Je ressens beaucoup de tristesse et de compassion envers les personnes vivant seules. Les jours et les semaines, les mois et même les années passent, semblables à la vieille pendule de l'horloge dont le tic-tac se perpétue constamment. Il me semble qu'elles sont toutes malheureuses et je souhaiterais tellement faire erreur en l'affirmant.
Dans le silence qu'elles vivent chaque jour, elles trouvent quand même la paix intérieure, une paix sereine tantôt apaisante, tantôt effarante qui les domine dans la tourmente.
Chaque jour, l'aube pointe à l'horizon. Au moindre bruit, de nouveau une lueur d'espoir les envahit. Combien de temps va durer cette longue attente? Rêve ou réalité! Eh bien non, ce sont des événements qui font partie de la vie. Elles attendent de la visite...
Cruellement elles espèrent, elles prient et soupirent en silence; c'est tout ce qu'elles obtiennent comme consolation.
Un jour, soudain le bruit d'une porte vient briser ce lourd silence. Est-ce encore la nuit? Un cauchemar peut-être? Elles croient rêver. Elles entendent des voix et des pas qui se rapprochent de plus en plus.
Encore une fois elles s'agitent, une profonde joie vient à nouveau les faire vibrer.
Le silence est rompu. Des mains se tendent vers elles; pendant un long moment, des vœux de fraternité s'échangent et se multiplient entre ces visiteurs tant attendus.
En terminant, permettez-moi de vous dire que toutes ces personnes sont les enfants de ces bonnes vieilles grand-mamans qui tout doucement laissent couler sur leurs joues des larmes de joie.
C. D.
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Comme je suis très impliquée à Alpha-Nicolet, j'ai suivi trois heures de cours sur le rôle d'un membre au sein d'un c.a. Ainsi j'ai pu connaître les lois et les règles du bon fonctionnement d'un c.a. J'ai aussi appris que des comités peuvent être mis sur pied pour étudier différents dossiers et ensuite les faire approuver par le c.a. Comme il y avait des problèmes à notre c.a., ce cours m'a éclairée sur la marche à suivre pour que tout soit fait selon les bonnes procédures. Pour qui veut apprendre, il suffit de s'impliquer.
Louise Schelling
Viens Rose des bois
Je ne te trouve pas
Rapproche-toi de moi
Tu ne le regretteras pas
C. D.
Aujourd'hui je viens vous parler de la douce solitude. Comment cela! me direz-vous, est-ce qu'il existe ce genre de solitude qui permet une sensation de bien-être? Eh bien! oui.
Il y a déjà de cela quelques années, j'avais alors une tante qui demeurait à la campagne. Elle habitait une grande maison ancienne où tous ses ancêtres avaient vécu, elle était seule héritière puisqu'elle était la dernière survivante de sa famille.
À cette époque, elle avait épousé un merveilleux jeune homme, mais malheureusement n'avait pas eu d'enfants pour pouvoir continuer la tradition.
Les années s'écoulèrent, ils accomplirent de très belles choses ensemble jusqu'au jour fatidique du départ de son époux, décédé accidentellement.
En ce temps-là, une longue période de deuil était de rigueur. La vie changea complètement cette femme au début de la quarantaine.
Elle organisa courageusement sa nouvelle vie. Les mois passaient et de plus en plus elle se sentait à l'aise, voire même heureuse. La solitude ne lui pesait guère.
Elle refusait l'aide de son entourage. Couturière de son métier, et très habile, elle accomplissait ses tâches domestiques à la perfection.
Parfois, ses cousins et cousines venaient lui rendre visite, accompagnés de leurs enfants pour la distraire et lui faire plaisir. Quelques heures seulement s'étaient écoulées et déjà elle pensait: "S'ils peuvent donc me laisser seule afin d'entendre le crépitement dans le poêle de ma cuisine. Mon Dieu que cela serait apprécié!"
Un événement extraordinaire se passa au village, on organisa une fête de charité et tous les villageois étaient invités y compris ma tante. Après une longue hésitation, elle accepta de s'y rendre.
