Dans ce livre, vous trouverez la preuve que tout est possible quand on connaît ses droits.
Cette année, à La Jarnigoine, on a continué à parler de la défense de nos droits.
En premier, on a lu sur la Charte des droits et libertés.
On a compris d'où viennent les lois.
On a compris ce qu'elles défendent comme droits.
Ensuite, on a écrit ces témoignages.
Quelle aventure!
On a écrit sur des injustices qu'on a vécues.
On est retournés dans nos souvenirs.
Des fois, c'était douloureux.
Des fois, on était fiers de raconter nos victoires.
On a tous trouvé le courage de surmonter nos difficultés en français.
On l'a fait pour partager avec vous nos expériences.
Pour certains, ces témoignages ont été comme une libération.
Pour d'autres, c'était une façon de montrer qu'on n'est jamais seuls à vivre des injustices.
C'était une façon d'encourager les autres à en parler aussi.
Vous découvrirez des hommes et des femmes qui ont fait preuve de force de caractère et de grand courage.
On espère qu'ils vous donneront le goût de vous défendre à votre tour.
Bonne lecture!
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J'étais en prison.
J'étais découragé.
J'ai fai une tentative de suicide.
Il mon envoillé dans un centre psychiatrique en prison.
Ça allait bien depuis un mois.
Je me suis fait des amis.
J'ai acte une relation sexuelle et des prises de lutte avec un autre gars.
Le gars m'a accusé d'agression sexuelle et de tentative de meurtre.
J'ai passé huit mois dans une cellule de 6 pieds par 12 pieds.
J'étais 23 heures sur 24 en cellule.
C'est là que j'ai développé ma maladie mentale.
Je suis schizophrène paranoïaque.
À chaque fois que je suis allé en Cour ils mettaient le gars avec moi dans le camion.
Après huit mois j'ai été acquitté de toutes les charges.
Jean-Marc St-Pierre
Monsieu le gouvernemen
Je n'apréci pas les décisions que vous prenez pour le public.
Trouvez vous ça : normal que la carte d'autobus et de métro n'arête pas d'augmenter?
Vous augmentez les prix, mais les patrons n'augmente pas les salaires des : gens.
Ce n'est pas juste.
La personne qui fait plus d'argent est capable de payer son transport.
La personne qui ne gagne pas beaucoup n'arrive pas à payer son transport.
Elle reste chez eux. Ce n'est pas égal.
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Fernand Charest
Quand j'avais 12 ans, j'étais suposé aller dans un can.
Ma mère devait étiqueter tout le linge que j'amenais.
Ça a pri deux jours.
Avant que le can comence, le directeur a appelé.
Ma mère n'était pas la.
Il était supposé la rappeler, mais il ne l'a pas fait.
Le matin du départ, le directeur voulait parler à ma mère toute seule.
J'ai attendu dehors, mais j'ai tout entendu.
Le directeur lui a dit que je ne pouvais pas aller au camp parce que j'étais déficiente.
Ma mère a dit : «Ma fille n'est pas déficiente comme vous l'entendez.»
Ma mère était très fâchée.
On est retournées à la maison.
J'ai pleuré.
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Je trouve ça bizarre qu'à 52 ans, je m'en souvienne comme si c'était hier. Ça m'a marqué.
Je n'ai jamais dit ça à personne, même pas à ma mère.
Cécile Legault
Ça fait 8 an que je travaille dan le même hôtel.
La première fois que j'ai demandé du travaille, j'ai demandé de travailler a la buanderie.
J'ai toujour travaillé a la buanderie.
Des fois, la gérante voulait m'envoyer dans les chambres pour faire le ménage.
Je ne suis pas capable de faire les chambres.
C'est trop dur pour moi.
Je suis asthmatique.
Avec la poussière et la cigarette, je ne suis pas capable de respirer.
Je lui ai donné un papier du médecin.
La semaine dernière, la gérante m'a encore dit d'aller faire les chambres.
Elle a dit que si je ne voulais pas, elle ne me garderait que deux jours.
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Fatia Amiri
Ma carte-maladie était finie.
J'attendais le formulaire pour la nouvelle carte.
Je suis allée à la pharmacie.
Les médicaments m'ont coûté beaucoup d'argent.
J'ai demandé pourquoi c'est plus cher.
On m'a dit que je n'avais pas d'assurances.
Je ne pensais pas que j'avais besoin de la carte-maladie pour les médicaments.
