Table des matières

"L'acte de lire, c'est l'action de redécouvrir pour soi ce que d'autres ont découvert avant soi."
Bruno Roy

Avant-propos

Nos succès, parlons-en plus que jamais et tout le temps!

Depuis maintenant six ans, la Fondation québécoise pour l'alphabétisation présente la Semaine québécoise de l'alphabétisation. Cette Semaine est importante pour l'ensemble des intervenants et des organismes œuvrant en alphabétisation partout au Québec, puisqu'elle leur permet de mettre en évidence leur magnifique travail et l'ampleur de leur engagement.

En 1996, le thème de la Semaine québécoise de l'alphabétisation est: "Nos succès... parlons-en!". Le mandat de la Fondation est de faire de la sensibilisation afin de démontrer à la population que l'alphabétisation donne des résultats concrets et positifs.

Une question nous est maintes fois posée: "Est-ce que l'alphabétisation ça donne quelque chose?". Une réponse: vous n'avez qu'à prendre le temps de lire les histoires d'Alain, Claude, Céline, Marcellin, Gilbert, André, Daniel, Jean-Luc, Marc, Régis, Jean-Sébastien, Janick, Cécile, Arléne, Gaétan, Yvan, Denise, Maurice, Doreen, Shirley, André, Cécile, Brigitte, Steve, Stéphane, Ubald, Jacqueline, Maurice, José, Anastassia, Meriam, Maxime, Sylvain, Éric, Sylvie, Fanta, Steve, François, André, Lise, Charles, Marie-Ange, Lilianne, Renza, André, Olivette, Dany, Bérangère, Jacques, Laurent, Monique, Johanne, Lionel, Solange, Jean-Claude, Normand, Elisa, Edna, Emmanuel, Léon-Paul, Corrine, Simone, Jean-Marc, Gisèle, Jeannot, Gaston, Richard, Mme Gignac, Nicolas, Nadia, Claudine, Dora, José Carlos, Hectorine, Francine, Liette, Anne-Marie, Jonathan, Raymond, Madeleine, Richard, Hélène, Sylvain, Raymond et Cécile pour comprendre qu'au-delà des programmes de formation, des organismes, des activités, des méthodes éducatives, andragogiques et de toutes les mesures mises en place pour que les gens entreprennent une formation en vue d'être fonctionnels, de se trouver ou de se retrouver un emploi, il y a le coeur de notre préoccupation: une personne.

Sans celle-ci, tout notre beau système n'aurait pas sa raison d'être. En dépit des statistiques alarmantes d'analphabétisme, il y a l'importance de se mobiliser et de croire que nos actions servent et serviront à développer une meilleure société.

Parlons-en! plus que jamais, parce que nous devons constamment convaincre la population qu'il existe encore trop de personnes qui ne peuvent fonctionner dans notre société.

Parlons-en! plus que jamais, parce que les compétences de base sont essentielles pour accéder à de la formation professionnelle et à des mesures d'employabilité.

Parlons-en! plus que jamais, parce qu'il est tout à fait important que d'autres adultes se convainquent de l'urgence et du bien-fondé d'une démarche d'alphabétisation.

Parlons-en! plus que jamais, pour que l'alphabétisation soit valorisée et encouragée par tous les partenaires en éducation et dans d'autres secteurs d'activités.

Parlons-en! encore et encore, parce que l'on aura jamais fini d'en parler. Il reste tellement de travail à faire.

Parlons-en! comme il se doit, par le témoignage des adultes qui y participent, par la démonstration de leur engagement au sein de leur communauté et de leur environnement.

Soyons fiers de nos succès présents et à venir!

[Voir l'image pleine grandeur]Signature de Sophie Labrecque

Sophie Labrecque
Directrice générale Fondation québécoise pour l'alphabétisation

Vaincre sa peur et réussir

À cause de la crise économique, le 29 janvier 1991, je perds mon emploi dans la quincaillerie architecturale. Je suis confronté à la réalité, incapable de remplir une demande d'emploi, j'avais honte de ma situation et je n'avais plus confiance en moi.

Le premier avril 1991, j'ai un rendez-vous avec une agente du Centre de main d'œuvre du Canada. Je lui exprime mes peurs de revenir à l'école à 31 ans. Elle m'inscrit sur un programme en alphabétisation comme étudiant indépendant pour une durée de 60 semaines. Le 2 juillet, je rencontre Madame Jocelyne Fafard à la Maison Alpha de la commission scolaire Les Écores. Elle me sécurise et m'explique le déroulement de la Maison Alpha; je suis mort de peur.

J'ai trouvé les débuts à la Maison Alpha difficiles pour mon orgueil. Avec le temps et de l'amour, je suis venu à me faire confiance. On m'a donné le plaisir d'écrire et la joie de me réaliser selon mes capacités. Ils m'ont entouré de leur amour et de respect pour que je puisse devenir une personne autonome. Ils ont ouvert mon esprit à la connaissance. De plus, je me suis impliqué activement dans la vie de la Maison Alpha, notamment en étant responsable de la cantine.

J'ai vécu 10 mois à la Maison Alpha; le 3 avril 1992, je réussissais les tests de classement pour entrer au secondaire. A 32 ans, arriver au secondaire, le rêve de ma vie!

Aujourd'hui, je suis plus fonctionnel. J'ai pris confiance en moi et je suis capable de remplir des papiers du gouvernement, je peux faire des chèques, écrire à mon député s'il y a lieu... Je prends plus ma place au sein de la communauté, je reçois l'admiration et la reconnaissance de mon milieu puis, je me sens moins coupable et moins "niaiseux". Je lis maintenant beaucoup sur la nature. J'aime apprendre. Depuis que je sais lire et écrire, ma vie est plus positive, j'ai fait partie du journal étudiant, j'ai participé au Tour de l'île comme bénévole et je fais des expéditions pédestres en Gaspésie. Je peux dire qu'aujourd'hui je suis intégré à la société.

Si je n'avais pas appris à lire et à écrire, peut-être que je serais heureux mais encore avec un boulet et dépendant des gens et des événements. J'aurais toujours honte et je continuerais de penser que c'est impossible pour moi d'apprendre et de réaliser mon rêve d'aller au secondaire. En 1994, ne pas savoir lire ni écrire, c'est l'enfer dans un monde informatisé.

La chose la plus importante qui m'est arrivée depuis que je sais lire et écrire, c'est mon premier recueil de poèmes que j'ai réalisé dans un atelier d'écriture à la Maison Alpha. J'ai été enfin capable d'exprimer mes sentiments et mes émotions sur papier. Et puis, il y a la réalisation de mon rêve le plus cher soit d'entrer au secondaire. Aujourd'hui, ça fait près de trois ans que je poursuis mes études au niveau secondaire. Tout ce chemin m'aura permis de me trouver un nouveau métier, une nouvelle passion.

Si j'étais porte-parole pour l'alphabétisation, je dirais à la personne qui a de la difficulté et qui a peur: "Laisse-toi la chance de vivre une nouvelle vie, tu en vaux le peine, fais confiance au système d'éducation même si tu as eu mal, tu peux vivre une réussite car l'alphabétisation, c'est le plus beau cadeau que tu peux te faire! En sachant lire, écrire et compter, tu sauras mieux t'intégrer à ton milieu et le fil qui te retiens à la culpabilité s'effacera à tout jamais!".

Au mois de décembre 1995, j'ai réussi mon équivalence de secondaire 5. Cela me permet de faire ma formation en horticulture. J'ai commencé cette formation avec mes peurs et ma plus grande peur est de vivre un échec. Avec beaucoup de travail et des soirées à étudier, j'ai réussi ma formation. Aujourd'hui, je travaille comme technicien en plantes tropicales. Je suis bien à mon travail. J'ai des responsabilités et je suis responsable de l'entrepôt. Dans ma vie sociale, je suis impliqué dans un conseil d'administration; je suis président du Groupe Alpha Laval. Je suis fier de ce vote de confiance. Ça me fait du bien de pouvoir transmettre le message.

Merci de m'avoir laissé ma chance et d'avoir cru en moi.

Alain Denis

Une Victoire... sur soi-même!

Depuis maintenant cinq ans, une quinzaine d'apprenants adultes en alphabétisation ont eu l'occasion de rencontrer des jeunes de 6e année et du secondaire afin d'échanger sur le décrochage scolaire. Il s'agit du projet de témoignages de la Maison Alpha (C.S. Les Écores).

Ce fut pour ces étudiants tout un défi à relever. Ils ont, en effet, accepté de lever le voile sur une réalité qu'ils ont si souvent gardée secrète, quitte à devoir mentir et à cacher sa vraie personnalité. Ils ont partagé avec courage et lucidité les erreurs commises, les faiblesses et les difficultés rencontrées afin d'aider les jeunes, sans faire la morale, à prendre conscience de l'importance d'une bonne formation de base.

Mais ils ont surtout, grâce à leur exemple et leur désir de prendre en main leur destinée, démontré que la volonté est une force incroyable, que la confiance en soi peut surpasser toutes les peurs et que la communication peut nous libérer de l'isolement.

Les étudiants qui ont participé au projet depuis 1991 sont Alain Denis, Michel Trempe, Claude Bergeron, Céline Larouche, Gilbert Leclerc, André Pilon, Marcellin Arseneault, Berthier Mignault, Daniel Renaud, Jean-Luc Sénéchal, René Doire, Jean Hotte, Alexandre Bossé et Justine Smith.

Grâce à leur implication, ils se sont réconciliés avec leur passé, ils ont profité, malgré les appréhensions, de l'occasion qui leur était offerte de se dépasser et c'est maintenant plus forts de leur victoire et de la valorisation qu'ils en ont retirée qu'ils affrontent maintenant l'avenir avec plus d'assurance, c'est certain!