À son arrivée, elle reçut des encouragements et de l'admiration de la part de chacun qui la connaissait. Soudain un jeune admirateur lui adressa quelques mots qui voulaient en dire long. Il se pencha et, à voix basse, il lui dit: "Me feriez-vous l'honneur de vous tenir compagnie jusqu'à la fin de cette soirée chère belle dame?" Un sourire timide se dessina sur ses lèvres et poliment lui fit savoir qu'elle préférait être seule.
Un beau jour, elle se rendit au petit ruisseau à quelque distance de sa maison. Rêveuse, elle y demeura quelques heures, mais trop de souvenirs vinrent la hanter de nouveau; alors elle n'y retourna plus.
Finalement, le laitier et le boulanger seulement avaient accès à la maison, et l'on disait que même les animaux n'étaient pas acceptés auprès de cette femme.
La visite se faisait toujours plus rare et ceux qui la connaissaient finirent par conclure que cette dame avait choisi un autre compagnon:
Le doux silence
C. D.
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Il y a longtemps vivait dans une famille une petite fille aux cheveux gris. Les voisins y voyaient une grande sagesse. La petite fille était la seule de son école à avoir des cheveux gris. Souvent on la taquinait beaucoup. On la surnommait "mémère".
Un jour, elle demande à ses parents pourquoi elle avait les cheveux gris? Sa mère lui répondit: "Quand tu étais petite, au berceau, tu as fait une forte fièvre et tes petits cheveux blonds sont tombés et quand ils ont repoussé, ils étaient gris."
"J'aurais tant voulu être comme les autres, dit la petite fille aux cheveux gris.
La petite fille aux cheveux gris avait un beau sourire, elle allait souvent visiter sa grand-mère et lui disait: "On a toutes les deux des cheveux gris.
La petite fille aux cheveux gris se consolait, car toutes les deux s'aimaient beaucoup. La grand-mère faisait souvent faire des commissions à la petite fille et quand elle revenait, elle lui donnait un vingt-cinq sous ainsi qu'une bouteille de liqueur. Alors, elles commençaient à jaser et oubliaient vite leurs cheveux gris.
Louise Fontaine
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Son nom est Nouky. C'est un beau mâle d'un an et demi. Il a de beaux yeux bleus, son pelage est de trois couleurs. Ses pattes sont longues et blanches, son abdomen est moustache noir, blanc et brun. Sur le dos, son poil est tigré et luisant.
Aussi, il a une belle queue relevée. Il a un tempérament doux. Il a fière allure. Il réside dans un bel enclos très grand. Sa niche est isolée pour l'hiver. Quand il y a eu des pluies abondantes au mois de novembre, il a hurlé une partie de la nuit. Son maître le sort deux fois par jour pour marcher avec lui dans le bois. Mais Nouky s'ennuie, car il a l'esprit familial c'est-à-dire: vivre en meute.
Un beau jour, son maître lui amena Mouska, une belle petite femelle de quatre mois. C'est ainsi que sa compagne entra dans sa vie. Son esprit protecteur se développa très vite. Depuis, Nouky protège sa compagne et, en forêt, il passe le premier pour qu'il n'y ait pas d'obstacles qui pourraient blesser Mouska.
Aussi, il laisse sa compagne entrer dans la niche, et lui, il se couche à l'entrée.
Tous les deux forment une belle équipe, et plus tard il y aura une vraie meute, et la hiérarchie s'établira.
Louise Schelling
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Quand je regarde le temps passé, je revois ma grand-mère qui ne laissait pas le temps s'égrener tant elle était occupée. Blanche de son prénom, petite et délicate, elle ne pesait pas cent livres.
Elle ne jetait presque rien et récupérait un peu de tout Grand-mère refaisait des vadrouilles avec des restes de laine. Elle réparait les parapluies brisés par le vent, les recousait entièrement et leur donnait l'aspect du neuf. Elle faisait aussi des catalognes ainsi que des courtes-pointes.
