Saint-Cyprien, le 16 octobre 2003
À l'intention des intervenants et intervenantes en alphabétisation
Objet : Présentation de la recherche réalisée par le Centre d'apprentissage Clé dans le cadre du projet IFPCA
Titre de la recherche : Impact des NTIC sur l'apprentissage des apprenants et apprenantes du Centre d'apprentissage Clé
Dans le cadre de notre projet IFPCA, le Centre d'apprentissage Clé a effectué une recherche portant sur l'utilisation des NTIC (nouvelles technologies de l'information et des communications) comme outils d'apprentissage pour les apprenants et apprenantes. L'objectif de cette recherche était de décrire et d'analyser l'influence des NTIC sur l'apprentissage des apprenants et apprenantes du Centre d'apprentissage Clé
Les NTIC prennent une place toujours plus importante dans la vie de tous les jours. Que ce soit au travail ou à la maison, l'informatique est devenue un outil presque indispensable. Les entreprises recherchent de plus en plus une main d'œuvre qualifiée pour palier aux changements technologiques et à la maison, les enfants utilisent aussi de plus en plus l'ordinateur pour leurs apprentissages scolaires. Ainsi, l'apprentissage des NTIC chez les adultes est devenu un besoin important. De plus, selon Biais et Lavallée (1988), celui-ci suscite davantage d'intérêt pour la lecture et l'écriture.
Depuis maintenant 5 ans, le Centre d'apprentissage Clé offre à ses apprenants et apprenantes des ateliers d'initiation à l'informatique. Au cours des années, la place de l'informatique dans nos activités de formation a été de plus en plus importante. Nos apprenants exprimaient souvent leurs besoins dans ce domaine- De plus, l'informatique a joué un rôle important dans nos activités de recrutement. Il est devenu l'élément majeur qui a amené les personnes a vouloir débuter une formation avec nous. Par le fait même, il était possible pour nous d'amener ces étudiants à vouloir faire d'autres apprentissages en français ou en mathématique. Pour ces raisons, nous avons débuté une recherche l'année dernière dans le but de connaître l'influence de l'informatique sur l'apprentissage de nos apprenants et apprenantes.
La recherche s'est fait à l'aide d'une entrevue semi-dirigée et d'un questionnaire. Lors de l'entrevue, les apprenants et apprenantes ont eu à donner leur opinion sur la formation, à expliquer leur intérêt et leur motivation pour cet outil. 5 entrevues ont été réalisées et 50 questionnaires ont également été complétés par les apprenants et apprenantes participant aux ateliers d'informatique.
Nous vous invitons à vous rendre sur le site Internet suivant où vous pourrez accéder à la problématique de recherche ainsi que l'analyse des entrevues et de la compilation des données des questionnaires.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'expression de nos sentiments distingués.
L'équipe du Centre d'apprentissage Clé
L'informatique prend une place toujours plus importante dans la vie de tout les jours. Que se soit au travail ou à la maison, l'informatique est devenu un outil presque indispensable. Les entreprises recherchent de plus en plus une main d'œuvre qualifiée pour palier aux changements technologiques et à la maison, les enfants utilisent aussi de plus en plus l'ordinateur pour leurs apprentissages scolaires. Ainsi, l'apprentissage de l'informatique chez les adultes est devenu un besoin important De plus, selon Biais et Lavallée (1988), celui-ci suscite davantage d'intérêt pour la lecture et l'écriture.
Depuis maintenant 2 ans, le Centre d'Apprentissage Clé offre à ses apprenants des ateliers d'initiation à l'informatique. Nous avons été surpris par la grande demande de la population face à cet outil. Les personnes disaient se sentir dépassées par cette nouvelle technologie et désiraient en apprendre plus sur son fonctionnement. Ainsi, l'emploi de l'informatique comme méthode de formation nous est apparu essentiel. Cette recherche a donc pour but de répondre à des questionnements relatifs à non pratiques en alphabétisation touchant les NTIC et relatif à l'influence de cette technologie sur l'apprentissage des apprenants.
Dans ce projet, nous décrirons premièrement par une revue de la littérature la problématique de l'utilisation de l'informatique dans l'apprentissage et particulièrement chez les adultes. Par la suite nous décrirons la démarche méthodologique employée pour effectuer cette recherche.
