Table des matières

Introduction

Ce livre fait partie d'une collection intitulée Toute Une Histoire!

Toute Une Histoire! permet aux lecteurs et aux lectrices de connaître un grand nombre de villes et de villages de l'Ontario. Tous les textes de cette collection ont été rédigés suivant deux ou trois niveaux de difficulté de lecture distingués par la couleur de la page couverture.

Le Centre FORA tient à remercier tous les organismes franco-ontariens qui travaillent en alphabétisation de leur participation à l'évaluation de la collection Toute Une Histoire!

Carte de l'île Manitoulin

[Voir l'image pleine grandeur] Carte géographique de l'île Manitoulin.

1. L'île Manitoulin

L'île Manitoulin est la plus grande île entourée d'eau douce de la terre. Elle est dans la baie Géorgienne du lac Huron. Cette île est à 110 km (70 milles) de la ville de Sudbury. Elle mesure à peu près 160 km (100 milles) de long. Elle contient plusieurs baies et des centaines de lacs.

Manitoulin vient du mot indien Manitou. Manitou veut dire dieu. Pour se rendre à cette île des dieux, les touristes doivent suivre la route 17 et la route 6. Ils doivent traverser Espanola et continuer sur la route 6 jusqu'au pont en face du premier village de l'île. Ce village se nomme Little Current.

Le pont de la route 6 est très bas. Il empêche les voiliers et certains bateaux de passer. Ces voiliers et ces bateaux vont et viennent des Grands Lacs. Heureusement, ce pont est un pont tournant. À chaque heure, il tourne pour laisser passer les voiliers pendant quinze minutes. Ensuite, il se remet en place pour quarante-cinq minutes. Les voitures peuvent passer à leur tour.

L'île Manitoulin réserve bien d'autres surprises aux visiteurs.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies d'un pont, de bateaux sur l'eau et d'un panneau d'informations concernant le ferry.

2. La situation économique

Sur l'île Manitoulin, personne ne semble se dépêcher. Il n'y a ni grandes villes ni industries et ni cheminées d'usine.

La plupart des villages sont petits et très jolis. Plusieurs d'entre eux ont un magasin général. Ce magasin contient de tout. On peut y acheter de la nourriture, des vêtements, des outils et même des meubles.

Les touristes aiment voir les petits villages. Ils achètent des objets d'artisanat dans les boutiques. Les fermes entourées de clôtures en zigzag sont jolies. Plusieurs fermiers élèvent des moutons et des bœufs.

L'agriculture, la pêche et la coupe du bois sont de bonnes sources de revenus. Mais l'industrie principale de l'île Manitoulin est le tourisme. Les chalets et les terrains de camping sont très nombreux dans ce petit paradis.

[Voir l'image pleine grandeur] Emblême de l'île Manitoulin et photographies de vaches et d'une clôture en bois dans un pré.

3. Little Current

Little Current est le plus grand village de l'île Manitoulin. Il compte environ 1500 personnes. Ce village est construit près d'un port naturel. Ce port accommode les bateaux de plaisance.

Le plus vieux journal du nord de l'Ontario est l'Expositor. Il est publié à Little Current. Le premier numéro est paru en 1879.

Une légende existe depuis longtemps. Une année, à cause d'une famine, les gens ont manqué de nourriture. Il leur reste seulement les cenelles, les petits fruits amers du cenellier ou aubépine. En anglais, le nom de cet arbre est «hawthorne». Son fruit, la cenelle, se nomme «haw». Voilà d'où vient le terme «haweater» ou mangeur de cenelles. C'est le nom donné à tous ceux qui sont nés sur l'île Manitoulin depuis l'année de la famine.

Chaque année, les gens célèbrent le Haweater Weekend. Cette fête se passe pendant la grande fin de semaine du mois d'août. Les gens participent à des concours et à des danses. Le dernier soir, ils mangent un bon souper de poisson. La fête se termine par des feux d'artifice.

[Voir l'image pleine grandeur] Logo et photographies de la marina de Little Current.

4. La pêche à la perchaude

Sur l'île Manitoulin, la pêche à la perchaude est un sport favori. Le concours de la longue fin de semaine de mai attire beaucoup de pêcheurs.