C'était une petite personne très active; je ne l'ai jamais vue désolée ou désespérée. La déprime de la maison, elle ne connaissait pas cela. Quand elle est devenue veuve, grand-mère a continué à demeurer seule dans sa grande maison. Elle y est restée pendant 7 ans, sans aucune aide. Elle cordait son bois et le fendait, car elle n'avait qu'un poêle à bois pour se réchauffer et cuire sa nourriture. L'été elle faisait elle-même son gazon, et elle en avait beaucoup à faire.
Elle cultivait un grand jardin où elle récoltait des betteraves aussi grosses qu'un chaudron. Ma grand-mère était aussi une personne intègre: "Ce qui est à César est à César même si César est plus riche que moi."
Quand elle était âgée de soixante-douze ans, ma grand-mère est montée sur la couverture du poulailler afin d'aider mon père à la réparer. Grand-mère posait des clous et n'avait pas le vertige. Elle savait aussi faire de la clôture, même qu'à soixante-quatorze ans, elle a appris à mon cousin de vingt ans comment planter un piquet de clôture.
Cette femme savait se tenir debout devant l'adversité. C'était une personne tout d'un bloc, très croyante disant son chapelet le matin ainsi que son bénédicité aux repas. Dieu faisait partie de sa vie.
Elle avait toujours quelque chose à faire. Ses merveilleux petits pains qu'elle nous donnait, avaient une saveur inégalable. Grand-mère savait aussi faire une tire qui devenait en bonbon, ça goûtait l'érable et c'était bon.
Chère grand-mère tu as su te débrouiller sans grand-père. Et du haut du ciel tu travailles encore à essayer de rendre heureux tes enfants et tes petits-enfants.
Merci, grand-mère, je t'admire beaucoup, et là où tu es dans le ciel, il y a probablement une petite fenêtre où tu peux nous voir.
Louise Fontaine
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L'angoisse
En toute honnêteté
Dès qu'apparaît l'obscurité
Je suis affolée
Et ne peut m'empêcher de trembler
Quand vient la brunante
Cela m'épouvante
La clarté du jour réapparaît
Je sens déjà un bienfait
Le réconfort
La détresse se manifeste
Quand la personne se sent abandonnée
Elle disparaît dès qu'elle est mieux entourée
Pour faire place à la sagesse
Le réveil
À l'aube, le soleil s'éveille
Cela m'émerveille
La nature sommeille
Et reprend sa rigueur au réveil!
Danielle est partie de la maison stressée parce qu'elle était en retard. Elle a fait ses travaux routiniers avant son départ en vitesse. Elle a barré la porte, elle a fermé la lumière... Elle se rend à son rendez-vous. Mais après deux kilomètres, elle se demande: "Est-ce que j'ai fermé «le rond» du poêle?"
Par la suite, elle se rappelle d'avoir ouvert le «rond» pour se faire un café, mais le téléphone a sonné. Donc, elle s'empressa d'enlever la bouilloire pour répondre à l'appel téléphonique.
"C'était mon intention de retourner au poêle après l'appel téléphonique, se remémore-t-elle. Mais non! Je suis sortie comme une flèche parce que je venais d'apprendre que mon rendez-vous était devancé d'une demi-heure."
Maintenant à trois kilomètres de chez-elle, elle ne peut pas se souvenir d'avoir fermé le «rond». Le dilemme: "Est-ce que je dois retourner à la maison pour vérifier ou aller à mon rendez-vous? Si je retournais, je serais en retard pour mon rendez-vous. Donc je continue." Plusieurs fois durant son rendez-vous, la même question revient: "Est-ce que j'ai fermé le «rond» du poêle?"
Après le rendez-vous, Danielle est retournée tout de suite chez elle. À trois kilomètres, elle rencontre un camion à incendie. La panique s'empare d'elle. Elle monte sa vitesse à cent kilomètres à l'heure.
Aussitôt qu'elle est arrivée elle a remarqué que sa maison était encore là. En rentrant dans la cuisine, elle voit que le «rond» est ouvert et rouge, mais la bouilloire est à côté du «rond».
