Québec-Ouest a été fondée par des compagnies qui avaient acheté des terres, les avaient divisées et avaient obtenu une charte. Le conseil municipal était formé de tous les membres de la compagnie. Ils voyaient à leurs intérêts en premier. Il n'y avait même pas d'hôtel de ville. Le conseil se réunissait dans les bureaux de la compagnie dans la Côte du Palais à Québec, jusqu'en 1925.
Albert Boutin
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Léopold Verret
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Les différents noms de Vanier
Québec-Ouest
Québec-Vase
Québec-Claques
Ville de Vanier
Roger Gauvin
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Quand on lit, certaines lettres ne sont pas prononcées:
était |
avait |
roulée |
printemps |
prenait |
avant |
avenue |
temps |
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Léopold Verret
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Qu'est-ce qu'une crise?
crise économique
crise de nerfs
crise cardiaque
crise d'appendicite
crise de cœur
piquer une crise
Mot à discuter:
beans, mot anglais, se prononce binnes
on dit fèves au lard
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Roger Gauvin
Prononciation:
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Roger Gauvin
Les chiffres:
dix piastres= dix dollars= $10.00 = 10$ = 10,00$
La suite des s: quand le s à la fin d'un mot est suivi d'une voyelle, il se prononce z: ils_avaient, ils_allaient.
Mots à discuter:
emprunts, hypothèques
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Madame Pouliot
La ponctuation:
la virgule |
, |
petite pause |
le point |
. |
grande pause |
point d'exclamation |
! |
surprise |
point d'interrogation |
? |
question |
points de suspension |
… |
sous-entendu |
Mot à discuter:
madriers
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Jean-Marie Lachance
Les chiffres:
cinq sous = 5 sous =.05 = 0,05
Homonymes:
mots qui se prononcent pareil
un sou = 5 sous = saoul ou soûl = sous le lit = soue à cochons
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C'était connu que Québec-Ouest était très pauvre. Quand on allait en ville, on se gardait de dire qu'on était de Québec-Ouest parce que ça n'avait pas bon nom. On disait plutôt qu'on était de Saint-Malo ou de Saint-Sauveur. On avait honte... Supposément que les gens pauvres venaient à Québec-Ouest parce que les logements étaient bon marché.
Yvonne Pelletier
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On met une majuscule:
- aux noms propres
- au début d'une phrase
Noms propres:
Québec-Ouest
Saint-Malo
Yvonne
Pelletier
Les gens chauffaient avec des bouts de trottoirs.
Ils vivaient souvent dans des maisons sans plancher, directement sur la terre.
J'ai vu des bâtisses avec la vache attachée à la galerie d'en arrière.
Les cochons se promenaient sous la galerie et les poules trottaient autour et parfois dans la maison.
Les maisons étaient couvertes de tôle que les gens ramassaient dans les dépotoirs.
Frère Léonard
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Certains mots s'écrivent toujours pareil. Ils ne varient pas.
On les appelle des mots invariables:
avec |
dans |
sans |
sur |
sous |
et |
autour |
parfois |
Mots à discuter:
bâtisses, dépotoirs, galerie
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Les gens arrachaient des morceaux de prélart pour se chauffer.
L'eau gelait assez souvent dans les maisons, parce qu'elles étaient mal isolées.
Ils passaient des fois deux ou trois jours pas d'eau.
Parfois les toilettes fendaient parce que ça gelait.
Jean-Marie Lachance
D'autres mots changent beaucoup comme les verbes et les noms.
Les verbes:
arrachaient
chauffer
gelait
étaient
passaient
fendaient
Les noms:
gens
morceaux
prélart
eau
maison
jours
toilettes
Mot à discuter:
prélart
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Québec-Ouest avait une chose, c'était la fraternité. Ce n'était ni la campagne ni la ville, c'était dur de partir de Québec-Ouest.
Jean-Marie Lachance
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Un article, c'est une autre sorte de mot et ça va toujours avec un nom:
une chose
la campagne
un objet
le village
Certains mots sont plus précis que d'autres:
chose - fraternité.
Parfois, on ne trouve pas le mot pour le dire: ce n'était ni la campagne ni la ville.
