres.  Ce sont en général des ménages plus riches qui ont pu augmenter leur consommation de lait pendant que les ménages moins à l'aise devaient absorber la majorité des baisses de consommation.

En résumé, ce sont les ménages moins fortunés et qui ont plus d'enfants qui ont le plus fortement baissé leur consommation de lait frais.  Ces constatations nous font voir quels ménages ressentent l'impact des hausses successives du prix du lait et comment ils réagissent face à ce phénomène.

Regardons maintenant des données sur une base individuelle, base qui permet plus de précision comme nous l'avons expliqué plus haut.

Tableau 5 Comparaison de la variation de consommation de lait par individu selon les bas et hauts revenus5 

 

REVENU NET

MOYENNE GENERALE

VARIATION

Moins de $175 par semaine

Plus de $175. par semaine

 

 

Augmentation

0.72 pinte/sem.

0.91 pinte/sem.

0.80 pinte (367 pers. )

Diminution

1.06 pinte/sem.

0.91 pinte/sem.

0.99 pinte (435 pers.)

Dans ce tableau, on observe, qu'au cours d'un an, parmi les ménages qui ont augmenté leur consommation de lait, les plus fortunés l'ont fait à raison de 0.91 pinte par personne par semaine par rapport à une augmentation de 0.72 pinte pour les ménages dont le revenu est inférieur à $175.00 par semaine. Par contre on observe le phénomène inverse pour les ménages qui ont dû diminuer leur consommation.  Les bas revenus ont diminué plus fortement leur consommation que les autres, soit de 1.06 pinte par semaine par personne comparé à 0.91 pinte pour les ménages dont le revenu est de $175.00 et plus.

Comme nous l'avons déjà fait remarquer, les différences sur une base individuelle ne sauraient être très élevées, d'autant plus qu'ici nous ne traitons que de la quantité de l'augmentation ou de la diminution selon le cas et non de la consommation totale.  Nous considérons que la tendance qui se dégage ainsi que les différences observées sont très significatives. En fait, en plus de confirmer les tableaux précédents, le tableau 5 montre que même pour les seuls ménages qui ont modifié leur consommation depuis un an, le revenu influence les réactions et à la hausse et à la baisse, les bas revenus absorbant des baisses de consommation plus fortes.

Voici les raisons que nous ont fournies les consommateurs pour expliquer leur diminution de consommation de lait au cours de l'année.

Tableau 6 Raisons de la diminution de consommation de lait (107 ménages)6

Santé

5.6%

Hausse du prix du lait

83.2%

Les enfants ont grandi

15.1%

Les goûts ont changé

10.4%

Autres ou ne sais pas

4.7%

Le tableau est très éloquent:  plus de 83% des ménages qui ont diminué leur consommation mentionnent la hausse du prix du lait parmi les raisons expliquant leur comportement.  Notons de plus que le revenu moyen de ces mêmes ménages est de $170.00 par semaine, soit substantiellement moins que la moyenne générale de $188.00 par semaine.  Donc, le prix élevé du lait explique le comportement de presque tous ceux qui ont diminué leur consommation et spécialement de ceux appartenant aux tranches inférieures de revenu.

Par ailleurs, seulement 5.6% mentionnent la raison santé; dans ce cas-ci, la santé semble un facteur de faible importance, mais nous reviendrons plus loin sur le sujet.

Jusqu'à maintenant, nous avons vu qu'à cause du prix élevé du lait, les gens avaient diminué leur consommation.  Mais quelles peuvent-être, dans ce cas, les alternatives?

Dans une de nos questions, nous avons distingué le lait 2% ou écrémé du lait entier dans le but de découvrir dans quelle mesure la consommation, au cours d'un an, était passée du lait entier vers les autres types de lait, 2%, écrémé ou en poudre, ou même vers les boissons gazeuses.  Voici le résultat:

Tableau 7 Augmentation de consommation de produits substituts au lait entier au cours d'un an

PRODUITS

MÉNAGES (454)

AUGMENTATION MOYENNE

Lait 2% ou écrémé

24.9 %

8.6 pintes / sem.

Lait en poudre

18.7%

4.6 pintes / sem.

Boissons gazeuses

13.6%

4.7 contenants de 40 onces/sem.

Un quart des ménages ont augmente ou adopté carrément la consommation de lait 2% ou écrémé. En plus, leur consommation n'a pas été minime: elle est même légèrement supérieure à la moyenne pour tout le lait frais (8.2 pintes). On peut donc penser qu'en l'espace d'un an, 25% des ménages ont abandonné à toutes fins pratiques le lait entier pour ne consommer maintenant que du lait 2% ou écrémé qui se vend moins cher.

Pour le lait en poudre, le transfert s'opère plus difficilement: 18.7% des ménages ont accru leur consommation de lait en poudre à raison d'une moyenne de 4.6 pintes par semaine .

Quant aux boissons gazeuses, 13.6% des ménages déclarent avoir augmenté leur consommation à raison de plus de 4 gros 40 onces par semaine, 4 gros "kik" quoi! pour ne prendre qu'un exemple.  Dans ce cas, il n'est plus question de lait, il s'agit bien de boissons sucrées, non-nutritives et même très dommageables à la santé des enfants.  Ces chiffres sont presque incroyables, mais malheureusement très réels.  De plus une vérification du revenu moyen de ces ménages révèle que 74% d'entre eux ont un revenu moyen inférieur à la moyenne générale. C'est un élément de plus qui montre bien que, pour trop de ménages, l'achat d'une boisson nutritive économique devient de plus en plus problématique.  Le "Kik" et ses semblables seraient donc en passe de devenir le "lait des pauvres" pendant que le lait lui devient "objet de luxe"!