Manon Monette
Maison Alpha (C.S. Les Écores)

Des réussites à plusieurs niveaux

C'est dans une petite maison campagnarde située sur un terrain magnifique en bordure de la Rivière-des-Prairies que, depuis bientôt dix ans, la Maison Alpha St-Vincent a offert à des centaines d'adultes des activités d'alphabétisation. Mais, c'est bien au-delà des apprentissages en lecture, en écriture et en mathématiques que se situent les réalisations des apprenants qui y sont passés.

Pour la Semaine québécoise de l'alphabétisation, nous, les formatrices, nous proposons de réunir des anciens de la Maison Alpha qui, au cours des dix dernières années, sont venus d'abord chercher des connaissances en lecture, en écriture et en mathématiques, bien sûr, mais y ont surtout appris un nouveau mode de vie. Certains ont développé leur autonomie, leur confiance en eux et envers les autres, ainsi qu'une nouvelle perception de la personne handicapée ou allophone. D'autres se sont découverts des aptitudes pour les arts (peinture, sculpture, théâtre, musique) tandis que plusieurs sont devenus des "pouces-verts". Il ne faut pas oublier ceux qui ont appris à se cuisinier des petits plats et à gérer leur budget ainsi que les autres qui ont travaillé à devenir plus tolérant et responsable. Tous ces apprentissages ont changé leur perception d'eux-mêmes tout en leur donnant la chance de développer des capacités différentes dans le respect des autres et ainsi dépasser leurs propres limites.

[Voir l'image pleine grandeur]Des gens qui font un méchoui.

C'est donc le mercredi 23 octobre que quelques anciens viendront témoigner et échanger sur leur réussite commune en expliquant comment celle-ci a marqué différents domaines de leur vie. Que sont ils devenus? Que leur reste-il de leur passage à la Maison Alpha? Qu'est-ce qui les a le plus marqués ou qui, pour eux, a été le meilleur? Ce sont les sujets dont s'entretiendront anciens et nouveaux de la Maison Alpha durant la Semaine québécoise de l'alphabétisation.

Les formatrices Maison Alpha St-Vincent

Témoignage d'une réussite en Alpha

Projet:

  • Activité de levée de fonds
  • Super Vente de Garage

Objectif:
amasser des fonds pour défrayer le coût d'activités andragogiques pour les adultes des maisons Alpha

Présenté par les membres du Conseil Étudiant des Maisons Alpha:

  • Patrick Young et Hugo Lafortune, Maison Concorde
  • Alexandre Bossé, Maison St-Vincent
  • Jean-Paul Pomerleau, Maison St-François
  • Danielle Jean, formatrice Maison Concorde
  • Rosy Cyr, coordonnatrice de projets
  • avec la participation d'une vingtaine de bénévoles pour assurer le bon déroulement de la journée, au stationnement, aux tables, à l'accueil, etc.

Lieu: Pavillon du Boisé Papineau à Laval

Durée: une journée (dimanche) de 9h à 17h

Nombre de participants: 60 tables

Nombre de visiteurs: + de 500 personnes

Autres activités élaborées par les membres du conseil étudiant lors de cette journée:
  • Garderie
  • Exposition artistique
  • Casse-croûte
  • Pâtisserie
  • Kiosque Alpha

En plus d'amasser des fonds, cette activité a permis aux membres du Conseil étudiant de faire des apprentissages fonctionnels comme:

  • écrire des lettres aux commanditaires;
  • rencontrer des commanditaires pour les produits du Casse-croûte (nous avons tout obtenu gratuitement, sauf les boissons gazeuses);
  • négocier avec les commanditaires;
  • réaliser des affiches, dépliants;
  • assurer la publicité auprès des organismes et du public en général par des communiqués dans les médias écrits;
  • de travailler en équipe;
  • d'évaluer des stratégies, de prendre des décisions;
  • de se partager des tâches en reconnaissant ses points forts, ses points faibles et ceux des autres;
  • en s'entraidant et en se respectant.

Profit brut: $1650
Profit net: $1200

Rosy Cyr
Conseil Étudiant, Maison Alpha

Stage de formation en Belgique pour Histoire de vivre

Projet:
Stage de formation en techniques de théâtre action en Communauté française de Belgique

Objectifs:
  • Perfectionner nos techniques théâtrales en théâtre action;
  • Travailler à améliorer Histoires de Vivre;
  • Rencontrer des groupes d'analphabètes, échanger nos points de vue, créer des liens, établir des contacts outremer.
  • Visiter les villes importantes de la Belgique pour connaître les gens et leur culture.
Avec qui:
  • Avec des animateurs engagés dans cette forme de théâtre qui veut dénoncer des injustices de société.
  • Animateurs professionnels du Théâtre du Campus (sous la direction de Franco Dragone)

Lieux du stage:

  • Bruxelles: ateliers-théâtre avec Le Collectif Alpha
  • La Louvière: ateliers-théâtre avec Théâtre Le Campus
  • Mons: ateliers-théâtre avec Alpha Mons-Borinage

Durée du stage: 14 jours

Nombre de participants: 7 adultes dont les 5 comédiens de la pièce Histoires de vivre.

Nombre de représentations devant public: deux
Bruxelles au Théâtre
Collectif Mons au Théâtre du Cerisier

Coût du voyage:
Des activités d'autofinancement réalisées par les apprenants en alpha ont permis de défrayer tous les coûts reliés au stage, soit le voyage en avion, les frais d'hébergement et certains frais de déplacement. Les dépenses personnelles étant à la charge des participants.

Rosy Cyr
Groupe Alpha Arts

Histoires de vivre

C'est l'histoire de cinq apprenants devenus auteurs, écrivains, comédiens, émetteurs, porteurs d'un message:

"Je veux vivre normalement. Mon médecin me l'a dit: une personne sur mille revient d'une paralysie comme la mienne."

Cécile Gosselin

"Ne jamais mettre un doute en vous ni en qui que ce soit. Si vous doutez de vous, vous n'avancerez jamais. Toujours croire en soi puis en ses capacités."

Marc Dargis

"Avant, j'étais pas maître de moi; c'était la boisson qui me menait. Aujourd'hui, je ne changerais pas ma pire journée d'aujourd'hui pour ma meilleure d'hier."

Régis Lavigne

"La magie m'a permis de sortir de ma timidité. J'ai repris confiance en moi, j'ai amélioré ma dextérité et je me concentre plus qu'avant. J'en ai pas de bobo!"

Jean-Sébastien Gosselin

"J'aimerais ça faire des choses comme tout le monde: vivre en appartement, aller en ville toute seule, prendre le métro, rentrer à la même heure que mes amis..."

Janick Doucet

Un peu d'histoire... histoires de vivre sa vie.
Le verbe précède le geste.

Écrire pour être lu,
Dire pour être entendu.

Le cri est la première parole de l'être humain... La parole peut être aussi le premier cri de l'adulte... Que l'écrit soit alors sa mémoire!

Histoires de vivre

Création théâtrale réalisée par des adultes inscrits dans une démarche d'alphabétisation. Ils dénoncent des situations de vie, leur vie, dans le but de sensibiliser la population en général aux problèmes reliés à l'analphabétisme: décrochage scolaire, chômage, assistance sociale, toxicomanie, etc.

En plus d'être comédiens et comédiennes, ils étaient auteurs, écrivains et porteurs d'un message qui va bien au-delà de la technicalité théâtrale. Cette activité prenait tout son sens car l'adulte impliqué a su exploiter et actualiser

tout son potentiel créateur, se dépasser pour se mieux connaître dans l'action, briser les limites, abolir les frontières de l'inaccessible et surtout, surtout, retrouver sa confiance, sa fierté et toute sa dignité.

Avant de jouer son rôle, d'interpréter son personnage, de raconter sa vie, il fallait la comprendre, réfléchir avant d'agir: le "verbe" précède le geste... la réflexion précède l'action. Il était important que les récepteurs (les spectateurs) reçoivent le message envoyé.

Cécile

À l'accouchement de sa fille, Cécile fait une paralysie cérébrale qui la conduira dans un coma pour 4 mois et étendue sur un lit d'hôpital pour plus d'un an. Son médecin est formel: 1 personne sur 1000 revient d'une paralysie comme la sienne.

Cécile a tout oublié, même son nom. Après des années de thérapie elle commencera en s'en sortir. Elle a recommencé à parler après que sa fille ait appris à parler... Cécile est courageuse. Elle continue de faire ses exercices jusqu'au jour où elle n'aura plus besoin de sa chaise roulante. Cécile le dit: "la chaise roulante a pris le bord!".

Aujourd'hui, elle prend l'autobus; elle conduit sa voiture et elle fait certaines activités... comme tout le monde.

Elle nous raconte comment elle a réussi à vaincre tous les obstacles et à s'en sortir avec l'aide de sa famille.

Jean-Sébastien

Décrochage sur décrochage. École spécialisée sur école spécialisée. Toujours trop petit pour son âge, ses parents consultent médecin par-dessus médecin pour trouver une solution au problème. Vitamines par-dessus vitamines... mais que voulez-vous: un bonzaï, ça grossit pas!

Il s'est initié à la magie noire... puis à la magie tout court. Il a fait partie d'un groupe de "chrétiens modèles"; il voulait absolument expier ses péchés pour éviter l'enfer!

"Des problèmes j'en avais pas. Y m'ont mis dans des écoles pour déficients mentaux. Mais je l'ai jamais été... je le suis pas... pis je le serai jamais. Là c'est le cas de le dire: j'avais réussi à décrocher."

Jean-Sébastien nous raconte comment la magie l'a aidé à apprendre à mieux vivre et à se connaître.

Régis

Régis est né en Gaspésie. À l'âge de 13 ans, il a arrêté l'école pour aller travailler dans le bois comme bûcheron avec ses frères. Puis, pour être un vrai homme, il a commencé à fumer, à prendre un coup: à chaque vendredi soir, avec ses chums, il descendait au village pour aller boire.

