La réalisation de ce document a été rendue possible grâce au  Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et au Centre du savoir sur l'apprentissage des adultes

Recherche, coordination et rédaction : Amélie Bouchard

Recherche : François Labbé

Révision de la simplification : Clode Lamarre

Révision linguistique : Julie Bélanger

Collaboration : Réjean Mathieu et Michelle Duval, École de travail social de l'UQAM, Stéphane Théoret, Comité Urbain de Lutte

Graphisme et mise en page : Sonia Keroack, it designs

Nous tenons à remercier tous les participants de La Jarnigoine pour leur participation à l'élaboration de ce guide.

Distribution :

La Jarnigoine

7445, rue St-Denis

Montréal, Québec, H2R 2E5

Téléphone : (514) 273-6683 Télécopieur : (514) 273-6668

DEPOT LEGAL : 2ième TRIMESTRE 2007

BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU QUÉBEC

ISBN 978-2-9803131-8-9 (ensemble)

ISBN 978-2-9809612-6-7 (vol. 8)

La mobilisation

Table des matières

Vocabulaire

leader : un meneur, une personne qui dirige un groupe.

militant : une personne qui participe à une lutte pour défendre ses droits.

recruter : aller chercher des nouvelles personnes pour participer à une lutte. On dit aussi faire du recrutement.

stratégie : un moyen qu'on utilise pour réussir, une façon d'organiser la lutte.

Vous trouverez ces mots dans le texte.

Ils sont soulignés.

Si vous ne vous rappelez plus ce qu'ils veulent dire, venez relire leur définition.

Introduction

Les gens ne croient plus à la mobilisation.

Ils sont découragés.

Ils pensent que les choses ne changeront jamais, peu importe ce qu'ils font.

Les gens se contentent de leurs situations.

Ils ont appris à survivre et à se débrouiller.

Les gens ne voient pas ce qu'ils peuvent gagner rapidement dans leur vie de tous les jours.

Les gens ne veulent plus entendre parler de politique.

Ils pensent que c'est à chacun de régler son problème.

On croit que c'est mieux d'aider une personne à la fois.

Ça fait plus professionnel d'aider les individus que les groupes.

On n'a pas d'argent, de temps, de personnes pour travailler à la mobilisation.

De nombreuses raisons nous empêchent de nous mobiliser pour changer les choses.

En plus, on pense toujours qu'aujourd'hui, c'est pire qu'avant.

Mais ces difficultés ne sont pas nouvelles.

Il y a toujours eu seulement environ 30% de la population qui se mobilisait.

Ça n'a pas empêché nos parents et grands-parents de lutter.

Ils ont gagné des droits qui font que notre vie est meilleure aujourd'hui.

Les difficultés de mobilisation sont présentes depuis déjà longtemps.

 Mais des solutions existent !

La mobilisation est encore possible.

Il ne faut pas attendre que tout le monde soit prêt.

On n'est jamais prêt.

L'envie d'agir vient en agissant.

La capacité à mener des actions vient avec l'expérience.

Il faut apprendre des expériences vécues par d'autres.

Il ne faut pas se donner des buts trop difficiles à atteindre.

Il faut se demander : « A partir d'où je suis rendu, qu'est-ce que je peux faire ? »

On se contente de vivre une vie qui ne nous satisfait pas pour protéger le peu que nous avons.

Par peur, on s'empêche souvent de relever des défis qui pourraient nous amener à réaliser nos rêves.

Défendre nos droits personnels, c'est très important.

Mais nous avons encore beaucoup de droits qui ne sont pas respectés ou protégés par des lois.

Alors, il ne faut jamais arrêter de défendre nos droits en groupe.

« La seule lutte perdue est celle qu'on abandonne. » Les mères de la place de Mai1, Argentine

1 Ces femmes ont manifesté à tous les jeudis pendant 28 ans pour revoir leurs enfants disparus à cause de la dictature.

Ce cahier est pour toute personne qui voudrait mener une lutte en groupe pour défendre ses droits.

C'est pour vous, animateurs, participants et membres des organismes communautaires.

C'est pour vous, citoyens courageux et futurs leaders !

Vous trouverez dans ce cahier des trucs qui pourront vous aider à surmonter ces défis.

 

Des exemples de la lutte pour le Tarif Alpha viendront illustrer certaines étapes de la mobilisation.

Depuis 2005, cette lutte mobilise les participants en alphabétisation de Montréal.

Ils veulent un tarif réduit de la carte pour les transports en commun à 22,25$.

Partie 1 : Qu'est-ce que la mobilisation ?

Pourquoi se mobiliser ?

La mobilisation, c'est convaincre les gens de se regrouper pour changer des choses.

C'est aller voir les gens où ils sont.

C'est les écouter et les questionner.

C'est les inviter à participer à des réflexions et à des actions en groupe.

Tout seul, on n'est pas très fort, mais en groupe notre pouvoir est beaucoup plus grand.

Tous les groupes de la société, les riches et les pauvres, se mobilisent pour défendre leurs intérêts.

Les riches ont beaucoup d'associations et investissent beaucoup d'argent dans leurs actions.

La misère des pauvres augmente.

Les organismes communautaires ont un rôle à jouer.

Ils doivent travailler à améliorer les conditions de vies des gens pauvres.

On s'entend pour dire que les causes de la pauvreté viennent de la société.

Mais souvent, on cherche des réponses dans la psychologie des individus.

On met la faute sur la personne.

On agit sur la personne, mais pas sur la société.

On doit aussi faire des actions en groupe.

On doit défendre nos intérêts.

 Il ne faut pas s'attendre à ce que les gens au pouvoir nous fassent des cadeaux.

Il faut comprendre qu'on a aussi un pouvoir.

Notre pouvoir, c'est notre nombre.

Pour se faire élire, le gouvernement a besoin du vote du plus grand nombre de personnes.

Les riches ont le pouvoir de l'argent.

Ça leur permet de faire des pressions sur le gouvernement.

Ils dirigent aussi les travailleurs qui forment le peuple.

Mais les riches ne sont pas nombreux.

Un gouvernement ne peut pas être élu en faisant des lois qui aident seulement les riches.

Il doit aussi donner au peuple ce qu'il demande.

Il faut donc que le peuple se fasse entendre.

Tous les droits que nous avons aujourd'hui ont été gagnés par de longues luttes.

Ces luttes ont fait que le Québec est une société évoluée au niveau des droits humains.

Le gouvernement se vante de cette évolution.