Le Centre d'apprentissage Clé a débuté ses opérations en septembre 1984. L'idée est venue d'un groupe de personnes qui travaillaient en milieu communautaire et qui côtoyaient à chaque jour des personnes ayant des difficultés à lire, à écrire, à s'exprimer et à calculer. C'est à ce moment-là que l'idée d'offrir aux gens des ateliers gratuits a été mise en place dans les paroisses suivantes du Bas-Saint-Laurent: Saint-Cyprien, Sainte-Rita, Saint-Pierre-de-Lamy, Saint-Hubert et Saint-Clément Ces paroisses se situent près des villes de Trois-Pistoles et de Rivière-du-Loup. Ces cinq municipalités comptent en tout environ 3750 habitants.
L'économie de ce coin de pays tourne surtout autour des secteurs primaire et secondaire. Le milieu forestier, l'agriculture et l'acériculture fournissent la majorité des emplois, mais ceux-ci sont pour la plupart saisonniers. Par conséquent, cela entraîne un taux de chômage élevé soit 18,5% (Centre des Ressources Humaines du Canada, 2001). De plus, puisque le nombre d'emplois disponibles est moins élevé que la demande, certains se retrouvent prestataires de la Sécurité du revenu. Le haut taux de décrochage scolaire n'aide pas à la situation puisqu'il est plus difficile d'obtenir un travail sans aucune formation. Aussi, le vieillissement de notre population est une autre situation à laquelle nous devons faire face. Dans ce contexte, il est important de noter que le taux d'analphabétisme de notre région frôle les 26% (Statistique Canada, 1996).
En 2001-2002, le Centre d'apprentissage Clé offre des ateliers à environ 108 personnes soit à 87 femmes et à 21 hommes. Deux personnes ont entre 16 et 30 ans, 68 personnes ont entre 31 et 60 ans et 38 personnes ont 61 ans et plus. La moitié des apprenants participent à des ateliers d'informatique. Ces ateliers portent sur l'initiation au clavier et à la souris, sur l'initiation au traitement de texte et sur l'initiation à la recherche sur Internet et à l'envoi de courrier électronique. Les NTIC semblent être une technique d'enseignement qui plaît beaucoup aux apprenants. L'augmentation importante du recrutement au cours des deux dernières années en est la preuve. Mais dans ce contexte, les NTIC peuvent-ils influencer l'apprentissage des apprenants ? Pour le Centre d'apprentissage Clé, il est important de tenir compte des besoins des apprenants afin de les amener vers la poursuite d'un but éducatif et également de les amener à prendre une part active au développement de leur communauté.
L'utilisation de l'informatique dans l'enseignement ne date pas d'hier. Voici donc un bref aperçu de son utilisation.
Eimerl (1993) souligne que l'informatique représentait une force culturelle quand elle a fait son apparition dans le monde de l'éducation. Limitée jusqu'à la fin des années 60 dans l'enseignement technique à des fins professionnelles, elle inspire peu à peu des projets d'intégration dans plusieurs secteurs et niveaux du système éducatif. . De plus, Berthelot (1987) souligne que c'est vers la fin des années 60 qu'une consolidation assisté par ordinateur s'est faite. On a voulu favoriser l'utilisation de l'ordinateur en milieu scolaire. Cette période de consolidation a aussi amené les individus à se poser des questions sur l'efficacité et la pertinence de l'enseignement assisté par ordinateur.
Berthelot (1987) indique que c'est en 1971 que la compagnie Intel, spécialisée dans le développement de pièces électroniques met sur le marché un micro processeur de 4 bits. Très rapidement, le micro-ordinateur devient populaire et son coût diminue. En quelques années, il se démocratise au point de devenir le jeu à la mode des enfants. Il s'implante dans les habitudes quotidiennes et modifie rapidement l'environnement Le milieu de l'éducation n'échappe pas à ce mouvement et, rapidement, s'est vu plonger dans le monde informatique. À cet égard, la fin des années 70 est marquée par une certaine désillusion quant à l'utilisation de l'ordinateur en tant qu'outil didactique. Bien que le micro-ordinateur, introduit en 1968, se prête particulièrement bien aux applications pédagogiques, il reste que l'achat, l'exploitation et l'entretien de ces appareils demeurent extrêmement élevés. Tous ces facteurs ont ainsi grandement contribué à ralentir le développement de l'enseignement assisté par ordinateur. De plus, Eimerl (1993) souligne que c'est à partir de 70 que l'informatique est introduite de manière organisée et progressive dans l'enseignement au niveau secondaire.
