Chaque année, le Centre FORA (Centre franco-ontarien de ressources en alphabétisation) invite les apprenantes et les apprenants franco-ontariens qui participent aux ateliers d'alphabétisation à partager par écrit leurs histoires personnelles. Expressions 4 est le résultat de cette invitation.
Dans les publications antérieures, Expressions 1 comptait 13 textes, Expressions 2 en comptait 28 et Expressions 3 en comptait 45. Cette année, le Centre FORA est heureux de partager 69 textes provenant de dix-huit groupes populaires d'alphabétisation, de conseils scolaires ou de sections de langue française et de collèges communautaires de l'Ontario.
Le Centre FORA remercie toutes les personnes qui ont participé à cette publication. Grâce à vous, ce livre est rendu possible. Également, nous remercions le Conseil ontarien de formation et d'adaptation de la main d'œuvre -Direction de l'alphabétisation et de la préparation à l'emploi et Développement des Ressources humaines -Secrétariat national à l'alphabétisation pour la confiance qu'ils nous témoignent par leur appui financier.
Yolande Clément
Directrice
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Pitou est un petit chien terrier à poil long, noir et blanc. C'est parfois bien difficile de brosser son poil frisé. Pitou a les yeux noirs et un petit museau noir. Son museau est entouré de grands poils blancs. Il est bien adorable à caresser. Souvent, il me regarde, la tête un peu penchée et semble me dire : « Tu vois comme je suis innocent. »
Pitou est ordinairement très obéissant à la maison, mais il n'aime pas être laissé de côté. Lorsque je pars, je lui dis : « Pitou, prends soin de la maison. Sois gentil! » Un beau dimanche soir, lors de ma sortie au restaurant, Pitou décide de faire un grand ménage dans la maison. Il est bien curieux. Il meurt d'envie d'aller voir un peu dans les chambres à coucher. Pendant ce temps, au restaurant, je le vante à fendre l'air à mes amies. J'explique comment il est bon et tranquille et comment il s'empresse d'obéir à mes commandements.
À mon retour à la maison, Pitou court tout de suite vers sa boîte et ne bouge pas. Son action et son air m'annoncent qu'il y a quelque chose d'étrange. Tout est tranquille, trop tranquille. Ordinairement, Pitou pousse de joyeux jappements dès mon arrivée.
Je m'avance dans l'entrée. Je ne peux pas en croire mes yeux. C'est comme si un gros vent avait passé dans le salon. Pitou a vraiment été occupé pendant mon absence! Tout est au centre du salon : des souliers, des bas, du papier, des journaux déchirés et de la laine. Mon cœur arrête de battre lorsque je vois mon tricot tout défait parmi les dégâts. Je vois de la laine d'un côté à l'autre du salon. Elle est entortillée autour des meubles. Je suis les bouts de laine, et ils me mènent à la boîte de Pitou. Le coupable est embobiné de laine. À mon regard, Pitou se réfugie dans sa boîte, la queue basse. Il sait qu'il va se faire disputer par sa maîtresse. Je l'ignore pour le reste de la soirée.
Le lendemain matin, Pitou bondit sur mes genoux en agitant sa petite queue. Il me renifle plusieurs fois et me lèche la joue de sa langue humide. Je lui donne de l'attention et de l'affection. Je le tiens bien serré contre moi en lui donnant un baiser sur le front. En retour, je reçois encore de petits coups de langue, des baisers, sur la joue. Nous sommes de nouveau de grands amis.
Claudette Fongémy
Centre communautaire Assomption
Conseil des écoles séparées catholiques
Sudbury (Ontario)
Autrefois, on exposait les morts à la maison. Les maisons n'étaient pas construites comme celles d'aujourd'hui. Les fondations n'étaient pas toujours à l'épreuve des souris et d'autres choses.
Donc, un jour, il y avait une personne très malade. L'heure était venue pour elle : elle est décédée. Le soir, tous les voisins sont venus prier au corps. La maîtresse de la maison a demandé de dire le chapelet. Les gens se sont tous mis à genoux. C'était le grand silence.
À la deuxième dizaine de chapelet, les gens ont entendu du bruit sur le plancher, comme si quelqu'un marchait. C'était un gros rat qui traversait le milieu du salon où reposait le corps. Poussés par la surprise et la peur, les gens se sont tous levés en riant sans penser à faire le signe de croix.
Ceci est une histoire vraie qui vient de mes parents. Je ne l'ai jamais oubliée.
Marie-Anne Paquette
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends
Rockland (Ontario)
Pour mes seize ans, je me fais le beau cadeau d'une paire de souliers de grand prix. Je les ai achetés pour les porter lors d'occasions spéciales.
À cet âge-là, je travaille pour une compagnie minière. À l'ouvrage, je porte toujours une paire de bottines de travail. Après une journée dans le bois, je les fais toujours sécher près du poêle à bois. Tous les travaillants couchent dans un dortoir « bunk house ». Le soir, après que les lumières sont éteintes, j'écoute la radio. La musique ennuie les autres, et ils me crient dans le noir : « Gaudet ferme ce... de radio avant que je le casse. On veut dormir; ce n'est pas une salle de danse! » J'ignore leurs demandes.
Soudainement, une bottine m'arrive par la tête. Je peux vous dire que je suis furieux. Je me lève, prends la fameuse bottine, j'ouvre la porte du poêle et je la jette dans le feu. Adieu la bottine!
Le lendemain matin, je reste au lit tout en surveillant les allers et retours des hommes. Sans aucun mot, ils se lavent, s'habillent, partent pour le déjeuner. Un peu déçu, je me lève et je m'habille. À ma grande surprise, il me manque une bottine. Je réalise que c'est ma propre bottine que j'ai jetée au feu! Comment me rendre au travail sans mes bottines? C'est la seule paire de bottines que j'ai pour travailler! Je suis obligé de porter mes beaux souliers neufs! Le soir, mes pauvres souliers sont complètement ruinés.
Je n'ai pas besoin de vous dire que depuis cet incident, je fais jouer ma musique quand je suis vraiment seul.
Donald Gaudet
Centre Alpha-culturel de Sudbury
Sudbury (Ontario)
Un beau jour d'été, je me rends au chalet avec ma famille. En cette même journée, ma belle-sœur me demande de l'accompagner pour écouter une cassette de relaxation. Elle demande aussi à plusieurs autres belles-sœurs de venir. Nous savons qu'elle trouve le temps long lorsqu'elle est seule. Alors, nous acceptons son invitation.
Nous allons dans une tente pour écouter la cassette. Les jambes bien étendues, on s'assoit confortablement sur une chaise. Au début, la voix masculine de détente nous dit de nous fermer les yeux, de mettre notre corps au repos et de faire le moins de gestes possible. Alors, je repose ma poitrine, mes épaules et mes bras. Ensuite, je détends ma tête, mes yeux et ma bouche. J'arrête tout mouvement du corps. La voix basse me dit de relaxer aussi mes joues jusqu'à la mâchoire inférieure et mes dents. Immédiatement, j'enlève mes dentiers et je les place sur mon ventre. À ce moment-là, toutes mes belles-sœurs me regardent et commencent à rire aux éclats.
Les exercices de détente se terminent bien. Je trouve que se détendre peut être bien amusant. Encore aujourd'hui, nous rions de la façon dont je détends ma bouche et mes dents.
Gisèle Lalonde
Centre communautaire Assomption
Conseil des écoles séparées catholiques
Sudbury (Ontario)
Je me souviens très bien. J'avais environ treize ans. C'était une belle journée d'été. Il faisait terriblement chaud.
Nous sommes une grosse famille de cinq enfants. Ma mère attend son sixième enfant. Mon père décide de nous faire sortir de la petite maison pour la journée. Il nous amène à la rivière sur le bord du barrage. Il y a peu de gens à la rivière. Mon frère et ma sœur sont à la pêche et mes deux autres sœurs décident de se baigner sur le bord de la rivière. Ma mère et mon père nous surveillent de près. Moi, je décide de me baigner sous le barrage.
Je m'amuse là durant une quinzaine de minutes après quoi je lève les yeux pour voir ce qui se passe. Que font tous ces gens? Mon père qui a les deux mains en porte-voix crie. Il crie si fort que je sors de l'eau pour voir ce qui se passe. À ma surprise, il me dit : « Tu as perdu le haut de ton costume de bain. »
Je ne me rappelle toujours pas comment je suis sortie de ce barrage-là. Par contre, j'ai bien compris ce que faisaient tous les spectateurs.
Marie-Emma
Centre d'alphabétisation À LA PAGE
Alexandria (Ontario)
Lorsque j'étais jeune, ma mère faisait toujours un grand jardin chaque été.
Un jour qu'elle était en train de préparer le dîner, elle me dit : « Veux-tu aller chercher deux ou trois concombres? » Je me suis rendue au jardin. Dans le carré de concombres, j'ai vu une grosse couleuvre qui dormait au soleil. Il y avait une pioche tout près. Je l'ai prise tranquillement. À grands coups, j'ai coupé la couleuvre en morceaux.
Par la porte de cuisine, ma mère m'a crié : « Tu prends du temps; qu'est-ce que tu fais? » J'ai répondu : « J'ai tué une couleuvre avec la pioche dans le carré de concombres; et des concombres, il n'en reste plus beaucoup. »
Il n'y avait pas de concombres sur la table au dîner, car je les avais presque tous coupés.
Irène Julien
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends
Rockland (Ontario)
Par un beau matin printanier, Alain, Michel et Rachel décident d'aller en tri-moto ou « trike » au lieu d'aller comme prévu ramasser des roches dans les champs.
Ils se rendent d'abord chez Michel prendre un jus. En revenant, nos deux amis décident de faire une course. Michel croit être capable de gagner et part très vite. Alain, encore plus confiant, décide d'aller explorer les nouveaux emprunts laissés par le « grader ». En s'apercevant que Michel a pris de l'avance, Alain part à toute vitesse. C'est à ce moment-là que Michel décide de faire un détour sans se rendre compte qu'Alain s'approche très vite. Et boum! Alain frappe ses amis. Il fait trois tours dans les airs avant de retomber par terre. Il se fait mal aux côtes et à la tête. Michel et Rachel ont tous deux le pied gauche cassé.
