Relais-femmes

1265 Berri, bureau 810

Montréal H2L 4X4

Tél. 844-4509

Rapport du sondage Relais-Femmes sur les nouvelles technologies micro-informatiques

Par Marie-Paule Maurice

Le 31 mars 1987

Introduction

Le sondage Relais-femmes sur les nouvelles technologies microinformatiques entrepris en janvier 1987 avait pour but de recueillir des groupes de femmes leurs positions par rapport à ce dossier très d'actualité. A Relais-femmes, ce dossier est devenu, comme plusieurs autres, prioritaire, surtout depuis la conférence sur l'électronique et l'informatique en 1985. Le "virage" technologique entrepris au Québec depuis quelques années touche tout le monde et particulièrement les femmes. En effet, l'arrivée de l'ordinateur dans les emplois dits "de service" et principalement dans le travail de bureau a un impact sans contredit sur la vie et le travail des femmes.

D'une part, le sondage comprenait une synthèse des prises de positions du Conseil du statut de la femme (CSF) et de certains groupes de femmes, comme la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et le Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au travail (CIAFT). D'autre part, un questionnaire (de 18 questions) faisait un éventail des différentes dimensions de l'informatisation.

Ce sondage permettait aux groupes de femmes de s'exprimer sur le dossier: y a-t-il urgence d'agir? Les groupes de femmes peuvent-ils avoir une influence sur le développement technologique? Possèdent-ils un système informatique? Quelles utilisations en font-ils? Le sondage permettait aussi de dire les besoins en recherches et études sur les différentes facettes de l'informatisation. Mais la démarche allait encore plus loin. Est-il possible de s'approprier cette nouvelle technologie selon nos besoins? Et en ce sens, l'établissement d'un réseau télématique entre les groupes de femmes est-il un projet intéressant? Nous en sommes à l'étape de la démystification de l'ordinateur et cette démystification passe par l'appropriation.

Le sondage a été envoyé au mois de janvier 1987, à 126 groupes de femmes, tout particulièrement de la région montréalaise. Cette sélection des 126 groupes de femmes a été faite à partir du Répertoire 1985-86 des groupes de femmes publié par le Conseil du statut de la femme (CSF).

À cette date, nous avons reçu 30 questionnaires remplis. Six (6) questionnaires ont été renvoyés en raisons de changement d'adresse ou autres. Ce qui signifie 30/120 réponses des groupes, donc un pourcentage de 25%. Nous avons fait un rappel par téléphone à tous les autres groupes pour qu'ils nous renvoient le questionnaire rempli. Nous espérons donc que le taux de réponse soit plus élevé d'ici quelques semaines.

Ce rapport comprend dont la compilation des résultats du questionnaire ainsi que certains recoupements des groupes et nous terminons par la démarche que ces résultats incitent à Relais-femmes comme pistes à poursuivre dans ce dossier.

Compilation des résultats du questionnaire

Question1- Pour 12/30 des groupes, les positions élaborées par les groupes de femmes dans le document joint sont les mêmes. Pourtant, 18/30 n'ont pas encore pris position sur ce dossier. Les raisons évoquées sont majoritairement (9/18) que l'on ne s'est pas penché sur ce dossier, que ce dernier n'a pas fait l'objet de réflexion à l'intérieur des groupes. D'autres groupes (7/18) vont plus loin en spécifiant que ce dossier n'est pas prioritaire, que les préoccupations actuelles vont sur les sujets "chauds" du groupes, comme la santé par exemple. Certaines parlent de manque de temps et de ressources.

Question2- A partir des réponses à la première question, il n'est pas étonnant de constater que la moitié (15/30) des groupes, tout en trouvant urgent d'agir sur ce dossier des femmes et de l'informatique, préfèrent laisser cette préoccupation à d'autres groupes. Tout de même, 9/30 trouvent urgent d'agir sur ce dossier, dont certains (5/9) y travaillent déjà activement. Les autres disent que ce dossier n'est pas urgent parce qu'il n'est pas une préoccupation majeure, que ce sujet est moins relié à leurs priorités ou qu'on ne s'est pas questionné à ce sujet.

