Le Réseau national d'action éducation femmes (RNAÉF) a organisé, en 1989, une rencontre nationale regroupant des apprenantes et des formatrices francophones. Nous voulions alors définir les besoins particuliers des femmes francophones dans un domaine nouveau : l'alphabétisation1.
Déjà, nous avions la conviction que la participation des apprenantes est essentielle à la réflexion qu'exige la mise en œuvre de programmes adaptés aux réalités que vivent les femmes francophones analphabètes. Nous savions aussi que les formatrices, principalement lorsqu'elles vivent en milieu minoritaire, sont isolées et trouvent difficilement le matériel d'alphabétisation en fiançais dont elles auraient besoin.
Les échanges entre ces participantes ont non seulement confirmé la rareté des outils d'apprentissage en français, mais ont aussi mis en évidence l'absence de matériel d'alphabétisation reflétant leurs situations. La réaction a été unanime : créons des outils d'apprentissage conçus par et pour les apprenantes francophones vivant en milieu minoritaire.
C'est donc avec une grande fierté, qu'après avoir rédigé un guide d'alphabétisation destiné aux formatrices2, nous présentons ce premier recueil de textes écrits par des apprenantes francophones. Nous espérons que cette contribution fera avancer la prise de conscience des conditions de vie des femmes ainsi que la promotion et le développement de la francophonie canadienne.
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Monique Hébert
Présidente
La réalisation du projet L'alphabétisation des femmes francophones et le milieu de travail n'aurait été possible sans la collaboration apportée par de nombreux organismes francophones et sans la participation de près de cent soixante-quinze personnes réparties dans les dix provinces canadiennes. Nous remercions sincèrement toutes celles et ceux, qui de près ou de loin, ont appuyé notre démarche et contribué à la réussite de notre enquête.
Nous tenons aussi à souligner l'apport précieux des membres du RNAÉF et du comité alpha tant au niveau national que provincial. Leur dynamisme est la source non seulement de l'ampleur qu'a finalement pris le projet, mais surtout de la participation importante des apprenantes et des travailleuses.
Nous avons d'ailleurs une reconnaissance toute particulière pour ces dernières. En livrant avec franchise leurs opinions sur des questions qui soulèvent souvent beaucoup d'émotion, elles contribuent à abattre l'énorme barrière que sont les préjugés et à mettre en place des bases nécessaires à tout changement d'attitudes et de comportements à l'endroit des femmes et des francophones.
La sensibilisation et l'information représentent des éléments de base dans tous projets d'alphabétisation. La Société canadienne des postes nous a appuyé dans la réalisation de cette étape en faisant don aux comités provinciaux de sa série de documents audio-visuels portant sur divers aspects de l'alphabétisation.
Enfin, nous remercions le Secrétariat national à l'alphabétisation. Le soutien financier qu'il a apporté, en plus de permettre la réalisation de ce projet, a permis de poursuivre la sensibilisation de la communauté francophone aux relations existant entre l'alphabétisation et notre développement socio-économique.
L'alphabétisation en milieu de travail est toute récente; il n'existe donc que peu d'information sur la participation à ces programmes et sur les résultats obtenus. Néanmoins, on constate déjà que la proportion de femmes inscrites à des programmes d'alphabétisation en milieu de travail est sensiblement moins élevée que celle des hommes.
Cette situation est expliquée par le fait que les femmes, occupant généralement des emplois dans des bureaux, des commerces, des écoles et des hôpitaux, ont acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l'écriture et du calcul. Cette explication est loin d'être suffisante car elle ne tient pas compte que les travailleuses sont aussi présentes à la maison, à la ferme et dans des usines. Par ailleurs, on sait qu'un nombre important de femmes n'ont tout simplement pas accès au marché du travail parce qu'elles n'ont pas complété leurs études secondaires.
C'est à ces femmes que le RNAÉF s'est adressé pour connaître des conditions susceptibles d'augmenter la participation des femmes francophones à des programmes d'alphabétisation. Nous avons demandé à des apprenantes de répondre par écrit à un questionnaire. Nous voulions ainsi connaître les principaux obstacles que rencontrent les femmes francophones tant au niveau de leur formation qu'au niveau de leur vie de travailleuses. De plus, cette approche offre une occasion exceptionnelle pour créer du matériel d'alphabétisation qui reflète les réalités que vivent des femmes francophones .
Les textes sont reproduits tel qu'ils ont été rédigés. Nous voulions ainsi non seulement respecter le travail des répondantes, mais aussi faire ressortir le caractère particulier et la beauté de la langue de chacune des provinces canadiennes.
La fierté, la détermination, l'équité salariale, le harcèlement sexuel ainsi que les exigences posées aux femmes sont les principaux thèmes abordés. Ils se retrouvent dans chacune des deux parties du documents. La première présente des textes écrits par des apprenantes. La seconde débute avec le questionnaire qui a servi à la cueillette des données et se termine par les réponses apportées par des répondantes.
Je suis Laurianne Brousseau Langevin, née le 4 septembre 1961 a St-Vincent.
Je suis allée à l'école de St-Paul du grade un au grade douze mais, au grade trois, on m'a enlevé du français parce que j'avais des difficultés et beaucoup de difficulté en anglais aussi. J'ai eu beaucoup d'aide de ma cousine. Si cela n'avait pas été d'elle, j'aurais été une "décrocheuse". J'ai gradué mais mes notes n'étaient pas hautes.
En 1981, je me suis mariée à Louis Langevin et nous avons eu deux enfants. Ils sont d'âge scolaire maintenant. C'est pour cela qu'en 1988, je suis retournée à l'école pour apprendre mon français. Je me suis dit que mes enfants ne passeraient pas par ce que j'ai passé.
Pour moi, c'était difficile, mais avec mon aide, j'espère que mes enfants ne souffriront pas comme moi.
Laurianne Langevin
Réponse à votre demande - concernant le Questionnaire
Je travaille présentement avec une association francophone où tout se déroule en français.
Je suis née dans une famille francophone où j'ai grandi en français jusqu'au jour où j'ai commencé l'école, tout était en anglais. J'ai donc reçu toute mon éducation en anglais. Cependant, la langue française étant très importante pour moi, car je suis née francophone et je ne voulais pas perdre mon français, j'ai donc décidé de suivre des cours d'alpha. J'ai choisé de suivre ces cours pour améliorer mon français, et aussi pour pouvoir surmonter les difficultés que je rencontre en français au moment de lire et d'écrire. Apres plusieurs cours d'alpha, je remarque une amélioration et j'en suis très fière. Le fait de travailler dans une atmosphère français, m'aide aussi énormément à conserver cette langue que l'on aurait jamais dù perdre.
Pour moi, le mot "école" a toujours été un gros mot dans mon cœur. À l'âge de 16 ans et avec une huitième année, j'ai quitté l'école. J'avais beaucoup de troubles d'apprentissage et l'école n'était pas pour moi.
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Odeel
Je viens d'une grande famille et je n'avais pas le cœur de demander à maman pour un autre 25¢. Papa m'a dit «Si tu quittes l'école, tu vas travailler». Il m'a jamais dit pour combien longtemps.
Dix ans après que j'ai quitté l'école, j'ai décidé de suivre un cours de GED pour apprendre à lire et à écrire en anglais. J'ai complété la douzième année.
Maintenant, une de mes filles répète la première année. Elle a des troubles d'apprentissage. Elle a besoin de mon aide mais j'ai de la difficulté à lire et à écrire en français.
Cet hiver, j'ai décidé de m'avancer. J'ai eu la chance de suivre un cours d'alphabétisation. Je me surprends moi-même combien j'ai fais de progrès. Je viens de publier un livre de recette que j'ai dédié à toutes les personnes qui ont des troubles d'apprentissage.
Avec du support et de l'aide, tout est possible.
Virginia
Nouvelle-Écosse
Souvenirs de mon enfance à l'école
Quand j'étais petite fille, j'étais très malheureuse car à l'école on ne m'acceptait pas. J'étais toute seule dans mon coin, je ne parlais pas à personne. Parfois j'étais triste parce que les autres élèves ils disaient qu'ils ne m'aimaient pas.
J'étais une jeune fille qui voulait apprendre à l'école. Je voulais avoir une bonne place plus tard et je savais que sans instruction je n'irais pas loin car les employeurs nous demandent si nous avons notre 12ième année.
Une fois, j'ai été punie; c'était le voisin de moi qui avait fait le coup et ça a passé sur mon dos. Les autres élèves riaient de moi et disaient que j'étais laide. Je demandais à la maîtresse de m'expliquer un problème et elle me disait "je n'ai pas le temps, je n'ai pas juste toi en classe".
J'ai quitté l'école parce que j'avais plus de transport. À l'école, je trouvais cela très dur, la maîtresse qui m'enseignait me parlait toujours roffe.
Thérèse
J'ai pris des cours de perfectionnement de français parce que je suis mariée à un francophone. La famille de mon mari parle le français la plupart du temps. Nos enfants vont à l'école française de la communauté. J'ai seulement eu une heure de français par jour quand j'étais & l'école. Quand j'étais jeune, ma famille a déménagé souvent. J'ai changé d'école souvent. Ça été difficile pour moi. Le français n'étais pas le plus important dans ce temps là. Le français que je parle aujourd'hui, c'est le français que j'ai appris de la famille de mon mari par oreille. Je suis pas mal faible en français. Je veux aider mes enfants avec leurs devoirs, et je ne suis pas capable. C'est pour ça que j'ai pris des cours de français. Après que j'ai commencé, j'ai réalisé que je les prenais pour moi-même aussi. Ça m'aidait à parler avec le monde alentour de moi.
Je voudrais continuer à prendre des cours, mais ils devraient être donnés dans notre village. Je ne veux pas me rendre au prochain village pour les cours. Je trouve que le français est dur à apprendre. On a pas la chance de lire ou d'écrire en français bien souvent puis ça prend plus que deux heures par semaine pour bien l'apprendre.
Je pense que les hommes ont plus de chance que les femmes à trouver de l'emploi. Ça peut être une idée qu'on se met dans la tête. Mais je pense que les femmes ont la même chance que les hommes de garder leur emploi. Je crois que c'est nécessaire de savoir lire , écrire et compter, parce que, ça fait rien ce qu'on fait, il faut toujours lire des directions.
Ma famille m'a encouragé à suivre des cours. Mes enfants ont trouvé ça le fun parce que j'apprenais comme eux autres. Ça les encourageait avec tout leur travail. Ce que j'ai trouvé de décourageant, c'est que ça prend tant de temps à apprendre. Ce que j'ai trouvé d'encourageant, c'est que ça aider à mettre de la confiance en moi. Eh! J'ai même appliqué pour un poste d'emploi comme secrétaire en français. J'ai pas eu le job, mais ça fait rien, je l'ai fait, puis je me sens bien avec ça. Je voulais retourner travailler comme secrétaire, mais j'étais pas assez instruite pour le faire en français. Alors, j'ai ouvert ma petite business de "Maid Service". Ça fait beaucoup de travail, et c'est du travail dur. Je vends aussi du pain, des buns, et des cinnamon buns que je fais à la maison.
Ce que je trouve le plus dur de travailler en dehors de la maison ou de prendre des cours, c'est que je veux être à la maison pour les enfants. Ce qu'on a le plus besoin, c'est apprendre comment se présenter pour un emploi.
Marie
de Saskatchewan
Du plus loin que ne me souvienne de l'école primaire, le plus dur pour moi ce fut l'échec. J'étais une élève modèle, un peu trop tranquille sur les bords. Mes relations avec les professeurs en général étaient bonnes. Mais il y a un professeur que j'aimais comme les autres, je n'ai jamais compris pourquoi elle était si sévère avec moi.
J'ai toujours été lente pour accomplir des travaux scolaires et quand je manquais l'école, "cause de maladie" ce qui m'arrivait souvent, je n'arrivais jamais à rattraper le temps perdu. J'étudiais des heures et des heures pour apprendre par cœur les verbes, la table de multiplication et tout le reste. Après la classe, ce même professeur me gardait pour réciter mes leçons et mes tables. Elle avait une règle avec une reliure de métal et elle m'en donnait des coups sur les doigts. J'avais une peur terrible, pas des coups de règle mais peur de ne pas savoir les réponses. Je n'ai jamais rattrapé personne par la suite. Cela m'a pris neuf ans pour faire mon primaire.