C'est plus tard chez le médecin que nos trois copains réalisent la stupidité de cette randonnée. Ils ont tout de même appris que, lorsque c'est le temps de travailler, ce n'est pas le temps de se promener.
Alain Séguin
Centre d'alphabétisation Alpha en Partage
Noëlville (Ontario)
À l'âge de dix ans, j'habitais à la campagne. Nous avions des animaux de ferme. Un matin, mon père était en retard pour son travail; il nous a alors demandé de nourrir les animaux. Mes frères et mes sœurs se sont occupés des vaches et des cochons. Moi, je me suis occupée des poules.
Mon père a couché un réfrigérateur par terre et y a mis le grain pour les poules. J'ai nettoyé le plancher et ouvert la porte du réfrigérateur pour prendre le grain. Tout à coup, les poules sont devenues folles; elles volaient partout dans les airs. J'ai eu peur. J'ai fermé la porte du réfrigérateur et je suis partie pour l'école.
Le soir, mon père nous a demandé si nous avions nourri les animaux. « Oui, papa. » Après le souper, mon père est allé nourrir les animaux. Trois heures plus tard, mon père nous a demandé : « Qui a nourri les poules? » « C'est Diane! » Il me regarde et me dit : « Viens avec moi dans le poulailler. »
Nous entrons dans le poulailler, et toute la famille suivait. Il y avait une poule morte par terre, une autre pendue par le cou dans la porte du réfrigérateur et une autre étouffée dans le réfrigérateur. Mon père me regarde et me dit : « Qu'est-il arrivé ce matin? » Je réponds : « J'ai eu peur. Les poules sont devenues folles. J'ai refermé la porte du réfrigérateur et je suis partie pour l'école. » Mon père s'est mis à rire, puis il a dit : « C'est la première fois que quelqu'un tue trois poules d'un seul coup! » La famille s'est mise à rire.
À l'école, tous mes amis en riaient. Au village, on disait : « Tu sais, la fille de Wilfrid tue vite les poules, trois à la fois! Nous savons ce qu'elle fera plus tard après l'école, elle travaillera dans un abattoir. »
Mais je ne suis jamais entrée dans un abattoir de ma vie et je ne suis plus jamais allée nourrir les poules!
Diane Pariseau
Centre d'alphabétisation LE TRÉSOR DES MOTS
Notre-Dame des Champs (Ontario)
En 1920, j'avais quatorze ans. Durant l'été, mon oncle, le frère de ma mère, est venu chez nous. Il a demandé à maman si elle acceptait de prendre ma grand-mère en pension pendant un certain temps. Il ne pouvait pas la prendre chez lui parce qu'il avait douze enfants. Ma grand-mère avait 82 ans, et cela voulait dire beaucoup d'ouvrage.
Ma grand-mère est donc déménagée chez nous. On s'amusait bien avec elle. Elle nous racontait des histoires. Maman avait monté son métier dans la cuisine d'été. Le matin, le temps qu'elle allait traire les vaches, grand-mère lui jouait un tour. Elle allait travailler au métier.
Le temps est venu où elle ne pouvait plus le faire. Ses jambes ont commencé à enfler. Ma mère et ma sœur devaient la lever pour qu'elle puisse respirer. Cela a duré presque trois semaines. Elle n'a pas pu survivre. Elle a été exposée pendant deux jours et elle a été enterrée à Crysler.
Au mois de juin, c'était le temps des fraises. On en ramassait presque tous les jours. Il nous fallait les mettre à la fraîche dans la grande salle. Comme ma sœur allait
les porter à cet endroit, je lui ai dit : « Fais attention! grand-mère est assise sur sa chaise avec son châle blanc sur la tête. » Elle a lâché un cri et a failli échapper son plat. Sur le fait, mon père est arrivé et a demandé ce qui se passait.
C'est moi qui a été obligée d'aller porter le plat de fraises.
Dora Bourdeau
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends
Rockland (Ontario)
En 1958, mon mari et moi travaillions pour un médecin. Il possédait une petite ferme pour ses loisirs. Il aimait avoir un peu de tout : des poules, des dindes, des canards, des porcelets et des vaches laitières.
Au printemps, pour aider mon mari pendant qu'il faisait les semences, je trayais les vaches avec les trayeuses automatiques. Un soir, comme d'habitude, je commençais mon ouvrage. Je préparais les trayeuses. Je faisais entrer les vaches dans l'étable et j'attachais chacune à sa place. Je commençais à les traire. Une des vaches était très nerveuse. Quand j'ai enlevé la trayeuse de la vache nerveuse, j'ai touché sa patte. Elle a commencé à ruer. Elle me frappait avec sa patte. Je suis tombée à terre sur le dos. J'ai été chanceuse que l'autre bête à côté se tenait tranquille.
Je me suis relevée pas mal ébranlée. Je me suis assise sur un banc pour reprendre mon souffle. Cela m'a retardée pour finir mon ouvrage. Voyant que les vaches ne sortaient pas de l'étable, mon mari s'est dépêché de revenir du champ. Je lui ai raconté l'incident. J'étais pleine de marques sur les jambes.
Le lendemain midi, Hervé, notre patron, a arrêté pour s'informer des semences. Je lui ai montré mes blessures. Il m'a promis de vendre la vache à l'automne. Il m'a dit : « Pour qu'une vache ne grouille pas, attache-lui le nez avec une corde et lève son nez en haut pendant que tu la trais. » Le truc a bien marché.
Un dimanche soir, on voulait sortir. On a vitement fait la traite afin de tout fermer pour la nuit. J'ai oublié de détacher le nez de la vache!
Le lendemain matin, mon mari s'est rendu à l'étable pour faire le train. Il est revenu cinq minutes plus tard, blanc comme un drap. Je lui demande ce qui se passe. Il me répond que la vache est morte, pendue. J'avais tué une vache avec une corde! Hervé n'a pas eu à vendre sa vache!
Adrienne Lalonde
Centre d'alphabétisation LE TRÉSOR DES MOTS
Navan (Ontario)
En 1984, je vivais à North Bay avec mon mari et mes deux fillettes de dix et treize ans.
Le soir de l'Halloween, ma sœur nous avait tous invités à veiller chez elle. Elle demeurait dans un appartement à deux étages. Dans son appartement, il y avait un trou où passait le tuyau du poêle. Il était resté ouvert au plafond. Nos neveux taquins en ont profité pour nous jouer des tours.
Arrivées en haut, nos deux petites pleuraient de peur. Elles voyaient une tête qui bougeait et qui sortait du plancher. Une chandelle allumée avançait sur le plancher. L'autre neveu, caché derrière un rideau, tirait la chandelle par un fil de pêche. On est allés secourir les petites qui demandaient d'aller aux toilettes. Un des neveux qui s'était peinturé de ketchup rouge faisait le mort couché dans le bain. Nos neveux espiègles avaient toujours des tours plein leurs sacs.
Ils ont cependant été victimes de leurs propres tours. En faisant du vin maison, ils l'ont embouteillé avant qu'il finisse de fermenter. Une nuit, les bouteilles ont explosé.
Marie-Anne Labelle
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing
Sturgeon Falls (Ontario)
Cette histoire s'est passée vers 1955. Chaque samedi soir, maman nous faisait prendre notre bain dans une cuve. Elle nous peignait, et on était tout beaux, mes deux frères et moi. Elle nous envoyait ensuite nous coucher au troisième étage.
Mais nous avions plusieurs tours dans notre sac. On sortait par la fenêtre. On descendait à l'aide des creux de la brique et par les rebords de la fenêtre du deuxième étage. On filait ensuite sur le toit de la cuisine d'été pour aller jouer des tours à notre voisin.
Monsieur Renaud nous trouvait bien tannants. Il avait construit une clôture pour nous empêcher d'aller jouer dans sa cour. Il avait peur que l'on détruise son jardin.
Un samedi d'automne, on avait pris des pintes d'huile vides au garage « Upton » pour jouer au cheval. On les écrasait sous nos pieds pour imiter le bruit du galop. Après notre bain, ce même soir d'automne, on s'est rappelé des menaces de monsieur Renaud. L'idée nous est alors venue d'aller enterrer nos cannes vides dans les labours de son jardin.
Le printemps suivant, monsieur Daprato est venu avec sa jument, Nelly, pour labourer le jardin de notre cher voisin, monsieur Renaud. Assis sur la grosse roche, les trois petits Séguin regardaient et entendaient crier : « Wo, Nelly! Wo, Nelly! »
En effet, chaque fois qu'une pinte d'huile était prise dans la pointe de la charrue, monsieur Daprato devait aller la déprendre. Après deux ou trois fois, il est allé voir monsieur Renaud pour lui dire : « Je n'peux pas labourer; il y a trop de cannes dans ce petit jardin-là! Il va falloir passer le râteau! »
Quand il a eu fini, toutes les cannes étaient prises dans les dents du râteau. Nous, on a couru se cacher en riant.
Un des trois haïssables
Centre d'alphabétisation À LA PAGE
Alexandria (Ontario)
Une fois, il y avait une jeune fille qui faisait son trousseau.
Elle cousait une dentelle sur sa jaquette. C'est dommage, elle n'en avait pas assez pour en coudre en bas et en haut. Que faire? Elle demande à sa mère. La mère lui répond : « Pauvre petite fille! Ne t'inquiète pas. Dans deux semaines, tu vas te marier; et ça ne fera pas de différence, la dentelle en bas ou en haut. »
Domina Séguin
Centre Alpha-culturel de Sudbury
Sudbury (Ontario)
Je vais vous raconter une petite anecdote qui m'est arrivée lors de mon premier mariage. J'en ris encore.
La veille de mon mariage, j'avais pendu mon chapelet sur la corde à linge. Malgré cela, le 18 avril 1936, le temps était sombre et humide. J'étais belle, fière et heureuse dans mon costume trois pièces avec mon futur à mes côtés. Il était très nerveux! Quand est venu le temps de la quête, il a mis sa main dans la poche de son pantalon et, sans regarder, a déposé un gros sou noir dans l'assiette. Quelle catastrophe! Il pensait avoir donné une bonne somme.