Question3 - Les mêmes groupes qui trouvaient urgent d'agir travaillent activement sur ce dossier. En majorité pour ces groupes, c'est un dossier prioritaire et on y travaille surtout à orienter les femmes dans le domaine technologique ou on s'occupe de la protection des droits des travailleuses ou à l'éducation des filles et à la formation des femmes dans ce domaine. Pourtant, 20/30 n'y travaillent pas pour ces raisons: la grande majorité (16/20) trouve que c'est un dossier important mais que le temps et les ressources manquent pour se pencher là-dessus, surtout que ça demeure loin de leurs préoccupations et interventions.

Question4 - Relais-femmes voulant aller plus loin sur l'importance que les groupes peuvent accorder à ce dossier posait la question suivante: est-ce que la micro-informatique touche vos membres? Comme plusieurs groupes travaillent avec une clientèle non nécessairement membre, les réponses ont ce "flou". Pourtant, 14/30 répondent "oui" et désirent du support, s'initier à l'informatique ou acquérir de la formation. Certaines disent que si leurs membres ne sont pas confrontées aux nouvelles technologies dans leur milieu de travail, elles sont curieuses d'en savoir plus long sur les impacts à venir. 16/30 répondent "non" à la question, dont une majorité n'ont pas vraiment exploré la question avec leurs membres. Pour les autres, le lien entre nouvelles technologies et leurs membres est difficile à faire, surtout qu'elles n'ont pas exprimé de besoins ou d'attentes à ce sujet.

 Question5 - Concernant l'influence que les groupes de femmes peuvent apporter au développement technologique, tous les groupes, exceptés deux, répondent positivement. Et comment? Pour 24/30, en incitant les filles et les femmes à intégrer le domaine informatique; pour 21/30, en faisant valoir les intérêts propres aux femmes; pour 19/30, en faisant des pressions pour de meilleures législations; et enfin pour 13/30, en regroupant les travailleuses sur leurs lieux de travail. (Il est à noter ici que l'on pouvait donner plus d'une réponse).

Question 6 - Les groupes de femmes considèrent 1'ordinateur comme un outil utile (22/30), indispensable (7/30) et inutile (1/30).

Question7 - Seulement 7/30 des groupes possèdent un système informatique et il y a différents systèmes: IBM PC XT, Coco de Radio Shack, Maclntoch. Certains n'ont pas spécifié le genre d'équipement dont elles disposaient.

Question8 - Quatre (4) groupes sur les sept (7) possédant un ordinateur ont reçu une formation. En fait, c'est plutôt quelques heures d'initiation à la machine ("training") par le vendeur. Aussi, si on se dit satisfaite, on désire tout de même poursuivre la formation. Un seul groupe mentionne que les personnes qui utilisent l'ordinateur ont suivi un cours au niveau Bacc. à l'université. Trois (3) groupes n'ont reçu aucune formation.

Question 9 - 13/30 des groupes désirent s'équiper d'un système, dont quatre (4) avant 3 mois, deux (2) d'ici 1 an et cinq (5) qui ne savent pas quand. Huit (8) groupes ne le prévoient pas.

Question10- Parmi les utilisations qu'on en fait ou en ferait (on

pouvait donner plus d'une réponse), c'est la liste des membres qui vient en tête (25/30). Suivi de la production de documents avec traitement de textes (24/30). Vient ensuite, la comptabilité (18/30), l'édition (14/30), la formation (10/30), mais pour ce dernier, on ne spécifie pas si c'est de la formation aux membres ou au grand public. Plusieurs ont ajouté qu'elles voudraient l'utiliser pour des données statistiques, entre autres sur les autres groupes de femmes.

Question11- 25/30 des groupes ne savent pas si leurs membres sont

intéressées aux loisirs informatiques et 4/30 ont répondu "non". Il semblerait que l'expression "loisirs informatiques", peut-être un peu trop générale n'a pas été comprise.