On peut donc croire que dans le futur, le gouvernement se vantera des luttes qui nous opposent à lui actuellement.

Les règles de base de la mobilisation

Avant tout, on doit être capable de refuser la situation comme elle est et de dire non.

On doit être conscient qu'il y a un problème.

On doit aussi croire en la mobilisation.

On doit croire que les gens ont le pouvoir de changer les choses et qu'ils sont capables.

Si cette croyance est sincère, elle se fera sentir.

Les gens y croiront aussi.

Quand une mobilisation commence, c'est plus difficile.

On doit travailler plus fort pour mobiliser les premières personnes.

Après, c'est l'enthousiasme des gens qui fait que d'autres vont se mobiliser.

Ce qui mobilise, c'est l'envie d'être avec d'autres.

Il faut aussi montrer qu'on est capable d'aller jusqu'au bout.

L'endurance est notre plus grande force.

La lutte doit se penser et s'organiser avec les gens concernés à toutes les étapes.

Apporter de l'aide aux gens sans leur donner l'occasion de jouer un rôle actif ne contribue pas à leur développement.

Ils perdent leur fierté.

Ils deviennent des consommateurs de services.

En plus, les solutions choisies risquent ne de pas être les bonnes.

Il faut être vraiment à l'écoute des gens, les questionner et leur demander leurs opinions.

Pour ça, on doit toujours garder en tête les règles de base de l'éducation populaire et de la démocratie.

L'éducation populaire

L'éducation populaire, c'est un projet de changement de la société par et pour les personnes pauvres.

On part du vécu et des besoins des personnes.

On part de la question : « Que voulez-vous améliorer dans votre vie ? »

On échange des idées.

On apprend ensemble.

On essaie de mieux comprendre comment fonctionne la société.

Finalement, on agit ensemble pour changer des choses.

Les connaissances de tout le monde sont importantes.

On apprend ensemble, on comprend les choses ensemble et on agit ensemble.

Il n'y a pas une personne qui sait et les autres qui écoutent et suivent.

Tout le monde est professeur et élève en même temps.

Les connaissances qui viennent des expériences sont aussi importantes que celles qui viennent de la réflexion.

Il faut toujours passer de la réflexion à l'action et de l'action à la réflexion.

Ça ne suffit pas de parler, il faut agir.

Il faut se voir dans un rôle d'éducateur.

Il faut former des leaders parmi les gens qui vivent la situation.

Il faut savoir quand être présent et leader.

Il faut savoir quand se retirer et laisser agir les leaders du groupe.

Pour ça, il faut être à l'écoute du groupe.

La démocratie

La démocratie, c'est quand tout le monde a le pouvoir de décider ensemble et d'agir ensemble.

Prendre des décisions en démocratie, ça va moins vite que dans une dictature.

Mais les résultats sont plus intéressants parce que l'opinion de tout le monde est écoutée.

On s'enrichit des idées de tout le monde.

Les animateurs ont remarqué que le coût du transport en commun empêche les gens d'aller à leurs ateliers. Dans une consultation, les participants ont nommé plusieurs autres conséquences à ce coût trop élevé. Par exemple, ne pas pouvoir aller chez son médecin ou visiter sa famille.

Les animateurs n'avaient pas pensé à toutes ces conséquences.

En démocratie, tous les gens ont les mêmes droits.

On a tous le droit de décider soi-même ce qui est bon pour nous.

Mais la limite de ce droit, ce sont les droits des autres.

Notre liberté s'arrête où celle des autres commence.

Par exemple, il ne faut pas être raciste ou sexiste.

Il ne faut jamais oublier ça dans notre mobilisation.

Par exemple, on ne pourrait pas faire une mobilisation pour exclure les immigrants d'une école.

On ne peut pas faire une mobilisation en excluant les femmes des décisions.

Il faut s'attendre à ce qu'il y ait des gens qui ne soient pas d'accord avec nous.

Les conflits font partie de la vie.

S'il y a des conflits, c'est le signe que nous sommes dans une société démocratique.

Si la société ne permet pas les conflits, c'est une dictature.

C'est notre droit, dans une démocratie, de descendre dans la rue pour montrer qu'on n'est pas d'accord.

La rue est notre parlement, notre lieu de pouvoir.

Il faut arrêter de penser que si on est dans la rue, c'est parce que ça va mal.

Les lieux de décision officiels ne sont pas nos lieux de pouvoir.

Ce qui pousse les gens à se mobiliser

La vraie communication

Il faut que les gens comprennent ce qu'on dit.

Pour ça, il faut qu'on comprenne les gens à qui on veut parler.

On doit connaître leurs habitudes de vie, leurs expériences

et leurs conditions de vie.

On doit aussi connaître les mots qu'ils utilisent.

Il faut savoir parler de façon ouverte aux gens, être vrai et honnête.

Il faut être soi-même, même si on est différent des autres.

Les gens doivent avoir confiance en nous et on doit avoir confiance en eux.

Ce lien de confiance est la base de toute mobilisation.

Il faut croire en notre capacité de changer les choses ensemble.

Si on n'y croit pas, ça se sent et les gens n'embarquent pas.

On doit aussi être capable de dire notre opinion aux gens.

Mais il faut faire attention de ne pas trop influencer les décisions, surtout quand on est vu comme un expert.

Les intérêts personnels

Souvent, on ne veut pas parler des intérêts personnels que chacun a dans une lutte.

C'est souvent mal vu.

On pense qu'on est égoïste.

Mais ce n'est pas être égoïste, c'est normal.

On est tous motivés par des intérêts très précis.

Par exemple, travailler, se loger, se nourrir, gagner du pouvoir.

 On n'a pas seulement des intérêts personnels.

On a envie d'être en relation avec les autres.

C'est ce qui nous motive aussi à nous mobiliser dans une lutte.

On veut être aimés et reconnus.

On veut sentir qu'on appartient à un groupe.

À travers la mobilisation, on peut aussi développer des talents, de la fierté, du pouvoir et des amitiés.

Nos intérêts personnels rejoignent donc les intérêts du groupe.

Mobiliser, c'est montrer aux gens que ces deux sortes d'intérêts se rejoignent.

Le pouvoir

Le pouvoir, ça fait peur.

Ça nous fait penser à la violence et à l'abus.

Souvent on aime mieux ne pas en parler.

Ça fait l'affaire de ceux qui ont le pouvoir dans la société.

Le pouvoir, c'est seulement la capacité d'agir.