Plusieurs invités l'ont remarqué. Ils nous ont beaucoup agacés. Le plus gênant, c'est que le curé l'a su et en a parlé durant le repas de noces. Nous en avons entendu parler longtemps.
Marie Bourgeois
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends
Rockland (Ontario)
Assis devant cette feuille, je fouille dans mon crâne pour trouver une histoire qui répondrait aux exigences du cours. Mais tu sais, Odette, que dans mes veines coule la sève du printemps qui oblige souvent mon crayon à se diriger dans des thèmes d'amour et de débauche. J'ai de la difficulté à me concentrer. Je suis assis ici avec une demi-douzaine de belles femmes qui n'aident pas ma cause. Je mange le bout de mon crayon jaune pour me calmer les nerfs. J'ai chaud. Je détache les boutons de ma chemise. Je prends quelques grands soupirs, et me voilà parti.
Je crois savoir sur quoi je vais écrire :
Ceux qui sont des humains
Savent très bien
Que ces moments de frémissements printaniers
Sont des phénomènes annuels de courte durée
Décroissants avec l'âge.
Quel malheur!
Le cœur est là
Mais la capacité y est-elle?
Robert Robitaille
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
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Mon fils Marc, mon gendre Billy et moi sommes allés à la chasse à 160 kilomètres au nord de Nakina. Avant d'arriver au campement de chasse, nous avions 50 kilomètres à faire sur la rivière Queue de Loutre avec une chaloupe à deux moteurs. Un des moteurs servait à conduire le bateau tandis que l'autre était fixe. Sans le savoir, les moteurs n'étaient pas bien attachés à la chaloupe.
En remontant la rivière, je constate que j'ai oublié ma « clip » de carabine dans le camion. On décide de revenir la chercher. Il était déjà très tard dans la journée. Nous allions très vite, beaucoup trop vite. Nous voici dans un croche très aigu. Tout à coup, le moteur sort complètement de l'eau. Il faisait un bruit de tonnerre! Nous continuons à avancer très vite, car le deuxième moteur poussait toujours. J'ai tout juste eu le temps de me pencher sur les bagages avant que l'on frappe le bord de la rivière.
Et là, le bateau est complètement sorti de l'eau et est monté dans les arbres! La pointe du bateau était à environ vingt pieds dans les airs. Nous avons tout juste eu le temps de sauter du bateau avant qu'il ne redescende des arbres à reculons.
Les bagages étaient tombés du bateau et se sont retrouvés dans la rivière. Heureusement, nous avons eu plus de peur que de mal. Je vous raconte cette histoire pour dire que l'on ne peut jamais être trop prudent quand on utilise un bateau.
Toni Tremblay
Groupe d'alphabétisation populaire Le Coin des Mots
Sault-Ste-Marie (Ontario)
Quand nos enfants étaient jeunes, mon mari et moi avons décidé d'acheter un terrain près de la rivière des Français. Nous avons bâti un chalet pour que les enfants puissent en jouir durant les vacances d'été.
Par une belle journée ensoleillée, nous avons décidé de nettoyer la plage. L'eau était devenue brouillée, et nous ne pouvions plus voir le fond. La plus jeune, Diane, voulait se baigner, mais elle avait extrêmement peur des sangsues. Un peu plus loin, il y avait une plage plus agréable. Son père lui a dit : « Nous allons y aller en bateau. » Diane était bien enchantée et rassurée. Comme elle s'est mis les pieds à l'eau, une grosse sangsue s'est fixée à un de ses pieds pour sucer son sang. Diane s'est mise à crier et à pleurer. Il n'y avait pas moyen de lui enlever la sangsue. Il fallait revenir immédiatement en bateau avec Diane qui sanglotait et criait à tue-tête.
Elle nous a tellement impatientés que son père a oublié de ralentir le moteur. Nous nous sommes arrêtés quand le bateau a frappé le fond de la plage. Je suis presque tombée du bateau tête première. Diane, elle, paniquait toujours. Je me suis immédiatement mise à chercher du sel. J'en ai mis sur son pied, et enfin la sangsue est tombée.
Diane n'a jamais oublié cette histoire et la fameuse sangsue. Quelle mésaventure!
Georgette Lalonde
Centre communautaire Assomption
Conseil des écoles séparées catholiques
Sudbury (Ontario)
Par une belle journée de printemps, je me suis levé de bonne heure. Il était environ cinq heures.
J'ai préparé mon lunch. J'ai embarqué mes instruments de pêche dans la voiture et je suis parti. L'endroit exact où je voulais me rendre était environ à une heure de chez moi en voiture. Une fois rendu, je me suis installé. J'ai percé des trous dans la glace et j'ai préparé des lignes. J'ai fait un feu et je me suis assis à mon siège. J'attendais que le poisson morde. Après quinze ou vingt minutes, j'ai attrapé mon premier poisson.
J'ai passé toute la journée là. Ce n'était pas fameux, car le poisson ne mordait pas trop. J'en ai seulement attrapé quelques-uns. Le soir, à la brunante, j'étais fatigué et j'ai tout lâché. J'ai rembarqué les instruments de pêche et le peu de poissons que j'avais pris. Je suis arrivé à la maison vers dix heures du soir. J'ai nettoyé le poisson, je l'ai lavé, puis j'ai soupe. Naturellement, j'ai mangé mon poisson. Je l'ai fait rôtir, et il était délicieux.
Pendant que je prenais mon bain, j'ai commencé à prévoir le prochain voyage de pêche. Je voulais me rendre ailleurs où ça pourrait me coûter un peu plus cher. Enfin, pour l'instant, je vais me coucher, car il est passé onze heures du soir, et je suis très fatigué. Bonne nuit!
Jeannot Bernier
Centre d'alphabétisation La Boîte à Lettres
Hearst (Ontario)
Par un bel après-midi d'automne, mon époux, Woodrow, m'invite à la roulotte au lac des Îles. Il voulait faire un dernier barbecue avant la fin de la saison. Je n'aime pas trop aller dans le bois, mais j'adore la nourriture préparée sur le barbecue. Alors, j'ai accepté son invitation.
Nous avons savouré un bon « steak ». Quel régal! Après le souper, j'ai décidé de m'aventurer et d'aller à la pêche avec d'autres. Vu que c'était ma première fois, j'ai trouvé cela très excitant, car j'ai pris un beau doré. Il était même assez gros pour que mon mari décide de le garder! C'était très plaisant, et je n'ai jamais eu peur de l'eau.
Mais en débarquant du bateau, la tête me tournait. J'étais très étourdie et j'avais de la misère à marcher droit. Tu parles si je me sentais mal, comme si j'étais en brosse! J'ai souffert de ce vertige pendant quelques jours; et le plus drôle, c'est que les autres autour de moi ne s'en sont jamais aperçus!
Je me promets d'y retourner cet été. J'aimerais bien prendre d'autres poissons! Espérons que je n'aurai pas encore ce fameux mal de mer!
Rhéa Major
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing
North Bay (Ontario)
Après 24 heures de route, ma femme, Yvette, mon fils, Denis, et moi arrivons à Ignace pour la chasse.
Après une première journée de chasse, on se couche tous les trois fatigués. Pendant la nuit, je rêve à mon animatrice. Dans mon rêve, elle avait décidé de venir avec nous à la chasse et s'était foulé un pied. Puisqu'elle était incapable de marcher, il a fallu que je la porte jusqu'au camp. C'est là qu'elle m'a dit : « Ne t'inquiète pas. Tu n'as pas frappé aujourd'hui, mais demain tu vas être chanceux. »
Le lendemain matin, en sortant de la cabane, j'aperçois quatre orignaux à 300 verges. J'appelle mon jeune en lui disant que les orignaux sont à la porte. On tue un veau sur place et on blesse l'autre. Après l'avoir suivi dans le bois, on le finit là. En dix minutes, on avait rempli notre quota de chasse.
Lundi avant-midi, on prend le chemin de la maison. Le mardi suivant, je surprends tout le monde, y compris mon animatrice, en me présentant à mon atelier.
Fernand Leroux
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends
Rockland (Ontario)
En 1980, huit gars et moi sommes partis de la maison pour nous rendre au camp de chasse.
Le deuxième matin, nous sommes partis dans la forêt pour une belle journée de chasse. À deux ou trois milles du camp, je me suis installé de l'autre côté d'un petit pont. J'observais si un orignal allait passer près de moi. Tout à coup, j'aperçois un beau gros orignal mâle qui me regardait. Alors, j'ai tiré un coup de fusil. Je l'ai atteint au nez et un autre coup sur la cuisse gauche, mais l'orignal s'est enfui dans la forêt.
Mon oncle était situé à deux milles de moi. Il aperçut ce gros orignal et tira deux autres coups de fusil. Ces coups ont tué l'animal. Nous voilà tous heureux d'avoir fait une bonne chasse. Le soir, nous avons fait cuire le foie. Nous avons eu du plaisir à manger de l'orignal et à boire du whisky blanc. Voilà une autre année de chasse bien réussie!
Daniel Lalonde
Centre d'alphabétisation Alpha en Partage
St-Charles (Ontario)
L'orignal est un animal à poil long. Ses places favorites pour se cacher sont les coteaux de bouleaux et les grandes cédrières.
En été, ces grosses bêtes passent la plupart de la journée sur le bord de l'eau ou parfois même dans les rivières ou les lacs. Là, bien installés, à l'abri des mouches qui les dévorent, ils se régalent de plantes aquatiques, comme des nénuphars ou des carottes. Ils consacrent les trois quarts de leur journée à manger et à dormir.
En automne, ces gros herbivores ont la fourrure rudement épaisse. Ils ont amassé plusieurs épaisseurs de gras qui leur serviront de réserve pour l'hiver rigoureux qui approche.
Pendant le temps du rut, les gros mâles ne mangent pas. Ils sont trop occupés à protéger leur troupeau contre les jeunes mâles qui essaient sans cesse de leur voler une femelle. Un mâle adulte peut avoir sous sa protection environ cinq à six femelles. Celles-ci seront toutes fécondées par le mâle du troupeau ou par le mâle le plus robuste.
Le rut fini, les orignaux forment des groupes, parfois allant jusqu'à dix et même quinze. Tous groupés, ils changent de territoire. Ils laissent les territoires d'été pour aller vers les étendues moins montagneuses. Là, ils mangeront des branches de jeunes trembles.