Un jour, il a tout laissé derrière lui pour venir à Montréal travailler sur la construction parce que ça payait. Il a commencé à boire. Ça marchait jamais avec ses blondes. Au fil des années il est devenu alcoolique. Il a eu quelques problèmes avec la justice. Il perdait constamment ses jobs parce qu'il buvait trop, il ne savait pas écrire... mais il lisait un peu.

Régis nous raconte sa vie, ses problèmes, ses échecs et comment les AA l'ont aidé à se sortir de cet enfer.

Marc Dargis

Jeune travailleur, il a toujours eu du travail comme peintre en bâtiment pour la Ville jusqu'au jour où un comité décide qu'il faut un secondaire 5 pour être peintre en bâtiment à la ville; c'est comme ça qu'on choisira les cols bleus...

Il se retrouve au bureau de chômage: son agente lui annonce, après avoir passé un test de classement, qu'il n'a pas réussi et qu'il est classé en bas de secondaire 2, soit "analphabète".

"Je me suis jamais senti aussi petit de ma vie, puis y avait personne pour me consoler. Je me sentais seul, tellement seul... Analphabète, mais c'est quoi cette histoire-là?"

Il a pris son courage à deux mains... il nous la raconte.

Janick Doucet

"Quand j'étais jeune, tout le monde riait de moi parce que j'étais trop grosse. J'avais pas d'amis. Tous les amis de mon frère qui venaient à la maison riaient de moi. Y disaient: "Hey, regarde la grosse qui arrive". Pis y parait que quand on est épileptique, y a plein de choses qu'on peut pas faire comme les autres! Moi je veux vivre comme les autres puis faire des activités comme les autres."

Janick nous révèle toute l'amertume et la tristesse qui Font habitée pendant des années face à tous ses problèmes causés par des préjugés. Elle passait sa peine en mangeant des pâtisseries, des boissons gazeuses puis des chips.

Histoires de vivre leur a permis de s'exprimer, de vaincre leur peur, de prendre confiance en eux, de se dépasser, de se valoriser, de montrer ce qu'ils étaient capables de faire... comme tout le monde, puisqu'ils pouvaient réussir leur vie, la gagner honnêtement... sans diplôme.

Aujourd'hui, grâce à Histoires de vivre les réussites se traduisent comme suit:
Marc a terminé sa formation en alpha; il est à terminer son secondaire...
Régis, après sa formation en alpha, a réussi le test de développement général; il poursuit sa formation pour avoir un métier...
Jean-Sébastien est inscrit à l'École Nationale de Clowns du Québec...
Janick vit en appartement et fait plein d'activités comme les autres...
Cécile a amélioré sa mémoire a un tel point que sa famille ne la reconnaît plus et son médecin n'en revient pas... ça fait partie des petits miracles de la vie.

Comme de quoi il ne faut jamais limiter personne.

Rosy Cyr
Groupe Alpha Arts

Lire et écrire, ça veut tout dire

Nous avons décidé de mieux lire, mieux écrire et mieux compter pour avoir un plus dans nos vies en approfondissant le français et les maths.

Bientôt, l'orthographe aura moins de secrets pour nous! Devenir autonome, c'est mieux s'apprécier.

Nous sommes étudiantes et étudiants au Centre d'éducation des adultes Marguerite-d'Youville à Lévis, sur la rive-sud de Québec.

Nous sommes un groupe de 10 personnes qui travaillent ensemble 20 heures par semaine, depuis environ 1 an et demi.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de groupe

Notre 1er succès a été de nous inscrire aux cours. Nous avons dépassé nos propres préjugés et ressenti beaucoup de fierté. Nous avons retrouvé la confiance en nous et en notre capacité d'apprendre.

Améliorer nos capacités a contribué à notre ouverture au monde et à essayer de changer les préjugés sur les personnes comme nous.

Nous espérons que notre témoignage influencera le 40% de la population qui a des besoins qui ressemblent aux nôtres.

Mireille-Lise Bernard
Centre Marguerite-d'Youville

Le Centre d'alphabétisation d'Argenteuil

Plus qu'une équipe, une famille

"Le cœur est à l'ouvrage, ce qui explique l'enthousiasme de notre groupe. Toujours au rendez-vous, jamais en retard, parce que nous sommes contents d'être ici. La joie de vivre est présente dans notre groupe, ce qui fait gros à notre succès. Travailler en groupe nous permet des échanges d'idées et aussi de se faire de bons amis."

Groupe Greenville

[Voir l'image pleine grandeur]Photo d'apprenants dans une classe.

Notre apprentissage

"Yvan apprend à écrire et lire en français. Shirley vient à l'école parce qu'elle veut se perfectionner en français. Maurice, son défi, c'est de finir son secondaire 5 en français. Moi, Denise, je viens ici parce que j'ai besoin de pratiquer en français et de comprendre tout en français; aussi pour finir mon secondaire 5 en français."

Centre des lettres

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de groupe

Je remarque plus mes erreurs et j'essaie de les corriger!

"Pour ma part j'ai décidé d'apprendre le français à cause de ma fille. Elle a besoin de moi. J'ai commencé juste l'année passée, et je trouve que je fais plus attention quand je parle. Oui, mes succès ont influencé mon patron et beaucoup de mes clientes avec qui je travaille."

[Voir l'image pleine grandeur]Photo d'Arlène Young Tessier

Arlene Young Tessier,
Groupe Grenville

L'autoroute de l'alpha

"Enfin! J'ai la bonne route pour savoir lire et écrire. En 4 années, j'ai appris bien des choses, comme mieux lire, écrire et calculer. Grâce à l'alpha, j'ai appris la base. Cela m'a donné confiance en moi. Ma femme m'encourage et ma petite fille aussi. "

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Gaétan Tessier

Gaétan Tessier,
Groupe Grenville

L'alphabétisation chez moi

"Grâce à mon enfant qui m'a apporté un feuillet publicitaire de l'alpha, aujourd'hui je peux à mon tour l'aider. Pour ma première année, j'ai eu beaucoup de félicitations de mon conjoint. Cela m'a beaucoup aidé à me dégêner avec mes amis et ma famille. Mon nouveau passe-temps préféré est de faire des verbes. "

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Deborah Gagnon

Deborah Gagnon,
Groupe Grenville

Les groupes pour apprendre

"Je m'appelle Yvan. Ça fait 3 ans que j'apprend à lire et écrire et j'espère que vous allez faire comme moi, car la gêne compte pas pour apprendre, pour pouvoir se débrouiller dans la vie. Car il n'y a pas toujours quelqu'un pour nous aider dans la vie. C'est pour cela que ma mère m'a poussé à apprendre et aller à l'école."

[Voir l'image pleine grandeur]Photo d'Yvan Pilon

Yvan Pilon,
Groupe du Centre des Lettres

Le retour à racine

"Ma mère est anglophone et mon père est francophone. Mes parents sont divorcés alors que j'avais juste 12 ans. J'ai déménagé avec ma mère en Nouvelle Ecosse et mon père est retourné à Québec. Je n'ai pas parlé avec mon père pendant 13 ans. Mon frère m'a invitée à une réunion de famille. Je suis allée pour 2 semaines en vacances et après j'ai décidé de déménager au Québec avec ma famille. Mon but est de devenir bilingue. Je viens au Centre des lettres pour m'aider à lire et écrire en français."

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Denise Blais

Denise Blais,
Centre des lettres

Mon défi

"Je m'appelle Maurice, je suis un anglophone. J'ai maintenant plus confiance en moi car je peux m'exprimer un peu mieux. Ma plus grande fierté est d'écrire en français. "

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Maurice Payette

Maurice Payette,
Centre des lettres

Chez moi au Centre des lettres

"J'aime être à l'école pour toutes sortes de raisons; les professeurs, les autres apprenants. "

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Doreen Kennedy

Doreen Kennedy,
Centre des lettres

Détermination

"Je m'appelle Shirley. Je suis une anglophone. Je suis ici pour apprendre le français. J'étais ici l'année passée et je voudrais continuer mes études."

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Shirley Deslauriers

Shirley Deslauriers,
Centre des lettres

Oser la prévention

Le Collectif de recherche pédagogique est fier de partager avec vous les résultats d'une aventure en prévention qui a duré plus de trois ans: le projet La main dans la main. De janvier 1992 à juin 1996, l'équipe de La main dans la main (Carole, Rosine, Marie-José, Alix et Cécile) a travaillé avec la clientèle de plusieurs organismes de Ville de Vanier, près de Québec, entre autres les écoles, les garderies en milieu familial et certains groupes populaires.

Les objectifs du projet? Faciliter la réussite scolaire et prévenir le décrochage.

Des résultats bien concrets? La publication d'un guide d'animation pour chacune des cinq interventions réalisées et la formation d'une relève dans le milieu et à l'extérieur.

Ces interventions démontrent tout d'abord qu'on peut briser le cycle de l'échec scolaire en développant l'amour des livres et la lecture plaisir. Elles démontrent ensuite que le renforcement des compétences des parents est essentiel à la réussite scolaire de leurs enfants.

Ce projet a été couronné de succès grâce à la collaboration constante des organismes du milieu. Et, bien sûr, grâce à la participation des enfants, des parents et des autres adultes qui ont assisté aux rencontres des ateliers suivants:

Grandir avec les livres
Les contes sur roues
À livre ouvert
Parent à part entière
Une histoire, s.v.p.

Enfin, rappelons que La main dans la main était subventionné par le Secrétariat national à l'alphabétisation.

[Voir l'image pleine grandeur]
Avec Carole et leur monitrice, les tout-petits de l'atelier Les contes sur roues nous démontrent que les livres, c'est bon pour les bébés!

