LES AGRESSIONS SEXUELLES: ÇA SUFFIT!
Document d'information
sur la problématique des
agressions sexuelles et sur lescentres d'aide et
de lutte contre les agressions a caractère sexuel du Québec
OCTOBRE
1988
Les agressions a caractère sexuel se manifestent
de plusieurs façons: leharcèlement
sexuel, l'inceste, le viol, l'exhibitionnisme, le voyeurisme...
Les agressions à caractère sexuel sont des actes de domination, de violence, d'agression perpétrés lors d'une intimité physique
forcée, contre la volonté d'unefemme.
Toutes les femmes peuvent être
agressées, quelque soit leur âge, leur race,leur classe ou
leur statut social, leur allure, leur tenue vestimentaire.
Tous les hommes peuvent être
agresseurs, qu'ils soient riches ou pauvres,avocats ou
chauffeurs de taxis.
LES AGRESSIONS A CARACTERE
SEXUEL: UNE AMPLEUR INSOUPÇONNEE
Traditionnellement, les agressions
sexuelles sont perçues comme un "délit dû à une impulsion
sexuelle soudaine et irrésistible, ressentie par un maniaque solitairequi passe impérativement à l'acte en
agressant une femme inconnue, qui, de toutefaçon, l'a provoqué et qui a finalement
consenti".
Pourtant la réalité est tout autre:
-
70%
des viols sont prémédités}
-
L'âge
des victimes varie entre 6 mois et 90 ans;
-
Seulement
3% des agresseurs sont malades au sens psychiatrique;
-
Dans
70%, des agressions, l'agresseur et la femme se connaissent;
-
La
moitié des agressions se déroulent au domicile
de l'agresseur ou de lafemme ;
-
62% des femmes agressées sexuellement subissent des blessures. (1)
Les préjugés qui entourent les
agressions sexuelles sont tenaces. La popula-tion manque
d'information sur ce problème et a une compréhension erronée des causes,des conséquences
individuelles et sociales des agressions sexuelles.
Ni les hommes, ni les femmes,
ni les services policiers, médicaux, judiciaires,ni les autorités
politiques ne s'empressent do reconnaître l'importance de laviolence sexuelle
et de la menace dans la vie quotidienne des femmes.
La réalité des agressions a
caractère sexuel ne peut se mesurer uniquement apartir des seules statistiques des
services de police. En effet, les situations
déclarées à la police ne représentent qu'une infime proportion de l'ensemble
dessituations d'agressions sexuelles.
Les recherches effectuées dans les dernières années
nous permettent d'avancer
qu'au Canada, une femme sur cinq est victime d'agression sexuelle. On estime
qu'au
Québec, plus de 500 000 femmes ont été victimes de viol ou d'agression sexuelle
aucours de leur vie et qu'a chaque année
environ 14 000 femmes sont agressées sexuel-lement. (2)
(1)
Statistiques
Canada et Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme
(2)
Projections
faites a partir du Sondage national sur les infractions d'ordresexuel, 1983.
POURQUOI?
Ce n'est pas un hasard si Les agresseurs sont en général des
hommes et lesvictimes,
des femmes. Nous avons a travers le monde et l'histoire, un statutinférieur.
Malgré certains changements, notre sexe détermine d'avance
nos rôles entant que femme ou homme. A partir de ces rôles,
s'est développé un ensemble decultures
dans lesquelles Les hommes ont acquis différents degrés de pouvoir indivi-duel
et collectif, économique, politique et physique. Contrairement à cela, les
activités et les caractéristiques des femmes sont évaluées inférieures à celles
deshommes.
Les agressions sexuelles sont La démonstration la plus évidente de cedéséquilibre
entre les hommes et les femmes.
La violence
des hommes contre les femmes n'est pas le monopole d'une culture en
particulier, ni d'une époque précise.
Le viol est
et a été commis a l'intérieur des gestes de pillage de l'ennemi.Les
guerriers d'autrefois considéraient les femmes comme leur butin légitime et le
viol comme un comportement acceptable selon les règles de la guerre. Le viol
est et
a été aussi une tactique courante pour terroriser et intimider
l'ennemi. On a, auVietnam,
des exemples de viols massifs commis par les forces américaines. Même
l'époque de la chevalerie, où l'on vénérait les "dames chastes et
pures", nousrapporte
que des grands défenseurs de la valeur suprême de la virginité ont étéreconnus
coupables de viol.