L'hiver, un orignal adulte se doit de manger environ 60 livres de branches par jour, sinon il va mourir. Voilà la misère qui commence pour ces pauvres bêtes.
Raymond Payeur
Centre d'alphabétisation La Boîte à Lettres
Hearst (Ontario)
À l'âge de quinze ans, j'ai quitté l'école pour prendre soin de mes sœurs. Ça m'a brisé le cœur parce que je voulais aller à l'école pour apprendre l'anglais.
Afin d'aider ma mère à la maison, j'ai commencé à travailler dans les maisons privées, à l'âge de seize ans. Cela s'est passé en 1964. J'aimais ça travailler. Dans une des maisons, je gagnais vingt dollars par semaine.
Cette même année, mon copain et moi avons décidé de nous marier. Ça faisait cinq ans que nous sortions ensemble. Nous n'avions pas de relations sexuelles, car c'était interdit par l'Église. On s'est marié, et il ne m'a pas lâchée. Deux mois plus tard, j'étais enceinte. J'ai eu sept enfants mais, malheureusement, je les ai élevés seule, car mon mari est parti après onze ans de mariage. J'ai beaucoup prié le Seigneur. Aujourd'hui, je suis heureuse avec mes enfants même si j'ai vécu toutes ces années seule avec eux.
Aline Borris
Centre d'alphabétisation J'Aime Apprendre Inc.
Cornwall (Ontario)
J'ai été construite à la campagne au centre d'un beau terrain par un jeune couple, parents d'enfants en bas âge.
Je suis entourée de cèdres, de sapins et d'érables. Le gazon, toujours bien tondu, ne fait que m'embellir. Cela fait l'orgueil de mes propriétaires.
En été, dans la cour arrière, je vois les enfants s'amuser sur des balançoires attachées aux longues branches des érables. En hiver, la neige couvre le sol. C'est idéal pour le ski et la raquette. Que de moments heureux j'ai partagés : joies, rires d'enfants. Mais j'ai aussi partagé des moments malheureux.
Tour à tour, je vois partir les petits pour l'école, première étape de leur vie dans la société. J'entends souvent les parents exprimer leurs inquiétudes quant à l'avenir de leurs enfants.
Maintenant, je suis seule. Les enfants ont grandi et sont maintenant sur le marché du travail. Les parents, moins jeunes, sont partis demeurer en ville. Je vis de souvenirs en attendant d'être habitée de nouveau.
Cécile Rochon
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends
Rockland (Ontario)
Le printemps est officiellement arrivé. Je vois déjà les fleurs percer le sol dans mes plates-bandes. En autant que je sache, je vais améliorer la position des jolies fleurs au printemps dans la plate-bande en avant de chez moi. J'aime travailler dur dehors dans les plates-bandes, pourvu que le soleil plombe. J'adoucis la terre autour des fleurs. J'aime sentir le parfum des fleurs dans la température douce du printemps. Je veux continuer petit à petit à faire le travail dans les plates-bandes.
Florence Cassell
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
En fait, l'homme est comme un vase qui a perdu son contenu et, avec lui, ce qui donnait un sens à son existence. Voilà le résumé tragique de l'histoire de l'humanité!
Un vase est fabriqué pour contenir quelque chose et être utile à celui qui l'a fait. L'homme non plus n'est pas le résultat du hasard, mais il a été créé afin de contenir en lui quelque chose de merveilleux.
Bernard Gabriel
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres
Vanier (Ontario)
Il y a quelques années, ma voisine que j'aimais beaucoup est venue me demander de prier avec elle.
Elle voulait que saint Antoine nous aide à retrouver son anneau de mariage qui avait déjà appartenu à sa mère. Elle l'avait perdu en faisant son jardin ou le grand ménage du printemps. L'été a passé, et saint Antoine semblait dormir sur nos prières.
À l'automne, en ramassant les patates du jardin, elle a vu quelque chose briller. Quelle surprise! C'était son jonc, ce qui prouve que saint Antoine était plus éveillé que l'on pensait!
Parole sage
Ne nous attachons pas trop à la vie, car elle sera la première à se détacher de nous.
Alexina Forget
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends
Rockland (Ontario)
Mon village se nomme St-Charles. Quand j'étais à la petite école, le village n'était pas gros. Depuis quelques années, notre village compte plus de personnes, et les bâtiments sont plus nombreux. Nous avons maintenant une clinique médicale. L'année dernière, on a construit une nouvelle caisse populaire et un hôtel de ville.
Un nouveau bureau appelé CAN/RAC a ouvert ses portes pour offrir de multiples services à notre communauté. Un des services offerts, particulièrement important pour moi, est l'alphabétisation à Alpha en Partage. On nous montre à lire et à écrire tout en s'amusant.
Nous avons beaucoup d'activités à St-Charles : le bingo, les quilles, le hockey, le jeu de fléchettes et aussi le curling. Moi, je suis fière de mon village. C'est chez nous.
Marie C. Lamontagne
Centre d'alphabétisation Alpha en Partage
St-Charles (Ontario)
Ville-Marie est un petit village pittoresque situé dans le comté de Témiscamingue. À deux heures de route de North Bay, il longe le bord du lac Témiscamingue. Une belle montagne surplombe le village. Ici, on y trouve une grotte, lieu de pèlerinage annuel. Vingt ans passés, Ville-Marie comptait 2 000 habitants. Maintenant, elle n'en compte que la moitié, car beaucoup de jeunes sont partis vers les grandes villes.
Les activités annuelles de Témiscamingue attirent beaucoup de touristes. Chaque été au mois de juillet, il y a les Régates, des courses de bateaux sur le lac. C'est la fête toute la fin de semaine. Ensuite, il y a le bal des foins au mois d'août. On fait une épluchette de blé d'Inde et le rodéo des camions se déroule à Notre-Dame du Nord.
Il y a toujours des activités organisées au Témiscamingue. Ce que je trouve magnifique, c'est que les enfants ont leur place dans ce village. Ils sont admis à de nombreuses activités. Les familles peuvent ainsi sortir ensemble et s'amuser.
J'ai grandi sur la ferme paternelle, à un demi-mille du village. C'était très plaisant; il y avait toujours beaucoup de monde chez nous. L'été, les oncles et les tantes des grandes villes venaient nous visiter à tour de rôle. Ma mère et ma sœur aînée étaient toujours affairées à cuisiner. Mon père et mes frères travaillaient aux champs. Il y avait souvent de belles longues veillées chez nous où tout le monde s'amusait. Dans la famille de mon père et de ma mère, ils étaient tous musiciens, chanteurs et conteurs d'histoires.
Le Témiscamingue était un très bel endroit pour élever une famille. Les gens y étaient très heureux. Mais, quel dommage, avec l'apparition du chômage et de la drogue, le paradis s'est effrité de beaucoup!
Pierrette Goudreault
Centre d'alphabétisation ALPHA-AMICALE
Oshawa (Ontario)
Le jour où j'ai quitté Mogadishu, j'avais vingt ans. C'était le 12 décembre 1990.
J'ai pris la voiture de mon oncle et je suis allé à Kismaayo. Je suis resté à Kismaayo pendant trois mois. Puis, je suis allé à Mopasa, un village situé en Somalie.
Une semaine après, j'ai pris le bateau pour aller au Kenya. On a fait quatre jours de voyage pour se rendre au Kenya. Je suis resté là-bas trois ans et j'ai quitté le pays le 11 décembre 1993. J'ai pris l'avion. J'ai voyagé en transit par Paris et j'ai pris le vol pour New York. Un jour plus tard, je suis venu à la frontière du Canada en autobus. Cinq jours après, je suis arrivé à Toronto. Quand je suis arrivé à Toronto, je me suis bien installé et j'ai tout oublié le long voyage que j'avais fait.
Toronto est une ville accueillante. Je remercie les Canadiennes et les Canadiens qui m'ont accueilli. Je ne l'oublierai jamais.
Ogas Buh
Le Centre d'alphabétisation Alpha-Toronto
Toronto (Ontario)
Lors de vacances passées à Paris, j'ai été heureuse de voir et de rencontrer de nouvelles gens.
J'ai fait différentes activités. J'ai découvert une ville qui m'était complètement inconnue. Je n'étais pas seule. J'ai voyagé avec mon frère. Nous avons visité ma tante et mon oncle. Mon frère, qui connaissait déjà pas mal de choses, est sorti avec ses amis. Mes cousines et moi sommes parties ensemble vers la ville pour voir la tour Eiffel, le Louvre, les Champs-Élysées et prendre des photos. Oh! là! là! quelle belle ville j'ai vue et aimée!
Deux jours avant notre départ, mon oncle m'acheta d'agréables souvenirs. Il y en avait aussi pour ma mère. De retour chez nous, nous avons raconté à notre père et à notre mère notre fabuleux voyage à Paris. Nous leur avons donné tous les souvenirs que nous avions pour eux.
Alors, en un seul mot, mon voyage fut merveilleux. J'espère que le prochain sera encore plus fabuleux que celui-ci.
Deka Ibrahim
Centre d'alphabétisation Alpha-Toronto
Toronto (Ontario)
Je m'appelle Yatera Mamadou et je viens de la Côte-d'Ivoire en Afrique. Lorsque j'étais petit, à l'âge de huit ans, je marchais beaucoup : environ 100 kilomètres par jour! En effet, j'allais cultiver du maïs, du mil et du riz dans les grands champs. En plus, je faisais de l'élevage, car j'aimais beaucoup cela.
Chez moi, nous étions cinq enfants, quatre garçons et une fille. Moi, j'étais le premier enfant. Dans mon pays natal, quand tu es le premier enfant, tu dois faire plusieurs choses à la fois. En Afrique, on aide beaucoup nos parents et notre famille. Entre autres, j'aidais ma mère à faire plusieurs tâches dans la maison. Comme je vous l'ai dit, en Afrique, on vit en famille, en fraternité, et l'amitié est très importante.
Je suis arrivé au Canada le 27 septembre 1990. L'année suivante, je me suis inscrit aux ateliers de La Magie des lettres pour bien apprendre à lire et à écrire le français. Maintenant, Dieu merci, je peux écrire et lire pour répondre à mes propres besoins.
