Table des matières

À tous les apprenants et apprenantes du CAP: leur détermination... notre inspiration quotidienne.

Un samedi soir

Le souper se termine chez les Lalonde. Leurs enfants, Caroline et Simon, sont dans le salon. Ils s'amusent avec leur chien, Bandit.

Émile et sa femme, Janine, se préparent à faire la vaisselle. Émile ne parle pas. Janine s'inquiète de son silence. Il n'a pas voulu manger. Il est songeur.

Elle lui demande s'il a eu des problèmes à sa partie de quilles. Émile répond: «Non». Il dit qu'on lui a demandé d'être sur le comité de la ligue de quilles. Il est heureux de cette offre. Il a pourtant refusé.

Janine s'approche de son mari. Elle place sa main sur son bras. Elle lui demande doucement pourquoi il a refusé. Il baisse les yeux. Elle connaît déjà la réponse...

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un chien.

C'est écrit dans le journal

[Voir l'image pleine grandeur] Homme au téléphone.

Émile est assis à la table de cuisine. Il joue nerveusement avec son linge à vaisselle. Il s'en veut de ne pas pouvoir être sur le comité de quilles. Il dit à Janine qu'il voulait être sur ce comité.

Il ajoute d'une voix désappointée qu'il y avait beaucoup de paperasse. Il ne pouvait pas faire ce travail. Il est triste et se sent déçu. Il dit qu'il est certain qu'on parle de lui dans son dos. Il croit que ses amis savent qu'il a de la misère à lire.

Émile est un homme fier. Il a 35 ans. Il est jovial. Il a beaucoup d'amis. Encore une fois, il a fallu qu'il cache son jeu. Janine, sa femme, est calme et patiente. Elle le connaît bien. Elle veut l'aider. Elle sait que c'est dur pour quelqu'un de fier de demander de l'aide.

Elle a vu une annonce dans le journal cette semaine. Elle lui dit qu'il y a une place où il peut apprendre à lire et à écrire. C'est le centre d'alphabétisation.

Il regarde sa femme. Elle l'encourage. Sa décision est prise. Il prend le numéro de téléphone. Il va appeler au centre d'alphabétisation. Émile est content de sa décision.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un journal.

Le rendez-vous

Aujourd'hui, Émile a un rendez-vous au Centre d'alphabétisation de Prescott (CAP). Il doit rencontrer Hélène. Il ne la connaît pas. Il pense à cette rencontre et il est nerveux. Il se demande si Hélène va le juger ou rire de lui. Émile n'est plus certain de vouloir ce rendez-vous. Il regrette un peu d'avoir appelé. Il ne sait pas si tout ira bien.

Émile prend son manteau. Il pense à son secret. Il en a seulement parlé à sa femme. Ses enfants ne sont pas au courant. Il est trop gêné pour leur dire. Émile a de la misère à lire et à écrire. Maintenant, il veut apprendre. Il part d'un pas décidé.

Émile arrive pour son rendez-vous au 511 rue Principale Est, à Hawkesbury. Il est surpris. Ce n'est pas une école. C'est une maison. Il ne s'est pas trompé. C'est bien le Centre d'alphabétisation de Prescott.

Émile sonne et entre dans la maison. Il demande à voir Hélène. Hélène vient à la porte. Elle demande à Émile de la suivre à la cuisine. Elle lui offre un café. Elle prend le temps de jaser avec lui. Il la trouve gentille. Il se sent moins nerveux.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'une maison.

Le café froid

[Voir l'image pleine grandeur] Homme qui lit.

Après avoir fait connaissance, Hélène parle a Émile de ce qui va se passer. Elle va lui demander de lire et d'écrire. Elle dit à Émile de ne pas s'en faire. Ce n'est pas grave s'il ne connaît pas toutes les réponses. Hélène veut seulement le placer dans un atelier à son niveau.

Hélène remet une page à Émile. Il a une boule dans l'estomac. Il manque d'air et il trouve qu'il fait chaud. Il a de la misère à se concentrer. Hélène essaie de le rassurer. Elle lui dit de faire de son mieux. Émile se dit qu'il serait bien mieux sur une allée de quilles. Il prend son courage à deux mains et commence à lire.

Pendant son évaluation, Émile se demande ce qu'il fait là. Il ne se trouve pas bon. Il ne sait pas s'il va réussir. Il se demande si on va l'accepter dans un atelier.

Enfin, Émile finit son évaluation. Il remet ses pages à Hélène. Il prend une gorgée de son café. Il est devenu froid. Émile est soulagé d'avoir fini. Hélène le félicite. Elle lui fait visiter la maison. Elle le rappellera pour lui donner son horaire d'atelier. Émile retourne chez lui. Il ne peut s'empêcher de se demander s'il sera assez bon pour son groupe.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'une tasse de café.

La première fois

Émile a eu un appel du CAP. Il doit se rendre à son premier atelier. Émile arrive tôt. Il marche de long en large devant la maison. Il hésite avant d'entrer. Il se demande ce que les autres vont penser de lui. Il a peur d'être jugé.