Berthelot (1987) ajoute que si l'on assiste durant les années 70 à une baisse de la popularité à l'égard de l'enseignement assisté par ordinateur, on constate par contre un intérêt grandissant pour la formation des élèves à l'utilisation de l'ordinateur. C'est au début des années 80 qu'on a pu assister à l'investissement de sommes de plus en plus importantes de maisons d'édition dans la publication de programmes destinés à l'enseignement. Eimerl (1993) souligne qu'en 1981, l'informatique devient un défi à relever pour l'éducation. Les ambitions se réveillent face aux innovations des autres pays. Les discours se multiplient pour présenter les perspectives de cette « mutation technologique» et leur impact sur la vie sociale. L'informatique n'a pas été au départ conçue pour l'éducation. Elle a été imposé sans souci de son acceptabilité ni de ses implications institutionnelles, ni des usages sociaux. Le maintien de l'idée de la toute puissance de l'informatique avait parfois un aspect de propagande visant la prise de pouvoir et les intérêts plus ou moins cachés, autres qu'éducatifs.
Eimerl (1993) indique de plus qu'au début des années 80, l'introduction de l'informatique dans les pratiques scolaires a apporté d'une part la déception, car les promesses n'ont pas abouti aux preuves et confirmations nécessaires au maintien de l'enthousiasme. Moins enthousiastes, mais plus conscients, les enseignants sont restés persuadés de l'existence d'un potentiel d'application de l'informatique dans l'éducation, à condition de réorienter les initiatives dans le cadre de finalités plus clairement définies et ancrées dans la réalité scolaire, les représentations de l'impact de l'informatique fortement coloriées d'émotions (peur de la domination de la culture technologique sur la culture humaniste) ont disparu, remplacées par l'image d'un enseignement complexe, dynamique et diversifié grâce à l'informatique, mais au prix d'un travail qui restait à entreprendre.
Selon Eimerl (1993), ces enjeux ont déterminé le panorama de l'installation des ordinateurs à l'école, décor dans lequel devaient se jouer les changements espérés. Les arguments étaient de faire «un premier pas», de remédier à la pauvreté de la culture technique, d'assurer «la sensibilisation à l'informatique» chez les enseignants et « l'éveil aux technologies» chez les élèves. C'est dans le milieu scolaire que la « greffe » informatique a été le moins rejetée. Les enseignants déjà sensibilisés aux enjeux culturels et éducatifs se sont investis dans la formation en informatique afin de l'intégrer aux temps et lieux d'apprentissages. Leurs préoccupations ont été davantage centrées sur les moyens et méthodes pour rendre cette intégration opérationnelle et concrétiser les idées du renouvellement pédagogique de l'école.
De plus, Eimerl (1993) souligne que l'idée d'une « démocratisation technologique » a été l'un des facteurs de l'acceptabilité lors de l'introduction à grande échelle de l'informatique dans l'enseignement L'ordinateur était d'abord perçu comme un intermédiaire facilitant le processus d'apprentissage partout où l'échec scolaire était un facteur d'exclusion de certaines populations.
La population a également eu son opinion dans l'utilisation de l'ordinateur en enseignement
Eimerl (1993) souligne que dans des conditions d'introduction progressive, avec la diversité des utilisations qui se mettent en place, les réticences envers les nouveaux outils informatiques s'estompent Face à la complexité de ces outils et de leurs usages, les attitudes et les comportements ne se modifient qu'avec le temps nécessaire à établir la relation de référence, toujours en fonction des représentations de leur utilité et de leur valeur.
Eimerl (1993) indique de plus qu'une partie des parents ne voyaient pas l'intérêt d'une appropriation de la technologie et considéraient que ces activités empiétaient trop sur l'apprentissage scolaire et les loisirs des jeunes. Ces parents gardaient un avis traditionnel sur le rôle de l'école, dont la vocation est d'enseigner les savoirs tel que lire, écrire, compter et selon eux, la découverte de l'informatique se faisait au détriment de ces activités fondamentales. Certains considéraient même que l'introduction de l'informatique à l'école pouvait diminuer l'importance de l'enseignement de ces matières ou bien que le changement des méthodes pouvaient nuire aux élèves au moment du passage dans d'autres écoles ou les méthodes traditionnelles seraient gardées.
Quant aux jeunes, Eimerl (1993) indique que ceux-ci ne demandaient qu'a utiliser les ordinateurs dont l'arrivée à l'école coïncidait avec leur intérêt de plus en plus grand pour ce fait de société. Ils s'orientaient vers des organismes qui offraient la possibilité d'activités informatiques plus diverses, plus libres et plus autonome permettant de rompre avec les modèles scolaires. Berthelot (1987) souligne quant à lui que la population est sensibilisé à la nécessité de former des enseignants pour dispenser en milieu scolaire des cours de sciences informatique.