J'ai réussi tant bien que mal à faire deux ans au secondaire, mais avec toujours ce handicap de ne pas savoir le nécessaire en français et mathématique.
Aujourd'hui j'ai quarante ans, je suis retournée à l'école en alphabétisation et c'est pour moi une bouée de sauvetage propice à mon vouloir. Je suis retournée aux sources, à la base et c ' est très étonnant tout ce que je n ' avais pas appris. Quand j'aurai terminé cette étape, mon principal objectif c'est de recommencer mon secondaire et le terminer. Je désire par la suite retourner sur le marché du travail.
Marie-Rose
Quelques fois mes jeunes enfants me demandaient de l'aide avec leurs devoirs en français; c'est là que je m'aperçus que ma mémoire faisait défaut sur bien des points. Un jour le Centre Alpha annonce dans notre journal des cours d'alphabétisation qui seraient donnés à Saint-Claude. Je me suis inscrite immédiatement. Je suis très satisfaite parce que mon désir de rafraîchissement de mémoire se réalise. Je veux conserver ma langue. Et, qui sait, peut-être un jour aurais-je la chance de l'enseigner à d'autres adultes ou à des jeunes?
Les femmes de mon âge n'ont pas eu la même chance que les hommes de se trouver de l'emploi. En nous mariant jeune nous devions assumer notre responsabilité de mère à la maison car il n'y avait pas de garderies. En plus c'est donc les difficultés que les femmes rencontrent à la campagne: il faut souvent se déplacer plusieurs kilomètres pour trouver du travail.
Savoir lire, écrire, compter est essentiel dans n'importe quel domaine d'emploi; même le diplôme secondaire est requis, que ce soit un emploi en ville ou à la campagne.
Maintenant que mes enfants ont grandi je suis encouragée par ma famille à suivre ces cours; ils connaissent mes goûts et mes intérêts. Pour moi, je trouve que la langue française évolue; elle est vivante. Il n'y a rien de monotone.
Comme colaboratrice* je ne me sens pas trop à l'aise parce que je ne touche pas un salaire; par contre, j'ai la chance d'avoir un époux qui partage volontier. Il y a une bonne entente à cet égard. Je trouve cela dommage que le gouvernement n'encourage pas le salaire pour les femmes élevant des enfants au foyer, ainsi que pour les fermières. Les femmes qui veulent suivre des cours de perfectionnement doivent faire face à plusieurs problèmes: le déplacement, la garde des enfants, le coût, et la crainte non fondée de se remettre aux études. Pour moi, à la campagne, le choix d'emploi est restreint, il y a peu de cours de formation disponible et il y a toujours la question de frais impliqués.
Il est important que ces cours soient gratuits, de courte durée, offerts à proximité et à des heures qui nous conviennent, soit le soir, l'après-midi, ou la fin de semaine.
Odile Marin,
Haywood, MB
* Les mots précédés de ce signe sont définis dans le lexique.
Souvenirs de mon enfance à l'école
J'ai commencé l'école à l'âge de six ans. Mes deux premières années se sont très bien passées. Ça commencé à se détériorer en troisième année. La maîtresse avait ses préférées.
Elles parlaient, faisaient des coups, riaient de moi, mais c'était moi qui étais punie. Même qu'à la fin de l'année scolaire, une des préférées de la maîtresse n'avait pas de bonnes notes. La maîtresse lui a donné mes notes et j'ai dû reprendre ma troisième année.
Quand j'étais en septième année, ma mère est tombée malade et comme j'étais la plus vieille qui restait à la maison, j'ai dû rester pour m'occuper de mes frères et sœurs et de la maison.
À dix-sept ans, j'ai fait application pour prendre un cours d'infirmière auxiliaire; j'ai pas pu. Il fallait que mes parents signent parce que je n'avais pas vingt et un ans.
J'ai dû aller travailler à petit salaire pour gagner ma vie. Je me suis mariée à l'âge de vingt-trois ans. J'ai resté à la maison car mon mari ne voulait pas que je travaille.
Aujourd'hui, je vis seule et suis sans emploi. Une amie m'a demandé pourquoi je n'allais pas à l'école. Elle, elle aimait ça et insistait pour que j'y aille. Je suis allée m'inscrire en me disant cela va m'occuper, me distraire. J'y ai pris goût et aujourd'hui, je me sens fière de passer mon équivalence*, de prendre un cours à l'automne et plus tard avoir un métier. Je pourrai gagné ma vie comme je l'ai toujours désiré.
Marielle Pauzé
Quand j'étais jeune, j'aidais ma mère à garder la maison propre. J'ai livré le journal LeDroit* de porte en porte à pied. Parfois le soir, je gardais des enfants et je m'occupais en faisant la vaisselle. À partir de l'âge de 16 ans, j'allais faire du ménage de bureau. J'ai ma 12ième année de l'école Cartier*. J'ai oublié beaucoup de français. J'adorais apprendre de nouvelles choses à l'école. On nous offrait de faire un stage pendant 2 semaines ou plus. Tout dépendait du patron. Les emplois étaient : secrétaire, réceptionniste, comptable, aide-cuisinière et aussi travailleuse dans une résidence. Après que j'ai gradué de ma 12ième année, j'ai eu un emploi à l'école. J'ai continué à travailler mais mon patron a trouvé un excuse pour me congédier.
Adulte, le soir, je travaillais à faire le ménage dans des bureaux mais la compagnie a fait banqueroute. Plus tard, le pharmacien m'a demandé si je serais intéressée à travailler comme caissière dans le département de timbres. J'ai répondu oui. J'ai travaillé au bureau de poste comme caissière, mais mes comptes ne balançaient pas. J'ai aussi travaillé dans des maisons privées comme femme de ménage. J'ai dû arrêter de travailler à cause de ma santé et le médecin m'a dit de ne pas travailler de la sorte à cause de la maladie dont je souffre. De temps à autre, je garde des enfants et je m'occupe à faire la vaisselle, passer le balais, repasser du linge, laver le plancher, passer l'aspirateur, épousseter et aussi faire à souper.
Maintenant, j'ai le droit de travailler. Je travaille chez ma cousine à garder les enfants ou à travailler comme femme de ménage. Mon désir est de travailler comme comptable dans une caisse ou dans une banque mais je dois suivre des cours pour ça. Je suis bilingue.
Louise
Texte # 1 – Nouveau-Brunswick
Être mère célibataire, non-scolarisée, demeurant dans le Péninsule acadienne et se chercher un emploi n'est pas une chose facile. Outre la garde d'enfant et la recherche d'un moyen de transport pour voyager matin et soir, plusieurs portes me sont fermées.
Je juge très important aujourd'hui de parfaire mon éducation, tant au niveau académique que pratique. Si tu n'as pas une 12e année, tu ne peux pas espérer avoir un emploi, aussi peu rémunérateur soit-il.
Par contre, je ne juge pas nécessaire de posséder un diplôme d'études secondaires pour occuper un poste journalier dans une usine quelconque; travail que j'ai déjà fait d'ailleurs et ce sans être scolarisée. Je savais lire et écrire et comprendre ce qui m'était demandé.
Quoique l'on dise, je ne crois pas que les femmes ont des chances égales de trouver un emploi. Les femmes sont condamnées, à moins d'être très chanceuses, d'occuper des postes de second ordre. Ceci est surtout évident dans les emplois non-traditionnels occupés par les femmes.
De plus, si les femmes accèdent à un poste occupé depuis des années par des hommes, elles devront y travailler constamment pour prouver à ceux-ci qu'elles sont meilleures, sinon aussi compétentes qu'eux.
Un autre problème de la femme au travail est le sexisme, le discrimination et le harcèlement sexuel. Si tel est le cas, il n'est pas toujours facile d'avoir des preuves formelles pour résoudre ceux-ci et pallier à ces problèmes.
Il est certain qu'être analphabète aujourd'hui, comme toujours, est un problème majeur. C'est pourquoi j'ai décidé de foncer et d'essayer de prendre ma place dans cette société qui devient de plus en plus exigeante envers ses travailleurs.
En décidant de suivre un cours, j'ai l'impression de servir la société, d'être partie intégrante de celle-ci. Ayant un but précis, il est très valorisant d'y mettre les efforts nécessaires afin d'y arriver.
Le cours que j'ai décidé de suivre est offert en français car je trouve qu'il est primordial de travailler dans une langue avec laquelle j'ai de la facilité à communiquer. De plus, la langue de travail dans mon milieu immédiat est le français.
Si la chance m'était donnée d'apprendre l'anglais, il est certain que je sauterais sur l'occasion. Deux langues valent mieux qu'une et savoir écrire et communiquer dans les deux langues officielles de la province m'ouvriraient encore plus de portes.
Il serait très motivant d'étudier tout en sachant qu'une fois mon cours terminé j'aurais un emploi stable. À quoi bon étudier s'il n'y a pas d'ouverture?
Il est très décevant aussi d'attendre si longtemps pour pouvoir suivre un cours, la liste d'attente est très longue. Une fois accepté dans un cours quelconque, il serait préférable que l'enseignant soit compétent et attentif aux besoins de chacun des apprenants.
Pour conclure, je suis consciente qu'il faut absolument être scolarisé pour s'en sortir.
J'ai décidé de suivre un cours d'alphabétisation pour m'aider à lire et à écrire en français.
Quand j'allais à l'école tous les sujets étaient offerts en anglais sauf le cours de français. Après avoir fini la dizième année, j'ai suivi un cours de deux ans à l'école des métiers pour devenir coiffeuse. Mon cours était en anglais. Tout ce que j'avais besoin, c'était de pouvoir parler français à ma clientèle.
Après avoir laissé le travail de coiffeuse, je suis devenue parent d'un enfant malentendant. Il a maintenant 5 ans. Il va avoir besoin de mon aide pour aller à l'école publique en français. J'espère pouvoir lui aider à lire, à composer et à corriger ses fautes.
Lisette,
Nouvelle-Écosse
Texte # 3 – Nouveau-Brunswick
Mes études
Moi, je vais vous parler de mes études Lorsque j'étais une petite fille, j'allais à l'école mais je n'aimais pas trop ça y aller. Il fallait qu'on marche un mille de l'école a tous les jours : beau temps, mauvais temps, il fallait qu'on aille pareil.
Nous étions très pauvres. J'aimais beaucoup l'école mais on était quinze de famille et mon père ne pouvait pas nous instruire. Il travaillait juste dans le bois.
Quand j'ai eu 14 ans j'ai laissé l'école, je savais juste écrire mon nom. J'ai été travailler dans des maisons privées, c'est tout ce que je pouvais faire.
Je me suis mariée a l'âge de 21 ans, je savais un peu plus écrire car j'avais été a des cours du soir juste pour me débrouiller. J'ai eu des enfants et quand ils ont commencé a aller à l'école, je trouvais cela bien dur que je ne savais pas lire, mais j'ai appris avec eux. ha fille était très intelligente et j'apprenais avec elle.
Mais, quand j'ai été sur le marché du travail, lé je me suis aperçue que l'éducation c'était très important dans ma vie. J'ai trouvé cela bien dur de ne pas savoir lire et écrire, j'avais juste un petit salaire.
C'est encore comme ça asteur*, je n'ai pas plus de salaire mais je sais qu'un jour je vais réussir et je vas faire ce que j'ai envie de faire. On a toutes chacune un but dans la vie. Moi je suis fière de moi et je vais continuer le beau travail que j'ai commencé.
Je vous dis ceci à ceux qui ne savent pas lire et écrire. Allez à l'école, vous verrez comme c'est important.
Bonjour,
de Armande Sonier
Texte # 2 – Nouveau-Brunswick
Si j"ai pris la décision d'améliorer mes connaissances en lecture, en écriture et en calcul, c'est parce que je trouve que c'est important dans le monde où l'on vit aujourd'hui. Quand j'allais pour avoir un emploi, il me demandait quel grade* as- tu fait? Quand je leur disais à quelle année que j'avais complétée, il me disait c'est dommage, je n'ai pas de travail pour toi.
Je fais mon cours en fronçais parce que c'est plus facile pour moi. .Je suis certaine qu'avec ce cours que je prends, ça va m'aider à me trouver du travail.
Je pense que les hommes et les femmes ont des chances égales de se trouver un emploi (avec de l'étude). Si elles vont étudier comme moi, après l'étude, elles pourront prendre un cours, elles pourront avoir du travail plus facilement. Et oui, ils ont aussi des chances égales de garder leur emploi s'ils sont instruits.