Émile entre dans la maison. Denise le reçoit. Elle est petite. Ses cheveux sont blonds et frisés. Elle a un sourire contagieux. Émile demande à Denise si elle est sa maîtresse. Denise éclate de rire. Elle est ici pour apprendre comme lui.

L'ambiance de la maison est chaleureuse. Tout le monde est dans la cuisine avant le début de l'atelier. Les gens ont l'air bien dans cette maison. Denise demande à Émile de la suivre. Elle lui présente Jocelyne, son alphabétiseure.

Émile attend que l'atelier commence. Quelqu'un lui tape sur l'épaule. Émile est surpris. C'est Jacques, son compagnon de quilles. Il ne peut pas croire que Jacques est là lui aussi.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un crayon qui tient debout.

Autour d'une table

[Voir l'image pleine grandeur] Apprenants  assis autour d'une grande table lors d'un atelier.

Émile entre dans la pièce où aura lieu l'atelier. Il n'y a pas de pupitres. C'est une salle avec une grande table au milieu. D'autres personnes arrivent. Tout le monde s'assoit autour de la table avec Jocelyne. Émile regarde les gens autour de lui. Tout le monde jase.

Jacques s'assoit à côté d'Émile. C'est un homme bien bâti. Il est du genre calme et tranquille. Il a l'air heureux de retrouver Émile. Il est là pour les mêmes raisons que lui.

Ça fait deux ans que Jacques vient au centre. Il lui dit de ne pas s'en faire. Ça va bien aller. Jacques sait bien comment Émile se sent. Il ajoute qu'une fois qu'on a commencé, on veut continuer.

Jacques explique comment se passent les ateliers. Chacun va à son rythme. On est là pour s'aider. Les explications des alphabétiseurs sont claires. Ils prennent le temps qu'il faut.

Émile se dépêche de poser des questions avant le début de l'atelier. Il demande combien de monde il y a dans le groupe. Jacques répond: «On est six avec toi. Roger ne viendra pas aujourd'hui. On attend Marc comme d'habitude.» Émile demande: «As-tu appris quelque chose depuis que tu viens ici?» Jacques lui répond: «Oui, inquiète-toi pas. Ici, on apprend pour s'en souvenir. Mais, la chose que je n'aime pas, c'est d'aller au tableau.» Émile aurait voulu poser d'autres questions. Mais il n'a pas le temps.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'une petite table.

Une bonne gang

L'atelier commence. Jocelyne souhaite la bienvenue à Émile. Elle invite les apprenants à se présenter à tour de rôle. Elle a les cheveux bruns et les yeux verts. Elle est délicate. Son regard est vif.

Denise se nomme. Elle dit qu'elle reste juste à côté du CAP. Elle a un bon sens de l'humour. Elle en a besoin car elle se fait souvent taquiner par les autres. Elle est la seule femme de l'atelier. Elle semble fière d'être là.

Après, c'est le tour de Gilles. Il dit bonjour à Émile. Il n'a pas l'air gêné. Marc arrive en vitesse. Il dit: «Vous savez pas ce qui m'arrive. J'ai passé tout droit. J'ai pas entendu le cadran.» Les apprenants éclatent de rire en se regardant. Denise rit car elle le connaît bien. Elle dit: «Quand c'est pas le cadran, c'est d'autre chose.»

Les autres semblent bien se connaître. Ils peuvent se taquiner. Émile se demande s'il pourra faire partie du groupe avant longtemps. Il ne veut pas être à part. Il a hâte de connaître tout le monde.

Jacques se présente. Il dit aux autres qu'il connaît déjà Émile. Il ajoute qu'ils jouent aux quilles ensemble. Émile se sent rassuré parce que Jacques est là. Il pourra l'aider à faire partie du groupe. Jocelyne ajoute que Roger sera là demain.

Pendant l'atelier, Jocelyne demande à Émile s'il a des sujets préférés. Elle dit qu'elle essaie de voir des textes qui intéressent tout le monde. Elle lui dit aussi de ne pas se gêner s'il a des questions. Elle veut qu'il se sente à l'aise. Elle encourage tout le monde à participer.

Émile se dit que ça fait longtemps qu'il est allé à l'école. Ça fait plus de 20 ans. Il se demande s'il est capable de recommencer. Il se demande aussi si ça en vaut la peine.

Jocelyne remet une page d'exercices à chacun. Émile a l'impression que les mots bougent tout seuls sur la page. Il essaie de se concentrer.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un réveil-matin.

Le cœur gros

Émile prépare le souper avec Janine. Simon fait ses devoirs dans sa chambre.

Janine a remarqué qu'Émile n'est pas comme d'habitude. Elle lui demande comment s'est passé son premier atelier. Émile répond que tout a bien été. Il ajoute pourtant qu'il n'est pas sûr d'y retourner. Janine ne comprend pas.

Émile explique qu'il était nerveux. Il ne pensait pas rencontrer des gens qu'il connaissait. Il dit qu'il n'a rien compris. Il était trop occupé à surveiller les autres. Il ne voulait pas passer pour un bon à rien. Il aime mieux ne pas y retourner si c'est toujours comme ça.