Pendant cette période, les perchaudes sont prêtes à pondre. Elles voyagent en bandes pour se rendre dans les eaux peu profondes de la baie. Là, elles cherchent de longues herbes marines pour déposer leurs œufs. C'est là que les pêcheurs les attendent. Le meilleur temps pour prendre de la perchaude est entre 5h30 et 7h du matin.

Au temps de la ponte, la femelle pèse de une à deux livres. Elle a en moyenne de cinq à six ans.

La perchaude est délicieuse à manger. Aussi, le dernier soir de la fin de semaine du concours, un souper à la perchaude est servi à Providence Bay. C'est à ce moment-là que se fait la distribution des prix aux gagnants.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies de quatre perchaudes déposées sur un rocher.

5. South Baymouth

South Baymouth est un tout petit village de l'île Manitoulin. Sa population est de 57 personnes. Les boutiques et les motels ouvrent de mai à octobre seulement.

Les touristes du sud de l'Ontario se rendent à ce village de plusieurs façons. Certains y vont avec leur bateau. D'autres font tout le trajet en voiture. Un certain nombre voyagent sur le traversier M. S. Chi-Cheemaun.

Le traversier M. S. Chi-Cheemaun est un grand bateau qui transporte les voyageurs et les voitures. Il va de Tobermory dans la péninsule Bruce jusqu'à South Baymouth sur l'île Manitoulin. Quand le traversier se range le long du quai, les marins lèvent un grand panneau à l'avant du bateau. Les autos et les passagers peuvent alors descendre et monter.

Les touristes aiment regarder charger et décharger ce traversier. Pour ceux qui montent à bord, la traversée dure une heure trois quart. Du haut du bateau, ils peuvent admirer la baie Géorgienne.

[Voir l'image pleine grandeur] Images du traversier M. S. Chi-Cheemaun .

6. L'excursion à pied de «Cup and Saucer»

Il y a quatre pistes pour la marche sur l'île Manitoulin. La plus populaire est celle de «Cup and Saucer». Cette expression signifie La tasse et la soucoupe. La piste monte le long d'une grande et d'une petite colline. Ces deux collines font penser à une tasse dans une soucoupe.

La piste monte au point le plus haut de l'île (351 mètres ou 1160 pieds). Elle commence là où la route 540 rencontre le chemin Bidwell. Au début, la pente est douce. Le marcheur sent la verdure de la forêt. Petit à petit, la piste devient plus à pic. Le marcheur doit monter en suivant une crevasse dans la roche.

Une fois en haut, le marcheur doit choisir entre deux pistes. Celle indiquée par des flèches bleues est le sentier d'aventure. Cette piste est réservée aux braves seulement. Les marcheurs doivent descendre des échelles de bois. Ensuite, ils doivent avancer à quatre pattes dans des cavernes. C'est une aventure excitante!

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies prises sur le site de «Cup and Saucer».

7. Providence Bay

La plus longue plage de sable de l'île Manitoulin se trouve dans la région de Providence Bay. On s'y croit au bord de la mer. La terre n'est pas visible à l'horizon. Un ruisseau traverse les collines de sable de la plage. Il se jette ensuite dans le lac Huron.

Une légende dit de regarder l'eau à la pleine lune. On dit qu'une grosse boule rouge est visible. Un bateau à voile brûle dans cette boule.

Cette région comprend aussi un village et un parc de camping. Au mois d'août, le village organise une grande fête agricole et une parade. Cette foire attire des milliers de touristes.

Durant les années 1970, on y découvre un village indien recouvert de sable. Les savants s'intéressent à ce site ancien. Chaque été, des spécialistes déterrent de nouveaux objets. Ces objets prouvent l'existence et l'âge d'un village de 350 ans passés.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies d'une plage de sable et de la grande fête agricole.

8. Les vagues

Est-ce que tu t'assois parfois au bord d'un lac? Comme c'est beau de regarder et d'écouter les vagues! Elles sont presque hypnotisantes.