Les femmes rencontrent deux sortes de difficultés par rapport au travail : elles ne sont pas reconnues par rapport à leurs acquis et font face à l'agression sexuelle, pas toutes mais la plupart.
De plus en plus nous voyons le demande d'une certaine éducation, même pour un travail manuel. Il est nécessaire souvent de savoir lire, pour lire les instructions et les enseignes de procédures affichées.
Je pense que savoir lire et écrire c'est important parce que je sais que 98% du temps il est nécessaire de savoir lire et écrire pour travailler mais surtout pour lire des enseignes. C'est aussi nécessaire pour lire les instructions sur une machine ou instructions de l'employeur, lire les enseignes au travail ou sur la route.
Les amis m'encouragent beaucoup à suivre mes cours je trouve que c'est important pour moi : même si je le fais pas pour les autres ça prend de l'encouragement.
Ce qui décourage par rapport au travail des femmes, c'est de voir si peu d'amélioration vis-à-vis le droit des femmes. Ce qui est encourageant c'est de voir des groupes de femmes se mener près du gouvernement pour les droits des femmes et aussi parler à une qui connaît le roulement de la société et qui connaît certains moyens de s'y prendre dans la société pour acquérir certains droits en tant que femme.
Les femmes qui veulent suivre des cours rencontrent des problèmes de garderie et d'autres problèmes familiaux. Pour celles qui se cherchent de l'emploi, elles ont des problèmes à cause du manque d'emplois dans la région, du manque d'emplois pour les femmes, du manque d'éducation et du manque de classes de perfectionnement.
Pour aider les femmes à suivre des cours de perfectionnement,, on pourrait donner les cours le soir, l'informer sur les procédures à s'y prendre (Ex.: centre d'emploi, journal), offrir un moyen de garderies, des classes d'information et être certains que ce soit bien annoncé dans les régions proprement dit et aux endroits où elles se trouvent (région).
Le 30 avril 1992
Je suis inscrite à un cours de perfectionnement en français. J'ai décidé d'améliorer mes connaissances en lecture, en écriture et en calcul. J'ai pris cette décision pour pouvoir mieux le parler et le comprendre. Je le fais en français parce que c'est vraiment important d'être bilingue en milieu de travail.
Pour moi, suivre des cours pendant les heures de travail, ça ne serait pas possible. J'aimerais mieux que le cours pourrait avoir lieu le soir.
Les avantages les plus importants c'est de pouvoir prendre le temps d'apprendre le français, le parler et l'écrire, ça prend beaucoup de courage et d'attention. Il faut toujours penser que le travail, que ça soit dans un hôpital, dans un manoir, on peut toujours aider ceux qui ont besoin d'aide.
Je crois que les hommes et les femmes ont des chances égales de trouver et garder leurs emplois pourvu qu'ils soient encouragés de suivre des cours de perfectionnement en français. Suivre des cours pour apprendre le français prend beaucoup de courage.
Géralda Gallant,
Miscouche (Î.-P.-É.)
Pour apprendre à parler et à écrire correctement.
Deppuis ma jeunesse, j'ai désiré de m'améliorer mais je n'avais pas entendu parler de ces cours qui existaient. J'ai décidé de profiter de ce cours lorque le Collège Mathieu de Gravelbourg a annoncé que cela existait ici à Gravelbourg*.
Alors je me suis dis "pourquoi pas"? Donc j'ai immédiatement communiquer avec Mr. Marc Beaudry qui s'est fait un plaisir de menrégistrer dans ce cours.
Le français est ma langue maternelle, alors j'ai préféré le français. Oui je trouve le temps nécessaire pour suivre ces cours. Pour moi, c'est une détente qui répond à mes désirs de vouloir comprendre mieux la lecture et écrire correctement.
Le marché du travail n'est pas mon cas cependant je crois que homme ou femme " on doit se faire un devoir" de se perfectionner; même d'obtenir un diplôme d'étude secondaire et même çi cela n'est pas une nécessité pour leur emploi. Je trouve de très important. Cela nous donne de l'assurance et une grande confiance personnelles qui nous donne une certaine indépendance qui n'est pas remplacable.
Ma sœur est la seule à savoir de mon cours ainsi que ma formatrice qui m'encourage beaucoup. En général il faut profiter des année scolaires, tenir bon envers et comtre tout.
Pour les autres comme pour moi c'est de profiter des cours de perfectionnement. Cela vaut vraiment la paine malgré les petit sacréfices que cela peut nous imposer.
Vive savoir lire, écrire, savoir s'exprimer dans notre belle langue française!
Emilie,
de Gravelbourg
J'ai fait mes études de la 3ième année à la 12ième année en anglais avec une heure par jour en français- On ne nous encourageait pas à l'école de préserver notre langue.
J'ai décidé de me perfectionner en français pour pouvoir aider à mes enfants et leur faire connaître davantage notre culture.
Je suis présentement des cours de perfectionnement en français par correspondance parce que les cours dont j'ai besoin ne sont pas offerts par ici. Mon rêve est de poursuivre mes études universitaires en éducation en français.
En me perfectionnant en français, ça va définitivement n'ouvrir plus de portes pour le marché du travail.
Je ne trouve pas que les femmes ont des chances égales de trouver de l'emploi ou de garder son emploi. Les meilleurs positions sont plus souvent offertes aux hommes. Il y a très peu de chances pour les femmes de monter l'échelle si elle n'a pas beaucoup d'éducation.
C'est plus en plus important d'avoir ton cours secondaire même pour être ménagère ou concierge. Il faut savoir lire les directions. Pour des raisons de sécurité aussi.
Mon mari et mes enfants m'encouragent beaucoup à poursuivre mes études. Tout le monde partage les tâches au foyer maintenant.
Je trouve que je n'ai pas assez de chance de pratiquer ce que j'apprends. Ce qui m'encourage, c'est que je gagne confiance en moi pour m'exprimer en français.
Pour les femmes, ce qui causent des problèmes lorsqu'elles veulent se perfectionner, c'est la question de garderie, les distances, les finances et le manque de disponibilité.
Pour les femmes vivant en campagne, la distance, la garderie sont également des obstacles à l'emploi. Les salaires ne sont pas toujours adéquats.
Il faut encourager les employeurs à faciliter l'accès à des cours de perfectionnement à leurs employés soit pendant ou après les heures de travail.
Une femme qui vient de la ferme semble avoir beaucoup moins, de chance de trouver de l'emploi. Les employeurs devraient offrir d'entraîner.
Que les collèges communautaires rendent leurs cours de perfectionnement plus accessibles surtout pour les personnes vivant en milieu rural.
Et quand la femme est à la maison, à cause des distances, il faudrait avoir des heures plus fexibles.
J'ai décidé d'améliorer mes connaissances en lecture et en écriture, parce-ce-que je voulais savoir mieux lire et écrire en français. Si je décidais de chercher du travail, ce cours me serait très utile, pour me trouver un emploi bilingue. J'a décidé de prendre ce cours en français parce-ce-que ma grammaire française était plus faible que celle là en englais. Je pense que pouvoir prendre un cours de perfectionnement dans le milieu de ton travail serait très utile. Il y aurait les avantages de ne pas se déplacer et de suivre les cours avec tes collègues. Mais, il y aurait des désavantages aussi, espéciallment* que le travail ne serait pas fait durant les heures de cours. Je ne trouve pas plus d'avantage pour les femmes que pour les hommes, si mon employeur offre des cours sur les lieux et pendant les heures de travail.
J'utilise mes nouvelles connaissances à l'extérieur du milieu de travail, comme example, dans des réunions et la corespondance avec amis et famille.
Oui je crois que les hommes et les femmes ont des chances égales de trouver un emploi, je pense que les hommes ont plus de chances à garder leur emploi. Les plus grandes difficultés que les femmes rencontrent par rapport au travail, est que, un enployeur ne trouve pas une femmes aussi stable qu'un homme, parce-ce-que une femme a toujours la responsabilité des enfants. Je ne trouve pas qu'un diplôme est nécessaire pour entrer dans les usines de la région. Oui je crois que savoir lire et écrire est nécessaire pour trouver un emploi dans la région.
Ma famille et mes amis mon encourager de suivre des cours de perfectionnement. Qu'est que j'ai trouver décourageant, c'est qu'il y a beaucoup trop de choses a apprendre, et les choses encourageante, est que tu te voit apprendre quel que chose de nouveau chaque semaine.
Les seuls problèmes que les femmes pourais avoir de suivre des cours, se serait de se trouver une gardienne pour garder les enfants. Les problèmes particuliers qui rencontrent les femmes qui veulent trouver un enploi, est qu'ils y a pas assez de travail pour tous les femmes, et possiblement un manque d'éducation.
Diane Painchaud
Mes sentiments face à mon enfance à l'école
J'ai débuté mes classes à l'âge de six ans. J'aimais bien l'école, j'avais pour institutrice une sœur, oui une sœur du Sacré Cœur. Elle enseignait avec douceur et gentillesse. Elle aimait ses élèves et ses élèves l'aimaient. Mais les enfants dans la cour de l'école étaient plutôt cruels entre eux. Parfois, certains professeurs avaient leurs préférés et les autres durent endurer sans un mot car les punitions étaient parfois assez tristes.
Les années se sont écoulées parfois dans la gaieté, mais bien souvent dans la tristesse car je n'avais pas toujours les habits à la hauteur de mes confrères. Je faisais rire de moi, ce qui ne m'incitait guère à retourner. J'avais, comment dit-on, le cœur souvent sur le bord. Je continuais quand même assez bien et j'aimais bien l'école.
J'ai dû laisser l'école à l'âge de quinze ans pour aller travailler car mes parents n'étaient pas riches, alors que mes années scolaires se terminaient à la huitième année, c'est plutôt piètre. Aujourd'hui, on nous demande un secondaire cinq dans la plupart des emplois. Pas de secondaires cinq, nous passons à peu près au même rang que lorsque j'étais jeune petite villageoise élevée dans un rang.
Mais ce que je peux dire aujourd'hui, c'est que je suis fière d'avoir été élevée par des parents comme les miens. Aujourd'hui, je suis en attente pour un emploi. Je parfais mon instruction, ça va bien et à l'école des adultes, nous sommes tous au même rang.
Marcelle
Pour moi, l'éducation a beaucoup changé dans les quinze dernières années. Moi j'ai tout appris en anglais jusqu'à la douzième année. Ensuite j'ai suivi un cours de garde-malade en anglais. Je me suis mariée et j'ai déménagé dans une paroisse anglaise.
Maintenant notre école locale offre une éducation en français. Ça donne la chance à mes enfants de s'éduquer en français. C'est une très belle opportunité que moi je n'ai jamais eue. Mes enfants seront bilingues.
Je veux apprendre à mieux lire et écrire en français pour me refranciser. Après avoir vécu dans un environnement anglais pour quinze ans, j'ai perdu beaucoup de mon français. Le cours d'alphabétisation me permet de penser en français au moins deux heures par semaine. J'apprends aussi comment utiliser les bescherelles et les dictionnaires.
J'espère que maintenant je pourrai aider mes enfants à surmonter leurs difficultés à l'école française.
Marcia,
Nouvelle-Écosse
J'ai pris la décision d'apprendre à lire et écrire le français parce que quand j'étais enfant j'avais des troubles cardiaques. J'ai commencé l'école à l'âge de 10 ans. Après l'opération à cœur ouvert j'ai pu aller à l'école mais j'ai appris l'anglais seulement afin de pouvoir rattraper les années perdues. À 16 ans j'ai commencé à travailler.
Si les cours étaient donnés dans le milieu de travail je n'aurais pas à me déplacer. Je crois que les hommes ont plus de chances à trouver et garder un emploi. Le salaire des femmes est plus bas que celui des hommes.
Il y a de la discrimination sexuelle et parfois de l'abus sexuel. Sans être nécessaire, un diplôme d'études secondaires est un atout pour entrer dans une usine. Savoir lire, écrire et compter est nécessaire pour trouver un emploi dans la région. Ceci pour les raisons suivantes: être capable de remplir un formulaire d'application et être capable de lire les directives concernant le travail. Aussi une personne se sent mieux acceptée et mieux dans sa peau.
Ma famille m'encourage beaucoup à suivre des cours; depuis longtemps ma fille cherchait avec moi un endroit ou je trouverais ces cours. Ce qui manque c'est du temps pour étudier. Ce qui aide c'est que les cours sont gratuits. Selon moi une femme qui décide de suivre des cours peut trouver des moyens pour y arriver, sans dépendre toujours des autres. Pour l'aider il faut quand même que les médias fassent de la publicité afin de faire connaître la possibilité de s'inscrire à ces cours.