Question12- L'intérêt pour l'établissement d'un réseau télématique en tant qu'appropriation possible des nouvelles technologies est majoritaire (21/30). Pour les 13 groupes, on désire tout de même en faire une évaluation des coûts et des avantages avec d'autres groupes.

Pour neuf (9) groupes, c'est une perspective réjouissante. On y voit ces usages possibles: tenir l'information à jour, échanger des informations avec d'autres groupes (activités, fonctionnement, services offerts), se concerter en vue de stratégies et d'actions communes et rapides. Par contre, 5/30 trouvent que c'est prématuré et 4/30 pensent qu'on ne trouvera pas les fonds nécessaires.

Question13 - Compte tenu de la recherche du Conseil du statut de la. femme (CSF) sur les groupes de femmes qui a identifié le manque de ressources financières comme principale difficulté éprouvée par la majorité des groupes, il était à prévoir que le sondage mettrait au premier plan cette difficulté comme principale raison pour laquelle les groupes n'ont pas de système informatique et ne prévoient pas en avoir. Pourtant non, cette raison arrive en troisième place (4/30). La première raison évoquée pour 6/30 des groupes est que l'on est à l'exploration de ce que l'informatique pourrait apporter au groupe. La deuxième raison pour 5/30 des groupes est que d'autres priorités ou le manque d'intérêt des membres font en sorte que l'on ne prévoit pas s'informatiser.

Question14 - Concernant les actions ou positions que les groupes devraient travailler de concert dans ce dossier, on identifie en premier lieu et pour une bonne majorité (18/30) que des législations soient adoptées pour protéger les travailleuses. Vient ensuite pour 10/30 des groupes, la constitution d'un "pool" d'achat pour obtenir de l'équipement à meilleur prix. Suivent pour le même pourcentage (8/30), rejoindre la population en général pour changer les stéréotypes et travailler à la reconnaissance de la formation offerte par les groupes.

Question15 - Quant aux recherches à faire, 7/30 des groupes ont identifié les impacts, surtout concernant la santé et la sécurité, la "taylorisation" du travail de bureau et la démystification de l'informatique par des expériences avec l'ordinateur. Par contre, 22/30 groupes ne demandent pas de recherche. Pour 19 de ces groupes, on ne possède pas assez le dossier pour faire des suggestions et pour 10 de ces groupes, on n'a pas le temps de lire ce qui se fait déjà.

Question16 - À cette question si on désire que Relais-femmes organise de la formation sur le sujet, il y a une majorité de groupes qui répondent "oui" (21/30). On demande de la formation courte pour les intervenantes (10/30), de l'initiation sur l'utilisation des appareils (9/30), si ce n'est pas la fin de semaine. (Il est à noter ici que l'on pouvait donner plus d'une réponse). Un petit nombre (9/30) dont certaines qui ont répondu "oui" disent qu'elles ont d'autres choses à faire et que c'est trop éloigné de leur champ de compétence ou d'intérêt et qu'on ne connaît pas assez le dossier pour faire des demandes en ce sens.

Question17 - 27/30 des groupes, donc une grande majorité désirent que Relais-femmes organise d'autres activités dans le domaine. Viennent par ordre prioritaire, le bulletin de liaison pour 14/30 des groupes, des ateliers de manipulation et d'initiation (11/30), un soutien à des campagnes de sensibilisation et d'information dans les groupes et le grand public (11/30), des conférences (8/30) et des kiosques dans les salons et expositions et ce pour un petit nombre.

Question18 - Tous les groupes, excepté un, ont aimé ce sondage et majoritairement (26/30) pour cette raison: si ça peut faire avancer les choses.

Résumé

L'informatique:  une question de politique

Dans l'ensemble, si une bonne proportion de groupes de femmes sont d'accord avec les positions élaborées dans le document joint au sondage, une majorité n'ont pas encore pris position, parce qu'on ne s'est pas penché sur ce dossier des femmes et de l'informatique. La principale raison évoquée est la préoccupation sur des sujets "chauds" autres et qui sont plus prioritaires, comme par exemple la santé. Aussi laisse-t-on à d'autres groupes l'urgence d'agir sur-ce dossier.