Tout comme précédemment nous avons voulu connaître les raisons de tous ces changements dans le comportement des ménages .

Tableau 8 Raisons de l'augmentation de consommation des produits substituts au lait entier (118 ménages)

Santé

39.8%7

Hausse du prix d'une pinte de lait

88.1

Les enfants ont grandi

16.9%

Les goûts ont changé

22.0%

Autres raisons

22.0%

Ne sais pas

11.9%

Les réponses sont encore plus claires:  plus de 88% des répondants qui affirment avoir augmenté leur consommation de produits substituts l'ont fait, entre autres, à cause du prix élevé du lait entier.  Cependant un élément de plus vient s'ajouter:  près de 40% des ménages déclarent la santé comme une des raisons justifiant l'augmentation de leur consommation de lait 2%, écrémé ou en poudre.  C'est un élément nouveau avec lequel il faudra sûrement compter dans l'avenir en ce qui concerne la consommation de lait entier.

Regardons maintenant l'aspect budgétaire de l'impact des hausses du prix du lait depuis un an.

Tableau 9 Variation de la dépense pour le lait depuis un an (454) ménages)

VARIATION

MENAGES

MONTANT MOYEN PAR MENAGE

augmentée

83.7%

$ 1.51 par semaine

Dépense diminuée

3.5%

$ 1.98 par semaine

Dépense demeurée la même

6.6%

 

Sans réponse

6 .2%

 

TOTAL

100%

 

Cet autre tableau est l'aboutissement des constatations observées depuis le début du rapport.  Malgré le fait que beaucoup de ménages ont diminué leur consommation de lait, 83.7% des ménages déclarent une dépense accrue d'un montant moyen de $1.51 par semaine.  Ce montant n'est pas du tout négligeable: pour les familles concernées, il équivaut à un coût annuel supplémentaire de près de $80.00 seulement à l'item lait! Par contraste, seulement 3.5$ des ménages ont diminué la dépense faite pour le lait.

C- Conscience et opinion des Québécois sur les hausses du prix du lait

Si les familles québécoises vivent quotidiennement le phénomène de l'inflation sous toutes ses formes et surtout l'inflation alimentaire, il va de soi qu'elles ont une certaine connaissance du phénomène et que les gens ont diverses opinions sur le sujet.

En premier lieu, nous voulions vérifier si les gens avaient constaté une différence dans le prix du lait; notre objectif était de mesurer le pourcentage des ménages non-éveillées à ce problème.

Tableau 10 : Perception du changement de prix du lait depuis un an (454 ménages)

A   constaté   une   différence

447

98.5%

N'a  pas   constaté   de   différence

2

0.4%

Sans   réponse

5

1.1%

Le tableau nous montre que pratiquement tout les répondants sont sensibilisés à la hausse du prix du lait, sans distinction selon la taille des ménages, les occupations, les origines sociales ou même le revenu.  Il est rare que les citoyens soient aussi unanimes dans leur conscience de la montée du prix d'un seul produit.  Ce fait montre la très grande importance du lait dans l'esprit des gens.

Sans vouloir scruter à fond les aspects sociaux des hausses du prix du lait, nous avons demandé une question d'opinion à nos répondants; elle portait sur la distribution gratuite du lait dans les écoles élémentaires.  Nous avions deux objectifs en tête, soit de savoir si les gens verraient d'un bon oeil une telle distribution et aussi de faire réfléchir les répondants sur la dimension politique du problème du lait.

Tableau 11 Opinion sur la distribution du lait gratuit aux enfants dans les écoles élémentaires

OPINION

MENAGES

%

% REGROUPE

Très favorable

330

73.7

   94.2

 

 

Favorable

92

20.5

Peu favorable

12

2.7

     5.8

 

 

Indifférent

14

3.1

Sans réponse

6

-

-

TOTAL

454

100

100

La question se voulait une interrogation sur une possible amorce de solution du problème de la consommation du lait.  Or, 94.2% des ménages qui ont répondu seraient heureux qu'on organise pour leurs enfants une distribution de lait dans les écoles. Sans affirmer que cette distribution serait l'unique solution à ce problème complexe du coût du lait, on peut au moins entrevoir que ce serait un début de solution à la grande surproduction de lait que l'on a toujours connue et qui se manifeste de façon très aigüe actuellement.

En résumé, ce qui se dégage du tableau, c'est que, loin d'être opposés ou indifférents à une telle mesure, les gens montre un large consensus en faveur de la distribution gratuite de lait dans les écoles.  A retenir! ...

Conclusion

A cette étape-ci du rapport, retraçons les grandes lignes des diverses données sur le lait.  Après avoir montré les différences de consommation de lait frais et de lait en poudre par ménage, par individu et selon le revenu, nous nous sommes arrêtés sur la place qu'occupe le lait dans le budget alimentaire des familles.

Puis, nous avons examiné les variations de consommation sur une période d'un an en montrant comment les ménages plus nombreux et moins aisés étaient affectés par le phénomène de la hausse constante du coût du lait.  Ces données étaient complétées par un tableau sur l'achat de produits substituts au lait entier.  Deux tableaux supplémentaires montraient les raisons exprimées par nos répondants pour expliquer leurs changements de comportement dans l'achat du lait.

Enfin, après s'être arrêté sur l'accroissement de  la dépense en lait depuis un an, on termine sur le degré de connaissance du problème de la hausse du prix du lait ainsi que sur une opinion au sujet d'une solution possible.

Nous n'avons pas la prétention d'avoir tout dit sur l'inflation dans le domaine du lait; ce rapport est la conclusion d'une enquête simplement exploratoire sur l'aspect budgétaire de l'aliment de base qu'est le lait, sans s'arrêter à l'aspect nutritionnel sur lequel il existe déjà beaucoup d'études.