Hélène Belisle,
Saint-Adolphe, MB
Issue d'une famille très pauvre, je n'ai pas été à l'école très longtemps. Vers l'âge de onze ans, j'ai dû quitter les bancs d'école parce que ma mère était souffrante et je devais prendre soin de mes frères et sœurs qui restaient à la maison étant donné que mon père était plus souvent absent que présent.
À l'âge de quatorze ans, je travaillais déjà pour aider ma mère qui avait de la difficulté à nourrir la famille. Donc, vu mon manque de scolarité, j'ai débuté mon premier emploi comme serveuse dans un restaurant qui était considéré par les gens des environs comme étant un endroit peu recommandable. Je n'avais pas le choix; c'était à prendre ou à laisser. Et, ce fut le seul métier que je pouvais me permettre d'exercer pendant vingt-deux années consécutives. Jusqu'à ce qu'il y a trois ans de cela, tout a changé pour moi.
Je m'étais inscrite en alphabétisation pour me familiariser avec le français. Mes journées étaient surchargées de travail. Je n'avais pas assez d'heures dans une journée pour l'école le jour, serveuse le soir et après le travail, ma petite famille.
Par contre, j'étais déterminée à ne pas lâcher parce qu'il fallait absolument penser à l'avenir de ma petite famille ainsi qu'à le mien. Je ne voulais absolument pas vivre ce que maman avait vécu, je ne voulais pas repasser par là.
L'alphabétisation m'a permie de me prendre en main, d'être plus confiante et de foncer dans mon cheminement. Puis c'est ainsi que j'ai teminé mon secondaire avec diplôme en main. Oui! ce papier si important pour un employeur, pour les collèges et pour les universités.
Mais avec un diplôme d'études secondaires, tu ne peux t'assurer une retraite bien mérités. Il faut plus que ça quand on est "femme" avec des enfants à charge.
Pour moi, ça c'est certain, les emplois pour femme, le taux des salaires est vraiment minoritaire contrairement à celui d'un homme si tu n'as pas en main autre chose qu'un DES*.
La société et la mentalité de certains est ainsi bâties. "Femmes, tu dois rester à la maison pour t'affairer à la cuisinière et à l'éducation des enfants qu'on a fécondés ensemble". Plusieurs hommes le disent, les grands-pères le disent et même parfois les grands-mères le disent suite à l'éducation qu'elles ont eue.
Pour moi, ma décision finale du métier que je voulais exercer a été prise à l'âge de trente-trois ans. Maintenant, j'en ai trente-six et j'ai réussi à être admise à l'université en faisant huit cents heures de "team-teacher"* dans les écoles primaires ainsi qu'en alphabétisation sur une base bénévole et
en continuant d'être serveuse à temps partiel et de recevoir des prestations d'aide sociale. Et cela a été pour mou deux années très difficiles.
Ce cheminement fut très long et pénible pour atteindre mon but. Je crois sincèrement que la société devrait changer leurs politiques face aux critères que les femmes doivent rencontrer pour atteindre l'objectif qu'elles s'étaient fixé.
Les gouvernements doivent aider aux femmes en offrant par exemple aux employeurs des moyens de donner des cours de formation sur place, pour permettre à ses employées d'accéder elles aussi au poste de contremaître, gérante, surintendante, et pourquoi pas, présidente de la compagnie.
Réellement, oh oui! les gouvernements devraient aider les femmes à avancer, à leur fournir plus d'aide et même leur fournir des gens qui sont spécialiés, qui pourraient donner des informations, nous orienter vers un métier qu'on aimerait vraiment exercer et surtout, on devrait aussi arrêter d'être dominée.
Pour moi, les hommes ont plus de chances de trouver un emploi à cause de cette emprise qu'ils ont toujours su manœuvrer avec aisance. Pour garder notre emploi, c'est plus difficile car parfois on ne sait vraiment pas comment se défendre à moins que ce soit une femmes libérée, épanouie...
Les difficultés que les femmes peuvent éprouver est de trouver une gardienne pour les enfants et de trouver du temps pour sa famille.
Savoir lire et écrire est primordial pour trouver un emploi à cause des formulaires à remplir et pour notre sécurité sur l'emploi. Comme dans les usines où il y existe des machines dangereuses et que parfois, on doit travailler avec.
Enfin, si je suis rendue aux études universitaires, c'est grâce aux encouragements de ma famille, mes amies qui me disaient continuellement "Ne lâche pas, continue!"
Les problèmes particuliers que les femmes rencontrent quand elles veulent suivre des cours de perfectionnement c'est, la gêne. Certaines sont tellement habituées de garder leur secret pour elles-mêmes, qu'elles n'osent pas dire leur handicap face à l'écriture et à le lecture.
La difficulté de trouver un emploi est de n'avoir aucune expérience ou connaissance et même le courage de se prendre en main. N'ayant connu que le foyer matrimonial, elles ont peur de foncer vers un monde inconnu.
Line Whissell,
Montcerf, Québec
J'ai décidé d'améliorer mes connaissances pour ma satisfaction personnelle et pour me trouver un emploi plus stable avec plus de sécurité. J'ai toujours voulu retourner à l'école. Un manque de temps et d'argent m'ont empêchée de le faire plus tôt. À ce moment je prend le cours D. E. G.* Les livres et l'examen sont seulement disponibles en anglais, mais j'aurais moins de difficulté en français. J'aimerais que ces cours soient offerts au travail, ainsi je n'aurais pas à me déplacer.
Je crois qu'il y a beaucoup d'emplois pour les femmes, mais elles ne sont pas aussi bien payées. Certains employés nous découragent en disant: " Bien, ton mari travaille; tu ne devrais pas avoir besoin de travailler." Il peut y avoir bien d'autres raisons pour vouloir travailler. Moi, je suis retournée au travail parce que je me sentais isolée à la maison. Aussi je voulais m'assurer d'avoir de l'argent pour l'éducation de mes enfants et pour ma pension plus tard.
Les femmes rencontrent plusieurs difficultés sur le marché du travail. Les employeurs sont plus exigeants pour une femme; ils semblent nous faire moins confiance et parfois même n'embaucheront pas une femme croyant qu'elle n'a pas la force physique ou la capacité de faire un tel ouvrage. Trouver une bonne gardienne et prendre soin de la famille après une journée de travail nous causent bien des ennuis et demandent beaucoup d'énergie C'est pour éliminer des applications que les employeurs exigent un diplôme secondaire; ils devraient plutôt considérer l'expérience acquise pendant notre vie. Il faut savoir lire, écrire et compter pour obtenir un emploi, pour être informé, pour connaître ses droits en tant qu'employé, et pour lire les directives.
C'est ma fille qui m'a aidée dans ma décision de retourner aux études. Toute ma famille et mes amis m'encouragent. Ils me disent: "Vas-y ! Tu fais bien! Qu'est ce que tu veux faire plus tard?" Pour continuer mes études ça prend de l'argent et quand ça fait longtemps qu'une personne est sortie de l'école, c'est épeurant. On a beaucoup oublié, on peut manquer de confiance, et on peut avoir peur de faillir.
Quand j'ai décidé de retourner au travail, mon mari ne comprenait pas pourquoi c'était si important pour moi et j'ai dû me débrouiller. Pour bien des femmes, le manque d'éducation et d'expérience sont des obstacles.
Je crois que pour les femmes qui occupent un emploi, les cours de perfectionnement devraient être offerts sur les lieux et pendant les heures de travail. Ça serait à l'avantage de la compagnie de voir à ce que les employés s'améliorent.
Florence Bourgouin,
Saint-Boniface, MB
Souvenirs
Je suis issue d'une famille pauvre avec des parents gui ne parlaient pas beaucoup. J'ai quand même eu la chance d'aller à l'école mais je n'ai pas appris beaucoup car à l'époque, les professeurs n'étaient pas qualifiés comme aujourd'hui. Quand un enfant avait de la difficulté à apprendre, ils le laissaient de côté. Malheureusement, cela arrive encore dans certaines écoles.
Je fréquente présentement une classe d'alphabétisation depuis treize mois. J'ai fait beaucoup de progrès, surtout dans la lecture. Je peux aussi écrire des phrases, mais le français est très difficile.
Je trouve que la période de développement personnel est très importante; elle m'instruit d'une autre façon. Elle me permet de m'exprimer, chose que je faisais très peu. Elle m'a permis de m'accepter comme je suis.
M'instruire aujourd'hui, c'est ma vie de demain.
Carmen
J'ai décidé d'améliorer mes connaissances en lecture et en écriture en français car je perdais mon français oral et écrit à cause du milieu de travail anglophone. Aussi c'est ma langue maternelle et je trouve que c'est important de la garder.
Je crois que, de nos jours, il est très important de savoir lire pour être capable de se trouver un emploi car on vit dans un monde de texte imprimé. On a besoin de savoir bien écrire car la plupart des emplois exigent une bonne connaissance de l'écriture. C'est aussi très important de savoir compter parce qu'on a à faire face à des chiffres à tout temps. Je crois qu'un diplôme d'étude secondaire est nécessaire pour rentrer dans les usines de ma région et souvent les employeurs exigent un degré universitaire.
Ma famille et mes amis m'encouragent à suivre des cours. Mon fiancé trouve que c'est formidable que je suive des cours en français et m'encourage à pratiquer la langue. Par contre, je trouve que c'est plus difficile pour les femmes de suivre des cours de perfectionnement parce que, souvent, ce sont elles qui doivent s'occuper de la famille. C'est ainsi parce que dans plusieurs cas le mari fait un salaire plus élevé qu'elle. Même si la femme veut travailler, souvent les employeurs ne veulent pas les embaucher parce qu'elles doivent rester à la maison quand leurs jeunes enfants sont malades. Aussi, l'employeur ne peut pas prédire d'avance si la femme deviendra enceinte. Il faudrait que les hommes changent leurs attitudes et qu'ils acceptent les femmes sur le marché de travail et qu'ils les encouragent.
Pour faciliter l'accès des femmes à des cours de perfectionnement quand elle occupe un emploi je crois qu'il faudrait offrir ces cours à un temps plus convenable pour elles. Je pense que si les cours étaient offerts pendant les heures de travail il y aurait bien des avantages. D'abord je serais payée pour suivre ces cours. Aussi j'aime bien travailler mes huit heures par jour, alors ça serait formidable si ce cours était offert pendant les heures de travail.
Yvette Péloquin,
Saint-Boniface, MB
J'ai quitté l'école car je n'étais pas heureuse dans mon foyer. Je suis retournée après la naissance de mes trois enfants. Entre temps, je suis tombée malade. Maintenant, je suis mieux. J'ai essayé de retourner au travail mais à cause de mon hospitalisation dans un institut psychiatrique, on a refusé mes services.
Danielle
Souvenirs de mon enfance à l'école
Je suis l'aînée d'une famille de cinq enfants, non catholique. En n'étant pas catholique, nous ne pouvions pas aller à l'école du village comme les autres enfants.
C'est à l'âge de dix ans que j'ai commencé l'école en anglais. Il y avait une école protestante dans un rang près de chez mon oncle et c'est là que j'ai commencé l'école. J'y suis allé jusqu'en quatrième année.
J'ai laissé l'école pour prendre soin de mes frères et sœurs plus jeunes parce que mère est tombée malade. J'avais environ quatorze ans.
J'ai rencontré un garçon qui me plaisait , je me suis mariée et de cette union, j'ai eu deux enfants. Sept ans après, ce fut la séparation, seule pour élever mes deux enfants. J'ai repris le travail au salaire minimum. J'étais serveuse dans un bar. Je me suis remariée et ce de deuxième mariage est né un enfant, je suis restée à la maison.
Aujourd'hui, je suis encore séparée et sur l'assistance sociale car je n'ai aucun métier. Je me suis inscrite au cours d'alphabétisation parce que je ne sais pas écrire en français. Cela m'aide beaucoup pour me débrouiller et aussi je suis sure que plus tard, cela va être très important pour moi. Cela m'aide aussi à reprendre confiance en moi. Je suis sure que je pourrai me trouver un emploi plus facilement en ayant les deux langues écrites et parlées.
Eileen
Texte # 5 – Nouveau-BrunswickLe 02 mai 92
Bonjour
Je m'appelle Jeannine et je vais vous résumer un peu le questionnaire qui m'a été proposé.