Les lois ont
perçu le viol comme un délit contre la propriété d'un homme. Lecrime
de viol résidait dans le tort causé au "propriétaire" (père ou mari).
Enaucun
cas, le viol n'était perçu comme une violation des droits des femmes.
Les lois
canadiennes ne font pas exception a ces valeurs. Jusqu'en 1983, laloi
ne s'appliquait pas au violeur s'il était le mari puisqu'au sein du mariage, onle
consentement d'une femme à son mari fait partie des voeux du mariage. D'autresrègles
de preuve et de procédure qui ont eu pour effet de perpétuer la méfiance dusystème
judiciaire a l'égard des femmes ont été supprimées en 1983. Mais, encorelà,
notre expérience ainsi que l'analyse des observateurs confirment que la percep-
tion du système judiciaire est encore essentiellement basée sur des préjugés.
3
DES CONSEQUENCES POUR TOUTES LES FEMMES
Peu importe
les formes que prennent les agressions à caractère sexuel
(viol,harcèlement,
inceste, exhibitionnisme, etc...), il n'en reste pas moins qu'elles entraînent
de graves conséquences au niveau individuel. Une agression sexuelle suppose
que notre vie a été en danger, que notre intimité et notre intégrité physique
et mentale ont été bafouées. Suite à une agression sexuelle, les gestesles
plus élémentaires de la vie quotidienne sont difficiles.
Suzanne, quelques
semaines après avoir été agressée:
"Ma famille et
mes ami-e-s m'ont dit de ne plus y penser et que commecela
tout allait rentrer dans l'ordre. J'ai donc repris mon travail,mais
je n'y portais plus d'intérêt. Mon patron l'a remarqué et il m'amême
menacé de me mettre a la porte si je ne fournissais pas unmeilleur
rendement. Je réalise que je ne suis plus du tout la même
depuis l'agression. Maintenant, j'ai très peur de marcher seule dansla
rue et j'ai très peur de le revoir. Je ne sors plus sans êtreaccompagnée
d'ami-e-s, moi qui étais très autonome. J'ai laissétomber
mes activités, même celles qui me tenaient le plus à coeur...".
Les
agressions sexuelles sont souvent a l'origine de suicides, de tentatives de
suicide, de surconsommations d'alcool, de médicaments, de drogues.
Hélène, quelques
mois après avoir été agressée:
"Ça fait huit
mois et j'y repense encore souvent. Je fais des cauche-mars.
Ce qui m'enrage le plus c'est que, lorsque j'y repense, je ressens
de la culpabilité. Pourtant dans le fond, je sais bien quec'est
lui le coupable. Ça me met en colère. Depuis quelques mois, jeme
suis mise a boire, seule, chez moi, après mon travail... Ça mecalme,
ça endort mon agressivité et ma culpabilité...".
Ces exemples
parlent de peur, de culpabilité, d'agressivité, de colère, desolitude...
Les femmes
n'ont pas besoin d'avoir vécu un viol pour ressentir ces émotions.Pour
se protéger, nous apprenons à prendre des précautions. Nous ne nous rendonspas
toujours compte à quel point les agressions sexuelles restreignent nos vies.
Pourtant des considérations sur notre sécurité influencent fréquemment le choix
dutravail,
du moyen de transport, du style d'habillement et des divers aménagements denotre
vie. Notre peur est une réponse naturelle et rationnelle à la menace desagressions
sexuelles.
4
LES CENTRES D'AIDE ET DE
LUTTE CONTRE LES AGRESSIONS A CARACTERE SEXUEL
C'est dans
les années '70 que des femmes apportent leurs visions des agressionssexuelles,
A ce moment, nous constatons que le système judiciaire n'assure ni laprotection
ni la réparation aux femmes agressées sexuellement} la police jugehabituellement
les "cas de viol" comme non fondés} des hôpitaux refusent de recevoirdes femmes agressées
sexuellement} les services sociaux perçoivent les victimes deviol comme une clientèle marginale; la
population en général entretient de nombreux
préjugés à 1'égard des agressions sexuelles et des femmes qui en sont les
principa-les victimes.