Si le vent est calme, le mouvement des vagues est doux et caressant. Ce mouvement nous fait penser à la vie. Les vagues peuvent nous aider dans notre vie. Leur effet peut chasser nos peines et nos difficultés. Les vagues nous enveloppent et nous relaxent.

Mais durant une tempête, le lac devient furieux. Les vagues blanches nous rappellent la force de la nature. Il faut toujours respecter l'eau.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies de vagues.

9. Le saumon du lac Huron

Depuis les années 1960, le saumon existe dans le lac Huron. Il vient de la région de Vancouver.

En automne, plusieurs pêcheurs se rendent à Providence Bay pour la pêche au saumon. Les saumons s'en viennent en bande vers l'embouchure du petit ruisseau qui coule dans la baie. Là, les pêcheurs les attendent.

Au moment de la ponte, les poissons pèsent en moyenne de 8 à 12 kilos (17 à 26 livres). Les femelles déposent leurs œufs sur des roches. Les mâles arrosent les œufs d'un liquide blanc pour les féconder. Les saumons frayent une fois seulement. Puis, ils meurent environ une semaine après la ponte.

La chair du saumon est meilleure à manger avant la ponte. C'est pourquoi les pêcheurs essaient de les attraper dès leur arrivée à l'embouchure du ruisseau.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies de pêcheurs et de leurs prises.

10. La pêche au saumon

Les saumons mordent juste avant le lever du soleil ou juste après son coucher. C'est le meilleur temps pour les attraper.

L'appât préféré des saumons est leurs propres œufs. Le pêcheur en obtient du ventre d'une femelle. Chaque femelle peut en contenir jusqu'à deux litres (environ sept pintes). Le pêcheur doit les empêcher de se gâter.

Il les fait tremper pendant six heures et les étend ensuite sur un tamis très fin. Les œufs doivent sécher au soleil de six à huit heures. Ils deviennent des boules d'huile dorées. Ces boules ressemblent à des capsules de vitamine E. Le pêcheur les dépose dans de petits sacs de nylon. Il en met une douzaine par sac.

Le saumon est un lutteur. Il faut se servir d'une ligne de 10 kilos (22 livres) de résistance. Le fil de ligne à pêche doit avoir au moins 250 mètres (273 verges) de long. Le pêcheur peut mettre de dix à trente minutes pour fatiguer le poisson et l'amener au bord.

Des lois strictes gouvernent la pêche au saumon. Si l'hameçon n'est pas bien pris dans la bouche du poisson, il faut remettre le poisson à l'eau. Il n'est pas permis de le garder.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies du lac, de pêcheurs et de leurs prises.

11. Mindemoya

Mindemoya est le nom d'un village et d'un lac au milieu de l'île Manitoulin. En ojibwe, Mindemoya signifie vieille femme. Ce nom vient de la légende indienne suivante: Le dieu Manabush est un dieu farceur. Il pousse sa grande-mère. Elle tombe à genoux dans le lac et devient une île.

Le village de Mindemoya offre de bons services. Cela attire beaucoup de touristes. On y trouve des magasins, des garages et une boulangerie. Il y a aussi une banque, une arène et une bibliothèque. Un hôpital et une pharmacie desservent la population.

Farquhar's Dairy est la seule laiterie sur l'île. On dit que sa crème glacée est la meilleure au monde. L'établissement Hope Farm construit de beaux meubles en cèdre. Les profits de ses ventes vont aux déficients mentaux. L'église anglicane, St. Francis of Assisi, contient plusieurs reliques qui viennent de l'Angleterre.

Chaque année, le Club Lions organise le jamboree des violoneux. Il a lieu la dernière semaine de juillet. Les touristes sont les bienvenus.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies de l'enseigne annoncant Hope Farm et de l'égise anglicane St. Francis of Assisi.

12. Parc de camping Stanley

Le parc Stanley contient trois cents emplacements de camping. Il est situé dans une grande baie du lac Mindemoya sur l'île Manitoulin.

Ce parc ouvre en mai et ferme en octobre. Les trois quarts des emplacements à peu près sont loués pour la saison entière. Chaque famille peut s'installer à son goût dans sa roulotte. Elle peut ajouter un patio, une remise, une clôture. Elle peut y mettre des lampes et des fleurs. On se croirait dans un petit chalet. Le parc Stanley ressemble alors à un minuscule village.

