Table des matières

Avant-propos

Depuis 1991, le Centre franco-ontarien de ressources en alphabétisation (Centre FORA) lance annuellement une invitation aux apprenantes et apprenants qui participent aux ateliers d'alphabétisation en langue française en Ontario. Expressions 6 est le résultat de cette invitation en 1996.

Cette année, les personnes participantes font partie d'un club tout à fait spécial. Leurs textes ont dépassé la centaine: 124 textes provenant de 21 groupes d'alphabétisation populaire, de collèges communautaires et de conseils scolaires ou de sections de langue française de l'Ontario. Pour souligner ce fait, nous avons choisi d'inclure le mot spécial dans chaque titre de section du recueil.

Le Centre FORA remercie vivement toutes les personnes qui ont participé à cette publication. Nous sommes extrêmement fiers de vous présenter cette édition spéciale de toutes vos belles expressions. Nous remercions également le Conseil ontarien de formation et d'adaptation de la main-d'œuvre — Section de l'alphabétisation, Préparation en milieu de travail et Développement des Ressources humaines — Secrétariat national à l'alphabétisation, pour la confiance qu'ils nous témoignent par leur appui financier.

L'équipe du Centre FORA

La vie, c'est spécial!

[Voir l'image pleine grandeur] Femme qui se fait sécher les cheveux par une coiffeuse.

Mon aventure

Je suis une jeune fille de dix-sept ans, d'origine somalienne.

En 1992, je suis partie à la découverte de l'Europe. J'avais treize ans. Cette année-là, ma mère a émigré en Suisse avec mes deux frères, mes deux sœurs et moi. C'est là que j'ai appris à parler français et à vivre à l'européenne. J'étais apprentie coiffeuse. Cependant, en 1995, la Suisse nous a renvoyés. Nous n'y avions pas acquis le statut 6e réfugiés. Ma mère a alors décidé de partir pour le Canada. C'était mieux pour moi. Il n'était pas question de vivre enfermée à la maison et vivre dans la clandestinité.

J'espère que le Canada voudra bien m'accepter comme réfugiée. J'espère poursuivre des études ici et devenir coiffeuse. Mais, je ne suis au Canada que depuis le mois de janvier 1996. Je dois être patiente et croire en ma destinée. Elle sera bonne, j'en suis sûre.

Iqra Ali Aden
Centre d'éducation populaire Alpha-Toronto

Le lancement de mon livre

Cinq ans passés, mon amie Lise a découvert mon secret. Je ne savais ni lire ni écrire. Aujourd'hui, je suis fière de vous faire savoir que je sais lire et écrire.

Lise faisait du bénévolat auprès de personnes qui avaient le même secret que moi. Elle m'a amenée au Centre Alpha-culturel de Sudbury. Depuis ce jour-là, j'ai fait d'énormes progrès. J'ai même écrit un livre que j'ai intitulé Souvenirs d'une vie bien rangée. C'est le Centre FORA qui l'a publié. Ce centre d'édition encourage beaucoup les nouveaux auteurs et auteures.

Le Centre Alpha-culturel a fait une belle fête pour célébrer mon livre. Le lancement a eu lieu le jeudi 1er février 1996. Les larmes aux yeux, j'ai fait un petit discours devant mes amies et amis et les personnes invitées. J'étais heureuse et nerveuse en même temps. J'ai reçu mon livre, de belles fleurs, des petits cadeaux et des cartes de félicitations que je pouvais lire. En plus, une apprenante du Centre Alpha-culturel m'a fait et présenté un beau gâteau sous forme de livre.

Les gens sont venus en grand nombre célébrer cette fête avec moi. Le journal francophone Le Voyageur a même pris des photos. Je n'oublierai jamais cette journée.

Je remercie mon amie Lise de m'avoir fait connaître le Centre Alpha-culturel. Je remercie le Centre Alpha-culturel de m'avoir permis de réaliser mes deux rêves de lire et d'écrire un livre. Mille mercis à tous les gens qui m'ont aidée et encouragée.

Hélène Ranger-Vaillancourt
Centre Alpha-culturel de Sudbury

Je suis fière de ma jeunesse

Quand j'étais adolescente, je pratiquais le métier de coiffeuse lorsqu'il y avait des noces à Green Valley en Ontario.

C'était une grosse journée pour moi. Je me levais tôt le matin et je commençais ma tâche. Je faisais du porte-à-porte. Je commençais par coiffer la dame qui demeurait le plus près de chez moi. Ensuite, cette dame me donnait le nom de la prochaine dame à coiffer.

C'était agréable quand j'avais fini d'onduler leurs cheveux ou de les mettre en «pin curls». Dans ce temps-là, je n'avais pas de séchoir. Alors, je courais chez la première dame que j'avais frisée pour la peigner. Je vous assure que, rendue au soir, j'avais la langue sortie et j'étais rendue au bout. C'est comme ça que cela se passait.

Cela payait dix sous la tête, mais je fournissais le «wave set». Ensuite, j'ai eu une promotion. Je travaillais dans un magasin. On me payait 2,50$ par semaine, une semaine de six jours.

On a toujours dit que la misère n'était pas pour les chiens.

I. L. Legault
Groupe du soir
Centre d'alphabétisation À LA PAGE

Misère noire

Nous sommes une famille de quatorze enfants. Je suis le plus vieux des garçons. Je suis parti de la maison à l'âge de treize ans pour aller travailler et gagner ma vie.

Ma première ouvrage était de couper des arbres dans la forêt pendant tout un hiver. On demeurait dans des camps sans fenêtre bâtis en billots ronds. On couchait sur des lits de planches recouverts de paillasses bourrées de branches de sapin.

Durant l'hiver, on coupait et on chargeait les billots sur un traîneau à billots pour les transporter au lac. Quand le lac dégelait au printemps, on dirigeait les billots au moulin à scie. Pendant quatre à cinq mois, on coupait des planches pour les vendre à des magasins. Ensuite l'hiver arrivait, et c'était à recommencer. J'ai fait cet ouvrage durant 45 ans.

Mon éducation a donc été très pauvre. On n'avait pas le temps de s'instruire dans ces années-là. L'ouvrage était plus important.

C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de venir au centre d'alphabétisation. «Mieux vaut tard que jamais.»

Woodrow Major
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Une pomme pourrie

La vie est parfois si comique et étrange. Elle a ses hauts et ses bas. Lorsqu'on pense que tout va bien, surprise! Quelque chose d'autre arrive. Personne ne sait pourquoi. Personne ne peut arriver à le comprendre.

La vie est comme un panier de pommes. Une seule pomme peut gaspiller le reste. Quelquefois, l'amour est comme ça. Lorsqu'on rencontre quelqu'un, on pense qu'il est la personne pour nous. On s'aperçoit qu'il est une pomme pourrie qui essaie de détruire les autres. On pense le connaître. Malheureusement, c'est le contraire. Cette pomme nous trahit et nous ment malgré notre dévouement, notre sincérité et notre fidélité! Pourquoi? On ne le sait pas. Il faut se débarrasser de cette pomme avant que sa pourriture affecte notre pelure.

Avoir confiance dans un autre panier de pommes peut prendre du temps. Quand? Je ne le sais pas. Qui? Je ne le sais pas. Où? Quelqu'un est là, quelque part. Il faut patienter. Et la vie continue...

Louise Armitage
Centre communautaire Assomption

Ma vie

Dans les années 1947, j'ai commencé à travailler à la mine Frood de la compagnie INCO. J'avais une blonde à Verner. Alors, je partais de Sudbury pour aller la voir toutes les fins de semaine.

Après un bout de temps, on est devenus sérieux et on a décidé de se marier. J'ai emmené ma femme à Sudbury. On a d'abord loué un tout petit appartement. On mettait notre argent de côté pour finir notre maison. On a payé seulement trois mois de loyer avant de déménager dans notre maison. Elle n'était même pas finie.

Je devais travailler beaucoup. À temps perdu, j'ai commencé à bâtir des maisons tout en travaillant à la mine. J'ai conduit des autobus scolaires et aussi des camions pour ramasser les vidanges. J'ai même travaillé au dépotoir; je pressais du carton. J'ai aussi fait du taxi. J'ai travaillé pour Neeley Transport; je déménageais des meubles d'une ville à l'autre.

Je me suis toujours gardé occupé. Ma femme et moi avons élevé huit enfants, six garçons et deux filles. Ils sont tous en bonne santé et tous travaillent. Moi aussi, je suis en bonne santé. Merci, mon Dieu!

Herman Labelle
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Cauchemars de retour à l'école

J'ai lâché l'école il y a vingt ans. Maintenant, je suis un apprenant du Centre ALEC à Sturgeon Falls. J'ai débuté mes ateliers en juin 1995. Je suis une personne très timide, mais je me suis vite adapté au groupe. Après un certain temps, j'ai continué mes études au secondaire. Croyez-moi, j'avais des cauchemars de retourner à l'école!

Quand j'étais à l'école primaire, ma moyenne était de 40% à 50%. Après quelques mois au Centre ALEC, je me suis apprivoisé à l'école. En six mois, j'ai réussi à faire trois crédits avec 80% de moyenne. Je n'en croyais pas mes yeux!

J'encourage les gens comme moi à retourner à l'école. Il n'y a pas d'autres ressources; c'est la meilleure solution. Réussir motive à accomplir encore plus. Déjà, je lisais peu. Maintenant, je lis beaucoup.

Le Centre ALEC m'a beaucoup aidé. Je ne voudrais pas que le gouvernement nous enlève ce service si précieux.

Yvon Lachance
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Avoir des enfants, le plus beau cadeau

Notre petite histoire a commencé sept ans passés. Ma femme, Manon, et moi rêvions d'avoir des enfants. Une fois, le médecin a dit que le résultat d'une des prises de sang de ma femme était positif. Mais après une échographie, le résultat était négatif.

Ma femme et moi étions très déçus. Après ça, ma femme a subi deux opérations qui ont été des échecs. Le docteur lui a fait une laparoscopie pour voir si tout était normal. Une de ses trompes était bloquée. Pendant plusieurs mois, Manon a pris des médicaments pour l'aider à ovuler. Cela n'a pas fonctionné.

Selon le docteur, notre prochaine étape était l'insémination. Mais ça nous coûtait trop cher et c'était sans garantie. Premièrement, nous devions donner 200$ pour être sur une liste d'attente. Ensuite, Manon devait recevoir des injections pendant quatorze jours afin de stimuler l'ovulation. Enfin, l'insémination nous coûtait 400$ l'essai. En plus, les frais de déplacement s'ajoutaient à tout cela.

Nous avons décidé de laisser tomber cette idée et de devenir un foyer d'accueil.

Jean Quesnel
Centre d'alphabétisation de Prescott

Être fier de ce que je fais

Marié et père de deux enfants, je suis travailleur saisonnier. Année après année, je suis sans emploi pendant cinq mois.

Je m'informe pour prendre des cours d'alphabétisation. Le Conseil des écoles séparées m'avise de téléphoner au Centre Alpha-culturel. Madame Yolande Rhéaume, la coordonnatrice, me fait passer un test pour connaître mes capacités. Elle me demande si je veux travailler en groupe ou seul avec une bénévole. Je choisis le groupe parce que les apprenantes et les apprenants s'encouragent les uns les autres.

Déterminé à apprendre à lire et à écrire, je commence mes cours le 3 janvier 1995. J'ai de bons résultats, c'est encourageant! Les apprenantes et les apprenants m'ont élu représentant au conseil d'administration de notre centre d'alphabétisation. À la réunion des centres d'alphabétisation du Nord, à Timmins, j'ai pu lire à haute voix un paragraphe du rapport financier. J'ai eu très chaud, mais comme j'étais fier!

Ma lecture et mon écriture s'améliorent énormément. Maintenant, j'ai confiance en moi et je prends plaisir à lire des contes à mes chers petits. Je remercie mon épouse pour son appui.

Richard Daoust
Centre Alpha-culturel de Sudbury

Ma meilleure amie

Je désire partager avec vous ce que vaut l'amitié pour moi. C'est un privilège de vous présenter ma meilleure amie, Agathe.

Elle est née en 1936, à Chandler, en Gaspésie. La pauvreté amène parfois une vie de misère. Agathe était la deuxième d'une famille de neuf enfants. Elle avait de lourdes tâches à accomplir à la maison. Malgré cela, elle a réussi à décrocher un diplôme d'enseignante.

Agathe est patiente. C'est la qualité que j'admire le plus chez elle. Avec moi, ça prend beaucoup de patience!

Le jour où j'ai rencontré Agathe est l'un des meilleurs moments de ma vie. Aujourd'hui, un lien très fort nous unit. C'est notre amitié de 30 ans!

Loretta S. Charest
Centre d'alphabétisation L'Auberge des mots

Un changement dans ma vie

Je suis un apprenant à La Magie des lettres, à Vanier. Avant mon arrivée, je ne savais plus quoi faire de moi-même. Je n'avais plus de vie. J'étais seul. Je me suis dit: «Il faut que je fasse quelque chose pour change ma vie.» Alors, je me suis inscrit à La Magie des lettres. Depuis, ma vie a changé de cours.

Je suis arrivé le 18 septembre 1996. Je participe à toutes les activités qui ont lieu. Lors d'une soirée de Noël, j'ai fait le maître des cérémonies. À partir de ce moment-là, je me suis engagé davantage. Actuellement, j'occupe le poste de réceptionniste le soir. Aussi, je suis le président du Comité des apprenantes et apprenants, un poste que j'aime bien.

Je remercie La Magie des lettres de m'avoir donné la chance de me valoriser et d'augmenter mon estime personnelle. Je suis fier de moi-même.

Claude Levesque
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Ce que l'avenir m'apporte

En 1954, mon mari et moi avons décidé d'aller vivre à Chapleau. Nous étions nouvellement mariés. Mon mari allait travailler dans la cuisine d'un camp de bûcherons. Nous nous sommes rendu compte du problème de langue lorsque nous allions chez le médecin ou lorsque nous faisions du magasinage. Des personnes charitables nous aidaient en interprétant les mots anglais.

Nous avons eu huit enfants. Tous les huit parlent le français et l'anglais et ils gagnent bien leur vie. Le français demeure, cependant, la langue parlée dans la famille.

Lorsque je me suis retrouvée seule à la maison, j'ai eu envie d'activité. J'ai alors pris des cours au centre d'alphabétisation pour renouveler ma mémoire et m'améliorer.

Je regarde le passé avec de bons souvenirs. Ces années m'ont préparé une retraite heureuse. Lavenir a ses surprises ici et ailleurs.

Deux participantes
Groupe Alpha-Chapleau

La fameuse salle de bains

Je suis père de quatre filles: Christine de onze ans, Cynthia de neuf ans et les jumelles, Shawna et Saundra, de huit ans. Quand je me lève le matin, je fais une course vers la toilette. Il y a toujours des surprises.

Un jour, la plus vieille des filles se regardait dans le miroir. Je lui demande:

  • Est-ce que tu vas sortir bientôt?
  • Oui, dans une minute, me répond-elle.

Ses minutes sont très longues! Pendant ces longues minutes, mon ventre gonfle. Finalement, elle sort. Ah! quel soulagement! En toute vitesse, je rentre et je m'assois. Deux secondes passent. Quelqu'un frappe à la porte. Je demande:

  • C'est qui?
  • C'est moi... Vite, ouvre la porte! Je veux boire de l'eau!
  • Qu'est-ce qui est plus important, moi assis sur la toilette ou toi qui veux boire de l'eau?

Elle pousse un grand soupir, puis elle part. Enfin, j'ai un instant de répit. Les matins sont durs pour un père de famille avec quatre filles et une épouse!

Blair Boudreau
Centre Alpha-culturel de Sudbury

Le déménagement, moi, je connais ça!

Mon mari, ma fille et moi avons déménagé plusieurs fois au cours des sept dernières années.

D'abord, nous habitions à Timmins. En 1989, mon mari a perdu son emploi à cause d'une mise à pied. Nous avons alors décidé de déménager à Sudbury. Nous y avons demeuré sept mois au centre-ville. Ensuite, nous avons choisi un endroit plus paisible. Nous y avons habité pendant quatre ans. Cependant, il n'y avait là aucun ami pour ma fille. En octobre 1994, nous avons donc trouvé une autre résidence. Malheureusement, les gens dans cet édifice étaient trop bruyants.

En avril 1995, nous avons enfin découvert un loyer qui nous plaisait. Toutefois, nous n'avons joui de notre nouveau chez-nous que pendant deux courtes semaines. Un inconnu a incendié notre maison. Depuis, nous demeurons dans un édifice avec un système de sécurité.

En juin 1996, nous irons vivre dans notre nouvelle maison. Nous avons hâte! Quelles aventures!

Lisanne Lance
Formation de base de l'Ontario
Collège Boréal

Mes parents

Mon nom est Irène Ferguson. Je voudrais vous parler de mes parents, Henri et Edith Le Page. Ils ont eu dix enfants, quatre garçons et six filles.

Mes parents avaient un restaurant à Sans Souci Island. Le restaurant s'appelait «Henry's Fish Restaurant».

Mon père péchait son propre poisson pour le restaurant. Mes frères et mes sœurs aidaient à nettoyer et à cuire les poissons. Ma mère cuisait tout pour le restaurant. Ils faisaient un beau travail.

Mes parents ont eu le restaurant pendant dix-huit ans. Ils ont aimé ça. Mais maintenant, ils ont décidé de le vendre pour prendre leur retraite.

Irène Ferguson
Alpha Huronie

La vie va vite

La vie va si vite! Avec l'aide du Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing, je viens d'écrire un livre sur ma vie. Aujourd'hui, je le réécris et j'ajoute des détails. J'en ai oublié beaucoup la première fois, car je me dépêchais.