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Ça fait une mentalité très différente, les pauvres avec les moins pauvres. Malgré la pauvreté, ils sont plus simples, plus proches de l'humain, attentifs à l'autre. Les plus aisés sont plus indépendants peut-être, sans généraliser. En tout cas, pour moi, ça a été une population très attachante.
Sœur Hélène Godbout
Les différentes sortes de mots se regroupent souvent en familles. Par exemple, un mot de qualité (adjectif) peut appartenir à la même famille qu'un nom.
L'adjectif: | Le nom: |
pauvre |
pauvreté |
simple |
simplicité |
attentif |
attention |
indépendant |
indépendance |
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Vingt-cinq sous par mois pour l'école, c'était la scolarité ça. Plus un sou par soir pour l'étude.
Sœur Hélène Godbout
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L'apostrophe ':
l'école = la_école
l'étude = la_étude
l'avion = le petit avion
c'était = ça n'était pas
Mot à discuter:
scolarité
Les filles, quand elles partaient de l'école, c'était pour aider leur mère. Quelques-unes auraient continué des études mais pas beaucoup...Il y avait des prêts et des bourses pour les personnes qui voulaient faire l'école normale. À 14-15 ans, elles continuaient leurs études comme pensionnaires et jeunes aspirantes à la vie religieuse.
Sœur Hélène Godbout
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Pour certains noms, on utilise l'article une ou la: ils sont au féminin. Pour d'autres noms, on utilise l'article un ou le: ils sont au masculin. Il y a souvent un e au bout d'un nom féminin.
Masculin:
un prêt
Féminin:
une bourse
mais:
garçon
père
fille
mère
Mots à discuter:
prêts, bourses, école normale, pensionnaires, aspirantes.
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On appelait ça avoir notre changement. On ne savait jamais d'une année à l'autre si on restait. On s'habituait et ça nous faisait toujours de la peine de quitter un endroit surtout si on sentait qu'on avait l'affection des élèves. Alors, autant que possible, les religieuses n'étaient pas déplacées pour rien.
Sœur Cécile Gagné
Certains noms ont un seul genre, masculin ou féminin:
un changement, une année.
D'autres noms peuvent être soit au féminin soit au masculin. Alors, souvent, la fin du mot change:
religieux |
religieuse |
instituteur |
institutrice |
aspirant |
aspirante |
Mais on a aussi:
un élève |
un pensionnaire |
une élève |
une pensionnaire |
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La Commission scolaire ne payait pas les Sœurs, on était des mois sans être payées. Le curé Alfred Côté qui était aussi président de la Commission scolaire, disait en pleine chaire: «Mes frères, il faut qu'on paye nos Sœurs, ça fait trois mois qu'elles n'ont pas eu de salaire.'»
Sœur Cécile Gagné
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Le singulier:
c'est quand il n'y en a qu'un ou pas du tout:
la Commission scolaire, le curé, président, en chaire, de salaire
Homonymes:
mots qui se prononcent pareil
chaire = chair = cher = chère
Mot à discuter:
Commission scolaire
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Dans les années trente, je travaillais dans la chaussure à Québec, chez Samson. Je partais à pied de Québec-Ouest, je montais jusqu'au bureau du Soleil, soir et matin, pour gagner deux piastres par semaine. Dix heures d'ouvrage par jour, de sept heures le matin à six heures le soir et le samedi toute la journée.
Léopold Verret
Le pluriel, c'est quand il y en a deux et plus:
les années, deux piastres, dix heures, sept heures, six heures
Les chiffres:
rappel:
deux = 2
dix =10
six = 6
sept = 7
nouveau:
trente = 30
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Pour trouver de l'emploi, il fallait une lettre de références du Curé.
Jean-Marie Lachance
Le plus souvent, pour mettre un nom au pluriel, on ajoute un s:
singulier: | pluriel: |
de l'emploi |
des emplois |
une lettre |
des lettres |
le curé |
les curés |
Mot à discuter:
références
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Madame Lorenzo Leblanc, elle a eu affaire au public. Elle a eu la Caisse populaire assez longtemps. Elle avait un petit magasin, une épicerie à part de ça. Madame Leblanc, c'était dans les pionniers de Québec-Ouest.