Déjà, les aspects positifs de l'utilisation de l'informatique pour favoriser des apprentissages ressortent. Plusieurs auteurs on aussi fait états des bienfaits de l'utilisation de l'informatique dans l'apprentissage des adultes
Plusieurs chercheurs se sont intéressés à l'analyse et à la validation des effets que peuvent avoir les activités informatiques sur les conduites cognitives et sur certains apprentissages. Eimerl (1993) indique que la question de l'impact des activités informatiques sur les fonctionnements cognitifs et de leur valeur dans les processus d'apprentissage a pris de l'importance. Les pédagogues cherchaient d'abord à explorer les possibilités d'innovations dans l'enseignement, les situations d'apprentissage favorisant l'initiative, l'activité et l'autonomie des élèves. Dans cette optique, l'ordinateur et l'informatique semblaient apporter des solutions organisationnelles et conceptuelles.
L'utilisation de l'informatique en alphabétisation est au cœur de l'actualité pédagogique. L'usage de l'ordinateur en tant qu'outil d'enseignement interpelle un très large public. Il se forge maintenant une place privilégiée dans la formation permanente des adultes. Selon Hautecoeur (1989), les applications pédagogiques de l'ordinateur sont particulièrement efficaces pour les étudiants désavantagés et ceux qui progressent lentement Le fait de s'éloigner d'une démarche scolarisante peut contribuer à expliquer le succès relatif des approches pédagogiques développées à l'aide de l'informatique. Les participants se trouvent plongés dans un apprentissage qui n'a que très peu de liens avec le souvenir plus ou moins conscient des échecs passés. Il en découle une disparition des barrières psychologiques qui s'étaient érigées au cours des années autour de l'idée de retourner apprendre à lire et à écrire. Hautecoeur (1989) ajoute qu'il peut se produire l'apparition de nouvelles attitudes chez les participants grâce à l'informatique : curiosité intellectuelle, grande concentration, implication dans les travaux. Selon cet auteur, ce n'est pas l'appareil en soi qui provoque ces changements d'attitudes et de comportements. La réponse se trouve dans la perception qu'on les apprenants de l'outil et de l'environnement qu'il crée.
Biais et Lavallée (1988) soulignent qu'apprendre, c'est, entre autres, saisir, comprendre, acquérir des connaissances et les moyens de les mettre en pratique. Ceux-ci indiquent de plus que l'apprentissage des adultes qui s'alphabétisent concerne des faits en évolution, des progrès individuels qui se répercutent au niveau du social. L'alphabétisation passe aujourd'hui par la socialisation informatique. L'ordinateur peut devenir un outil de socialisation, ainsi qu'un partenaire. La flexibilité et la « patience » de l'ordinateur en font le partenaire idéal de toute personne qui entreprend une démarche pédagogique personnalisée :
Biais et Lavallée (1988) soulignent également que l'enseignement assisté par ordinateur diminue le temps d'apprentissage et en améliore la qualité
Déjà en 1988, Biais et Lavallée ont démontrés clairement que l'ordinateur peut être d'un secours précieux dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Ceux-ci ont observé chez tous les étudiants, une fois initiés à l'ordinateur, une diminution du nombre de fautes de français ainsi qu'une augmentation du nombre d'écrits personnels. La spécificité de l'ordinateur réside dans le renforcement qu'il procure en facilitant les révisions de textes et en plaçant l'erreur autant sur la maladresse devant la machine que sur l'ignorance de l'écriture.
Pour Eimerl (1993), les qualités déjà connues de l'outil informatique, telles que l'interactivité, l'échange d'informations et de messages avec l'apprenant, se sont ajoutées à l'espoir de facilités nouvelles dans l'apprentissage de la lecture par des populations de non-lecteurs, mauvais lecteurs ou lecteurs inexpérimentés. Ainsi, l'alphabétisation par l'informatique semble possible et semble être une idée nouvelle pleine d'espoir. Des initiatives, au départ intuitives et sans projets pédagogiques précis, étaient développées pour introduire l'attrait de l'ordinateur et pour faire profiter de ses valeurs motivantes les élèves découragés par l'échec scolaire. L'utilisation de ces outils de création de l'esprit a permis de les intégrer à des projets pédagogiques intéressants avec de bons résultats sur le plan des interactions, des échanges et des efforts pour écrire, vérifier et corriger les textes individuels et collectifs.
Pour Eimerl (1993), il est évident que la facilité qu'un traitement de texte permet par sa chaîne mobile et modifiable de caractères, par l'automatisation de l'organisation graphique et spatiale, par sa lisibilité et son esthétique, aidait les élèves en leur laissant la possibilité de s'investir dans la construction du message écrit, et de s'approprier l'écrit en tant que moyen de communication.
