DOCUMENT SYNTHESE

sondage:  les femmes de l'afeas,

LEURS CARACTERISTIQUES ET LEURS OPINIONS

LISE HOULE

AGENT D'INFORMATION

MAI 1981


ORGANIGRAMME DE  L'AFEAS

TABLE DES MATIERES

  • INTRODUCTION 
  • DEROULEMENT DE  L'ENQUETE

  • I    QUI   SONT LES FEMMES  DE  L'AFEAS

  • 1. l'âge des répondantes
  • 2. l'état civil  des  répondantes
  • 3. niveau de scolarité
  • 4. occupation
  • 5. revenu familial
  • 6. le lieu de résidence
  • 7. participation à l'Aféas
  • 8. participation sociale
  • 9. les femmes de l'Aféas sont-elles féministes?

  • II L'ENGAGEMENT DANS L'AFEAS

  • 1. la signification personnelle de l'engagement dans 1'Aféas
  • 2. les motivations à l'adhésion à l'Aféas
  • 3. degré de participation aux réunions mensuelles
  • 4. les sujets d'étude souhaités aux réunions mensuelles

    INTRODUCTION

    L'Association féminine d'éducation et d'action sociale a été fondée en 1966 par la fusion de deux groupements, l'un en provenance de milieu ru* rai, l'UCFR (Union catholique des femmes rurales) et l'autre de milieu urbain, les CED (Cercle d'économie domestique). L'Association s'est don­né' comme buts: l'éducation de ses membres, afin qu'elles puissent faire face aux exigences de la famille et de la société, la promotion de la femme et l'amélioration de la société. Elle devait poursuivre ces buts selon l'esprit de la doctrine sociale de l'Eglise et se présenter dans la société comme corps intermédiaire, entre l'Etat et l'individu.

    Depuis quinze ans, l'Aféas tente par ses recherches, études et moyens d'action de répondre aux besoins de ses membres et de la société. Mais depuis 1966 la société et les femmes ont évolué, de sorte que l'Aféas doit maintenant s'ajuster aux réalités des années 1980. Devant cet état de fait, les déléguées lors de l'Assemblée générale annuelle de l'Aféas du mois d'août 1979, ont décidé de tenir un congrès d'orienta­tion en août 1981.

    Mais avant de s'acheminer vers ce congrès d'orientation, il devenait pertinent de connaître les attentes et les centres d'intérêt des 35,000 membres. L'Aféas a donc entrepris, avec une personne ressour­ce de l'Université de Montréal, une vaste enquête auprès de ses mem­bres.

    Les données de cette enquête ont permis de tracer le profil du membre Aféas et de mesurer plus exactement la perception qu'elles ont de leur association. C'est le résultat de ces données que vous trouverez dans le présent document.


    DEROULEMENT DE L'ENQUETE

    L'enquête s'est déroulée en six phases: pré-sondage, élaboration du questionnaire, échantillonnage, envois postaux et rappels, compila­tion et analyse des données.

    A l'automne 1979, un pré-sondage comprenant des questions ouvertes a été envoyé à 260 membres, 114 y ont répondu. A partir des résultats de ce pré-sondage, un questionnaire a été construit.

    Après la révision du questionnaire et un pré-test auprès d'un certain nombre de membres pour s'assurer de sa facilité de compréhension, on a procédé au choix du modèle d'échantillonnage. La taille de l'échantil­lonnage a été fixée à 1,398 afin de s'assurer un nombre suffisant de ré­ponses pour procéder à l'analyse. Le procédé choisi s'appelle échantil­lonnage au hasard stratifié. Une représentation proportionnelle de cha­cune des régions a été conservée dans l'échantillonnage total.

    Le questionnaire a été expédié par la poste et un premier rappel par la poste a été effectué une dizaine de jours après le premier envoi. Un deuxième rappel a été fait par téléphone, mais cette fois-ci dans cha­cune des régions par des membres de l'Aféas. Ces envois et rappels ont été effectués en avril et mai 1980.

    Sur les  1,398 questionnaires envoyés,  932 ont été retournés,  soit exacte­ment  les deux tiers.    Par  la suite,   les questionnaires ont été codifiés. La compilation a été faite sur ordinateur.     Les  réponses ont été pondérées afin d'assurer  la représentativité des  résultats par région.    Une première analyse a été  réalisée de septembre à  la mi-novembre.

    Ce sont les membres du comité provincial des commissions rurales et ur­baines, dont la responsable est Madame Ginette Voyer-Gagnon, aidées de Madame Rïta Therrien, responsable de la recherche à la Faculté de l'édu­cation permanente de l'Université de Montréal, qui ont réalisé l'enquête.

    Le secrétariat général, et les membres de l'Aféas ont aussi mis la main à fa pâte pour l'envoi du questionnaire, le rappel, la sélection et la codification.


    I   QUI SONT LES FEMMES  DE  L'AFEAS?