Ces
situations, malheureusement encore d'actualité, maintiennent les femmesagressées
sexuellement dans la solitude, la honte, la peur, la vulnérabilité.
C'est dans ce
contexte que naît au Québec, en 1985, un premier centre d'aideaux victimes de viol
à Montréal. En peu de temps, six centres sont mis sur pied àtravers la province. Ces centres sont
mis sur pied par des femmes qui décident de
répondre elles-mêmes à leurs propres besoins et de revendiquer des changements
tant
au niveau social que légal. Aujourd'hui, on compte au Québec une quinzaine decentres d'aide et de lutte contre les
agressions a caractère sexuel (ou d'appel-lation différente mais de même
nature).
Notre quotidien,
notre approche
Les centres
d'aide ont leurs origines dans le regroupement de femmes d'unerégion,
d'une ville qui décident de "régler" les situations de violence à
l'égarddes
femmes devenues intolérables. Un centre d'aide est un groupe autonome defemmes,
a but non lucratif et dont les services sont assurés par des intervenantes
rémunérées, des militantes et des collaboratrices.
Nos objectifs
sont d'apporter du soutien aux nombreuses femmes agresséessexuellement. Pour
cela, nous avons développé des services d'aide directe tels:
-
ligne téléphonique d'urgence: 24
heures
par jour, 7 jours par semaine;
-
suivi: rencontres individuelles pour permettre de
surmonter les conséquencesde
1'agression}
-
information et accompagnement pour les démarches que les
femmes décidentd'entreprendre
(hôpital, police, cour, etc...)}
-
rencontres de groupe pour permettre aux femmes
d'échanger sur leurs vécus etde
cheminer avec d'autres.
Nous
constatons que les services que nous dispensons prennent une toute autresignification que la
simple information ou le simple soutien. Ces services doivent
s'inscrire dans un cadre de référence précis si nous voulons atteindre nos
objec-tifs. Ils doivent être rendus de telle
manière qu'une fois la situation de criserésorbée, les femmes puissent prendre
conscience que les agressions sexuelles ne sontpas des actes isolés auxquels elles
auraient plus ou moins contribué, mais bien lamanifestation de nos comportements
culturels. Ne pas tenir compte de ce cadresignifie la non résolution des
agressions sexuelles.
Une fois ces
services organisés, nous considérons primordial de travailler àchanger
les mentalités. Pour ce faire, nous organisons des activités de prévention,d'éducation
et de sensibilisation telles:
-
service d'information et de documentation;
-
conférences et animations rejoignant les adultes, les
jeunes et les interve-nants
sociaux;
-
ateliers d'auto-défense;
-
recherche et recommandations auprès des autorités
concernées.
L'approche
préventive des centres d'aide s'articule a partir de l'expérience etdu
vécu des femmes.
Dans une
société qui prône la liberté, il est intolérable d'imposer desstratégies
de prévention qui obligent les femmes a troquer leur liberté pour leursécurité.
La prévention traditionnelle vise a contrôler les femmes en nous ensei-gnant
comment éviter les agressions sexuelles. En plus de ne pas réduire la menacedes
agressions sexuelles, on accroît l'impuissance des femmes, on perpétue notrevulnérabilité,
on nous force à mener une vie de contournements.
Nous
considérons qu'une prévention efficace doit mettre fin à la vulnérabilitédes
femmes et doit donc être axée sur l'élimination des conditions qui font desfemmes
des "proies faciles". Les stratégies de prévention développées par
lescentres
d'aide se traduisent ainsi:
-
informer adéquatement sur les agressions
sexuelles; faire saisir la réalitédu
problèmes
-
susciter des changements dans les rapports sociaux,
politiques, économiques,émotifs...
entre les hommes et les femmes;
-
changer la socialisation des hommes et des femmes;
-
favoriser l'échange du vécu entre les femmes;
-
favoriser l'émergence d'alternatives face aux situations
de violence.
Notre but est
ultimement d'enrayer les agressions sexuelles. Pour y arriver,l'aspect
"aide" et "éducation et prévention" doivent se retrouver
côte a côte et eninteraction
continuelle. Ce n'est qu'a ces conditions que l'on peut prétendrerépondre
adéquatement aux besoins des femmes. C'est la la force des centres d'aide.