Hautecoeur (1989) indique quant à lui avoir utilisé l'ordinateur comme instrument privilégié pour provoquer l'expression écrite des apprenants. Il a observé chez ceux-ci une préoccupation à chercher et à corriger leurs erreurs eux-mêmes. Il a aussi observé une amélioration du vocabulaire : recherche de mots nouveaux à insérer dans les écrits, une amélioration de la syntaxe : clarté du texte et concision du style. Il ajoute que le traitement de texte permet de centrer l'apprenant sur l'essentiel de l'acte d'écrire : produire un écrit qui a du sens. De plus, Hautecoeur (1989) a noté chez les participants de nets progrès en lecture en même temps qu'en écriture car ils faisaient beaucoup plus de français qu'habituellement L'outil a donc servi de déclencheur. C'est un instrument privilégié pour provoquer l'expression écrite chez les apprenants.
Depover (1987) indique lui aussi que le traitement de texte peut devenir un outil précieux au développement de l'expression écrite. Il améliore selon lui dans certains cas le rendement et la rapidité de l'expression écrite et rend conséquemment la tâche d'expression écrite plus facile.
Dans leur recherche, Biais et Lavallée (1988) ont démontrés que les apprenants ont une préférence pour le travail d'écriture par l'entremise du traitement de texte parce qu'il est plus facile de se concentrer sur le processus d'écriture plutôt que sur le produit fini. Le traitement de texte entraîne un raffinement de la rédaction : quand les apprenants en ont fini avec la logique, le contenu et l'organisation de leur texte, ils s'emploient à le clarifier, à le préciser et à éliminer les redondances. Ils indiquent de plus que le traitement de texte est un outil puissant par l'intermédiaire duquel les apprenants peuvent réviser leurs textes en profondeur, à volonté et de façon systématique. Il suscite une pensée procédurale plus développée que le simple geste de la main tenant un crayon et traçant des signes graphiques sur du papier.
Hautecoeur (1989) indique que le traitement de texte livre un produit final de qualité, condition de succès importante pour un outil d'écriture chez les adultes qui n'ont pas toujours développé une motricité fine suffisante pour obtenir une écriture lisible. L'utilisation de l'ordinateur transforme tout à fait le rapport du participant à l'apprentissage de la lecture et de l'éciture. Il ajoute que l'outil informatique est performant dans l'entraînement à certaines opérations de lecture :
De plus, Biais et Lavallée (1988) soulignent que rapprenant qui s'initie aux codes de la lecture et de l'écriture de français à l'aide de l'ordinateur améliore sa propre aptitude à communiquer. Par voie de conséquence, il améliore également la qualité et la quantité de ses apprentissages.
Depover (1987) indique que pour qu'un enseignement soit efficace, il est nécessaire de maintenir la motivation spécifique à un niveau élevé par la présentation de situations adaptées aux intérêts des apprenants. Ainsi, Eimerl (1993) souligne que l'attrait, la motivation accompagnant la découverte de l'informatique ont contribués au changement des attitudes des élèves envers les enseignements proposés et des relations entre apprenants et enseignants. Voir les élèves motivés, intéressés, réunis et coopérant sur un sujet commun, certains même passionnés et transmettant leur goût pour l'effort intellectuel aux autres, était une source de satisfaction pour les enseignants, qui voyaient dans l'informatique le moyen de surmonter une première difficulté de leur travail, rendre les élèves ouverts à l'enseignement Les expériences d'exploration des ordinateurs en classe montraient que grâce à l'attachement pour cette activité, les élèves parvenaient à établir et à améliorer leurs performances de concentration, d'attention, de mémorisation etc.
Pour Hautecoeur (1989) la machine peut avoir le potentiel de stimuler un non-écrivant à écrire, composer, produire des textes individuels. Celui-ci ajoute que l'utilisation de l'ordinateur et du traitement de texte comme outils d'apprentissage a semblé favoriser la motivation ainsi que la concentration des participants. Le fait d'utiliser un outil technique aussi sophistiqué a été selon lui un facteur de valorisation non négligeable. L'ordinateur est un outil stimulant qui laisse beaucoup de place à l'exploration et à la maîtrise d'une technique très valorisée par les médias d'information. Ils en ressentent une valorisation sociale.