Si plusieurs groupes travaillent déjà activement sur ce dossier, une majorité des groupes, tout en spécifiant que c'est un dossier important en soi, n'ont ni le temps, ni les ressources pour s'en occuper pour le moment. Surtout, dit-on, que ce dossier demeure loin de leurs préoccupations prioritaires et immédiates. De plus, pour la moitié des groupes environ, la micro-informatique ne touche pas leurs membres ou leurs clientes. Pour les autres, on exprime le besoin de support, surtout s'initier à la micro-informatique et acquérir de la formation technique.

Tous les groupes (exceptés deux ) pensent que les groupes de femmes peuvent influencer le développement technologique, selon ces priorités; en incitant les filles et les femmes à intégrer le domaine de la science et de la technologie, en faisant valoir les intérêts propres des femmes, en faisant des pressions pour de meilleures législations et en regroupant les travailleuses sur leur lieu de travail.

Les ordinateurs dans vos murs.

Une grande majorité des groupes considèrent l'ordinateur comme un outil, utile. Pourtant, 7/30 groupes ont un système informatique dans leurs murs et 4/7 de ces groupes ont reçu une formation que l'on devrait plutôt appeler une initiation à l'utilisation des appareils. Aussi, si on se dit satisfaite, on désire poursuivre la formation.

Une majorité des groupes qui n'ont pas de système (13/30) prévoient s'équiper, mais plusieurs ne peuvent dire quand. Pourtant, une certaine proportion des groupes (8/30) ne prévoient pas s'équiper. Les raisons évoquées par ordre d'importance sont les suivantes: on ne sait pas ce que l'informatique pourrait apporter aux groupes, il y a un manque d'intérêt ou d'autres préoccupations plus prioritaires, ainsi qu'un manque de ressources financières.

Tous les groupes même ceux qui n'ont pas de système informatique et ne prévoient pas s'en procurer, ont tout de même spécifier quelles utilisations en seraient faites. Par ordre d'importance, on retrouve la liste des membres (mise à jour, liste d'envois, etc.), la production de documents avec un traitement de textes, l'édition (par exemple un bulletin de liaison), la formation des membres et on ajoute, les données statistiques. La très grande majorité des groupes disent qu'ils ne savent pas si leurs membres sont intéressées aux loisirs informatiques. Il semblerait que cette question trop générale n'a pas été comprise. On aurait dû peut-être donner des exemples de ce qu'on entendait par "loisirs informatiques".

Concernant l'établissement d'un réseau télématique, une bonne majorité se dit intéressée, mais on aimerait évaluer avant tout, les coûts et les avantages avec d'autres groupes. Certains groupes par contre, répondent "non" parce que c'est prématuré d'y penser ou qu'on croit ne pas trouver les fonds pour cela.

Agir pour l’avenir

Les actions et positions sur lesquelles les groupes devraient travailler de concert dans ce dossier sont les suivantes par ordre prioritaire: élaborer des positions communes pour que des législations soient adoptées pour protéger les travailleuses, se regrouper pour constituer un "pool" d'achat d'appareils à meilleur prix, rejoindre la population en général et changer les stéréotypes et enfin, faire reconnaître la formation offerte dans les groupes.

Concernant des recherches à. faire présentement et qui seraient utiles, plus de la moitié des groupes disent ne pas posséder assez bien le dossier pour faire des suggestions ou n'ont pas le temps de lire ce qui se fait déjà. Les groupes qui en demandent, les désirent surtout concernant la santé et la sécurité au travail.

Les souhaits exprimés sur la formation que Relais-femmes pourrait donner pour une majorité des groupes portent sur les enjeux , de la formation courte pour les intervenantes, de l'initiation et de la formation sur l'utilisation des appareils, si ce n'est pas la fin de semaine. Les autres groupes disent que c'est trop éloigné de leur champ de compétence ou d'intérêt et qu'elles ont déjà trop à faire et qu'en fait, elles ne peuvent se prononcer.