Cependant, un bon nombre d'informations ont été apportées pour démontrer que, tout en demeurant un aliment de premier ordre, voire essentiel, pour les familles québécoises, le lait a connu de telles hausses de prix en peu de temps qu'on le retrouve en moins grande quantité sur les tables, surtout celles des grandes familles et des familles moins fortunées.  Certes, un bon nombre de ménagères achètent maintenant du lait en poudre en remplacement du lait frais devenu trop cher, mais on observe encore beaucoup de réticences et c'est toujours la très grande majorité des ménagères qui s'approvisionnent en lait frais en pintes ou en sacs.

On note en particulier un accroissement assez important de la consommation de lait 2% ou écrémé; on a vu que pour des raisons de santé, beaucoup de ménagères optent pour ces deux types de lait qui sont moins chers et tout aussi nutritifs.

Mais ce qui frappe le plus, c'est que la consommation de lait est moins grande chez les familles nombreuses et aussi chez les familles moins aisées.  On pouvait évidemment deviner ce résultat, mais le constater de façon précise dans les faits confirme nos hypothèses.

Si on ajoute qu'un nombre relativement élevé de ménages ont augmenté leur consommation de boissons gazeuses suite aux hausses du prix du lait, on est alors forcé de se rendre compte de tout l'impact que peut avoir une augmentation de quelques sous de la pinte de lait sur le comportement des familles à revenu modeste.  Que l'on songe un instant par exemple au coût social de la carie dentaire chez les enfants pour se rendre compte qu'il y a là assurément sérieuse matière à réflexion ....

II-  LA COMMANDE HEBDOMADAIRE

Notes préliminaires

Même si notre premier objectif était de faire une enquête sur la consommation et le coût du lait, il nous est apparu important d'aborder dans le même travail le sujet de la commande alimentaire des familles pour plusieurs raisons.

D'abord, il existe assurément des indices et des statistiques sur le coût des aliments mais bien peu d'enquêtes ont été faites sur le terrain au sujet du coût par semaine de l'alimentation des familles québécoises.  Ensuite, et c'est le motif principal  de cette deuxième partie de notre enquête, il nous est apparu qu'on pouvait difficilement parler du coût du lait sans établir de relation avec le coût des autres aliments et de la commande totale.

Enfin, l'inflation gruge certainement le budget alimentaire des familles, pas seulement pour le lait, mais aussi pour tous les autres aliments et en particulier les plus importants tels le pain, le beurre, la viande, les oeufs, les fruits et légumes.

Les informations que nous apportons ne sont pas des plus fouillées, mais elles constituent les premiers pas concrets vers une réflexion sur le sujet en espérant qu'elles suscitent d'autres études plus approfondies.

Coût de la commande

Notre commande comprenait 34 items différents, soit à peu près tout ce qu'une famille peut acheter pour se nourrir; bien entendu, ont été exclus les items non-alimentaires tels les produits d'entretien, de soins personnels, etc.. Après addition de tous les items, le coût total de la commande hebdomadaire donne une moyenne de $55.92 par ménage.  A noter que nos données nous permettent de dire que notre ménage moyen est composé de 4 personnes dont 2 enfants.

Dans une question séparée, nous avons demandé à nos répondants d'estimer le coût hebdomadaire de leur commande. La moyenne de leurs réponses est de $52.77 par semaine.

Par cette question, nous voulions voir si les ménages connaissaient bien le coût de leur alimentation et en même temps vérifier la qualité des réponses fournies aux différents items de la commande.  Or, on pouvait s'attendre à ce que les gens sous-estiment leurs dépenses alimentaire, mais la différence entre les deux moyennes n'est que de $3.15, ce qui est peu considérant l'importance et la complexité du budget alimentaire.

Reprenons maintenant ces données, mais cette fois sur une base individuelle comme nous l'avons fait pour le lait.

Tableau 12 Coût alimentaire moyen par personne (440 ménages, 1782 personnes)

MENAGES

 

 

REVENU NET

MOYENNE GENERALE

 

 

Moins de $175.

Plus de $175.

de 4 personnes et moins

$17.53/sem.

$19.25

$18.33

de 5 personnes et plus

$11.91

$13.17

$12.58

Moyenne générale

$l4.91

$15.84

$15.39

Le tableau 12 amène 3 constatations importantes:

  1. Le coût par individu de l'alimentation des ménages de grande taille à bas revenus ($11.91) est beaucoup plus faible que celui des ménages de petite taille à hauts revenus ($19 .25 ).
  1. Même sans tenir compte de la taille des ménages, le coût   par   individu   de   l'alimentation   des   ménages   à  bas revenus   ($l4.9l)   reste   substantiellement   inférieur   à   celui   des   ménages   à  haut   revenus   ($15.84).
  1. Si on ne tient compte que de la taille des ménages le coût par individu de l'alimentation chez les petits ménages ($18.33) est beaucoup plus élevé que celui des ménages de grande taille ($12.58).

Que peut-on conclure de ces données?  Il apparaît que pour l'ensemble de la commande hebdomadaire tout comme pour le lait en particulier, les individus les moins favorisés sont ceux provenant des grosses familles et des ménages à bas revenus.  Autrement dit, plus les revenus sont faibles et les enfants nombreux, moins généreuse devient l'alimentation!  Cette constatation n'est pas nouvelle mais elle mérite qu'on s'y arrête parce qu'elle est liée directement aux questions de santé, de réussite scolaire et sociale, etc...

Importance budgétaire de la commande

Nous connaissons déjà l'importance budgétaire du lait et des produits laitiers dans la commande alimentaire.  Nous allons maintenant tenté de découvrir quelle proportion du budget total d'un ménage est consacrée à cette commande alimentaire.  Pour y arriver, nous avons simplement demandé aux répondants de choisir parmi les proportions proposées, celle qui représentait leur cas.