J'ai payé les médicaments parce que j'en avais besoin.
J'ai téléphoné à l'assurance-maladie.
Ils m'ont dit qu'ils vont me rembourser.
Mais je n'ai pas encore reçu le formulaire.
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Gregoria Gonzalez
Quand j'étais très petti.
Ma mère ma laissé dans une poubel.
La ville de San Salvador ma trouvé.
Elle ma amené a l'hôpital.
L'hôpital a trouvé ma gran mère.
C'est elle qui c'est ocupé de moi.
Après, elle est venue travailler au Canada.
Elle a commencé à faire les papiers d'immigration pour moi.
Elle a expliqué à l'agent d'immigration que j'étais tout seul au Salvador.
L'agent voulait qu'elle retrouve mes vrais parents pour signer les papiers.
Elle lui a expliqué que mes parents avaient disparu.
L'agent lui a dit qu'elle devait m'adopter.
Ma grand-mère a dû payer un avocat à Montréal et un à San Salvador.
Ça a coûté 9000$.
J'ai attendu la réponse d'immigration pendant 8 ans.
Si le Canada dit qu'il est généreux avec tout le monde, pourquoi il n'a pas compris mon histoire?
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José Rodriguez
J'étais à l'aéroport en France.
J'attendais l'avion pour venir au Canada.
La dame à la douane m'a dit de lui donner mes papiers.
C'était mes papiers pour immigrer au Canada.
J'ai refusé de lui donner. La dame m'a pris les papiers de force.
Elle les a mis dans le bureau.
Moi, nerveuse, j'ai pleuré.
J'ai pris mon courage et je suis rentrée dans le bureau.
J'ai repris mes papiers.
La dame m'a attrapé par le bras. Elle était très fâchée.
J'ai serré mes papiers sur ma poitrine.
J'ai dit : «Ce sont mes papiers pour le Canada, pas pour la France.»
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L'agent de bord de l'avion est arrivé.
Il m'a défendu.
Je suis partie avec lui et j'ai pris l'avion.
Toute son équipe s'est occupée de moi.
Ils m'ont dit : «Bravo et bonne chance au Canada!»
Fatma Lasmar
Je suis allée avec ma petite-fille au marché Jean-Talon.
Quand je suis arrivée près des maïs, j'ai pris des maïs.
Je les ai mis dans un sac.
Une femme a mis sa main dans ma poche sans que je la vois.
Je voulais payer mais je n'avais plus mon porte-monnaie.
Je n'ai rien fait.
Je n'ai pas appelé la police.
La voleuse m'a volé 65 dollars.
C'était pour les fruits et les légumes.
J'ai perdu toutes mes cartes.
Je ne mets plus mon argent à cette place.
Je suis prudente.
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Andréa Avalos
Quand j'avais 15ans, ça ne marchait pas avec mes frères.
J'étais malade.
Je faisais des crises d'épilepsie.
Mes frères ne voulaient pas me parler.
J'ai manqué proche de me mettre la corde au cou.
J'étais dans le garage pour le faire.
J'étais découragé de moi.
J'ai voulu me tuer.
Ma mère m'a empêché.
Après je me suis battu avec mon frère.
Il n'a jamais voulu me revoir.
Mes frères nous mettaient de côté.
J'ai 4 frères et 4 sœurs.
Ma sœur est épileptique.
Mon frère parle aux autres mais pas à moi ni à ma sœur.
Ma mère a rien fait pour ça.
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Denis Beaudoin
Un jour, j'ai été chez Jean Coutu et une personne m'a offert une carte AIR MILES.
Elle m'a dit : «Chaque fois que vous achetez quelque chose, vous allez gagner des points et vous pourrez changer vos points pour de la marchandise.»
Et j'ai accepté.
Après quelques mois, j'ai demandé à une caissière si je pouvais payer un produit.
Elle m'a dit oui, mais on a besoin du NIP.
Quand je suis revenu chez moi, j'ai appelé par téléphone et un monsieur a répondu en anglais.
Je lui ai dit s'il vous plait parlez-moi en français parce que je ne comprends pas l'anglais.
Il a raccroché le téléphone.
J'ai pensé qu'ici, au Canada, les deux langues sont officielles et pourtant cette personne ne respecte pas le droit à l'information.
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José Villagomez
Il y a longtemps de ça, j'ai été battue par un professeur.
J'étais au primaire.
La prof m'a appelée, je suis allée la voir.