Il n'y a pas grand chose à faire excepté de remettre la bouilloire sur le «rond» et compléter sa pause-café.
Ross McCallum
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Imaginez quelqu'un avoir peur de la noirceur! C'est ridicule, mais c'est possible. Nous avons vu des personnes avoir peur des hauteurs; même si ce n'était pas haut, elles avaient le vertige. D'autres personnes se sentent mal à l'aise dès qu'elles se retrouvent dans des espaces restreints, comme l'ascenseur, par exemple, ou bien dans des manèges où elles sont entassées les unes contre les autres, en plus d'être verrouillées par de grosses barres de fer.
Il y a plusieurs sortes de phobies. En voyage, par exemple, des personnes se retrouvant en présence d'étrangers de langue différente, voient la panique s'emparer d'elles. Aussi bête que cela puisse paraître, d'autres ont peur d'avaler des choses, des petits objets, un petit os ou un fruit avec des noyaux, soit en mangeant de la viande, du poulet ou du poisson. Nous voyons d'autres personnes avoir peur d'avaler leurs médicaments.
Et la peur la plus connue et la plus fréquente c'est la noirceur! Surtout si elles sont seules, ces personnes sont très malheureuses puisque cela revient chaque soir. Pourquoi elles ont peur? Et de quoi ont-elles peur? Ce n'est pas facile à élucider et à pouvoir maîtriser. De un, elles se sentent vulnérables et impuissantes, car elles ne peuvent la vaincre. Alors il faut chercher afin d'en connaître la cause.
Certaines personnes ont peur dès qu'elles entendent un bruit suspect venant de l'extérieur, et c'est encore pire à l'intérieur et dans certains cas, cela remonterait à plusieurs années. De fausses craintes venaient d'ici et là et traversaient l'esprit de ces jeunes: si tu n'es pas sage, un fantôme va venir te voir! Et beaucoup d'autres choses du même genre...
Malheureusement, il y a aussi les personnes défuntes, pourtant inoffensives dont on disait qu'elles venaient visiter ou apparaissaient aux membres de leur famille, parce que, soi-disant, elles les aimaient; par contre, il était possible que ce soit le contraire! Cette dernière phobie, je crois que c'est la pire, et je ne souhaite cela à personne. Pour la personne aux prises avec cette situation, une cure ou une retraite serait à conseiller surtout pour effacer ces mauvais préjugés.
Vaincre la peur, c'est possible...
C. D.
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Le 10 décembre 1996
AMI
136 rue Des Copains
Ville La Joie
Pays du Bonheur
Père Noël
Pôle Nord
Canada
Cher Père Noël,
Je t'écris pour te donner ma liste de cadeaux que j'aimerais avoir pour Noël. Premièrement, un dictionnaire, deuxièmement un livre sur les conjugaisons et puis peut-être un ou deux cahiers Canada, des crayons et une gomme à effacer.
Je pense que tu dois trouver que ce sont de drôles de cadeaux pour un enfant et tu dois te dire que je suis un enfant très studieux et très gentil. Mais, si tu regardes sur ta liste de noms d'enfants, tu ne verras pas mon nom, car vois-tu Père Noël, c'est la première fois que je t'écris. Oui, c'est la première fois et j'ai cinquante ans. Ne pense pas que je ne croyais pas en toi, tu te tromperais. J'ai toujours cru en toi, mais je n'ai jamais pu t'écrire, car vois-tu, je suis un peu gêné de te le dire, avant je ne savais pas écrire. Mais, cette année, j'ai comme on dit, fait une inscription pour des cours d'alphabétisation et j'ai pu t'écrire. Oh! je sais que j'ai sans doute fait des fautes, mais avec mes cadeaux de cette année, Père Noël, peut-être que l'année prochaine, lorsque je t'enverrai ma liste de cadeaux, il n'y aura pas de fautes.
Salut Père Noël je t'aime!
P.S. Chez-nous c'est un chauffage électrique, tu peux mettre mes cadeaux sur la galerie en arrière.
Merci!