Au fil des
ans, l'expérience que nous avons acquise, nous permet d'affirmer queles
centres d'aide ont contribué grandement à certains changements nécessaires à
l'élimination des agressions à caractère sexuel.
D'une part, les femmes dévoilenten
plus grand nombre et plus rapidement les agressions dont elles sont victimes
(lenombre
moyen annuel de dénonciations dans les centres a quintuplé en dix ans).
D'autre part, nous avons proposé certains changements d'ordre légal et socialsignificatifs
(par exemple, la plus grande préoccupation du réseau des affairessociales
concernant les agressions sexuelles, les amendements au Code criminelcanadien,
en 1983).
LE REGROUPEMENT
QUEBECOIS DES CENTRES D'AIDE ET DE LUTTE CONTRE LES AGRESSIONS A CARACTERE SEXUEL
Les centres d'aide du Québec portent des luttes et actions
communes. C'estpourquoi,
en 1979, le Regroupement québécois des CALACS a été fondé. Ainsi, nousavons
pu mettre un terme a l'isolement des centres, créer une force qui entraîne uneremise
en question de notre société et faire entendre la voix des femmes agresséessexuellement.
Le
Regroupement poursuit trois objectifs: fournir un lieu d'échange et deformation
pour les centres d'aide, mobiliser les individu-e-s et les groupes dans lalutte
contre la violence faite aux femmes et susciter des changements sociaux,légaux
et politiques.
Le
Regroupement a initié, il y a dix ans, un événement spécial pour rappeler
l'importance des agressions sexuelles. La journée d'action contre la violence
faiteaux
femmes (qui jusqu'en 1985 se nommait "La rue, la nuit, femmes sans
peur") est
devenue le rendez-vous annuel de milliers de femmes a tous les troisièmes
vendredidu
mois de septembre.
Le
Regroupement supporte particulièrement les groupes intéressés à implanter unCALACS
dans les régions non desservies puisque nous croyons que toutes les Québé-coises
doivent avoir accès à ces ressources.
Notre
préoccupation de mettre à jour nos connaissances et notre expérience estconstante.
A titre d'exemple, nous avons entrepris, il y a quelques mois, une
recherche qui précisera le traitement judiciaire réservé aux femmes agresséessexuellement.
Finalement,
le Regroupement représente le point de vue et la réalité des femmesagressées
sexuellement et des centres d'aide lors de grandes consultations (parexemple
la Commission Rochon) et auprès des autorités concernées par ce problème.
7 LA SITUATION
FINANCIERE DES CENTRES D'AIDE ET DU REGROUPEMENT
La survie
financière des centres d'aide et de leur Regroupement a fait et faitencore
l'objet de nombreuses difficultés.
Un peu d'histoire
Tout d'abord,
le problème auquel nous nous attaquions a rencontré des résistan-ces
majeures auprès des intervenant-e-s et des autorités gouvernementales. Ainsi leseul travail de faire
accepter la pertinence de nos services a été un premier pasextrêmement difficile et révélateur en même
temps.
Puis, le
ministère des Affaires sociales de l'époque, après avoir subventionnénos groupes, tente de
couper ces fonds en voulant nous intégrer dans les maisonsd'hébergement pour femmes victimes de
violence conjugale. Les centres d'aide et les
maisons d'hébergement ne pouvaient endosser ce geste: cela contrevenait
directementaux intérêts des femmes victimes de violence. Le ministère a finalement
rebrousséchemin.
Depuis, les
centres d'aide reçoivent des subventions du ministère de la Santéet des Services
sociaux renouvellées annuellement et que nous considérons comme unfinancement très partiel des frais de
fonctionnement de base d'un centre.
En 1985, le
MSSS proposait un cadre de référence sur l'aspect financier de nosgroupes
dans le cadre de sa politique d'aide aux femmes violentées. Ce cadrefinancier
prévoit une subvention d'aide au démarrage, variable selon les besoins et
une subvention de soutien au fonctionnement pouvant aller jusqu'à 60 000 $ que
l'onpout obtenir selon une progression moyenne
d'environ quatre ans.
Cet engagement
financier du MSSS
signifiait pour nous un pas vers la bonnedirection, soit un financement relativement
stable de nos groupes. Mais, dèsl'année financière 1986-87, ce cadre financier n'est même pas respecté.