La formation et les études avec ou sans emploi : ce que j'en pense et crois.
Je pense que s'intéresser aux études, c'est très important pour soi-même et ses emplois futurs. Et, maintenant les employeurs sont très exigeants sur ce sujet. Il y a beaucoup de compétition sur le marché du travail.
Je crois que c'est très dur la formation, surtout pour les femmes ou les filles mères. Le plus gros problème sont les garderies et il y en a d'autres comme les frais de transport et, non le moindre, l'argent. Et oui. Qui va payer toutes ces dépenses pour nous car nous avons pas un sou.
Ce que je pense des cours en même temps que les emplois. J'imagine qu'il y a des avantages et des désavantages. Mais, ne soyons pas négatives ou négatifs car c'est déjà assez difficile ainsi de retourner à l'école.
Et puis, l'égalité aux femmes. Une bonne question à répondre mesdames, ou à se poser.
Jeannine
J'ai pris la décision d'améliorer mes connaissances en lecture, en écriture et en calcul pour me perfectionner. Je le fais en français car je n'ai pas eu le choix. Et, si je décidais de chercher du travail, je pense que ce cours me serait utile à 90%.
Je crois qu'avec de l'instruction, nous les femmes, pouvons être égales dans la recherche d'emploi et, si on s'applique, nous aurons une chance égale de garder cet emploi.
Je pense que les plus grandes difficultés que les femmes rencontrent par rapport au travail sont les préjugés des gens.
Pour travailler dans les usines de ma région, je crois que ça doit être important de savoir c'est quoi le poisson que l'on travaille à tous les jours, mais il ne faut pas pousser.
Pour trouver un emploi dans ma région, je crois que ça devrait être obligatoire de savoir au moins le base. Mais je ne crois pas que c'est nécessaire de savoir lire, écrire et compter.
Ma famille et amies m'aident et m'encouragent beaucoup à suivre des cours de perfectionnement. C'est décourageant le temps que ça prend pour avoir sa place mais c'est encourageant de pouvoir graduer à l'âge que j'ai.
Quand au travail des femmes, les salaires sont très petits mais ça me permet d'avoir ma liberté monétaire.
Pour les femmes qui veulent suivre des cours de perfectionnement, des problèmes, il y en a à plus finir. Exemples : les frais de transport et bien sûr, l'argent, les garderies. Quand elles veulent se trouver un emploi, les problèmes sont l'instruction et les préjugés.
Si on veut faciliter l'accès des femmes à des cours quand elles occupent un emploi., il faut les aider avec les garderies et avec les cours à la semaine. Pour celles qui sont à la recherche d'emploi, il faut leur donner des possibilités d'emploi reliées à ce qu'elles aiment faire. On devrait aider les femmes qui choisissent de travailler à la maison à recevoir des cours par correspondance ou le soir si possible. Quand aux femmes collaboratrices*, qu'on leur donne le droit de parole à elles aussi et qu'on leur donne de la formation.
Texte # 4 – Nouveau-Brunswick
La plus grosse erreur de ma vie a été lorsque j'ai arrêté l'école à l'âge de 15 ans. Aujourd'hui, je suis de retour à l'école. J'ai pris cette décision parce que je voulais avancer dans la vie. Mon mari et ma famille me donnent tout le support dont j'ai besoin. Les enseignants sont très intéressants, ils me donnent beaucoup d'encouragement. Je suis mes cours en français parce que c'est ma langue maternelle. C'est très important de garder notre français. Ce cours me sera très utile pour me trouver du travail. Aujourd'hui, on a tous besoin d'une bonne éducation. C'est très important de savoir lire, écrire et compter.
Je ne crois pas que c'est nécessaire d'avoir un diplôme secondaire pour travailler dans les usines. Mais c'est très important d'avoir un diplôme secondaire, surtout pour les femmes. Je trouve qu'elles n'ont pas toujours les chances égales aux hommes pour se trouver du travail. Elles ont aussi moins de chances à garder leur emploi. Les plus grosses difficultés qu'elles rencontrent sont les employeurs. Il y a encore plusieurs employeurs qui croient que les femmes sont trop sentimentales ou trop fragiles pour faire le même travail qu'un homme. Une fois embauchée, elle doit toujours faire une preuve d'égalité à l'homme. C'est très décourageant parce que si la femme peut faire le même travail que lui elle n'a pas le salaire et le même respect que lui. Aujourd'hui, il y a plus d'emplois disponibles pour les femmes dans tous les domaines.
C'est très encourageant de suivre des cours de perfectionnement parce que maintenant, je peux écrire une lettre à mes amies et je peux chercher pour un meilleur emploi. Ce que je trouve décourageant par rapport au cours, c'est qu'après avoir travaillé si fort pour si longtemps, j'aurai même pas mon diplôme de 12e année car il me faut un D.E.G*. Il devrait y avoir plus de cours disponibles aux femmes de tous les milieux et de toutes les régions.
Le 30 avril 1992
Je me suis décidée de prendre un cours en alphabétisation pour améliorer mon français, surtout dans ma grammaire. J'ai fait cette décision pour me trouver du travail et pouvoir me servir de mon français. Je le prends en français puisque je me sens plus forte à écrire et lire en anglais. Je pense que ce cours me serait très utile en me cherchant de l'emploi.
On n'est pas encore rendu au point que les hommes et les femmes ont des chances égales de trouver de l'emploi, mais on a beaucoup amélioré, et on continue à faire des efforts. Les femmes ont autant le droit de garder leur emploi que les hommes. Pour entrer dans les usines, c'est certainement nécessaire d'avoir un diplôme d'étude secondaire. C'est très nécessaire de savoir lire, écrire et compter pour trouver un emploi, puisque aujourd'hui, tout employeur se sert des ordinateurs. C'est encourageant de savoir qu'il y a des cours qui se donnent dans nos communautés. Ce que je trouve décourageant, c'est que dans la langue française, il y a beaucoup de verbes.
C'est plus décourageant pour la femme quand elle retourne au travail, en plus avoir le travail de son foyer. L'encouragement c'est que ça fait changement de vie, et qu'elle reçoit un salaire. C'est plus difficile pour les femmes à suivre les cours de perfectionnement puisque elles ont besoin de gardiennes. Les femmes ont plus de problèmes à trouver de l'emploi puisque elles ont resté à la maison pour plusieurs années pour élever leurs enfants.
Thelma DesRoches,
Miscouche (Î.-P.-É.)
J'ai décidé d'améliorer mes connaissances en lecture, en écriture et en calcul pour mes propres satisfactions personnelles. Le cours se donnait en anglais, mais plus tard, j'ai pris des cours d'alphabétisation pour améliorer mon français. Si je décidais de chercher du travail, ce cours me serait très utile.
J'ai décidé d'améliorer mes connaissances en lecture, en écriture et en calcul en anglais parce que ce cours était pas offert en français. Si ce cours était offert en français, je le suirais. Si ces cours de perfectionnement étaient donnés dans mon milieu de travail ce serait un avantage. Après la journée de travail, je trouve qu'on ne concentre pas si bien.
Si mon employeur offrait des cours de perfectionnement sur les lieux et pendant les heures de travail, ce serait un avantage, surtout pour ceux qui ont des jeunes enfants encore au foyer. Un désavantage que je prévois de suivre des cours pendant les heures de travail, surtout dans une usine, c'est que la production pourrait en souffrir. J'utilise mes nouvelles connaissances à l'extérieur du milieu de travail, quand j'écris et je parle.
Je crois que les femmes ont des chances égales de trouver un emploi que les hommes, mais souvent les femmes manquent de confiance en eux-mêmes et pensent qu'elles ne pourraient pas faire ce travail. Elles ont des chances égales de garder leurs emplois.
Les grandes difficultés que les femmes rencontrent par rapport au travail, c'est qu'une femme a moins de force surtout dans une usine ou il faut souvent lever des choses qui sont trop lourdes, souvent c'est l'homme qui va le faire, et ils auront un meilleur salaire justement parce que la femme peut pas faire ce travail là, quand même que la plupart du temps les deux font le même travail.
Pour engager des travailleurs et des travailleuses manuels, les employeurs exigent souvent un diplôme d'études secondaires. Dépendant de l'usine, je crois que ce n'est pas toujours nécessaire.
Savoir lire, écrire et compter c'est nécessaire pour trouver un emploi dans la région. C'est nécessaire parce qu'un employeur choisirais celui qui a la meilleure éducation s'il y a le choix, pour raison que s'il y avait des cours donner pour améliorer le travail, cette personne pourrait prendre des cours.
Ma famille et mes amis m'on encouragés à suivre des cours de perfectionnement, mais ce que j'ai trouvé décourageant était que j'avais oublié surtout les règles de grammaire. Cela ma donnée beaucoup de difficultés.
Ce que j'ai trouvé encourageant, c'était que j'aimais d'étudier pour des heures de temps et sa me donnait de la confiance en moi-même. Ce qu'on me dit par rapport au travail des femmes c'est que parfois une femme fait le même travail que l'homme mais elle n'a pas le même salaire. Ce qui m'encourage c'est de voir des femmes qui ce lance dans la politique, en affaire, docteur, etc.
D'après moi les problèmes particulières que rencontrent les femmes qui veulent suivre des cours de perfectionnement sont plutôt les jeunes mamans qui pensent qu'elles n'ont pas le temps d'étudier et prendre soins de leurs familles.
D'après moi les problèmes que rencontrent les femmes qui veulent trouver de l'emploi sont qu'elles n'ont pas assez d'éducation, aussi avec la récession, c'est encore plus difficile. Peut-être s'il y avait plus d'encouragement de prendre des cours de connaissance que les femmes en serais plus connaissantes.
[Voir l'image pleine grandeur]
Yvonne Gallant
J'ai pris des leçons de français pour aider aux anfants avec leurs devoirs, et pour mon développement personnel. J'ai fait mes études en anglais. C'est plus facile pour moi de parler en anglais. Je voulais améliorer mon français parlé. Je ne suis pas de cours cette année parce que je veux faire parti d'un groupe. Je veux apprendre avec d'autre monde pour avoir du social. J'étais la seule qui voulait prendre du français dans ma ville. Je voudrais continuer à suivre des cours parce qu'on a pas la chance de se servir de notre français puis je l'oublie.
Je trouve que les hommes ont plus de chance que les femmes de trouver un emploi. Je pense que dans ma famille, il y avait plus de pression pour que les gars finissent leur éducation que les filles. Je me rappelle quand mon frère a voulu arrêter d'aller à l'école et mes parents voulaient qu'il continue. Pour moi c'était pas si important que je continusse. Je trouve que les hommes et les femmes ont les mêmes chances de garder leur emploi.
Les femmes rencontrent des difficultés par rapport au travail. Comme pour moi, mon mari travaille dans le nord. Il est parti trois semaines à la fois. Quand il est parti, je reste avec toutes les responsabilités: il faut que je prenne soin de nos quatre enfants, l'entretien de la maison, du char, de la business en plus d'avoir un emploi à temps partiel. Je trouve ça dur.
Je ne pense pas qu'un diplôme est toujours nécessaire mais le moins d'éducation qu'on a, le plus fort qu'on traville. Je pense que oui il faut savoir lire, écrire et compter. N'importe quoi qu'on fait dans la vie, il faut savoir lire, écrire et compter. Moi je suis femme de ménage, et il faut que je lise des directions sur les bouteilles de produit etc.
Ma famille m'encourage à suivre des cours de français. Mes enfants étaient très fiers de moi quand je prenais mes cours. Ce que je trouve de décourageant par rapport au cours, c'est plus difficile que je pensait, c'est long et on oublie ce qu'on a appris trop vite.
Ce que je trouve qu'il faudrait faire pour faciliter l'accès à des cours serait que quelqu'un puisse prendre ma place à la maison avec les enfants. Ils sont rendus grands, mais ils ont encore besoin de moi. Ce qu'il me manque pour un bon emploi c'est de l'éducation au secondaire.
Diane,
de Saskatchewan
Au début, je prenais des cours de perfectionnement en français pour pouvoir aider à mes enfants avec leurs devoirs. Par contre,c'est également devenu un besoin et une satisfaction personnelle. J'ai gagné de la confiance en moi-même en ayant la chance d'être dans un environnement très francophone. Ça me faisait du bien d'être avec d'autres qui avaient les mêmes difficultés en français que moi. J'ai fait toutes mes études en anglais. J'ai souvent de la difficulté à m'exprimer en français parce que je pense encore en anglais.
