4. les sujets d'étude souhaités aux réunions
mensuelles
L'Association féminine d'éducation et d'action
sociale a été fondée en 1966 par la fusion de deux
groupements, l'un en provenance de milieu ru* rai, l'UCFR (Union
catholique des femmes rurales) et l'autre de milieu urbain, les
CED (Cercle d'économie domestique). L'Association s'est
donné' comme buts: l'éducation de ses membres,
afin qu'elles puissent faire face aux exigences de la famille et
de la société, la promotion de la femme et
l'amélioration de la société. Elle devait
poursuivre ces buts selon l'esprit de la doctrine sociale de
l'Eglise et se présenter dans la société comme
corps intermédiaire, entre l'Etat et l'individu.
Depuis quinze ans, l'Aféas tente par ses recherches,
études et moyens d'action de répondre aux besoins de
ses membres et de la société. Mais depuis 1966 la
société et les femmes ont évolué, de sorte
que l'Aféas doit maintenant s'ajuster aux réalités
des années 1980. Devant cet état de fait, les
déléguées lors de l'Assemblée
générale annuelle de l'Aféas du mois d'août
1979, ont décidé de tenir un congrès
d'orientation en août 1981.
Mais avant de s'acheminer vers ce congrès d'orientation,
il devenait pertinent de connaître les attentes et les
centres d'intérêt des 35,000 membres. L'Aféas a
donc entrepris, avec une personne ressource de
l'Université de Montréal, une vaste enquête
auprès de ses membres.
Les données de cette enquête ont permis de tracer le
profil du membre Aféas et de mesurer plus exactement la
perception qu'elles ont de leur association. C'est le
résultat de ces données que vous trouverez dans le
présent document.
L'enquête s'est déroulée en six phases:
pré-sondage, élaboration du questionnaire,
échantillonnage, envois postaux et rappels,
compilation et analyse des données.
A l'automne 1979, un pré-sondage comprenant des questions
ouvertes a été envoyé à 260 membres, 114 y
ont répondu. A partir des résultats de ce
pré-sondage, un questionnaire a été construit.
Après la révision du questionnaire et un
pré-test auprès d'un certain nombre de membres pour
s'assurer de sa facilité de compréhension, on a
procédé au choix du modèle d'échantillonnage.
La taille de l'échantillonnage a été
fixée à 1,398 afin de s'assurer un nombre suffisant de
réponses pour procéder à l'analyse. Le
procédé choisi s'appelle échantillonnage au
hasard stratifié. Une représentation proportionnelle de
chacune des régions a été conservée
dans l'échantillonnage total.
Le questionnaire a été expédié par la
poste et un premier rappel par la poste a été
effectué une dizaine de jours après le premier envoi.
Un deuxième rappel a été fait par
téléphone, mais cette fois-ci dans chacune des
régions par des membres de l'Aféas. Ces envois et
rappels ont été effectués en avril et mai
1980.
Sur les 1,398 questionnaires envoyés, 932 ont
été retournés, soit exactement les deux
tiers. Par la suite, les questionnaires ont été
codifiés. La compilation a été faite sur
ordinateur. Les réponses ont été
pondérées afin d'assurer la représentativité
des résultats par région. Une première analyse
a été réalisée de septembre à la
mi-novembre.
Ce sont les membres du comité provincial des commissions
rurales et urbaines, dont la responsable est Madame Ginette
Voyer-Gagnon, aidées de Madame Rïta Therrien,
responsable de la recherche à la Faculté de
l'éducation permanente de l'Université de
Montréal, qui ont réalisé l'enquête.
Le secrétariat général, et les membres de
l'Aféas ont aussi mis la main à fa pâte pour
l'envoi du questionnaire, le rappel, la sélection et la
codification.
La grande majorité (74.6%) des répondantes ont entre
31 et 60 ans. S? nous divisons les âges compris entre 31 et
60 ans en tranches de 5 ans, nous constatons qu'il y a toujours
entre 10 et 15% des répondantes dans ces tranches d'âge
de cinq ans. Il y a à peu près autant de
répondantes de 30 ans ou moins (11.9%) qu'il y en a de 6l
ans et plus (13.5%).
SI on compare ces résultats à l'ensemble des femmes
adultes du Québec,
l'Aféas comprend moins de femmes de moins de 35 ans et
plus de femmes
entre 35 et 55 ans. Par contre, sa proportion de femmes de
plus de 55
ans est assez voisine de celle de la population féminine
du Québec.(1)
La très grande majorité (86.4%) des répondantes
sont mariées. Les veuves viennent en second lieu (7.6%),
suivies des célibataires (4.2%) et des femmes divorcées
(1.0%) ou séparées (0.9%).