Quant aux autres activités que Relais-femmes pourrait organiser, viennent par priorités, un bulletin de liaison, des ateliers de manipulation et d'initiation, un soutien à des campagnes de sensibilisation et d'information dans les groupes et le grand public et des conférences.

Pour terminer, tous les groupes disent avoir aimé ce genre de sondage, surtout si "ça peut faire avancer les choses".

Recoupementsdesgroupes.

Il nous a semblé intéressant de faire des recoupements pour obtenir d'autres facette de ce portrait. Aussi en avons-nous fait deux. Notre premier recoupement est celui des membres de Relais-femmes ainsi que les groupes des femmes faisant partie du "groupe des 13". Notre deuxième recoupement a trait au genre d'activités et d'interventions des groupes.

Membres de Relais-femmes et "Groupedes13."

Ce premier recoupement comprend 24 groupes de femmes à qui le sondage fut envoyé. La moitié de ces groupes, soit 12/24, ont répondu au questionnaire. Trois de ces groupes (FFQ, CIAFT et COFFRE) tiennent les mêmes positions que le document joint au sondage. Il faut dire que la FFQ et le CIAFT sont justement les principaux instigateurs de ces prises de positions dans le document. Ces mêmes trois groupes disent l'urgence d'agir et travaillent activement déjà sur ce dossier. Encore une fois, de ces trois groupes, deux (CIAFT et COFFRE) ont comme actions et interventions importantes, le travail et l'intégration des femmes à l'emploi.

2/12 seulement ont un ordinateur dans leur groupe mais 7/12 prévoient s'informatiser à plus ou moins long terme. Par contre, 3 groupes ne prévoient pas s'informatiser par manque de ressources financières dit-on.

L'intérêt pour un réseau télématique: 8/12 sont intéressées, pour elles c'est une perspective réjouissante, mais on aimerait évaluer les coûts et les avantages avec d'autres groupes. 4/12 des groupes ne sont pas intéressées, car selon elles, on ne trouvera jamais les fonds nécessaires et c'est aussi trop prématuré d'y penser.

Selon ces 12 groupes on devrait travailler sur ces actions ou positions par ordre prioritaire: élaborer des positions communes pour l'adoption de législations pour la protection des travailleuses; se regrouper en "pool" d'achat pour l'obtention d'équipements à meilleur prix. Par contre, la grande majorité (10/12) disent qu'elles ne possèdent pas assez le dossier pour faire des suggestions de recherche. On demande de la formation courte sur les enjeux.

Regroupements thématiques

Ce recoupement comprend un regroupement des groupes de femmes selon leurs activités et champs d'intérêt. Pour ce faire, nous avons pris exemple des regroupements faits dans le Répertoire 1985-86 du Conseil du statut de la femme (CSF) sur les groupes de femmes. Nous avons sélectionné les trois principaux regroupements qui étaient plus nombreux à avoir répondu au sondage. Aussi, les regroupements que nous avons analysé sont les suivants: neuf (9) groupes de santé, sept (7) groupes de travail et cinq (5) groupes d'action sociale (la plupart des groupes provinciaux).

Les neuf (9) groupes de santé

Leurs positions par rapport à la micro-informatique est celui-ci: ce dossier est loin de leurs priorités. Ces groupes sont déjà débordés par leur dossier sur la santé. Aussi, la micro-informatique est un sujet non abordé avec leurs membres. Elles n'ont donc pas pris position sur ce dossier. Elles disent laisser l'urgence d'agir à d'autres groupes. Surtout que la micro-informatique ne touche pas leurs membres, que celles-ci ne sont pas confrontées aux problèmes technologiques dans leur milieu de travail.

Ces groupes pensent tout de même que les groupes de femmes peuvent influencer le développement technologique.