André Desfossés
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C'était en 1949 que ma mère apprit le métier de brodeuse. Je dois dire que les brodeuses étaient sélectionnées. En quoi consistait le travail de brodeuse?
Il y avait un métier, on cousait une toile noire ou blanche que l'on rendait rigide. Ensuite, sur cette toile on collait de la feutrine noire sur laquelle étaient imprimés des écussons.
Les fournitures étaient de la cannetille d'or et d'argent que ma mère coupait en petits bouts et qu'elle enfilait un à un. Elle ajoutait une bourrure recouverte de velours rouge ou noir selon le besoin.
Il y avait aussi du jaseron, un fil métallique enroulé qui servait de garniture pour le contour de l'écusson.
Quelques jeunes filles avaient appris le métier à Montréal et quand elles revenaient elles l'enseignaient à d'autres femmes privilégiées, choisies par Mlle Vennat.
Ma mère brodait pour la maison Raoul Vennat de Montréal. Il fallait des personnes très honnêtes, capables de faire un travail très fin et avec une grande dextérité.
Quand le travail était terminé, ma mère l'emballait et le postait. Si tout le travail était bien, Mlle Vennat la félicitait, sinon, s'il avait de légères imperfections, elle retournait le tout et il fallait que ma mère défasse et reprenne son travail. Il est bien évident que lorsque ma mère envoyait son travail, elle espérait qu'il soit approuvé. Elle recevait son chèque, lorsque le travail était approuvé.
Ma grand-mère et ses six filles ont fait de la broderie pour les haut-gradés de la marine, de l'armée, de l'aviation et aussi pour les étudiants universitaires en médecine et en sciences d'Ottawa, de Montréal et de Québec.
Des doigts agiles ont travaillé des écussons. Les matériaux étaient très coûteux, ils venaient par bateau de l'Europe (la France).
Les brodeuses, en grande partie, venaient de notre comté. C'était un travail propre et tranquille qui se faisait à la maison où la femme pouvait broder tout en élevant sa famille.
Femmes choisies pour votre habileté et votre honnêteté, vos écussons ont fait le tour du monde.
Louise Fontaine
Merci à ma mère.
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Voici le jour du vingt-quatre décembre. Il est neuf heures du matin. Chacun d'entre nous se regarde, aucun mot ne se fait entendre. Nous sommes tous fascinés à regarder tomber lentement les gros flocons sur le tapis tout blanc. Le tricot à la main, j'entrouve la fenêtre pour entendre au loin les magnifiques airs du temps des Fêtes. La journée se passe dans le silence et le sourire. On frappe à la porte, il est dix-neuf heures. Arrivent les grands-parents suivis au bout de quelques instants des amis avec leurs enfants pour prendre un café. Parle, parle, jase, jase, puis voici le carillon qui se fait entendre.
"Déjà vingt-trois heures, dit Pon-Pon en écoutant sonner les onze coups du carillon. Pourquoi n'allons-nous pas à la messe de minuit ensemble?
Aussitôt grand-mère Rigolo répond avec sa grosse voix: "Allez! allez-y les enfants, je vais garder vos trésors, car ils dorment. Vite! habillez-vous avant que je change d'avis", et elle nous regarde avec un grand sourire. Effectivement, je décide de ne pas y aller. Depuis le matin, il me trottait une idée dans la tête: "Pourquoi ne pas fêter Noël à l'ancienne?" Après leur départ pour la messe, je dépose sur la table des crudités, des fèves au lard et un de cochon que j'avais congelé pour les fêtes. Comme dessert: du jello avec de la salade de fruits. Je mets de la musique, j'allume deux lampes à l'huile: l'une que je dépose dans un coin de la cuisine et l'autre sur la table. Les enfants se réveillent et se demandent ce qui se passe. Ce n'est pas la lumière habituelle.
Les amis arrivent de la messe de minuit. Après leur entrée, tout surpris, ils se regardent et je les invite à s'asseoir autour de la table. Le réveillon débute. Nous mangeons avec appétit. Sur la figure de chacun dansent un sourire et un cœur heureux. Une des deux filles âgée de quatre ans demande: "Le père Noël va-t-il venir maman apporter les cadeaux?