Yatera Mamadou
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres
Vanier (Ontario)
Bonjour! Je viens de Haïti et je suis arrivé au Canada le 17 mai 1987. Lorsque je suis arrivé, j'avais plusieurs problèmes parce que je ne parlais ni le français, ni l'anglais. Aussi, je n'avais pas d'expérience de travail pour me trouver un emploi.
Dans mon pays, je travaillais dans une usine qui produisait du sucre. J'étais un simple travailleur. Le seul problème, c'est que je ne travaillais qu'environ six mois par année. Quand l'usine fermait, il fallait que je trouve un autre travail, car je ne pouvais pas me permettre de rester à rien faire.
Même si la vie est dure, même si plusieurs personnes ne travaillent pas, les gens continuent à manger, à boire et à dormir. Ils profitent de la vie et l'apprécient même si elle n'est pas toujours facile. Je crois que c'est ça le vrai sens de la vie.
Milore Mazile
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres
Vanier (Ontario)
Mon nom est Issa Ouedrago, et je suis Burkinabè. J'apprends à lire et à écrire à La Magie des lettres. J'ai commencé les ateliers en 1992.
Je suis né le 15 avril 1947 dans le village de Mako, province du Yatenga, au Burkina Faso situé en Afrique de l'Ouest. Je suis de l'ethnie mossi et ma langue maternelle est le mooré. Exemple : « bonjour » en mooré se dit « nè yibéogo ».
Ma religion est l'Islam. Le Saint Kalma est la base fondamentale de notre religion divine. Sans cela, l'Islam ne pourrait pas du tout se tenir et aucun bon acte de l'homme ne saurait être cru et digne de louange aux yeux de Dieu. Le saint Prophète déclare que notre religion repose sur cinq piliers qui tiendraient lieu de témoins, qu'il n'y a pas d'autre Dieu qu'Allah et que Mohamed est son serviteur. On doit respecter la prière, la création de l'impôt, l'accomplissement du Hadj et l'observance du jeûne pendant la période du Ramadan. Ceux qui ne respecteront pas le Ramadan seront privés de plusieurs bienfaits qui nous viennent de cette période de jeûne.
Issa Ouedrago
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres
Vanier (Ontario)
Mon époux et moi avons passé un bel été en 1993. On a eu beaucoup de plaisir avec trois de nos petits-enfants. On a travaillé dans nos fleurs. On a coupé l'herbe avec notre petit tracteur et le coupe-herbe à essence. On a eu beaucoup de plaisir, et c'est un bon passe-temps. On a pris de belles longues marches. On est aussi allé à notre roulotte pour faire du ménage en dehors. On a changé les couleurs et on a réparé et arrosé les boîtes à fleurs.
On a fêté deux anniversaires de mariage en juillet et deux gros mariages : celui de notre petite-fille en août et de notre petit-fils en octobre. On a vécu beaucoup d'émotions, mais beaucoup de plaisir aussi. Ça nous fait vieillir de marier nos petits-enfants. Par contre, c'est réconfortant quand les arrière-petits-enfants arrivent. Nous en avons déjà deux : Nicolas, trois ans et Francesca, un an. Ils demeurent en Alberta, mais ils doivent bientôt déménager à Québec. Nous avons bien hâte de les voir plus souvent et de nous amuser avec eux l'été.
Nos autres petits-enfants sont tous des adolescents. L'été, à la roulotte, on leur fait des barbecues et on joue à la balle. Ils nous tiennent occupés aussi! Le soir, aux feux de camp, ils aident les plus jeunes avec leurs guimauves grillées sur le brasier rouge. Nous chantons aussi en grignotant des amuse-gueules et des arachides en écales et en buvant de bonnes boissons gazeuses froides.
Ah! que c'est bon et beau les vacances d'été à la retraite.
Yvonne Lavictoire
Centre d'alphabétisation LE TRÉSOR DES MOTS
Navan (Ontario)
L'été est très proche et les gens vont pouvoir porter des vêtements plus courts et plus légers. On aura du soleil après la tempête.
Tu vas à la plage rencontrer beaucoup de gens, et surtout voir les belles filles qui sont en costume de bain. Les filles admirent aussi les beaux garçons en costume de bain.
C'est l'occasion de te trouver une bonne amie. Après, tu tombes amoureux, tu habites avec cette personne et ensuite tu te maries. Ensuite viennent les enfants. Plusieurs mères doivent rester à la maison pour s'occuper des petits.
C'est fini les beautés de la plage!
Roland Clément
Centre d'alphabétisation J'Aime Apprendre Inc.
Cornwall (Ontario)
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Ma petite aventure s'est passée quand j'étais en deuxième année à l'école de la Nativité à Cornwall. Mon enseignante était une religieuse.
Par un bel après-midi ensoleillé, durant une leçon, deux copines de classe et moi avons décidé de dessiner sur nos pupitres avec des gommes à effacer. Mais la bonne sœur a vu nos chefs-d'œuvre, car le soleil faisait briller nos pupitres, mais pas nos dessins. Elle nous a donc retenues après la classe pour avoir des explications. Comme nous ne pouvions pas donner de raisons, elle nous a ordonné de laver nos pupitres le lendemain.
Le soir, j'ai demandé à ma mère un seau, du savon et un linge en lui disant que la bonne sœur avait demandé à toute la classe de laver les pupitres.
Le lendemain, je suis arrivée à l'école avec le nécessaire pour nettoyer mon pupitre. Nicole, l'une de mes bonnes copines, avait aussi son seau et son petit linge, mais Lise n'avait rien apporté. Elle contestait.
Toute la journée s'est passée sans problème. Personne ne pensait à notre punition. À la fin de la classe, la bonne sœur nous a demandé de rester à notre place. Alors, j'ai sorti mon seau avec l'eau savonneuse et j'ai commencé à laver mon pupitre. Nicole, de son côté, faisait la même chose. Mais Lise a refusé d'obéir à la religieuse. Alors, la bonne sœur lui a ordonné de laver son pupitre avec... sa langue.
Même aujourd'hui, ma mère ne sait pas la véritable raison pour laquelle j'avais apporté un seau, du savon et un linge à l'école ce jour-là.
Une participante
Centre d'alphabétisation À LA PAGE
Alexandria (Ontario)
Quand j'étais jeune, j'ai joué à beaucoup de jeux. J'ai chanté beaucoup de chansons et de comptines dans la cour d'école. C'est dommage que je ne puisse pas m'en souvenir pour les enseigner à mes enfants. Il me semble que j'ai perdu quelque chose de mon enfance. J'espère qu'il y aura quelqu'un qui pourra s'en souvenir parce que, à mon avis, les choses comme celles-là valent plus que les jeux de Nintendo, la télé et tous les jeux vidéo.
J'essaie maintenant de me souvenir des jeux comme la « tag », la marelle, les comptines pour les cordes à sauter, les marrons, feu rouge-feu vert et d'autres. Ça me fait plaisir quand j'entends les enfants qui chantent des chansons ou qui sautent à la corde. Ça me rappelle mon enfance.
Beth Henderson
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
Les souvenirs d'enfance! Quand je pense aux jeux auxquels je jouais dans mon enfance, mes souvenirs sont des temps heureux et pleins de joie.
Nous avons discuté des jeux dans notre classe de français, et tout le monde a pris un air excité. Les souvenirs des jeux comme la marelle, la balle, les élastiques et le saut à la corde nous sont revenus très fort et très vite. Ces jeux étaient une grosse partie de notre enfance.
Aujourd'hui, quand je vois mes filles et les autres enfants jouer, j'ai l'impression qu'elles sont en train de se créer de beaux souvenirs chaleureux.
Peggy Taylor-Winter
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
Quand j'étais petit, ma mère m'a raconté cette histoire.
Il était une fois, à l'intérieur d'un petit pays très pauvre, un petit village qui n'avait pas d'école. Pour se rendre à l'école le plus près de chez eux, les enfants de ce village devaient marcher à peu près cinq kilomètres. Ils marchaient sur un chemin de montagnes et de forêts où il y avait des loups très féroces. Les enfants avaient peur des loups.
David, un de ces enfants, avait un chien qui s'appelait Bobi. C'était un berger très grand et très fort qui n'avait pas peur des loups. C'était lui qui accompagnait toujours les enfants à l'école, et les enfants avaient confiance en lui.
Un jour d'hiver très froid, un grand loup apparaît sur le chemin des enfants. David cria : « Attaque, Bobi! » Au cri de son maître, Bobi s'est mis en lutte contre le loup. Les filles pleuraient. Les garçons encourageaient Bobi en criant : « Attaque, Bobi! Attaque, Bobi! » Quelques minutes plus tard, Bobi gagnait le combat. Le loup s'enfuit à toute vitesse.
En arrivant au village, les enfants ont raconté à leurs parents ce qui était arrivé. Quelques jours plus tard, les gens du village ont organisé une fête pour Bobi. À l'école et au village, tout le monde était fier de Bobi. C'était un vrai héros.
Aujourd'hui, dans ce village du Portugal, les gens racontent encore l'histoire de Bobi.
Arménio Faria
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres
Vanier (Ontario)
J'ai commencé à jouer aux jeux de mon enfance avec mes enfants. Si je ne pouvais pas me souvenir des règles de la marelle ou des jeux avec les cordes élastiques ou d'autres jeux, j'ai trouvé que la mémoire me revenait si je commençais à jouer physiquement à ce jeu. C'est drôle parce que c'est comme une mémoire physique. Quand j'ai commencé à jouer à la marelle ou à sauter à la corde avec mes enfants, les chansons et les actions sont revenues comme une inondation.
Pour moi, ces moments-là où je me sentais encore jeune fille ont fait disparaître mon vieux corps d'adulte. C'était de nouveau le printemps de ma jeunesse, et j'ai joué avec mes enfants. Je pense qu'il est important pour les parents de jouer avec leurs enfants comme s'ils étaient encore des enfants. Ça fait plaisir à tout le monde, et c'est aussi bon pour le cœur.
Patricia Hartman
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
J'ai grandi dans une famille de douze enfants, et nous étions tous là. Quand ma mère parlait, il n'y avait pas de revenez-y. J'étais jalouse de ma sœur parce que ma mère prenait toujours sa part.