Yvonne Pelletier
Singulier: | Pluriel: |
Madame |
Mesdames |
affaire |
affaires |
la Caisse populaire |
les Caisses populaires |
un petit magasin |
des petits magasins |
une épicerie |
des épiceries |
Mots à discuter:
Caisse populaire, pionniers
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À peu près une fois par mois, je passais une semaine à Montréal. Ma fille de 17 ans tenait la maison. J'allais dans les ventes de faillite. C'était au dernier enchérisseur qui emportait. Je faisais des bons bargains! Je n'avais pas le temps d'arriver que c'était parti.
Yvonne Pelletier
Quand un nom est au singulier, l'article et le mot de qualité qui vont avec, sont aussi au singulier. Quand un nom est au pluriel, l'article et le mot de qualité qui vont avec, sont aussi au pluriel.
Singulier: | Pluriel: |
un an |
17 ans |
la vente |
les ventes |
un bon bargain |
des bons bargains |
Mots à discuter:
enchérisseur = personne qui fait une enchère
bargain: mot anglais=escompte, rabais, aubaine, bonne occasion
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Québec-Ouest, c'était une population de journaliers. Quand je suis arrivé en cinquante, il n'y avait aucun professionnel sauf le curé. Il n'y avait pas de médecin, pas de notaire, pas d'avocat, parce qu'il n'y avait pas d'argent à faire là.
Abbé Herménégilde Poulin
Chaque nom a un genre, masculin ou féminin et un nombre, singulier ou pluriel:
une population |
féminin, singulier |
journaliers |
masculin, pluriel |
professionnel |
masculin, singulier |
Mots à discuter:
population, journaliers, professionnel, médecin, notaire, avocat.
Nouveau chiffre:
cinquante = 50
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Les élections, c'était le fun icitte. On avait des discours à tous les soirs durant les campagnes électorales. Ça finissait toujours par une soirée de boisson. Les organisateurs payaient ça pour avoir des votes. Saint-Georges Côté, lui, donnait des bas de nylon dans le parc Minoune.
Léopold Verret
[Voir l'image pleine grandeur]
La langue, ça bouge et ça nous appartient.
On a nos mots à nous autres:
icitte pour ici.
Parfois, on emprunte des mots à l'anglais:
fun pour plaisant, agréable, drôle, comique.
Parfois, on parle sérieux:
élections, campagnes électorales, organisateurs.
Parfois, on s'amuse avec les mots:
minou: petit chat
minoune: féminin de minou, mais aussi vieille automobile
Minoune: nom qu'on a donné à un parc, pourquoi?
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Il y avait juste une licence de boisson dans la municipalité, à cause du Curé. Ça changeait à toutes les élections, aux quatre ans. Il y en avait une rouge pis une bleue.
Jean-Claude Beaulé
Un mot à nous autres:
pis = puis
et
et puis
Licence est un mot emprunté à l'anglais:
«license» et on peut le remplacer par «permis».
Un mot sérieux:
municipalité
[Voir l'image pleine grandeur]
Les gens avaient de la difficulté à payer leurs taxes et la municipalité ne pouvait pas rencontrer ses obligations. Elle a donc été mise en défaut. Elle avait emprunté pour l'aqueduc, la voirie, l'égoût, la construction de rues. La tutelle a débuté au mois de janvier 1933.
Roger Gauvin
Les mois de l'année:
janvier |
avril |
juillet |
octobre |
février |
mai |
août |
novembre |
mars |
juin |
septembre |
décembre |
1933 = mille neuf cent trente-trois
Tutelle:
être sous le contrôle ou la dépendance d'un autre
Mots à discuter:
taxes, égoût, aqueduc, voirie
[Voir l'image pleine grandeur]
Quand le feu prenait, ça brûlait quasiment de fond en comble. Il n'y avait qu'une voiture de pompiers et des petites hoses, pas assez longues pour aller jusqu'au feu.... Dans ce temps-là, les prêtres étaient puissants, ils pouvaient arrêter le feu mais le plus souvent, il fallait payer pour faire venir les pompiers de la Ville.
Madame Pouliot
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Les actions sont faites par quelqu'un ou quelque chose.
Les mots d'action ont un sujet.