Cécile Cloutier
Collectif de recherche pédagogique

Voici, en quelques mots, comment j'ai aimé mon expérience en alphabétisation!

En hiver 1990, il s'est donné des cours en alphabétisation deux soirs par semaine. C'est là que j'ai décidé de suivre ces cours pour m'améliorer dans mon écriture. Mon gros défaut dans l'écriture, c'était d'écrire aux sons. Cette façon d'écrire n'était pas la bonne parce que je faisais beaucoup d'erreurs et d'autant plus, je ne savais plus mes verbes.
Ces petits cours n'étaient pas assez pour apprendre à écrire et apprendre les règles de la grammaire. Par contre, ma petite famille avait besoin de moi, il fallait que j'aille travailler pour gagner le pain un peu comme tout le monde. Et c'est là que j'abandonne mes cours. Après quelques années de travail, je me suis retrouvé sur le chômage comme plusieurs personnes. Un de mes agents du chômage m'a conseillé de reprendre les études. À la première lumière, j'étais pas d'accord avec lui; il m'a dit que ça serait une bonne chose. Je ne voyais pas la nécessité. Il m'envoie passer un test au centre d'éducation des adultes et c'est là que je me suis aperçu que le français j'en avais grandement besoin. Après avoir passé ce test, j'étais d'accord pour reprendre les études. Au début, j'étais un peu gêné mais quand j'ai vu qu'il y avait pas juste moi qui avait besoin des études ça m'a rassuré. En suivant ces cours, je me suis aperçu qu'il y avait des personnes de tous les âges.
J'ai débuté ces cours dans l'hiver 1996. Après quelques mois, je me suis déjà amélioré. J'apprécie ces cours parce que ça me donne la chance d'écrire des lettres sans trop faire d'erreurs.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo d'André Lachance

André Lachance

Projet VLAN – Analphabétisme: tolérance zéro

[Voir l'image pleine grandeur]
Jacques Jobidon
Responsable

Ebyon est un organisme communautaire qui œuvre à Cap-de-la-Madeleine depuis plusieurs années. En 1995-96, plus de quarante personnes, réparties en huit groupes d'apprentissage, ont profité des cours de français et de mathématiques offerts par sept animatrices.

Dans le cadre de la Semaine québécoise de l'alphabétisation, édition 1996, Ebyon aimerait présenter le projet suivant à la Fondation québécoise pour l'alphabétisation:

Projet VLAN (Villes libérées de l'analphabétisme)

But
Amener les villes à s'impliquer davantage dans la lutte contre l'analphabétisme.

Lancement de la campagne
Semaine québécoise de l'alphabétisation (20 au 26 octobre).

Déroulement
Semaine québécoise de l'alphabétisation:
Conférence de presse avec personnalités du milieu pour le lancement de la campagne VLAN (intervenants du monde de l'éducation, artistes, écrivains, gens d'affaires, politiciens, religieux, etc.).
Automne et hiver 1996:
Rencontre des conseillers municipaux et du maire, par les apprenants, pour les sensibiliser au phénomène de l'analphabétisme et pour obtenir leur appui pour l'adhésion de la Ville au VLAN.
Printemps 1997:
Participation à une réunion du conseil de Ville et demande officielle d'adhésion au VLAN.

Groupes participants
Ebyon;
Autres groupes de la région intéressés à participer à cette campagne.

Adhésion au VLAN (exemple de déclaration)

La Ville de...................................., consciente que:

  • l'analphabétisme constitue un frein à son développement économique, social et culturel;
  • l'analphabétisme touche plusieurs de ses citoyennes et de ses citoyens;
  • l'analphabétisme représente une injustice sociale,

s'engage à

  • appuyer les groupes qui combattent l'analphabétisme sur son territoire;
  • rencontrer ces groupes annuellement pour évaluer la situation;
  • établir avec ces groupes des objectifs précis pour la diminution de l'analphabétisme sur son territoire;
  • informer ses citoyennes et ses citoyens sur le phénomène de l'analphabétisme et sur les ressources de la communauté;
  • développer des moyens de vaincre l'analphabétisme, à travers des services (journal municipal, bibliothèque, formation des employés peu scolarisés, etc.);
  • aborder le problème de l'analphabétisme lors de ses rencontres avec les autres municipalités et les gouvernements fédéral et provincial.

Jacques Jobidon
Cap-de-la-Madeleine

Nos succès en alphabétisation

Nous sommes un groupe d'adultes qui suivons des cours de français à la Maison des Adultes de Charlesbourg depuis environ cinq ans. Nous avons décidé de retourner à l'école pour mieux nous débrouiller au travail, augmenter notre autonomie, développer nos capacités d'apprendre et mieux posséder notre langue.

D'abord, le fait d'apprendre à lire et à écrire nous a permis de comprendre ce que nous lisons dans un journal, de prendre connaissance du contenu de notre courrier, de nous occuper de nos affaires personnelles, de préparer de nouvelles recettes. Aussi, nous sommes plus efficaces au travail.

D'autres personnes dans notre entourage ont remarqué nos progrès et notre plus grande assurance. Alors, quelques-uns sont venus se joindre à nous.

Maison des adultes
Charlesbourg

Témoignons de nos succès en alphabétisation

Nous nous sentions très nerveux à l'idée de venir à la Maison des adultes. Nous étions gênés, renfermés. Nous nous sommes inscrits pendant l'année 95-96. Depuis ce temps, nous essayons de communiquer avec tout le monde de l'école. Avant, quand nous allions à l'école, nous avions beaucoup de difficultés à apprendre. Maintenant, ça va bien.

Nous sommes dans un groupe et nous pouvons si nous le voulons nous apprécier. Tous les amis qui nous entourent nous aident. Nous sommes contents de nos travaux, nous sommes contents de mieux comprendre. Nous sommes fiers de nos efforts. Tous les jours, nous essayons de mieux nous comprendre, de mieux travailler.

"Les jours m'ont donné des petits moments qui m'ont appris à affronter certains problèmes mais pas tout régler. Savez-vous que ces moments sont peut-être les plus beaux pour apprendre parmi les gens."

"Ça t'apprend le sens de la vie."

"C'est difficile d'apprendre. Parfois, j'avais le goût de lâcher."

"Mais à continuer à apprendre, c'est important pour plus tard."

Stéphane était fier de pouvoir nous dire cela.

Steve nous dit qu'il a commencé ses apprentissages le 7 février 96 à la Maison des adultes. En juin 96, il y a eu un gala "Méritas" et Steve a gagné une médaille. Quelle fierté!

Brigitte nous dit qu'elle est comblée parce qu'elle a parlé à un ami qui s'ennuyait, elle a réussi à le convaincre. Il s'est inscrit dans une école. La Maison des adultes est une école agréable et les formatrices sont courtoises et calmes.

Nos expériences à l'école nous font comprendre certaines choses. Nous pensons suivre les cours jusqu'au bout.

Maintenant, nous nous sentons mieux dans notre peau.

Cécile Savard, apprenante
Brigitte Boudreault, apprenante
Steve Larochelle, apprenant
Stéphane Liberge, apprenant
Maison des adultes, Charlesbourg

Comment je suis devenu écrivain à 65 ans

J'ai décidé de m'inscrire au programme d'alphabétisation pour mieux lire et surtout comprendre ce que je lis, pour mieux lire mes factures et les additionner.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo d'Ubald Dubé

Je suis mon cours d'alphabétisation au C.E.A.L., 51 Bélanger à LaSalle. J'ai commencé le 11 septembre 1995. Je m'étais inscrit au Carrefour Angrignon, le centre d'achat, le 08 septembre, Journée internationale de l'alphabétisation, après avoir jasé avec la cheffe de groupe qui faisait de la promotion et sensibilisation. Ça fait donc un an que je suis ce cours au lieu de me tenir au centre d'achat et j'aime beaucoup ça. La théorie et la pratique des enseignantes est infaillible.

Je fais moins de fautes et ce que j'écris est plus lisible. Je compose mieux mes phrases et le fait d'écrire en espaçant mes lettres, ça se lit mieux et ça donne du sens.

Cela a complètement changé ma vie! En effet, j'ai écrit un livre; c'est l'histoire de mes amours et j'en ai commencé un autre sur mon retour aux études. On m'a tellement encouragé à l'école que j'ai repris le goût de vivre.

L'effet d'écrire un livre a amené mes copains au centre à vouloir écrire eux aussi. Je suis très fier de leur avoir donné l'idée et goût d'écrire.

Ubald Dubé, 66 ans
Joyeux retraité
C.E.A. LaSalle

La lecture par amour

Depuis que je suis petite, je voulais apprendre à lire. Je rêvais de pouvoir lire les nouvelles, les journaux et des romans.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Jacqueline Demers

Je prends des cours d'alphabétisation depuis le 4 octobre 1994, deux soirs par semaine, au Centre d'éducation des Adultes de LaSalle et à la maison je travaille avec ma fille presque tous les jours.

Au début, je ne lisais pas du tout. Maintenant je peux lire des livres comme ceux de la collection Tournepage dont j'aime toutes les histoires. En auto, je lis tout ce que je vois, à la télé aussi. Je peux enfin lire des recettes et mon courrier, et je le comprends mais j'ai encore besoin d'aide pour répondre. Cette année je veux améliorer mon écriture.

J'ai aussi un gros plaisir à travailler avec ma petite fille Caroline. Je l'aide à faire ses devoirs, au téléphone, et nous allons ensemble à la bibliothèque.

J'encourage ma fille à retourner aux études pour qu'elle aie d'autres ouvertures plus tard.

Je vous dis que mon mari est content, mais il trouve que je lis souvent!