Dans mon livre, j'ai écrit qu'à l'âge de dix-huit ans, je suis partie travailler à Montréal. Cependant, je ne pouvais pas travailler dans les magasins, ni dans les bureaux, ni dans les manufactures. J'étais trop nerveuse de ne pas savoir lire et écrire. J'ai dû travailler dans des maisons privées à servir le monde. Une chance que j'aimais l'ouvrage de maison! L'ouvrage, ça ne fait pas peur à une personne comme moi, élevée sur la ferme.

Je prends des leçons à mon centre d'alphabétisation depuis quatre ans. J'aime tellement aller à l'école que je ne peux plus m'en passer. C'est une chance que l'on a d'apprendre beaucoup de choses. Pourquoi ne pas en profiter? C'est si désagréable de ne pas savoir bien écrire. Je fais encore quelques fautes. Si j'avais plus de mémoire, ça irait mieux. Une chance que la maîtresse est patiente!

Je me garde occupée avec mes leçons d'alphabétisation, le «shuffleboard», des exercices, les sorties chez mes enfants et, bien sûr, les voyages. Même si la vie va vite, j'en profite.

Lorette Durocher
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Le 8 février 1996

Je remercie La Magie des lettres. Ce centre d'alphabétisation m'a accepté afin d'améliorer ma situation. Je veux me perfectionner dans la lecture, la composition, la grammaire, la conjugaison des verbes, la calligraphie ainsi que les mathématiques. J'apprécie l'aide que l'on me donne pour apprendre. Je suis convaincu que je vais m'en sortir grâce à mes efforts et à leur support.

Je veux apprendre. Je prends la chance que l'on me donne. Je remercie beaucoup les gens de mon centre d'alphabétisation pour l'aide qu'ils m'apportent. La Magie des lettres peut aider les personnes qui en ont besoin. Je remercie aussi le Centre FORA qui nous donne le privilège d'exprimer nos sentiments dans le recueil Expressions.

Longue vie à La Magie des lettres! Ne lâchez pas. L'équipe fait du bon travail. Je vous félicite de votre encouragement à mon égard.

Avec appréciation,

Julien Gravel
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

J'apprends à lire et à écrire

Ça fait déjà un an que je viens au Centre d'alphabétisation Au Centre des Mots. J'apprends bien des choses. Ma famille m'encourage beaucoup. C'est important pour moi.

J'ai un petit garçon de quatre ans. Il va aller à l'école bientôt. C'est pour cette raison que je me suis inscrite au centre d'alphabétisation. Je veux être capable de l'aider dans ses devoirs et ses leçons.

Avant, je ne lisais jamais. Maintenant, j'ai pris l'habitude de lire des petits livres en français. Je les trouve au centre d'alphabétisation. La lecture me prend encore un peu de temps. Par contre, je trouve que je m'améliore.

J'aime apprendre les verbes et le calcul. En ce moment, j'apprends les tables de multiplication. Ce n'est pas facile, mais je travaille fort. Je suis sûre que je vais y arriver.

J'aime aussi faire de la compréhension de texte. On lit un texte ensemble, avec les autres apprenants. Puis, on répond à des questions que l'animatrice a préparées.

Je sais que je fais des progrès. Je ne regrette pas d'être venue au centre d'alphabétisation.

Stella Bond
Centre d'alphabétisation Au Centre des Mots

Mes cours d'alphabétisation

Moi, je veux dire que c'est très important pour moi de venir au cours d'alphabétisation.

J'aime ça parce que l'on discute en français.

On lit et on écrit un peu. On fait des jeux aussi. Notre animatrice est bien bonne.

Gladys Grégoire
Alpha Huronie

Mon français

Ça faisait 27 ans que je ne parlais pas le français. Le français n'est pas obligatoire dans mon environnement. Je comprenais quand même les discussions en français. Ce qui était dommage, c'est que les mots ne me venaient pas facilement. Quelquefois, ils ne me venaient pas du tout. C'était plus facile de répondre en anglais. J'avais perdu l'habileté de former des phrases en français.

Un jour, une amie est venue me visiter. Elle m'a parlé d'Alpha Huronie. Elle m'a dit que c'était un endroit où l'on pouvait dialoguer en français. On pouvait même y reprendre sa langue maternelle.

Pour moi, Alpha Huronie est un centre d'alphabétisation très amical. L'enseignement s'y mêle à la joie et au sérieux de la langue française.

J'encourage toute personne à venir participer aux cours. Merci, Alpha Huronie, pour cette chance d'avancement! Maintenant, je suis très à l'aise quand j'utilise mon français.

Carol A. McLean
Alpha Huronie

Une grande peur

Quelques jours passés, j'ai fait faire une vérification de mon auto pour l'hiver. Les garagistes m'ont bien renseignée sur le changement d'huile et la vérification des pneus et des courroies. Ils m'ont même donné un contenant de liquide pour lave-glace. Ils m'ont dit que les freins arrières devaient être remplacés.

Je suis retournée deux jours plus tard pour faire faire ce changement. Ils ont dit: «Ça va prendre quatre à cinq heures.» Ma belle-sœur et moi ne voulions pas attendre au garage. Ils nous ont donc conduites au mall. Après cinq heures, l'auto était prête.

Chemin faisant, ma belle-sœur et moi entendons des bruits bizarres. On ne s'en fait pas trop. J'arrête à la maison. Je sors de la voiture. Quelle surprise! Une roue fume! En plus, j'ai perdu son enjoliveur.

J'appelle aussitôt le mécanicien. Il répond que cela peut arriver. Je m'inquiète quand même. Le lendemain soir, je dois reconduire mes deux petites-filles après la messe. L'auto fait tellement de bruit que je l'abandonne en chemin.

Le lendemain, mon gendre ramène l'auto à la maison. La roue ne tient presque plus. On téléphone au garage. Ils nous disent qu'ils viendront la prendre le jour suivant. Ils ont peine à croire ce qui est arrivé. Ils ont réparé mon auto à leurs frais, bien entendu. Ça leur a pris cinq jours!

Depuis cet incident, je suis restée nerveuse lorsque vient le temps de conduire mon auto. Mais, ça va passer. L'incident aurait pu être pire. Quelqu'un doit veiller sur moi!

Gisèle Beaudry
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Le mariage de ma sœur

Je m'appelle Ikram Mohamed. Je suis d'origine somalienne. Je vous raconte l'histoire de ma sœur.

Il y a quatre ans, ma sœur a rencontré un monsieur canadien. Elle a vécu avec lui environ quatre ans. Pour notre famille, c'était très dur pour des questions de religion surtout. Ma sœur est musulmane et elle ne doit pas se marier avec un homme d'une autre religion.

Trois ans après leur rencontre, ils se sont mariés. On s'est préparés pour le mariage, pour faire plaisir à la fille de chez nous. Mes parents n'étaient pas d'accord.

Quelque temps après, ma sœur a eu un bébé. Elle est très heureuse avec son mari et la famille de son mari. Il y a deux ans, son mari est devenu musulman. Il fait la prière et le Ramadan, tout comme nous. Toute notre famille est très heureuse pour la fille de chez nous.

Ikram Mohamed
Centre d'éducation populaire Alpha-Toronto

Excursion spéciale

[Voir l'image pleine grandeur] Trois ours qui mangent près d'une tente de campeurs.

Aventures de camping

Un beau jour d'été, quatre amis partent en camping à North Bay. Pendant une semaine, ils vivent des aventures extraordinaires.

La température n'est pas clémente. Il pleut pendant trois jours. Ensuite, les maringouins sortent. Pour s'en débarrasser, nos campeurs font un feu de boucane. Comme par magie, les maringouins s'en vont. Enfin, le soleil apparaît. Chacun veut profiter du soleil et de la nature.

Yvon va pêcher le doré. Il lance sa ligne à l'eau. À l'instant, l'hameçon l'accroche à l'épaule. Yvon retourne vite au camping, car il a trop de douleur. Françoise, elle, décide de photographier les fleurs. Par mégarde, elle prend de l'herbe à puce dans ses mains. En peu de temps, des rougeurs lui recouvrent la peau. De retour au camping, les quatre rient de leurs aventures. Danielle et Gisèle soignent la plaie d'Yvon et l'infection de Françoise.

Pendant la nuit, les campeurs entendent des bruits. Gisèle, la plus brave, sort la tête de la tente pour voir ce qui se passe. Elle voit trois ours en train de manger le contenu de la glacière. Nos campeurs ont bien peur. Au lever du soleil, les quatre ramassent leur équipement de camping. Ils en ont assez!

En courant pour aller rejoindre les autres, Danielle se prend le pied dans un piège et tombe par terre. D'un coup, elle se réveille. Ouf! quel rêve!

Apprenantes et apprenants
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Une promenade en bicyclette

Pendant les vacances d'été, mon mari et moi voulions faire une excursion de bicyclette entre Sturgeon Falls et North Bay. Une distance d'environ 35 kilomètres sépare les deux villes. Pour éviter la circulation routière, nous sommes partis à 4 heures du matin.

Tout à coup, j'ai cru voir quelque chose de noir avec une ligne blanche, sur la route. Je ne savais pas si la mouffette était vivante ou morte. J'ai vite averti mon époux qui me suivait, car la lumière de son vélo était brûlée. J'ai eu peur qu'on se fasse arroser. On s'est dépêchés. Après, j'ai trouvé la route bien longue. J'avais hâte de voir la clarté.

On est arrivés à North Bay vers 8 heures du matin. J'étais un peu fatiguée, mais contente d'être chez ma mère. J'étais prête à retourner le lendemain. Quelques rayons des roues de ma bicyclette se sont brisés en cours de route. Mon frère est donc venu nous reconduire en camion jusqu'à Sturgeon Falls.

Ça m'a fait un bon exercice. Par contre, la prochaine fois, je ferai cette promenade à la clarté.

Marie-Anne Labelle
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Mes séjours d'été 1995

Voici ce que j'ai fait durant mes vacances d'été l'an dernier. J'ai fait un séjour au bord de l'eau où mes parents demeurent maintenant. Ils ont une belle place. En se levant, on voit l'eau. Comme elle est belle pour pêcher!

Nous sommes allés pêcher de très bonne heure. Nous sommes restés jusque vers midi. Nous avons attrapé 25 poissons. C'est «la job» de mon père de les arranger. Pendant ce temps-là, moi, je donne un coup de main à couper le gazon. Vous avez une idée de ce que nous avons eu pour souper ce soir-là?

Durant mes vacances, j'ai aussi fait un séjour chez mon frère qui demeure à Ottawa. Je suis resté quatre jours. J'ai passé mon temps à voir des joutes de «soccer». Ma filleule jouait, mais elle n'a pas fait le tournoi. Je suis revenu à mon appartement pour finir mes vacances.

Je reprendrai mes ateliers cette année et je participerai à différents comités. Je travaillerai encore pour le journal des apprenants. Je ferai encore du bénévolat au Centre Alpha J'aime apprendre.

Roland Clément
J'aime apprendre inc.

Voyage à Toronto

En juin 1979, alors que j'avais quatorze ans, notre classe de huitième année a fait un voyage à Toronto en autobus.

Nous avons eu quelques aventures. La première est arrivée sur l'autoroute près de Toronto. Un des pneus de l'autobus a éclaté. Une étudiante qui était dans la toilette, est restée coincée sur le trône. Le professeur a dû aller l'aider à se relever.

Rendus à notre hôtel, plusieurs d'entre nous ont pris le même ascenseur. Le professeur nous a dit qu'il y avait environ 200 livres en trop et que quelques étudiants devaient attendre l'autre ascenseur. Mon ami Mike pesait 200 livres. Il a offert de sortir et d'attendre l'autre ascenseur.

Après notre semaine de vacances, nous sommes retournés chez nous remplis de souvenirs et pleins d'enthousiasme pour commencer le secondaire.

Normand Robichaud
Centre d'alphabétisation L'Arc-en-ciel de l'Alphabet

Un séjour bref

Au mois d'octobre, l'année passée,
J'ai reçu un appel de Thunder Bay,
Une petite voix qui venait de loin.
C'est mon garçon qui m'avait d'besoin.
Il dit: «L'ouvrage est bonne!
Veux-tu venir travailler
Dans la ville de Thunder Bay?»

Sautons dans ma voiture, sans y penser.
Et montons à la ville de Thunder Bay.
L'ouvrage était belle, mais ç'a pas duré!
Ç'a duré jusqu'au mois d'janvier.

J'ai dit à ma femme:
«Pour ne pas s'ennuyer,
On s'en retourne au petit village
De Wahnapitae!»

Léo Paul Cloutier
Centre Alpha-culturel de Sudbury

Une journée de pêche en famille

Un beau matin d'été, Woodrow, mon mari, et moi partons à 6h30 de Sturgeon Falls, pour nous rendre à Chelmsford. Là, nous allons rencontrer notre fils Michel, son épouse, Marielle, et leur deux filles, Kristine et Monique pour une journée de pêche. Nous voyageons ensemble pendant une heure et demie pour nous rendre au lac Onaping.

Une fois arrivés, nous mettons le bateau à l'eau et embarquons les bagages. Nous naviguons 22 milles jusqu'à l'endroit idéal pour pêcher l'achigan. Tout en péchant, nous mangeons de bons sandwichs. Après avoir pris dix-huit achigans, nous quittons notre emplacement. À mi-chemin, nous arrêtons pour souper. Woodrow et Michel nettoient les poissons. Les femmes et les filles coupent les patates pour en faire des frites. Les hommes s'occupent de préparer le repas cuit sur un réchaud à gaz.

Nous décidons de nous installer sur un beau grand galet tout près du lac, une vraie belle place pour un pique-nique. Nous mangeons à même les plats et avec nos doigts, car nous avons oublié les assiettes et les ustensiles. Nous nous régalons à notre faim. C'est bon à s'en lécher les doigts!

Lorsque nous arrivons à la maison, il est tard et il fait déjà noir. Quelle belle journée nous avons passée! Quel beau souvenir!

Rhéa Major
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

En camping

L'été est ma saison préférée. Mon ami Marc et moi aimons beaucoup le camping. Nous avons acheté une tente roulotte, car il y a un beau terrain de camping à Lancaster.

Un vendredi d'été en 1986, Marc et moi partons pour la fin de semaine avec sa sœur et son amie. Après avoir placé toutes nos choses, nous préparons un feu. La sœur de Marc allume le feu, et nous prenons ensemble une boisson gazeuse. Petit à petit, d'autre parenté vient se joindre à nous.

Une heure après, tous les hommes partent pour le parc. Tout à coup, Martin, le petit neveu de Jean, arrive aux femmes en pleurant. Il nous annonce: «Les hommes se bagarrent, et les policiers sont là!» Nous accourons toutes vers le parc, mais il n'y a personne là. Les hommes nous ont joué un tour!

Les femmes retournent près du feu, frustrées de s'être fait avoir. Les hommes restent cachés dans les arbres. Plus tard, nous leur disons de sortir de leur cachette. Ils reviennent en nous promettant de ne plus faire des choses stupides comme cela. Nous avions eu très peur.

Le vendredi s'est terminé ainsi. Le reste de la fin de semaine a été agréable.

Louise
Groupe du soir
Centre d'alphabétisation À LA PAGE

Mon voyage à Rouyn-Noranda

Le 27 juin 1993, je suis allée chez ma tante en Abitibi. Je voulais acquérir de l'expérience dans le domaine de la pâtisserie.

J'ai travaillé dans sa boutique appelée Boutique Gâteaux Décors inc. J'ai beaucoup appris. J'ai pratiqué mon français. J'ai répondu au téléphone et acheminé des appels aux personnes concernées. Je recevais des clients et je faisais les ventes. Aussi, j'aidais à la cuisson et à la décoration des gâteaux.

Maintenant, à la maison, je réussis des gâteaux en suivant des recettes. Lorsque je les fais cuire, je ne les brûle plus. Hum! Que c'est bon!

J'aime bien aller chez ma tante. Peut-être que j'y retournerai cet été.

Sophie Renaud
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Ma peur de voler

Depuis ma tendre enfance, j'ai toujours rêvé de voyager en avion. En octobre dernier, à l'âge de 50 ans, mon rêve s'est enfin réalisé.

Arrivé à l'aéroport de Sudbury, j'ai commencé à me sentir nerveux. Mon amie Céline a essayé de me calmer les nerfs. Plus elle essayait, plus je devenais nerveux. Enfin 10 heures! J'embarque à bord de l'avion. Je m'assieds.

Voilà! On décolle. Tout va bien jusqu'à 16,000 pieds d'altitude.

Je décide enfin de regarder par le hublot. La peur me prend, car je pense que l'avion ne bouge plus.

L'hôtesse de l'air fait ses annonces, mais je ne comprends rien. J'ai trop peur. Pour moi, c'est comme si le trajet de 55 minutes avait pris deux jours.

Arrivé à Toronto, je me sens faible. Mon frère Gérald est venu nous rencontrer. Il ne me reconnaît pas parce que je suis blanc comme un drap.

Après avoir survécu cette expérience horrible, j'ai décidé de revenir à Sudbury en auto.

J'ai toujours rêvé de faire un voyage en avion. Maintenant je n'y rêve plus!

Marcel Ouellette
Centre communautaire Assomption

Mon voyage sportif à Pembroke

Au mois de mars dernier, je suis allé avec une amie assister à une joute de hockey à Pembroke. La partie était entre les Hawks de Hawkesbury et les Lumber Kings de Pembroke. Pembroke est de l'autre côté d'Ottawa et de Renfrew en Ontario.

Le voyage a pris six heures aller-retour. À part mon amie et moi, il y avait environ une vingtaine de personnes dans l'autobus. Le coût était de quinze dollars pour l'admission et l'autobus.