Je suis née à Lafontaine. J'ai toujours parlé français jusqu'à l'âge de seize ans. À seize ans, je m'en suis allée dans la grande ville de Toronto. J'ai commencé à parler anglais. J'avais oublié mon écriture en français. Aujourd'hui, je veux tout réapprendre avec Alpha-Huronie et des amies.
Gladys Grégoire
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
De l'âge de sept ans à treize ans, j'ai fréquenté l'Institut de Nazareth à Côte-des-Neiges. C'était une école pour les aveugles dirigée par les Sœurs grises. À cette institution, on apprenait tout en braille.
Moi, j'étais mi-voyant. Afin que je ne vois pas l'écriture en braille, les sœurs plaçaient un linge blanc par-dessus mes mains pour cacher les lettres écrites avec le poinçon. Je devais deviner les mots et les phrases. Elles voulaient absolument que j'apprenne le braille. Moi, je préférais la lecture et l'écriture des voyants. Les sœurs me rendaient plus handicapé que je ne l'étais.
Les seules choses que j'ai apprises sont la politesse, la discrétion et la religion. Je ne blâme personne. C'était la seule école spécialisée dans les alentours. On n'avait pas les méthodes d'aujourd'hui.
J'ai commencé à lire et à écrire à l'âge de vingt ans.
Gérard Bissonnette
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends
Rockland (Ontario)
Quand je vois mes enfants jouer dehors, je pense à mes années d'enfance. Que de différences, je remarque!
Nous, il fallait que l'on se trouve des choses pour s'amuser nous-mêmes. On jouait à la marelle et à la balle. On sautait à la corde ou on chantait des comptines. Tous les enfants du voisinage se rencontraient pour jouer à la cachette, à la « tag » ou au base-ball.
À mon avis, nos enfants sont trop matérialistes. Ils ont besoin de jouets. Ils ne peuvent pas penser à des jeux par eux-mêmes. Ils jouent au Nintendo ou ils regardent la télévision. Il faut qu'on les amène en ville aux cours de danse, de judo et au club de garçons ou de filles.
Que la vie a changé!
Marjorie Dubeau
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
Enfant, j'aimais rendre visite à ma grand-mère à Templeton Est, au Québec. Elle me gâtait avec des biscuits, du gâteau et de la crème glacée. J'ai aussi eu la chance de rencontrer monsieur Boushey. Il demeurait de l'autre côté de la rue. J'étais chanceux parce que monsieur Boushey me faisait faire un tour dans sa camionnette. Je me tenais debout dans la boîte.
Une journée, monsieur Boushey m'a dit qu'il allait au bordel et qu'il ne pouvait pas me faire faire un tour. J'étais fâché et je pleurais. J'ai crié à ma mère que je voulais aller au bordel. Ma grand-mère a ri jusqu'aux larmes et ma mère était en état de choc. Ma mère m'a ramené chez nous à Ottawa.
Heureusement, quand nous sommes rentrés, mon père a bien ri de mon épisode. Enfin, ma mère a ri aussi.
Paul Thornton
Centre d'alphabétisation Moi, j'apprends
Rockland (Ontario)
Je ne sais pas si vous avez déjà fait une chasse aux œufs de Pâques. Je remercie mes parents de nous avoir donné, à ma sœur et à moi, cette expérience durant notre jeunesse. Aujourd'hui, j'ai de beaux souvenirs de cela et je désire les partager avec vous.
À la pensée que Pâques était le lendemain, nous nous sommes bien demandé quelles gourmandises nous allions recevoir. C'est pourquoi on s'est réveillé très tôt le matin de Pâques. L'anxiété nous empêchait de dormir. À notre réveil, on trouvait toujours un petit œuf sur notre table de chevet. C'était le signal que la chasse avait débuté. C'est alors que ma sœur et moi faisions la course en bas vers le centre du salon.
Avant notre réveil, mes parents avaient caché une cinquantaine d'œufs du plancher au plafond : dans le salon, la cuisine et dans toutes les autres pièces de la maison. Tour à tour, ma sœur Lorraine et moi devions trouver un œuf. Finalement, après avoir trouvé tous les œufs, l'heure du dîner approchait. À la table de cuisine, on trouvait une couverture recouvrant ce qu'il restait des cadeaux de Pâques. Mes parents retiraient donc la couverture pour révéler des lapins en chocolat et en peluche. Nous pouvions alors dîner. Durant plusieurs jours suivant Pâques, on trouvait des œufs oubliés un peu partout dans la maison.
Aujourd'hui, nous sommes trop vieux pour faire la chasse aux œufs de Pâques. Par contre, mes parents ont poursuivi la tradition pour mes neveux, Thomas qui a trois ans et Peter de trois mois. J'espère que mes enfants iront un jour chez mes parents à Pâques et auront autant de plaisir que ma sœur, mes neveux et moi à faire cette fameuse chasse aux œufs de Pâques.
Dans ma tête de petit garçon, je n'ai jamais réalisé ce que Pâques représentait vraiment. Toutefois, notre présence à la messe de Pâques me rappelle que mes parents ont su me faire comprendre que c'était une journée très spéciale qui ne pouvait être oubliée.
David Lacroix
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
[Voir l'image pleine grandeur]
Je m'appelle Marilene et je vis à Penetanguishene en Ontario avec ma famille.
J'ai trois enfants à la maison : mon fils, Carl, qui a quinze ans et mes jumeaux de cinq ans. Mon fils, Errol, et sa sœur, Ayla, vont à l'école St. Joseph. Ils parlent français comme moi.
Dans ma famille, nous parlons beaucoup de langues. Je parle allemand et anglais, et mon mari parle turc et anglais. Mes oncles parlent aussi russe et latvien.
Je crois que c'est bon pour les enfants de parler beaucoup de langues.
Marilene Kokbas
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
Je travaille à l'équipe de recyclage de Cornwall depuis deux ans. Je suis apprenant au Centre Alpha J'Aime Apprendre Inc. depuis quatre ans. Je suis aussi le président du comité « Alpha du fun » des apprenants.
J'ai du mal à lire et à écrire, mais avec de l'aide, je suis bon à l'ordinateur. Je sais qu'avec un peu de patience, je réussirai à apprendre. Je veux terminer ma douzième année pour obtenir un emploi et pour devenir un homme heureux.
Je suis fier de moi et de tout le travail que j'ai accompli au Centre Alpha de Cornwall. Le travail que je fais tous les jours est une épreuve difficile pour moi. La vie n'est pas facile. C'est dur aussi d'avouer que j'étais un analphabète.
Je m'en sortirai car j'aime apprendre.
Alain Quenneville
Centre d'alphabétisation J'Aime Apprendre Inc.
Cornwall (Ontario)
Un jour, j'ai eu l'occasion de réapprendre mon français. Une dame est venue au « plant » où je travaille et je me suis inscrite à Alpha-Huronie.
Il y a déjà un an que je suis avec Alpha-Huronie. Nous avons une bonne animatrice. Elle s'appelle Lise St-Amand. Elle nous aide beaucoup et nous aide à être très à l'aise quand on devient malpris.
Mes petits-enfants parlent français. Je pense que c'est merveilleux d'être capable de leur lire des histoires. Avec Alpha-Huronie, nous apprenons la conversation, les phrases et les verbes. Je peux maintenant avoir une bonne conversation, mieux écrire et parler avec des amis et des parents.
Mary Pauzé
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
Quand j'étais jeune, je parlais en français avec mes parents et mes amis. Lorsque j'ai vieilli, j'ai commencé à parler en anglais. Après quelques années, j'avais oublié mon français.
Mon épouse m'a demandé d'aller avec elle à Alpha-Huronie. Maintenant, je travaille les noms, les verbes, les phrases et les compositions.
Parler les deux langues officielles, c'est difficile parce qu'on ne s'en sert pas tous les jours. C'est de ma faute, mais ce n'est pas grave. Mon animatrice est bonne avec nous. Elle nous met à l'aise. Quand nous lisons dans les livres, nous comprenons chaque phrase.
J'aime bien venir à Alpha-Huronie suivre les cours, car je peux parler et écrire beaucoup mieux.
Richard Pauzé
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
Je suis né à Kapuskasing. Je suis le sixième d'une famille de onze enfants.
J'ai commencé l'école en 1940. À la fin d'octobre, mon père, un entrepreneur en construction, amenait toujours sa famille dans le bois pour l'hiver. Nous ne pouvions plus aller à l'école; elle était trop loin, à environ onze milles.
On retournait à la maison à la fin de mars. Nous allions ensuite à l'école jusqu'en juin. C'était difficile, car ce que nous avions appris était oublié. Nous reprenions toujours nos années. L'école était à quatre milles de chez nous. Il fallait marcher cette distance matin et soir.
Quelques années plus tard, mes frères plus âgés nous conduisaient en utilisant les chevaux. Vers 1945, la commission scolaire payait un homme pour nous voyager à l'école. À douze ans, j'ai quitté l'école, car mon père avait besoin de nous pour travailler. On lui donnait l'argent que l'on gagnait. Le peu que j'avais appris, je l'ai perdu, car je ne lisais plus.
Quarante-six ans plus tard, après un accident, la Commission des accidents de travail m'oblige à retourner à l'école. Donc, je commence à venir au Centre d'alphabétisation Porte-Ouverte. Je pouvais signer mon nom, mais je ne connaissais pas les lettres de l'alphabet.
Après quatre mois, je peux écrire des phrases et lire des histoires dans Expressions 1, 2 et 3. Je peux additionner, soustraire, multiplier et diviser. J'aime apprendre et j'aime être avec d'autres apprenants. On est bien accueilli au centre.
Je veux continuer parce que la lecture est un beau passe-temps pour une personne qui n'a jamais été capable de lire.
Alphège Millette
Centre d'alphabétisation Porte-Ouverte de Wawa
Wawa (Ontario)
En octobre 1992, j'ai décidé de me rendre à Toronto. J'avais pris rendez-vous avec Alpha-Toronto. J'étais bien nerveux. Je ne savais pas ce qui m'attendait, vu que je ne savais presque pas lire. J'en étais gêné. Un gars de mon âge! C'était honteux.