    1. l'âge des répondantes

    La grande majorité (74.6%) des répondantes ont entre 31 et 60 ans. S? nous divisons les âges compris entre 31 et 60 ans en tranches de 5 ans, nous constatons qu'il y a toujours entre 10 et 15% des répondantes dans ces tranches d'âge de cinq ans.  Il y a à peu près autant de répondantes de 30 ans ou moins (11.9%) qu'il y en a de 6l ans et plus (13.5%).

    SI on compare ces résultats à l'ensemble des femmes adultes   du Québec,

    l'Aféas comprend moins de femmes de moins de 35 ans et plus   de femmes

    entre 35 et 55 ans. Par contre, sa proportion de femmes de plus de 55

    ans est assez voisine de celle de la population féminine du   Québec.(1)

    2. l'état civil  des  répondantes

    La très grande majorité (86.4%) des répondantes sont mariées. Les veuves viennent en second lieu (7.6%), suivies des célibataires (4.2%) et des femmes divorcées (1.0%) ou séparées (0.9%).

    Si nous comparons ces données à celles portant sur la population fémini­ne du Québec il y a proportionnellement beaucoup plus de femmes mariées à l'Aféas (86.4%) que parmi la population féminine du Québec de 15 ans ou plus (60.9%). Cette différence s'explique par la composition des âges des deux populations. La proportion de veuves ou divorcées est assez semblable dans les deux populations (8.6% et 10.6%). La très grande majorité des répondantes de l'Aféas ont un ou plusieurs enfants.

    3. niveau de scolarité

    31.0% des répondantes ont complété de une à sept années d'études; 54.2% ont atteint le niveau secondaire de la huitième a la douzième année,

    (1) source: Statistiques Canada, Recensement du Canada de 1976, Activité selon l'état matrimonial, l'âge et le sexe, cat, 94-805, tableau 12..


    14.9% ont complété treize années ou plus,

    Nous ne pouvons pas en conclure que les membres de 1'Aféas ont un niveau de scolarité moins élevé que l'ensemble des femmes du Québec parce que cette population compte beaucoup moins de femmes de moins de 35 ans que la population féminine totale; les générations québé­coises les plus récentes étant plus scolarisées que celles des qrou-pes d'âges les plus avancés.

    4. occupation

    La majorité (58.6%) des répondantes travaillent exclusivement au foyer et 41.4% travaillent à l'extérieur du foyer. De ces 41.4% des répon­dantes, 15.0% s'occupent d'une entreprise familiale, 15.7% travaillent à temps partiel, 9.5% fréquentent le marché du travail à plein temps et 1.2% cumulent un emploi rémunéré et un travail à l'entreprise fa-miliale.

    5. revenu familial

    Près du tiers (31.4%) disposent de moins de $10,000. par année. Cette proportion peut paraître très élevée mais, comme 49% habitent en mi-lieu rural, une partie indéterminée sont des revenus agricoles: ces derniers sont difficiles à chiffrer de façon comparable aux revenus provenant d'emploi et le revenu nécessaire pour assurer la subsistance en milieu rural n'est pas le même qu'en milieu urbain.

    Un bon nombre (39.2%) disposent d'un revenu situé entre $10,000 et $19,999, 22.1% ont des revenus entre $20,000 et $29,999. Très peu (7.3%) ont l'avantage de disposer de $30,000 et plus.


    6. lieu de résidence

    6.1La région de la résidence

    L'Aféas compte des membres dans toutes les régions du Québec, mais sa dispersion géographique n'est pas la même que la population du Québec.

    Quatre régions comptent un peu plus de la moitié (58.5$) des membres de l'Aféas: la Mauricie (18.1%), la région du Saguenay Lac-St-Jean-Chi-bougamau-Chapais (16.2%), la région de Nicolet (12.6%) et celle de St-Hyacinthe (11.6%). Près du quart (26.1%) se retrouvent dans trois au­tres régions; Rimouski (9.8%) Sherbrooke (8.2%) et Joliette (8.1%) Enfin, sept réglons se partagent les 15.4% qui restent: St-Jean (5.2%), Québec (3.6%), Mont-Laurier (2.8%), Montréal St-Jérôme-Outaouais (1.4%), Abitibi-Témiscamingue (1.3%), Côte-Nord (1.0%) et Caniapiscau (0.1%).

    6.2Le type de milieu de résidence

    Un peu moins de la moitié (49.1%) des répondantes caractérisent leur milieu de vie comme milieu rural. Près du tiers (31.0%) considèrent qu'elles vivent en milieu urbain alors que près du cinquième (19.9%) affirment vivre dans un milieu semi-urbain. Les trois quarts des membres vivant dans des localités de 16,987 habitants ou moins.

    7. participation à l'Aféas

    Deux aspects de la participation des membres sont particulièrement im­portants pour la survie d'un mouvement: sa capacité de garder ses mem­bres tout en recrutant de nouveaux et le taux de participation des membres à des postes de responsabilité,

    Un peu plus du tiers (35.9%) sont à l'Aféas depuis trois ans ou moins, la moitié, depuis 5.2 années ou moins. Parmi l'autre moitié, 21.5% sont à l'Aféas depuis 14 ans et plus.  L'Aféas sait donc à la fois garder ses anciens membres et en recruter de nouveaux.