Les Hawks ont éliminé les Lumber Kings de Pembroke en six parties, 4 à 2. Les spectateurs encourageaient leur équipe favorite.

Enfin nous sommes revenus à Hawkesbury, contents de notre voyage sportif inoubliable.

Dominic Séguin
Centre d'alphabétisation de Prescott

Une excursion de pêche

Mon frère et moi sommes partis de bonne heure un matin pour aller pêcher au lac Nipissing. Arrivés sur le lac, nous avons fait des trous dans la glace, tout près de la petite île. Nous avons installé quatre lignes. Tout à coup, ça s'est mis à mordre.

Nous avons péché toute la journée. En tout, nous avons attrapé 35 brochets d'une grosseur d'environ quatre à six livres chacun. Nous étions bien fiers de notre pêche. C'était comme une pêche miraculeuse! Nous sommes retournés à la maison et nous avons arrangé les poissons.

Roger Rainville
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Un après-midi de chasse

Mon ami Robert est excellent coureur des bois. Un jour, Robert, mon chien et moi partons pour notre campement. Nous allons au même endroit depuis cinq ans.

En arrivant au campement, j'aperçois un orignal, un beau mâle. Je fais signe à Robert pour qu'il le regarde. Je vous dis que nous ne l'avons pas vu longtemps! L'animal a senti mon chien.

Je monte dans la tour. Tout à l'air calme. Soudain, un coup retentit, suivi de quatre autres, et plus rien. Je vois Robert avec quatre perdrix. Notre après-midi de chasse se termine très bien.

Cependant, une déception nous attend au camion. Une crevaison! Nous remplaçons le pneu crevé. Puis, contents de notre journée, nous repartons pour la maison.

Carl
Groupe Alpha-Chapleau

Une excursion au camp de pêche

À la mi-février, moi-même et trois de mes amis, Maurice, Paul et Ronald, partons pour la pêche sur glace à Westree.

Le premier matin, le chant d'un coq nous réveille. Une voix féminine nous dit qu'il est 7 heures. Je saute en bas du lit et me rends dans la cuisine. Où est le coq? Maurice regarde le coq sur la boîte de Corn Flakes. Je déclare que j'ai entendu la voix d'une femme. Paul me dit: «Ça fait seulement une journée que tu es parti de chez toi. Commences-tu à t'ennuyer déjà?»

Toute la journée, chacun questionne l'autre pour savoir qui a apporté un coq. Il y a des poules dans la rue. Est-ce le coq du voisin? Cependant, un coq ne volerait pas jusqu'ici à 7 heures, un matin d'hiver!

Le deuxième jour, le coq chante encore à 7 heures. Ronald croit que le coq du voisin est sur la cheminée. Il va voir, mais ne voit pas de coq. Le troisième jour, chacun soupçonne l'autre. Maurice dit que le coq est dans le grenier. Il prend la table et une chaise pour aller voir, mais il ne trouve rien. Durant la pêche, nous ne pensons qu'au fameux coq.

Le quatrième jour, le coq semble être sur le toit. Je soupçonne Paul pour ce tour. Je le prends à part pour le questionner. Finalement, il avoue que c'est bien lui, le responsable.

Lors du retour à la maison, il me donne une montre-bracelet. «C'est ça, le coq», me dit-il. Il explique que c'est une montre pour les personnes aveugles. Un coq crie l'alarme, et une voix dit l'heure. Mon ami Paul était vraiment fier de nous avoir tenus en suspens pendant quatre jours.

Yvon Labelle
Centre communautaire Assomption

La chasse

Tout en chassant le petit gibier, nous nous préparons pour la chasse à l'orignal. Mon ami Bob et moi cherchons l'endroit idéal. Nous marquons les endroits où il y a du mouvement, avec des rubans rouges.

Nous installons la roulotte à un mille de notre place de «call». Le soir à 7 heures, nous repartons pour la ville afin de nous préparer pour le lendemain matin.

Le lendemain, nous partons à 4 heures du matin. C'est l'ouverture de la saison. Dès que nous arrivons à notre emplacement, Bob «call» l'orignal. Soudainement, nous entendons des bruits. Nous voyons du mouvement. Nous nous retournons. C'est un orignal. Bob tire un coup de fusil. L'animal s'écrase. Nous nous empressons de le saigner et de l'éventrer. Nous constatons qu'il a été atteint droit au cœur. Nous sommes contents de notre chasse.

Une semaine après, nous avons fait le partage de la viande.

Richard
Groupe Alpha-Chapleau

La chasse à l'orignal

Cette année, ma mère, ma sœur et mon garçon m'ont accompagné pour la chasse à l'orignal.

C'est le matin de l'ouverture de la saison de chasse. Ma mère crie: «Lève-toi, Tipite!» Il est 5 heures. Je suis dans un état lamentable. Je me lève, je m'habille, puis nous partons en voiture.

J'arrête à un chemin d'hiver. Je dis aux femmes: «Marchez dans ce chemin. Ça donne deux milles. Moi et Ti-Paul, nous allons «caller» ailleurs. On se rejoint dans une heure.»

Je m'installe sur une grosse roche, pour voir partout. Je commence à «caller». Quinze minutes plus tard, j'entends un craquement. Soudain, je vois un orignal, puis le panache. «BANG!»

En arrivant à l'auto, ma mère dit: «T'as tué? On a entendu des coups.» J'ai dit: «Non.» Elle était déçue.

Après quelques minutes, j'ai avoué la vérité. J'avais bel et bien tiré mon orignal. Elle était heureuse pour moi.

François
Groupe Alpha-Chapleau

Mon voyage à Québec

Mon frère Donald et moi sommes allés visiter mon frère Cornélius à Valcourt au Québec. C'était le vendredi 8 mars 1996.

Cornélius et sa femme, Jeanne D'Arc, travaillent sur une ferme de 145 acres. Ils font l'élevage de bœufs. Leurs deux enfants, Martin et Andrew, les aident.

Nous sommes partis de Penetanguishene à 8 heures du matin. Nous nous sommes arrêtés une quinzaine de minutes à Kingston. Nous avons déjeuné à Kingston avec ma nièce Louise, la fille de Donald. Nous nous sommes arrêtés ensuite seulement pour souper à Montréal. Il faisait froid ce jour-là. Il y avait beaucoup de neige.

Nous avons trouvé le voyage long. Il a duré 12 heures en tout. Malgré notre grande fatigue, nous étions bien heureux d'arriver chez Cornélius. Il était 8 heures du soir.

Aujourd'hui, je suis fière de pouvoir écrire cette histoire que j'ai vécue en français.

Mary Pauzé
Alpha Huronie

Mon voyage à la République Dominicaine

Le 29 mars 1987, mon mari et moi sommes allés en voyage dans les Antilles avec un autre couple. C'était la première fois que je prenais l'avion. Le cœur me débattait de joie.

Arrivés là-bas, nous ne comprenions pas la langue. Les gens ont pris nos valises et nous ont montré l'autobus à prendre pour nous rendre au motel. La main ouverte, ils répétaient: «Money! Money!» Le motel se trouvait dans un bel endroit très propre.

Durant notre séjour, nous avons loué une motocyclette et un carrosse tiré par des chevaux, pour visiter l'île. Nous avons visité d'autres villes à bord d'un autobus aux fenêtres sans vitres. On y embarquait aussi des poules et des chiens. L'autobus avait de la difficulté à passer les marchés de légumes dans les rues. Les vendeurs se fâchaient et lançaient des pierres à l'autobus.

Les maisons des familles pauvres n'avaient ni plancher, ni poêle, ni porte. Les femmes lavaient les vêtements dans un ruisseau en les frottant sur les roches. Nous avons vu des familles heureuses malgré leur pauvreté. Dans les écoles, les enfants étaient aimables et contents de nous voir. Nous avons bien aimé Santiago. C'est là que l'on fait le rhum et que l'on roule des cigares à la main.

Nos deux semaines se sont vite passées. À notre départ, la saison des pluies commençait. Nous avons bien aimé notre voyage, et je n'oublierai jamais la misère des gens de ce pays. J'ai réalisé combien j'aime vivre dans notre beau pays, le Canada!

Lilianne Morin
Centre Alpha-culturel de Sudbury

Événement spécial

[Voir l'image pleine grandeur] Petits indiens assis en cercle.

Une cérémonie spéciale

Mon amie amérindienne Doreen organise une célébration chez nous. Nous invitons nos familles et nos amis à la cérémonie du «Healing Circle».

Nous plaçons quatre chandelles dans les quatre directions, une chandelle noire, une rouge, une jaune et une blanche. Aussi, nous avons le tabac, le cèdre, le sauge et la «sweet grass». Nous plaçons l'eau dans un bol de bois ou de cuivre. Cette eau représente la terre mère. Seulement la femme a le droit d'évoquer l'eau. L'homme a la charge du tabac.

Le conducteur commence la cérémonie. Il prépare les herbes médicinales dans un bol appelé «smudge bowl». Il allume les herbes et agite la fumée avec sa plume d'aigle. Ensuite, il prend chaque bol, l'eau et deux roches appelées grands-pères, pour les purifier. Puis, le conducteur se purifie lui-même. Chaque personne dans le cercle se purifie aussi. La plume d'aigle fait le tour du cercle. La personne qui tient la plume d'aigle a la permission de partager l'histoire de sa vie.

Le conducteur purifie ensuite chaque pièce de la maison. Nous pendons des branches de cèdre aux entrées principales pour éloigner les mauvais esprits.

À la fin du rituel, il y a des chants et le conducteur joue du tambour pour les accompagner. Nous remercions nos grands-parents pour toute la création. Puis, chaque personne dans le cercle reçoit et donne une caresse. C'est la dernière partie et la plus importante de la cérémonie.

Raymond Comeau
Centre Alpha-culturel de Sudbury

La cueillette de bleuets

Dans mon enfance, la famille cueillait des bleuets pour les vendre au marchand du village.

Un après-midi, maman, ma sœur et moi allons au champ de bleuets sur la ferme de mon oncle. Papa s'occupe du reste de la famille en se berçant sur la galerie et en fumant sa pipe.

Tout va bien. Soudainement, j'entends un bruit derrière moi. En me retournant, je constate que c'est le taureau qui gratte la terre avec rage. Je m'enfuis à toute vitesse. Une pluie de bleuets s'abat sur moi. Le taureau encorne le panier et le secoue de tous côtés. Maman me voit courir, s'empare de ma sœur et lui fait traverser la clôture. Je les suis à toute allure.

Nous voici enfin arrivées de l'autre côté de la clôture. Fatiguée, ma sœur s'assoit, sans regarder, sur un nid de fourmis. Ma mère la calme. Ensuite, nous reprenons le chemin du retour. Le cœur battant et les jambes tremblantes, je tiens fort la main de maman.

Cette journée avait débuté bien agréablement. Par contre, elle s'était presque terminée en cauchemar.

Michelle Parent
Centre d'alphabétisation L'Auberge des mots

Un soir d'été

Je demeure dans une ville. Cependant, on s'y pense à la campagne, car il y a une petite forêt derrière la maison. Ceci nous permet de voir plusieurs animaux sauvages.

Une belle nuit d'été vers la fin du mois d'août, j'étais en train de laver la vaisselle. Il était environ 11 heures du soir. Tout à coup, j'ai entendu des bruits de sabots sur le chemin. Je pensais voir un cheval. En regardant par la fenêtre, j'ai vu un grand animal. Le devant de l'animal était caché par un arbre. Le derrière ressemblait à celui d'un cheval.

Soudain, une grosse tête avec des bois magnifiques s'est montrée. C'était un orignal! L'animal passait à dix pieds de la maison. Deux autos le suivaient. Il marchait tranquillement et sans inquiétude dans le milieu de la rue. Je n'oublierai jamais ce moment. Un orignal, un grand animal sauvage, rien qu'à dix pieds de moi!

L'orignal est entré dans la cour d'un voisin à deux maisons de chez nous. Puis, il a disparu dans la petite forêt.

Nous voyons souvent des animaux sauvages derrière chez nous. Par contre, c'était notre premier orignal.

Lucille Gaudreault
Groupe d'alphabétisation populaire Le Coin des Mots

Lancement à North Bay

Le vendredi 8 septembre 1995

Ensemble, on est partis de Sudbury vers 5 heures. On est arrivés à l'hôtel Howard Johnson à North Bay à 6h50. Pour souper, on est allés au petit restaurant Roastmastir's. Il y avait une fourgonnette de Tilden qui menait les gens au Centre Les compagnons des francs loisirs. Là, on a joué des jeux.

Le samedi 9 septembre 1995

Le lendemain, il fallait se préparer pour partir à 9 heures. On a pris le bateau Chief Commanda II. La tournée du Lac Nipissing a duré trois heures. On a même eu un «brunch» sur le bateau.

Ensuite, on s'est rendus à la base militaire de North Bay vers 1h30. Un soldat était notre guide pendant deux heures. On est allés à 800 mètres sous la terre. Il faisait très noir. Le guide nous a dirigés vers le radar. Un monsieur nous a expliqué les avions des pays étrangers.

À 5 heures, on est retournés à l'hôtel pour se reposer. À 6h30, il y avait un cocktail suivi d'un buffet. Vers 8 heures, il y avait le lancement des romans gagnants du concours d'auteurs de CAP-Nord VI. Les auteurs des romans gagnants sont madame Claudie Tremblay-Blais, monsieur Toni Tremblay et monsieur Richard Pulsifer. Bravo!

Après le lancement, on a dansé. Aussi, il y avait un «karaoké»; on pouvait chanter au micro. Je me suis très bien amusée.

Pierrette Paradis
Centre Alpha-culturel de Sudbury

Une entrevue à La Magie des lettres

Ce matin, j'ai eu une entrevue avec Claire et Anne pour le poste de réceptionniste à La Magie des lettres.

Claire m'a demandé de remplir deux feuillets de message. Anne m'a parlé du poste et m'a expliqué les fonctions. Je leur ai remis mon curriculum vitae. Je leur ai dit que j'avais de l'expérience. Je leur ai parlé de mon stage comme réceptionniste et de mon bénévolat au Centre communautaire Overbrook.

Je devrais avoir des nouvelles demain.

Bibiane Larose
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Un dîner-rencontre

À North Bay, le 6 mars, nous avons eu une réunion. Cette réunion a eu lieu dans une salle au cinquième étage.

Ensuite, nous sommes allés dîner chez les Bons Amis. Le dîner était très bon. Dans l'après-midi, nous avons discuté les affaires du budget. Après cela, nous sommes allés visiter le Centre des arts. Une dame bien gentille répondait à nos questions.

C'était une belle journée, et il faisait beau soleil.

Danielle Fortin
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

L'inondation

Je demeurais tout près d'une grande rivière, sur la ferme de mes parents. L'eau de la rivière débordait chaque année, vers le mois de mars. En 1935, il y a eu une inondation. Nous avions 25 vaches à lait, des veaux et d'autres animaux. Nous étions très inquiets. Chaque heure, l'eau montait un peu plus dans l'étable. Mon père a demandé l'aide des voisins.

Les hommes avaient travaillé toute la nuit et toute la journée dans la grange. Maintenant, ils montaient les animaux sur des échafauds pour les sortir de l'eau. Dans la maison, ma mère essayait de trouver un moyen d'élever le poêle à bois. Les enfants l'aidaient à chercher des morceaux de bois pour mettre sous les pattes du poêle. Il approchait 7 heures, et l'eau allait rejoindre le feu. L'eau était partout dans les champs et dans la maison. Maman s'inquiétait. Comment les hommes allaient-ils revenir à la maison? Elle a sorti le bateau du hangar et l'a attaché à la maison avec une grosse chaîne. Il ventait tellement que le bateau battait fort contre la maison. Ce fut toute une nuit d'inquiétude. Personne n'a dormi.

L'inondation a duré cinq jours. Nous étions épuisés. Tous les légumes de la cave étaient gâtés. Nous avons travaillé fort pour nettoyer les dégâts. Quelle année!

Gisèle Larivière
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Merde!

Quand j'étais jeune, nous demeurions à la campagne. C'était une belle journée d'été bien chaude. Mes frères, mes nièces et moi jouions à la cachette.

Tout près du jardin, il y avait une butte de terre. Nous nous sommes cachés derrière cette butte. De l'autre côté, il y avait un fossé. Ma nièce Chantal est tombée dans le fossé. Elle s'est relevée en pleurant. Elle a dit: «Je suis pleine de boue!» Je lui ai dit que ce n'était pas de la boue, mais de la merde. Elle s'est mise à pleurer encore plus fort.

Richard Larocque
Centre d'alphabétisation de Prescott

Notre décision

J'ai rencontré mon fiancé dans un club, le soir de l'Halloween 1982. Il était déguisé en vieux pépère. Il n'arrêtait pas de me regarder. Je me sentais mal à l'aise. Je suis allée parler à une amie.

À mon retour, le pépère était parti. Un homme m'a demandé à danser, et j'ai accepté. C'est là que j'ai su que cet homme était celui qui me fixait. Marc-André et moi sommes sortis ensemble quelques mois, et il m'a demandée en mariage. Nous nous sommes fiancés le 25 décembre 1982.

Le 22 juillet 1983, c'était le grand jour. J'étais très nerveuse. Lorsque j'ai monté les escaliers de l'église, mon voile était trop long, et j'ai failli tomber.

Imaginez le spectacle! Le prêtre nous a demandé si nous voulions nous aimer pour la vie. Rien au monde ne nous aurait fait changer d'avis. À la fin de la soirée, mon mari et moi sommes partis pour l'hôtel. Ça, c'est une autre histoire!