Janine essaie de le calmer. Elle lui demande comment est Jocelyne. Émile explique qu'elle prend le temps qu'il faut pour leur montrer les choses. Elle ne va pas trop vite. Les autres apprenants lui ont dit que c'était toujours comme ça. Ce qui le surprend, c'est qu'il n'y a pas de livres comme à l'école. Il n'y a pas de devoirs. Ils peuvent demander du travail pour la maison, s'ils le veulent. En plus, ce n'est pas une maîtresse qui enseigne, c'est une alphabétiseure.

Simon entre dans la cuisine à cet instant. Il veut de l'aide pour faire ses devoirs. Il y a un mot qu'il ne comprend pas. Janine se dépêche de l'aider, par habitude. Elle a remarqué que le visage d'Émile a changé. Il se sent mal de ne pas pouvoir aider son garçon.

Simon a fini ses devoirs. Il va au salon pour regarder la télévision. Émile a le cœur gros. Janine l'encourage à retourner aux ateliers. Il dit qu'il va y penser.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un coeur.

C'est à ton tour

Émile a décidé de continuer les ateliers. Il est assis et jase avec les autres dans la salle d'atelier.

Jocelyne passe un texte à tout le monde. Roger lit. Ensuite, c'est au tour d'Émile de lire. Gilles voit Émile hésiter. Il dit: «Moi non plus je ne voulais pas lire. J'étais comme toi au début.» Jacques dit: «Moi, ça fait deux ans que j'ai commencé les ateliers. Donne-toi une chance. Tu viens de commencer.»

Jocelyne demande à Denise de lire un peu. Tout le monde lit un bout de l'histoire. Émile aussi a lu. Il se sent mieux. Après la lecture, Jocelyne remet à tous les apprenants une page avec des questions. Émile lui demande: «Dans quel livre tu prends tout ça?» Jocelyne répond: «C'est moi qui le fais. A partir de nos discussions, je prépare du travail pour l'atelier.» Émile est surpris qu'on ne prenne pas des choses toutes faites d'avance.

Marc et Jacques ont fini les premiers. Émile est surpris que Jocelyne ne ramasse pas leur page. Elle leur donne une liste de mots à mettre en ordre alphabétique pendant que les autres finissent.

Tout le monde finit sa page. On se prépare à corriger ensemble. Jocelyne demande à Denise de lire la première question. On discute ensuite les réponses de chacun. Émile est surpris de corriger lui-même sa page. Il aime ça. Il ne se sent pas jugé. Il entend les réponses des autres. Chacun a la chance d'expliquer sa réponse. Il voit ses erreurs. Il comprend pourquoi il s'est trompé. Il trouve qu'il apprend beaucoup pendant la correction en groupe.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un cahier ouvert.

Beau, bon, pas cher

[Voir l'image pleine grandeur] Femme qui se promène avec un enfant dans une poussette et qui passe devant un comptoir populaire.

Émile est dans la cuisine au centre d'alphabétisation. Il aime bien prendre un café avant son atelier. Ça fait un mois qu'il vient au CAP. Émile connaît mieux les gens de son groupe maintenant. Ils parlent ensemble des ateliers et de toutes sortes d'autres choses.

Émile regarde l'heure. C'est le temps d'aller en atelier. Denise, Jacques, Roger et Gilles sont là. Il ne manque que Marc, comme d'habitude. Il n'est pas loin cette fois. Il arrive avec un café et un beigne.

Jocelyne leur présente un texte sur les comptoirs populaires. Gilles commence la lecture. Jocelyne demande ensuite à Émile de continuer. Émile lit. Il sait qu'on va l'aider s'il ne peut pas tout lire. On ne va pas rire de lui. Tout le monde est passé par là.

Denise lit la fin de l'histoire. Chacun a lu à sa vitesse. On relit le texte quelques fois. Gilles dit: «Moi j'en connais un magasin comme ça. Ça coûte pas cher. Ils ont du bon linge.» Denise veut en savoir plus. Elle est intéressée par ce magasin. Elle dit qu'elle doit acheter un manteau d'hiver pour sa fille. Elle veut lui donner en cadeau de Noël. Elle n'a pas beaucoup d'argent.

Gilles répond: «C'est la bonne place pour ça.» Marc dit: «Va voir, il y en a un sur la rue Régent. C'est pas loin d'ici. Moi aussi je le connais. Ça vaut la peine.» Denise est contente d'apprendre ça. Elle va aller au magasin après l'atelier. Émile ajoute: «Je me demande si Caroline a un manteau qui ferait à ta petite!»

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un sapin de Noël.

On s'en va pas aux noces!

Émile et Janine sont dans le salon. Janine a mis son manteau. Ils s'en vont au party de Noël du CAP. C'est la première fois qu'Émile participe à une fête avec les gens du centre d'alphabétisation.

Janine aide Émile à placer son collet de manteau. Émile lui dit en riant: «Janine, veux-tu arrêter! On s'en va pas aux noces!» Janine répond: «Ah! Ça m'énerve de rencontrer tout le monde. Je connais pas personne.»