Tableau 13 Proportion de l'alimentation dans le budget total (426 réponses)

PROPORTIONS

MENAGES

MENAGES REGROUPES

de 15 à 20%

10.1 %

59.8 %

de 20 à 25

 

19.9

 

de 25 à 30

18.3

de 30 à 35

11.5

de  35 à 40

10.6

40.2 %

de 40 à 50

16.0

plus de 50%

13.6

TOTAL

100

100

L'alimentation représente en moyenne 32.1% du budget total des ménages.  Avant de commenter le tableau faisons un petit test de validité des réponses.  Si nous mettons le total calculé de notre commande ($55.92) en rapport avec le revenu moyen hebdomadaire, nous arrivons à une proportion de 33.4%. Par contre, si nous prenons plutôt l'estimation fournie par nos répondants de leurs dépenses alimentaires ($52.77), on arrive à une proportion de 28.1%.  Les réponses du tableau 13 sont donc très valables.

Or, ce que l'on constate par ce tableau, c'est que 40.2% des ménages dépensent plus de 35% de leur budget total seulement pour l'alimentation; 13.6% dépensent même plus de la moitié de leur budget pour se nourrir.

Ces données sont proprement effarantes!  Peut-on imaginer comment font ces ménages, surtout les 13.6$ pour que l'alimentation seule entame plus de la moitié du budget, pour combler d'autres besoins aussi essentiels comme le logement, le vêtement et le transport?  On comprend très bien, dans leur cas, ce que les hausses constantes des prix du lait, du pain, des oeufs, du fromage, de la viande, etc. occasionnent de difficultés, de vaines tentatives de solution, bref de privation permanente!

Allons plus loin.  La question intéressante est de savoir quelle proportion du budget total prend l'alimentation selon le niveau de revenu dont disposent les ménages.

Tableau 14 Proportion du budget consacrée à l'alimentation selon le revenu hebdomadaire moyen des ménages

PROPORTIONS

REVENU HEBDOMADAIRE MOYEN

de 15 à 20%

$2 31.

20 à 25

200.

25 à 30

185.

30 à 35

194.

35 à 40

167.

40 à 50

161.

plus de 50%

159.

On pouvait faire l'hypothèse que ce sont les plus bas revenus qui affectent la part la plus importante de leur budget à l'alimentation.  Nous en avons la démonstration au tableau 14. à une exception près, la proportion du budget affectée à l'alimentation augmente à mesure que le revenu moyen décroît.  Ces données sur le coût de l'alimentation des familles sont cruciales .

Pour tous ceux qui travaillent dans le domaine de l'économie familiale et de l'éducation budgétaire des familles, les données indiquent que l'alimentation est un élément des plus importants dans le budget; pour beaucoup de familles l'alimentation dépasse le coût du logement.

Pour ceux qui sont à d'autres niveaux et qui ont des responsabilités dans le domaine du bien-être des familles, il faut retenir que pour beaucoup de ménages, la question alimentaire ne se pose pas en termes de choix entre des aliments de qualité mais plutôt sous forme de "combien il nous reste pour manger?" On touche du doigt ici au phénomène de l'insuffisance chronique de revenus.

Importance relative des catégories d'aliments

Nous avons déjà montré l'importance du lait par rapport à certains autres types d'aliments.  Regardons maintenant, de façon plus complète, l'importance des divers éléments de la commande.

Tableau 15 Eléments de la commande alimentaire par ordre d'importance

1-

la viande rouge (boeuf, porc, veau, etc..)

22.7%

2-

le lait et les produits laitiers

19.6

3-

les fruits et légumes frais

8.1

4-

les fruits et legumes en conserve

6.7

5-

biscuits, gâteaux, céréales

5.7

6-

la volaille, poulet, dinde

5.5

7-

sucreries, chips, marinades, divers

5.5

8-

bière, boissons gazeuses, cidre

4.8

9-

le pain

4.1

10-

le poisson

2.9

11-

les pâtes alimentaires, riz, farine

2.7

12-

café et thé

2.4

13-

confitures, miel, beurre d'arachides

2.3

14-

sucre

2.3

15-

commandes au restaurant

2.3

16-

les oeufs

2.2

 

Commande totale

100%

Peu importe les regroupements que l'on peut faire dans cette liste, les aliments les plus coûteux et qui apparaissent au coeur de la commande sont les viandes rouges, le lait et les produits laitiers et enfin, les fruits et légumes.  Les variations des prix de ces aliments affectent donc gravement le budget des familles.

D'autres aliments comme la volaille, le pain, le poisson, les oeufs sont très importants du point de vue nutritif, mais ils prennent une place "beaucoup moins grande dans le budget que les premiers cités.  En contraste, remarquons que l'item "sucreries, chips, etc. ." coûte 5.5% de la commande.

Dans le cadre du présent travail nous nous limitons à ces quelques observations, mais il resterait à entreprendre une analyse plus approfondie sur l'achat des aliments de base en les mettant en relation avec, par exemple, la taille des ménages, le nombre d'enfants et le revenu des familles.

Notes particulières sur la commande

Nous avons retenu quelques observations intéressantes sur certains aliments ou certaines coutumes alimentaires.