On ne peut pas promettre aux gens qu'ils vont résoudre leurs problèmes sans leur donner du pouvoir.

La première tâche d'une mobilisation, c'est de créer le pouvoir du groupe.

Le pouvoir que la personne toute seule n'a pas, elle va l'avoir en étant avec d'autres personnes.

Le conflit

Le conflit aussi fait peur.

Ça nous fait aussi penser à la violence.

Mais c'est différent.

Le conflit peut être constructif.

Il peut motiver les gens à se mobiliser.

Le conflit commence quand on se fait répondre « non » à nos demandes.

Le groupe n'acceptera pas le refus.

Il entrera en conflit avec celui qui leur a dit « non ».

On doit parler du conflit publiquement et l'exagérer au besoin.

Le conflit permet de mieux comprendre les problèmes.

Il permet de montrer que les problèmes personnels sont aussi les problèmes de beaucoup d'autres personnes.

Le conflit va nous chercher dans nos émotions.

Ça nous fâche et ça nous pousse à agir.

Le conflit oblige tout le monde à dire s'il est pour ou contre.

Ça permet de savoir qui est avec nous et qui est contre nous.

Il nous permet de créer des liens et de nous défendre tout le monde ensemble.

Le conflit montre les injustices qui sont souvent cachées.

Ça permet de faire sortir la colère et ça amène une paix intérieure pour les militants.

Le conflit pousse les gens à se parler et à négocier.

Le conflit permet aux pauvres de sortir de leur silence, de leur isolement et de leur exclusion.

 

Des personnes analphabètes ont pris la parole et ont lu des textes dans la rue.

Nous ne pouvons pas éviter les conflits.

Notre société permet de dénoncer des choses et de critiquer

le gouvernement.

Il faut en profiter !

Partie 2 : Les étapes de la mobilisation

Les 4 étapes de la mobilisation

Les quatre grandes étapes d'une mobilisation sont : analyser, planifier, agir et évaluer.

Au début, on analyse la situation.

Après, on reprend les informations importantes qu'on a recueillies et on les met dans le plan d'action.

On fait ça pour être sûr que tout est logique.

Nos actions choisies doivent être en lien avec nos buts visés.

Après, on fait ce qu'on a décidé.

À la fin, on évalue l'action.

On revoit ce qui a bien fonctionné et ce qui n'a pas fonctionné.

Cette évaluation nous sert à mettre à jour notre analyse.

Et ça recommence : analyser, planifier, agir et évaluer.

C'est comme un cercle qui tourne et qui avance.

On suit ces étapes pour mener la mobilisation en général.

On suit aussi ces étapes pour chaque action qu'on veut faire.

Tout ça se fait toujours en groupe.

Le recrutement se fait pendant toutes les étapes.

Ça n'empêche pas de décider, à un moment précis, de faire plus d'efforts pour recruter.

Certaines personnes aiment embarquer quand il y a déjà une partie du travail de fait.

D'autres embarquent tout de suite et veulent participer aux débuts de la mobilisation.

Ce sont eux qui forment le petit groupe de départ.

C'est ce petit groupe qui mène les débuts de la mobilisation.

 1. Analyser la situation

On a remarqué un problème qu'on veut changer dans notre vie ou celle des gens qui nous entourent.

On a déjà une petite analyse de la situation.

Pour continuer notre analyse avec les autres personnes qui vivent le problème, il faut faire du recrutement.

Pour faire un bon recrutement, il faut savoir communiquer.

Communiquer

C'est une bonne communication qui va faire qu'on va réussir à mobiliser beaucoup de gens.

On doit convaincre les gens de s'engager dans l'action.

C'est un gros travail.

Il faut planifier tout ce qu'on va dire.

Il faut avoir la réponse à plusieurs questions avant de commencer le recrutement.

Pourquoi on se mobilise ?

Il faut proposer d'agir sur un problème qui touche tout le  monde.

Il faut aussi avoir un engagement précis à proposer pour chaque personne.

On doit bien connaître ses propres motivations.

Ainsi, on peu facilement les transmettre aux autres.

Qui on mobilise ?

Il faut mobiliser les personnes qui sont touchées par le problème.

On peut demander à des personnes reconnues dans le domaine de notre lutte de devenir nos alliés.

Par exemple, des chercheurs, des professionnels, des artistes.

Il faut que le groupe représente toutes les personnes touchées par le problème.

Par exemple, des personnes de tous les âges et de toutes les cultures.

Il faut faire des règles claires pour les membres du groupe.

On doit savoir qui peut devenir membre, quelles sont leurs droits et leurs responsabilités.

On peut aussi faire payer un montant pour devenir membre.

Ça peut être un petit montant.

Les gens donnent souvent plus d'importance à quelque chose qui se paie qu'à quelque chose de gratuit.

Ça peut aider la mobilisation.

Combien de personnes on veut mobiliser ?

Il faut se donner un nombre de personnes ou de groupes à recruter.

Qui mobilise ?

On doit donner la tâche de recruter à quelqu'un ou à plusieurs personnes.

Il faut se demander si on a assez de personnes pour faire le travail.

Sinon, il faudra diminuer le nombre de gens à recruter.

Où et quand mobiliser ?

On doit penser aux endroits où on va aller pour mobiliser les gens.

On doit penser au meilleur moment pour les rejoindre. Pour avoir de bonnes idées, c'est mieux de demander l'avis des gens déjà engagés dans la mobilisation. Ils ressemblent aux gens qu'on veut rejoindre. Ils connaissent leurs habitudes.

Comment mobiliser ?

Il faut trouver le bon moyen pour communiquer avec les gens.

Ça peut être par contacts directs comme le porte-à-porte.

Ça peut être par contacts indirects comme une lettre.

Il faut préparer notre réaction selon les réponses que les gens peuvent nous donner.

Si les gens nous disent oui, il ne faut pas attendre trop longtemps avant de les inviter à participer.

Il est mieux d'avoir une action à leur proposer tout de suite.

Si les gens répondent peut-être, c'est bien d'avoir une action moins engageante à leur proposer.

Si les gens répondent non, il faut les respecter et ne pas insister.

Il faut essayer de prévoir les problèmes de communication qui peuvent arriver.

Il faut prévoir des solutions.

Par exemple, si les gens ne parlent pas la même langue, il faut prévoir des traducteurs.

Avant de parler aux gens, on doit bien connaître le sujet.

On doit connaître le vécu des gens à qui on parle.