Noëlla Lussier
Centre d'alphabétisation de Prescott

La naissance de mon fils

Après trois ans de mariage, mon mari voulait des enfants. Mais, après deux malchances de grossesse, la peur d'essayer encore était plus forte que moi. Par contre, j'ai surmonté ma peur avec l'amour de mon mari. Un an plus tard, j'étais encore enceinte.

La grossesse allait très bien, mais ma peur ne partait pas. Mon mari était toujours à mes côtés. Nous demandions à Dieu de nous donner la force et de nous bénir avec un beau bébé.

Mes douleurs ont commencé soudainement. L'accouchement s'est bien passé. Nous avons eu un très beau garçon de huit livres trois onces, aux cheveux blonds et aux yeux bleus. Il était pour nous un miracle. Nous l'avons nommé Adam, le nom du premier homme de la terre.

Par Sa grâce, Dieu nous a bénis en nous donnant Adam. C'est Son amour qui nous a aidés à laisser le mal du passé derrière nous. Adam est le bonheur de mon monde.

Winnie Creor
Alpha Rive-Nord

La Magie de Noël

Une fille nommée Mariette est venue me voir. Elle m'a demandé si je voulais faire partie d'une pièce de théâtre. La pièce s'intitulait La Magie de Noël.

J'étais très content. On était 37 pour faire la pièce de théâtre. On avait beaucoup de plaisir chaque fois que l'on pratiquait. On a répété nos rôles pendant quatre mois, un jour par semaine. Chaque répétition durait quatre heures. Dans cette pièce, je contais des blagues.

Une fois, j'ai eu la chance de jouer le rôle du Père Noël pendant une répétition. D'ordinaire, ce rôle était réservé à Sandy.

La pièce de théâtre a eu lieu le 10 décembre 1995 à l'école secondaire. Ce soir-là, on s'est fait maquiller avant la pièce. La pièce a été un très grand succès.

Michel Sarrazin
Centre d'alphabétisation de Prescott

Un été inoubliable

Le 25 juin 1995, j'assiste à une assemblée au restaurant Maria's Cosy Corner. On parle du musée du quartier du Moulin à Fleur à Sudbury. Le président me demande d'organiser le 20e anniversaire du musée qui aura lieu le 20 août 1995. J'accepte avec plaisir. Dès le lendemain, je sollicite les commerçants du quartier pour le financement de l'événement.

Je préside la prochaine assemblée avec fierté. Nous discutons de la nourriture, de la recherche des bénévoles et de la liste des personnes à inviter. Aussi, nous assignons des responsabilités aux membres du musée.

Enfin, le 20 août arrive. C'est une belle journée ensoleillée. La cérémonie débute à 11 heures par l'ouverture du musée. Nous remercions toutes les personnes présentes. Plus de 300 personnes, dont plusieurs dignitaires, assistent à la fête. Il y a de la bonne nourriture, des saucisses et des hamburgers grillés au barbecue. Je me fais un plaisir de rencontrer les gens du quartier en leur offrant des boissons gazeuses.

Je reçois de nombreuses félicitations. Le comité du musée a travaillé avec beaucoup de cœur, de dévouement et de compétence. Je remercie tous les gens qui ont contribué des prix, de l'argent et de leur temps.

Comme je suis fière et heureuse d'avoir pu aider à organiser cette fête historique, un véritable succès!

Claudette Fongémy
Centre communautaire Assomption

Une histoire renversée

À l'âge de seize ans, je travaille dans les chantiers. C'est toute une expérience!

Au début, j'étudie pour savoir quel arbre je dois couper en premier. Je ne peux pas aller en dessous pour couper l'arbre. C'est trop dangereux que l'arbre casse et me fasse mal.

Je monte l'arbre choisi pour le couper. Tant bien que mal, je réussis à m'accrocher à une branche avec mon équipement. Je fais branler la branche en sautant dessus. La branche finit par céder. Je tombe tellement vite que je reste accroché à une autre branche par ma ceinture. Le pire, c'est qu'il n'y a personne près de moi pour me donner un coup de main. Quoi faire?

J'ai dû descendre chercher ma hache et remonter couper la branche afin de pouvoir descendre pour le dîner. Quelle aventure!

Raymond Fournier
La Clé à Mots-Lettres

Une histoire épeurante

C'est la nuit du quinze novembre. Mon frère, un ami et moi arrivons à l'endroit où nous chassons le chevreuil. Il est 4h30 du matin. Il fait froid et il neige, mais mon frère me dit qu'il faut continuer, car il y a une demi-heure de marche à faire.

Nous arrivons enfin à notre nouvel emplacement. Il fait très froid. Ça fait une demi-heure que je suis placé. C'est le grand silence. Je prends un café pour me réchauffer. Soudain, j'entends un bruit. Je crois que c'est un chevreuil, mais je ne vois rien. Il fait noir. Je continue à regarder et à boire mon café.

Il y a un deuxième bruit derrière moi. Je regarde en silence et j'allume ma lampe de poche. À ma grande surprise, un loup est là, un gros loup. Il est très proche et il me regarde. Il ne bouge pas, moi non plus. Ses yeux sont verts. Il me fait peur. J'ai des frissons partout sur mon corps. Je prends mon fusil pour me protéger et je le regarde. Je lui dis: «Tu m'as fait peur.» Le loup me regarde encore, se retourne, puis s'éloigne dans la forêt.

Je suis très soulagé de le voir partir.

Richard Beaudry
Centre d'alphabétisation de Prescott

Deux surprises

Lorsque j'étais jeune, je demeurais à la campagne. J'étais bien peureux, surtout de la noirceur.

Un soir de printemps, j'ai eu l'idée d'aller à l'étable, mais j'ai négligé d'apporter mon fanal. J'avais environ onze ans. Quand la porte de l'étable s'est refermée, je me suis trouvé dans l'obscurité. J'ai longé à tâtons l'entre-deux, un passage à la tête des animaux. Tout à coup, j'ai frappé une masse vivante qui m'a barré les jambes. Surpris et terrifié, j'ai décollé comme un éclair en criant de toutes mes forces. L'animal beuglait de crainte et de surprise. Tous deux, on s'est lancés, chacun de son côté, pris de panique!

C'était un veau. Il s'était couché à cet endroit et dormait profondément avant que je le surprenne.

Cette histoire, je ne l'ai jamais racontée à ma famille, car j'en devinais toutes les retombées. Après tout, quand on est adolescent et un peu fier, on craint de faire rire de soi. On le craint surtout quand on est un des plus jeunes d'une famille de sept garçons.

Léo Dion
Centre Alpha-culturel de Sudbury

Histoire d'Halloween

Je demeurais à Meaford en Ontario. J'avais dix costumes d'Halloween à faire, cinq pour mes enfants de un à douze ans, et cinq pour leurs amis d'école.

Je peux vous dire que ce n'était pas tout un plaisir au moment même! Je n'avais qu'un seul patron, et les enfants voulaient tous des costumes différents!

Quelles belles soirées d'arguments à décider qui serait un clown, un chat, un lapin ou un chien! Tout ce que je pouvais faire était de changer les décorations sur mon patron de costume de clown.

Avec un peu de patience, les enfants ont tous eu un costume différent. Quand ils sont revenus avec leurs paniers-citrouilles remplis de bonbons, ils étaient tous fiers de leur soirée et prêts à aller dormir.

Aujourd'hui, nos enfants sont encore fiers de parler de leurs costumes avec leurs enfants, à chaque fête d'Halloween!

Yvonne Lavictoire
Centre d'alphabétisation LE TRÉSOR DES MOTS

Notre histoire d'Halloween

Le matin d'Halloween, les apprenantes du Groupe Alpha-Chapleau ont décidé de participer à la fête en se déguisant. Il y avait un chat, un squelette, une Mère Noël, un sandwich et une sorcière.

En chemin, nous avons rencontré une coiffeuse. Elle voulait couper les cheveux de la sorcière. Épeurées, nous sommes parties en courant. En arrivant dans une autre rue, le chat a aperçu une souris. Celle-ci lui a mangé la queue. Mère Noël, en colère, a pris les cheveux de la sorcière pour coudre la queue du chat.

Le soir venu, nous sommes allées à la soirée dansante. Nous avons dansé le «macarena». Nous gardons un bon souvenir de cette journée agréable.

Fernande, Rollande et Suzanne
Groupe Alpha-Chapleau

Ma chance à la loterie

Un jour, après mon cours au Centre Alpha en Partage, je décide d'aller au restaurant pour souper. Un coup arrivé, j'achète quelques billets de Nevada.

J'ouvre mes billets. Le premier et le deuxième ne sont pas des billets gagnants. Avec le troisième billet, je gagne deux autres billets gratuits. J'ouvre ensuite ces deux autres billets et je gagne 100 dollars. Je suis tellement content que je décide d'aller au Bingo à Markstay.

Un coup rendu à la salle, je m'empresse d'acheter mes cartes de bingo. À la fin du bingo, il y a le «jackpot», mais je n'ai que quelques dollars. Je décide donc d'acheter seulement deux autres cartes pour le «jackpot». Le jeu commence. Vers la fin du jeu, il ne me manque que le G46 pour une pleine carte. Finalement, après trois numéros à l'écran, je crie: «Bingo!» Et je gagne 450 dollars!

Je suis très content!

Daniel Lalonde
Centre d'alphabétisation Alpha en Partage

Le Ramadan

Le Ramadan est le mois où tous les musulmans du monde entier font le jeûne. C'est le neuvième mois du calendrier islamique. Ce mois-là, les musulmans ne doivent ni manger ni boire, du lever au coucher du soleil. Aussi, après le Ftoure, le repas de commencement, on doit aller faire la prière à la mosquée.

Personnellement, je trouve que c'est fantastique, surtout pour moi qui suis musulman. Quand nous avons fait tout ça, à la fin du mois, il y a une fête de la fin du Ramadan. À cette occasion, on fait des gâteaux et on est entre amis, dans une ambiance incroyable. On s'amuse et on se prépare l'esprit pour le prochain Ramadan.

Ben Moussa Tamer
Centre d'éducation populaire Alpha-Toronto

Noël de ma jeunesse

Dans ma jeunesse, tout commençait une semaine avant Noël. Je me souviens comme j'étais content de revoir la parenté.

La veille de Noël, on se réunissait chez les parents de papa. Grand-père faisait boire un bon verre de cognac à deux gros dindons, deux ou trois heures avant de les tuer. Puis, il les préparait pour le dîner de Noël.

Les enfants s'amusaient à raconter des histoires. Les hommes jouaient aux cartes. Les femmes préparaient la «consoada» — gâteaux, biscuits et autres pâtisseries de Noël. Après le souper, quelques-uns partaient pour la messe de minuit appelée messe du coq. À minuit, papa allumait le feu d'artifice qu'on regardait monter vers le ciel. C'était une façon de montrer notre joie pour la naissance de l'enfant Dieu.

Le lendemain, on s'habillait avec nos plus beaux vêtements pour assister à la messe. Après la cérémonie, on allait voir une petite pièce de théâtre sur la naissance de Jésus. Puis, on allait chez grand-père pour le dîner traditionnel. On mangeait les deux dindons, du riz et de la salade que les adultes arrosaient de bon vin de la région. Les enfants buvaient un bon jus d'orange préparé par grand-mère. Après, on servait la «consoada» accompagnée de divers spiritueux, de café, de thé et de jus d'orange.

Je garde de bons souvenirs de ce temps-là. Je rêve d'aller un jour revivre toutes ces choses dans mon pays, le Portugal. Je sais que cette tradition y est encore vivante.

Arménio Faria
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Drôlement spécial

[Voir l'image pleine grandeur] Femme à côté d'un morceau de «boloney» qui mesure quatre pieds dix.

Le fameux «boloney»

Quelques mois passés, j'ai reçu un appel. J'avais gagné un gros «boloney». Ma fille et moi ne pouvions pas nous arrêter de rire. Je lui ai dit: «Je vais appeler ton père pour lui dire que j'ai gagné son dîner pour trois mois. Il va se demander ce que j'ai bien pu gagner.» J'ai appelé mon mari et je lui ai demandé de venir avec moi chercher mon gros prix.

Au magasin, les employés ont taquiné mon mari. Je pense qu'ils avaient fait une gageure sur ma taille et celle du «boloney». Le «boloney» mesurait quatre pieds dix. Je mesure quatre pieds six. Il me dépassait de quatre pouces!

Je suis devenue une vedette. Ma photo a paru dans le petit journal La Source de notre région.

Une semaine après la parution de cette photo, je me suis rendue à Sudbury. Dans le centre commercial, un homme m'a reconnue. Il répétait à sa femme: «Regarde, regarde, c'est la madame «boloney». Ça me gênait! Je me suis présentée au couple âgé. L'homme me posait beaucoup de questions. Sa femme m'a remerciée d'avoir pris le temps de leur parler.

Parfois, on se demande si le monde porte attention aux nouvelles. Eh bien, je n'aurais jamais cru être reconnue à cause d'un «boloney»!

Marie Lamontagne
Centre d'alphabétisation Alpha en Partage

Les incidents matinaux

J'entends une petite voix: «M'man, m'man!» Est-ce que je rêve? J'entends la voix une autre fois: «M'man, m'man!» La petite voix continue: «Cassette Barney.» J'ouvre un œil, je vois les deux grands yeux de Michelle, ma fille. Je regarde l'heure. Il est 6h30. Déjà!

Tranquillement, je me lève. Une jambe sort du lit, ensuite l'autre. Je vais mettre la cassette de Barney dans la machine. Cette cassette a tellement joué que je rêve de la faire disparaître. Michelle, comme tous les enfants de trois ans, aime beaucoup Barney.

Je retourne me coucher à 6h40. Deux grands yeux me regardent toujours. Maintenant, Michelle tient un sac de raisins. «M'man, des raisins.» Papa, lui, dort. Il n'entend jamais rien. Incroyable! Peine perdue, je me résigne. Je me lève. Kerri, la grande sœur de Michelle, se lève aussi. Ah! Je vais prendre ma douche. Aussitôt dans la douche, les portes s'ouvrent. Eh oui! C'est Michelle, nue, qui me regarde en disant: «Douche, maman.»

Ensuite, on s'habille. Lorsque Michelle est prête, elle prend la direction de la cuisine. Lorsque j'y arrive, elle a déjà commencé à manger son dîner. Je ramasse le dégât.

Finalement, la famille est prête à commencer la journée. Maman et papa partent pour le travail. Kerri part pour l'école. Michelle s'en va chez la gardienne, son dîner déjà à moitié mangé.

Après toute cette confusion matinale, je n'ai qu'un souhait: passer le reste de la journée de façon plus ordonnée. Croyez-moi. Je suis habituellement une femme très bien organisée.

Carolle Wright
L'ABC Communautaire

La bonne femme Racicot

Plus jeunes, mes parents et moi habitions dans un appartement au deuxième étage d'un édifice dans l'est de Montréal. Il y avait une bonne femme malcommode qui habitait juste au-dessus de chez nous.

J'avais trois ans et demi à cette époque. Je venais tout juste de recevoir mon jouet de Noël, une belle petite brouette rouge. Je passais mon temps à me promener dans le corridor sombre et à m'amuser avec ma petite brouette. La roue de devant grinçait beaucoup. Cela semblait déranger un peu la voisine, la bonne femme Racicot.

Un soir, il était environ 7h30. Je ne savais pas, moi, que la bonne femme Racicot dormait. Sa porte était entrouverte. J'avais fait cinq à six tours devant sa porte avec ma brouette. La bonne femme Racicot a décidé de se lever. Elle est apparue soudainement dans l'encadrement de la porte. Dans la noirceur, elle ressemblait à un fantôme avec sa jaquette blanche et les mains par-dessus la tête. Elle s'est mise à crier des chee chee. J'ai eu tellement peur! Je suis parti à grande course, en criant et en pleurant comme un perdu.

J'ai eu mal au ventre pendant près de deux heures. Mon père n'était pas très content de la bonne femme Racicot. Je vous dis que je n'étais pas prêt à recommencer ce même manège le lendemain! Je garderai longtemps le souvenir de la bonne femme Racicot.

Yvon Labelle
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Le gros bedon

Un matin, nous étions à déjeuner avec nos deux petites-filles de sept et neuf ans. Mon mari, Robert, mettait une épaisseur considérable de beurre d'arachides sur ses rôties. Ma petite Danielle lui dit:

  • Grand-papa, ce n'est pas comme ça qu'on fait. Tu en mets beaucoup trop.
  • Moi, j'aime ça comme ça, lui répond grand-père.
  • Ce n'est pas surprenant que tu as un gros bedon, annonce Danielle.

Nous avons bien ri.

Marie-Laure Labelle
Les Aînés francophones, Port Colborne
L'ABC Communautaire

Histoire de mes jupes

Par une belle journée d'été, mon frère Armand et ma sœur Juliette jouaient dehors avec moi.

Je portais ma robe rayée. Tout à coup, ils ont eu une idée. Pendant qu'Armand me tenait, Juliette déchirait ma robe en suivant les rayures. Quand je marchais, ils voyaient mes petites cuisses. Armand et Juliette riaient de moi.

J'étais fâchée et j'avais bien peur de me faire disputer par ma mère. Mais, ma mère a bien ri elle aussi. J'étais encore plus fâchée. Je leur ai dit: «Vous riez toujours de moi quand il m'arrive quelque chose!»

Une autre fois, mon père nous faisait corder du bois dehors. On prenait le bois par terre, à nos pieds et on n'avait qu'à se tourner pour le corder tout proche. Ce jour-là, je portais une jupe bien large. Elle s'était accrochée à des bûches sur la corde. Armand et Juliette en ont profité pour s'amuser à corder le bois sur ma jupe. Quelle surprise j'ai eue quand j'ai voulu partir! J'ai emporté la corde de bois avec moi. J'étais tellement fâchée! Juliette et Armand ont couru se cacher dans une chambre en haut.