À Alpha-Toronto, l'animatrice m'a appris à avoir confiance en moi. Bien des fois, j'ai voulu abandonner. Je me disais que je n'apprendrais jamais. J'écoutais les enfants qui lisaient et je trouvais cela beau. Dans ma tête, je me disais : « Jamais je ne pourrai faire la même chose. »
Entre les ateliers, qui ont lieu une fois par semaine, je téléphonais à mon animatrice lorsque je trouvais cela trop dur. Elle m'encourageait. Elle me disait que c'était bien difficile, mais de ne pas lâcher et que j'allais y arriver. Eh bien maintenant, j'y suis arrivé et je suis bien fier de ne pas avoir abandonné.
J'ai tellement de plaisir à lire. Je lis au moins deux livres par semaine. J'aime me renseigner sur tout. J'ai pris note de tous les livres que j'ai lus. Pour que le tout soit plus intéressant, mon animatrice va me chercher des livres à la bibliothèque. J'aime la lecture où l'on peut apprendre quelque chose. M'instruire m'a tellement manqué qu'il me semble que je n'ai jamais assez de temps libre pour y arriver.
J'espère que je vais continuer longtemps et j'ai hâte à ma retraite pour me consacrer à ma chère lecture.
Laurent Laplante
Centre d'alphabétisation Alpha-Toronto
Toronto (Ontario)
J'ai une amie qui s'appelle Lucie. Elle m'aide beaucoup à faire des progrès en français.
Quelquefois, je suis lente pour apprendre, et elle m'aide beaucoup. Quelquefois, je veux abandonner, car je n'apprends pas vite. Par contre, j'ai du plaisir dans mes cours à Alpha-Huronie et j'aime lire et écrire avec mes amies. Ici, il y a beaucoup de gens qui parlent français. Nous avons une bonne animatrice.
Je travaille fort pour apprendre à écrire et à lire et je suis certaine que j'y arriverai.
Mary Desroches
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
Savoir conduire une bicyclette, c'est si simple pour moi.
Savoir conduire une automobile, c'est facile.
Mais ne pas savoir lire ni écrire, cela est un fardeau; c'est pour ça que je me suis inscrit à Alpha en Partage.
Maintenant, savoir lire et écrire est quelque chose de moyennement facile pour moi.
Je remercie Alpha pour l'éducation et l'ambition de réussir qu'il nous offre.
Gaëtan Cloutier
Centre d'alphabétisation Alpha en Partage
St-Charles (Ontario)
[Voir l'image pleine grandeur]
Tout le monde aime les héros. Moi, mon héros favori est Superman. Je trouve qu'il est un bon modèle non seulement pour les jeunes, mais aussi pour les adultes.
Le soir, je rêve souvent que je suis Superman. Je m'envole vers un nouveau commencement laissant derrière mon côté humain.
J'aimerais être capable de changer le passé pour que le futur soit plus éblouissant pour les générations à venir.
Malheureusement, la courte durée de mes rêves me prive de faire tous les changements nécessaires pour atteindre mon but.
C'est une nouvelle journée, et je la passe fier des efforts que j'ai mis à changer le monde. Personne ne peut voir, sauf moi, les efforts que je mets à perfectionner notre société, car après tout je travaille la nuit, dans mes rêves.
À mon avis, je suis un vrai Superman. Je veux ce qu'il y a de mieux pour tous. Mon identité demeure inconnue.
Alfred Larochelle, alias Superman
Centre d'alphabétisation ALEC du Nipissing
North Bay (Ontario)
J'ai toujours rêvé de devenir une travailleuse sociale pour aider les enfants qui sont dans la misère.
Beaucoup d'enfants ont besoin d'aide. Quand ils sont blessés, ils se jettent parfois dans l'alcool ou la drogue. Quand tu vois des amis dans cette situation, ce n'est pas drôle! Ce n'est pas une vie, je peux vous le dire. Ils pensent noyer leurs problèmes dans l'alcool et la drogue, mais les problèmes refont toujours surface. Certains s'en sortent, mais d'autres se suicident. Je suis sûre que je serais heureuse de pouvoir travailler dans ce domaine.
Mais il y a un problème. Il n'y a pas de collège qui offre ce cours dans ma région. Je devrais donc déménager. J'ai un fils de sept ans qui va bien à l'école. J'hésite à le changer de milieu. Il a ses amis et sa grand-mère.
Je me dis aussi que si je réussis à réaliser mon rêve de devenir travailleuse sociale, c'est lui qui en bénéficiera. Il aura une mère plus heureuse et bien dans sa peau. Je pourrai à mon tour lui payer les études qu'il choisira.
Que faire?
Alice Beaudry
Centre d'alphabétisation Au Centre des Mots
New Liskeard (Ontario)
Si je gagnais le million, je m'achèterais une belle Lincoln pour faire des voyages. Mon premier voyage serait dans les Maritimes. Avant de partir, je paierais toutes mes dettes. Je demanderais à mon fils de venir surveiller ma vieille maison de temps en temps afin de prévenir les vols.
Je prépare mes valises. Toute heureuse, Adrienne prépare aussi ses valises. On part le lundi matin. On arrête en chemin pour déjeuner dans un beau restaurant. Nous continuons notre parcours. On roule quatre heures et l'on arrête au restaurant pour dîner. On mange un bon poulet et l'on boit un bon café. On continue notre parcours pour un autre quatre heures. On arrête au motel pour louer une belle chambre et, après, on va souper à l'hôtel. Durant la soirée, on va marcher dans les rues. Nous jouissons d'une belle nuit de repos.
Le lendemain, on visite notre village et l'on va magasiner. Je m'achète une chemise rouge. La température est belle. Après quelques milles, j'entends un bruit. Je crois qu'il vient de mes roues. J'arrête et je regarde ma Lincoln. Quelle surprise, une crevaison! De mon téléphone portatif, j'appelle une remorque pour réparer ma roue.
Nous avons fait un beau voyage. Par contre, la prochaine fois, j'irai en avion.
Marcel Lalonde
Centre d'alphabétisation LE TRÉSOR DES MOTS
Orléans (Ontario)
Aujourd'hui, je vis seul. Si dans la vie tu n'es pas capable de t'aimer, tu ne peux pas vraiment aimer les autres.
Les plus belles choses dans ma vie sont mes expériences avec les A. A. et mon expérience au Centre Alpha J'Aime Apprendre. Ces expériences m'ont donné le cadeau de l'amour. Le Centre m'a donné la chance de vivre. Mon ancien mode de vie m'empêchait de m'avancer. Quand on m'a parlé de venir au Centre, j'y suis allé. Depuis, j'ai appris à utiliser la calculatrice et j'en suis fier.
Aujourd'hui, la vie est plus facile. Il faut simplement être honnête avec soi-même et toujours regarder en avant. Si l'on sourit à la vie, la vie nous sourira. Il faut apprendre à être bien dans sa peau.
Chaque jour, je demande à Dieu de me donner la plus belle journée qu'il peut. Quand je me couche le soir, je remercie le Seigneur pour ma journée qu'elle fut bonne ou non.
Elzéar Mazerolle
Centre d'alphabétisation J'Aime Apprendre Inc.
Cornwall (Ontario)
La Marche de Jésus a lieu le dernier dimanche de juin chaque année partout dans le monde.
On transporte le message de l'amour de Jésus avec nos banderoles et nos chansons. Toutes les religions sont représentées. Nous marchons pendant au moins deux heures. C'est la deuxième année que je participe à la Marche. Tous sont les bienvenus.
Quand je participe, je sens la chaleur de Dieu. Je pense que si l'on y croit, Dieu peut nous venir en aide.
Alice Darveau
Centre d'alphabétisation J'Aime Apprendre Inc.
Cornwall (Ontario)
J'aime travailler au Centre Agapé. Ça me donne de l'expérience. Je lave la vaisselle et je sers à manger.
Si tu y vas avec un formulaire, on va t'aider en te donnant de la nourriture et du linge. Madame Thérèse Lepage, la coordonnatrice du Centre Agapé, est très gentille. Elle est satisfaite du travail que je fais au Centre Agapé. Aujourd'hui, Jean-Pau! Lepage, le fils de Thérèse, va me donner mon horaire.
Je me sens bien et je pense que les gens que l'on aide se sentent bien aussi.
Pauline St-Amour
Centre d'alphabétisation J'Aime Apprendre Inc.
Cornwall (Ontario)
« Hi! » Mon nom est Keith, et j'ai 25 ans. Je suis un maçon. Je vis à Victoria Harbour, mais j'ai grandi à Toronto. J'aime vivre ici, car c'est plus au Nord. Les gens sont sympathiques et heureux. J'aime marcher dans la rue et entendre les gens siffler. Comme ça remplit bien une journée!
Cette année est une grosse année pour moi, car je vais me marier. J'ai une très belle fiancée qui s'appelle Monique. Monique a grandi à Penetang et elle est francophone. Moi, j'ai un peu de misère à lire en français, car j'ai grandi à Toronto. Par contre, je suis des cours d'alphabétisation au Centre Alpha-Huronie. Les cours et notre animatrice sont merveilleux. J'aime ce que l'on fait dans nos cours. Je comprends des mots que je n'avais jamais compris avant. J'espère un jour être capable de lire et d'écrire couramment. Si je reste avec Alpha-Huronie, je pense un jour en être capable.
Mes rêves sont d'être heureux en mariage et que ma vie soit remplie de bonheur et d'enfants. Je veux être heureux aussi longtemps que je vivrai.
Keith Le Mesurier
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
Quand j'essaie d'écrire, j'emploie parfois la ponctuation contre mon gré. La cause de ma confusion est que je me trompe entre le fameux point d'exclamation (!) et le charmant point d'interrogation (?). Pourtant, je connais la différence. Une question? une exclamation! Mais quand je suis dans l'épicentre du récit, la spécificité de chacun se confond. Donc, la ponctuation que j'emploie, au gré de mes humeurs, est inévitablement la mauvaise. La chance n'est jamais de mon côté?
Es-tu en amour avec le point d'interrogation (?) me demande-t-on? « Peut-être! » dis-je, en pensant à haute voix. C'est que j'aime davantage la forme courbée du point d'interrogation. C'est beaucoup plus sensuel que la forme raide du piquet d'exclamation! Le point d'interrogation, la question? Le point d'exclamation, l'exclamation!