On montre aux gens qu'on vit les mêmes choses et qu'on les comprend.

On dit directement notre idée, mais sans trop en rajouter.

On parle aux gens de ce que cette mobilisation peut leur donner dans leur vie.

On commence par la meilleure raison de se mobiliser. On réveille le sentiment d'injustice des gens.

Il faut montrer aux gens que la mobilisation ne leur demandera pas trop de temps et d'efforts.

On leur dit que le peu de temps et d'énergie offert est important et sera apprécié.

Les quelques minutes de travail de plusieurs personnes mises ensemble donnent des heures de travail.

On invite les gens à participer en utilisant leurs talents.

On a offert des ateliers aux participants. Ils ont pu améliorer leurs talents de journaliste, de photographe et de porte-parole.

On parle des opinions contraires qu'ils vont rencontrer.

On trouve des arguments pour répondre à ces opinions.

On invite les gens à participer à une assemblée qui s'en vient.

On va chercher une promesse de participation de la part des gens.

On doit répéter ou expliquer autant de fois que nécessaire.

On remercie les gens pour leur écoute et leur engagement.

On garde le contact avec eux.

Il faut vérifier souvent comment ils se sentent dans la lutte.

On doit être plein d'énergie et souriant.

Il faut éviter la colère, les insultes et la panique.

On ne doit pas jouer la victime qui se plaint.

On est un citoyen qui demande le respect de ses droits.

Rassembler

Pour analyser la situation, il faut rassembler les gens avec qui on a parlé.

Rassembler, c'est réunir les gens qu'on veut faire agir.

Dans une mobilisation, les assemblées sont très importantes.

Si les assemblées sont réussies, elles motivent les gens à agir.

Les gens sentent qu'ils font partie d'un groupe qui partage les mêmes inquiétudes.

Ils deviennent solidaires.

Les assemblées font avancer la réflexion des gens sur le problème.

Elles permettent de découvrir des leaders.

Si les assemblées sont ratées, elles démotivent les gens et gâchent tous nos efforts de recrutement.

On doit mettre toute notre énergie pour bien organiser ces assemblées.

On rassemble les gens pour décider ensemble et agir ensemble.

Chaque assemblée doit avoir comme but de prendre des décisions ou de faire des actions importantes.

On ne doit pas rassembler les gens pour des réunions qui ne mènent à rien.

Ils se sentiront inutiles et ça risque de les démotiver.

Qui rassembler ?

On rassemble les membres actifs, les militants, les alliés, des gens qu'on veut recruter.

 Il faut identifier les membres qui peuvent être nuisibles dans l'assemblée.

Par exemple, les membres des partis politiques et les membres des groupes qui s'opposent à nous.

Des personnes peuvent aussi avoir des attitudes nuisibles et démotiver les autres.

Par exemple, quelqu'un qui crie et qui est agressif.

On peut se permettre d'exclure ces personnes.

Quand et pourquoi se rassembler ?

Dès le début d'une mobilisation, il faut rapidement décider et passer à l'action.

Ces deux étapes doivent sans cesse se suivre : décider, agir, décider, agir.

On rassemble les gens pour :

Il ne faut jamais rassembler les gens seulement pour les informer.

 

À la première assemblée des participants, on a décidé de demander un tarif réduit au lieu de la gratuité. On a aussi choisi toutes les actions à faire pendant l'année. On a aussi choisi la date de la première action.

Pendant les assemblées

On invite les gens personnellement.

C'est mieux si on a déjà parlé avec eux une fois avant.

Pendant l'assemblée, il faut montrer notre motivation.

On doit rendre facile la participation aux assemblées.

On choisit un moment qui convient à tout le monde.

On choisit un endroit que les gens aiment.

On pense à offrir quelque chose à boire et à manger.

On pense à offrir un service de garde pour les enfants et un moyen de transport.

On doit parler de façon claire et simple.

On prépare un ordre du jour pas trop long et clair.

On dit clairement le but de la rencontre.

Il peut y avoir plusieurs animateurs pour aider les gens à participer.

On donne une petite formation aux animateurs pour qu'ils sachent bien quoi faire.

On utilise des objets et des images pour que les gens comprennent plus facilement.

On respecte les règles de base de l'éducation populaire et de la démocratie.

Transformer les problèmes personnels en problèmes de groupe

En parlant entre nous, on transforme nos problèmes

personnels en problèmes de groupe.

Un problème, c'est une situation qu'on peut changer.

On ne peut pas mobiliser les gens pour changer une situation sur laquelle on n'a pas de pouvoir.

Par exemple, mettre fin à la guerre dans le monde.

Les problèmes font partie de la vie des individus et des groupes.

Il n'y a pas de vie sans problème.

On veut toujours trouver des solutions aux problèmes.

Mais si on se sent impuissant face à un problème, on essaie de fuir.

On fuit dans la drogue, le jeu, la violence, le suicide.

Il faut transformer les problèmes personnels en problèmes de groupe.

Ça devient donc possible de les résoudre.

Quand découvrir des problèmes de groupe ?

Avant de recruter beaucoup de gens, le petit groupe peut prendre un temps de réflexion et de recherche.

Pendant le recrutement, on continue à préciser le problème du groupe.

On rencontre les gens et on écoute leurs problèmes.

On peut trouver des problèmes qui mobiliseront beaucoup d'autres gens.

On note ces problèmes et on rassemble les gens pour leur demander ce qu'ils en pensent.

On ne doit pas passer trop de temps à analyser le problème, sinon on peut perdre le goût d'agir.

Mais il faut faire une bonne analyse, sinon après on peut faire des mauvais choix.

Comment découvrir des problèmes de groupe ?

Nous sommes tous capables de découvrir et d'analyser des problèmes.

Il faut faire comme les enfants et se demander toujours « mais pourquoi ? ».

L'analyse, c'est comprendre le problème pour soi et pour le groupe de personnes mobilisées.

C'est aussi comprendre le problème pour l'ensemble des gens qui le vivent et pour la société.

On analyse les problèmes en groupe en suivant des étapes :

1)         On dit c'est quoi le problème en général.

Par exemple, le transport en commun à Montréal est trop cher.

2)         On donne des exemples pour comprendre le problème.
Par exemple, Denis reçoit des rentes d'invalidité du gouvernement.

Il n'a pas assez d'argent pour acheter la carte d'autobus.

Il va à son atelier d'alphabétisation en vélo.

Quand il y a trop de neige, il ne peut plus y aller.