Le minis-tère a raté une belle
occasion de démontrer concrètement sa volonté de supporteradéquatement
nos groupes.
Ces deux
dernières années, nous avons tenté de changer cette situation enmultipliant
les démarches auprès des autorités gouvernementales.
Nous n'avons
pas eu les résultats escomptés. Mais cela nous a permis deréaliser
à quel point les CLSC, les CSS, les CRSSS, les centres hospitaliers, lescorps policiers, les
instances de nos communautés voient en nous des ressourcesessentielles pour les femmes.
8
Les tribulations des
centres d'aide
Si les
centres existent encore et si d'autres sont en train de se développer,c'est
bien parce qu'il y a des femmes qui croient au potentiel de changement detoutes
les femmes. Des femmes qui ont tenu et tiennent encore à bout de bras des
centres et le Regroupement parce qu'elles veulent changer définitivement les
règlesdu
jeu.
Nous avons fait preuve de beaucoup
d'imagination et de persévérance pour lasurvie financière de nos groupes. Ainsi,
depuis la création des premiers centresd'aide du Québec, nous avons
multiplié par huit la part d'autofinancement (dons,contrats de services, levée de fonds,
etc...). Pour chaque heure de travailrémunéré, dans un centre d'aide, il
se fait tout près de deux heures de travailbénévole.
Apres
plusieurs années d'attente envers le gouvernement du Québec, les centresd'aide se retrouvent
dans une situation financière alarmante. Avant même la fin de
l'année financière, nous devons procéder a des choix douloureux (mettre à pied desintervenantes, couper des services). Pas
surprenant! La moyenne des subventions
des centres est de 49 000 $ pour l'année 1988-89. Le simple bon sens nous dit
quece montant est nettement
insuffisant.
Il n'y a pas
que notre survie financière qui nous préoccupe. Nous constatonsactuellement
que la population et les autorités politiques, dans un certain sens, seferment
les yeux face aux agressions sexuelles. Avons-nous le courage d'affronterle
fait que des hommes défient aussi impunément la sécurité, l'intégrité,
l'intimitéla
plus fondamentale à des milliers de femmes? Oserons-nous admettre que lesagressions
sexuelles sont la démonstration la plus douloureuse, la plus profonde, laplus
significative du pouvoir imposé aux femmes et qu'elles
signifient que deshommes
ont la possibilité de passer outre notre volonté et d'imposer la leur.
Ce difficile pas d'admettre la
réalité des agressions sexuelles allié à ladétresse financière des centres d'aide créent
une conjoncture dangereuse nonseulement pour nos groupes, mais
surtout pour la problématique des agressionssexuelles. Prenons par exemple le
projet d'implantation de centres d'aide auxvictimes d'actes criminels du
ministère de la Justice du Québec. Dans nos condi-tions actuelles, comment peut-on
envisager un partage négocié de nos responsabilitéset de nos compétences respectives?
Est-ce que ces nouveaux services gouvernementauxvont considérer la réalité des
agressions sexuelles en tenant compte des servicesmis en place par nos groupes?
Le
développement du réseau des centres d'aide s'inscrit également dans cetteconjoncture. Il y a
quelques régions au Québec qui ne disposent pas de ressourcestels les CALACS. Nous croyons que toutes les
québécoises devraient avoir accès àdes centres d'aide. En est-il de même pour le gouvernement du Québec?
Ce que nous voulons:
Nous croyons
que Le gouvernement du Québec et plus particulièrement le minis-tère
de la Santé et des Services sociaux ont la responsabilité d'assurer le fonc-tionnement
de base des centres d'aide et de lutte contre les agressions a caractèresexuel
et de leur Regroupement.
D'ailleurs, le
ministère reconnaît cette responsabilité et la pertinence de nosgroupes
puisqu'il nous accorde depuis plusieurs années un soutien financier (quoi-qu'insuffisant!) .
Pour atteindre
ses objectifs, un centre d'aide a des besoins financiers del'ordre
de 150 000 $ par année.
Ce que nous demandons
au ministère de la Santé et des Services sociaux du
Québec:
1- 35 000 $ de subvention d'aide au démarrage pour
l'implantation de CALACS dans lesrégions non desservies.
2- 100 000 $ de subvention de soutien au
fonctionnement par CALACS annuellement.