Le reste des emplacements est loué à la semaine ou même à la journée. Les campeurs arrivent avec une tente, une tente-roulotte, une roulotte ou une maison motorisée. Ils viennent surtout de la région de Sudbury. Quelques-uns viennent du sud de l'Ontario par le traversier M. S. Chi-Cheemaun.

Le parc Stanley n'est pas un terrain de camping provincial. C'est un camping privé. Il n'y a pas de camping provincial sur l'île Manitoulin.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies d'un canot sur le lac et d'une voiture qui tire une roulotte.

13. Les avantages du parc Stanley

Le parc Stanley offre plusieurs services. Il y a des toilettes, des douches, une buanderie, un magasin et un restaurant. Le champ de baseball et la salle de jeux avec ses tables de ping-pong attirent les enfants.

Le propriétaire du parc loue des bateaux et des canots. Le campeur peut lui emprunter des outils de toutes sortes. Un employé ramasse les déchets chaque soir.

Trois autres raisons attirent les campeurs: la plage, la pêche et l'absence de moustiques. La plage est peu profonde et recouverte de beau sable fin. La pêche est bonne dans le lac Mindemoya. On peut y prendre du doré, de la perchaude et du poisson blanc. Et finalement, il n'y a presque pas de mouches noires et de maringouins dans ce bel endroit.

Stanley est un parc idéal pour passer de bonnes vacances.

[Voir l'image pleine grandeur] Diverses photographies du parc Stanley.

14. Le trillium

Le trillium a été choisi en 1937 comme emblème de l'Ontario. Cette fleur pousse un peu partout au printemps dans les bois et sur les collines. On en trouve beaucoup autour du lac Mindemoya sur l'île Manitoulin.

Le trillium appartient à la famille du lis. Il a six étamines entourées de trois pétales pointues. Ses trois feuilles sont larges et ovales. Elles sont pointues comme les pétales.

La fleur du trillium dure de quatre à six semaines. Cette fleur n'est pas parfumée. Les pétales sont d'abord blanches. Puis la fleur vieillit; les pétales deviennent alors roses. Les trilliums sont très jolis à travers le vert tendre de la forêt.

Les Indiens ramassent la racine du trillium pour en taire des remèdes. Mais, attention, si vous êtes dans un parc provincial! Il est illégal de cueillir les trilliums dans ces parcs.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies de trilliums.

15. Le suisse

Le suisse est un petit animal de la famille des écureuils. Il est curieux de nature.

Le suisse examine tout nouveau campeur. Il s'approche à travers le feuillage. Les feuilles font alors un léger bruit. Il flaire ici et là en se déplaçant très vite. Il guette les dangers. Peu à peu, il devient plus brave. Il se laisse apercevoir. Ensuite, il se met à tourner autour du campeur en quête de nourriture. À ce moment, il devient plus gourmand que peureux.

Le campeur lui offre les noix désirées. Le suisse s'approche. Il ramasse les noix dans sa gueule pour en remplir ses joues. Le suisse ressemble alors à un minuscule aspirateur. Puis, le suisse disparaît sans manger une seule noix. Il porte toute cette nourriture dans sa cachette d'hiver.

Au bout de quelques jours, le suisse devient plus brave. Il mange dans une main tendue. Il grimpe sur les jambes, les genoux et les bras du campeur. Il ne se laisse pas ignorer. Il ira jusqu'à devenir impatient et même effronté.

Le suisse ajoute au charme des parcs de camping.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographie d'un suisse qui mange dans la main d'un campeur.

16. La caverne de Rockgarden Terrace

Les campeurs peuvent visiter une caverne près du parc Stanley sur l'île Manitoulin. Cette caverne a été creusée dans la roche par un ancien ruisseau. Cette roche n'est pas de la roche dure. C'est de la roche calcaire. La caverne a à peu près 26 mètres (85 pieds) de long sur 3 à 5 mètres (10 à 16 pieds) de haut. Elle est située sur la propriété de Rockgarden Terrace. Cette propriété comprend aussi un motel, un restaurant, une piscine et des chalets suisses.