Le cours fini, je quitte le Centre Alpha-Huronie, la voix répétitive me talonne... question?... exclamation!... Tatati... Tatata...
Au secours! S'il vous plaît? Démêler moi (!?).
Faits troublants vécus et écrits par Gilles Tremblay...(!?)
Gilles Tremblay
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
[Voir l'image pleine grandeur]
J'aime bien le temps des Fêtes surtout lorsqu'il y a beaucoup de neige. J'aime la voir tomber en gros flocons et voler au vent. Quand il fait si froid et que les maisons en craquent, ça met de la gaieté dans l'air.
Je ne peux m'empêcher de penser aux Noël d'autrefois, à la randonnée en grosse voiture d'hiver tirée par deux chevaux pour aller à la messe de minuit. Lorsqu'on arrivait à l'église, on était gelés, mais heureux et émus. Je me souviens comme je trouvais beaux les chants. Que ce soit le Minuit chrétien ou Les anges dans nos campagnes, ou encore le beau Ça bergers! Ces cantiques nous réchauffaient tous le cœur et nous donnaient des frissons dans le dos.
C'était quelque chose de spécial, sortir le soir et revenir à la maison l'âme légère! Et goûter enfin aux bonnes tourtières, à la dinde, aux bonnes tartes et aux beignes troués. Regarder avec émerveillement le petit arbre de Noël, presque nu au pied de l'escalier. Il était décoré seulement de quelques petites boules et des décorations en plastique de différentes formes et couleurs représentant des scènes de Noël conservées d'année en année. Il n'avait pas de belles guirlandes, ni de glaçons brillants, pas même d'étoile ni d'ange et, plus triste encore, pas même une crèche! Il ne nous était pas nécessaire de pendre nos bas. Qu'aurait pu y mettre notre pauvre mère? Des bas, des mitaines, des foulards et des vêtements faits avec du vieux linge n'auraient pas pu y entrer de toute façon.
Mais la tradition était sauvée : l'arbre de Noël était là. On pouvait accueillir la parenté pour le réveillon! Les chansons à répondre, le violon et l'accordéon d'Albert pour faire danser la petite steppette à notre mère. Tout y était, et cela suffisait pour apporter de la gaieté, dans ce monde de misère, en cette belle nuit de Noël.
Le lendemain, ça recommençait chez un autre parent, évidemment. Il en était souvent ainsi jusqu'après le jour de l'An. Nous n'avions pas toujours le droit d'y aller, mais nous faisions provision de souvenirs pour le reste de l'hiver. Quels beaux souvenirs!
Ah oui! j'aimais le temps des Fêtes lorsque j'étais jeune. C'est de ce temps-là que je me rappelle le plus durant mes heures de solitude. Le Noël d'aujourd'hui est beau parce qu'il est plus riche, qu'il y a plus d'éclat, mais que reste-t-il? Ceux d'autrefois étaient plus pauvres matériellement, mais combien plus riches en sentiments de toutes sortes et nous les avons gardés en mémoire longtemps puisque je vous en parle encore aujourd'hui, 40 ans après, comme si c'était hier!
Irène Dumouchel
Au pied de la lettre
Val Gagné (Ontario)
La Fête des moutons est une fête où tout le monde de la famille doit fêter. Les grands-parents, s'ils ont de l'argent, doivent aller à la Mecque.
Alors, ce jour-là, on se lève tôt le matin. Les enfants et les adultes prennent une douche, mettent leurs nouveaux habits et partent pour faire leur prière. Après la prière, on égorge le mouton dans chaque maison. Les femmes préparent de délicieux repas. Après le repas, les femmes et les enfants se promènent partout de maison en maison.
Le soir, tout le monde rentre chez soi.
Anisa Osman Hussein
Centre d'alphabétisation Alpha-Toronto
Toronto (Ontario)
Le Ramadan est une fête religieuse qui sème la joie dans mon cœur.
Je l'aime et j'y crois de toutes mes forces. Après quatre heures du matin, on ne mange rien. Tous les soirs, la fête reprend. On mange en famille et, à neuf heures du soir, les parents partent pour la mosquée pour faire leur prière.
De retour de la mosquée, les amis et les voisins se réunissent. Les filles, gardées dans la maison comme des oiseaux dans une cage, redeviennent des oiseaux libres.
J'aimerais que cette cage ne se referme jamais plus pour que je ne reste plus enfermée dans la maison.
Ce que je souhaitais le plus, c'était que le mois du Ramadan ne se termine pas. J'aimerais qu'il reste toujours. C'est un souvenir éternel.
Loula Michel
Centre d'alphabétisation Alpha-Toronto
Toronto (Ontario)
Notre fête de danse sociale se passe au chalet du lac Schryer tous les étés. Mon frère et moi organisons un « party » pour tout le monde qui fait de la danse sociale et qui veut s'amuser pendant une fin de semaine.
On fait une liste de noms pour savoir le nombre d'invitations à envoyer. On décrit les activités qui vont se passer au cours de la fin de semaine et l'on inclut une carte routière pour se rendre au chalet.
La fin de semaine est arrivée. Nous sommes les premiers arrivés pour recevoir les invités. Le vendredi soir, il ne se passe rien de spécial puisque les invités ne sont pas tous là. Pendant la veillée, on fait un feu de camp et l'on parle jusqu'aux petites heures.
Samedi, le « party » continue; la musique n'arrête pas de jouer et le reste des invités arrivent. On commence à participer aux différentes activités pour gens de tous âges. Plusieurs participent aux compétitions de fer à cheval, de badminton, de croquet et de ballon-volant. Il y en a qui choisissent de se baigner. Tout le monde a du plaisir. Entre-temps, on prépare le feu de camp pour faire cuire les épis de blé d'Inde, les fèves au lard et l'on continue à s'amuser.
Au cours de la soirée, les gens se réjouissent en dansant des danses de ligne et sociales sur le sable; quelques-uns jouent aux cartes ou chantent. Tard dans la veillée, on regarde les beaux feux d'artifice. On s'assoit ensuite autour du feu de camp pour chanter des chansons à répondre.
Dimanche matin, les gars se lèvent à six heures pour aller jouer au golf. Les femmes et les enfants continuent à participer aux sports et quelques-uns se baignent. Après que les gars sont revenus du golf, tout le monde se prépare à partir.
Les gens sont fatigués, mais ils sont contents. Ils prennent le temps de nous remercier de la belle fin de semaine.
Joanne Crispin
Centre d'alphabétisation La Magie des lettres
Vanier (Ontario)
Au mois de février, Penetanguishene célèbre son carnaval qui s'appelle « Winterama ». Le Carnaval est un festival de joie.
Le vendredi soir, ce sont les concours de tir au poignet. Les hommes et les femmes participent à cet événement. Tous sont en bonne forme. On découvre que ce n'est pas le plus fort qui gagne, mais plutôt celui ou celle qui a aussi le meilleur style. C'est vraiment une expérience inoubliable.
Cette année, samedi a été une bonne journée pour la parade. Toutes les personnes portaient seulement un chandail. Il y avait beaucoup de gens qui regardaient les chars allégoriques. Les bouffons donnaient des bonbons aux enfants. Après la parade, nous sommes tous allés voir les sculptures de glace. Elles sont un symbole de la participation de plusieurs artistes locaux.
En soirée, le groupe En Bref jouait de la musique amusante. Ils avaient beaucoup d'instruments comme le mirliton, le tambour et la mandoline. Si vous avez la chance, allez voir En Bref. Ça vaut bien la peine, car ils sont magnifiques!
L'an prochain, on vous invite à venir nous voir!
Texte collectif
Marie Evans, Irène Ferguson, Sharon Goetz,
Mary Kay McDonald, Jo-Anne Simpson
Centre d'alphabétisation Alpha-Huronie
Penetanguishene (Ontario)
À Noël, j'ai eu beaucoup de cadeaux et de choses que je collectionne.
J'ai eu une couverture, deux poêlons à frire et un moulin à épices. Pour ma collection de chats, j'ai reçu un chat avec un panier, un dans une baignoire, un avec un violon, un avec un chapeau de paille et un avec une balle de laine sur un tapis. Aussi, j'ai reçu un ours avec des bas, un lézard, un lapin avec un tambour. J'ai aussi reçu un collier avec des petits cœurs, des boucles d'oreilles avec des cœurs, un bracelet en argent, un paquet de brodage et une jaquette avec un chien dessus.
À Noël, je suis allée à la messe avec ma mère, ma tante et ses deux enfants. Ensemble, on a fêté le jour de l'An avec mes cousines et cousins. Il y avait Pascal et François, les enfants de Pierre et de Noëlla, Jacques et Sylvie et leurs deux filles, Annie et Mélissa. Il y avait aussi mon père Roger, ma mère Louise et, mon amour, Réjean.
J'ai passé un beau Noël.
Céline Otis
Groupe Alpha Chapleau
Chapleau (Ontario)
La veille de Noël, je suis allée à la messe. Après, je suis retournée à la maison. Ensuite, on a ouvert les cadeaux.
J'ai eu une bague de famille et aussi une jarre à biscuits, du parfum et beaucoup d'autres choses. Ensuite, je me suis rendue chez ma sœur et l'on a encore ouvert des cadeaux. Le jour de Noël, j'ai eu de la visite. C'était ma sœur de Sudbury et mon frère de Timmins. Ensuite, ils sont partis et l'on est retourné chez mon autre sœur pour souper.
Pour le jour de l'An, on a fêté chez moi. On était neuf personnes. J'ai servi le souper même si j'étais malade. Les enfants ont joué à des jeux comme le bingo et les jeux de balai. Ensuite, ils ont dansé. Les hommes ont bu de la bière.
On s'est bien amusé durant les Fêtes.
Fernande Fortin
Groupe Alpha Chapleau
Chapleau (Ontario)
Page couverture et illustrations :
Groupe Signature Group Inc.
Mise en pages :
Groupe Signature Group Inc.
Traitement de texte :
Marguerite Lapalme
Centre FORA
Révision linguistique :
Denis Lalonde
Coordination :
Colette Fraser
Centre FORA
Centre FORA
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