Émile la rassure en lui disant que ça doit être pareil pour tout le monde.

On sonne à la porte. Simon joue avec son chien, Bandit. Caroline court répondre à la porte. C'est Sylvie, leur gardienne pour ce soir. Émile et Janine disent bonsoir aux enfants et partent pour la fête.

Ils arrivent au party. Denise est à la porte avec Rachelle. Elles saluent Émile. Il leur présente Janine. Elle leur demande où elle doit mettre la salade qu'elle a apportée. Rachelle la prend et la met sur une grande table. Il y a déjà plusieurs plats: des sandwichs, des légumes, des desserts. Chacun apporte quelque chose pour le buffet de fin de soirée.

Ils avancent ensuite dans la salle. Émile est gêné mais il est content d'être venu. Il y a beaucoup de monde. Il ne sait pas où se diriger. Il voit Roger qui parle avec Gilles dans un coin. Il dit à Janine que les alphabétiseurs sont tous là. Il y a aussi plusieurs apprenants avec leur famille. Émile pense à Simon et Caroline qui sont à la maison. Il se dit qu'il devra trouver une façon de leur annoncer qu'il vient au CAP.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un chapeau.

Le party

Jacques arrive près d'Émile. Il lui donne une bonne tape dans le dos. Jacques dit: «Salut Émile. C'est rendu que je te vois plus que ma femme. On se voit au CAP, aux quilles et dans les partys.»

Janine et Émile commencent à se détendre un peu. Tout le monde les salue en passant. Jacques présente sa femme, Lucie. Ils parlent tous ensemble un moment et décident de se trouver une place. Ils s'approchent de la table où est assis Marc. Il est avec son amie, Chantal. Il y a des enfants partout. Ils courent et s'amusent tous ensemble. Marc dit: «Les enfants se dégênent pas mal vite. Ça bouge dans la place.»

Émile reconnaît des gens qu'il a vus au CAP. À une autre table, Jacques voit Jean-Guy avec d'autres personnes de son atelier. Il fait partie d'un groupe d'apprenants qui se rencontre au village d'à côté. Jacques dit: «C'est le fun d'avoir un party pour tout le monde. On peut voir les apprenants des autres ateliers.»

Janine demande si c'est le CAP qui a organisé cette belle fête. Émile lui répond que c'est le comité des apprenants. On appelle ça le Comap. C'est Rachelle qui s'occupe de ça. Elle était à la porte. C'est elle l'animatrice du comité des apprenants. Ce sont eux qui organisent nos partys et nos sorties. Chantal demande à Marc s'il veut aller danser. Janine prend la main d'Émile et le tire jusqu'à la piste de danse.

Les enfants crient et courent à l'autre bout de la salle. Ils ont tous l'air content. En dansant, Émile dit à Janine: «J'suis donc fier que tu m'aies poussé à venir au CAP. Regarde les amis que je me suis fait.» Émile continue à danser en serrant Janine dans ses bras.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un ballon.

Un coup de téléphone

Émile est dans la cuisine avec Simon et Caroline. Ils plient du linge et le placent dans une boîte. Après le souper, ils iront la porter sur la rue Régent, au Comptoir populaire.

Janine entre. Elle revient de faire son épicerie. Émile l'aide à rentrer les sacs. Les enfants sont déjà en train de vider les premiers sacs pour voir ce qu'il y a de bon. Janine montre la tarte qu'elle a achetée à la pâtisserie. Elle demande à Émile s'il en veut un morceau. Émile n'a pas le temps de répondre. Les enfants prennent la boîte et vont se servir.

Janine dit: «J'ai oublié de te dire que ta sœur Paulette a téléphoné. Elle veut que tu l'appelles avant 6 heures.»

Paulette demeure à Sault-Ste-Marie, dans le Nord de l'Ontario. Paulette et Émile se voient au moins deux fois par année. Émile s'installe dans son fauteuil au salon. Il met le téléphone sur ses genoux. Il compose le numéro de sa sœur.

Pendant son appel, Émile dit à Paulette: «Je prends des cours pour apprendre à lire et à écrire.» Il s'arrête et regarde si les enfants sont autour. Il ferme la porte. Il est tout énervé de pouvoir lui dire comment il aime ça. Il lui dit que ça se passe en petits groupes et que c'est intéressant. Paulette répond: «T'es chanceux! J'aimerais ça en suivre ici, si c'était possible. Il n'y a pas grand chose en français dans mon coin. Il ne doit pas y avoir de cours comme ça.»

Paulette l'appelait pour lui souhaiter Joyeux Noël. Elle lui dit: «On ne pourra pas se voir aux fêtes. Je ne peux pas descendre cette année.» Émile lui souhaite Bonne Année. Janine lui fait signe qu'elle aussi veut parler à Paulette. Émile dit à Paulette: «Janine veut te parler. Je te la passe.»

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un téléphone.

Hey, c'est grand!

[Voir l'image pleine grandeur] Un individu qui pointe du doigt un endroit spécifique sur une carte géographique.