Le sujet, c'est le groupe de mots qui nous dit qui fait l'action:
le feu prenait
les prêtres étaient puissants
Le sujet peut aussi être un pronom:
ils pouvaient arrêter le feu
Le pronom remplace un nom:
ils (les prêtres) pouvaient arrêter le feu
Mot à discuter:
hose, mot anglais = boyau, tuyau
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Au début à Québec-Ouest, il y avait beaucoup d'anglais, les Jack, les O'Neil. Ces gens-là parlaient français également. Ils étaient des Irlandais.
Roger Gauvin
Les pronoms:
je tu il elle nous vous ils elles
Le pronom remplace un nom:
on pourrait remplacer ces gens-là par ils
Ces gens-là parlaient français
ils parlaient français
D'autres fois, le pronom fait partie d'une expression:
il y a
il y avait
Rappel:
les noms propres prennent une majuscule
Jack, O'Neil, Irlandais, Québec-Ouest
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Nous allions à la messe, il n'y avait pas de rues. Nous passions par les champs.
Jeannette Ratté-Labranche
Nous, c'est le pronom que nous utilisons pour parler de nous autres:
nous allions
nous passions
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Entre les avenues Proulx et Bélanger, il y avait un tuyau d'eau, un tuyau d'un pouce qui coulait tout le temps, à l'année longue. On remplissait nos chaudières et on les amenait à la maison.
Léopold Verret
Bien souvent, on utilise aussi le mot «on» pour parler de nous autres.
Le mot «on» est aussi un pronom:
on remplissait
nous remplissions
on amenait
nous amenions
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Le curé Côté n'avait pas des sermons ordinaires, lui! Il y a des gens qui partaient de la ville pour venir aux messes de Québec-Ouest. Ils appelaient ça des shows... ah, mon Dieu...!
Sœur Cécile Gagné
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Les pronoms:
le curé Côté n'avait pas
il n'avait pas
des gens partaient
ils partaient
elles partaient
Il, ils, elles, sont des pronoms. On les utilise quand on parle des autres.
Mot à discuter:
show, mot anglais = spectacle
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J'en ai ben vu des prêtres dans ma vie moi aussi. Ils étaient tous sévères. C'est pour ça qu'on a eu quinze enfants... Mais si c'était à refaire, Monsieur, ah, non!
Clothilde Lemay
J'utilise le pronom je (ou j') quand je parle de moi:
J'en ai ben vu
Il y a des pronoms au singulier et au pluriel
singulier: | pluriel: |
je – j' |
nous |
tu |
vous |
il - elle - on |
ils - elles |
Mot à discuter:
ben = bien, beaucoup
Rappel:
quinze = 15
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La vraie place pour se baigner à Québec-Ouest, c'était le Remous des Hirondelles. Le monde venait de Saint-Malo et de Saint-Sauveur. Les dimanches d'été, il pouvait y avoir de 300 à 400 personnes. Le père Lelièvre et le Curé étaient contre. C'était la place pour faire du parking.
Jean-Marie Lachance
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On peut parler des autres au singulier ou au pluriel.
singulier: | pluriel: | ||
le monde |
venait |
les gens |
venaient |
il |
venait |
ils |
venaient |
Mot à discuter:
parking, mot anglais = stationnement...
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Nous allions pique-niquer au Remous des Hirondelles et au Ruisseau Duchesnay. J'allais souvent là avec les enfants. Ils ramenaient des petites queues de poêlon dans des bouteilles. Ah, c'était toute une fête! Au Remous des Hirondelles, il y avait des amoureux, ils se cachaient dans les arbres...
Madame Pouliot
Première personne du singulier:
j'allais souvent
Première personne du pluriel:
nous allions pique-niquer
Mot à discuter:
queues de poêlon
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L'idéal pour les jeunes qui n'étaient pas riches, c'était le travail et la chicane. Ils se rendaient le soir au coin de la rue Saint-Vallier à Québec et quand des jeunes les insultaient, ils sautaient dessus. Ils se battaient avec des chaînes et certains ont fait 6 mois de prison pour ça. «La gang de Québec-Ouest, ça vaut pas cher», disaient les gens de Québec.
Frère Léonard
La troisième personne du pluriel:
ils - elles se rendaient
ils - elles se battaient
ils - elles sautaient
À la troisième personne du pluriel, les verbes finissent par nt.