On trouve que l'ordinateur est utile, mais deux groupes seulement ont un système informatique dans leurs murs, dont un appartient à une membre et non au groupe. Pourtant, 4/9 des groupes prévoient s'équiper mais ne savent pas quand. Les groupes qui ne prévoient pas le faire donnent comme raisons, le manque de ressources financières et surtout le besoin d'explorer ce que l'informatique pourrait apporter au groupe.

Concernant l'établissement d'un réseau télématique, cela représente une perspective réjouissante mais on se questionne sur les fonds à trouver et on pense aussi que c'est prématuré d'y penser. Parmi les actions sur lesquelles les groupes devraient travailler de concert, on privilégie l'élaboration de positions communes pour que des législations soient adoptées pour protéger les travailleuses. On désire aussi se regrouper pour constituer un "pool" d'achat d'équipements, ainsi que la reconnaissance de la formation donnée dans les groupes.

Quant aux recherches à faire, la plupart disent ne pas posséder assez le dossier pour faire des suggestions, surtout qu'elles n'ont pas le temps de lire ce qui s'est déjà fait. Les quelques groupes qui ont exprimé le désir de recherche, les demandent en santé bien sûr. Que Relais-femmes organise de la formation? Trois (3) groupes n'ont pas répondu ou disent avoir déjà trop de choses à faire et que c'est loin de leurs préoccupations. Les groupes qui en demandent privilégient les enjeux, l'initiation à l'utilisation des appareils et de la formation pour les intervenantes.

En somme, ces groupes semblent très éloignés du dossier de la micro-informatique, principalement parce que leurs priorités sont concentrées sur le dossier de la santé.

Lessept(7) groupes de travail

Ces groupes sont directement impliqués par la micro-informatique qui touche les travailleuses de bureau tout particulièrement. Maintenant regardons de plus près ce que nous révèle le sondage.

Tout d'abord, leurs positions concordent avec celles élaborées dans le document joint au sondage, excepté pour deux (2) groupes qui expriment ne pas s'être penchées sur ce dossier par manque de temps. Celles-ci préfèrent donc laisser l'urgence d'agir à d'autres groupes. Les cinq (5) groupes pour qui ce dossier est prioritaire y travaillent activement, car disent-elles, c'est un dossier important pour l'avenir des femmes. On y oriente des femmes dans le domaine technologique, on s'intéresse à l'éducation des filles et à la formation des femmes dans ce domaine et on s'occupe aussi de la protection des droits des travailleuses.

Tous les sept (7) groupes disent que la micro-informatique touche leurs membres ou clientes et que celles-ci ont besoin d'un support pour la. formation et de l'information légales pour la protection des emplois. Aussi, tous ces groupes croient que les groupes de femmes peuvent influencer le développement technologique en faisant des pressions pour de meilleures législations, en faisant valoir les intérêts des groupes de femmes et en incitant les filles et les femmes à intégrer ce domaine.

Trois (3) de ces groupes possèdent un système informatique entre leurs murs, dont deux ont reçu une formation, soit par le vendeur, soit un cours universitaire. Quant aux autres, on prévoit s'informatiser d'ici un mois ou on ne sait pas quand. Un seul groupe ne le prévoit pas pour des raisons financières. On utilise ou on prévoit utiliser l'ordinateur principalement pour la liste des membres, la comptabilité, la production de documents avec le traitement de textes, l'édition et les données statistiques.

Concernant l'établissement d'un réseau télématique, excepté un groupe qui n'est pas intéressé, parce qu'on ne s'est pas penché sur la question, les autres trouvent que l'idée a du sens mais désirent avant tout évaluer les coûts et les avantages avec d'autres groupes .

Quant aux actions a entreprendre, on privilégie l'élaboration de positions communes pour que des législations soient adoptées pour protéger les travailleuses, ainsi que rejoindre la population en général et changer les stéréotypes. Par contre, une majorité ne suggère aucune recherche parce que dit-on, on ne possède pas assez le dossier. Certains groupes se sont abstenus de répondre. Concernant la formation que Relais-femmes pourrait organiser, tout d'abord, on est d'accord et on demande de la formation sur les enjeux, si ce n'est pas la fin de semaine et, si c'est de la formation courte pour les intervenantes.