Je ne trouve pas que les femmes ont des chances égales aux hommes pour trouver de l'emploi. Les employeurs semblent hésiter, surtout si nous sommes une jeune maman.
Les femmes n'ont pas les mêmes chances de garder leur emploi parce que les employeurs ne prennent pas le rôle de la femme au sérieux.
Les femmes au travail s'inquiètent de leurs enfants et se sentent culpabilisées de les faire garder. Aussi, quand on travaille, on a aussi toutes les autres responsabilités.
Il est nécessaire de savoir lire et écrire pour avoir accès a un travail dans notre région. Mêmes pour les travaux manuels, les employés doivent pouvoir lire les directions, faire des rapports, remplir des formulaires.
Ma famille m'encourage à suivre des cours de perfectionnement en français "refrancisation". Mes enfants sont fiers de moi.
Je trouve que c'est encourageant parce que je comprends mieux la grammaire et je peux mieux m'exprimer dans ma langue maintenant. J'espère que ça m'aidera à avoir accès à un poste bilingue plus tard.
Lorsque je travaillais en dehors du foyer, la compétition me décourageait. Le côté social et le partage avec les autres employés m'encourageaient.
Après une journée de travail, j'ai de la difficulté a me concentrer mais cette sortie me fait du bien et ça change les idées.
Pour trouver un emploi, c'est difficile avec seulement une douzième année puisque je suis demeurée à la maison pour ma famille. Je devrais maintenant faire du "up-grading" ou être prête à commencer au bas de l'échelle.
Pour faciliter l'accès des femmes à des cours de perfectionnement quand elle occupe un emploi, ça devrait être fait durant les heures de travail car les responsabilités familiales sont trop nombreuses. Les employeurs devraient encourager des cours de perfectionnement durant les heures de travail pour améliorer la performance des employées.
Mon passé à l'école
Quand j'allais à la petite école je n'aimais pas ça du tout, j'étais nerveuse et craintive. J'avais très peur des maîtresses parce qu'elles étaient très sévères et j'avais des pertes de mémoire. Un jour quand j'étais dans la deuxième année, la maîtresse me demandait deux plus deux ça fait comment; trop nerveuse pour répondre je me rappelais plus. Pour m'humilier elle va chercher ma sœur qui était en troisième année pour dire la réponse. J'étais très humiliée de ça, j'avais très honte et je me suis sauvée. Je ne voulais plus aller à l'école mais ma mère m'a envoyé deux garçons me chercher dans le bois. Je criais, je pleurais non lâchez-moi.
Aujourd'hui je vais à l'école en alpha mais le monde me demandait quelle année que tu fais. Ça me gênait de le dire que je recommençais ma troisième année. Je me suis dit je ne suis pas la seule. Une affaire que j'ai compris, ôter ma gêne, je suis pas pire que les autres. Aujourd'hui ça va très bien, je suis plus gênée comme avant, je vis, je suis à l'aise, je conte des blagues. Si le passé reviendrait, je saurais quoi faire : ne plus avoir peur des autres.
Lise
Au mois d'octobre, la directrice du Centre Alpha m'a appelée pour voir si je pouvais aider les étudiantes dans le cours D.E.G.* En regardant le matériel, j'ai réalisé que je devrais prendre le cours moi-même. Si le cours était offert en français j'aurais plus de difficulté à le suivre. Quand je suis allée à l'école, tous les textes étaient en anglais. Venant d'un milieu francophone, souvent les professeurs nous enseignaient en français. Le résultat est que je peux m'exprimer plus facilement en français mais pour le calcul et l'écriture c'est plus facile pour moi en anglais. Je suis certaine que j'aurais besoin d'aide si je suivais ce cours en français, surtout en mathématiques. Pour recevoir mon diplôme en D.E.G. c'est à mon avantage de le prendre en anglais.
En travaillant comme aide para-professionnelle dans les écoles pendant quinze ans, je n'ai pas vécu d'inégalité entre hommes et femmes concernant ce genre de travail. Aujourd'hui les employeurs d'usine exigent souvent un diplôme secondaire. Je crois que ce n'est pas nécessaire pour faire le travail d'usine de ma région, mais si l'usine fermait les personnes avec un diplôme auraient une meilleure chance de trouver un autre emploi.
C'est très nécessaire de savoir lire, écrire et compter pour trouver de l'emploi. Il est très important qu'une personne cherche à s'améliorer. Un emploi dans un hôpital m'a été offert et je ne qualifiais pas dû au fait que je n'avais pas un cours d'ordinateur.
Ma famille m'a toujours encouragée à prendre des cours. Maintenant, mes enfants sont adultes et puisque je suis sans emploi je profite de cette occasion pour me perfectionner. Pour les femmes qui travaillent, suivre des cours de perfectionnement c'est une autre histoire. Entre le travail, la famille et le ménage, elles se trouvent à bout de souffle. Il y a aussi le manque d'emploi. Pourquoi cet effort si tu ne peux pas travailler par après? À cause de manque de travail dans ma région, les femmes auraient à voyager pour se trouver un emploi. Conduire en hiver épeure plusieurs d'entre elles.
Pour faciliter l'accès des femmes aux cours de perfectionnement quand elles travaillent à la maison, il s'agirait d'offrir les cours dans un endroit avec une garderie. Ainsi, elles pourraient surveiller leurs enfants à tour de rôle, permettant à toutes de faire leurs études.
Jeannette Roch,
Saint-Malo, MB
Souvenirs de mon enfance à l'école.
Quand j'étais petite fille, j'étais très malheureuse car à l'école on ne m'acceptait pas. J'étais toute seule dans un coin, triste, sans amie, sans amour, sans affection, délaissée, sans savoir pourquoi. J'étais une petite fille qui voulait apprendre à l'école. Je voulais avoir une bonne place plus tard, car je savais que sans instruction on ne va pas loin. Les employeurs nous demandent si nous avons notre 12e année.
C'est frustrant car j'ai voulu apprendre à l'école mais les élèves étaient toujours contre moi, sauf une qui a été très bonne avec moi. Une fois, je me balançais sur une balançoire et j'ai perdu mon soulier. Un garçon a pris mon soulier pour ensuite le lancer sur le toit du couvent des sœurs. J'étais triste car la cloche sonnait et je me retrouvais avec un seul soulier dans la classe. J'ai été punie, sans raison. Une autre fois, un garçon voulait que je joue dans son équipe de base-bail mais moi j'avais peur. Il me dit à l'oreille que si je ne voulais pas être dans son équipe il me battrait. La maîtresse, qui est dehors, nous a vu et est venue me disputer encore. J'ai encore été punie. Mais pourquoi encore moi! Je me demandais pourquoi je ne pouvais pas être aimée et acceptée. Les autres jeunes me disaient que j'étais laide et qu'on ne voulait pas de moi. Je pleurais car je voulais avoir des amies et des amis pour m'aider à faire mes devoirs car je ne comprenais pas mes leçons. Quand je demandais à la maîtresse de m'aider, elle ne comprenait pas pourquoi que je ne pouvais pas faire mes devoirs. Elle ne savait pas que moi, quand j'arrivais chez moi, ma mère était malade et mon père n'était jamais là. Mon petit frère avait seulement 2 ans et ma sœur en avait 3. Il fallait que je m'occupe d'eux, faire le souper, leur donner un peu d'amour, faire le ménage, m'occuper de leur bain, etc..
Je faisais mes devoirs et je savais pourtant toutes mes leçons, mais quand j'arrivais à l'école, j'étais tellement nerveuse que j'oubliais tout. J'étais encore punie sans savoir pourquoi.
Quand j'ai fêté ma 1ère communion, j'ai été rejetée. Tout le monde riait de moi. Mais moi, j'avais une grande foi. À l'église, j'ai chanté tellement fort que toutes les personnes se sont mises à me regarder. Heureusement, j'avais un grand ami; c'était Jésus.
Je n'ai jamais été coucher chez des amies. J'aurai pourtant tellement voulu être proche d'une amie à qui j'aurais eu la chance de raconter mes peines. À l'école, une sœur a été formidable avec moi. Chaque fois que j'allais au bureau, elle m'accueillait avec son grand cœur. Elle me donnait des biscuits au chocolat et du lait. Je la remercie de tout cœur.
Je ne pouvais pas aller à la danse avec des amies. Un seul garçon m'a invitée et je n'ai jamais oublié son nom. Sa mère m'avait invitée à un party pour le première fois. J'étais toute contente. Je suis arrivée avec des chips et de la liqueur, toute fière, en me disant que j'allais danser. Mais on n'a pas voulu de moi. Sa mère a été très gentille et était bien triste pour moi. Je n'ai plus voulu aller à des party.
J'aurais voulu graduer à l'école avec des amies mais je n'ai pas eu la chance de le faire. J'aurais aimé être instruite car je ne sais pas diviser, multiplier et soustraire. C'est pourquoi je retourne à l'école pour apprendre. Je me sens aimée. Ça fait chaud au cœur d'avoir d'autres amies et une bonne animatrice pour m'enseigner.
Tout ceux qui ont passé une enfance dure, dites vous qu'il ne faut jamais abandonner car si vous avez la foi, vous irez loin dans la vie.
Retourner à l'école c'est tellement important pour nous tous, car moi j'ai laissé l'école à 13 ans sans choix. Je ne regrette rien. Je pardonne et aujourd'hui je travaille pour la croix rouge. J'adore mon travail. C'est très enrichissant. J'adore les personnes âgées. Je peux leur donner l'amour dont j'ai tant manqué.
Merci, mon Dieu de m'avoir montré le bon chemin.
Lorraine
Ayant été apprenante plus de deux milles heures en alphabétisation, j'ai énormément appris. Le français, la mathématique étaient les principals cours que j ' ai reçus. Je me suis recyclée dans ces cours car depuis plus de vingt ans, je n'avais pas été scolarisée.
En recommençant la base de l'alpha, cela m'a apporté beaucoup de sécurité face à mon avenir. Je crois qu'il est très important et indispensable d'être au moins capable de lire, d'écrire et surtout d'avoir une très bonne base en mathématique.
Les hommes actuellement n'ont pas plus de chances que les femmes pour retourner sur le marché du travail. Pour que les femmes retournent sur le marché du travail, elles devraient être scolarisées au moins jusqu'à leur diplôme d'études secondaires. Elles auraient plus de choix pour retourner sur le marché du travail car cela leur donne plus de chances quand elles ont une scolarité plus élevée. Pour faire des travaux manuels, un diplôme n'est pas nécessaire.
Savoir lire, écrire et compter est le premier objectif que les femmes devraient se donner à l'avenir car c'est très important pour notre société actuelle. Mes amies ont été les premières à m'encourager à continuer mes cours et aussi mes enfants, mon père, ma famille. C'est une aide très précieuse, une grande motivation personnelle.
La chose la plus décourageante, c'est de faire garder ses enfants, de les voyager chez la gardienne. Ayant été seule avec deux, c'est beaucoup plus de responsabilités et de travail à temps plein. Mais ce fut très encourageant de participer à ces cours en alpha où tu te fais de nouvelles amies, tu te découvres, tu es motivée par les professeures. Mais il faut que tu aies un but pour ne pas te décourager.
Le plus gros problème, c'est de se rendre sur le marché du travail. On n'a pas acquis d'expérience face à un nouvel emploi car l'expérience de beaucoup de femmes sont des expériences vécues en famille ou à la maison.
Lucienne Crytes,
Montcerf, Québec
J'ai décidé d'apprendre à lire et à écrire parce que je voulais passer mon permis de conduire pour qu'un jour, je puisse faire du "up-grading". J'aurais aimé apprendre en français mais je n'avais pas d'argent pour me déplacer. Là, ça fait un an qu'une bénévole vient m'enseigner en anglais chez moi, 4 heures par semaine. J'espère pouvoir continuer en français plus tard.
Je veux faire du "up-grading" pour pouvoir me trouver un emploi parce que là je n'ai pas de chances avec le peu d'éducation que j'ai. Je ne peux pas encore faire mon "up-grading" à cause de mes responsabilités familiales et nos finances ne me le permettent pas.
Je suis allée à l'école durant 7 ans mais c'était une expérience pénible. Je réchauffais les bancs d'école. C'est à l'âge de 14 ans que j'ai dû quitter l'école pour des raisons familiales.