Mot à discuter:
gang, mot anglais = bande, groupe
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«Le Carnaval des jeunes de Vanier enr.», j'ai pensé faire une fête d'enfants avec ça. On a pris ça en main, pendant onze ans. Moi, c'était surtout dans le but d'amuser les jeunes, pas de faire dépenser les parents. C'était d'amuser les jeunes, de les habiller... des robes blanches, couronnes, trophées, cadeaux, souvenirs. La gagnante, c'était celle des cinq enfants qui vendait le plus de billets.
Thérèse Francis
La conjugaison du verbe avoir:
j'ai
tu as
il - elle a
nous avons
vous avez
ils - elles ont
La virgule et les énumérations:
des robes blanches, couronnes, trophées, cadeaux, souvenirs.
Rappel:
onze= 11
quinze =15
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L'abattoir a ouvert en 37-38. J'ai travaillé là pour $21 par semaine. Ça puait partout dans toutes les maisons à cause de l'abattoir. Le sang montait dans le drain des maisons. Ils ont grossi le tuyau d'égoût de 12 à 18 pouces. Le monde ne pouvait pas chialer, se plaindre, ils travaillaient tous à l'abattoir.
Léopold Verret
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Les verbes changent beaucoup.
j'ai travaillé - ils travaillaient
c'est le verbe travailler
j'ai - il a - ils ont
c'est le verbe avoir
Mots à discuter:
abattoir, drain, chialer, se plaindre
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Il y avait une dump à côté du pont Marie-de-l'Incarnation. Tous les déchets arrivaient là, ça sentait mauvais. Il y avait des rats, des bétails de rats... Il fallait que tu te sauves! Imaginez-vous qu'ils ont construit des blocs là-dessus.
Léopold Verret
Imaginez-vous = c'est le verbe imaginer
j'imagine
tu imagines
il - elle imagine
nous imaginons
vous imaginez
ils - elles imaginent
Mots à discuter:
dump, mot anglais = dépotoir
verbe dumper
blocs
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L'hôpital des Immigrants servait pour les Indiens atteints de maladies de poumons ou de maladies contagieuses. Au début, c'était seulement pour eux autres, les gens de Québec-Ouest n'étaient pas acceptés.
Frère Léonard
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était - étaient = c'est le verbe être
je suis
tu es
il - elle - on est
nous sommes
vous êtes
ils - elles sont
j'étais
tu étais
il - elle - on était
nous étions
vous étiez
ils - elles étaient
Mots à discuter:
Immigrants, Indiens, maladies de poumons, maladies contagieuses
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On vendait notre urine! Je l'ai vendue moi, en cruche. Ils venaient à tous les mois chercher l'urine. Il fallait la mettre à la fraîche, soit dans le passage, soit dans la cave. Ça me donnait une piastre à chaque fois. Ils faisaient de la pénicilline avec l'urine de femme enceinte.
Madame Pouliot
Ça me donnait = c'est le verbe donner
je donne
tu donnes
il - elle - on donne
nous donnons
vous donnez
ils - elles donnent
Mots à discuter:
pénicilline, urine, enceinte
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La garde Perron! Avec leur petit buggy, ils faisaient le tour. Quand il y avait des enfants malades, on appelait la garde. Elle appelait le médecin et il venait voir les malades. Quand c'était la rougeole ou la picotte, on était placardé. Ils mettaient un papier dans la vitre disant de ne pas rentrer parce qu'on était en quarantaine. C'était contagieux. Le boulanger laissait le pain sur la galerie. On mettait nos pots sur la galerie, le laitier les emplissait de lait et nous autres on les rentrait.
Madame Pouliot
Les verbes ont un nom. Le nom du verbe, c'est l'infinitif.
ils faisaient = c'est le verbe faire
on appelait = c'est le verbe appeler
il venait = c'est le verbe venir
ils mettaient = c'est le verbe mettre
le laitier emplissait = c'est le verbe emplir
Mots à discuter:
buggy, quarantaine
[Voir l'image pleine grandeur]
Câline, il y en avait des enfants icitte! On baptisait à tous les jours. C'était de 300 à 350 enfants par année qu'on baptisait. Il en mourait beaucoup cependant. On perdait de deux à trois jeunes enfants par semaine.