Jocelyne est déjà au CAP. Elle est assise à l'ordinateur. Elle prépare ses ateliers du matin. Émile est arrivé tôt. Il prend un café dans la cuisine. Il pense à sa sœur, Paulette. Il veut en parler à Jocelyne.

Émile va rejoindre son groupe dans la salle d'atelier. L'atelier va commencer. Tout le monde est assis autour de la table. Émile demande à Jocelyne: «Est-ce qu'il y a un CAP à Sault-Ste-Marie?» Jocelyne demande au groupe: «Est-ce que vous pensez qu'il y a d'autres centres comme le nôtre en Ontario?»

Denise répond: «Moi, mon cousin reste à Chapleau. Il va à des ateliers comme nous autres.» D'autres apprenants donnent le nom de centres qu'ils connaissent.

Jocelyne dit qu'elle a une liste des centres d'alphabétisation populaire francophones en Ontario. Il y en a environ une vingtaine. Elle ajoute qu'ils font partie du Regroupement des Groupes Francophones d'Alphabétisation Populaire de l'Ontario, c'est-à-dire le RGFAPO. Ce regroupement a été créé en 1988. Les groupes peuvent maintenant s'entraider.

Jocelyne déroule la carte de l'Ontario sur la table. Elle demande s'ils veulent en savoir plus sur les autres centres. Tous sont d'accord. Ils se rapprochent tous. Jocelyne demande au groupe ce qu'il remarque sur la carte. Marc est surpris. Il ne pensait pas que l'Ontario était aussi grand.

Jacques et Gilles cherchent sur la carte. Gilles dit: «Hey, j'ai trouvé Hawkesbury. C'est juste là.» Jocelyne leur demande de trouver les villes où il y a des centres d'alpha. Elle sort la liste du RGFAPO. Émile regarde la liste. Il y a bien un centre à Sault-Ste-Marie. Il trouve Sault-Ste-Marie sur la carte. Émile n'en revient pas. Il pense à Paulette. Ça lui fait loin quand elle vient le voir. Ça peut bien lui prendre du temps. Roger dit: «Il y a des centres français un peu partout en Ontario. C'est bien.»

De retour à la maison, Émile téléphone à Paulette. Il est tout fier de lui annoncer qu'il y a un centre d'alpha dans sa ville. Il lui donne le numéro de téléphone. Paulette dit qu'elle va appeler.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'une main qui agite un drapeau.

Le tournoi de quilles

Émile et Jacques se retrouvent dans le stationnement de la salle de quilles. Les deux hommes entrent dans la salle. Marc les rejoint. Il leur dit: «Voilà nos deux champions!»

Jacques est dans l'équipe de Denise. Émile est dans l'équipe de Marc. Émile se sent bien. Il est heureux de jouer aux quilles avec ses amis du CAP. L'équipe d'Émile joue dans l'allée numéro 8. Il y a 10 équipes de 4 joueurs. Émile aime entendre le bruit familier des boules qui roulent sur les allées. La grande salle laisse entendre l'écho de toutes les voix.

Marc dit à Émile que c'est à son tour. Émile prend une boule et se place. Il est toujours un peu nerveux pour sa première boule. Il prend son élan. Il glisse jusqu'à la ligne et relâche la boule qui roule au beau milieu de l'allée. Émile regarde la boule qui s'en va doucement, très doucement vers la gauche. Elle touche une quille et... c'est tout.

Émile finit son tour. Il va chercher une bière avec Gilles. Tout en marchant, Gilles annonce à Émile qu'il déménage à Sudbury dans deux semaines. Émile est étonné que Gilles parte si vite. Il lui dit que ça ne sera plus pareil sans lui.

Émile revient et donne une bière à Jean-Guy. Il lui demande s'il sait que Gilles déménage à Sudbury. Jean-Guy dit: «Je le savais. On en a parlé au C.A.» Émile demande à Gilles ce que le C.A. fait au juste. Gilles dit: «Au conseil d'administration, on regarde beaucoup de paperasse mais c'est bien intéressant. C'est moins épeurant qu'on peut le penser. Moi j'ai bien aimé ça, en tout cas.» Marc inscrit ses points. Il tape sur l'épaule d'Émile et lui dit: «C'est à ton tour, Émile.»

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'une quille.

Maudites lunettes!

[Voir l'image pleine grandeur] Jeune garçon qui montre une page de journal à son père.

Émile est assis dans le salon. Il essaie d'enregistrer une émission de télévision sur son vidéo. Il ne voit pas bien. Il dit à Simon d'un ton impatient: «Va me chercher mes lunettes sur mon bureau.» Simon se dépêche. Il revient tout fier en montrant le Cap-o-Mots. Son père est en première page.

Sur la photo, on voit Émile, souriant. Il tient un gros trophée dans ses mains. Il est entouré de trois autres hommes. Émile devient très mal à l'aise. Simon a trouvé le journal du centre d'alphabétisation. Il demande à Simon d'aller chercher sa sœur. Il leur dit ensuite de s'asseoir.