Jacqueline Demers, 53 ans
mère et grand-mère
occupation: gardienne de bébés
C.E.A. LaSalle

Réorientation

Moi j'ai travaillé pendant vingt-cinq ans sur un camion, à vider et remplir le camion. Mais j'ai eu à m'orienter dans autre chose; donc il me fallait plus d'instruction en français. Je devais donc m'inscrire pour un cours d'alphabétisation.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Maurice Sauvageau

Maintenant que j'ai suivi ce cours pendant deux ans au Centre d'Éducation des Adultes de LaSalle, j'ai beaucoup plus d'indépendance et j'ai pu suivre un cours en extermination que j'ai réussi. Je suis fier de moi.

Que j'aie atteint mon objectif est un stimulant pour les autres élèves du cours du soir qui parfois trouvent ça difficile et parlent de lâcher. Je les encourage à continuer.

Maurice Sauvageau
Travailleur et Travaillant
C.E.A. LaSalle

Une grande décision

J'avais décidé de mieux lire, de mieux écrire, de mieux compter. Je voulais améliorer ma manière de vie. J'avais des ennuis pour chercher du travail. J'étais incapable de remplir un formulaire de demande d'emploi, j'avais aussi de la difficulté à calculer. Il fallait toujours demander à quelqu'un pour m'aider. Quelquefois j'ai demandé à des personnes et elles étaient occupées. C'était très difficile pour moi, mais maintenant je suis très content de voir tout ce que je peux faire aujourd'hui.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de José Umanzor

J'ai commencé l'école en 1993. C'était au Centre d'Éducation des Adultes de LaSalle, sur la rue Bélanger. C'est-là que j'ai appris à lire, à écrire, à calculer et même à connaître un peu d'informatique. Ma vie a beaucoup changé depuis que j'ai commencé l'école. Tout est plus facile à faire, sans avoir besoin d'aide. Je suis très fier de pouvoir continuer l'école.

Je suis maintenant en secondaire trois au Centre Clément, j'ai des amis actuellement qui me demandent comment j'ai réussi à apprendre le français. Je leur ai dit: "à l'école!". Ils m'ont dit qu'ils vont aussi aller à l'école.

Tout cela pour vous dire, "quand on veut on peut". Notre meilleur ami est le temps, il nous fait atteindre nos objectifs.

José Umanzor, 26 ans
Jeune hispanophone décidé
C.E.A. LaSalle

Je suis fière!

Mon nom est Anastassia. Je prends des cours de français parce que je voulais communiquer avec plus d'aisance dans cette langue.

Avant, j'avais essayé de pratiquer avec mes enfants. J'avais même pris des cours, le soir, deux fois par semaine, mais ce n'était pas suffisant.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo d'Anastassia

Durant mes cours à Sainte-Suzanne, on m'a enseigné les bases de l'écriture et de la lecture.

Je suis maintenant capable de lire un livre en français et de bien comprendre ce que je lis.

Je vois la vie, les gens et les choses de façon différente. J'ai appris à avoir plus de confiance en moi et à me sentir mieux dans ma peau.

C'est dommage de dépendre d'une autre personne pour lire et écrire. On aime toujours mieux faire les choses soi-même.

J'ai de la gratitude pour ce programme.

J'ai écrit ce texte avec l'aide de ma fille.

Anastassia

Maintenant, je comprends

Mon nom est Meriam. Je suis arrivée au Canada, il y a onze ans. Je venais de la Tunisie avec mon mari et mes trois enfants. Dans mon pays, je parlais seulement l'arabe et j'avais fréquenté l'école durant trois ans. C'est ici, que j'ai appris à parler le français.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Meriam

Quand mes enfants ont commencé l'école ici, j'ai compris que pour les aider, je devais moi aussi apprendre à lire, à écrire et à compter. C'est pour cela que je me suis inscrite à des cours en alphabétisation à Sainte-Suzanne de Pierrefonds.

Ces cours m'ont permis de rencontrer d'autres personnes comme moi; je me suis sentie moins seule. Maintenant je comprends mieux les messages des professeurs, de mes enfants et je peux lire le courrier que je reçois par la poste.

J'aime beaucoup ces cours et je veux les continuer pour devenir meilleure. Merci au professeur qui m'a aidé à prendre confiance en moi.

Meriam

Ce texte a été écrit sous la dictée de l'étudiante.

Témoignons de nos succès en alphabétisation

À cause de la difficulté à lire, écrire et compter et du temps perdu il y a quelques années, nous avons décidé de revenir aux études pour mieux répondre aux exigences de la société, mieux nous intégrer afin d'avoir un meilleur travail, une bonne performance et aussi pour notre satisfaction personnelle.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo du groupe de la Maison des adultes

Présentement, nous sommes au début de notre formation pour adultes à la Maison des Adultes à Charlesbourg après des échecs au secteur des jeunes. Les succès que nous aurons nous aideront à acquérir plus de rapidité en écriture, plus de confiance personnelle, une meilleure pensée positive envers soi et les autres. Nous serons alors plus sensibles et nous pourrons aider les autres. Notre motivation sera plus grande pour trouver un emploi qui nous évitera l'aide financière de la société.

Des amis (es) ou parents nous ont influencé pour nous scolariser et à notre tour, nous inviterons des amis (es) à faire de même car nous croyons en la nécessité de la scolarisation et il n'est jamais trop tard pour commencer ou pour nous améliorer.

Maxime Bédard
Sylvain Couillard
Éric Dufresne
Sylvie Lagrange
Fanta Sidebe
Steve St-Hilaire
François Sylvain
Maison des Adultes (Charlesbourg)

J'ai gagné le million!

Je m'appelle André Joncas; je suis né le premier janvier 1939 et j'ai 57 ans. Chez nous, nous étions 22 enfants. Inutile de vous préciser que nous ne connaissions pas la richesse. J'ai connu la misère, la pauvreté et l'amour maternel partagé. Ma mère a fait son possible, mais elle était dépassée par les lourdes responsabilités familiales. Finalement, quand j'y repense, j'ai été élevé dans les rues de Montréal, un peu par tout le monde.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo d'André Joncas

À 5 ans, j'éprouvais des difficultés de langage; je parlais peu et mal, mon élocution et la prononciation de certains mots me causaient des problèmes. Mais j'étais vif, enjoué et débrouillard. Dès l'école primaire, j'étais un élève en difficulté d'apprentissage et de comportement; à 12 ans j'ai lâché l'école et j'ai pris le chemin de la délinquance. J'ai fait plusieurs vols; j'aimais la boisson et la violence faisait partie de ma vie. J'ai fait de la prison. Pourtant, j'étais un "faux dur". Je voulais tellement être aimé! Quelques années plus tard, j'ai obtenu "mon pardon" du gouvernement fédéral à cause de ma conduite exemplaire.

Je me suis toujours débrouillé, même si je savais à peine lire et écrire. Un bon jour, en septembre 1988, j'en ai eu assez. J'étais souvent dépendant des autres, aux crochets des autres. Mes enfants allaient à l'école, et je ne pouvais pas les aider. J'étais frustré, impulsif. Je recevais des lettres, les autres les lisaient à ma place. Je voulais répondre à cette correspondance, mais c'était encore les autres qui écrivaient à ma place. C'était assez! Il me fallait faire quelque chose.

Activités d'alphabétisation

Le fait de ne plus avoir de "Bien-Être Social" suite à un héritage a été l'événement déterminant qui m'a incité à m'inscrire à des cours d'alphabétisation. Pour moi, au début, c'était une façon d'avoir un revenu supplémentaire de "retour aux études". Puis, finalement, je me suis fais prendre au jeu: l'école m'a changé complètement. Par la suite, j'ai appris que je n'étais pas admissible à cette allocation car j'allais à mes cours seulement 6 heures par semaine (alors qu'il en fallait 15). Tant pis pour l'argent! J'ai continué quand même.

Depuis 7 ans, je suis des cours de français de base. Maintenant, je sais lire et c'est extraordinaire! L'écriture demeure encore très pénible pour moi: les dictées...aïe! je trouve ça difficile! Mais je tiens bon! Je vais à l'école deux après-midi par semaine: le lundi et le mercredi. C'est formidable. Nous sommes 12 étudiants. Notre local occupe un coin d'un "comptoir de linge usagé" tenu par la société Saint-Vincent-de-Paul. C'est familial et très accueillant. La formatrice est souriante, patiente et nous encourage beaucoup. J'essaie d'être présent le plus possible, je suis ponctuel. Les cours d'alphabétisation m'ont changé complètement: mon vocabulaire s'est amélioré, mon élocution aussi. Je me contrôle mieux, car je suis d'un tempérament impulsif et très prompt. J'ai appris à l'école à mieux relaxer, à discuter calmement, à contrôler mes émotions. Je m'en porte beaucoup mieux, et mon entourage aussi!

Expériences personnelles

En septembre 1995, j'ai entrepris ma 8e année de cours de français. Mes cours d'alphabétisation se déroulent de septembre à mai.

La mort de ma belle-mère a été un événement majeur dans ma démarche d'alphabétisation. J'ai hérité d'une maison, et ainsi, je n'avais plus droit au "Bien-Être Social". J'étais très en colère de cette situation. Il faut dire que nous sommes 10 personnes à la maison: ma femme et moi, mes 2 enfants, ma belle-sœur et mon neveu, ainsi que mes belles-sœurs handicapées mentalement. De quoi allions-nous vivre? J'ai protesté auprès du député du comté; on m'a suggéré d'obtenir une allocation spéciale pour ceux qui retournent aux études 15 heures par semaine. Moi? Aller à l'école? Vous voulez rire? Je hais tellement l'école!