Clément Vézina
Il y avait = c'est le verbe avoir
Les temps:
passé |
il y avait |
hier |
présent |
il y a |
aujourd'hui |
futur |
il y aura |
demain |
Mots à discuter:
câline, à tous les jours
par année, par semaine
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J'ai le même laitier depuis 43 ans, de père en fils. Dans ce temps-là, il avait un cheval et une voiture avec les bidons. Ils lui ont fait payer l'amende plusieurs fois parce que ce n'était pas du lait pasteurisé. La dernière fois, ils ont dit c'est la prison. Il a été obligé de céder, il travaille pour une laiterie.
Yvonne Pelletier
J'ai le même laitier |
c'est au présent |
Il avait un cheval |
c'est au passé |
Ils lui font payer |
c'est au présent |
Ils lui ont fait payer |
c'est au passé |
H travaille |
c'est au présent |
Il travaillait |
c'est au passé |
Il a travaillé |
c'est au passé |
Il travaillera |
c'est au futur |
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L'idée d'un hôpital de la maternité vient du curé Côté. Il avait pensé donner du confort aux mamans des familles nombreuses, de leur permettre du repos. À cause de l'exiguïté des maisons, pour l'hygiène et sur le plan social, c'était mieux que la mère accouche en dehors.
Sœur Simone Patenaude
[Voir l'image pleine grandeur]
Une phrase se divise en parties:
la mère |
groupe sujet |
accouche |
groupe verbe |
en dehors |
groupe complément |
l'idée d'un hôpital de la maternité |
groupe sujet |
vient |
groupe verbe |
du curé Côté |
groupe complément |
Il y avait le docteur Bissonnette, sur la rue Saint-Vallier, qui nous disait qu'il amenait avec lui une sage-femme quand il avait un accouchement.
Sœur Simone Patenaude
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Une phrase peut être très simple:
J'accouche.
Elle peut être compliquée comme celle-ci et nous dire beaucoup de choses à la fois:
qui, quoi, où, comment, pourquoi, quand.
Mots à discuter:
docteur, sage-femme, accouchement
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Pour les mères célibataires, il y avait l'hôpital de la Miséricorde avec les Sœurs du Bon-Pasteur. On y venait de toute la province. C'était presque toujours rempli et on avait de 800 à 900 naissances par année. C'était anonyme. La plupart venait à cinq ou six mois de grossesse. Elles étaient bien contentes d'avoir un endroit où on les accueillait et elles se faisaient une vie de pensionnaires. Dans ce temps-là, on cachait tout. C'était une autre mentalité.
Sœur Simone Patenaude
Une phrase, ça commence par une majuscule et ça finit par un point. Plusieurs phrases ensemble, ça fait un texte. Un texte, ça nous parle de quelque chose. On peut lui donner un titre. De quoi ce texte-ci nous parle-t-il?
Mots à discuter:
célibataires, anonyme, grossesse, mentalité
Ce livre de lecture a été réalisé à partir d'une série d'entrevues sur l'histoire de Vanier. Chaque citation en début de page est tirée de ces entrevues effectuées et enregistrées par Pierre Anderson en 1985. Voici le nom de toutes les personnes qui y ont participé ainsi que le numéro de la cassette sur laquelle on peut écouter leur témoignage.
Jean-Claude Beaulé (11.1)
Albert Boutin (9.1 + 12.1 + 12.2)
Thérèse Francis (17.1 + 17.2 + 20.1)
Sœur Cécile Gagné (13.2)
Roger Gauvin (18.1 + 18.2)
Sœur Hélène Godbout (14.1)
Jean-Marie Lachance (1.1 +1.2)
Clothilde Lemay (14.2)
Frère Léonard (10.1 + 10.2)
Sœur Simone Patenaude (9.2)
Yvonne Pelletier (16.1)
Abbé Herménégilde Poulin (6.1)
Madame Pouliot (19.1 + 19.2)
Jeannette Ratté-Labranche (13.1)
Léopold Verret (5.1 + 5.2)
Clément Vézina (6.22 + 7.1 + 7.2)
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Cet outil pédagogique produit par Alphabeille Vanier a été conçu par Monique Foley et Réjean Lemoine. La plupart des photos sont de Denis Drolet (1989) et des Archives de la ville de Vanier.
Août 1989.