Arrive le temps des cadeaux: chacun reçoit une vieille paire de chaussettes propres et rapiécées avec de la laine de toutes les couleurs. Après avoir enveloppé et déposé dans le bas de chacun une pomme, une orange, une poire et, quelques petits bonbons, que vois-je en leur remettant? Ha! non! pas encore une prise d'air au talon d'une des chaussettes que je n'avais pas vue. Le monde à bien ri et les enfants, eux, riaient et sautaient de joie.
Allons maintenant au plus beau du cadeau! Dans un coin, se faisait toute petite grand-mère Rigolo qui fredonnait des chansons tout en se berçant. Grand-père Rigodon, assis auprès de sa vieille en fumant sa pipe, tapait du pied et de la cuillère de bois pour donner du piquant.
Ce soir, pour moi, fut le plus beau des réveillons. Merci grand-père et grand-mère d'être partis de la rivière Welle pour nous apporter votre amour et votre bénédiction. Pour nous, cela nous vaut énormément et c'est un cadeau inoubliable.
Joyeuses Fêtes à tous!
Maman Noël
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Je vivais avec un jeune homme depuis au moins cinq ans. Je le trouvais bien séduisant. Nous avions le même tempérament intellectuel, ne fréquentant ni les bars ni les hôtels. Nous avions un chien nommé Benji. Tout se déroulait dans la routine, c'est-à-dire moi je travaillais comme secrétaire et lui comme ingénieur.
Mon compagnon de vie était très beau, il faisait tourner les têtes. Un soir, Paul rentra tard: il était près de minuit. Je lui demandai ce qu'il lui était arrivé. Il me répondit: "J'ai été souper avec des collègues et après on a joué aux échecs." C'était la première fois. Comme je savais Paul très franc, je ne me doutais pas de ce qui allait venir. Un soir, il découcha. Il me dit qu'il avait trop bu pour conduire son auto; alors, il était allé, chez un copain.
Son attitude a changé vis-à-vis de moi. Il voulait savoir tous les prix de chaque meuble. Comme je suis ramasseuse, j'avais tout gardé les factures. Il les prit et s'aperçut que bien que j'aie payé la moitié des meubles, les factures étaient à son nom. Il me dit: " On se sépare, j'ai rencontré Jenny là où je travaille, c'est une femme merveilleuse, et j'emporte tous les meubles évidemment. Notre relation n'était pas assez passionnante.
Il fallut que je me trouve un 2 1/2 meublé, car je n'avais plus aucun meuble, ni télévision, ni radio... Quand j'étais revenu à la maison, dans l'après-midi, on avait vidé tout l'appartement. Je n'avais plus rien, même pas un drap. Je m'étais fait plumer. Si seulement les factures des meubles avaient été conjointes, j'aurais pu avoir ma moitié.
Mais pas de contrat...
Louise Fontaine
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Pour la première fois, depuis quinze ans, j'ai pris des vacances en été.
Pour mieux savourer ce temps je me suis retirée dans le calme et la nature.
Le matin au lever du jour, je me réveillais par le chant des oiseaux. Je marchais dans la nature et là je voyais des oisillons dans leur nid piaillant pour recevoir leur nourriture journalière apportée par la mère, tandis que le père protégeait ses petits. Les hirondelles sont très protectrices de leurs oisillons: elles sont osées et volent très bas pour nous chasser loin de leur marmaille.
J'ai observé des marmottes; elles ne sont pas peureuses, elles se promènent, et si l'on avance, elles s'assoient sur leurs pattes de derrière et nous regardent.
Durant deux matins, j'ai vu trois chevreuils marchant paisiblement. Ils sont gracieux et vont se nourrir d'herbages et ensuite regagnent le bois.
J'ai aussi admiré les fleurs sauvages: elles sont, pour moi, les plus belles et sont très variées. Elles sont très recherchées par les guêpes et les taons.
Pour finir la journée, je m'assoyais face au fleuve et j'écoutais de la musique.