Émile commence: «Les enfants, ça fait longtemps que je veux vous le dire mais je ne pouvais pas. J'ai toujours voulu que vous soyez fiers de moi. J'avais peur de vous décevoir.»

Émile leur explique qu'il suit des ateliers pour apprendre à lire et à écrire depuis environ 6 mois. Sa voix tremble. Il a peur de la réaction des enfants. Il continue: «Vous savez, le mardi et le jeudi, c'est là que je vais. On fait pas juste apprendre. On fait aussi des activités. C'est comme ça que j'ai gagné le trophée.»

Caroline dit: «T'as gagné un trophée?» Elle regarde la photo dans le journal. Janine a tout entendu. Elle s'approche d'eux. Émile continue nerveusement d'expliquer les activités du CAP aux enfants. Caroline et Simon semblent satisfaits de ce que leur père leur a dit. Ils retournent jouer dans leur chambre.

Émile pousse un grand soupir. Il est soulagé. Les enfants ont bien pris ça. Janine fait mine de rien. Elle ramasse le Cap-o-Mots. Elle veut lire l'article sur le 5e anniversaire du CAP.

[Voir l'image pleine grandeur] Illsutration d'une paire de lunettes.

Ça prend pas toujours un s!

Le ton monte dans l'atelier. Le groupe écrit un texte pour le journal du CAP.

Roger prétend que le mot perdrix prend un s au pluriel. Marc n'est pas d'accord. Il est convaincu que perdrix prend un x au pluriel. Il l'a vu sur l'affiche de son club de chasse. Roger réplique: «Y'en a plus qu'une perdrix. On met un si» Trois apprenants prennent partie pour Roger. Un autre appuie Marc.

Jocelyne leur demande d'y penser jusqu'au prochain atelier car il ne reste que 15 minutes. Denise a une annonce à faire. Jocelyne donne la parole à Denise.

Denise dit: «Il va falloir trouver quelqu'un pour me remplacer au comité des apprenants. Je ne peux plus aller aux réunions du lundi soir. Même si je voulais, je pourrais pas me séparer en deux.» Émile la taquine en disant: «Ah non, pas deux Denise, ça serait trop!»

Denise ajoute qu'elle a bien apprécié son expérience. Elle aimait rencontrer les apprenants des autres ateliers. Tout le monde pose des questions à Denise au sujet du comité des apprenants. Elle leur répond et ajoute: «Qui veut me remplacer?» Jocelyne intervient: «Je pense qu'on devrait faire des élections.» Denise dit: «C'est ça que je voulais dire.» Jocelyne prend quelques minutes pour leur expliquer les procédures.

Roger et Émile sont proposés comme représentants. Les deux acceptent leur nomination, après avoir hésité.

On passe ensuite aux élections. Jocelyne compte les bulletins de vote. Émile et Roger attendent nerveusement les résultats.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'une perdrix.

En campagne...

Denise est devant la cabane à sucre avec sa fille. Elles mangent de la tire sur la neige. Jacques et sa femme, Lucie, sont dehors en train de jaser avec d'autres apprenants.

Soixante personnes du CAP sont venues faire un tour. Les enfants courent autour des trous d'eau. Il y a de la boue partout. Un groupe est resté à l'intérieur pour danser.

Émile s'approche de l'endroit où l'on sert la tire d'érable. Simon et Caroline ont déjà roulé leur bâton dans la tire. Les enfants sont tout collants. Émile regarde Jacques prendre la tire. Jacques essaie de l'enrouler sur son bâton. Émile se dépêche. Il commence à l'enrouler de l'autre côté. C'est la course pour la tire. Chacun tire sur son bout. Tout le monde rit.

André s'approche d'Émile et de Jacques qui rient encore. Il dit à Émile: «C'est toi, Émile? Je t'ai vu dans le Cap-o-Mots. Moi, c'est André. Je fais partie de l'atelier de l'usine Ivaco à L'Orignal. Penses-tu aller à la grande assemblée?» Émile lui demande: «C'est quand ça?» André lui répond que c'est à la fin des ateliers, au mois de mai.

André continue: «Je veux me présenter au C.A. comme apprenant. J'ai entendu dire qu'il y avait trois places pour les apprenants. J'aimerais ça être là-dessus. J'aimerais ça que tu votes pour moi.» André lui donne une petite carte. Sur la carte on peut lire ce message: André Pilon. Ne m'oubliez pas le 22 mai. André s'éloigne en donnant des cartes à ceux qu'il rencontre.

Janine n'en revient pas. Elle trouve qu'on prend ça au sérieux les élections du C.A. au CAP. Elle demande à Lucie si c'est toujours comme ça. Lucie répond que c'est la première fois qu'on voit ça. Un apprenant qui fait une campagne électorale pour se faire élire.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'une feuille d'érable.

Votez pour André!