  1. Dans la section des produits laitiers, nous avons comparé la consommation du beurre et de la margarine.  Même si à peu près le même nombre de ménages déclarent consommer chacun de ces produits, la somme moyenne consacrée à l'achat de margarine ($1.29) est inférieure à la somme consacrée au beurre ($1.97).  Mais nous savons que le prix de la margarine est également plus bas que le prix du beurre.  Nous sommes donc amenés à croire que les quantités de beurre et de margarine achetées doivent être à peu près semblables.  Le jour serait donc arrivé où les familles québécoises utilisent autant de margarine que de beurre!
  2. Quant au fromage, il apparaît comme l'item laitier le plus important après le lait frais.  Presque tous les ménages en consomment et, sur la base de tout l'échantillon, la somme moyenne dépensée pour le fromage est de $2.37 par semaine.  Considéront la valeur nutritive et le prix actuel du fromage, une étude détaillée du comportement des familles face à cet item serait très intéressante.

Pour le moment, retenons que, sur une base individuelle, le ménage de quatre enfants et plus consomme en moyenne beaucoup moins de fromage ($0.1+3 par personne par semaine) que les ménages de trois enfants et moins ($0.77 par pers.)  Serait-ce que plus il y a d'enfants, moins on a les moyens d'acheter des aliments nutritifs comme le fromage?

  1. Enfin, passons à" deux items d'un tout autre ordre; les commandes au restaurant et les repas à l'extérieur.  Si nous avons retenu ces items dans notre enquête c'est qu'en réalité ils font partie intégrante de l'alimentation d'une famille. Toutefois, seules les commandes au restaurant ont été comptées dans le total de la commande, les repas à l'extérieur n'étant pas généralement compris comme faisant partie de la commande alimentaire.

Ce qu'il faut retenir de nos données, c'est que pour les ménages qui utilisent ces modes d'alimentation, ils prennent une place importante dans le budget alimentaire.  De fait, les commandes au restaurant coûtent à leurs consommateurs une moyenne de $5.53 par semaine, alors que les repas à l'extérieur pendant le travail coûtent en moyenne $9.95 et les repas par loisirs $8.96.  Si on ramène les moyennes sur la base de tout l'échantillon, seuls les repas à l'extérieur du travail conservent l'importance réelle avec une moyenne de $4.l8 par semaine.

Enfin, comme il fallait s'y attendre, ce sont les petits ménages avec les revenus supérieurs à la moyenne qui font le plus grand usage de ces formes d'alimentation.  Pour les gros ménages, seul les repas au travail conservent une importance significative .

Ces quelques notes nous donnent une idée du type de réflexions que l'on peut amorcer sur des aspects particuliers de la commande alimentaire et beaucoup de           travail reste à faire à ce sujet.

Conclusion

Dans cette deuxième section du rapport, sur la commande alimentaire, on a montré que pour les familles nombreuses et les familles moins fortunées, le coût de l'alimentation par individu est nettement moins important que celui des autres ménages. On peut donc dire que pour beaucoup de ménages, la dépense pour l'alimentation ne va pas selon le besoin mais selon le moyen.

On a vu aussi qu'à mesure que le revenu diminue, la proportion du budget consacrée à la nourriture augmente; autrement dit, les dépenses alimentaires sont plus ou moins compressibles. Les ménages à bas revenus, en tentant de se nourrir adéquatement, rognent excessivement sur d'autres postes essentiels du budget.

Nous avons ensuite évalué l'importance relative des différents items dans le budget alimentaire et, à la fin, nous avons présenté des observations particulières sur quelques items.

La "célèbre" commission Plumtre!

Nous désirons ici attirer l'attention de nos lecteurs sur un rapport de la commission Plumtre, connue aussi sous le nom de la Commission de surveillance des prix des produits alimentaires.  A la page 22 de son rapport qui s'intitule "La nutrition, à quel prix"?  8  on trouve un tableau où figurent d'un côte, le pourcentage du budget alimentaire consacré à chaque catégorie d'aliments selon les estimations de Statistique-Canada pour  l'ensemble du pays; de l'autre coté, nous avons la répartition que nous conseillent les experts de la commission, le tout pour une famille de 2 adultes et deux enfants.  Nous reproduisons ici ces données, en insérant au centre les résultats de notre enquête.

Tableau 16 Répartition des dépenses du panier   alimentaire en pourcentage

CATEGORIES D'ALIMENTS

SELON L'INDICE DES PRIX

AU QUEBEC' SELON NOTRE ENQUETE

SUGGESTION DES EXPERTS

Viandes et substituts

38%

33.3%

24%

Lait et produits laitiers

13

19.6

14

Céréales, pain, gâteaux

12

12.5

15

Fruits et légumes

18

 

29

Graisses et huiles

5

19.8

 7

Autres produits

14

 

 

11

TOTAL

100%

100%

100%

A notre avis, les résultats présentés d'une part par Statistique-Canada selon l'indice des prix à la consommation ne concordent pas du tout avec ceux que l'on constate au Québec, pour les trois catégories les plus importantes d'aliments, soit la viande, les produits laitiers, et les fruits et légumes.  Les raisons d'un décalage aussi important proviennent de deux causes: les données de l'indice des prix à la consommation sont basées sur les dépenses alimentaires des ménages constatées lors d'une enquête en 1969.  En outre, comment un panier de provision uniforme pour tout le pays peut-il refléter les habitudes alimentaires de régions aussi différentes que le Québec, les maritimes et l'ouest du pays?

D'autre part, les suggestions des experts de la Commission Plumptre sont farfelues puisque, dans la détermination de leur panier alimentaire, ils font abstraction des habitudes alimentaires locales, des contraintes budgétaires, des facilités d'approvisionnement, etc, ce qui nous amène à constater qu'elles sont tout-à-fait décrochées de la réalité québécoise.

Il faut donc se méfier des extrapolations de Madame Plumtre faites à partir de moyennes "from coast to coast"! Déplorons en passant l'importance que lui accordent les médias et le peu de critique qu'on y fait de ses affirmations.