3)         On trouve les causes du problème.
On se demande « mais pourquoi ?».

Par exemple, mais pourquoi on ne donne pas le tarif étudiant aux participants en alphabétisation ?

Mais pourquoi on dit que ça coûte cher de donner un tarif réduit alors que les gens ne prennent pas le métro présentement ?

4)         On trouve la solution la plus faisable.
Pour ça, il faut bien expliquer le problème.

Par exemple, on demande un tarif réduit à la STM pour les participants en alphabétisation.

5)         On trouve des solutions de rechange.

Par exemple, on se joint à la TROVEP pour lutter pour un Tarif Social.

On va au ministère de l'éducation pour qu'ils donnent de l'argent à la STM pour avoir le Tarif Alpha.

6)         On trouve des personnes qui ont du pouvoir par rapport au problème.

On doit se poser plusieurs questions :

2 Société de transport de Montréal

 Pour qu'un problème mobilise les gens, il doit être ressenti souvent.

Il doit être ressenti depuis longtemps par les gens ou il doit leur prendre beaucoup de leur temps.

Le problème doit toucher beaucoup de personnes.

Il doit être assez grave.

Il doit causer beaucoup de dommages aux gens.

Le problème doit être vécu par des gens dans le quartier ou la région.

Le problème doit priver les gens de leurs droits.

Il doit être vu comme un problème par les personnes touchées.

Souvent, au début, les gens disent ne pas avoir de problèmes.

S'ils avouent avoir des problèmes, ils se sentent jugés et coupables parce qu'ils n'ont pas agi.

Dans ce cas, c'est nous qui devons parler du problème et même le rendre urgent à régler.

On doit faire monter la colère des gens.

 

2. Planifier l'action

Se donner des buts à atteindre

Quand on a fait une bonne analyse de la situation, on se donne ensemble des buts à atteindre.

On doit se donner des buts à plusieurs moments :

Ces buts doivent être précis et possibles à réaliser.

On doit pouvoir évaluer si on les a bien atteints ou pas.

Ils doivent toujours aller dans le même sens que le but premier de la mobilisation.

On doit savoir pour quelle date on doit les avoir atteints.

Ces buts doivent être des défis motivants pour les gens.

Un but atteint doit le plus possible amener un changement ressenti par les gens.

Plus ils sentiront les conséquences sur leur vie, plus ils resteront engagés dans la mobilisation.

Les buts choisis doivent placer le groupe dans le rôle de l'attaquant.

Ils doivent forcer la personne cible à suivre notre plan.

Ils doivent donner aux militants le sentiment de se battre pour une bonne raison.

Certains buts doivent nous permettre de ramasser des dons.

Tout le monde doit être d'accord avec les buts choisis.

Ils ne doivent pas diviser le groupe.

Chaque but doit être facile à comprendre.

Planifier les actions

Quand on a choisi nos buts à atteindre, on fait un plan d'action tous ensemble.

Un plan d'action, c'est une liste des choses à faire pour arriver à nos buts qu'on place dans un calendrier.

On fait ça pour être sûr que tout est logique et qu'on n'oublie rien en chemin.

On doit bien expliquer aux militants chaque étape du plan d'action.

On doit leur expliquer c'est quoi une cible et quelles sont les stratégies qu'on peut utiliser.

On doit leur permettre de prendre les décisions les plus réfléchies et les plus courageuses.

On doit faire deux sortes de plan d'action : un pour la mobilisation en général et un pour chacune des actions.

Pour faire un plan d'action, on répond aux questions suivantes :

Ces questions sont utiles pour les deux sortes de plan d'action.

Dans notre analyse, on a déjà répondu à plusieurs de ces questions.

C'est important de se rappeler ces informations tout le monde ensemble.

Ça nous permet de mettre à jour ces informations et de donner de nouvelles idées.

On ne fait pas tout le plan d'action en grand groupe.

Ce serait trop long et difficile.

On le complète en grand groupe.

On veut quoi ?

Pour répondre à cette question, on reprend nos buts visés.

On sépare les buts qu'on veut atteindre très bientôt, un peu plus tard et beaucoup plus tard.

Beaucoup plus tard, ça veut dire dans 2 ou 3 ans.

C'est difficile de gagner une lutte en moins de deux ans.

Les buts visés plus tôt sont des petites victoires prévues pour nous rapprocher de notre victoire finale.

Dès le début, ces petites victoires sont importantes pour faire grandir la motivation et la mobilisation.

Le groupe sent qu'il peut réussir et qu'il s'approche petit à petit de sa victoire.

Il se sent plus puissant donc ça lui donne plus de pouvoir.

C'est important de montrer qu'on a du pouvoir.

Notre pouvoir n'est pas seulement celui qu'on a pour vrai.

C'est aussi le pouvoir que l'adversaire croit qu'on a.

Qui veut ça ?

Dans toute mobilisation, il y a toujours un petit groupe qui démarre le projet.

Ça peut être des travailleurs d'un organisme communautaire ou un groupe de citoyens.

Le groupe doit se demander si les gains prévus valent letemps et l'argent qu'il faudra mettre.

Il doit essayer de prévoir combien d'argent ça prendra.

Il doit se demander qui fera quoi et se partager les tâches.

Le groupe devra régler les problèmes qui pourraient l'empêcher d'atteindre ses buts.

Par exemple, le besoin de formation, le manque d'argent et les conflits entre les personnes.

Il faut que ce petit groupe soit bien solide.

Après, on doit revoir ensemble qui sont les gens touchés par le problème.

On doit se demander combien de militants on veut engager dans la mobilisation et pour chaque action.

Il faut penser à qui seront les alliés, combien ils sont et ce qu'ils donnent de plus à notre groupe.

À chaque plan d'action, on doit se demander si on doit recruter de nouveaux membres ou des alliés.

Qui va nous donner ce qu'on veut ?

On doit inscrire dans le plan d'action qui a le pouvoir de nous donner ce qu'on veut.

Cette personne devient la cible.

Il ne faut jamais prendre une cible qui n'est pas une vraie personne.

Ce sont les personnes qui prennent les décisions.

Elles ont des émotions et réagissent aux pressions.

On doit devenir vraiment insistants.

On veut que la cible nous trouve tellement agaçants qu'elle nous donne ce qu'on veut pour avoir la paix.

A chaque mois, il y a une rencontre du conseil d'administration à la STM3.

Des animateurs et des participants sont allés parler au micro à chaque fois.