Elle était fâchée avec moi.
Peut-être parce que je ne suivais pas les autres, je ne sais pas.
Elle a levé ma robe devant tout le monde.
Elle m'a frappée dans le dos avec une règle en bois.
C'est aussi arrivé à d'autres élèves.
Je l'ai dit à ma mère en braillant.
J'étais pas capable de parler.
Quand j'ai mis ma jaquette, ma mère a vu les marques que j'avais dans le dos.
Je lui ai dit que ma maîtresse m'a frappée.
Le lendemain, elle est venue à l'école avec moi.
Elle a parlé avec la directrice.
Elle a fait venir la prof.
Ma mère lui a montré les marques.
Les autres parents aussi ont porté plainte.
Elle a perdu son droit d'enseigner.
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Louise Berthiaume
Je voulais trouver une maison de chambre à Montréal.
J'ai été refusé parce que je n'avais pas de références.
J'en avais mais c'était des références de la Maison du Père.
C'est un refuge pour les itinérants.
On m'a toujours refusé un logement sauf où il y a des piqueries de drogués.
Moi, je ne bois pas, je ne me pique pas et je ne voulais pas habiter là.
Je n'ai jamais eu de références donc pas de logement.
Aujourd'hui, je reste dans un foyer.
Je suis nourri, couché, logé.
Je vais rester là.
J'aime ça.
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Mario Brodeur
Je veux parler de préjugés d'une madame blanche.
J'étais chez moi.
Deux personnes avaient sonné à ma porte.
J'ai ouvert et j'ai trouvé deux amies qui venaient me voir.
Quand elles ont sonné, elles ont attendu en bas.
Pendant ce temps, une autre femme québécoise est venue.
Elle a dit à mes deux amies : «Pourquoi vous sonnez au 207? C'est une noire qui habite là.»
J'ai entendu cela.
Mes deux amies étaient très choquées.
Elles ont répondu : «Vous trouvez que ce n'est pas une personne comme nous?»
«Ah, mais j'ai pensé que vous ne la connaissiez pas parce qu'elle est noire.»
Mes deux amies m'ont dit : «Mathilia, pourquoi tu habites encore ici?»
J'ai dit : «Je ne vais pas chez elle et elle ne vient pas chez moi. Chacun ses affaires.»
J'étais tellement saisie que je n'ai rien dit.
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Mathilia Daudier
Quand j'avais 8 ans, mon père me poussait pour que j'apprenne à écrire.
Et ça ne rentrait pas.
J'étais confus et brisé complètement.
Je ne voulais plus apprendre à écrire et lire. J'étais bloqué.
Je trouvais ça compliqué d'apprendre à écrire.
J'ai fini l'école à 15 ans.
Et je ne savais pas écrire ni lire.
Sur le marché du travail, j'ai fait des jobs minables.
Je suis devenu agressif, mauvais et impatient.
À cause de l'écriture, je ne peux pas avoir du travail bien payé au salaire minimum.
C'est pour ça que je ne veux plus travailler.
Pour moi, le B.S. c'est mieux que de travailler pour rien.
Je vais rester sur le B.S. jusqu'à 65 ans.
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Robert Lussier
Je vais parler de la police préventive du Honduras.
Je vais dire la loi dans mon pays.
C'est seulement pour les riches.
Les pauvres, tout le temps, ont des discriminations.
Tout est contrôlé par les personnes riches.
Quand je travaillais avec la police, nous prenions beaucoup de personnes.
Il y a les riches à la maison et les pauvres en prison.
Les riches sont à la maison parce qu'ils donnent l'argent à la police sous la table.
Les pauvres n'ont pas l'argent, ils vont en prison.
Il y a les personnes qui volent un poulet et restent dix ans en prison.
Ce sont les itinérants dans la rue.
Ils n'ont pas l'argent, ils n'ont pas la loi.
L'aide sociale n'existe pas.
C'est la violence dans mon pays.
La justice n'existe pas.
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Yony Ordoñez
Je vais vous parler d'un problème à mon travail.
Il y a 19 ans, je travaillais dans l'ouvrage général.
Tout le monde avait été augmenté sauf les employés de l'ouvrage général.
C'ests arrivé deux fois en un an.
La deuxième fois, j'ai demandé au patron pourquoi ça.
Il m'a dit qu'il avait fait trop de réparations dans la compagnie et que cette année, on n'avait pas d'augmentation.
On n'était pas syndiqués.