Notre enquête nous a démontré que ça coûte très cher pour se nourrir.  Les consommateurs nous ont dit que ça leur coûtait en moyenne $52.77 par semaine pour une famille de quatre personnes.  Le calcul minutieux de tous les items nous donne un chiffre de $55.92 pour la même commande.  Mais l'impressionnante Madame Plumtre et ses experts nous disent dans leur rapport qu'à Montréal, d'octobre à décembre '74 ça coûtait en moyenne à une famille de même taille $38.95 pour une commande alimentaire idéale.  L'écart est trop grand avec ce que la réalité vécue des ménages québécois nous a montré en avril '75.  C'est à notre avis l'expression éloquente du mépris "officiel" de la réalité.

De notre côté, si on pousse plus loin la logique de nos données, on peut affirmer sans ambages que beaucoup de ménages vivent dans une insuffisance chronique de revenus.  Les ressources de ces familles sont constamment en retard sur l'inflation alimentaire.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Notre idée première, en réalisant cette enquête, était d'apporter les réflexions les plus pertinentes sur le lait et la commande alimentaire dans un dossier facile d'accès.  Nous espérons bien avoir atteint notre but.

Certes, il reste beaucoup à faire sur ces deux sujets, mais déjà, nous avons beaucoup de matière à discussion.  Qu'il suffise de rappeler, au sujet du lait, qu'un bon nombre de consommateurs, dont beaucoup d'enfants, pour des raisons de coût, boivent de moins en moins de cet aliment nutritif par excellence.  Que beaucoup de ménages, face au prix élevé du lait entier, optent pour d'autre: types de lait, un peu moins coûteux, ou même des breuvages inutiles et nuisibles pour la santé.

Qu'on se rappelle aussi la place majeure qu'occupent le lait et ses dérivés au sein de la commande et l'on comprend pourquoi toute variation, même légère, de son prix, entraine des conséquences directes très lourdes pour les ménages.

Enfin, on a constaté brutalement que les dépenses alimentaires sont au centre du budget.  Pour beaucoup de familles, l'alimentation est la principale partie de leurs dépenses.  Ces faits sont des plus importants pour les Associations Coopératives d'Economie Familiale.  Si on prétend s'occuper des problèmes budgétaires, il faut prendre les dispositions nécessaires pour faire porter le travail sur les aspects les plus importants. Dans ce sens, l'alimentation doit venir au premier plan.

Il faut aussi retenir qu'il est clairement ressorti tout au long du travail, lorsqu'on parle de coût, que ceux qui écopent toujours et qui écopent le plus, ce sont les familles nombreuses et les familles à revenus modestes.

A l'automne '74 et au mois de mars '75, nous avons subi deux hausses importantes du prix du lait, pour ne mentionner que les deux dernières.  Les conséquences:  l'actualité nous en a informé, il y eu des chutes importantes de consommation de lait nature.

Pendant ce temps-là, on constate qu'il y a une très grande surproduction de tous les types de lait; les réservoirs débordent et on envoie simplement le surplus dans les égouts! Allons-nous toujours nous laisser aller dans cette direction?

Si toute hausse du prix du lait comporte de lourdes répercussions sociales, il est normal de "penser qu'il en est de même pour les autres catégories importantes d'aliments.  Avec l'exemple du lait, nous sommes donc plongés au coeur du problème de l'inflation alimentaire et des problèmes de toute l'industrie agro-alimentaire.  Va-t-on toujours laisser les multinationales et les gros intermédiaires "profiter" grossièrement de la situation au détriment du travailleur et de sa famille?  Ou doit-on simplement attendre que les gouvernements bougent?

Récemment, Radio-Canada nous apprenait que le gouvernement du Manitoba réclame qu'on traite l'industrie des fertilisants comme un service public, ou qu'on la nationalise.  Pourquoi pas les grains de provende, les instruments aratoires et les autres composantes de base de toute production alimentaire? Que répondent les agriculteurs québécois à une telle proposition?  Quelle est leur attitude face à la baisse de consommation et à la surproduction chronique du lait?

La nouvelle nous révélait récemment que le Conseil de l'industrie laitière investit $750,000. dans une campagne de publicité pour mousser la vente, du lait lors de la prochaine hausse du prix de ce produit.  Quant à nous, on connaît maintenant les conséquences de l'inflation alimentaire; on désire maintenant s'attaquer aux causes véritables et trouver des solutions vraiment efficaces...

ANNEXE : RÉSULTATS BRUTS

Partie I: Données sociales

1- Questionnaires

Date de l'enquête: du 16 au 26 avril 1975

Nombre de questionnaires distribués: environ   650

Nombre de questionnaires répondus:  480

Questionnaires retenus pour

  • les données générales
  • les données quantitatives sur le lait:  454
  • toutes les données monétaires:          440 9

2- Régions

DISTRIBUTION REGIONALE DES QUESTIONNAIRES RETENUS

Montréal Métropolitain

224

49.3%

Québec

67

14.8%

En province

163

35.9%

Total

454

100.0%

3- Âge du répondant

L'âge moyen du répondant est de: 37½ ans.