La STM était tellement fatiguée de nous voir qu'elle a proposé de travailler avec nous dans un comité.

La cible veut toujours faire passer la pression sur d'autres personnes.

Si on cible un ministère ou une entreprise, les gens diront que ce n'est pas de leur responsabilité.

Elles nous envoient vers des fausses pistes pour échapper à la pression qu'on leur fait.

Elles veulent nous faire perdre notre temps et nous décourager.

Il ne faut pas entrer dans leur jeu.

Il ne faut pas lâcher notre cible jusqu'à ce qu'elle nous apporte de vrais résultats.

On peut aussi avoir d'autres cibles pour remplacer notre vraie cible si on ne peut pas l'atteindre.

Mais on n'est pas obligé et ça doit être seulement pour un court moment.

3 Société de transport de Montréal

 

Comment on va faire pour avoir ce qu'on veut ?

En regardant nos buts visés, notre cible et nos moyens, on choisit nos actions.

Les actions, ce sont les gestes qu'on fait en groupe pour avancer vers nos buts visés et gagner notre lutte.

C'est pour mettre de la pression sur notre cible et l'obliger à nous dire oui.

Il y a beaucoup de sortes d'actions possibles :

Par exemple, les réunions du conseil d'administration de la STM et les consultations du gouvernement sur les changements de lois.

Le lobbying, c'est aller rencontrer une personne qui a du pouvoir pour lui parler de nos demandes. Par exemple, un ministre.

C'est faire pression directement sur notre adversaire en lui mettant le problème sous le nez. Ça fâche l'adversaire et il n'a pas le choix de réagir. Ses réactions sont en général avantageuses pour nous. Par exemple, des locataires qui apportent leurs coquerelles dans le bureau du propriétaire.

Un boycott, c'est de demander à la population de ne pas acheter un produit en particulier.

Ça peut être de ne pas participer à un événement.

C'est décider de ne pas respecter les lois qu'on trouve injustes.

Par exemple, prendre l'autobus sans payer.

Certaines actions sont trop souvent utilisées donc elles perdent de leur effet.

Par exemple, les lettres, les pétitions et le piquetage.

Certaines actions sont encore efficaces si elles sont bien dirigées et visent la personne cible.

Par exemple, les assemblées publiques, les boycotts, l'éducation et la sensibilisation.

Il faut être original.

 Les associations avec d'autres groupes sont aussi souvent nécessaires pour gagner une lutte.

En s'associant, il faut suivre certaines règles.

Des groupes peuvent simplement donner leur appui et participer aux actions.

Dans ce cas, les groupes plus impliqués doivent garder leur pouvoir de décision.

Certains groupes peuvent aussi être plus gros ou plus forts.

Il faut donc faire attention pour que les plus petits groupes aient autant de pouvoir pour décider.

Les gens doivent se sentir à l'aise avec les actions.

C'est encore mieux s'ils ont du plaisir à les faire.

On doit consulter les gens pour connaître leurs limites.

Ils doivent aussi être informés des limites des actions choisies.

Les leaders doivent bien connaître les différentes sortes d'actions possibles.

Ils doivent être capables de les expliquer aux gens.

Les leaders doivent être capables de dépasser leurs limites à eux.

Il ne faut pas avoir peur de faire des actions plus agressives.

On risque de se faire dire que ce qu'on fait n'est pas bien, pas correct, pas moral.

Mais les personnes qui nous jugent ne sont pas neutres.

Ceux qui décident de ce qui est bien ou mal dans notre société, ce sont ceux qui ont le pouvoir.

Un même geste peut être bien ou mal selon qui le fait.

Par exemple, on permet qu'une entreprise ne paie pas d'impôts, mais on ne le permet pas à un travailleur.

Nos actions sont souvent jugées par les gens au pouvoir comme n'étant pas correctes.

Plus nos actions sont efficaces, plus nos adversaires vont dire qu'elles ne sont pas correctes.

Si on lutte pour améliorer la vie des gens, on n'a pas à se demander si nos actions sont correctes selon les règles des gens au pouvoir.

Quand les moyens plus doux ne fonctionnent pas, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ?

La seule chose qui est correcte, c'est de faire ce qui a de mieux pour le maximum de gens.

Plus on a à gagner dans la lutte, moins on se préoccupe de savoir si nos actions sont correctes.

Ce n'est pas correct de faire passer son désir de bien paraître avant le bien-être de milliers de personnes.

Ce n'est pas moral de ne pas agir quand on pense avoir des solutions.

On doit essayer de faire des actions qui vont surprendre la personne cible.

Souvent, la menace fait plus peur que l'action.

Mais on ne doit jamais menacer sans avoir l'intention de passer à l'action.

Le niveau de pression des actions doit augmenter peu à peu.

Les actions doivent toutes être utiles, pas seulement pour se faire voir.

On ne doit rien faire seulement pour les médias.

Il ne faut pas que passer à la télé devienne le but principal.

Les médias sont beaucoup plus les alliés des gens au pouvoir que nos alliés à nous.

Quand on veut faire ça ?

Il faut décider des dates limites pour chaque but visé.

On place nos actions dans notre calendrier.

On doit essayer de penser à toutes les étapes nécessaires pour arriver à nos buts.

C'est un travail de logique.

Le calendrier sert à nous donner des points de repères.

Si on approche de notre date limite, on sait qu'on doit augmenter le niveau de pression de nos actions.

Au pire, le calendrier peut être changé si on a besoin de plus de temps.

Il ne faut pas oublier d'inscrire nos étapes de planification et d'évaluation des actions.

Le plan d'action est important.

C'est un guide à suivre pour mener nos actions, mais il peut changer.

On doit être capable de changer de stratégie quand il le faut.

Quand ça bouge, il faut bouger.

Quand ça ne bouge pas, il faut pousser plus fort.

3. Agir

Préparer les actions

Quand on a bien fait notre plan d'action, on commence à suivre les étapes et à faire l'action.

On peut former des comités de travail qui s'occupent de faire des parties précises du travail.

On donne des tâches à un maximum de personnes possible.

La participation aux tâches crée des liens entre les gens du groupe.

Les gens s'attachent donc au groupe.

On invite les gens à prendre des tâches selon leurs talents.

On évite de donner les tâches de porte-parole seulement aux experts.

Quand on est prêts, on rassemble les militants et on passe à l'action.

Pendant les actions

On rappelle au groupe le but de l'action, la cible et la stratégie utilisée.