Là, j'ai l'impression que la porte commence à ouvrir. Je suis si heureuse quand je découvre des nouveaux mots, ça me porte à rire! Je voudrais pouvoir apprendre plus vite. Je ne voudrais pas arrêter d'apprendre.
Ma famille est heureuse de me voir apprendre. Les amis (es) et la parenté me donnent des livres et ils m'encouragent beaucoup.
Mon rêve est de travailler dans un foyer pour personnes aînées. Je suis très bonne dans le bricolage, les arts et la musique. J'aimerais bien pouvoir "récréer" ces personnes aînées et partager mes talents avec eux.
Moi, je n'ai pas eu le choix de terminer mes études en 7ième année, car j'ai dû rester à la maison pour travailler et prendre soin des autres enfants. Ma mère était très malade et mon père n'avait pas d'argent pour payer une femme de ménage à plein-temps.
J'étais pour avoir mes 16 ans quand j'ai laissé l'école. Comme vous pouvez voir, j'ai doubler toutes mes classes. De la première à la 7ième! Je n'ai pas trouvé ça facile.
Ensuite, je suis partie de chez moi, à l'âge de 19 ans, pour trouver du travail. J'ai trouvé un emploi comme femme de ménage dans les maisons privées. Après, j'ai gardé des enfants.
Je me suis mariée après et où je demeurais, il y avait des manufactures. Je suis allée travaillé dans une manufacture comme couturière.
Ensuite, je suis partie seule avec mon enfant de 1 ans et demi en appartement toujours en continuant à travailler comme couturière. Je marchais un mille pour aller porter mon enfant chez la gardienne, puis je revenais sur mes pas pour me rendre à mon travail et le soir, je retournais le chercher. Je n'avais pas d'auto.
Mon salaire n'était pas assez élevé et je n'arrivais plus. Trop de marche et pas assez de nourriture! La fatigue a eu raison de moi et je suis tombée malade. Je ne pesais que 85 livres!
Je voulais garder mon enfant et pour l'avoir avec moi, il a fallu que je demande de l'aide. J'ai reçu l'aide-sociale. Par après, on m'a permis d'obtenir la pension pour mère nécessiteuse. Et c'est depuis ce temps, que j'ai cet aide là.
Maintenant, je voudrais bien travailler. J'ai posé ma candidature dans certains magasins et dans certaines boutiques. À certains endroits, on me dit que je ne sais pas assez parler l'anglais, puis à d'autres, c'est que je n'ai pas d'expérience dans les magasins.
Mon enfant est adolescent maintenant et il ne lui reste que deux ans de secondaire. Ensuite, il veut aller au collège, pour un jour avoir du travail. Et moi, je n'aurai plus de pension pour vivre. J'ai réellement besoin d'aide! Je veux travailler!
Mado
Je suis une maman de quatre enfants.
Je n'ai pas continué mes études car je n'étais pas assez bonne en mathématiques et en anglais. J'ai terminé mes études en 11e année. Un jour, j'aimerais travailler c'est certain.
Pierrette
Étant mère monoparentale avec quatre enfants à m'occuper, vivant sur l'aide sociale, je n'ai jamais pu retourner aux études contrairement à ce que je souhaitais. Ma seule source financière c'est de l'aide sociale et le système n'a jamais pu m'aider à retourner aux études.
Je pense que c'est aussi difficile pour un homme que pour une femme pour trouver un emploi. Aujourd'hui, on demande de plus en plus un diplôme d'études secondaires et des fois plus... C'est plus facile pour un homme de garder son emploi qu'une femme parce que certains employeurs ont tendance à exploiter les femmes. Les plus grandes difficultés rencontrées par les femmes qui veulent travailler, c'est un manque d'études, la gardienne et parfois l'âge.
C'est décourageant si tu te sens toute seule, tu connais pas personne mais quand t'es déterminée, c'est encourageant. Le reste vient tout seul même si des fois, tu ne reçois pas d'encouragement et que tu as peur de ne pas pouvoir réussir.
Les encouragements ça serait bon pour retourner pour les études. Pis si c'était possible, des cours du soir qu'on pourrait organiser dans nos municipalités pour nous aider.
Blanche
Montcerf, Québec
Le 30 avril 1992
Je suis âgée de 56 ans. J'ai quitté l'école en 7e année pour soigner ma belle-sœur qui sortait du sanatorium. Il n'y avait pas d'argent pour engager une femme pour la soigner. Moi, comme j'avais de la difficulté à apprendre l'anglais, j'étais contente de quitter l'école. Je l'ai toujours regretté, mais j'avais pas pris l'occasion de reprendre mes études.
À l'hiver '90 et '91, j'ai eu la chance de suivre des cours d'alphabétisation que j'ai trouvés très intéressants. Mais je me suis rendue compte que deux heures par semaine n'étaient pas assez. J'aimerais bien suivre des cours cinq jours par semaine durant l'hiver. L'été je garde mes petits-enfants. J'aimerais bien faire d'autres choses, mais comme il demande toujours combien d'années d'étude que tu as fait, c'est toujours un problème. Je vois pas la nécessité d'avoir un diplôme pour travailler à des usines et bien d'autres places, excepté des offices* ou endroits qu'il faut écrire et lire.
J'aimerais que la justice soit faite entre femmes et hommes; comme exemple, j'ai travaillé dans un foyer d'âge d'or où j'étais payé 3$ moins par heure que l'homme qui travaillait le même ouvrage et il travaillait même moins que moi.
Je trouve qu'il y a du progrès qui se fait pour la femme. Comme ces cours de perfectionnement, il est très important qu'ils se donnent en français. Ce que tu apprends en français tu le sais en anglais. J'espère que ces cours vont continuer.
Angèle Richard,
Miscouche (Î.-P.-É.)
a) Pourquoi as-tu pris cette décision?
b) Pourquoi le fais-tu en français?
c) Si tu décidais de chercher du travail, ce cours te serait-il utile?
1.2 inscrites à un cours de perfectionnement en anglais
Tu as décidé d'améliorer tes connaissances en lecture, en écriture et en calcul,
a) Pourquoi as-tu pris cette décision?
b) Si ce cours était offert en français, le suivrais-tu en français?
c) Pourquoi le suivrais-tu ou ne le suivrais-tu pas en français?
Pour les travailleuses qui ne sont pas inscrites à un cours de perfectionnement
1.3 a) Si tu le jugeais nécessaire, serais-tu prête à développer tes connaissances en lecture, en écriture et en calcul?
b) Trouverais-tu le temps nécessaire pour suivre ces cours?
c) Dans quelle langue souhaiterais-tu suivre ces cours?
d) Pourquoi les suivrais-tu dans cette langue?
1.4 en dehors du milieu de travail
Tu as décidé d'améliorer tes connaissances en lecture, en écriture et en calcul,
a) Pourquoi as-tu pris cette décision?
b) Pourquoi le fais-tu en français?
c) Aimerais-tu mieux suivre ces cours de perfectionnement dans ton milieu de travail?
d) Quels avantages verrais-tu à suivre des cours de perfectionnement sur les lieux et pendant les heures de travail?
e) Quels désavantages verrais-tu à suivre des cours de perfectionnement sur les lieux et pendant les heures de travail?
1.5 en milieu de travail
a) Ton employeur offre des cours de perfectionnement sur les lieux et pendant les heures de travail, quels sont les principaux avantages pour les femmes?
b) Y a-t-il des désavantages à suivre des cours de perfectionnement en milieu de travail?
c) Quel désavantage te paraît le plus important?
d) Est-ce que tu utilises tes nouvelles connaissances en dehors du milieu de travail?
2.1 Crois-tu que les hommes et les femmes ont des chances égales de trouver un emploi?
2.2 Les hommes et les femmes ont-ils des chances égales de garder leur emploi?
2.3 Quelles sont les plus grandes difficultés que les femmes rencontrent par rapport au travail?
2.4 Pour engager des travailleurs et des travailleuses manuels, les employeurs exigent souvent un diplôme d'études secondaires. Crois-tu que ce diplôme est nécessaire pour entrer dans les usines de ta région?
2.5 Crois-tu que savoir lire, écrire et compter est nécessaire ou pas nécessaire pour trouver un emploi?
2.6 Pourquoi est-ce nécessaire ou pas nécessaire?
3.1 Est-ce que ta famille, tes amis et amies t'encouragent à suivre des cours de perfectionnement en lecture, en écriture et en calcul?
3.2 Dans ce qu'on te dit par rapport au cours de perfectionnement,
a) Qu'est-ce que tu trouves décourageant?
b) Qu'est-ce que tu trouves encourageant?
3.3 Dans ce qu'on te dis par rapport au travail des femmes,
a) qu'est-ce que tu trouves décourageant?
b) Qu'est-ce que tu trouves encourageant?
3.4 D'après toi, quels sont les problèmes particuliers que rencontrent les femmes qui veulent suivre des cours de perfectionnement?
3.5 D'après toi, quels sont les problèmes particuliers que rencontrent les femmes qui veulent trouver un emploi?
Que faut-il faire pour faciliter l'accès des femmes à des cours de perfectionnement
a) quand elles occupent un emploi?
b) quand elles sont en recherche d'emploi?
c) quand elles travaillent à la maison?
d) quand elles sont femmes collaboratrices? (travaillent sur la ferme ou dans l'entreprise familiale)
Entrevue avec Nancy Davidson de Prince Albert
1.1 a) J'aime suivre des cours. C'est très important d'étudier, de changer des idées et de sortir de la maison.
b) J'aime étudier le français. Quand j'allais à l'école j'étudiais une heure par jour en français, alors j'ai déjà de l'expérience en français.
2.1 Non. Dans la tête de tout le monde, même si un homme et une femme ont le même niveau de scolarité, on pense que l'homme va faire un meilleur travail. Les femmes sont sous-payées.
2.2 Ça dépend de l'endroit où tu travailles, par exemple, dans un plus petit bureau ou commerce avec plus d'hommes au travail, peut-être la femme aura moins de chances de garder son emploi. Autrement, les chances sont plus égales aujourd'hui. Beaucoup dépend de l'attitude du patron.
2.3 Le problème qui me vient à l'esprit est celui du harassement sexuel, mais aussi, 1'harassement verbal. C'est surtout les plus vieux hommes qui sont à la base de ces problèmes parce qu'ils ont grandi avec une certaine image des femmes. Les hommes d'aujourd'hui sont plus sensibilisés à la situation des femmes. Avec chaque génération il y a plus d'informations sur les femmes et l'image des femmes change.
2.4 C'est une question difficile. Pour presque tous les emplois il faut écrire ou faire des calculs, au moins un peu. Je pense que c'est important pour soi-même d'étudier quelque chose. Si la personne a le choix, oui c'est important d'avoir le diplôme - surtout pour le bien de la personne.
2.5 Oui c'est nécessaire à Prince Albert. Il y a beaucoup de personnes au chômage alors les patrons engagent celles avec le plus d'éducation.
3.1 Oui, c'est positive. Ils m'encourageant à suivre le cours de français.
Ils ne disent rien sauf peut-être, comment aimes-tu la cours?
3.3 En ce qui me concerne, mon travail est à la maison et ça dépend qui qui me parle. Ma belle-mère a resté à la maison toute sa vie alors elle sait que c'est important. Par contre, elle ne semble pas accepter quand je parle de travailler à l'extérieur.
3.4 Premièrement, si elle a des enfants, cela cause des problèmes. Il faut de l'argent et une gardienne - une bonne gardienne. Ça dépend de la personne, souvent il y a un manque d'estime de soi.
3.5 L'éducation, quoi faire avec ses enfants, le transport, les vêtements qu'il faut porter au travail ainsi que l'énergie pour travailler et à l'extérieur et en rentrant à la maison.
4 a) Si c'est pour améliorer son travail, peut-être le patron peut lui permettre d'aller pendant la journée. Elle pourrait peut-être prendre la moitié de son heure de dîner.
b) Une gardienne où le cours a lieu. Offrir des cours de soir ou de fin de semaine, ou bien, lui permettre de faire une partie du cours à la maison, exemple - à l'ordinateur. Peut-être les cours de conférence téléphonique ou à l'aide de l'ordinateur peuvent être organisés.