De plus, Hautecoeur (1989) ajoute que c'est cette motivation, cet intérêt nouveau qui soutiendront l'étudiant dans son apprentissage du français et des mathématiques et renforceront ses objectifs d'apprentissage. Biais et Lavallée (1988) indiquent qu'un logiciel de traitement de texte suscite plus de créativité chez les étudiants. La formulation, la mise en mots est plus rapide qu'avec le médium traditionnel de la main tenant le crayon. Ceux-ci ajoutent que le plaisir d'écrire accroît la confiance en soi chez les apprenants. Berthelot (1987) souligne quant à lui que l'accès immédiat à une copie propre, la possibilité de partager son travail avec les autres et l'apport immédiat de commentaires ou de suggestions sur les textes lors de la relecture constituent des aspects motivants et stimulants.
Ainsi, l'emploi des NTIC comme approche de formation auprès des adultes semble être un facteur stimulant pour l'apprenant. Mais, comment les NTIC interviennent-ils dans l'apprentissage ? Quelles sont les situations les plus favorables à son utilisation chez nos apprenants ? Notre intention est de procéder à une étude afin de répondre à nos questions, d'avoir une meilleure connaissance de l'influence des NTIC dans l'apprentissage chez nos apprenants et ainsi, pouvoir mieux intervenir auprès de nos apprenants et apprenantes.
Ce chapitre traitera de la méthodologie utilisée dans cette recherche. Dans un premier temps, l'approche méthodologique choisie sera décrite et sa pertinence par rapport aux objectifs de la recherche sera expliquée. Ensuite, des précisions seront apportées au sujet de l'échantillon et du déroulement de la recherche. Suivra une description des techniques de collectes des données et de la méthode d'analyse.
Les objectifs poursuivis, c'est-à-dire l'approfondissement, la description et l'analyse de l'influence des NTIC sur l'apprentissage des apprenants et apprenantes du Centre d'apprentissage Clé, conduisent à opter pour une recherche qualitative avec une partie quantitative fait avec tous les apprenants à l'aide d'un questionnaire.
Ainsi, cette recherche combinera la méthode quantitative et la méthode qualitative afin d'analyser plus en détail les différents aspects de notre problématique. L'approche qualitative sera utilisé afin de comprendre et analyser l'influence de l'informatique auprès des apprenants et des apprenantes du Centre d'apprentissage Clé. Une entrevue semi-dirigée sera réalisée auprès de certains apprenants. Celle-ci est utilisé lorsque le chercheur utilise un guide d'entretien qui permet de délimiter les propos de la personne interrogée sur certains thèmes limités pour la recherche. Nous recueillerons à ce moment là leur témoignage et leur perception de la situation. Ainsi, les personnes interrogées pourront s'exprimer librement sur ces thèmes
Dans cette recherche, les thèmes suivants seront utilisés comme guide d'entretien :
L'approche quantitative sera utilisée quant à elle pour compiler des données recueillies chez tous les apprenants qui utilisent l'ordinateur. Un questionnaire sera réalisé pour aller chercher tous les principaux éléments de la recherche. L'utilisation del'approche quantitative a l'avantage de permettre d'aller chercher des informations chez davantage de personnes.
La recherche sera réalisé auprès des apprenants participants aux ateliers d'informatique. Entre S et 10 entrevues seront réalisées et environ 50 questionnaire seront répondus par les apprenants. Beaucoup plus de femmes que d'hommes participent aux ateliers donc, nous prévoyons avoir 3 hommes en entrevues et environs le même nombre d'homme qui répondront au questionnaire. Pour pouvoir faire l'entrevue ou répondre au questionnaire, les apprenants devront participer aux ateliers d'informatique.
Afin de pouvoir analyser l'influence des NITC sur l'apprentissage des apprenants et apprenantes du Centre d'apprentissage Clé, trois techniques de collecte de données ont été ciblées soit : l'observation participante et l'enregistrement audio pour l'entrevue et finalement, le questionnaire individuel.
L'observation participante est une technique de constitution des données où le chercheur occupe une position très impliquée, c'est-à-dire qu'il participe pleinement à la dynamique ambiante. La principale caractéristique de cette méthode est l'insertion d'un observateur dans le groupe étudié. Pour cette recherche, la formatrice sera cet observateur. Karsenti et Savoie-Zajc (2000) indiquent qu'en partageant des activités avec le groupe étudié, le chercheur peut tenter de se rapprocher de son objet d'étude.
Van der Maren (1999) indique que l'utilisation d'instruments discrets comme un magnétophone ou une-caméra permettent une meilleure reprise de l'observation. Ainsi, lors de chacune des entrevues semi-dirigé, les conversations seront enregistrées sur un magnétophone. L'enregistrement de chaque entrevue sera retranscris et il sera ainsi plus facile de replacer les propos dans leurs contextes pour en faire l'analyse.