Si nous comparons ces données à celles portant sur
la population féminine du Québec il y a
proportionnellement beaucoup plus de femmes mariées à
l'Aféas (86.4%) que parmi la population féminine du
Québec de 15 ans ou plus (60.9%). Cette différence
s'explique par la composition des âges des deux populations.
La proportion de veuves ou divorcées est assez semblable
dans les deux populations (8.6% et 10.6%). La très grande
majorité des répondantes de l'Aféas ont un ou
plusieurs enfants.
31.0% des répondantes ont complété de une
à sept années d'études; 54.2% ont atteint le
niveau secondaire de la huitième a la douzième
année,
(1) source: Statistiques Canada, Recensement du Canada de
1976, Activité selon l'état matrimonial,
l'âge et le sexe, cat, 94-805, tableau 12..
14.9% ont complété treize années ou plus,
Nous ne pouvons pas en conclure que les membres de
1'Aféas ont un niveau de scolarité moins
élevé que l'ensemble des femmes du Québec parce
que cette population compte beaucoup moins de femmes de moins de
35 ans que la population féminine totale; les
générations québécoises les plus
récentes étant plus scolarisées que celles des
qrou-pes d'âges les plus avancés.
La majorité (58.6%) des répondantes travaillent
exclusivement au foyer et 41.4% travaillent à
l'extérieur du foyer. De ces 41.4% des
répondantes, 15.0% s'occupent d'une entreprise
familiale, 15.7% travaillent à temps partiel, 9.5%
fréquentent le marché du travail à plein temps et
1.2% cumulent un emploi rémunéré et un travail
à l'entreprise fa-miliale.
Près du tiers (31.4%) disposent de moins de $10,000. par
année. Cette proportion peut paraître très
élevée mais, comme 49% habitent en mi-lieu
rural, une partie indéterminée sont des revenus
agricoles: ces derniers sont difficiles à chiffrer de
façon comparable aux revenus provenant d'emploi et le revenu
nécessaire pour assurer la subsistance en milieu rural n'est
pas le même qu'en milieu urbain.
Un bon nombre (39.2%) disposent d'un revenu situé entre
$10,000 et $19,999, 22.1% ont des revenus entre $20,000 et
$29,999. Très peu (7.3%) ont l'avantage de disposer de
$30,000 et plus.
6.1La région de la résidence
L'Aféas compte des membres dans toutes les régions
du Québec, mais sa dispersion géographique n'est pas la
même que la population du Québec.
Quatre régions comptent un peu plus de la moitié
(58.5$) des membres de l'Aféas: la Mauricie (18.1%), la
région du Saguenay Lac-St-Jean-Chi-bougamau-Chapais (16.2%),
la région de Nicolet (12.6%) et celle de St-Hyacinthe
(11.6%). Près du quart (26.1%) se retrouvent dans trois
autres régions; Rimouski (9.8%) Sherbrooke (8.2%) et
Joliette (8.1%) Enfin, sept réglons se partagent les 15.4%
qui restent: St-Jean (5.2%), Québec (3.6%), Mont-Laurier
(2.8%), Montréal St-Jérôme-Outaouais (1.4%),
Abitibi-Témiscamingue (1.3%), Côte-Nord (1.0%) et
Caniapiscau (0.1%).
6.2Le type de milieu de résidence
Un peu moins de la moitié (49.1%) des répondantes
caractérisent leur milieu de vie comme milieu rural.
Près du tiers (31.0%) considèrent qu'elles vivent en
milieu urbain alors que près du cinquième (19.9%)
affirment vivre dans un milieu semi-urbain. Les trois quarts des
membres vivant dans des localités de 16,987 habitants ou
moins.
Deux aspects de la participation des membres sont
particulièrement importants pour la survie d'un
mouvement: sa capacité de garder ses membres tout en
recrutant de nouveaux et le taux de participation des membres
à des postes de responsabilité,
Un peu plus du tiers (35.9%) sont à l'Aféas depuis
trois ans ou moins, la moitié, depuis 5.2 années ou
moins. Parmi l'autre moitié, 21.5% sont à l'Aféas
depuis 14 ans et plus. L'Aféas sait donc à la fois
garder ses anciens membres et en recruter de nouveaux.