4-  Nombre de personnes

PERSONNES REPRESENTEES PAR LES DONNEES

MENAGES

NOMBRE

MOYENNE PAR MENAGE

454

1,848

4.07

440

1,782

4.05

Note: les questionnaires retenus représentent autant de ménage

5-  Lien de parenté

LIEN DE PARENTÉ

Répondant

454

Epoux(se)

387

Fils, fille

944

Autre membre de la famille

38

Ami(e)

18

Pensionnaire

7

TOTAL

1,848

6-  Enfants

ENFANTS

MENAGES

NOMBRE

MOYENNE PAR MENAGE

454

944

2.08

440

899

2.04

7- Travail

TRAVAIL

 

CHEF DE FAMILLE

CONJOINT

TRAVAILLE

83.1%

38.2%

NE TRAVAILLE PAS

16.9%

61.8%

TOTAL

100.0%

100.0%

8-  Occupation

OCCUPATION

CLASSE

CHEF DE FAMILLE

CONJOINT

professionnels, diplômés, administrateurs, techniciens

127

29.6%

52

37.1%

commerce, administration, employés de bureaux, ouvriers spécialisés

129

30.l%

64

45.7%

ouvriers semi-spécialisés, journaliers, autres

94

21.9%

22

15.7%

chômeurs, assistés sociaux retraités, incapacités, autres, sans travail

79

18.4%

2

1.4%

SOUS TOTAL

429

100. %

140

100. %

sans réponse ne s'applique pas10

25

-

314

-

TOTAL

454

-

454

-

9. CONSTITUTION DU REVENU NET MOYEN HEBDOMADAIRE

CONSTITUTION DU REVENU NET MOYEN HEBDOMADAIRE

CATEGORIE

par personne qui travaille

par ménage mensuel

par ménage hebdomadaire

salaire net moyen

$ 138.00

 

$161.00 11

indemnités(moyenne)

-

$100.40

23.35

Autres revenus (moy)

-

15.64

3.65

TOTAL: REVENU NET MOYEN HEBDOMADAIRE

188.00

10. Revenu hebdomadaire net

REVENU NET HEBDOMADAIRE

CLASSE

NOMBRE

%

moins de $50.

3

0.7%

$  50. à    75.

13

3.0%

$  75. à   100.

28

6.4%

$ 100. à   125.

67

15.2%

$ 125. à   150.

47

10.7%

$ 150. à   175.

63

14.3%

$ 175. à   200.

52

11.8%

$ 200. à   225.

44

10.0%

$ 225. à   250.

29.

6.6%

$ 250. à   275.

18

4.1%

$ 275. à   300.

21

4.8%

Plus  de   300.

55

12.5%

TOTAL

440

100. %

11. Syndicalisme

TAUX DE SYNDICALISATION

Chef de famille

au travail

% syndiqué

 

 

37 5

56.3%

conjoint

154

45.4%

Au total

529

53.1%

12. Groupes populaires

MEMBRES DE GROUPES POPULAIRES

Chef de famille

REPONSES

% MEMBRES

 

397

41.3%

Conjoint

334

43.4%

TOUS

731

42. 3%

Partie II: Le lait

Évolution de la consommation du lait au cours de la dernière année

13- Perception des changements de prix

a constaté une différence

447

98. 5%

n'en a pas constaté

2

sans réponse

5

TOTAL

454

14- Variation de la consommation de lait frais

diminué

120

26.4%

augmenté

95

20.9%

demeuré la même

225

42.6%

ne sais pas

5

1.1%

sans réponse

9

2.0%

TOTAL

454

100.0%

15- Variation en pintes de la consommation de lait

 

MENAGES

VARIATION MOYENNE

AUGMENTATION

92

3.2 pintes

DIMINUTION

107

4.3 pintes

16- Raisons de la diminution de consommation

Santé

6

5.6%

hausse du prix

89

83.2%

les enfants ont grandi

16

14.9%

les goûts ont changé

11

10.3%

Autres ou ne sais pas

5

4.7%

REPONDANTS

107

100.% 12

17- Augmentation de la consommation de produits substituts au lait entier

 

%

augmentation moyenne hebdomadaire

Lait en poudre

 

 

8.6 pintes

 

augmentée

 

18.7%

 

 

inchangée

 

 

63.2%

 

 

sans réponse

 

18.1%

 

 

 

Lait écrémé ou 2%

 

 

4.5 pintes

 

augmentée

24.9%

 

 

 

 

inchangée

 

57.7%

 

 

 

sans réponse

17.4%

 

 

 

Boissons gazeuses:

 

4.7 contenants de 40 onces

augmentée

13.6%

 

inchangée

69.4%

 

sans réponse

17.0%

 

18- Raisons de l'augmentation

Santé

47

39.8%

Hausse du prix du lait entier

104

88.1%

Les enfants ont grandi

20

16.9%

Les goûts ont changé

26

22.0%

Autres

26

22.0%

Ne sait pas

14

11.9%

REPONDANTS

118 13

100. %

19- Variation de la dépense pour le lait depuis un an

 

MENAGES

%

SOMME MOYENNE

augmentée

380

83.7

$1.51 par semaine

diminuée

16

3.5

1.98 par semaine

demeurée la même

30

6.6

 

sans réponse

28

6.2

 

TOTAL

454

100.0%

 

 

Partie III : commande hebdomadaire (16 au 26 avril 1975)

20- Commande hebdomadaire moyenne par ménage

 

a (1)

 (/N)

b (1)

(/440)

 

a)

Lait frais (lait écrémé ou 2% inclus

$4.17

$ 4.03

 

 

Lait en poudre

2.06

0.49

 

 

 

 

$4.52

$4.52

b)

LAIT

 

 

 

 

Beurre

1.97

1.39

 

 

Margarine

1.29

0.93

 

 

Fromage

2.58

2.37

 

 

Crème

2.01

0.36

 

 

Crème glacée

1.72

0.91

 

 

Lait glacé

1.41

0.03

 

 

Yogourt

 

1.38

0.47

 

c)

Produits laitiers:

 

6.46

6.46

d)

Lait et produits laitiers:

 

 

10.98

 

Pains

$2,44

$2.31

 

 

biscuits

1.78

1.33

 

 

mélanges à gateaux, gâteaux,

 

 

 

 

beignes

1.86

0.89

 

 

céréales

1.29

0.96

 

 

viandes (boeuf,porc, saucisse

 

 

 

 

veau)

13.72

12.72

 

 

volaille (poulet et dinde)

4.23

3.08

 