3- La progression des subventions aux
centres d'aide dans un délai de trois ans.
4-
100 000 $ de subvention de soutien au fonctionnement pour
le Regroupementquébécois
des CALACS.
5-
Des subventions de soutien au fonctionnement pour les
centres d'aide et pour leRegroupement
récurrentes pour une période de trois ans.
Plus concrètement,
ces subventions serviront à payer:
-
une équipe stable de travail (avec une base salariale de 25 000 $ par annéepour
chaque intervenante);
-
les frais d'implication, de formation et d'encadrement des
collaboratrices et
des militantes;
-
les télécommunications (téléphone, service téléphonique
pour la ligned'urgence,
poste);
-
les frais de publicité et d'impression;
-
la documentation;
-
les frais administratifs.
L'implication
financière plus consistante et plus stable du MSSS ne signifiepas
que les centres d'aide vont freiner leurs efforts a ce que toute la communautés'implique.
Au contraire, plus nous aurons un financement stable, plus nousviendrons
en aide a des milliers de femmes, plus nous rejoindrons toute la popula-tion
pour modifier les règles de jeux entre les hommes et les femmes qui engendrentcette
violence, plus nous serons en mesure de responsabiliser chacun et chacune faceà
ce grave problème.
Les
agressions sexuelles sont un grave problème de société. Il est inacceptable deperpétuer l'indifférence et le silence quientoure ce phénomène.
NOUS DEVONS FAIRE EN SORTE QU'UN JOUR, PLUS AUCUNE FEMME N'AIT A CRAINDRE POUR SA SECURITE ET SON INTEGRITE.
LISTE DES CENTRES MEMBRES
Centre d'aide
et de prévention
d'assauts
sexuels (CAPAS)
C.P.
284
CHATEAUGUAY, (Québec)
J6J 4Z6
(514) 691-8258
*
La Maison ISA
C.P.
1551
CHICOUTIMI, (Québec)G7H 6Z5(418)
545-6444
Centre
d'aide et de lutte contre
les
agressions sexuelles
Outaouais
(CALAS)
C.P.
1872, Succ. B
HULL,
(Québec)
J8X
3Z1
(819)
771-6233 information
(8]9)
771-1773 urgence
**Le groupe d'interventionLe Droit de dire
non
C.P. 11
L1MOILOU,
(Québec)GIL
4T8(418) 649-0202
Groupe
d'aide et d'information
sur le
harcèlement
sexuel au travail de Mtl
770
Rachel
est
MONTREAL,
(Québec)
H2J 2H5
(514) 526-0789
Trêve pour EllesC.P.
206, Succ. KMONTREAL,
(Québec)HIN 3L1(514)
251-0323
Point d'appui - Centre d'aide
et de prévention des agressions
à caractère sexuel de
Rouyn
C.P. 1274
ROUYN-NORANDA, (Québec)
J9X
6E4
(819)
797-0101
La
Traversée - Centre de lutte
contre
les agressions à
caractère sexuel de la Rive-Sud
C.P.
512
ST-LAMBERT, (Québec)
J4P 3R8
(514) 465-5263
* Cenire d'aide
L'EnvoléeC.P.
93
ST-LUC,
(Québec)J0J 2AO
**Centre d'aide aux victimesd'agression
sexuelle deLanaudière et
des Laurentides
66 St-LouisSTE-THERESE,
(Québec)J7E 3G8(514) 435-3651
Centre d'aide et de lutte
contre les
agressions à
caractère sexuel
(CALCACS)
G.P. 1594
SHERBROOKE, (Québec)
J1H
5M4
(819)
563-9999
Centre
d'aide aux victimes
d'agressions
à caractère
sexuel (CALACS)
C.P. 776
TROIS-RIV1ERES, (Québec)
C9A 5J9
(819) 373-1232
Assaut Sexuel
Secours
C.P. 697
VAL D'OR, (Québec)
J9P 4P6
(819) 824-3572 information
(819)
825-6968 urgence
La
Vigie
C.P.
295
VALLEYFIELD,
(Québec)
J6S
4V6
(514)
371- 4222
Regroupement québécois des CALACS
C.P. 1594SHERBROOKE, (Québec)
J1H 5M4(819) 563-9940
* Groupe en voie d'adhésion**Groupe
observateur
Septembre 1988
|