Émile entre dans la salle de réunion. Rachelle dit: «Voici notre nouveau représentant du comité des apprenants.» Émile est gêné et inquiet. Il hésite et sourit un peu. Il ne connaît pas tout le monde. Il va retrouver André et Mario. Ils représentent les apprenants de leur atelier. Rachelle se dirige vers Émile. Elle lui souhaite la bienvenue. Émile l'a rencontrée au CAP pendant les pauses. Elle travaille sur différents projets. C'est aussi l'animatrice du comité des apprenants. Émile ne retient pas tous les noms. Tout se passe trop vite.

La réunion débute. Rachelle souhaite la bienvenue aux gens. Elle présente Émile. Elle explique qu'il remplace Denise. Il est le représentant de l'atelier de Jocelyne. Il sera sur le comité des apprenants pour le reste de l'année.

Émile se sent nerveux. Les gens ont tous l'air détendu. Rachelle continue: «On va maintenant regarder l'ordre du jour. Il faut l'accepter avant de passer à autre chose.»

André présente le rapport financier:

  • La levée de fonds la plus payante: la vente de billets.
  • La plus grosse dépense: l'achat de livres pour la bibliothèque des apprenants.

Il est fier de dire que le comité des apprenants a ramassé 2,000$ cette année. Il ajoute: «On a maintenant 40 apprenants abonnés à notre bibliothèque.»

La réunion se poursuit dans la bonne humeur. A la fin de la réunion, on choisit la date de la prochaine rencontre. Ce sera en mai pour parler de la grande assemblée. André dit: «En parlant de la grande assemblée, avez-vous entendu mon dernier slogan? Votez pour André. Vous pouvez pas vous tromper!»

Mario ajoute en farce: «J'en ai un slogan pour toi. Votez pour André. J'va arrêter de vous achaler.» Tout le monde se met à rire.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration de trois piles de cents.

Un bon bout de chemin

Émile se prépare à partir. Il ne part pas à la même heure que d'habitude pour son atelier. Janine lui demande pourquoi. Émile lui dit: «Je rencontre Jocelyne. Elle veut nous voir tout seul pour parler de l'évaluation de la semaine passée.»

Janine lui demande s'il pense qu'il a fait une bonne note. Émile se met à rire: «Bien voyons, on n'a jamais de notes au centre.» Il enfile son manteau et embrasse Janine. Il ajoute: «Je vais te raconter ça, en revenant.»

Émile arrive au CAP, Jocelyne l'attend. Elle a l'évaluation d'Émile en main. Émile est curieux. Il a hâte de voir ce que Jocelyne va lui dire.

Jocelyne dit qu'elle est impressionnée. Émile a fait un bon bout de chemin depuis octobre. Jocelyne lui parle de son progrès. En général, tout va bien. Il faudra peut-être retravailler les adjectifs. Selon Jocelyne, Émile est prêt à changer de niveau. Elle lui demande ce qu'il en pense. Émile n'est pas certain d'être prêt. Il dit: «Je peux bien essayer si tu penses que je suis capable.»

Jocelyne lui demande comment il a trouvé son année au CAP. Émile hésite. Il est pensif. Il répond: «Tout le monde me dit que j'ai changé. Je me sens moins gêné. J'ai plus confiance en moi.» Jocelyne ajoute: «C'est vrai que tu as beaucoup changé. Tu as accepté d'être sur le comité des apprenants. T'as même plus peur de dire que tu viens au CAP.»

Jocelyne demande à Émile s'il va revenir au CAP l'année prochaine. Émile ajoute avec un petit sourire en coin: «Oui, je vais revenir mais juste si c'est toi qui m'enseignes.»

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un soleil.

La grande assemblée

[Voir l'image pleine grandeur] Émile reçoit son certificat.

C'est le 22 mai. Émile arrive à l'assemblée générale annuelle avec sa famille. Simon et Caroline sont venus voir leur père recevoir son certificat. Tout le monde est sur son 36. Émile est nerveux. C'est sa première assemblée annuelle.

Rachelle et Denise sont à l'entrée. Elles remettent une trousse d'information à Émile et Janine. Rachelle leur dit qu'il y a un petit carton avec leur nom dans la trousse.

Ils doivent l'épingler sur eux. Émile trouve qu'il y a beaucoup de monde. Ça parle fort. On entend le bruit des chaises que l'on déplace.

Nicole, la présidente, est assise en avant à une grande table. Elle souhaite la bienvenue à tout le monde. Elle explique les procédures d'assemblée.

Émile dit à Janine: «Oublie pas. Tu peux voter toi aussi. Tu as ta carte de membre.»

Pendant l'assemblée, on présente les rapports des différents comités. C'est Mario qui présente celui du comité des apprenants.

C'est la pause. Lucie et Janine sont dehors. Elles fument une cigarette longuement attendue. Plusieurs autres personnes sont sorties pour fumer. André vient faire un tour dehors, il ne veut pas qu'on l'oublie pour les élections qui s'en viennent.

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'une cigarette.

L'assemblée se continue

Nicole annonce que l'assemblée recommence. La présidente invite Jocelyne à venir en avant. Elle présente les certificats de participation aux apprenants de son groupe. Elle nomme Denise. Celle-ci s'avance pour recevoir son certificat. Elle est fière. On prend une photo de Denise et de Jocelyne. Tout le monde applaudit.