Après cela, j'ai pris les ciseaux et j'ai coupé ce qui était trop large. Puis, j'ai recousu ma jupe à la main.

Rita
Groupe de Dalkeith
Centre d'alphabétisation À LA PAGE

Une culbute mémorable

C'était le temps des bleuets. Mon frère Gérard avait l'habitude de venir coucher chez nous après la veillée du samedi soir.

Durant la journée, j'avais ramassé mes concombres. Je les avais mis dans un grand plat de fer-blanc. J'avais placé le plat sur le palier de l'escalier.

Cette nuit-là, vers 1hdu matin, Gérard est venu cogner à la porte. On était tous couchés. Je me suis vite levée pour aller lui débarrer la porte. Je me dépêchais pour descendre et j'ai glissé en bas de l'escalier. J'ai culbuté I tête la première dans le grand plat de concombres! Puis j'ai continué à glisser sur les deux dernières marches.

Tout ce temps-là, mon frère Gérard entendait le bruit dans la maison. Il pensait qu'il y avait des voleurs. Enfin, j'ai réussi à aller lui ouvrir la porte. J'étais blême comme un drap.

Après, on a bien ri. Gérard en ajoutait chaque fois qu'il nous racontait l'histoire, et on en riait encore plus.

Bertha
Groupe de Dalkeith
Centre d'alphabétisation À LA PAGE

Drôle de minou

Chaque matin, je me lève à 6 h. Je me souviens d'un matin où une petite neige était tombée. Je sortais de ma cour pour aller conduire mon garçon à son ouvrage. Quelque chose a attiré mon attention. Je me suis dit: «Tiens! un autre minou qui a levé les pattes.»

En revenant, je me suis arrêté devant le pauvre minou et je l'ai ramassé. À ma grande surprise, c'était en réalité un petit renard roux. Je l'ai mis sur le capot de ma voiture pour enfiler chez nous. Un peu plus tard, j'avais besoin de mon auto. Alors, j'ai transféré le renard sur le capot de mon camion.

Quelque temps après, j'ai eu besoin de mon camion. Comme il faisait très froid cet hiver-là, le renard était gelé comme une barre. Je ne savais pas quoi faire avec lui. J'ai fini par le planter dans la neige en avant de la maison. Le renard attirait l'attention de tous ceux qui passaient dans la grande route. Les gens ralentissaient pour le regarder.

Quelque temps après, ma belle-sœur Carole et son garçon Ghislain sont venus nous visiter. Quand Carole a aperçu le renard, elle a crié à Ghislain: «Débarque pas, le renard va nous attaquer!» Et elle est repartie chez elle à toute épouvante.

Le lendemain, elle nous a téléphoné pour nous avertir de la présence d'un renard dans notre cour. On a bien ri en lui expliquant que c'était un renard mort.

Raymond
Groupe du soir
Centre d'alphabétisation À LA PAGE

Une surprise

Cette histoire se passe en 1972. J'ai huit ans, et c'est le début de l'hiver, ma saison préférée. Il y a une couverture blanche partout, et tout brille comme des petits diamants. Le ciel est d'un beau bleu.

Depuis déjà deux semaines, mes amis patinent sur le lac gelé derrière chez moi. Je demande mes patins à mon père. Il me dit qu'il les a rangés dans le grenier de la maison. Dès qu'il en aura le temps, il ira les chercher.

Trois jours passent, et toujours pas de patins. Mon frère et ma sœur me disent: «Il faut que nous ayons nos patins! Nous allons faire une surprise à papa.»

Nous installons donc une échelle contre le mur de la maison sous la petite porte d'entrée du grenier. Je monte sur l'échelle, j'ouvre la porte et j'entre dans le grenier. Je vois nos patins suspendus à des gros crochets. J'en décroche une paire et je la donne à ma sœur. Je fais de même pour mon frère. J'ai de la difficulté à atteindre la troisième paire. J'étends les bras et... me voilà étendue sur la table de la cuisine!

Je ne savais pas qu'il fallait marcher sur les soliveaux pour ne pas défoncer le plancher du grenier.

Quelle surprise pour mon père à son arrivée!

Marie-Emma
Groupe du soir
Centre d'alphabétisation À LA PAGE

Un coup de main de grand cœur

Un jour d'été en 1989, mon frère Paul a décidé de venir m'aider à tondre mon gazon avec son tracteur.

Il est arrivé en fin d'après-midi. Nous avons descendu le tracteur de la remorque et nous avons commencé le travail. Paul fauchait la grande herbe. Moi, je «trimais» avec ma tondeuse.

Nous nous sommes arrêtés pour le souper. Puis, nous avons continué jusqu'à la noirceur. J'ai fini avant Paul et j'ai remisé ma tondeuse. Comme je ressentais le besoin pressant d'éliminer un peu d'eau, j'ai regardé aux alentours avant de me soulager entre le camion et la remorque.

Peu après, Paul avait fini sa part du travail. Il est revenu vers moi. Aussitôt, j'ai décroché la remorque et je l'ai poussée dans le fossé pour embarquer facilement le petit tracteur. Ensuite, Paul m'a dit: «Recule le camion pour raccrocher la remorque.» Le travail fini, nous sommes rentrés pour prendre un bon café.

Quelques minutes plus tard, nous sortions de la maison. La lumière de la rue éclairait la mare sous le camion. Là, Paul s'est exclamé: «Ben b..., mon «truck» perd son huile à transmission!» Et moi, j'ai répondu en riant: «Pis y en perd pas mal!»

Vite, il s'est penché sous le camion et s'est passé la main dans la mare. Il a frotté le liquide entre le pouce et l'index, pour le sentir entre ses doigts... peut-être pour y goûter...

Depuis ce temps-là, mes frères disent que Paul est un expert pour tester l'huile.

Le beau Robert
Groupe du soir
Centre d'alphabétisation À LA PAGE

La fée des dents

Un jour, ma petite fille de sept ans m'a annoncé qu'elle avait perdu une dent. Elle était très excitée parce que la fée des dents allait lui apporter des sous. Cependant, cette journée-là, Cassandra était une petite terreur. Alors, je me suis dit: «Non, elle n'aura pas de sous.»

Après qu'elle s'est endormie, j'ai mis un petit oignon germé et un petit bout de papier sous son oreiller. Ma fille déteste les oignons.

Au réveil, elle est venue me voir en pleurant et m'a dit: «Maman, la fée des dents m'a laissé un oignon et un bout de papier.» Je lui ai lu le message sur le bout de papier: «Cassandra, tu n'étais pas gentille avec ta maman hier, alors tu ne mérites pas de sous. Sois aimable! Je reviendrai dans deux jours, je te le promets.»

Je vous le dis, ma fille était très gentille pendant deux jours! Alors tel que promis, la fée est revenue. Elle lui a laissé quelques pièces de monnaie sous l'oreiller.

Ma fille a dix-huit ans aujourd'hui, et nous rions encore de cet événement.

Danielle Surprenant
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Les deux poissons

En été 1995, nous sommes allés à Gananoque, près de Kingston, sur le fleuve Saint-Laurent. Nous avons loué un bateau d'achigan pour aller pêcher le maskinongé, le requin d'eau douce.

Au bout d'une heure, nous avons accroché un maskinongé. Ça nous a pris deux heures pour le tirer dans le bateau. Il pesait 20 à 30 livres. C'était drôle. Mon ami avait pris une petite perche comme appât, l'avait accrochée à son leurre, puis avait lancé la perche et le leurre dans le fleuve. Soudain, il s'est mis à crier. «Oh non! Non!» Je lui ai demandé ce qui n'allait pas. Il m'a répondu: «J'ai oublié d'attacher le leurre à ma ligne à pêche!» Nous nous sommes regardés en riant. Ce n'était pas vraiment drôle.

Ensuite, nous avons péché à la cuiller. Tout à coup, ma ligne à pêche a disparu. J'ai crié: «Ah non! Non! J'ai perdu ma ligne à pêche dans le fleuve!» Encore une fois, nous avons éclaté de rire. Mon ami a dit: «Ce n'est pas notre journée aujourd'hui.»

Nous avons eu du plaisir cette journée-là. Ne faites pas comme nous. Tenez bien votre ligne et votre leurre. Et surtout, gardez votre sourire en tout temps. Bonnes vacances et bonne pêche à tous!

Michel Fortin
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Une surprise

Un jour, mon chum et moi avons décidé d'aller faire un tour dans le bois, pour bâtir une belle cabane.

Nous avons apporté des outils: un marteau, une scie et des clous. Après quelques heures de travail, nous avons décidé de finir la cabane le lendemain. En revenant, nous avons aperçu quelque chose qui bougeait par terre. C'était une petite grenouille. Mon ami l'a prise dans sa main en disant:

  • J'aimerais l'apporter chez moi.
  • Qu'est-ce que tu vas faire avec cette grenouille? Pourquoi veux-tu l'apporter chez toi? lui ai-je dit doucement.
  • C'est un secret! Je me rends à la maison.

Le lendemain matin, sa petite sœur aperçoit une boîte dans la chambre de son frère, près du lit. Elle veut tellement regarder dans la boîte. Elle décide d'ouvrir la petite boîte. La grenouille saute sur elle!

C'est une surprise que je n'oublierai jamais.

André Myre
Centre d'alphabétisation de Prescott

Souvenirs de ma jeunesse

Quand j'étais petit, nous vivions sur une ferme. Nous avions des chevaux.

Quand mes parents allaient en visite, les enfants faisaient entrer les chevaux dans la grange. Nous leur mettions une bride pour les diriger et nous coursions sur le bord de la rivière. Nous faisions une compétition avec les chevaux des voisins.

Un jour, mon père est arrivé sur le fait. Il m'a disputé, particulièrement parce que j'étais le plus vieux.

Quand nous faisions les foins, c'est moi qui raclais le foin. Ensuite, nous accrochions les chevaux au fourgon pour transporter le foin à la grange.

Une fois, j'ai lancé le foin sur le fourgon, et il y avait une couleuvre dans la botte de foin. Mon petit frère a eu très peur. Il a sauté en bas du voyage de foin. Nous avons trouvé cela très drôle.

Fernand St-Louis
Centre d'alphabétisation de Prescott

Un jeudi matin

C'était un jeudi matin. J'étais couché. Tout à coup, ma femme a crié: «Lève toi!»

Ça faisait trois fois qu'elle me criait cela. La quatrième fois, elle a pris un morceau de glace et l'a glissé dans mon pyjama. J'ai sauté du lit en criant; je ressentais une douleur froide. J'ai vite enlevé mon pyjama. Puis, j'ai eu une autre surprise. Ma sœur et ma femme m'ont lancé un grand seau d'eau glacée. Mais, elles aussi ont eu une surprise. J'étais nu comme un ver de terre!

Elles ont ri à en pleurer. Une d'elles riait tellement qu'elle s'est mouillée. Moi aussi, j'ai bien ri.

Claude Bonin
Centre d'alphabétisation de Prescott

Un drôle d'ordinateur

L'autre jour, je suis allé au laboratoire de l'hôpital pour un prélèvement de sang. J'étais assis dans la salle d'attente. Tout à coup, on a entendu un gros bruit. C'était comme le bruit d'un coup de fusil. Tout le monde regardait alentour. On se demandait ce qui avait bien pu faire ce bruit-là.

Lorsque la réceptionniste est revenue à son bureau, elle a aperçu de la fumée qui s'échappait de son ordinateur. L'ordinateur avait causé le bruit étrange en explosant. Un court-circuit avait détruit les fils électriques qui entraient dans l'ordinateur.

C'était la première fois que j'entendais parler d'un ordinateur qui pouvait péter et fumer!

Roland Vachon
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Sotte comme une dinde

Connaissez-vous l'instinct d'une dinde? Nous allons vous raconter un fait pour illustrer la conduite bizarre des dindes.

Chez nous, nous élevions ces gros oiseaux pour la viande. Nous trouvions cela très drôle de les voir agir. Quand les dindons et les dindes sortaient de leur abri, ils n'oubliaient jamais de se baisser la tête pour passer la porte. Chose étrange, quand les dindes entraient, à la queue leu leu, dans une bâtisse très haute, elles baissaient tout de même la tête. Et cela, même si l'entrée de la porte mesurait une douzaine de pieds de hauteur. Était-ce un acte de prudence ou une sottise?

Malgré ces penchants sans allure, chacun de nous est fier de savourer cette volaille, avec une bonne farce, à la fête de l'Action de grâces.

Texte collectif de St-Albert
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends

La curieuse

Une journée, ma sœur Christine, mon frère et moi étions dans la cuisine pour souper. Mon frère et moi étions assis à table. Christine, la curieuse, était en train de regarder le moulin à laver.

C'était un vieux moulin à tordre. Christine était assez curieuse. Elle a touché les deux bras du moulin. Il n'est rien arrivé. Ma grand-mère lui a dit: «Ne touche pas à ces deux bras, Christine. Tu vas manger un bon coup sur le front.» Sur ces mots, Christine a touché encore les deux bras. Eh bien, elle a reçu un bon coup sur le front!

Mon frère et moi ne pouvions pas arrêter de rire. Ma grand-mère nous a punis en nous envoyant nous coucher sans souper. Et Christine s'est retrouvée avec une grosse prune sur le front.

Carmelle Whisselle
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends

Une journée embarrassante

C'est un dimanche matin. Il fait beau soleil. Je décide de mettre une belle jupe pour aller à la messe.

Ma tante Nicole et mon amie viennent me voir. Elles décident de m'accompagner. On marche ensemble pour se rendre à l'église.

Tout à coup, j'aperçois mon jupon qui balaye le trottoir. Ma tante Nicole et mon amie se mettent à rire aux éclats. Je deviens rouge comme une tomate. Les autos klaxonnent. C'est drôle pour eux, mais pas pour moi!

Une fois dans l'église, on s'empresse de s'asseoir sur un banc. Au moment de la quête, j'ouvre ma bourse pour sortir de l'argent. J'hésite, car mon jupon est là. Avec peine et misère, je réussis. À ce moment-là, nous pouffons toutes de rire.

Enfin, la messe se termine. Au retour à ma demeure, j'appelle mes parents pour leur dire ce qui m'est arrivé. Ils ont bien ri.

Hélène Audette
Centre communautaire Assomption

Une peur amusante

Ma sœur, mes cousins et moi avons eu l'idée de nous déguiser pour l'Halloween. À 6 heures du soir, Lorraine et moi allons rencontrer nos cousins à domicile. L'obscurité est évidente, et nous avons oublié nos lampes de poche.

Tout à coup, un bruit de branches brisées et un grognement nous fait sursauter. Effrayées, Lorraine et moi courons comme des athlètes dans une course de vitesse de 100 mètres.

À bout de souffle, nous arrivons enfin chez nos cousins. Là, nous nous apercevons que le grognement n'était pas celui d'un ours, mais celui d'un cochon! Nous avons tellement ri que nos mâchoires nous en faisaient mal!

Lorraine et moi sommes retournées à la maison en riant. Personne n'oubliera cette peur amusante du soir de l'Halloween.

Suzanne Dupuis
Formation de base de l'Ontario Collège Boréal

Spécialement en souvenir

[Voir l'image pleine grandeur] Deux jambes sortent de la fenêtre de la partie du haut de la grange où l'on entasse le foin.

Une aventure dans la tasserie

Durant l'été, on mettait le foin «loose» dans la tasserie pour nourrir les vaches pendant l'hiver suivant. La tasserie est la partie du haut de la grange où l'on entasse le foin.

Mon histoire se passe durant l'hiver de mes onze ou douze ans. Mon père m'avait envoyé couper du foin. Je coupais des lisières de foin avec un couteau à foin bien aiguisé. Avec une fourche, je le lançais toujours du même côté. Occupé à mon ouvrage, je ne me suis pas aperçu que je creusais un grand trou profond. Je continuais à lancer le foin toujours à la même place...

La dernière fourchée lancée, j'ai tiré sur ma fourche. Tout le foin «loose» est tombé sur moi. Surpris, j'ai frappé du pied le taquet de la petite porte de la tasserie. La porte s'est ouverte, et j'ai glissé. Mes jambes balançaient dans le vide. Une chance que mon père était en bas! Il a tiré sur mes jambes pour me sortir de là.

C'est la dernière fois que j'ai coupé du foin dans la tasserie. Je me souviendrai toujours de cette aventure-là.

Le petit François
Groupe de Dalkeith
Centre d'alphabétisation À LA PAGE

Mon ami fidèle

J'aimerais parler de mon meilleur ami. Quand j'étais petite, mon ami jouait avec moi. Il était pour moi une vraie poupée. Je lui donnais à manger et je le berçais. Lui, de son côté, restait toujours avec moi. Il me protégeait contre tous les adultes.

Quand je parlais, il venait tout de suite vers moi. Il refusait d'aller vers les autres personnes. Quand je ne me sentais pas bien et que tout le monde me laissait tomber, il restait avec moi. Cela me rassurait.

À seize ans, j'ai dû l'abandonner pour partir dans un autre pays. En pleurant, j'ai fait mes adieux à Tarzan, mon chien fidèle.

Variola Dubûche
Centre d'alphabétisation LE TRÉSOR DES MOTS

Un homme spécial

En juin 1993, j'ai rencontré un homme spécial à Elliot Lake. C'était lors de la troisième Assemblée générale annuelle du Regroupement des groupes francophones d'alphabétisation populaire de l'Ontario (RGFAPO). Cet homme était un des plus âgés à cette réunion. Il s'est présenté comme Papa Toni en riant.