Près des trois-quarts (72.2%) des répondantes ne
détenaient aucun poste de responsabilité au moment du
sondage. Ce qui ne veut pas dire qu'elles n'ont jamais
assumé de responsabilité dans le mouvement, la question
partant sur la responsabilité actuelle à
l'Aféas, Les pourcentages reflètent aussi la
rareté de ces postes.
Un peu plus de la moitié (52.7%) des répondantes de
l'Aféas font partie d'un autre mouvement ou groupe à
titre de bénévoles. Celles-ci sont Impliquées dans
des groupes centrés sur la paroisse, l'éducation, la
culture, la charité, la santé, etc...
c'est-à-dire, à caractère social mais apolitique,
ce qui est typique de la participation sociale féminine,
Plus de 70% des répondantes de l'Aféas s'affirment
très ou assez solidaires des autres femmes et peuvent
ainsi être considérées comme
féministes. Elles ne sont cependant pas radicales
puisque 61.8% souhaitent des changements mineurs dans le genre de
vie des femmes québécoises,
Une première série de questions vise à cerner
la vision personnelle de l'Aféas de chacune de ses membres.
Cette vision comporte plusieurs dimensions. La première
évoque la signification personnelle de l'engagement
dans l'Aféas. La seconde sonde les motivations à
l'adhésion au mouvement, en comparant celles qui sont à
l'origine du choix de l'Aféas à celles qui incitent
à y demeurer. Enfin, nous verrons le degré de
participation aux réunions mensuelles ainsi que les sujets
d'échange à ces réunions.
Treize propositions définissant la signification
personnelle de l'Aféas ont été soumises à
l'approbation des répondantes. Elles devaient
Indiquer, sur une échelle de cinq points, leur
degré d'accord avec chacune des propositions. Ces
dernières couvrent la définition des buts de
l'Aféas (éducation et action sociale), de ses champs
d'intérêt (condition féminine,
amélioration de la société, religion, arts
ménagers) et de son impact possible sur la vie de ses
membres (formation, épanouissement personnel,
échange entre femmes, etc...)
Deux propositions viennent en tête de liste et sont
toutes deux relatives à la question féminine:
"pour moi, l'Aféas est un lieu d'échange entre
femmes" (plutôt et totalement d'accord: 89.0%) et "Pour moi
l'Aféas est un groupe voué à l'amélioration
de la condition féminine (plutôt et totalement
d'accord: 87.6%).
Nous avons suggéré huit raisons possibles et les
répondantes devaient dire, sur une échelle de cinq
points, leur degré d'accord avec chacune des raisons
évoquées.
Deux raisons ressortent clairement de l'ensemble. La
proposition "J'ai adhéré à l'Aféas parce
qu'elle s'intéresse aux questions concernant la
femme" vient en premier lieu (86.1$ sont totalement ou
plutôt d'accord avec elle). La proposition "J'ai
adhéré à l'Aféas pour les arts
ménagers" vient en second (72.93; sont plutôt et
totalement d'accord avec cette proposition).
Nous avons demandé à combien de réunions
mensuelles chacune avait assisté depuis un an, soit durant
la période du 1er avril 1979 au 31 mars 1980. La moyenne
d'assistance aux réunions mensuelles de l'Aféas est de
7.1 réunions par année sur un total possible de 10. Ces
résultats indiquent, mieux qu'une adhésion verbale,
à quel degré la plupart des répondantes de
l'Aféas sont des participantes réelles à leur
mouvement.
Nous avons suggéré les thèmes suivants: le
sujet d'étude mensuel, l'actualité, la cuisine,
l'éducation des enfants, le suivi d'une pression de groupe
local, le mode et mes préoccupations personnelles.
Afin de les aider à se situer, l'échelle des
réponses, toujours sur cinq points, concernait la
fréquence à laquelle elles souhaitent échanger sur
chaque sujet lors des réunions mensuelles.
Deux sujets seulement intéressent les membres de
façon soutenue: te sujet d'étude mensuel (72.6% souvent
ou le plus souvent) et l'actualité (65.8% souvent ou
le plus souvent). Dans tous les autres cas sauf un, la
catégorie de réponse la plus souvent choisie est "de
temps en temps". Un seul sujet, "mes préoccupations
personnelles" semble écarté par la majorité: 59.3%
des répondantes souhaitent en effet qu'il ne soit jamais
abordé ou, à tout le moins, rarement.