Section 2
2.1 Oui, sa dépend si la personne a l'éducation
2.2 non parsque les enfants et pas d'éducation
2.3 garde des enfants, manque d'éducation, de transport, mangue de job et de confiance
2.4 Oui ces nécessaire pour avance dans la vie, pour lire les "notices"
2.6 ce nécessaire parsque il faut être capale de lire pour shopping
Section 3
3.2 découragment, pas long tempencouragement, confidance, plus parler, aid avec le français
3.3 Décourageant : pas payé haute, dure pour guetté la famille Encourageant: ca change la fesson de pencer
3.4 enfants, pas transport et d'éducation, economy
3.5 Pas d'éducation et pas d'emploi
Section 4
Encouragement, support et aide
Angela
Section 1
1.1 a) Pour avoir plus de chance à un emploiPour aider les enfants avec l'école
Pour aider à développer la communauté
b) C'est notre langue : pas de chance de le faire paravant
Section 2
2.1 Ça dépend de l'éducation de la personne. Il n'y a pas de garderie et/ou peu de paye pour les femmes.
2.2 Non, les femmes ont plus de problèmes de familles, de transport, de gardiennes, etc.
2.3 Pas assez éducation; garderie; transport
2.4 Oui, pour assurer que les personnes puissent être capable de lire; Pour avancer
Section 3
3.1 Oui/Non. Peu de personnes veulent voir d'autres faire quelque de bien avec leurs vie. On n'aime pas voir d'autres avancer.
3.2 a) pas long assez
b) donne confiance
être capable à plus de monde
organiser son temps
aide avec les finances (calculer)
3.3 a) souvent la paye est basse, faut quitter la familleb) donne la confiance, change la façon de penser
3.4 enfants, pas de garderie, transport; éducation
3.5 Pas d'emplois ici
Éducation
Section 4
donner les cours pendant le travail
paye pour prendre les cours
garderie etc.
Travail de groupe
Angela, Maria, Theresa Vivian, Sylvie, Laverna, Gloria
Section 3
3.1) oui, surtout mes enfants, ils sont très fiers de moi.
3.2 A) Les maths et le français.
B) Maintenant je peux lire et écrire.
3.3 A) Je ne m'arrête pas à ce que les autres peuvent dire à ce sujet.
B) Que la société commence à faire moins de discrimination entre les hommes et les femmes.
3.4) Dans plusieurs foyer, l'homme ne veut pas que sa femme s'occupe à faire autre chose. Ils ont peur que leurs femmes deviennent trop indépendantes.
3.5 Le manque de scolarisation.
Section 4
Donner des cours à temsp partiel, de jour et de soir.
Carmen
Section 1
1.1) J'ai pris cette décision pour apprendre le français. Je suis Anglaise et j'ai fait mes études antérieures en anglais. Je restais en Alberta.
Section 3
3.1) Oui mes amis, ma famille m'ont encouragée à suivre des cours parce qu'ils disaient que ce serait pour moi si j'améliorais mon français.
3.2) Dans les cours, il n'y a rien de vraiment décourageant. Tout es encourageant parce que l'on découvre toujours.
3.4) D'après moi, les problèmes que les femmes rencontrent c'est le problème de garderie pour celle qui a des enfants.
3.5) D'après moi, les problèmes que les femmes rencontrent, l'instruction et les garderies,
Eileen
Section 2
2.1) Oui je crois que l'homme et la femmes ont les mêmes chances de trouver un emploi si les employeurs prennent le temps de voir autant la qualité de la femmes que celle de l'homme pour la même ouvrage.
2.2) Non ils n'ont pas des chances égales car l'homme dans bien des manufactures est plus privilégié que la femmes dans certains domaines ou une femme peut faire la même ouvrage.
2.3) Les garderies non disponibles à tous les horaires de travail; les salaires sont moins élevés parce que nous sommes des femmes.
2.4) Dans certaines usines, on exige des diplômes et certaines qualifications
2.5) Il est vraiment nécessaire de savoir lire, écrire et compté et même connaître l'anglais dans certains établissements.
Section 3
3.1) Oui la plupart m'encourage parce qu'ils ou qu'elles trouvent que cela est nécessaire dans la vie
3.2) Quand nous voulons suivre un cours de formation professionnelle, le gouvernement nous étouffe avec tout ce qu'il y a à débourser pour finir nos études.
3.4) Les employeurs sont très exigeants face aux conditions de l'emploi vis à vis les femmes.
Section 4
La plupart ont des enfants et les problèmes de garderie reviennent toujours. Si le gouvernement pouvait défrayer le coût des garderies et du voyageaient, cela aiderait beaucoup de personnes.
Marcelle
Section 1
1.1) Par besoin et choix personnelSection 2
2.1) Oui si on veut vraiment
2.2) Je pense qu'avec beaucoup de compréhension et d'assurance des deux côtés
2.3) La discrimination, mais la situation s'est beaucoup améliorée.
2.4) Oui, je pense que c'est un avantage.
2.5) C'est une nécessité car il y a toujours quelque chose à lire un jour ou l'autre. On n'a pas nécessairement toujours quelqu'un avec nous pour le faire.
Section 2
2.1) Oui je crois que les hommes et les femmes ont des chances égales de trouver un emploi.
2.2 Les hommes et les femmes qui ont des emplois peuvent arriver une bonne journée et se faire dire vous êtes sans emploi.
2.3 C'est de trouver du travail
2.4 Oui puisque les patrons exigent un diplôme de secondaire.
2.5 Savoir compter et écrire et lire est nécessaire pour trouver un emploi
2.6 Parce que une personne qui ne sais pas lire, écrire et compter ne trouvera pas un emploi.
Thérèse
Section 1
1.1) J'ai décidé d'aller à l'école en alphabétisation
Pour sortir de la maison et affronter les obstacles qu'il y a dans le monde. Mes cours sont en français parce que c'est ma langue et je n'ai jamais appris à parler l'anglais. Ce que j'apprends, je vais le montrer à mon enfant. Depuis que je vais à l'école, je suis moins renfermée, ça améliore mon écriture et ma lecture. L'anglais c'est très important dans la vie. Pour se trouver un emploi, le patron demande toujours si tu es bilingue.
Section 2
2.1) Dans le temps de nos parents, la femmes était faite pour rester à la maison, faire des enfants et le ménage. Mais aujourd'hui, c'est très différent. La femme a autant de droits que l'hommes pour travailler, gagner son propre argent ou vivre au dépend de son mari. Mais il y a encore des hommes qui sont sur des vieux principes et croient que la femmes est faite pour rester à la maison.
2.3) Nous les femmes, on a décidé d'aller sur le marché du travail, mais les patrons demandent si on a un diplôme secondaire.
2.4) Pour aller sur le marché du travail, il faut avoir des diplômes. Pourquoi des diplômes je demande? Pour faire le ménage, il ne faut pas avoir de diplôme.
Section 3
3.1) Non ma famille ne m'a pas encouragée quand j'ai décidé d'aller à l'école. Je vais leur montrer de quoi je suis capable de faire.
3.2 A) C'est de recommencer du début, au primaire. Mais ne ne me décourage pas, je vais foncer mais il va y avoir des obstacles.
3.2 B) Quand je vais avoir fini mes cours, j'aurai un diplôme secondaire comme les autres pour aller sur le marché du travail. Je ne serai plus gênée s'il me demande Avez-vous votre diplôme? Je dirai oui j'en ai.
Section 4
4.1) Si tous les hommes donnaient la chance à leurs femmes de montrer qu'on a une valeur personnelle sur le marché du travail, qu'on veut foncer et se prendre en main.Lise
Nous avons demandé à des apprenantes francophones de dire ce qui les incite à s'alphabétiser et de se prononcer sur les principaux obstacles que les femmes rencontrent tant au niveau de leur démarche d'alphabétisation qu'en milieu de travail.
Les apprenantes francophones ont ainsi fait connaître les motifs qui les incitent à s'inscrire à des programmes d'alphabétisation. Conscientes que la maîtrise de l'écriture est maintenant nécessaire pour accéder et se maintenir sur le marché du travail, elles se soucient d'abord de la réussite scolaire de leurs enfants. Elles veulent aussi reprendre confiance en elles et participer entièrement à la vie sociale et économique de la société.
Les répondantes ont également parlé des préjugés encore présents dans les milieux de travail et des conséquences qu'ont certaines attitudes des patrons et des collègues de travail sur leurs possibilités d'être embauchées. Par ailleurs, bien qu'elles constatent les progrès réalisés quant à la place des femmes sur le marché du travail, elles déplorent la persistance d'attitudes sexistes et le fait que l'équité salariale soit encore loin d'être atteinte.
Ces opinions rendent aussi compte des obligations faites aux femmes et des conséquences de ces exigences sur leurs attitudes et sur leur vie. De plus, ces points de vue mettent en évidence des réalités que vivent des femmes francophones vivant en milieu minoritaire.
Enfin, les répondantes suggèrent des solutions. Ces dernières font appel à toutes les ressources humaines et matérielles dont nous disposons. Mais surtout, ces femmes francophones demandent que les connaissances qu'elles ont acquises par l'expérience soient reconnues. Saurons-nous reconnaître les compétences de ces femmes francophones et favoriser leur participation non seulement à la lutte contre l'analphabétisme mais aussi au développement de notre communauté culturelle et linguistique?
Asteur
maintenant, tout de suite.
Collaboratrice
femme qui travaille avec son conjoint sur la ferme ou dans l'entreprise familiale.
DEG
diplôme d'enseignement général; programme de perfectionnement et aussi de préparation à une série de cinq examens. La personne qui réussit les examens reçoit une carte indiquant qu'elle a un diplôme équivalent à la 12ième année scolaire.
DES
diplôme d'études secondaires.
École Cartier
école française du secteur public d'Ottawa.
Équivalence
programme comparable au DEG, offert au Québec.
Especiallement
spécialement, particulièrement.
Grade
niveau de scolarité.
Gravelbourg
localité en Saskatchewan.
Le Droit
quotidien d'Ottawa.
Office
bureau.
Prince-Albert
localité en Saskatchewan.
Team-Teacher
enseignante bénévole dans une classe multigrade.
Cyrilda Poirier, Terre-Neuve et Labrador (709) 722-0627
Lorraine Fennel, Nouvelle-Écosse (902) 386-2090
Orella Arsenault, Ile du Prince-Édouard (902) 854-2307
Jolaine Thomas, Nouveau-Brunswick (506) 727-7867
Ruth Lafrenière, Québec (819) 449-6334
Marielle Pauzé, Québec (819) 438-2812
Johanne Ménard-Brown, Ontario (613) 632-9664
Gloria Baril, Manitoba (204) 231-0350
Evelyn Gaudet, Saskatchewan (306) 953-6457
Angèle Buteau, Alberta (403) 645-6214
Johanne Cordeau, Colombie-Britannique (604) 738-7322
Louise Marchand et Ginette Chiasson (N-É), Lucienne Crytes et Lyne Germain (Québec), Yvette Collet et Rita Lécuyer (MB) ainsi que Lise Holeton (Alta) et Anne Lambert (C.-B.). Ces dames ont participé à la mise en œuvre du projet et à la cueillette des données.
De Terre-Neuve et Labrador
La Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador
De la Nouvelle-Écosse
La Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, la Section d'alphabétisation du ministère de l'enseignement supérieur et de la formation
De l'Île du Prince-Édouard
La Société St-Thomas-d'Aquin, l'Association des femmes acadiennes de la région Evangéline
De l'Ontario
Le Centre Alpha de Sudbury, L'ABC communautaire de la Péninsule du Niagara, le Réseau des femmes du Sud de l'Ontario, le Centre Moi j'apprends de Rockland, le Centre d'alphabétisation de Prescott, le Centre Fora, la Magie des lettres de Vanier
Du Manitoba
Le Centre alpha, Pluri-elles
De la Saskatchewan
Le Service fransaskois d'éducation des adultes, la Fédération provinciale des Fransaskoises
De l'Alberta
Le Centre d'éducation permanente de la région du Nord-Est de l'Alberta, Alphabétisation provinciale de l'Éducation permanente de la Faculté St-Jean, la Fédération des aînés francophones de l'Alberta
De la Colombie-Britannique
Éducacentre, Réseau Femmes.
Page couverture
Josée Laganière
Coordination du projet
Ginette Guilbault-Laganière
Organisme subventionnaire
Le Secrétariat national à l'alphabétisation, Multiculturalisme et Citoyenneté Canada
Distribution
Réseau national d'action éducation femmes
50, rue Vaughan
Ottawa (Ontario) K1M 1X1
Téléphone (613)741-9978
Télécopieur (613) 741-3805
Prenons la parole : des femmes francophones parlent d'elles