Gauthier (1997) indique que le principal avantage de cet instrument réside dans sa grande flexibilité. Il s'agit de formuler un certain nombre de questions et de consigner les réponses. On peut aussi obtenir rapidement de l'information sur les concepts que l'on veut étudier.
Afin d'atteindre nos objectifs et ainsi analyser l'influence des NTIC sur les apprentissages des apprenants et apprenantes du Centre d'apprentissage Clé, la méthode d'analyse employée pour analyser les entrevues sera l'analyse systématique de l'information proposée par Van derMaren (1999). Cet auteur propose de travailler en suivant cinq phases. La phase 1 sera une phase de préparation à l'analyse. La deuxième phase vise à faire l'analyse des traces. Il faut extraire des passages significatifs en lisant l'ensemble du matériel, de marquer d'un signe, c'est-à-dire d'un code, les passages pertinents par rapport aux thèmes abordés et aux objectifs. À la phase trois, il s'agit, une fois les données obtenues, d'en vérifier la qualité. La phase suivante consiste à faire la synthèse des données. Il faut, à cette phase construire du sens, mettre en évidence les significations de l'information et faire l'interprétations des représentations. Enfin, la cinquième phase consiste à faire la vérification de l'analyse et de la synthèse et aussi de faire la vérification des interprétations. Nous utiliserons également le logiciel Nvivo afin de supporter notre analyse.
De plus, l'analyse quantitative des questionnaires se fera à l'aide du logiciel Word. L'utilisation du questionnaire permettre de rejoindre un plus grand nombre de personnes pour aller chercher le plus d'informations possibles afin d'analyser l'influence des NTIC sur l'apprentissage des apprenants.
Berthelot, Serge; Fortier, Gilles ; Lebrun, Nicole ; Myre, Gilbert. (1987). L'ordinateur compatible avec l'éducation. Montréal: Les Éditions Agence d'ARC inc.
Biais, Hélène ; Lavallée, Marcel. (1988). Du crayon à l'imprimante Québec : Presses de l'Université du Québec
Depover, Christian. (1987). L'ordinateur, média d'enseignement Bruxelles : Édition de Boeck
Eimerl, Kamila. (1993). L'informatique éducative. Cheminement dans l'apprentissage. Paris : Édition Armand Colin
Gauthier, B. (1997). De la problématique à la collecte des données. Québec : Presses de l'Université du Québec
Hautecoeur, Jean-Paul. (1989). Expérimentation du traitement de texte en alphabétisation. Québec : Bibliothèque nationale du Québec
Karsenti, T ; Savoie-Zajc, L. (2000). Introduction à la recherche en éducation Sherbrooke : Édition du CRP
Van der Maren, J-M. (1999). La recherche appliquée en pédagogie. Paris: Édition DeBoeck Université
Besoin de sensibiliser davantage les hommes à la participation aux ateliers offerts par le Centre d'apprentissage Clé
Besoin d'offrir des ateliers dans d'autres paroisses
Les entrevues ont été réalisées auprès de six personnes, soit quatre femmes et deux hommes âgés entre 35 et 70 ans. La scolarité complétée par ces personnes varie de secondaire 1 à un cours commercial. Tous ceux et celles qui ont participés aux entrevues participaient aux ateliers d'informatique offerts par le Centre d'apprentissage Clé.
- L'utilisation de l'ordinateur devient un plaisir et rend plus agréable les cours suivis ;
Masculin : 18%
Féminin : 82%
16-25 ans : 4%
26-35 ans : 2%
36-45 ans : 28%
46-55 ans : 33%
56-65 ans : 20%
66 ans et plus : 13%
Sainte-Rita : 31%
Saint-Hubert : 28%
Saint-Cyprien : 24%
Saint-Clément : 13%
Autres (Saint-Médard et Saint-Jean-de-Dieu): 4%
Primaire : 15%
Secondaire 1 : 7%
Secondaire 2 : 13%
Secondaire 3 : 7%
Secondaire 4 : 9%
Secondaire 5 : 19%
Commercial : 4%
Autres : 26%
La majorité des personnes qui participent aux ateliers d'informatique sont des femmes âgées entre 36 et 65 ans. On retrouve également un petit nombre de personnes âgées de 16 à 35 ans et de 66 ans et plus. On peut observer que des personnes habitant dans des paroisses qui ne sont pas desservies par le Centre d'apprentissage Clé se déplacent dans les paroisses avoisinant où des ateliers sont offerts afin d'y participer. Finalement, près de la moitié des apprenants possèdent un diplôme (Commercial, D.E.P., D.E.S., A.E.C., D.E.C., BACC.)