En 1888, trois chasseurs découvrent cette caverne. Ils y trouvent sept squelettes d'hommes. Un des chasseurs prend une photo. Les experts disent que ce sont des squelettes d'Indiens. Ces Indiens sont probablement de la tribu Ottawa. Ils sont peut-être tombés sous les coups des Iroquois. Les squelettes sont ensuite transférés au musée de Toronto. Les spécialistes veulent les étudier. Mais plus tard, ce musée est complètement détruit par le feu.

En 1986, les propriétaires de Rockgarden Terrace préparent la caverne pour la visite de touristes. Ils installent l'éclairage et mettent des animaux de la région bourrés de paille. Ils disposent les statues d'une famille indienne autour d'un feu de cuisson. Un squelette symbolise la découverte de 1888. Quel endroit intéressant à visiter!

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies de la caverne.

17. West Bay

West Bay est un joli petit village indien. Il est situé sur l'île Manitoulin sur les bords du North Channel du lac Huron.

Les boutiques et les magasins offrent des objets d'art indien aux touristes. On peut y acheter des peintures, des objets en cuir et des sculptures de bois de chevreuil. Une des boutiques offre aussi des tresses de «sweetgrass». Cette herbe, ramassée en juin, sent bon pendant au moins un an. Les Indiens vendent aussi des boîtes décorées de piquants de porcs-épics. Un magasin offre des vêtements en peau de mouton. Un autre vend des matériaux de construction. Cet important commerce appartient au Conseil des tribus indiennes.

La seule école secondaire de l'île Manitoulin est à West Bay. Cette école moderne est construite au bord de l'eau. De l'école, on a une vue magnifique sur tout le détroit.

La petite église catholique de l'endroit est construite de façon très spéciale. Elle a douze côtés. L'autel au milieu de l'église est en forme de trou de cuisson. Des marches très larges servent de sièges. Ces marches descendent vers l'autel. La porte de l'église est en bois. Elle est garnie de nombreux animaux sculptés.

West Bay a donc un charme tout particulier.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies du village indien.

18. Kagawong et Bridal Veil Falls

Kagawong est un charmant petit village sur l'île Manitoulin. Kagawong est un mot indien. Il veut dire la brume s'élève de l'eau qui tombe. La population du village est d'environ 500 personnes.

La rue principale de Kagawong suit le bord de l'eau. Les maisons sont bâties comme celles du début du 20e siècle. La vieille église est décorée avec les morceaux d'un bateau coulé. Cette décoration rappelle l'importance de la pêche pour Kagawong.

À la sortie du village, on peut voir des chutes. Elles portent le nom de Bridal Veil Falls. Les chutes ressemblent vraiment à un voile de mariée. Les touristes peuvent descendre jusqu'au pied de la chute. Les plus braves peuvent même se rendre derrière l'eau qui tombe.

Un joli sentier existe pour le plaisir de ceux qui aiment la marche. Le sentier suit le bord du ruisseau. Il commence à la chute et mène au village de Kagawong.

Kagawong attire ceux qui aiment la nature et la marche.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies d'une maison, d'une tour d'observation et des chutes.

19. Gore Bay

Gore Bay est un village de l'île Manitoulin. Il est situé au bord d'une longue baie. Cette baie est très étroite. Le côté de la baie face au village est très à pic.

La rue principale de Gore Bay rappelle les années 1900 à 1930. Plusieurs boutiques vendent des objets faits à la main. Un magasin d'aliments naturels ressemble à ceux de l'ancien temps. La nourriture est vendue à la pesanteur et les bonbons sont présentés dans de gros bocaux.

Une vieille prison, bâtie en 1907, est devenue un musée. Il contient des choses intéressantes. L'une d'elles est une chaise portative de dentiste. Cette chaise a servi au dentiste de Gore Bay en Europe pendant la Première Guerre mondiale.

Au bord de l'eau, les touristes peuvent visiter le pavillon à trois étages. C'est à la fois un centre d'information, un restaurant et une tour d'observation. Un peu plus loin, à Janet Head, il y a un terrain de camping. On peut y voir un phare bâti en 1880.