 

poisson

2.51

1.60

 

 

oeufs

1.33

1.23

 

 

fruits et légumes frais

4.86

4.53

 

 

fruits et légumes en concerves

2.30

1.68

 

 

fruits et légumes congelés

1.60

0.38

 

 

Jus de fruits et légumes

1.97

1.55

 

 

aliments pour bébés

1.91

0.12

 

 

café (en grains et instantanné et thé)

1.66

1.37

 

 

bière, boissons gazeuses et cidre

3.73

2.71

 

 

 

pâtes alimentaires et riz

1.39

1.03

 

 

confitures, miel,beurre

 

 

 

 

d'arachides

1.76

1.28

 

 

sucre

1.91

1.30

 

 

farine

0.99

0.48

 

 

sucreries (bonbons, chocolats)

 1.45

0.66

 

 

chips"peanuts" et autres produits semblables.

1.29

0.61

 

 

 

marinades (olives, oignons,

"ketchup")

1.29

0.84

 

 

 

mets préparés ou partiellement préparés

2.80

0.50

 

 

aliments pour animaux

1.96

0.47

 

 

commandes au restaurant

5.53

1.31

 

E)

autres produits:

 

44.94

44.94

F)

repas à l'extérieur(2)

 

 

 

 

-au travail

9.95

4.18

 

 

-par loisir

8.96

2.55

 

G)

commande totale:

 

 

55.92

(1) Note: La colonne "a" est la moyenne pour les ménages qui consomment le produit; la colonne "b" est la moyenne sur l'ensemble de l'échantillon. Seule cette dernière est additionnée

(2) note: les repas à l'extérieur sont inscrits pour en montrer l'importance, mais ils ne sont pas inclus dans la commande.

21- Commande hebdomadaire moyenne en pourcentage

A)

lait frais (lait écrémé ou 2% inclus)

  7.2%

 

 

lait en poudre                     

0.9%

 

B)

lait                              

8.1

8.1%

C)

produits laitiers

 

11.5 %

D)

lait et produits laitiers

19.6%

19.6%

 

Pain

4.1%

 

 

biscuits,gâteaux ou mélanges, céréales

5.7%

 

 

viandes (boeuf,veau,porc,foie,saucisse)

22.7%

 

 

volaille (poulet et dinde)

5.5%

 

 

poisson

2.9%

 

 

oeufs

2.2%

 

 

fruits et légumes frais

8.1%

 

 

fruits,légumes et jus en conserves,

 

 

 

aliments pour bébés

6.7%

 

 

café et thé (instantané inclus)

2.4%

 

 

bière, cidre et boissons gazeuses

4.8%

 

 

pâtes alimentaires, riz et farine

2.7%

 

 

confitures, miel, beurre d'arachides

2.3%

 

 

sucre

2.3%

 

 

sucreries,"chips", marinades et divers

5.5%

 

 

commandes au restaurant

2.3%

 

E)

Autres aliments

80.4%

80.4%

G)

commande totale

 

l00%

22- Estimation déclarée des dépenses alimentaires

 

MENAGES

MONTANT MOYEN

Réponses

414

$ 52.77 par semaine

sans réponses

26

 

Total

440

 

 


23- Estimation déclarée de la proportion de l'alimentation dans le budget total

CLASSE

MENAGES

%

%

REGROUPE

de 15 à 20%

43

10.1%

59.8%

 

 

 

 

20 à 25

85

19.9%

25 à 30

78

18.3%

30 à 35

49

11.5%

35 à 40

45

10.6%

40.2%

 

 

 

 

40 à 50

68

16.0%

plus de 50

58

13.6%

sans réponses

28

 

TOTAL

454

100.0%

100.0%

Moyenne: 426 ménages disent dépenser en moyenne

32.2% de leur budget total pour l'alimentation.

Partie IV Sondages d'opinion

24- Opinion sur la distribution de lait gratuit aux enfants dans les écoles élémentaires

OPINION

MÉNAGES

%

%

REGROUPÉ

très favorable.

330

73.7%

94.2%

favorable

92

20.5%

peu favorable

12

2.7

5,8%

indifférent

14

3.1

sans réponse

6

 

TOTAL

454

100%

100 %

25- Opinion sur les principaux responsables de l'inflation

RESPONSABLES

CHOIX 14

1er

2e

3e

4e

Les entreprises

202

111

35

6

Les gouvernements

29

174

34

11

Les syndicats

16

29

67

30

les consommateurs

9

23

32

65

autres

10

5

10

7

 

1 Voir Normand Caron, "Qu'est-ce qui se cache derrière le prix du lait", Fédération des ACEF, février 1975.
2 Note:  un certain nombre de ménages consomment les deux produits; on ne peut donc faire une simple addition des données du tableau.
3 Cf annexe page V.
4 Cf annexe, p. XIII.
5  Note:  Ce tableau comprend seulement les ménages où il y a des enfants.
6 Note:  les répondants pouvant fournir plusieurs raisons, le total dépasse 100%.
7 Note:  plusieurs raisons pouvaient être fournies.  Le total dépasse 100%.
8 La nutrition, à quel prix"? Commission de surveillance des prix des produits alimentaires, février 1975, 45 pages.
9 Note: des raisons techniques nous ont forcé à éliminer 14 questionnaires pour le traitement des données monétaires.
10 Note: comprend les ménages sans conjoint et les "ménagères"
11 Note: comprend le salaire des conjoints.
12 Note: il y a 127 réponses; chaque répondant pouvait inscrire plusieurs raisons
13 Note: chaque répondant pouvait inscrire plusieurs raisons,
14 Note: les répondants pouvaient faire jusqu'à 4 choix en les graduant de 1 jusqu'à 4 par ordre d'importance.
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