On doit bien connaître les lieux où se fait l'action.

On peut faire une pratique avec les militants avant l'action.

On nomme un ou des porte-parole pour parler au nom du groupe.

On rend facile la participation aux assemblées en pensant à :

On demande aux gens d'arriver 15 minutes plus tôt.

On se regroupe avant dans un autre lieu et on va en groupe sur le lieu de l'action.

Si on veut des médias, on les invite une semaine à l'avance.

On doit être sûr que notre personne cible sera présente.

Mais on prévoit toujours un autre plan au cas où elle ne soit pas là.

On dit nos revendications de façon claire et simple.

On écrit sur une feuille nos revendications et on explique que la personne cible ne fait rien.

On donne la tâche à des militants de distribuer la feuille aux gens qui passent.

On doit savoir pourquoi on est là.

On agite le groupe, on crie, on fait du bruit !

Augmenter le nombre de gens mobilisés et les garder mobilisés

On ne doit jamais arrêter de faire du recrutement sinon notre pouvoir d'action va diminuer.

Il faut continuer à écouter les gens et à leur parler de façon honnête.

Il faut continuer à leur montrer que la lutte répond à leurs intérêts personnels.

Il faut continuer à leur montrer qu'ils ont du pouvoir et à développer ce pouvoir.

Il faut continuer à leur montrer qu'il y a un conflit et à développer leur sentiment d'injustice.

Le recrutement devrait être plus facile quand on a déjà un bon nombre de personnes mobilisées.

Il ne faut jamais arrêter de recruter pour ne pas être en dessous de ce nombre.

Il ne faut pas que ces premiers efforts deviennent inutiles.

Les rassemblements et les actions en groupe encouragent les gens à se mobiliser.

Quand on fait beaucoup d'actions qui touchent les gens, le recrutement se fait presque sans efforts.

Si le nombre de militants n'augmente pas, c'est signe que ça ne va pas bien.

Quand les gens sentent qu'ils font partie d'un groupe, ils veulent rester dans la mobilisation.

Ils s'attachent au groupe.

Les gens du groupe deviennent des amis.

Ça donne le goût à d'autres gens de rejoindre le groupe.

Les victoires vont aussi encourager plus de gens à se mobiliser.

Il faut faire connaître nos victoires.

On doit prendre le temps de fêter nos victoires avec les militants.

On a gagné le prix Roma-Lavoie.

On a été reconnu pour travailler sur une lutte pour une plus grande justice pour tous.

On a partagé un vin d'honneur pour fêter cette première petite victoire.

Des bons leaders

Avoir de bons leaders, ça encourage aussi les gens à rester mobilisés ou à se mobiliser.

Ce n'est pas facile de trouver des bons leaders.

Il faut faire des efforts pour les trouver.

Un bon leader, c'est une personne qui croit en l'avenir.

Il ne se laisse pas décourager par l'attitude négative des autres.

Il inspire les gens par son énergie.

Il est un exemple à suivre.

Il ne prend pas tout le pouvoir.

Il partage les responsabilités avec les autres.

Il éduque les militants et forme d'autres leaders.

Il rassemble et accompagne les gens.

Il aide les gens à croire en eux.

Il doit aussi savoir prendre les critiques.

Surtout, un bon leader doit être tenace. C'est normal d'être fatigué des fois.

Mais il faut avoir des trucs pour se reposer quand on est fatigués.

Les leaders risquent de se fatiguer vite s'ils ne partagent pas les responsabilités.

Ils deviendront impatients et perdront leur force de rassembler les gens.

Les leaders sont la clé du succès d'une mobilisation.

S'il n'y a pas de bons leaders, les injustices créent des révoltes.

Ça se termine souvent dans la violence et la dictature.

Des fois, ça ne fait que remplacer le groupe au pouvoir par un autre qui refait les mêmes injustices.

Il manque de leaders surtout dans les milieux pauvres.

Ça a des conséquences graves.

Les riches ont le pouvoir sur les médias et les décisions du gouvernement.

La différence entre les riches et les pauvres augmente.

Le nombre de pauvres augmente.

Les politiques sociales sont coupées.

Par exemple, l'aide sociale, le logement social et l'assurance-chômage.

 Qu'est-ce qui démobilise les gens ?

Si les gens se sentent inutiles ou qu'ils ne comprennent rien, ils perdent leur motivation.

C'est pareil s'ils n'ont pas de plaisir et de victoires.

Il ne faut pas mettre trop d'efforts sur comment organiser la mobilisation et oublier pourquoi on se mobilise.

Trop de réunions et pas assez d'action peut nuire à la mobilisation.

C'est pareil si les actions sont trop longues.

Si on n'est pas assez original et qu'on fait toujours les mêmes actions, ça peut nuire aussi.

Il ne faut pas seulement accepter les compromis.

On doit aussi garder nos grandes idées de changement.

S'il y a trop de gens sur les comités de travail, ça peut être difficile.

Il doit y avoir assez de contacts entre les membres.

Si on ne choisit pas des buts réalisables, il y a trop de travail et les gens se fatiguent.

Si on ne partage pas assez les tâches, c'est pire.

Si on voit les gens comme des consommateurs ou des clients, ça ne fonctionne pas.

Il faut croire en leur pouvoir de participer au développement de la société.

Certaines personnes peuvent rendre l'ambiance du groupe désagréable :

Les conflits entre des militants peuvent aussi démobiliser les gens.

Il y a plusieurs sortes de conflits.

C'est important de savoir de quelle sorte est le conflit pour trouver les bonnes solutions pour le régler.

Il y a les conflits causés par les personnalités des gens.

Il y a des conflits causés par les structures du groupe.

Il y a des conflits causés par les idées différentes que les gens peuvent avoir.

Il y a des conflits causés par un manque de communication entre les gens.

Il y a des conflits qui viennent de plusieurs de ces causes mélangées.

En général, pour régler les conflits, il faut reconnaître le conflit et comprendre ses causes.

Il faut en parler ouvertement et prendre des décisions ensemble.

Souvent, rappeler les objectifs et les intérêts du groupe peut aussi aider à régler le conflit.

Des fois, il faut aller jusqu'à exclure une personne.

Ça peut être utile de demander de l'aide à quelqu'un de l'extérieur du groupe pour régler les conflits.

Si les conflits sont bien réglés, ils peuvent faire avancer le groupe.

Un autre grand obstacle à la mobilisation, c'est de ne pas avoir gagné.