Il ne faut pas partir de Gore Bay sans monter en auto au haut de la côte à pic. De là, une vue d'ensemble du village et de toute la baie s'offre aux visiteurs. Les touristes peuvent aussi profiter du petit parc pour faire un pique-nique.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies d'une marina et d'une maison et illustration d'un bateau.

20. La chasse au chevreuil

Au mois de novembre, tout semble s'arrêter sur l'île Manitoulin. C'est le temps de la chasse au chevreuil. La chasse dure cinq jours. Des milliers de chasseurs arrivent de partout. Les motels et les restaurants allongent leur saison touristique.

Le gouvernement vend trois sortes de permis de chasse. Les habitants de l'île payent le moins cher des trois. Puis, les autres citoyens canadiens payent un peu plus cher. Enfin, les Américains doivent payer le plus cher, aux environs de 100$.

Il y a peu de terrains publics sur l'île. Un chasseur doit aussi avoir une permission écrite pour chasser. Il va l'obtenir d'un fermier ou d'une des cinq réserves indiennes. Ce permis coûte en moyenne 100$ par personne.

Certains groupes de chasseurs bâtissent un petit camp de chasse. Ils louent un terrain pour un nombre d'années. D'autres chasseurs pensionnent chez des fermiers. D'autres logent dans des motels. Certains apportent leur équipement de camping. Mais il peut faire froid en novembre. Il y a beaucoup de camps de chasse à l'ouest de l'île Manitoulin. On dit en riant que l'île penche à l'ouest pendant ces cinq jours.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies de chasseurs et de leurs prises.

21. Le chevreuil de l'île Manitoulin

La chasse au chevreuil devient une vraie fête. Les «Haweaters» reviennent dans leur famille. Les villages organisent des soupers à la dinde et des danses. Un adolescent peut obtenir un permis de chasse à 16 ans. Ainsi, la moitié des étudiants de l'école secondaire s'absente.

Le chasseur doit mettre un anneau au nez du chevreuil mort. L'anneau a une étiquette. De 1800 à 2000 chevreuils sont tués pendant la saison de cinq jours. L'âge moyen d'un chevreuil est de sept à huit ans. Cependant, les chasseurs préfèrent la viande de moins de quatre ans.

Il ne faut pas voir cette chasse comme étant cruelle. Il y a trop de chevreuils sur l'île. Les campeurs en rencontrent souvent. Les fermiers s'en plaignent. Ils ne peuvent pas protéger leurs champs de grains. Plusieurs fermiers abandonnent la culture du grain. D'autres ont de gros chiens pour protéger leur récolte. En fait, le gouvernement a allongé la saison de chasse de trois à cinq jours. Il semble préférable de réduire le nombre de chevreuils par la chasse. Sinon, un grand nombre meurent de faim en hiver.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration du chevreuil de l'île de Manitoulin.

22. Burnt Island

Burnt Island se trouve au sud-ouest de l'île Manitoulin. Cette petite île est reliée à la grande île par une chaussée. Les frères Purvis y font la pêche commerciale depuis plus de cinquante ans.

L'ancêtre des Purvis vient sur l'île Manitoulin à la fin des années 1800. Il est un policier du sud de l'Ontario à la poursuite d'un criminel. Il aime beaucoup l'île Manitoulin. Il décide d'y rester.

Aujourd'hui, on pêche surtout le poisson blanc et le chabot. Le poisson est vendu sur l'île et au Canada. En plus, le poisson est exporté aux États-Unis, tenu au frais sur la glace. Jusqu'en 1936, on abandonne aux goélands les entrailles de poissons sur un vieux bateau. Puis, quelqu'un pense se servir des entrailles d'une autre manière. Il ouvre une industrie d'élevage des visons et des renards.

Aujourd'hui, on trouve 5800 visons bruns, noirs, gris et saphir. Les frères Purvis élèvent aussi 130 renards argentés. Trois employés s'occupent de ces animaux. Ils leur donnent à manger et surveillent la reproduction. Les propriétaires vendent les peaux au Hudson Bay International Fur Centre. Un long manteau en vison demande 40 peaux de femelles ou 25 peaux de mâles.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies concernant le commerce du poisson et des peaux.