Les normes du travail sont venues, mais aucun résultat.
Elles se faisaient acheter par le boss.
J'ai fait une plainte seule.
J'ai perdu ma job.
Grâce à ma plainte, un an plus tard, j'ai reçu tout l'argent que la compagnie me devait.
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Yvette Pinel
À la fin des années 80, j'ai immigré à Montréal.
Je suis allé chercher un emploi.
On m'a fait remplir un formulaire.
Dans le formulaire, on me demande si j'ai un empêchement physique.
Le travail consistait à coudre du linge.
J'ai écrit que oui.
J'ai été opéré dans la jambe.
On m'a mis des plaques de métal platine.
On ne m'a jamais appelé.
Je n'ai pas eu de réponses.
J'attends encore!
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Nelson Guevara
J'ai une sœur qui me fait des problèmes depuis que je vis en bas de chez elle.
Elle imagine toutes sortes de choses au sujet de son mari et moi.
Mon beau-frère est très humain.
Ma sœur n'est pas humaine de se faire des idées comme ça.
Je pense déménager parce que je suis tannée de la situation que je vis.
Je trouve que Diane ne change pas.
Elle est toujours pareille.
Je vis toujours la même situation avec ma sœur et je suis tannée de ça.
Je voudrais que ça change.
Cette situation, me fait penser au suicide très souvent.
Ma sœur me surveille comme une enfant.
À mon âge!
Je lui en parle très souvent, mais ça ne donne rien.
Mon beau-frère lui dit souvent de me laisser tranquille.
J'ai consulté mon prof pour savoir ce que je devrais faire avec ça.
Il m'a dit de parler avec elle et son mari, ensemble.
Mais ça n'a rien changé.
Mais que faire avec cette situation?
Je dois déménager.
Je ne trouve pas d'autre solution.
Je suis tannée et je ne peux plus endurer ça.
Il y a eu du changement dernièrement.
Ma sœur, mon beau-frère et moi on a enfin parlé ensemble. On se comprend mieux et je me sens beaucoup mieux.
Je me sens bien.
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Suzanne Allard
J'étais sur l'aide sociale.
J'avais reçu un chèque et je l'avais dépensé.
Trois semaines après, j'ai reçu une lettre qui me disait qu'il fallait que je les rembourse.
J'ai été voir celui qui m'avait écrit la lettre et on a parlé.
Je lui ai dit en parlant de celui qui m'avait écrit la lettre : «S'il a été assez fou pour me faire le chèque, c'est pas de ma faute.»
Je me suis excusé d'avoir dit : «assez fou».
Pour l'impôt j'étais supposé recevoir 800.00$.
Je n'ai reçu que 200.00$.
Il l'avait pris sur mon retour d'impôt.
J'ai essayé de défendre mes droits, mais je n'ai pas réussi et j'ai dû les rembourser.
J'aurais dû dire que j'allais payer pour l'erreur d'un autre, même si ce n'était pas le fun.
J'aurais peut-être reçu tout mon impôt.
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Réjean Morel
Nous étions plus d'une quarantaine de personnes qui travaillaient en couture à Lingerie Roxana.
J'étais enceinte et tous les mois, j'avais un contrôle médical.
Je donnais à chaque fois une copie du rendez-vous à la secrétaire Claudette, lui disant que je ne pouvais rentrer le lendemain à cause de cette visite médicale.
À chaque fois, Tony Bastonnet le contremaître, me disait que la prochaine fois que je marquerais le travail, il me mettrait à la porte et il l'a fait.
J'ai déposé une plainte aux Normes du travail et à la Commission des droits de la personne.
Au tribunal, Monsieur Tony a dit qu'il ne savait pas que j'étais enceinte.
J'ai donné au juge les photocopies des rendez-vous que j'avais remises à la secrétaire.
Le juge a dit : «Pourquoi avez vous commis une telle injustice?»
Il a ajouté : «Elle a toutes les qualités d'une bonne employée. Elle est qualifiée et elle est à la porte!?»
J'ai gagné ma cause mais je n'ai pas été dédommagée parce que j'avais eu recours à l'aide juridique et que la compagnie avait déjà fermée ses portes.
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Marie-Ange Dabel
En 1993, se finissait le bail de mon appartement que j'avais à Montréal.
J'ai commencé à chercher un autre appartement.
Tous les jours, je sortais avec un papier et un stylo pour écrire tous les numéros de téléphone.