Puis, en y repensant, je décide de m'inscrire. Je n'ai rien à perdre. On verra bien, après tout. La première fois où je me présente au cours, j'étais très nerveux: l'eau me coulait dans le dos... Le cours se donne dans une cuisine, avec un petit groupe. C'est chaleureux, familial. Tout de suite, je veux apprendre à lire et à écrire le nom de mes enfants et le nom de ma femme. Puis, au fil des cours, c'est la révélation! Un monde nouveau s'ouvre devant moi! Qu'est-ce qui m'arrive? Moi, le délinquant, l'étudiant dérangeant, je deviens attentif, observateur et... j'aime l'école! Ma mère (elle avait 89 ans en 1988) n'en revenait pas de mon retour sur les bancs de l'école.

Depuis que je sais lire, c'est comme si j'avais gagné le million! Riche! Je suis riche! Je sais lire et écrire le nom de mes enfants (Nathalie, Stéphane), de ma femme (Germaine). Je lis les étiquettes sur les vêtements, les circulaires, les garanties sur des bottes, ce qui me permet de comparer et d'économiser. Je lis l'ordre du jour des rencontres des Chevaliers de Colomb. Je peux lire seul les lettres que je reçois de mes neveux; je lis le contrat avant de signer pour l'achat de mon auto; je lis le journal de mon quartier. Tout, dans mon quotidien, a été transformé.

Changements dans ma vie

Les cours d'alphabétisation ont changé ma vie. Le fait de savoir lire "m'a mis au monde", m'a fait découvrir tout un univers. Ma vie était comme grise avant; aujourd'hui, ma vie est pleine de couleurs. Mais je ne regrette pas mon passé. Ce qui est fait est fait; je passe à autre chose, je passe à l'avenir. Mes cours de lecture ont changé ma vie familiale: je lis tout le courrier que je reçois à la maison, des circulaires au journal de mon quartier; je lis la posologie des médicaments, des papiers du gouvernement, des contrats, des offres d'achat, des menus de restaurant etc. Maintenant je peux choisir ce que je veux. Je prends plus d'initiatives, j'ai plus d'assurance; je questionne la bibliothécaire, j'appelle une compagnie pour des renseignements, je cherche dans le bottin téléphonique.

Apprendre! Je veux tout apprendre!

Grâce à mes cours, je me suis découvert de nouveaux centres d'intérêts: je fais maintenant des mots cachés et des mots croisés, activités que je n'étais pas capable de faire auparavant! Je suis curieux de tout: les documentaires m'intéressent; je me surprends moi-même en allant au musée des Beaux-Arts et... j'aime ça!

Je suis capable d'acheter tout seul des cartes d'anniversaire pour ma femme et mes enfants et je comprends tout ce que je lis maintenant. Je me connais mieux moi-même, et j'apprécie les autres aussi. Je suis capable de donner un témoignage de ce que je vis. Je suis déjà allé à une émission de radio (C.K.V.L. en 1988 et à C.B.F. en 1989). Je suis même allé à une émission de télévision (Claire Lamarche, canal 10, en novembre 1990). J'étais très ému de parler à la télévision. J'ai peut-être un vocabulaire simple, mais j'ai surtout parlé avec mon cœur. Mon professeur qui m'accompagnait a été très touchée par mon témoignage, de même que les gens en studio et de nombreux téléspectateurs qui me l'ont fait savoir par la suite. J'étais si fier de moi: je suis si content de mes cours de français que je veux dire partout ma joie et mon bonheur tout neuf.

Influences

Maintenant, ma fille et mon garçon fréquentent la même école que moi. Cela fait tout drôle d'aller à l'école avec ses enfants. On fait souvent nos travaux scolaires ensemble. On partage des moments privilégiés. J'ai aussi recruté deux nouveaux étudiants pour l'année scolaire 1995-96.

Dans le temps de Noël, je donne beaucoup de mon temps pour faire le Père Noël auprès des enfants et des personnes âgées. Pensez-y: je peux maintenant lire moi-même les noms sur les cadeaux à distribuer. Quelle joie! Cela s'explique difficilement, mais je le vis intensément à chaque année. C'est l'activité la plus valorisante pour moi depuis que je sais lire. Je m'implique davantage dans des activités d'alpha: participation active à la Semaine québécoise de l'alphabétisation (octobre 1995).

Quand je vais donner un témoignage, je dis aux jeunes: "Ne lâchez pas, vous avez besoin d'aller à l'école pour votre avenir". Et aux adultes, je leur dis: "Retournez à l'école, mettez votre orgueil de côté, c'est magnifique! Il n'y a pas d'âge pour apprendre, il n'est jamais trop tard pour réaliser ses rêves". Moi, j'ai eu plusieurs fois l'occasion d'apprendre à lire dans ma vie (même en prison, il y a des cours de français). Mais ça ne m'intéressait pas; je voulais faire de l'argent, et le plus vite possible. Puis, à 49 ans, j'ai décidé de me faire un cadeau: apprendre à lire! Évidemment, il me faut faire preuve d'humilité, piler sur mon orgueil et admettre mon analphabétisme. Le plus dur, c'est la période d'hésitation: on veut retourner à l'école, mais en même temps, il y a tous les mauvais souvenirs scolaires qui nous reviennent en mémoire: les échecs, humiliations en classe, punitions, moqueries etc. À ceux qui hésitent, je dis: "Allez-y, plongez! C'est dur au début, mais cela vaut tellement la peine"!

Depuis que je suis en alphabétisation, je me sens renaître; je ne passe plus à côté de la vie. Je suis plus autonome, je suis quelqu'un! Je suis fier de moi, et de mes enfants également. Si j'ai réalisé un rêve (celui de savoir lire), il m'en reste encore d'autres à réaliser: je rêve d'écrire, seul, sans aide, une lettre d'amour à ma femme Germaine, à l'occasion de la St-Valentin. Et je rêve aussi d'écrire un jour ma vie, pour inviter d'autres personnes à faire le grand saut en alpha.

André Joncas

Être persévérant, c'est enrichissant

Je vous écris pour vous dire que je suis des cours d'alphabétisation depuis déjà dix ans.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Lise Ouellet

J'étais gênée la première fois. Je pensais que le monde se moquerait de moi: mais non, il m'aide beaucoup. Je peux travailler à mon rythme. Je suis allée suivre des cours deux soirs par semaine à Pointe-au-Père, municipalité située près de Rimouski. Je trouvais que je n'apprenais pas suffisamment. Je suis allée à Rimouski pour avoir vingt heures par semaine au lieu de neuf heures.

Présentement, ma formatrice s'appelle Karen. Elle est très gentille et j'apprends beaucoup de français et de mathématiques. J'ai moins de difficulté en français qu'en calcul. Au début, je ne savais pas écrire des lettres cursives. Mon but est de continuer jusqu'au secondaire cinq. Je veux apprendre le métier de coiffeuse.

J'encourage les gens à suivre une formation en alphabétisation.

Lise Ouellet,
Formation Clef (Rimouski)

La complicité et la solidarité: un beau défi, une vraie réussite

Nous sommes un groupe du Centre d'alphabétisation de Jonquière. Parmi nous, certains en sont à leur début, quelques-uns sont sur le point de terminer leur formation, mais la plupart ont un bon cheminement de fait. Chacun d'entre nous sentait un grand besoin d'autonomie pour s'exprimer par la lecture et l'écriture. Certains ont plus de facilité avec la composition, d'autres sont fiers de pouvoir s'exprimer dans un groupe. La plupart de nous ont développé une plus grande confiance en soi; cela nous a permis de créer une belle complicité et une grande solidarité, ce qui nous rend plus accueillants envers les nouveaux venus. Notre succès a certainement influencé d'autres personnes, puisque deux membres de notre groupe sont recruteurs et sont très fiers d'avoir amené plusieurs personnes au centre. C'était un grand défi à relever chaque jour pour ces deux recruteurs.

De plus, un troisième membre du groupe a été demandé pour faire des témoignages à la Compagnie Abitibi Price de Jonquière, ce qui a motivé une quinzaine de travailleurs de cette entreprise à venir s'inscrire à notre centre.

Bravo à nos recruteurs et à tout le groupe!

Charles Barrette
Marie-Ange Bouchard
Lilianne Savard
Renza De Liberali
André Duperré
Olivette Racine
Dany Guay
Bérangère Hamel
Jacques Potvin
Laurent Lavoie
Monique Paquin
Johanne Perron
Centre d'alphabétisation de Jonquière

Nous sommes revenus à l'école [...]

Nous sommes revenus à l'école pour nous instruire et un jour aller prendre un métier de nos rêves

Après avoir passé un test de classement, nous avons été classés en alphabétisation. C'est pas si mal que ça pour le rattrapage. Il faut commencer quelque part.

Avec du cœur et de la patience, on peut réussir. Sans secondaire V, on ne peut plus travailler, car les entreprises embauchent seulement si on obtient un diplôme. Si on a un emploi, il faut essayer de le garder. Mais, on ne peut discuter du salaire sans éducation. Alors, on travaille pour des peanuts. Il faut de l'éducation pour bien réussir dans la vie. Pas d'école, pas d'argent. Moi, ça fait presqu'un an que je fréquente le Centre Pontiac. J'ai appris beaucoup. Je suis presque prêt pour le présecondaire. Pour mon ami, son attitude envers l'école a bien changé. Il aime maintenant l'école. Il fait du progrès. Le métier que nous désirons apprendre est: mécanique diesel. Il nous faut le secondaire IV. Ensuite, nous allons travailler, faire de bons salaires et posséder notre propre garage. Nous pourrions créer cinq ou six emplois. Si vous n'avez pas d'école, vous avez une petite chance d'obtenir du travail. J'ai influencé plusieurs de mes amis qui sont heureux d'apprendre comme moi.

Lionel Tessier,
Centre Pontiac

Commencer sa valise avec Alpha... Le bon départ

Donner un sens à sa vie et cesser de remettre à demain. Au début, je n'avais qu'une petite valise remplie de quelques années de primaire et d'un secondaire II, terminé difficilement. Mais surtout vingt ans de vie où la vie de famille et les problèmes de tous les jours avaient pris le dessus sur ma soif d'apprendre.