23. Meldrum Bay et le phare Mississagi

Suivons la route 540 ouest jusqu'au bout. Nous arrivons au joli village de Meldrum Bay. Sa population est de 37 personnes. Il est fondé depuis 1876. Un bateau-passagers, le Normac, a relié Meldrum Bay au village de Blind River jusqu'en 1948.

Aujourd'hui, Meldrum Bay a deux magasins, une auberge et un musée. Une marina sert surtout aux bateaux de plaisance.

À 10 km (6 milles) de Meldrum Bay se trouve le phare Mississagi. Le phare et sa sirène de brume ont travaillé pendant 99 ans. Un rocher magnétique est surtout dangereux. Aujourd'hui, le phare est devenu un musée.

Plusieurs bateaux ont coulé sur la côte. Le plus célèbre bateau est le Griffron. C'est le bateau du Cavalier de La Salle perdu en 1679. Les objets suivants semblent venir du Griffon: des squelettes dans une caverne, un canon de laiton et des boutons d'uniformes.

Aujourd'hui, les touristes, les peintres et les photographes aiment venir à Mississagi. Le phare, le restaurant ancien, le terrain de camping et la vue magnifique les attirent.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies du paysage de Meldrum Bay et illustration du phare Mississagi.

24. Manitowaning

Manitowaning est le plus vieux village de l'île Manitoulin. Il est situé sur une falaise au bord de l'eau. En 1836, le gouvernement de l'époque essaie une expérience à Manitowaning: établir une colonie indienne. Le but est de donner l'éducation aux Indiens. Le gouvernement fait bâtir une école et un moulin à bois. Il fait venir des menuisiers européens pour enseigner leur métier aux Indiens.

Mais ces efforts n'ont pas beaucoup de succès. Vingt ans plus tard, on trouve seulement 33 maisons et 88 personnes à Manitowaning. En comparaison, Wikwemikong, le village voisin, de 598 habitants, ne reçoit aucune aide gouvernementale. Heureusement, les colons européens décident de s'établir à Manitowaning.

Aujourd'hui, ce charmant village a une population de 500 personnes. Manitowaning veut garder une apparence historique. Les touristes peuvent visiter un vieux moulin à farine (1883). Le premier traversier, le S. S. Norisle, est attaché depuis 1974. L'église St. Paul est la plus vieille église anglicane de l'Ontario (1845).

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies d'un bateau accosté et de l'école construite dans les années 1800.

25. La vie sur une réserve indienne

Les premiers habitants de l'île Manitoulin sont des Indiens: des Ojibwe, des Odawa et des Potawatamie. Ces Indiens appartiennent à la culture des Anishnabe.

Après l'échec de Manitowaning, le gouvernement canadien établit cinq réserves indiennes. Chaque réserve est dirigée par un chef et un conseil.

Voici quelques avantages à vivre sur une réserve. Un Indien peut faire la chasse et la pêche n'importe quel temps. Il n'a pas de limite de gibier ou de poissons. Cependant, il n'a pas le droit d'en vendre. L'Indien ne paie pas de taxe de propriété. Il ne paie pas non plus de taxe de vente. Les services médicaux sont gratuits. Un étudiant indien au collège ou à l'université peut recevoir des octrois.

Mais ces avantages ne peuvent réparer le mal que les Blancs ont fait aux Indiens. Les Blancs ont pris presque tout le pays.

Ils obligent les Indiens à vivre sur de petits territoires. Ces territoires sont choisis par les Blancs. Un Indien a besoin de liberté et de grand espace. Parfois, un Indien est obligé d'aller gagner sa vie en ville. Il se sent alors étouffé par le rythme rapide de la ville. Trop souvent aussi, il se sent inférieur aux Blancs.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographie de deux jeunes Indiens.

26. Wikwemikong

La péninsule de Wikwemikong est au sud-ouest de l'île Manitoulin. Wikwemikong veut dire la baie du castor. La première colonie a été établie en 1648 par un jésuite. Aujourd'hui, on compte quatre églises catholiques et aucune église protestante.