En somme, ces groupes sont directement impliqués dans ce dossier et y travaillent déjà activement. Il est pourtant surprenant que pour deux de ces groupes ce dossier ne soit pas prioritaire. Il est aussi surprenant qu'aucune recherche ne soit demandée parce que dit-on on ne possède pas assez le dossier pour faire des suggestions.

Lescinq (5) groupes d'action sociale

Seulement deux (2) de ces groupes ont les mêmes positions que le document joint au sondage. Les autres groupes ne se sont pas penchés sur ce dossier parce qu'il n'est pas prioritaire et disent-ils donc ne pas pouvoir prendre position.

Deux (2) groupes travaillent activement sur ce dossier quand cela devient nécessaire, les autres laissent l'urgence d'agir aux autres groupes car elles n'ont ni le temps, ni les ressources pour ce faire.

Pour encore deux groupes, la micro-informatique touche leurs membres et celles-ci ont besoin de support, surtout pour s'initier à l'ordinateur et acquérir de la formation technique. Les autres groupes n'ont pas exploré la question et font difficilement le lien entre le vécu de la clientèle et la micro-informatique.

Pour ces groupes, l'influence des groupes de femmes sur le développement technologique doit porter en faisant des pressions pour de meilleures législations, en faisant valoir les intérêts propres des femmes et en incitant les filles et les femmes à intégrer le domaine. Trois (3) groupes ont un système informatique entre leurs murs, mais un seul a reçu une formation par le vendeur. Un groupe désire s'équiper dans un an, un autre ne sait pas quand et le dernier ne prévoit pas le faire en raison des coûts élevés. Les utilisations que l'on fait ou prévoit faire concerne la liste des membres, la comptabilité, la production de document par traitement de textes, l'édition et la formation des membres.

Concernant l'établissement d'un réseau télématique, la moitié des groupes sont intéressés mais désirent évaluer les coûts et les avantages avec d'autres groupes. L'autre moitié disent ne pas être intéressés parce que c'est trop prématuré d'y penser.

Quant aux actions que les groupes devraient entreprendre de concert, on désire rejoindre la population en général et changez-les stéréotypes, élaborer des positions communes pour que des législations soient adoptées pour protéger les travailleuses, ainsi que travailler à la reconnaissance de la formation offerte dans les groupes. Pour ce qui est de la recherche, une majorité des groupes expriment qu'elles ne possèdent pas assez le dossier pour faire des suggestions, surtout qu'on n'a pas le temps de lire ce qui se fait déjà. Que Relais-femmes organise de la formation? Toutes sont d'accord, excepté un groupe. ON demande que la formation soit courte, pour les intervenantes et si ce n'est pas la fin de semaine.

En somme, pour ces groupes, il semble y avoir une certaine ambivalence. Une moitié des groupes ont ce dossier comme préoccupation prioritaire mais non les autres. Par contre, la majorité désirent de la recherche et de la formation à ce sujet; ce qui signifie tout de même un certain intérêt.

 Ces recoupements nous signifient que pour les groupes de femmes qui se disent éloignées du dossier, ayant d'autres préoccupations, comme pour les groupes de santé, ce dossier n'est aucunement prioritaire. Par contre, plus les groupes de femmes sont touchées par la micro-informatique dans leur champ d'action et d'intervention, comme les groupes de travail, plus elles travaillent activement sur ce dossier.

Conclusion:  pistes d'actions à mener par Relais-femmes

Il se dégage de notre analyse de la compilation du sondage que même si pour une majorité de groupes de femmes, le dossier de la micro-informatique n'est pas prioritaire, qu'un certain besoin de-recherches, d'actions et de formation se fait, sentir. En effet, qu'une majorité ne suggère pas de recherches par manque de compréhension ou de connaissance du dossier, est un indice révélateur. Un autre exemple révélateur que celui des groupes de santé qui disent que le dossier est loin de leurs préoccupations. Pourtant nombreuses études démontrent que le travail avec l'ordinateur et les écrans cathodiques ont des effets néfastes pour la santé des travailleuses, si l'organisation du travail n'est pas adaptée à cette nouvelle forme de travail. Peut-être que ces groupes de santé manquent d'informations à ce sujet.