Pourtant, des questions restaient toujours en suspens... Comment combler le manque dans ma vie? Comment aller chercher les outils nécessaires pour poursuivre mes rêves et les réaliser?

Mon point de départ fut les cours en Alpha. Là-bas, j'ai développé une confiance, un courage et une détermination qui, depuis, ne m'ont jamais quittée. L'instruction que j'ai acquise cette année-là fut la magie qui a transformé mes peurs d'écrire et de lire en un plaisir qui, peu à peu, est devenue essentielle dans ma vie, comme dans mon travail.

Avec le temps, la soif du savoir m'envahissait et continuait de m'enrichir. J'ai ajouté dans mes bagages un diplôme secondaire et un du collégial. Mes ambitions et mes espoirs, grâce à mes études, ont dépassé les rivages de mon île.

Aujourd'hui, je travaille et je poursuis ma formation; mes projets s'accumulent et je ne cesse de les concrétiser. J'habite en ville, mais lorsque je reviens sur mes îles, je ne puis m'empêcher d'aller saluer et remercier mon ancienne professeure d'Alpha, Noëlla, qui a contribué à mettre dans ma valise des outils qui me serviront toute la vie.

Je souhaite longue vie aux ateliers Alpha, car il se fait là un travail remarquable!

Solange Déraspe,
Ancienne élève dAlpha
Havre-aux-Maisons, Îles-de-la-Madeleine

Témoignages de réussite de participantes et participants aux ateliers d'alpha

J'ai commencé ma valise avec l'Alpha, puis j'ai ajouté dans mes bagages un diplôme de secondaire, et un autre de niveau collégial.

Solange

Moi, ça m'a ouvert les portes sur de nouvelles expériences de travail.

Jean-Claude

Je n'avais jamais eu le goût de lire. Avec Alpha, j'ai découvert que c'était un plaisir et qu'on pouvait découvrir plein de choses dans le dictionnaire.

Normand

Je ne savais ni lire, ni écrire. Astheure, je fais ma liste d'épicerie par moi-même.

Élisa

En plus d'améliorer mon français, j'ai retrouvé ma dextérité d'écriture perdue lors d'un accident.

Edna

Ça m'a donné confiance en ma capacité de réussir mes équivalences et aussi de m'embarquer dans le comité d'école, le scoutisme, ...

Emmanuel

Les ateliers m'ont permis de faire mes équivalences pour accéder à une formation de niveau collégial.

Léon-Paul

À mon âge, ça me permet de garder ma mémoire et ça m'aide à rester jeune.

Corrine

C'est incroyable! J'ai réussi avec succès mon test de français écrit à Madelipêche. Ça m'encourage à continuer.

Simone

J'ai développé ma capacité de lecture. Aujourd'hui je peux plus facilement lire un bulletin, mon courrier, puis le radar.

Jean-Marc

Je suis plus en mesure d'aider ma fille dans ses devoirs. Je suis même devenue le professeur de ma mère.

Gisèle

Avec mon équivalence, j'ai pu aller chercher un D.E.P. d'auxiliaire familial et ça m'a donné de l'ambition pour compléter mon secondaire 5.

Jeannot

Je réapprends à écrire: je peux maintenant faire ma liste d'épicerie et je prends le goût de lire le journal local, un petit livre, ...

Gaston

Les Ateliers d'Alpha, l'équipe des îles
(Partenaires associés: Développement communautaire Unîle)
Centre de formation, Éducation des adultes
Commission scolaires des Îles

L'alphabétisation : un héritage à léguer

Les circonstances de la vie m'ont amené à retourner à l'école, car j'ai eu un accident de travail dans une mine. A la suite de mon incapacité à continuer ce dur travail, j'ai rencontré les gens de la CSST. Ils ont constaté que je ne savais ni lire ni écrire et que je pouvais à peine compter. Ils m'ont suggéré de retourner à l'école.

J'ai réfléchi et je me suis rappelé toutes les fois où j'ai été humilié lorsque je ne pouvais remplir les formules d'application au travail, ou que j'étais dans l'incapacité de prendre des notes lors d'importantes rencontres, ou encore combien je me sentais inutile lorsque je ne pouvais aider mes enfants dans leurs devoirs et leurs leçons. Même mes conversations étaient limitées à cause de mon manque de vocabulaire.

J'ai donc dit oui à la proposition de la CSST et je me suis retrouvé sur les bancs de l'école. Tout intimidé, je me suis inscrit à des cours d'alphabétisation donnés par l'Éducation populaire de Notre-Dame-du-Nord, en collaboration avec le service de l'Éducation des adultes de la Commission scolaire Lac-Témiscamingue.

J'ai commencé au tout début parce que je ne connaissais pas grand chose de l'école. J'apprends donc à savoir parler, à savoir lire et à savoir compter. Je travaille même le français sur ordinateur.

Pour être franc, j'ai eu peur de retourner à l'école parce que, dans ma jeunesse, j'ai eu de très mauvaises expériences avec les professeurs. Ils étaient très sévères et bêtes avec moi et, en plus, ça n'allait pas bien à la maison, ma famille ne m'aidait pas dans mes devoirs; j'ai pris l'école en aversion. Heureusement pour moi tout a changé. Depuis que j'ai commencé ce programme d'alphabétisation, quel changement dans ma vie! L'accueil que j'ai reçu de ma formatrice et des autres apprenants a complètement changé ma façon de voir l'école. Pour moi, c'est comme un miracle.

Le fait de savoir lire et compter m'a redonné confiance. Ma femme est fière de moi, c'est motivant! Mon fils, qui n'aimait pas l'école et qui n'en voyait pas l'utilité, a maintenant changé son fusil d'épaule: il a constaté le progrès dans ma vie et ça l'a encouragé à persister pendant qu'il est encore jeune. Nous faisons même des dictées ensemble. Wow! Ma fille, qui a dix ans, a fait d'immenses progrès depuis qu'elle compétitionne avec moi. Ses profs lui en font la remarque et je crois que cela a été un élément déclencheur pour elle: ses notes ont monté en flèche.

Mon voisin pense maintenant que ce serait bon pour lui de retourner à l'école depuis qu'il a constaté le changement que cela m'a apporté. On fait de petits tests de français ensemble et j'ai même pu le corriger. Ça l'a impressionné et j'en suis fier! Même avec mes compagnons, dans le camp de chasse, nous avons discuté de l'importance du savoir lire et écrire, discussion à laquelle je n'aurais osé participer il y a quelques temps. Quelques-uns ont avoué qu'un retour à l'école leur serait nécessaire. Dans mon entourage, beaucoup de mes amis se rendent compte du progrès que mon apprentissage scolaire m'a procuré et eux-mêmes songent à retourner à l'école.

Il y a un an, je n'aurais jamais pensé pouvoir étaler ainsi mes idées sur papier. Voilà pourquoi je considère comme un vrai miracle de pouvoir assembler des lettres pour former un mot, une phrase ou un texte comme celui-ci. L'alphabétisation, un merveilleux héritage à léguer!

Richard Tremblay,
Notre-Dame-du-Nord

L'Alphabétisation: un héritage à léguer

Je suis gauchère et, lorsque dans ma jeunesse je commence à fréquenter l'école, les enseignants de l'époque ne tolèrent pas que j'écrive de la main gauche. Ils m'obligent donc de me servir de ma main droite et, quand tout naturellement je me sers de ma main gauche, ils me punissent et même très souvent ils me battent. Cette pénible situation me fait détester l'école et mes résultats scolaires sont plutôt médiocres. Tout au long de ma vie, j'ai souffert de mon manque de savoir écrire convenablement. Un jour que je devais m'absenter de la maison, j'ai laissé un message écrit sur la table de la cuisine; mon beau-fils a lu mon message et a corrigé mes fautes au crayon rouge. L'humiliation que j'ai ressentie a été l'élément déclencheur qui m'a décidée à m'inscrire à un cours d'alphabétisation. Mes enfants étant devenus grands, j'avais donc un peu plus de liberté pour penser à moi et réaliser le vieux rêve du retour à l'école.

Les activités principales de ce cours sont axées sur le français: savoir parler, savoir lire et savoir écrire et un peu de savoir compter pour bien gérer notre budget familial. Ce cours est dispensé par l'Éducation populaire de Notre-Dame-du-Nord, en collaboration avec l'Éducation des Adultes de la Commission scolaire Lac-Témiscamingue.

Au début des cours je suis plutôt intimidée, mais l'accueil de la formatrice et la gentillesse des autres apprenants me mettent vite à l'aise. Moi, qui dans ma jeunesse, avait eu en horreur des livres scolaires, je me surprends à les apprécier et même à les aimer; d'une semaine à l'autre, j'attends la journée des cours avec impatience et je me sens de plus en plus à l'aise pour lire et écrire. J'apprends également à me présenter en public, tout un changement pour moi. J'ai suivi ce cours pour les sessions d'automne et d'hiver de 1984 à 1990, d'octobre à décembre et de janvier à avril pour une journée de cinq heures par semaine. Je garde un merveilleux souvenir du grand rassemblement des apprenants en alphabétisation, qui a eu lieu à Montréal en 90. Cette année, je me suis réinscrite à des cours d'alpha pour les sessions d'automne et d'hiver à une journée de cinq heures par semaine. La session d'hiver se termine à la fin du mois d'avril. J'apprends à manipuler l'ordinateur et continue à me perfectionner en français.