En 1993, c'était un homme qui avait un manque de confiance en lui-même. Par contre, il avait de grandes expériences à partager avec nous. Je croyais qu'il pouvait offrir beaucoup à l'alphabétisation. Je ne me suis pas trompée. On l'a élu représentant des apprenantes et apprenants au RGFAPO, ensuite à la Fédération canadienne pour l'alphabétisation en français. Depuis juin 1993, il a même eu le courage d'écrire son premier roman et de l'envoyer au concours d'auteurs de CAP-Nord. De plus, son livre, Plus qu'une simple maladie d'école, a gagné ce concours. Mes amies et moi sommes très fières de Toni Tremblay. Il a fait beaucoup de chemin en alphabétisation, et nous le félicitons.

Je trouve Toni très spécial, car il a relevé un grand défi dans sa vie. Aussi, il a foncé de toutes ses forces et avec courage vers le chemin du savoir. Cela n'a pas été facile, mais il l'a accompli avec persévérance et un grand désir d'apprendre. Toni a un bon sens de l'humour, la joie de vivre, un grand cœur et est toujours plaisant avec les autres. Je sais que plusieurs personnes impliquées dans l'alphabétisation l'admirent. C'est formidable!

Jacqueline Cormier
Centre d'alphabétisation L'Arc-en-ciel de l'Alphabet

Un bon emploi

Je me suis trouvé un emploi au début du mois d'octobre. Je suis allé travailler pour une compagnie de gaz naturel.

J'ai creusé beaucoup de trous à la pelle. Je devais installer des tuyaux dans ces trous. J'aimais beaucoup faire ce genre de travail, même par temps de pluie. Au bout de dix semaines, j'ai dû arrêter à cause d'une mise à pied. Il faisait trop froid et il y avait beaucoup trop de neige.

J'ai hâte que le beau temps revienne!

Rémi Vaillancourt
Centre d'alphabétisation de Prescott

Les accidents au travail

En 1956, je travaillais aux foins pour un cultivateur. Il possédait un troupeau de vaches sur une grande ferme.

Une belle journée, mon cousin et moi étions en train de charger un voyage de foin. Les chevaux ont pris l'épouvante. Je suis allé en avant des chevaux pour essayer de les arrêter, mais je suis tombé sur le dos. Je me suis retrouvé sur l'essieu sous la charrette. La charrette était très vieille. Elle s'est brisée en deux, et cela m'a permis de me libérer.

Je me suis fait mal au genou et à l'épaule. Mon cousin est allé chercher de l'aide. Je ne voulais pas aller à l'hôpital parce que je ne voulais pas retarder l'ouvrage. Mon cousin a fait l'ouvrage qui pressait et m'a obligé d'aller à l'urgence quand il a remarqué mon genou plein de sang. On m'a fait vingt points de suture au genou et six à l'épaule.

Je suis retourné à l'ouvrage deux semaines plus tard. Depuis cet accident, je suis beaucoup plus prudent.

Marcel Carrière
Centre d'alphabétisation de Prescott

Un été perdu

C'était le 8 septembre 1977. Quel beau samedi matin! Je soufflais de la paille dans le grenier de la grange avec mon père. Une roche est passée dans la souffleuse et a brisé la lumière.

En fin de journée, je me suis lavé après avoir trait les vaches. Je voulais sortir. Je suis parti en moto.

Vers 7h30, mon père est monté dans le grenier pour descendre un peu de paille pour les vaches. Il a allumé la lumière. C'est alors que le feu a pris dans la grange. Il ne s'en est pas aperçu. Vers 8 h, il est allé à la maison. Vers 8h20, un voisin est entré dans la maison et a dit: «Le feu est pris dans la grange.» Mon père a appelé les pompiers, mais il était déjà trop tard.

Mes cousins sont venus me chercher. Ils ne voulaient pas que je prenne ma moto. J'étais très triste, car j'avais perdu tout l'ouvrage de l'été.

Alain Marleau
Centre d'alphabétisation de Prescott

Histoire de dindes

Notre famille demeurait à Noëlville, tout près de la French River aussi connue sous le nom Rivière des Français.

Un printemps, grand-papa Alfred et maman ont décidé d'élever des dindes pour faire de l'argent. Ce petit oiseau capricieux demande une grande chaleur. Il ne faut pas qu'il se mouille les pattes, ou il en meurt.

Un jour, maman est allée au village. Ma sœur Giselle et moi avons gardé les dindes pendant son absence. Avant de partir, maman nous a dit: «Faites attention aux dindes! Il y a une lumière pour les faire sécher si elles se mouillent.»

Les dindes se sont mouillé les pattes. Elles retournaient toujours dans l'eau. Nous avons essayé de les sécher, mais les petites dindes tombaient et mouraient.

Maman est arrivée et a vu les dindes. Nous étions désolées. Quel désastre! Nous n'avions réussi à sauver que six dindes.

Il faut en rire maintenant! Une dinde, c'est dinde. Ça porte bien son nom. C'est devenu la farce chez nous.

Denise Boucher
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Quand j'étais jeune

Ma famille restait sur une ferme avec un moulin à vent.

Un jour, mon frère Armand était monté dans le moulin à vent pour graisser l'essieu. Pour cela, il fallait dévisser un écrou avec une clé anglaise, un «wrench» en anglais. Tout à coup, la clé est tombée par terre.

Mon frère n'était pas capable de lâcher la palette du moulin. S'il lâchait la palette, le vent ferait partir la grande roue. La palette le tuerait.

Comme je rôdais proche du moulin à vent, Armand m'a lâché un cri: «Monte-moi le «wrench», mais regarde toujours en l'air en montant!»

J'ai pris une corde pour attacher la clé à ma taille. Puis, je suis montée à une hauteur de 60 pieds. J'avais six ans, mais j'étais brave. Quand je suis arrivée en haut, mon frère a pris la clé. Ensuite, il m'a dit de redescendre toujours en regardant en l'air.

En descendant, j'ai aperçu mes parents qui arrivaient. Mon père a eu assez peur qu'il m'a dit: «Je ne veux plus jamais te voir monter dans le moulin à vent!»

Juliette
Groupe de Dalkeith
Centre d'alphabétisation À LA PAGE

Deux souvenirs

Rocky, mon chien, est mort! C'était mon ami. Je jouais tout le temps avec lui. Il était tout blanc et frisé.

Quand je l'ai vu étendu dans la rue, j'ai crié et crié. Puis, j'ai pleuré dans les bras de maman. Deux jours après, on a enterré mon chien dans la cour arrière. Toute la famille était là. Mon père avait gravé son nom sur une belle plaque. J'étais triste. Je pense souvent à lui et j'ai de la peine. Je m'ennuie de Rocky.

À l'été, mon ami et moi sommes allés à la chasse au petit gibier. Nous avons péché au lac Blueberry et nous avons chassé la perdrix. Moi, j'ai tué un écureuil avec une fronde. Mon ami n'a pas vu une seule perdrix, même pas un lièvre. Après n'avoir rien attrapé, nous sommes retournés à son chalet.

Alain Paquette
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Le vieux camion de mon père

Le vieux camion gris de mon père était un Ford F 150 de 1979. Il était tout rouillé et plein de trous. Aussi, il faisait beaucoup de bruit. On ne pouvait pas se parler dans le camion lorsqu'il était en marche.

La seule chose qui gardait la boîte sur la carrosserie était le réservoir d'essence. Le système d'échappement était inutile parce qu'il était troué partout. Les pentures des portes étaient rouillées et les poignées brisées. Les grillages des lumières étaient accidentés. Le moteur arrêtait à tous les coins de rue.

Un jour, la batterie a éclaté. Lacide était tout partout sur le moteur et le capot. Mon père a réparé les ailes de l'avant et le système d'échappement. Deux semaines après, il a vendu le camion au ferrailleur.

Le 27 octobre 1991, mon père a acheté une auto. C'était une AMC 1980 noir et or.

Patrick
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

L'histoire de Max

Quand j'étais petit, je me grattais toujours. Plus tard, je me suis aperçu que j'étais allergique aux animaux.

Ma mère m'a emmené chez le médecin. Il m'a dit que je devais me défaire de mon chien. Je me suis enfermé dans ma chambre et j'ai pleuré bien fort. J'aimais beaucoup Max.

J'ai amené Max dans une ferme chez des amies à quelques milles de chez moi. Max s'est sauvé de la ferme et est revenu à la maison tout seul. Il a fallu alors l'amener dans un chenil. J'avais le cœur gros. Je pensais beaucoup à lui.

Marc Lyras
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

La Maison Rouge

En 1967, mon frère, Robson, a commencé à jouer de la guitare. Il avait douze ans. Mon père avait reçu une guitare de son ami. Il a dit à Robson: «Si tu peux me jouer une chanson dans une semaine, je vais t'acheter un instrument.» Mon frère était très excité. Il a commencé à travailler une chanson des Beatles. Avant la fin de la semaine, il a réussi à jouer sa première chanson.

Mon frère a eu le goût et l'enthousiasme pour la musique. Il a commencé à apprendre plusieurs chansons des Beatles. Un jour, ses amis l'ont entendu jouer. C'est là qu'ils ont décidé de former un groupe de quatre musiciens. On allait les voir jouer dans le garage d'un ami de Robson. On payait 25 sous pour l'entrée.

Le groupe a joué pendant environ neuf mois. Ensuite, deux des musiciens se sont séparés du groupe. Un autre homme les a entendus et a demandé à mon frère s'il pouvait jouer avec eux. À ce moment-là, Robson avait 25 ans.

Mon frère a rencontré sa copine et a laissé le groupe pendant quelque temps. Mais, il est finalement retourné jouer de la musique avec ses copains. Son groupe s'appelle La Maison Rouge.

Céleste Miron-Carrière
École St-Dominique Centre communautaire Assomption

Mes amis à Montréal

Je suis né à Montréal le 17 février 1978. J'habitais Montréal Nord. Je me suis fait des amis à l'école et dans le quartier.

À l'école, j'ai rencontré James. Il n'était pas dans ma classe, mais on était toujours ensemble à l'école. On parlait de beaucoup de choses. James est devenu mon meilleur ami. Je l'emmenais chez moi le midi. On se chicanait parfois. Il me trouvait drôle. Quand j'avais un problème, il était là pour moi.

Je me suis inscrit chez les «cadets» à l'âge de seize ans. Au début, c'était horrible. J'étais dans une base militaire le samedi et le dimanche de 8h15 à 4h30. C'était trop discipliné. Après quelques semaines, je me suis fait des amis. Ensemble, on suivait des cours et on faisait des sorties et des activités. Ma première année chez les «cadets» était un peu difficile.

La deuxième année était horrible. L'adjudant était remplacé. Cependant, c'était la même chose, et la moitié des «cadets» ont quitté. Les heures avaient changé au mardi soir de 6hà 9h30. Le commandant nous criait après quand on était fatigués. Le lendemain, je rentrais à l'école épuisé.

Mon séjour chez les «cadets» a été une expérience difficile, mais j'ai appris beaucoup de choses.

Jean-Patrick Charles
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

La dynamite

J'avais environ quinze ans. Mon chum et moi allions souvent près du dépotoir. La place était sans surveillance. Les gens y jetaient toutes sortes de choses.

Une fois, j'ai trouvé une boîte contenant de la poudre. Je n'étais pas fou! J'ai dit à mon chum: «D'après moi, c'est de la poudre pour faire des pétards.» J'avais des allumettes. J'ai étendu le bras pour fronder l'allumette dans le bocal et... POUF! Cela a sauté. Mon chum m'a dit: «T'es tout noir.» J'ai passé la main sur mon visage. Mon chum m'a dit: «Arrête, ta peau vient avec!»

C'était en plein hiver. Il faisait froid. Nous sommes retournés à la maison. Eh! mes vieux, à la chaleur de la maison, j'vous dis que ça brûlait! Ma mère a dû m'emmener chez le docteur pour de l'onguent. Ça a pris deux à trois semaines à guérir.

C'était de la poudre à dynamite!

Omer charrette
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends

La peur de ma vie

J'avais cinq ans et mon frère huit ans. Nous avions décidé de nous faire une ligne à pêche. C'était le printemps, et nous allions à la pêche dans le fossé. Comme il y avait de la neige, le pied m'est parti et je suis tombé à l'eau. J'ai failli me noyer. Mon père m'a vu juste à temps pour me sauver.

Les années ont passé. À l'âge de treize ans, j'ai failli me noyer une autre fois. Nous étions au quai de Chute-à-Blondeau. Un de mes amis m'a demandé si je savais nager. Je lui ai dit oui, mais ce n'était pas vrai. Il m'a poussé, et je me souviens d'avoir monté deux fois à la surface de l'eau. Mon ami a plongé pour me sauver.

Enfin, c'est pour cela que je me suis acheté une piscine. Je ne veux pas que mon fils ait peur de l'eau. Je veux qu'il apprenne à nager.

Claude Nicholas
Centre d'alphabétisation de Prescott

Mon oiseau Ti-Pit

Ti-Pit était mon serin. Je l'ai eu pendant une douzaine d'années. Il était un très bon chanteur.

Je ne le laissais pas sortir de sa cage et je ne le couvrais pas le soir. Tous les jours, Ti-Pit commençait sa journée à la clarté du jour, par des roulements de belles notes. J'aimais l'entendre chanter. Au printemps, c'était encourageant de l'entendre. Ça me rappelait que les journées devenaient de plus en plus longues.

Je jouais la radio souvent durant la journée. Ti-Pit chantait en suivant les mélodies. Un jour, j'ai décidé de sortir ma caméra vidéo pour le filmer. J'ai alors enregistré de bons souvenirs de lui.

De temps en temps, Ti-Pit ne se sentait pas bien et ne chantait pas. Mais, il récupérait vite. Il était très fort. Malheureusement, en septembre 1995, mon Ti-Pit a été très malade. Je l'ai emmené chez le vétérinaire. Le vétérinaire n'a pas pu l'aider. Il lui a donné une injection pour «l'endormir».

Ti-Pit me manque beaucoup maintenant. Il était un très bon compagnon. Adieu, mon Ti-Pit!

Carmen Meilleur
Centre d'alphabétisation LE TRÉSOR DES MOTS

L'aventure de Nda Akissi

Un beau matin, j'ai pris ma valise et j'ai quitté mon pays pour l'Europe. Après deux ans en Europe, je suis partie pour l'Amérique.

Arrivée à Montréal, j'avais besoin de renseignements. Je ne parlais pas l'anglais. Je ne connaissais personne. J'ai demandé à un homme: «S'il vous plaît. Est-ce que vous parlez le français?» Me regardant de haut en bas, il s'est mis à crier: «I do not speak French!» J'ai eu peur. L'homme est revenu vers moi en criant. Je me suis dit qu'il était fou et que cette ville ne serait pas pour moi. J'ai pris ma valise pour Toronto.

À Toronto, j'ai habité dans un foyer. Là, je me suis liée d'amitié avec une italienne nommée Lydia. Nous avons loué un appartement ensemble. C'était une gentille femme de 35 ans. Cependant, son comportement était étrange. Un matin, je lui ai donné ma part pour le loyer. Elle a disparu avec mon argent. Deux jours après, j'ai appelé le propriétaire. Il m'a dit qu'il ne l'avait pas vue. Je suis allée chez une amie pour y passer la nuit.

Le lendemain, je suis revenue chez moi. Mon lit et toutes mes choses avaient disparu. Lydia avait dû venir pendant la nuit et tout voler. Le pire, c'est que j'avais acheté mon lit à crédit. Je n'avais vraiment plus rien. J'étais furieuse et déçue.

Au bout de cinq mois, je suis allée au Centre Alpha-Toronto. Aujourd'hui, ça va mieux. Maintenant, je me sens chez moi.

Félicité Dibi
Centre d'éducation populaire Alpha-Toronto

Ce qu'est le Patro pour moi

Un beau jour d'été, on cheminait vers le chalet en chantant des chansons. On était avec les amis du Patro d'Ottawa, un centre communautaire. Le père Jean-Guy Charron m'a demandé si j'aimerais chanter pour les personnes âgées du Club de l'Amitié. Je n'avais pas l'habitude de chanter devant plusieurs personnes. Il m'a encouragée. Le 15 décembre 1989, il y avait 300 personnes. Le père avait copié mes chansons sur tous les napperons. J'étais très fière.

J'ai eu plusieurs monitrices au Patro. Elles ont toujours été bonnes envers moi. J'aime bien la monitrice de mon groupe Intégration et aussi celle de La Magie des lettres. J'aime apprendre des choses nouvelles.

À chaque année, on organise une soirée pour les bénévoles. J'ai reçu une épinglette en 1989, en 1990 et en 1991 pour mon bénévolat au bazar et au chalet.

Je vais au Patro pour rencontrer des amis, me changer les idées, aider les autres, jouer des jeux et faire de l'exercice. Je vais aussi visiter de belles places avec mes amis du Patro. Nous passons ensemble de belles journées au chalet.

Merci à toutes les personnes qui s'occupent du Patro!

Léona Brazeau
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Une personne bien spéciale

Je veux vous parler de Pépère Cam. C'est une personne pas mal connue dans ma région.

Pépère Cam était professeur à l'école Algonquin. Quand je fréquentais cette école, il m'arrivait souvent d'aller lui rendre visite. C'était pour jaser avec lui ou pour de l'aide dans mes devoirs de mathématiques et d'anglais. Je l'admirais beaucoup pour toutes ses connaissances. Quand il me voyait à l'entrée de sa porte, il me disait: «C'est Fred, d'la belle visite!» Je le revois encore en train de se bercer en fumant sa pipe.

Pépère Cam aimait bien parler de son passé, de ses parents et de la façon dont il vivait dans son jeune temps. Il me racontait comment il allait fendre son bois pour chauffer la maison et me parlait des outils qu'il utilisait. Moi, je l'écoutais parler sans rien dire.