Analyse réalisée à partir de 46 questionnaires répondus par les apprenants et apprenantes du Centre d'apprentissage Clé et participant aux ateliers d'informatique
Oui : 78%
Non : 22%
6 mois et moins : 20%
1 an: 29%
2 ans : 25%
3 ans : 8%
4 ans : 3%
5 ans : 6%
8 ans : 3%
10 ans : 3%
20 ans: 3%
Parfois : 57%
Souvent : 37%
Jamais : 6%
La majorité des personnes (78%) possèdent un ordinateur à la maison. De ce nombre, 82% en ont fait l'acquisition au cours des trois dernières années. Le programme "Brancher les famille" du gouvernement du Québec a offert la possibilité à un grand nombre de personne de faire l'acquisition d'un ordinateur. La principale raison qui a amené les gens à en faire l'acquisition est pour le loisir et le divertissement. Ensuite vient l'utilisation d'Internet et du courrier électronique, comme aide pour l'apprentissage des enfants, et pour le travail. Pour ceux qui ne possèdent pas d'ordinateur à la maison, les cours offerts par le Centre d'apprentissage Clé est le principal lieu où ils peuvent l'utiliser.
Parfois : 64%
Souvent: 31%
Toujours : 5%
Je demande l'aide à quelqu'un : 59%
Je continue jusqu'à ce que je réussisse : 41 %
La principale utilisation que les gens font de l'ordinateur est pour la recherche sur Internet, les jeux et le courrier électronique (89%). Une faible proportion de personnes (7%) utilisent principalement l'ordinateur pour le traitement de texte. Le temps consacré à l'utilisation de l'ordinateur peut aller de temps en temps à 2 heures par jours (91%). Lorsque les personnes ont des difficultés avec son utilisation ils demandent en majorité (59%) l'aide de quelqu'un, un technicien ou un(e) ami(e). Si non, les personnes vont essayer de comprendre, vont continuer jusqu'à ce qu'il y ait un problème trop important et à ce moment, ils vont demander l'aide de quelqu'un. Ce que les gens aiment le plus avec l'utilisation de l'ordinateur concernent principalement Internet et le courrier électronique et ce que les gens aiment le moins concernent principalement les bogues, la lenteur d'exécution et les difficultés à comprendre ou à faire ce qui est désiré. L'écriture à l'aide du traitement de texte représente pour certaines personnes ce qui est le moins aimé.
Toujours : 42%
Souvent : 42%
Parfois : 16%
Outil pratique : 49%
Curiosité pour cette nouvelle technologie : 39%
Obligation de travail : 12%
Une majorité de personnes (84%) se sentent valorisées d'être capable de travailler avec l'ordinateur. L'utilité et la curiosité représentent les principales raison de motivation à l'utilisation de l'ordinateur.
Oui : 76%
Non : 24%
Non : 53%
Oui : 47%
Beaucoup : 46%
Un peu: 41%
Pas du tout: 13%
L'utilisation de l'ordinateur a été un incitatif pour 76% des gens interrogés à débuter une formation et près de la moitié des gens en était à leur premières formation en informatique. L'utilisation de l'ordinateur a été un incitatif pour une majorité de personnes à débuter une formation. La principale raison était d'apprendre à utiliser cet outil, pour en connaître plus, pour savoir quoi faire avec.
Le crayon : 61%
Le clavier ; 39%
Le crayon est le principal outil utilisé pour écrire à 61%. Les avantages cités pour l'utilisation de l'ordinateur pour écrire est le travail propre et la possibilité de corriger les fautes. En ce qui concerne les inconvénients, il s'agit du manque de vitesse et du manque d'habiletés au clavier. Les personnes ne semblent pas davantage écrire ou trouver facile d'écrire depuis qu'ils utilisent l'ordinateur mais ils accordent davantage d'attention à la ponctuation et aux fautes lorsqu'ils écrivent à l'aide de l'ordinateur. Au niveau de la lecture, l'utilisation de l'ordinateur ne semble pas changer les habitudes des gens.
Oui: 74% Non: 26%
L'utilisation de l'ordinateur a été un incitatif pour plusieurs personnes (74%) à débuter une formation. Le traitement de texte est l'un des domaines où les gens demandent davantage d'explication même si celui-ci fait partie des élément le moins aimé dans l'utilisation de l'ordinateur. Dans l'avenir, les personnes voient principalement l'utilisation de l'ordinateur comme un outil d'apprentissage pour les enfants, une nécessité, une obligation pour le travail