Ce fut un été où j'ai pu décrocher et refaire mes forces physiques et mentales.
C'est vrai que le repos et la nature apportent un baume pour le corps et l'esprit.
Louise Schelling
L'amour tout court
Accompagné de petits pains au four
C'est un délice du jour
Savouré avec une crème autour
C. D.
C'est le cœur plein d'émotion avec des mots trop difficiles à exprimer que j'ai envie de laisser parler mon stylo:
"Tu sais Céci! ça fait plusieurs années que j'écris pour toi sans me lasser et toujours prêt à réaliser tes moindres désirs.
Au début, j'ai dû passer par tous tes petits caprices. Sans réfléchir, tu me faisais faire des fautes dans tes dictées, tes compositions et aussi bien d'autres. Parfois, je me fâchais et je me demandais: À quel moment va-t-elle commencer à apprendre ce que son professeure lui enseigne? Tu t'étais fixé un but et j'étais persuadé que tu pouvais le réaliser, mais à la condition que tu y mettes plus d'efforts.
Souvent, je me demandais à quel point ton professeur de français devait user de patience envers toi! Comme pour moi, cela devait être une grosse corvée. Alors, pour te faire pardonner, tu acquiesçais ton plus beau sourire et avec ta bonne humeur, ça devenait chose du passé.
Tout au long de ce parcours, moi petit stylo, tu m'avais aussi obligé à corriger tes fautes. Donc je voyais que tu avais compris et quelques fois, tes performances m'impressionnaient. J'en éprouvais un peu d'orgueil, mais comme je suis un petit stylo, j'oubliais vite ce petit défaut.
À la maison, souvent tu venais me prendre; j'étais rangé au fond de ton sac. En sursaut, je me réveillais pour vite réaliser que tu avais encore besoin de mes services. Alors, tu commençais à feuilleter tous tes cahiers pour faire une révision. Et là débutait notre travail à deux: tu dictais et j'écrivais pendant une bonne période de temps. C'était devenu indispensable pour une personne qui voulait apprendre.
Par contre, en certains moments, tu me semblais prendre tout ton temps pour t'instruire. Peut-être le faisais-tu volontairement afin d'échanger avec tes camarades sur différents sujets d'actualité à travers le monde? C'est ainsi que les années se sont succédé. Toujours avec le même désir de rencontrer un nouveau groupe différent des autres. C'était vraiment spécial: à chaque rencontre, on aurait dit qu'il y avait de la magie qui flottait dans l'air.
Moi, petit stylo, discrètement, je te regarde et t'admire, car tu m'as donné la chance de connaître tes amis-es. Aujourd'hui, comme un rayon de soleil, tu es resplendissante et heureuse d'être parvenue à réaliser les objectifs que tu t'étais fixés au début.
Maintenant, tu dois te retirer, pour pouvoir me libérer à mon tour. Je suis un petit stylo usé, vieilli, et par moment, je désire faire une petite sieste.
En vous laissant, je tiens à vous dévoiler notre petit secret: nous vous aimions beaucoup et nous vous remercions pour les heures de bonheur que vous avez su nous faire partager."
Un merveilleux souvenir de ce passé sera gravé dans notre mémoire.
Céci et son associé "Petit-stylo"
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Un enfant
N'as-tu pas jamais vu un enfant?
Explorateur vivant
Énergie à chaque instant
Visage souriant....
Un village
N'as-tu jamais vu un village?
Encerclé de fermes
Plein d'activités
Avec un clocher...
La fin du monde
N'as-tu jamais vu la fin du monde?
Ozonée
Irradiée
Endettée.....
Un gâteau
N'as-tu jamais vu un gâteau?
Tout glacé
Très engraissant
À moitié mangé...
Un mystère
N'as-tu jamais vu un mystère?
Une maison abandonnée
Un arbre mort
Un cul de sac...
Ross Mc Callum
À chaque instant
Le bonheur se façonne
Et toujours, cela m'étonne
La tristesse m'envahit
Quand l'être humain se détruit
C. D.