Cette réserve est différente des autres réserves. Les Indiens ont refusé de signer un traité avec le gouvernement du Canada. Wikwemikong est donc la seule réserve non cédée au Canada.

Le village du même nom est joli et bien organisé. À l'école élémentaire, on enseigne l'anglais, le français et l'ojibwe. Au secondaire, l'autobus amène les élèves à West Bay. En 1988, 220 étudiants étaient inscrits à des écoles postsecondaires.

Les Indiens organisent un gros «powwow» au mois d'août. Des centaines d'Indiens viennent de toute l'Amérique du Nord. Les touristes voient des compétitions de danse, de musique et de costumes.

En 1988, on ouvre un centre médical. Il contient un «Medecine lodge» à douze côtés. Il y a un feu sacré au milieu sous la lucarne. Il sert lors des cérémonies spéciales de guérison.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies du village de Wikwemikong.

27. Des croyances indiennes des Anishnabe

Les Indiens connaissent le besoin de l'harmonie: l'harmonie entre le corps et l'esprit; l'harmonie entre l'homme et la nature. Leurs croyances reflètent ce besoin.

Le cercle est un symbole important. Il n'a ni commencement ni fin. Le cycle de la vie est un cercle. Assis en cercle, personne n'est premier ni dernier: tout le monde est égal. La terre est un cercle. Les quatre saisons forment un cercle. Le tam-tam est un aussi cercle.

Le tabac est important pendant une tempête électrique. Pour bien se protéger, il faut enterrer un peu de tabac. Cela peut calmer l'esprit du tonnerre et des éclairs.

Le «sweetgrass» est la première plante à pousser sur la terre. Les Indiens la ramassent à la fin de juin. Ils en font des tresses. Ces tresses dégagent un parfum pendant un an. Les Indiens brûlent le bout d'une tresse pendant leurs cérémonies. La fumée odorante est répandue sur les personnes pour les purifier.

[Voir l'image pleine grandeur] Photographies d'un poêle et d'une personne qui fait tourner des cerceaux.

28. Le chaman et les rêves

Le chaman ou guérisseur indien est très en demande par les Indiens et les Blancs. Un guérisseur de la réserve de Wikwemikong a une réputation nord-américaine. Des malades viennent de très loin pour le voir. Il donne parfois des cours d'une semaine en pleine nature. Il montre la culture indienne et la manière de se guérir soi-même. Il peut dire à un malade ce qui ne va pas. Il peut aussi lui suggérer une cure naturelle. On ressent une grande paix intérieure à l'écouter.

Pour les Indiens, les rêves sont très importants. On passe dix jours par mois, un tiers de sa vie en état de rêve. Les rêves nous donnent des messages positifs. Ils nous montrent quoi changer pour être plus heureux. L'Indien peut se souvenir et interpréter les rêves. Il peut même les programmer pour résoudre des problèmes. L'Indien fait une méditation avant de se coucher. Il répète plusieurs fois: «Je veux une réponse à tel problème.» À son réveil, il a souvent une bonne solution.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un chaman.

Remerciements

Manitoulin Expositor (journal et imprimerie à Little Current). Un merci tout spécial pour la permission de reproduire quoi que ce soit de leurs publications. J'y ai puisé de nombreux faits et plusieurs illustrations.

Ten Mile Trading Post pour la carte de l'île Manitoulin.

Stanley Park pour la carte de leur terrain de camping.

Providence Bay Park pour les photos de la fille sur la plage et de la pêche au saumon.

The Manitoulin Historical Society de Gore Bay pour la photo de la caverne prise en 1888.

Ojibwe Cultural Foundation de West Bay pour la photo d'enfants de Julian Manitowabi.

Revue Halo pour la peinture intitulée «Winged Prayer» de l'artiste Charles Frizzel.

M. et Mme Lyle Dewar de Providence Bay pour les photos de vagues et de chevreuils.

M. Donat Kimball pour les photos de la clôture en zigzag, du chalet en rondins, du pont tournant et du nouveau centre d'information touristique à Little Current.

Crédits

Page couverture
Albert Paquette

Révision linguistique et infographie
Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques

© Centre franco-ontarien de ressources en alphabétisation, Centre FORA 1991
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