Un jour, je suis allée sur la rue Crémazie et j'ai pris le numéro de téléphone d'un appartement situé sur la rue Wiseman.
La propriétaire était une femme italienne et elle ne m'a pas dit qu'il y avait des coquerelles dans l'appartement.
Elle ne m'a pas dit non plus qu'elle faisait des réparations.
J'avais une colombe dans une cage dans mon appartement.
Quand je n'étais pas là, la madame entrait et faisait des réparations.
Elle a fait partir ma colombe.
Quand je faisais des pupusas, elle montait et apportait du poison qu'elle mettait partout.
Moi, j'étais très fâchée.
J'avais un ami qui m'a donné des conseils.
Il me disait d'aller à la Régie du logement.
Je suis allée et un inspecteur est venu me visiter.
Il m'a dit que je pouvais résilier mon bail et chercher un autre appartement.
Alors, j'ai fait une demande pour avoir un appartement dans une coopérative.
J'ai dû habiter cet appartement pendant 6 mois.
Du mois de novembre au mois d'avril.
À la Régie, c'était bon pour moi parce que j'ai gagné et j'ai pu quitter l'appartement avant la fin du bail.
Maintenant, je vis sans problème dans ma coopérative.
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Maria-Elena Monge
Je vais vous raconter un événement qui m'est arrivé il y a de cela longtemps.
J'ai eu une mauvaise expérience.
Je suis entrée dans un magasin où il y avait de très belles marchandises à bons prix.
J'ai demandé à une employée le prix d'un chandail et d'une jupe.
Je n'ai pas compris ce que la dame m'a répondu.
Elle s'est fâchée avec moi et a crié.
Dans ce temps-là, je ne savais pas encore parler français. Moi aussi je voulais crier, dire et répondre de la même façon qu'elle.
Je me sentais démunie et très, très mal.
J'ai laissé le chandail et la jupe et j'ai pensé: «Jamais je retournerai dans ce magasin.»
C'est pour ça que je continue d'apprendre le français, pour savoir mieux me défendre.
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Maria Bautista
Le 18 mars 2005, j'ai été opérée pour une hystéréotomie totale.
Lors de mon congé, après une semaine d'hospitalisation, j'ai demandé à mon médecin de remplir un formulaire de contrainte temporaire à l'emploi.
Il m'a répondue de venir au bureau qui était à Longueuil.
Moi, je venais juste d'être opérée, et de plus, je vis à Montréal.
J'ai téléphoné au bureau pour leur demander si mon fils pouvait s'y rendre avec le formulaire.
La secrétaire m'a dit oui et que c'est 20 dollars pour remplir le formulaire.
Je lui réponds que je n'ai pas à défrayer pour un formulaire de la sécurité du revenu.
Elle me répond que pour les gens de la sécurité du revenu c'est 10 dollars.
Je me suis informée à la sécurité du revenu qui m'a donné le numéro de la commissaire de l'assurance-maladie.
Après de nombreux appels à l'un et à l'autre, la commissaire et le bureau du médecin m'ont appelée pour me dire que ce service était gratuit.
J'ai gagné mon point, sauf que depuis ce temps-là, le médecin est bête avec moi.
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Liliane Richer
Je veux parler de ma situation au mois de décembre 2006.
J'ai eu une lettre du propriétaire.
J'aimerais prendre votre logement pour le mois de juillet.
Donc, je suis allé à L'Association des locataires de Villeray pour chercher des informations sur la reprise de logement avec Madame Bénédicte.
Au mois de janvier 2007, je suis allé chercher un mandat à l'aide juridique.
Ensuite, j'ai téléphoné à un avocat pour qu'il me défende.
J'ai eu une lettre de la Régie du logement pour passer le 12 février devant le procureur de la Régie.
J'ai gagné ma cause avec un montant de 1275$ pour payer mon déménagement et les nouveaux branchements pour le téléphone et l'Hydro-Québec.
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Jean Binette
Il s'agit d'un déménagement en septembre 1995 où j'ai surmonté plusieurs difficultés.
J'ai signé un bail avec le propriétaire d'un logement sur 3 étages.
Comme prévu, le jour de mon déménagement, j'ai loué un camion et j'ai tout embarqué mes effets personnels.
Le propriétaire m'avait dit de venir chercher la clé.
Arrivant sur place, le propriétaire refuse de me donner la clé et il dit que le logement a été loué par une autre personne.