D'ailleurs, certains groupes en ont demandée (de la recherche) et les désirent sur les impacts, surtout la santé et la sécurité au travail justement. De plus, une grande majorité désirent de la formation, surtout sur les enjeux, et de l'initiation aux appareils (courte et pas la fin de semaine). Et parmi les activités dans le domaine, on privilégie le bulletin de liaison, des ateliers d'initiation aux appareils, des campagnes de sensibilisation et d'information .

Maintenant regardons de plus près un volet important du sondage, soit l'établissement d'un réseau télématique. Il y a 21/30 groupes de femmes intéressées, même si on désire évaluer au préalable les coûts et les avantages, ce qui apparaît tout à fait justifié. De plus, sept (7) groupes de femmes sont déjà informatisés et treize (13) autres désirent le faire éventuellement, ce qui représente encore une majorité. Toujours plus positivement, la mise sur pied d'un "pool" d'achat d'équipements arrive en deuxième place dans les actions à entreprendre, après la demande d'adoption de législations pour la protection des travailleuses. Donc l'intérêt pour l'établissement d'un réseau, télématique existe bel et bien dans les groupes de femmes.

À la lumière de ces renseignements recueillis auprès des groupes de femmes, nous pouvons maintenant nous pencher sur les pistes d'actions que Relais-femmes pourrait entreprendre dans l'intérêt des groupes de femmes pour ce dossier de la micro-informatique.

La démarche de Relais-femmes peut se concevoir selon ces trois pistes d'action; penser, faire, réfléchir.

Penser: amener les femmes à avoir un point de vue critique sur le développement technologique, donc leur communiquer de l'information sur les impacts et les enjeux de la micro-informatique pour les femmes. Cette activité pourrait prendre la forme d'un bulletin de liaison. Il faut cependant se rappeler que les groupes ont exprimé un manque de temps pour lire ce qui se fait déjà. Aussi en tenant compte de cela, nous pouvons imaginer par exemple, un bulletin de liaison qui soit court, très visuel (qui accroche l’œil) et qui donne de l'information rapide mais importante. Ces informations pourraient toucher les impacts, les enjeux, des législations à demander, etc.

Faire: inviter les femmes à la manipulation des appareils, à. travailler avec l'ordinateur, ce qui signifie leur donner de la formation technique, soit une initiation à l'informatique pour commencer. Des ateliers d'initiation et de manipulation pourraient être donner en petits groupes de femmes. Ces ateliers devraient avoir lieu durant la semaine et non les fins de semaine, comme il nous a été exprimé dans le sondage. De plus, les talents de communicatrice d'une ou des animatrices seraient un atout des plus important pour intéresser les groupes de femmes à participer à ces ateliers.

Réfléchir: se questionner tous les groupes de femmes ensemble sur la possibilité de s'approprier cette technologie selon nos besoins propres, c'est-à-dire acquérir des appareils et former un réseau télématique. Mais avant de réfléchir à cette possibilité, il semble essentiel que des recherches soient menées sur des expériences d'appropriation sociale ou communautaire, que se soit au Canada, en Europe, ou aux États-Unis. Ces comptes-rendus d'expériences pourraient être communiqués aux groupes de femmes, soit par le bulletin de liaison, soit par des journées-réflexions. Ces comptes-rendus concrets d'expériences seraient une base réelle sur laquelle s'appuyer pour mettre de l'avant un projet de réseau télématique qui nous soit propre.

Ce dossier de la micro-informatique est trop important pour les femmes pour que celles-ci soient plus longtemps tenues à l'écart de sa priorité.

Le manque d'intérêt exprimé dans le sondage a un lien direct avec un manque d'information. Aussi que Relais-femmes prenne des initiatives que se soit en recherches, action, formation, ne peut être que bénéfique et pour les femmes et pour le dossier très d'actualité.