Émile est nerveux. Il sait qu'il va se lever pour aller en avant. Émile entend enfin son nom. Ça y est. C'est à son tour. Émile se lève.

Caroline a les yeux brillants. Elle est fière de son père.

Émile avance. Il ne voit personne. Il prend le certificat que lui donne Jocelyne. Il lui serre la main. Il voit le «flash» d'un appareil-photo. Il retourne à sa place.

Janine et les enfants applaudissent Émile très fort. Janine a le goût de pleurer tellement elle est émue.

On demande aux candidats qui veulent se faire élire au C.A. de venir en avant. Ils doivent faire un petit discours. André est un des 14 candidats. Cinq de ces candidats sont des apprenants. André fait sa présentation et finit par son slogan: «Votez pour André Pilon. C'est la bonne décision!» Tous les apprenants se mettent à rire dans la salle. Les candidats retournent s'asseoir. On va procéder aux élections.

Tout le monde parle en même temps. Les élections sont terminées. On a élu 9 représentants au conseil d'administration. André est heureux. Il a été élu sur le C.A. Il pense déjà à sa campagne pour le poste de président du C.A. Il s'approche d'Émile et de sa famille. Il dit à Émile: «Va falloir que j'invente un autre slogan.» Émile se met à rire. Il dit: «Je m'inquiète pas pour toi, André!»

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'un appareil photo.

Mon frère

Il fait beau et chaud aujourd'hui. Émile et sa famille font du camping au Parc Carillon. Ils vont là à chaque année. Paulette, la sœur d'Émile, va toujours les retrouver.

Émile et sa fille, Caroline, sont allés à la pêche. Ils ont ramené du doré. Janine, Simon et Paulette ont fait du vélo.

Au souper, chacun raconte sa journée. On a beaucoup de plaisir. Tout le monde est détendu. Après la vaisselle, Émile s'assoit près de la tente. Il lit le journal. Janine et les enfants préparent un feu de camp.

Paulette n'en revient pas. C'est la première fois de sa vie qu'elle voit Émile lire un journal. Paulette dit à Émile: «Tes cours ont l'air de t'avoir appris beaucoup, mon frère!» Émile lui répond: «Tu aurais pas pensé voir ça, hein ma sœur! Ton frère qui lit le journal. J'ai encore un peu de misère à lire mais j'arrive quand même à comprendre de quoi ça parle. C'est vrai que mes cours m'ont beaucoup aidé. Quand commences-tu les tiens?»

Paulette devient mal à l'aise. Elle ne répond pas. Elle n'a pas encore téléphoné pour s'inscrire. Elle est passée plusieurs fois devant la porte du centre. Elle n'a jamais osé sonner. Émile encourage Paulette. Il lui raconte tout ce qu'il a appris dans ses ateliers. Il lui parle aussi du comité des apprenants.

Paulette dit, avec un sourire taquin: «Tu es rendu important mon frère!» Émile répond tout de suite: «Non, pas important, fier! Je me sens fier de moi. Je me sens moins gêné quand je vais un peu partout. J'ai plus confiance en moi maintenant. Je vais peut-être embarquer sur le comité de quilles. De toute façon, presque tout le monde là-bas le sait que je prends des cours. Si j'ai de la misère, ils vont m'aider.»

Paulette se dit qu'elle aimerait ça être aussi détendue que son frère. Elle commence à croire qu'elle va trouver le courage qui lui manquait pour téléphoner.

Janine invite tout le monde à s'asseoir près du feu.

Émile et Paulette rapprochent leur chaise. On chante, on raconte des histoires. Mais Émile ne s'en raconte plus. Il est prêt pour le comité de quilles!

[Voir l'image pleine grandeur] Illustration d'une tente montée.

Crédits

Ont participé à la création de ce document

Encadrement du projet
Diane Dugas

Rédaction de la première version
Pierrette Beaudry
Guy Belle-Isle
Marie Berlinguette
Pauline Borris
Johanne Brown
Claire Charlebois
Alain Cyr
Donald Lurette

Saisie des textes de la première version
Linda Lambrou

Rédaction de la version finale
Alain Cyr
Diane Dugas
Louise Landriault
Donald Lurette

Correction d'épreuves finales
Pierrette Beaudry
Marie Berlinguette
Pauline Borris
Claire Charlebois
Alain Cyr
Diane Dugas
Linda Lambrou
Louise Landriault
Donald Lurette
Line Thériault

Saisie des textes de la version finale
Louise Landriault
Josée Sauvé
Line Thériault

Conception graphique
Pierre Lachance

Mise en page et illustrations
Louis Lefort

Photographie
Rodolphe Charpentier

Nous aimerions remercier tout particulièrement Monsieur Claude Denis: notre Émile en photo.
Ce document a été rendu possible grâce à l'aide financière du Secrétariat national à l'alphabétisation.
Tous les droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous les pays.
Une production de: © Centre d'alphabétisation de Prescott

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511, rue Principale Est
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Télécopieur: (613) 622-9667