Pépère Cam était un petit rigolo. Il aimait rire et raconter des histoires. Il n'y a pas longtemps, Pépère Cam nous a quittés. Il va manquer à beaucoup de gens et à moi le premier. Pépère Cam était pour moi une personne bien spéciale.

Alfred Larochelle
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing

Rêver, c'est spécial!

[Voir l'image pleine grandeur] Personnage qui rêve de voyages.

Une deuxième chance

Si j'étais millionnaire, j'en profiterais pour venir en aide financièrement à ma famille et à beaucoup de gens dans mon entourage. Je leur donnerais un montant d'argent pour les rendre plus heureux dans leur vie quotidienne.

Je partagerais mes richesses avec certaines associations qui ont besoin de fonds pour augmenter leur budget. Cela leur permettrait de continuer à porter secours aux gens les plus démunis, tout en les aidant à fonctionner dans une société saine.

Pour moi-même, j'achèterais une autocaravane tout équipée, moderne et confortable. J'irais voyager avec ma fille de ville en ville dans chaque province du Canada et chaque état des États-Unis. Ainsi, nous pourrions nous familiariser avec les coutumes et découvrir la culture et les richesses de chaque endroit.

Je sais que ce n'est qu'un rêve, mais j'espère qu'un jour, il se réalisera!

Je remercie le Centre d'alphabétisation La Magie des lettres et ses alphabétiseurs pour leur attention et leur patience à mon égard.

Edgar Beauchamp
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Un méchant rêve

C'était l'été de 1947. Je travaillais à la fromagerie de Dornie.

Un lundi, après le travail, mes deux grands amis, Raymond et Bruno, m'ont demandé d'aller me baigner avec eux. Rendus là, on sautait du pont jusque dans l'eau. Après une heure de ce sport, on était fatigués. Je suis allé me coucher chez les parents de Raymond.

Durant la nuit, j'ai commencé à rêver. Dans mon rêve, j'étais encore sur le pont. Je me suis donc mis debout sur le lit et j'ai sauté sur le matelas comme pour plonger dans la rivière. Je suis tombé en plongeant sur une chaise près du lit. Dans mon rêve, j'ai pensé que j'avais frappé une roche au fond de l'eau.

Au bas de l'escalier, la mère de Raymond lui crie: «Va voir si le petit est tombé en bas du lit!»

En entendant crier, je me suis réveillé. Je me suis levé et je suis retourné me coucher dans le lit.

Le lendemain matin, mon nez était plein de sang. En me voyant, tout le monde a compris d'où était venu le bruit pendant la nuit.

Albert Quesnel
Groupe de Dalkeith
Centre d'alphabétisation À LA PAGE

Je suis millionnaire

Je m'en vais au magasin. J'achète un billet de 649 et un Super 7 pour la première fois. Le gros lot du 649 est d'environ 24 millions. Celui du Super 7 est de 10 millions.

Le 31 octobre 1995 est le jour des tirages du 649 et du Super 7. Mon père me dit:

  • Tu ne gagneras pas. Moi, je lui dis:
  • Je vais gagner.

J'écoute la télé pour connaître les résultats des tirages. Oh la la! je gagne le 649 et le Super 7! On additionne les deux prix. La somme s'élève à 34 millions.

C'est la première fois de ma vie que je gagne quelque chose!

Richard Ouellette
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

La plongée sous-marine

J'aime plonger au lac Vert. C'est un beau petit lac peu profond. Il y a beaucoup de poissons: des achigans, des perchaudes, des crapets soleil et des barbotes. Il y a même des écrevisses. De plus, on y voit des troncs d'arbres, des algues et des roches.

J'ai toujours voulu faire de la plongée sous-marine. C'est un sport que je pratique maintenant depuis trois ans. Pour suivre un cours de plongée sous-marine, il faut un certificat du médecin. Aussi, on doit être en bonne forme physique, aimer l'eau et être capable de flotter pendant dix minutes. Il faut s'acheter un équipement spécial: un masque, des palmes et une ceinture de plomb ou «weight belt». Le cours exige deux heures de théorie et deux heures de pratique, deux fois par semaine, pendant deux mois. À la fin du cours, il faut réussir un test écrit et un test pratique pour obtenir une licence.

Après le cours, on peut pratiquer la plongée sous-marine en toute liberté.

Bertrand Raymond
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends

Mon enfant miracle

Je vais vous raconter une histoire qui s'est passée au mois d'avril en 1983.

Un soir, je me suis réveillée avec des douleurs à l'estomac. Je suis allée à l'hôpital.

Là, on m'a dit que j'étais enceinte et que j'allais avoir un enfant. J'avais oublié que mon médecin de famille m'avait dit que je ne pouvais pas avoir d'enfant. Je n'avais pas de menstruations depuis l'âge de dix-sept ans.

Aujourd'hui, j'apprécie mon enfant. Elle est une belle jeune fille de treize ans. Elle se nomme Marie Diane Cécile Melissa Dumoulin.

Monique Charron
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Les joies de l'écrivaine

Dès 1990, j'ai voulu écrire l'histoire de ma vie pour la laisser en héritage à mes enfants. À cause de mes activités de bénévolat, j'ai mis mon livre de côté temporairement.

Cette année, j'ai pris l'initiative de travailler à mon projet. Je me suis levée souvent pendant la nuit pour transcrire mes idées sur papier. J'ai regardé des vieilles photos avec ma sœur. À ce moment-là, des souvenirs se présentaient et des choses que mes parents m'avaient racontées me revenaient. Il fallait parfois aller très loin dans le passé pour revivre des moments de mon enfance.

Mon époux, Antoine, me donnait l'encouragement et l'appui nécessaires.

Cher Antoine,
Tu me dépannes, mon amour,
Tu viens à mon secours
Me conduire au Carrefour
Presque tous les jours.

Mon projet était assez long. Il exigeait beaucoup de temps et de patience, mais il me donnait aussi beaucoup de satisfaction. De même, je considère mon bénévolat comme une prière en reconnaissance des bontés du Seigneur.

Florence Fredette-Tessier
Centre Alpha-culturel de Sudbury

Mes cauchemars

Je vais vous parler de trois rêves terribles que j'ai eus il y a quelque temps. De jour en jour, ces cauchemars m'inquiètent beaucoup.

J'ai rêvé que la maison était en feu, que le sous-sol était debout et je ne voyais rien. Mon père a dit à mon oncle: «Comment ça se fait que tu n'as pas mis la laine d'isolation?» Après, je me suis réveillée en sueur. J'étais contente de me réveiller.

Dans un autre rêve, mon père marchait le dos tourné. Il tenait la main d'un jeune garçon. Ils marchaient le long du chemin. Je me suis rendu compte que ce rêve était un avertissement. Ça m'a fait peur.

Dans un autre cauchemar, je marchais le long du chemin de Montréal. J'attendais devant le feu rouge. Au feu vert, c'était à mon tour de traverser la rue. Soudain, une auto blanche, à pleine vitesse, franchit le feu rouge sans s'arrêter. Si j'avais fait un pas, elle m'aurait frappée. Depuis ce temps-là, je regarde toujours des deux côtés de la rue avant de la traverser.

Par contre, la chance a commencé depuis trois ans. Toute ma vie, j'ai vécu de façon raisonnable. J'ai eu des bons moments.

Ginette Lavergne
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Message spécial

[Voir l'image pleine grandeur] Deux femmes regardent un homme tomber sur la glace.

Expérience d'hiver

Depuis trois ans, je vis dans un pays où il y a de la neige.

Ce matin, je me suis levée. J'ai regardé par la fenêtre. Il y avait beaucoup de brouillard, et c'était très glissant dans la rue. Je devais sortir pour aller au centre d'alphabétisation, mais prendre bien garde de ne pas tomber. Je décide de partir.

En route, je vois une dame qui manque l'autobus parce que c'est très glissant. Un monsieur très chic marche la tête haute. Il glisse et tombe. Humilié, il regarde autour de lui pour voir si des gens l'ont vu. Pour moi, ça va bien, parce que je suis prudente.

En arrivant au centre d'alphabétisation, les pieds me partent. Je tombe en faisant une génuflexion. Mes amis rient de moi.

J'aime mon nouveau pays, mais pas la glace.

Immacula Bellune Umane
Centre d'alphabétisation LE TRÉSOR DES MOTS

Un coup de dés

Pourquoi n'y a-t-il pas de cours pour nous enseigner à être parents?

Mère de trois enfants, j'aurais aimé savoir comment élever ma marmaille avant d'avoir les deux pieds dedans. Être l'aînée d'une famille nombreuse m'a quand même donné un peu d'expérience. Ce que je regrette, cependant, c'est qu'on apprend sur le tas.

Voici des exemples de questions que je me pose comme parent. Est-ce que je dois attendre vingt ans pour savoir si j'ai bien nourri mes enfants, pas trop mais juste assez? Est-ce que je suis un parent trop sévère? Qu'est-ce qui arrive quand un parent est plus permissif que l'autre? À quelle heure les enfants devraient-ils se coucher? La réprimande est-elle trop sévère pour l'âge de mon enfant? Dois-je l'inscrire à l'école publique, séparée ou privée? À quel âge peut-il traverser seul le chemin? Quand il ne veut plus nous suivre pour aller à la messe, doit-on le forcer quand même?

Je pense qu'il devrait y avoir des cours intitulés Comment être de bons parents. Ces cours pourraient être donnés à la fin du secondaire ou à l'université.

Une apprenante
Centre d'alphabétisation de Prescott

Un événement inoubliable

J'avais cinq ans. Nous étions plusieurs enfants qui jouaient sur un matelas pneumatique dans l'eau profonde.

Un des enfants s'amusait à essayer de faire chavirer le matelas. Il a réussi malgré mes protestations. Plouf! Effrayée, j'ai figé sous l'eau et je me suis sentie couler doucement. J'espérais être sauvée avant d'arriver au fond.

Je regardais vers le haut. Je voyais les pieds et le matelas. Je me demandais s'ils avaient remarqué ma disparition. J'espérais que ma sœur Lise se rendrait compte de mon absence. Dans ma tête, je la suppliais: «Viens me chercher! Je suis ici en dessous! Ne m'oublie pas!»

Les secondes semblaient s'étirer éternellement. Enfin, j'ai vu ma sœur plonger sous l'eau. Quel soulagement! Elle est venue me chercher malgré la profondeur. Lise m'a remontée à la surface et m'a poussée sur le matelas.

Après toutes ces années, j'aimerais remercier Lise pour son acte de courage. Grâce à elle, je suis ici aujourd'hui!

Sylvie Barbe
Formation de base de l'Ontario Collège Boréal

Mon acteur préféré

Mon acteur préféré s'appelle Jean-Claude Van Damme. Il est français. À l'âge de 22 ans, il était champion en Europe de «kick boxing» en karaté.

Un jour, il a décidé de tenter sa chance dans le monde du cinéma à Hollywood. Il est arrivé dans une ville en Californie où il ne connaissait personne. Il a loué une voiture dans laquelle il a dormi pendant deux semaines.

Durant les deux premières années, il a été chauffeur de taxi, serveur chez McDonald's et livreur de pizzas. Grâce à son expérience en karaté, il a commencé à jouer dans des films d'action.

Pourquoi est-ce que je préfère Jean-Claude Van Damme aux autres acteurs? J'aime tous ses films, même ceux où il n'est pas l'acteur principal. J'aime le début et la fin de ses films. Il a toujours beaucoup de misère dans ses films. Malgré tout, il en sort vainqueur.

Depuis l'âge de sept ans, Jean-Claude Van Damme rêvait de jouer dans un film. Le cinéma était son plus grand rêve.

J'admire sa discipline, son courage et son intelligence.

Eddy Francillon
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Un sourire

Un sourire, c'est une expression du visage. Cette expression nous dit que nous sommes bien. C'est une sensation agréable procurée par la satisfaction, un certain besoin d'existence.

Donner un beau sourire à une personne peut lui faire du bien. C'est un geste que Dieu nous a donné et que nous devons partager. C'est difficile pour certains de sourire. Pour d'autres, c'est plus facile. On devrait sourire pour encourager les personnes qui ont de la difficulté à le faire. Et comment ne pas sourire lorsque quelqu'un nous sourit?

Sourire, c'est gratuit et c'est un beau geste qui se donne avec plaisir.

Charmaine Miron
Centre communautaire Assomption

À la maison

À mon avis, la carrière la plus importante au monde est d'élever ses enfants. Cependant, quand on avoue qu'on était à la maison pour les douze dernières années, ça donne l'impression que l'on a accompli peu de choses. De plus, ça «ne regarde pas trop bien» dans un curriculum vitœ.

Alors, je me suis inscrite au cours de Reconnaissance des acquis. J'avais besoin d'écrire tout ce que j'ai appris, soit par les cours «crédités» ou par expérience personnelle. Après avoir terminé ce cours, j'ai réfléchi et j'ai constaté: «Oui, j'ai beaucoup accompli. J'ai raison d'être fière!»

Plus d'argent peut rendre la vie plus facile. Cependant, on a besoin de prioriser les choses dans sa vie. Il faut décider entre ce dont on a besoin et ce que l'on aimerait avoir. Dans bien des cas, je crois qu'un des parents pourrait rester à la maison. Chez nous, le choix entre un voyage en Floride ou une autre année à la maison pour maman n'a pas été difficile. Vous pouvez deviner la réponse de ma famille.

Une maîtresse m'a dit une fois: «Ta fille, Brianne, c'est une enfant si heureuse. On peut voir que tu es à la maison avec elle.» Un commentaire comme ça valorise toutes les années passées à la maison!

Marjorie Dubeau
Alpha Huronie

Tout un changement

J'ai fait connaissance d'une femme très gentille. Elle a trois enfants: deux garçons et une petite fille.

Cette femme et ces enfants ont beaucoup changé ma vie. Mon style de vie a changé. À cause des enfants, mon caractère aussi a changé. J'ai même changé ma façon de parler aux gens. J'ai plus d'amis et plus d'amour. J'ai plus de liberté avec mon amie.

Dans le passé, j'ai eu beaucoup de problèmes avec la drogue et la boisson. Maintenant, je ne touche plus à la drogue. Je suis très heureux, car je mène une vie normale. De plus, je suis retourné à l'école pour apprendre à lire et à écrire.

Je suis content de mes progrès depuis que je vais au Centre d'alphabétisation de Prescott. J'ai appris beaucoup de choses. Je suis fier de moi, car je sais que je peux y arriver avec mon groupe. Ça fait plaisir de savoir que l'on peut apprendre au centre d'alphabétisation. Un gros merci au CAP!

Alain Quesnel
Centre d'alphabétisation de Prescott

Une aventure au couvent

Mon histoire se passe au pensionnat.

Dans mes choix de cours, j'avais le latin ou la dactylographie. J'ai choisi la dactylographie, car j'avais des problèmes d'apprentissage. Je pensais que ce serait plus facile.

Dès la première leçon, l'enseignante a assigné une machine à écrire à chaque élève. Ma machine n'était pas comme celle des autres. Elle affichait toutes les lettres.

Quelques mois plus tard, la bonne sœur m'annonce qu'elle enlèverait les lettres sur mon clavier. Quel désappointement!

Dès ce jour-là, j'ai commencé à avoir de la difficulté dans ces leçons. Pour me permettre de me rattraper, la bonne sœur me suggérait de rester pendant les récréations. Après quelques semaines de pratique sans récréation, j'ai décidé d'aider ma cause. A la fin de la journée, je me suis rendue à la salle de dactylographie. J'ai réécrit toutes les lettres sur le clavier de ma machine à écrire.

Mais, quelle surprise à mon retour en classe! La bonne sœur avait découvert ce que j'avais fait. Elle avait avisé ma mère de ma petite intervention. Comme punition, j'avais perdu le droit de me servir de ma bicyclette. De plus, on me priverait de toutes mes récréations à l'école.

La leçon que j'ai apprise, c'est que tricher, ça ne paie pas!

Une apprenante
Groupe du soir Centre d'alphabétisation À LA PAGE

La couture

Mon passe-temps favori est la couture. Je couds depuis l'âge de seize ans. J'ai suivi l'exemple de ma mère.

Je me sers de toutes sortes de tissus pour faire de la réparation et de la confection de vêtements. Je fais des vêtements de femme et d'homme. Je recouvre des meubles. Je fais des rideaux, des costumes d'Halloween et des robes de noces. À l'hiver, je pique des «confortables».

Je couds pour répondre à un besoin de créer, pour ma satisfaction personnelle et pour une source de revenu.

J'ai appris la couture à ma fille pour qu'elle aussi puisse bien s'y débrouiller.

Lucie Cléroux
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends

L'automne

C'est l'automne. Les jours sont plus courts. Les matinées et les nuits sont fraîches.

Nous nous éloignons de la grande ville et des bruits de tous les jours, pour aller faire une promenade dans les bois. Nous allons retrouver la solitude par des routes secondaires.

Les arbres éclatent de couleurs vives. Quelle scène splendide et extraordinaire! Certaines feuilles tourbillonnent et retrouvent vivement le sol. D'autres flânent et vacillent. Elles semblent vouloir se reposer en paix en attendant de se faire envelopper par le blanc manteau de l'hiver.

L'air froid nous laisse humer une odeur de nature sèche et d'un gel hibernal. La forêt paisible, reposante et dénudée nous laisse entendre des retentirs éclatants. Le ciel est d'une couleur gris-noir; il laisse entrevoir un orage avant la tombée de la nuit.

Il est temps de retourner à la ville. L'hiver arrive à grands pas. Je me sens triste et chagrinée de quitter cette belle forêt d'automne.