Moi, je lui ai répondu que j'irais habiter dans un hôtel cinq étoiles et que je ferais une plainte à la Régie du logement.
Il m'a répondu donne-moi le bail et il l'a déchiré.
À la dernière minute, j'ai trouvé dans un gratte-ciel de 20 étages, un logement au 12e étage.
J'étais fâché, et le propriétaire m'avait rendu nerveux.
Pour avoir droit à ce logement, je devais avoir du travail.
Aussi vite, le lendemain heureusement, j'ai trouvé un travail comme plongeur dans un restaurant.
Le propriétaire du gratte-ciel a vérifié avec le restaurant si je travaillais là-bas.
Après quelques jours, j'ai pu obtenir la clé de l'appartement.
À la Régie du logement, j'ai gagné ma cause et le propriétaire m'a donné 600$ de dédommagement.
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Hojjat Sanaye
Je vais vous raconter ce qui m'est arrivé.
J'ai travaillé pour un contracteur environ un an.
A la fin du contrat, il prépare mes papiers et il indique que c'est moi qui quitte l'emploi.
Mais le travail était terminé.
C'est en vérifiant le papier de cessation d'emploi que je m'aperçois que c'est moi qui quitte le travail.
Ce qui est faux.
Je rentre dans le bureau et je leur dis que le papier de cessation d'emploi n'est pas correct.
C'est pas moi qui quitte, c'est le travail qui est terminé.
C'est toute une différence quand tu fais application pour l'assurance-chômage.
Si je quitte volontairement je ne serai pas payé.
Après leur avoir expliqué que s'il ne changeait pas la cessation d'emploi j'irais sur le chantier défaire les murs que j'avais fait, ils ont changé d'idée et ils m'ont donné mon vrai papier de cessation d'emploi.
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Gilles Gignac
Je veux parler de l'histoire d'un propriétaire qui a été violent.
Il m'a criée après et aussi il m'a frappée.
Je lui ai dit arrête : «C'est vrai qu'il y a des rats.»
Je le mets à la porte.
Après, je suis partie pour deux jours.
Quand je suis rentrée à la maison, mes meubles étaient sur le trottoir.
J'étais très en colère.
Moi je ne connais pas les droits sur le logement.
À cause du propriétaire, j'ai habité au Chaînon.
J'étais très fâchée.
Pourquoi ça m'arrive à moi?
Faut pas que ça vous arrive parce que ce n'est pas drôle.
J'ai perdu mon logement mais je n'ai pas payé mon logement.
Maintenant, je connais mes droits et cela ne se passerait pas pareil, je vous l'assure.
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Diane Lavigne
En 1998, je suis déménagée et on m'a assignée un nouvel agent à l'aide sociale.
J'ai vécu dix mois d'enfer, de stress puisqu'il me faisait refaire les documents qui étaient déjà dans mon dossier.
Pendant huit mois sur dix, il envoyait mon chèque en retard.
J'ai finalement demandé une lettre d'explication des raisons des retards pour que mon propriétaire comprenne pourquoi je payais mon loyer en retard.
L'agent m'a dit que j'étais chanceuse car je recevais mon chèque à chaque mois et que lui, recevait son salaire à toutes les six semaines.
Le dixième mois, il m'envoyait encore mon chèque en retard.
J'ai été au bureau déposer une plainte contre cet agent ignorant.
J'ai demandé à parler au chef des agents.
Quelle surprise!
Le chef des agents a pris son temps pour venir me voir.
La réceptionniste a confirmé que mon dossier était à jour et qu'elle ne comprenait pas pourquoi je revenais toujours avec les mêmes documents.
La réalisation de ce document a été rendue possible grâce au Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et au Centre du savoir sur l'apprentissage des adultes
Rédaction
Les participants de La Jarnigoine 2006-2007
Collaboration
Clode Lamarre
Stéphane Théoret
Amélie Bouchard
Graphisme et mise en page
Sonia Keroack, It designs
Distribution
La Jarnigoine
7445, rue St-Denis
Montréal, Québec
H2R 2E5
Téléphone : (514) 273-6683
Télécopieur : (514) 273-6668
Nous tenons à remercier Martine Fillion pour ses précieux conseils en langage intégré.
Nous espérons que vous comprendrez s'il y a des erreurs dans les textes puisque les auteurs sont en démarche d'alphabétisation.
Dépôt légal : 2ième Trimestre 2007 Bibliothèque nationale du Québec