Ces cours ont apporté beaucoup de changements dans ma vie. Ils m'ont donné confiance en moi en me faisant découvrir des qualités, des dons que je ne me connaissais pas, ils ont actualisé mon potentiel intellectuel, comme dit si bien ma formatrice. J'ai osé m'impliquer dans le bénévolat et je suis vite devenue leader dans plusieurs organismes, entre autres: présidente de l'Âge d'Or, présidente de l'animation du Pavillon Tête-du-Lac (personnes âgées), etc. Ces postes de confiance m'obligent à écrire à différents ministères gouvernementaux et j'y réussis...

À ma première année de cours, j'étais tellement enchantée des résultats, que j'en ai parlé à mes amies, à mes voisines; une dizaine d'entre elles se sont inscrites à des cours d'alphabétisation et ont continué pendant plusieurs années. Je continue à en parler car je suis d'accord avec cette belle devise: "L'alphabétisation: quel bel héritage à léguer!".

Mme Gignac,
Notre-Dame-du-Nord

Grâce à un ami!

Mon nom est Nicolas Beaulieu, j'ai 22 ans. Je suis en fauteuil roulant depuis ma naissance. Je suis au centre Champagnat de la C.É.C.M. depuis maintenant deux ans.

Je viens au centre pour améliorer mes chances d'avoir un emploi un jour.

J'ai besoin de me remémorer certaines notions de base en français et en mathématiques mais aussi d'acquérir des connaissances générales avant de poursuivre au niveau secondaire. Depuis 2 ans, j'ai remarqué que ma façon de composer s'est améliorée et que je suis plus à l'aise en mathématiques.

J'ai décidé de retourner aux études après être allé au centre de réadaptation Lucie Bruneau dans un atelier de travail adapté, ce qui ne cadrait pas avec mes objectifs. Mais c'est surtout grâce à un ami très cher inscrit au centre Champagnat et aujourd'hui décédé que j'ai pris ma décision.

Merci Daniel!

Nicolas Beaulieu,
Montréal

Je veux travailler...

Bonjour,

Mon nom est Nadia Abbruzzese. Je suis dans une chaise roulante. Je suis au Centre Champagnat depuis 5 ans. Je parle avec un tableau de communication Bliss. Je travaille avec un ordinateur. J'apprends à lire, à écrire et à compter. Dans le futur, je veux travailler.

[Voir l'image pleine grandeur]Photo de Nadia Abbruzzese

Nadia Abbruzzese,
Montréal

J'ai appris malgré ma surdité!

Je suis étudiante au centre Champagnat de la C.É.C.M. depuis septembre 1994. J'étais étudiante dans une classe d'alphabétisation pour personnes sourdes pendant deux ans et maintenant je suis rendue au secondaire.

J'ai appris beaucoup de choses en français. Au début de ma formation, je ne connaissais pas ce qu'était un verbe, un adjectif et tout ce qui concerne la grammaire. Je trouve que c'est important le cours d'alphabétisation pour apprendre et connaître le français.

Maintenant quand je lis un livre, je comprends bien l'histoire; quand je rédige un message, j'écris mieux qu'avant. Je trouve que je me suis améliorée et que ça m'aide beaucoup dans la vie.

J'aime le centre Champagnat parce qu'on travaille de façon individuelle et que l'on apprend à notre rythme.

Claudine Raymond,
Montréal

Il n'est Jamais trop tard pour apprendre!

Bonjour,

Je m'appelle Dora Rodriguez. Pour moi, apprendre à lire et à écrire c'était une nécessité car j'ai quitté l'école très jeune pour aller au marché du travail. Après tant d'années, je suis retournée à l'école en alphabétisation. Une chance que ce service existe! Je vous assure que c'était très difficile car j'avais tout oublié! Heureusement, je ne me suis pas découragée et je débute aujourd'hui des études de niveau secondaire.

Mes professeurs sont très patients car le français n'est pas ma langue maternelle et je veux à tout prix maîtriser la langue française.

Je suis heureuse d'avoir connu le centre Champagnat de la CE.CM. car, sans cette démarche, je n'aurais pas pu écrire ce court message et vous dire qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre.

Merci!

Dora Rodriquez,
Montréal

Je veux faire ma carrière en français!

Bonjour,

Je m'appelle José Carlos Turcios. Je viens du El Salvador. Je suis arrivé au Canada en mai 1993. Je suis heureux et satisfait de vivre dans un pays où il y a beaucoup de choses à faire.

Quand je suis arrivé ici, je suis allé au Cofi et, pendant 6 mois, j'ai appris à parler le français. Après je voulais continuer mes études en français parce que je veux faire une belle carrière au Canada. Je me suis donc inscrit au centre Champagnat de la C.É.C.M. où j'ai appris à écrire, à parler et à compter.

J'aime vivre au Canada parce que c'est un pays qui donne beaucoup de chance aux personnes handicapées.

Je veux continuer mes études parce qu'avec les études, on apprend à se développer. J'ai vécu des expériences qui ont changé ma forme de pensée et toute ma vie. Aujourd'hui, je veux faire des études au niveau secondaire et faire carrière dans le monde de la langue française.

José Carlos Turcios,
Montréal

L'école a change ma vie!

Mon nom est Hectorine Maltais. J'ai 44 ans et je suis d'origine acadienne. Je suis en alpha, au centre Champagnat de la C.É.C.M. depuis plus de 2 ans. Je suis venue me perfectionner au niveau de la lecture, de l'écriture et des mathématiques.

Depuis que je viens à l'école, ça m'a apporté beaucoup au niveau de la lecture. Quand je reçois des papiers du gouvernement, je peux les remplir et les lire. Pour moi, l'école a changé ma vie!

C'est ma jeune soeur qui m'a fait découvrir ce centre d'alphabétisation. Sans elle, je ne serais jamais retournée sur les bancs d'école. J'espère maintenant à mon tour influencer mon frère. En conclusion, je n'ai jamais regretté d'être venue au centre Champagnat!

Hectorine Maltais,
Montréal

Je suis une fille persévérante!

Voici mon histoire...

Mon agent d'intégration m'a trouvé un stage au centre Champagnat pour trois mois. À la fin de mes trois mois, il m'a suggéré de m'inscrire au centre pour améliorer mon français et mes mathématiques. J'y ai bien pensé et j'en ai parlé à mes parents. Ils ont trouvé l'idée excellente d'autant plus que mon handicap physique ne me permettait pas de m'inscrire n'importe où.

J'ai commencé à la base, j'ai eu de la difficulté à apprendre mais j'ai persévéré et j'ai réussi chacune des étapes jusqu'au présecondaire. J'ai eu encore de la difficulté à apprendre et je n'ai pas lâché.

Je suis maintenant au secondaire 2 en français et en mathématiques et au secondaire 3 en anglais. J'espère me rendre jusqu'au secondaire 5.

Francine Desrochers,
Montréal

Table ronde à partir du thème "Témoignons de nos succès"

Présentation du groupe en formation

Comme dans un beau panier de fruits, les personnes qui composent ce groupe sont variées, semblables et différentes à la fois:

  • Âgées entre 17 et 75 ans;
  • Certaines commencent leur scolarisation, d'autres sont à la veille de débuter des études de niveau secondaire;
  • Plusieurs utilisent l'écriture braille, d'autres travaillent en "noir" avec des outils prévus pour faciliter leur vision.

Elles sont différentes mais se retrouvent toutes avec un désir commun: celui d'apprendre! Je vous présente leurs commentaires.

Liette Laforest,
Centre Champagnat Alpha,
personnes ayant une déficience visuelle

"Pour moi, être capable de faire des problèmes raisonnes me permet de penser que je pourrai peut-être faire un travail où j'utiliserai mes capacités intellectuelles et manuelles"

Anne-Marie, 27 ans

"La formation en alphabétisation me permet de travailler à mon rythme et de penser que je serai capable de réaliser mes rêves"

Jonathan, 17 ans

"Quand j'ai commencé à 43 ans, je voulais apprendre. Je ne connaissais rien des lettres et des chiffres. Aujourd'hui je peux lire, écrire et aimer les romans"

Raymond, 49 ans

"En Haïti, je n'avais pas eu la chance d'aller à l'école. Arrivée ici, j'ai voulu profiter des cours d'alphabétisation. Je peux maintenant faire un chèque ou remplir un formulaire sans demander à mon mari ou mes enfants"

Madeleine, 47 ans

"Ici au centre, je me suis senti accompagné dans ma formation autant par mes collègues que par les formatrices. C'est bien, je ne suis plus "seul" à apprendre"

Richard, 49 ans

"Aujourd'hui comme hier, j'écoute beaucoup la télévision. Mais maintenant, j'écoute les documentaires, je les comprends et ça m'intéresse. Je m'ouvre au monde."

Hélène, 36 ans

"Pour moi, l'alphabétisation me permet de penser qu'un jour je pourrai aider les toxicomanes."

Sylvain, 20 ans

"L'alphabétisation me permet de briser le mur de la solitude. Aujourd'hui, j'ai un chien, "Fudge", et je peux utiliser l'écriture braille et la langue des signes.

Raymond, 55 ans

"La présence des autres est plus intéressante que d'être seule à la maison... en plus j'apprends!"

Cécile, 75 ans

Centre Champagnat
(Éléonora Santini, cons. Péd.)
5017, rue St-Hubert
Montréal, (Québec) H2J 2X9

Crédits

Coordination du projet
Sophie Labrecque
Luc Filion

Mise en page
Jean-François Lévesque

Page couverture
InfoMaître communication

Photographies
Chantale Desautels

Nous remercions les partenaires suivants:
Bell Canada
Association des optométristes du Québec
Société québécoise de développement de la main-d'œuvre de Montréal Salon de l'éducation et de la formation professionnelle et technique

Dépôt légal

Toute reproduction en tout ou en partie est autorisée en prenant soin de mentionner la source du document original.

Production et diffusion :

Fondation québécoise pour l'alphabétisation
1265, rue Berri, Suite 740
Montréal (Québec) H2L 4X4
Téléphone: (514) 289-1178