Hélène Beauséjour
Centre d'alphabétisation L'Auberge des mots

Courses de chiens au Québec

À mon neveu, Frédéric

Le jour où tu es né, tu étais si petit,
Mais maintenant tu as grandi.
Tu te promènes en traîneau avec Sylvain et ton chien
Et tu aimes beaucoup ça.
Tu as construit ton traîneau à partir de tes propres plans.
Ton grand-père Gabriel, lui aussi,
A fait de la course de traîneaux tirés par des chiens.
Sur la ferme, il a déjà gardé une trentaine de chiens.
Ton oncle Bernard, accompagné de son frère Bruno et
De son père Gabriel, participait aux courses de chiens
Dans les paroisses de la région de Saint-Gabriel.
Je suis fier de toi, Frédéric.
Bonne Chance!

Luc Gauvin
Centre Alpha-culturel de Sudbury

L'éducation de mes enfants

Je disais à mes enfants que j'aurais bien voulu poursuivre mes études. J'ai dû quitter l'école à l'âge de quatorze ans parce que mes parents avaient besoin de moi à la maison.

Les enfants étaient encore petits quand mon mari et moi leur faisions comprendre l'importance de l'éducation. Nous nous sommes toujours intéressés de près à leur progrès scolaire. Nous étions fiers de mettre l'apprentissage en valeur dans notre foyer.

Les quatre enfants ont bien réussi leurs études universitaires. Cependant, ça n'a pas été facile financièrement de les faire instruire.

L'aîné, Victor, est diplômé de l'institut de technologie Devry à Toronto. Il demeure à Montréal où il jouit de sa carrière en administration pour une compagnie. Claudette est diplômée de l'école St-Elizabeth School of Nursing. Elle demeure actuellement à Chealsy au Québec. Guy est diplômé de l'Université Laurentienne. Il est professeur à une école secondaire à Ottawa. Diane est diplômée de l'Université Laurentienne. Elle fait la tenue des livres chez Eaton's à Sudbury.

Il est toujours bon d'investir dans l'éducation des enfants. Ce n'est jamais perdu. Maintenant, c'est à mon tour. J'ai décidé de retourner à l'école et j'adore cela.

Georgette Lalonde
Centre communautaire Assomption

Mon amie

Mon amie est une petite demoiselle
Qui n'a que cinq ans.
Elle est belle, douce et fragile.
Elle a les cheveux brun pâle
Et les yeux bleus comme le ciel.
Elle me manque tellement!
Sa mère l'a prise et elle a disparu.
Ça fait un mois
Que nous ne l'avons pas vue.

Son nom est Samantha
Qui signifie précieuse comme un diamant;
Kelly veut dire batailleuse.
Cette petite fille est vraiment
Tout ce que son nom signifie,
Car elle doit combattre
Le handicap dont elle souffre.

Elle a besoin de son père qui l'adore.
Depuis qu'elle a disparu,
Notre vie n'est plus la même;
Le centre de nos cœurs est parti avec elle.
Elle doit être perdue sans nous et sans amour,
La pauvre cocotte.
Ah! qu'elle me manque, ce petit trésor.
Où pourrait-elle bien être?

Silvie Lemelin
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

La profondeur du cœur

Je suis une personne avec un bon cœur rempli de paix. Je prends une journée à la fois. J'aime apprendre toutes sortes de choses qui peuvent m'aider. Je suis toujours prêt à écouter.

Je suis une personne douce, mais qui sait protéger lorsqu'il le faut. J'aimerais un jour apprendre à ne pas toujours être sur mes gardes. J'aimerais quand même avoir à me défendre et pouvoir donner ma vie pour trouver la paix.

Oui, s'il le fallait, je donnerais même ma vie pour la paix. C'est la profondeur du cœur.

Marc Latray
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Février

Voici le mois de février
Avec ses jours ensoleillés.
La clarté demeure plus longtemps,
Ce qui rend les gens contents.

Le deuxième jour de février,
La marmotte sort de son terrier
Pour voir la forme de son ombrage
Ou continuer son long hibernage.

Nous avons tous hâte au quatorze février.
Les amoureux pensent à se marier.
C'est l'occasion rêvée pour se fiancer
Et parler d'avenir à partager.

Capricieux est ce mois de février
Avec ses doux temps ensoleillés
Et ses vents glacés et changeants.
Vive ces signes avant-coureurs du printemps!

Texte collectif d'Embrun
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends

Ma maîtresse, mon minou

Je vais vous parler de mon animatrice. Je l'appelle ma maîtresse, mon minou. Dans notre classe de français, elle est indispensable.

Grâce à elle, nous apprenons la valeur de notre langue à chaque cours. Elle est tout à fait merveilleuse! Elle enseigne et inspire le désir d'apprendre en nous faisant rire en même temps.

Dans ce cours, j'ai beaucoup de succès grâce à Lise, notre animatrice. Elle est un gros nuage de patience et de sagesse.

Jo-Anne Simpson
Alpha Huronie

J'aime l'hiver

L'hiver est une très belle saison. C'est si beau de voir et d'entendre les enfants qui se roulent dans la neige!

En hiver, on peut faire beaucoup de sports. On peut glisser sur les belles côtes. On peut mettre ses patins pour jouer une bonne partie de hockey ou pour patiner avec ses amis. Il y a aussi le ski de fond et le ski alpin. Comme il fait bon!

Le matin, je suis toujours enthousiaste. Je me presse toujours de partir à pied pour aller travailler. C'est bon de prendre une bonne marche de santé au froid, bien habillée.

J'aime aussi voir les gros flocons tomber doucement. Et quand il pleut, ça fait du verglas. On croirait voir du cristal dans les arbres. Tout brille! On dirait que c'est Noël à tous les jours. Je peux passer des heures à admirer ces beaux paysages.

Comme je suis chanceuse de pouvoir savourer, admirer et profiter de cette belle saison!

Rosanne Lalonde
Centre d'alphabétisation de Prescott

Annie Mianga

En 1960, Annie Mianga a perdu son père et sa mère. La petite orpheline n'avait que huit ans. Elle habitait au Zaïre.

Annie a encore une sœur et un frère. Sa sœur est mariée. Elle est mère de deux enfants, Dali et Denise. Annie est la fille adoptive de Marie-Andrée. Dans la famille chrétienne de Marie-Andrée, on lui a appris à prier et à lire la Bible. Annie priait beaucoup. Dieu s'est manifesté souvent à elle. Elle est devenue servante du Seigneur.

Maintenant, Annie aide d'autres personnes. Dieu a beaucoup aidé Annie dans le bonheur comme dans le malheur, car Dieu est dans toutes choses. Dans le psaume 37, au verset 5, Dieu nous dit: «Remets ton sort à L'Éternel, confie-toi en Lui, et c'est Lui qui agira.» Dieu peut vous aider aussi si vous vous confiez à Lui.

Annie aide beaucoup de familles par la prière. Annie enseigne à d'autres femmes à s'entraider. Elle va de village en village. Elle donne à manger aux pauvres. Elle soigne les malades et leur dit: «La pauvreté, ce n'est pas la fin de l'espoir.»

La Bible nous dit: «Donnez, et il vous sera donné.» Dieu est amour. Il vous aime tous. Que Dieu vous bénisse!

Marie-Louise
Centre d'éducation populaire Alpha-Toronto

À la recherche de la sérénité

J'étais veuve depuis quatre ans. J'ai décidé d'entreprendre un pèlerinage en Israël. Je cherchais la sérénité. Je ne la trouvais pas dans ma vie de tous les jours.

Au cours de mon voyage, j'ai vécu des moments très émouvants. J'ai marché dans les pas de Jésus et j'ai suivi le chemin qu'il a parcouru jusqu'au Calvaire. J'essayais d'imaginer les sentiments du Christ qu'on injuriait tout au long de la route. Comme il a dû se sentir triste et abandonné!

Le premier dimanche, on a célébré la messe de Noël dans la grotte où Jésus est né. La cérémonie était solennelle. Les sentiments d'exaltation se sont changés en inquiétude, lorsque nous sommes arrivés à la mosquée El Aqsa. Je me sentais menacée par les soldats qui surveillaient tous nos mouvements. Avant d'entrer dans la mosquée, nous devions enlever nos souliers.

Un matin, je marchais dans le désert de Massada. Je suis tombée et me suis écorché une jambe sur les roches. Dans l'après-midi, j'ai pris une baignade dans la Mer Morte. L'eau a nettoyé ma plaie et l'a désinfectée.

De retour chez moi, j'ai réalisé que rien n'avait changé. J'étais la même personne, mais avec beaucoup de beaux souvenirs. Je n'avais pas trouvé la sérénité. En méditant sur mon voyage, j'ai réalisé qu'on ne peut pas aller chercher la sérénité ailleurs. La sérénité est quelque chose qu'il faut cultiver en soi.

Florence Richard
L'ABC Communautaire

Le message de Sabryna

Bonjour! Mon nom est Sabryna Danis. J'ai cinq mois et sept jours. Eh! oui, c'est le 22 février 1996.

Je suis née à 21h17, le 15 septembre 1995 à l'hôpital Montfort d'Ottawa. Je pesais sept livres et onze onces. Ma maman a dû avoir beaucoup de douleur lorsqu'elle m'a mise au monde.

Je mange depuis deux mois et j'aime manger. Ma mamar joue souvent avec moi. Elle me fait prendre beaucoup d'air. Ça fait du bien à mes petits poumons. Maintenant, j'aime ça quand maman me donne un bain. Je fais bouger mes petites jambes et j'arrose maman. Je trouve ça drôle.

Maman me dit souvent que je suis son petit trésor. Je la crois, car elle prend bien soin de moi. J'aime ça quand elle me prend dans ses bras. Je me sens «confortable» et protégée. J'aime beaucoup ma maman. Elle est ma «couverture de sécurité».

Je t'aime, maman!

Ta fille, Sabryna

Natalie Danis
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres

Liste des participantes et participants

Alpha Huronie — Penetanguishene
Marjorie Dubeau, À la maison
Irène Ferguson, Mes parents
Gladys Grégoire, Mes cours d'alphabétisation
Carol A. McLean, Mon français
Mary Pauzé, Mon voyage à Québec
Jo-Anne Simpson, Ma maîtresse, mon minou

Alpha Rive-Nord — Elliot Lake
Winnie Creor, La naissance de mon fils

Centre Alpha-culturel de Sudbury — Sudbury
Blair Boudreau, La fameuse salle de bains
Léo Paul Cloutier, Un séjour bref
Raymond Comeau, Une cérémonie spéciale
Richard Daoust, Être fier de ce que je fais
Léo Dion, Deux surprises
Florence Fredette-Tessier, Les joies de l'écrivaine
Luc Gauvin, Courses de chiens au Québec
Lilianne Morin, Mon voyage à la République Dominicaine
Pierrette Paradis, Lancement à North Bay
Hélène Ranger-Vaillancourt, Le lancement de mon livre

Centre communautaire Assomption
Conseil des écoles séparées catholiques — Sudbury
Louise Armitage, Une pomme pourrie
Hélène Audette, Une journée embarrassante
Claudette Fongémy, Un été inoubliable
Charmaine Miron, Un sourire
Yvon Labelle, Une excursion au camp de pêche
Georgette Lalonde, L'éducation de mes enfants
Marcel Ouellette, Ma peur de voler

École St-Dominique
Céleste Miron-Carrière, La Maison Rouge

Centre d'alphabétisation À LA PAGE— Alexandria
Groupe de Dalkeith
Bertha, Une culbute mémorable
Juliette, Quand j'étais jeune
Le petit François, Une aventure dans la tasserie
Albert Quesnel, Un méchant rêve
Rita, Histoire de mes jupes

Groupe du soir
I. L. Legault, Je suis fière de ma jeunesse
Le beau Robert, Un coup de main de grand cœur
Louise, En camping
Marie-Emma, Une surprise
Raymond, Drôle de minou
Une apprenante, Une aventure au couvent

Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing — North Bay et Sturgeon Falls
Apprenantes et apprenants, Aventures de camping
Gisèle Beaudry, Une grande peur
Denise Boucher, Histoire de dindes
Lorette Durocher, La vie va vite
Danielle Fortin, Un dîner-rencontre
Herman Labelle, Ma vie
Marie-Anne Labelle, Une promenade en bicyclette
Yvon Labelle, La bonne femme Racicot
Yvon Lachance, Cauchemars de retour à l'école
Alfred Larochelle, Une personne bien spéciale
Rhéa Major, Une journée de pêche en famille
Woodrow Major, Misère noire
Roger Rainville, Une excursion de pêche
Roland Vachon, Un drôle d'ordinateur

Centre d'alphabétisation Alpha en Partage — Saint-Charles
Daniel Lalonde, Ma chance à la loterie
Marie Lamontagne, Le fameux «boloney»

Centre d'alphabétisation Au Centre des Mots — New Liskeard
Stella Bond, J'apprends à lire et à écrire

Centre d'alphabétisation de Prescott (CAP) — Hawkesbury
Richard Beaudry, Une histoire épeurante
Claude Bonin, Un jeudi matin
Marcel Carrière, Les accidents au travail
Rosanne Lalonde, J'aime l'hiver
Richard Larocque, Merde!
Noëlla Lussier, Notre décision
Alain Marleau, Un été perdu
André Myre, Une surprise
Claude Nicholas, La peur de ma vie
Alain Quesnel, Tout un changement
Jean Quesnel, Avoir des enfants, le plus beau cadeau
Michel Sarrazin, La Magie de Noël
Dominic Séguin, Mon voyage sportif à Pembroke
Fernand St-Louis, Souvenirs de ma jeunesse
Une apprenante, Un coup de dés
Rémi Vaillancourt, Un bon emploi

Centre d'alphabétisation La Magie des lettres —Vanier
Edgar Beauchamp, Une deuxième chance
Léona Brazeau, Ce qu'est le Patro pour moi
Jean-Patrick Charles, Mes amis à Montréal
Monique Charron, Mon enfant miracle
Natalie Danis, Le message de Sabryna
Arménio Faria, Noël de ma jeunesse
Michel Fortin, Les deux poissons
Eddy Francillon, Mon acteur préféré
Julien Gravel, Le 8 février 1996
Gisèle Larivière, L'inondation
Bibiane Larose, Une entrevue à La Magie des lettres
Marc Latray, La profondeur du cœur
Ginette Lavergne, Mes cauchemars
Silvie Lemelin, Mon amie
Claude Levesque, Un changement dans ma vie
Marc Lyras, L'histoire de Max
Richard Ouellette, Je suis millionnaire
Alain Paquette, Deux souvenirs
Patrick, Le vieux camion de mon père
Sophie Renaud, Mon voyage à Rouyn-Noranda
Danielle Surprenant, La fée des dents

Centre d'alphabétisation L'Arc-en-ciel de l'Alphabet — Manitouwadge
Jacqueline Cormier, Un homme spécial
Normand Robichaud, Voyage à Toronto

Centre d'alphabétisation L'Auberge des mots — Marathon
Hélène Beauséjour, L'automne
Loretta S. Charest, Ma meilleure amie
Michelle Parent, La cueillette de bleuets

Centre d'alphabétisation LE TRÉSOR DES MOTS — Orléans
Immacula Bellune Umane, Expérience d'hiver
Variola Dubûche, Mon ami fidèle
Yvonne Lavictoire, Histoire d'Halloween
Carmen Meilleur, Mon oiseau Ti-Pit

Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends — Rockland
Orner charrette, La dynamite
Lucie Cléroux, La couture
Bertrand Raymond, La plongée sous-marine
Texte collectif de St-Albert, Sotte comme une dinde
Texte collectif d'Embrun, Février
Carmelle Whisselle, La curieuse

Centre d'éducation populaire Alpha-Toronto —Toronto
Iqra Ali Aden, Mon aventure
Félicité Dibi, L'aventure de Nda Akissi
Marie-Louise, Annie Mianga
Ikram Mohamed, Le mariage de ma sœur
Ben Moussa Tamer, Le Ramadan

Formation de base de l'Ontario, Collège Boréal — Sudbury
Sylvie Barbe, Un événement inoubliable
Suzanne Dupuis, Une peur amusante
Lisanne Lance, Le déménagement, moi, je connais ça!

Groupe Alpha-Chapleau — Chapleau
Carl, Un après-midi de chasse
Fernande, Rollande et Suzanne, Notre histoire d'Halloween
François, La chasse à l'orignal
Richard, La chasse
Deux participantes, Ce que l'avenir m'apporte

Groupe d'alphabétisation populaire Le Coin des Mots — Sault-Ste-Marie
Lucille Gaudreault, Un soir d'été

J'aime apprendre inc. — Cornwall
Roland Clément, Mes séjours d'été 1995

L'ABC Communautaire —Welland
Florence Richard, À la recherche de la sérénité
Carolle Wright, Les incidents matinaux

Les Aînés francophones, Port Colborne
Marie-Laure Labelle, Le gros bedon

La Clé à Mots-Lettres — Kirkland Lake
Raymond Fournier, Une histoire renversée

Résumé de participation au projet Expressions

expressions 1

1991

13 textes

expressions 2

1992

28 textes

expressions 3

1993

45 textes

expressions 4

1994

69 textes

expressions 5

1995

86 textes

expressions 6

1996

124 textes

Crédits

Page couverture, illustrations et mise en pages
Albert Paquette, Centre FORA

Traitement de texte
Micheline Brochu, stagiaire
Natalie Clément, étudiante
Marguerite Lapalme

Révision linguistique
Marguerite Lapalme, Centre FORA

Édition
Centre FORA

Centre franco-ontarien de ressources en alphabétisation
533, rue Notre-Dame
Sudbury (Ontario) P3C 5L1
Téléphone: (705) 673-7033
Télécopieur: (705) 673-5520

©Centre FORA 1996

[Voir l'image pleine grandeur] Logo du Centre FORA.

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