    Près des trois-quarts (72.2%) des répondantes ne détenaient aucun poste de responsabilité au moment du sondage. Ce qui ne veut pas dire qu'elles n'ont jamais assumé de responsabilité dans le mouvement, la question par­tant sur la responsabilité actuelle à l'Aféas, Les pourcentages reflè­tent aussi la rareté de ces postes.

    8. participation sociale

    Un peu plus de la moitié (52.7%) des répondantes de l'Aféas font partie d'un autre mouvement ou groupe à titre de bénévoles. Celles-ci sont Impliquées dans des groupes centrés sur la paroisse, l'éducation, la culture, la charité, la santé, etc... c'est-à-dire, à caractère social mais apolitique, ce qui est typique de la participation sociale féminine,

    9. les femmes de l'Aféas sont-elles féministes?

    Plus de 70% des répondantes de l'Aféas s'affirment très ou assez soli­daires des autres femmes et peuvent ainsi être considérées comme fémi­nistes. Elles ne sont cependant pas radicales puisque 61.8% souhaitent des changements mineurs dans le genre de vie des femmes québécoises,


    II L'ENGAGEMENT DANS L'AFÉAS

    Une première série de questions vise à cerner la vision personnelle de l'Aféas de chacune de ses membres. Cette vision comporte plusieurs dimensions. La première évoque la signification personnelle de l'en­gagement dans l'Aféas. La seconde sonde les motivations à l'adhésion au mouvement, en comparant celles qui sont à l'origine du choix de l'Aféas à celles qui incitent à y demeurer. Enfin, nous verrons le degré de participation aux réunions mensuelles ainsi que les sujets d'échange à ces réunions.

    1. la signification personnelle de l'engagement dans l'Aféas

    Treize propositions définissant la signification personnelle de l'Aféas ont été soumises à l'approbation des répondantes. Elles devaient In­diquer, sur une échelle de cinq points, leur degré d'accord avec cha­cune des propositions. Ces dernières couvrent la définition des buts de l'Aféas (éducation et action sociale), de ses champs d'intérêt (con­dition féminine, amélioration de la société, religion, arts ménagers) et de son impact possible sur la vie de ses membres (formation, épanouis­sement personnel, échange entre femmes, etc...)

    Deux propositions viennent en tête de liste et sont toutes deux relati­ves à la question féminine: "pour moi, l'Aféas est un lieu d'échange en­tre femmes" (plutôt et totalement d'accord: 89.0%) et "Pour moi l'Aféas est un groupe voué à l'amélioration de la condition féminine (plutôt et totalement d'accord: 87.6%).

    2. les motivations de l'adhésion à l'Aféas

    Nous avons suggéré huit raisons possibles et les répondantes devaient dire, sur une échelle de cinq points, leur degré d'accord avec chacune des raisons évoquées.

    Deux raisons  ressortent clairement de  l'ensemble. La proposition "J'ai  adhéré à  l'Aféas parce qu'elle s'intéresse aux questions con­cernant  la femme" vient en premier  lieu  (86.1$ sont  totalement ou plutôt d'accord avec elle).    La proposition "J'ai adhéré à  l'Aféas pour les arts ménagers" vient en second  (72.93; sont plutôt et tota­lement d'accord avec cette proposition).

    3. degré de participation aux réunions mensuelles

    Nous avons demandé à combien de réunions mensuelles chacune avait assisté depuis un an, soit durant la période du 1er avril 1979 au 31 mars 1980. La moyenne d'assistance aux réunions mensuelles de l'Aféas est de 7.1 réunions par année sur un total possible de 10. Ces résultats indiquent, mieux qu'une adhésion verbale, à quel de­gré la plupart des répondantes de l'Aféas sont des participantes réelles à leur mouvement.

    4. les degrés d'étude souhaités aux réunions mensuelles

    Nous avons suggéré les thèmes suivants: le sujet d'étude mensuel, l'actualité, la cuisine, l'éducation des enfants, le suivi d'une pression de groupe local, le mode et mes préoccupations personnel­les. Afin de les aider à se situer, l'échelle des réponses, toujours sur cinq points, concernait la fréquence à laquelle elles souhaitent échanger sur chaque sujet lors des réunions mensuelles.

    Deux sujets seulement intéressent les membres de façon soutenue: te sujet d'étude mensuel (72.6% souvent ou le plus souvent) et l'actua­lité (65.8% souvent ou le plus souvent). Dans tous les autres cas sauf un, la catégorie de réponse la plus souvent choisie est "de temps en temps". Un seul sujet, "mes préoccupations personnelles" semble écarté par la majorité: 59.3% des répondantes souhaitent en effet qu'il ne soit jamais abordé ou, à tout le moins, rarement.