Il y a des solutions à ça.

Il faut des fois avoir un autre plan pas officiel.

Tout dépend aussi de la façon de présenter les choses.

On peut réussir à voir du bon dans nos défaites.

Les défaites peuvent être des occasions pour apprendre ou pour réagir encore plus fort.

Il faut se demander si c'est la sorte d'action qui a atteint ses limites ou la mobilisation.

Il faut se demander si on est prêts à passer à l'autre étape, à désobéir aux règles.

Les stratégies des adversaires

Les adversaires ont aussi des stratégies pour nuire à notre mobilisation.

Souvent, ils font semblant de rien et disent de mauvaises choses sur nous.

Ils disent qu'ils n'ont pas le pouvoir de nous donner ce qu'on veut.

Ils nous font tourner en rond.

Les adversaires choisissent des lieux ou des heures de rencontres difficiles pour les militants.

Ils disent qu'on n'a pas le droit de demander ce qu'on demande.

Ils nous invitent à des rencontres supposément importantes pour nous faire croire qu'ils nous écoutent.

Ils peuvent nous menacer de couper notre financement.

Les adversaires essaient de séparer les groupes et les leaders pour qu'on ait moins de force.

Ils inventent de fausses étapes à suivre.

Ils créent des institutions qui n'ont pas de vrais pouvoirs.

Ils poursuivent les groupes en Cour pour leur faire peur et leur faire perdre du temps et de l'argent.

Ils remplissent nos assemblées avec des gens de leurs groupes.

Ils négocient vite pour nous donner des miettes.

Il faut être attentifs à ces stratégies et se préparer à répondre.

La meilleure façon, c'est de dire aux gens que ce sont des stratégies pour nuire à la mobilisation.

On doit refuser d'embarquer dans leurs stratégies.

On doit continuer à suivre notre plan.

Ça n'empêche pas qu'à la fin, on accepte des compromis sur nos demandes.

Les compromis font partie d'une société démocratique.

On peut en faire pour finir un conflit quand on sent que, pour le moment, on a gagné le maximum.

Il faut savoir jusqu'où on est prêts à faire des compromis.

4. Evaluer l'action

Après chaque action, on doit évaluer les résultats.

Ça nous permet de savoir si on a avancé vers notre but.

On revoit ce qui a bien fonctionné et ce qui n'a pas fonctionné.

Ça nous permet d'améliorer nos actions futures.

Il est important de faire cette évaluation avec les militants.

Les étapes doivent être faciles à suivre.

Ça ne doit pas prendre trop de temps, sinon ça peut démotiver les gens.

Alors, on doit toujours commencer l'évaluation en plus petit groupe.

Après, on présente ces bases au grand groupe et on complète l'évaluation avec lui.

Les gens doivent se sentir en confiance avec le groupe.

Ils doivent être prêts à respecter les différentes opinions.

Pour faire une bonne évaluation, on doit revoir ensemble tout ce qui s'est passé.

Après, on reprend chacun de nos buts visés.

On regarde s'il a été atteint un peu, beaucoup ou pas du tout.

C'est plus facile si on s'était donné des buts très précis ou des chiffres.

Par exemple, avoir comme but de faire signer 5 000 pétitions.

Mais les résultats peuvent être précis sans être des chiffres.

Par exemple, si un de nos buts était que les gens aient du plaisir.

On peut évaluer ça en observant leurs réactions ou en écoutant leurs commentaires.

On utilise les petites victoires pour fêter et encourager les militants à continuer.

On utilise les défaites pour faire monter la colère et leur envie d'agir.

Cette évaluation nous sert à mettre à jour notre analyse.

Cette nouvelle analyse nous sert à planifier les actions suivantes.

A la fin d'une mobilisation, on fait aussi une évaluation finale.

On prévoit aussi les suites à notre mobilisation.

On reste attentifs pour voir si les changements promis se font.

On reste prêts à se mobiliser encore si les gens au pouvoir ne tiennent pas leurs promesses.

Partie 3 : Des exemples de réussite

Beaucoup d'exemples démontrent que se mobiliser à plusieurs peut donner des belles réussites. Ça peut faire des changements importants dans la vie des gens qui vivent des injustices.

Pensons à la lutte des femmes pour avoir le droit de vote aux élections.

Pensons à leur victoire de l'équité salariale.

Les femmes ont fait accepter une loi pour être payées comme les hommes pour un travail de même valeur.

Pensons aux étudiants qui ont lutté deux fois pour un tarif réduit du transport en commun à Montréal. Ils ont fait une première lutte pour avoir un tarif étudiant. Ils ont fait une deuxième lutte pour changer l'âge étudiant de 21 ans à 25 ans.

Les personnes handicapées aussi ont lutté pour avoir des trottoirs adaptés et des rampes d'accès.

Plusieurs travailleurs ont gagné des luttes importantes à cause de leurs syndicats.

Ils ont eu de meilleures conditions de travail et de sécurité au travail.

Pensons à la grande mobilisation contre le projet du Suroît. En 2003, les libéraux de Jean Charest voulaient construire une centrale au gaz naturel pour faire de l'électricité. Ils ont abandonné le projet à cause de la pression des citoyens.

Il y a aussi ceux et celles qui ont lutté contre l'installation du magasin Wal-Mart dans leur ville. Ils ont sauvé les petits commerces.

Il y a la victoire récente des groupes d'assistés sociaux. À partir de juillet 2007, les médicaments seront gratuits pour tous les assistés sociaux.

Il y a aussi la victoire des associations de locataires. Elles ont réussi à bloquer le projet de loi pour mettre à la porte les locataires qui ne payent pas leur loyer.

La loi 112 pour lutter contre la pauvreté au Québec

En 1998, un groupe de personnes a décidé d'agir pour éliminer la pauvreté au Québec.

Ce groupe est allé chercher et rencontrer d'autres gens pour les aider.

Ensemble, ils ont formé le Collectif pour un Québec sans pauvreté.

Leur but était de faire accepter une loi pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

L'exclusion c'est quand la société met des gens à part parce qu'ils sont différents.

Quand on est pauvres, on est différents et mis à part des autres.

Le Collectif a organisé une grande consultation.

Les gens du Collectif ont rencontré des milliers de gens.

Pour le Collectif, c'était important de savoir ce que les gens vivent.

C'était aussi important de savoir ce que les gens pensent et ce qu'ils veulent faire pour que ça change.

Ensemble ils ont écrit la proposition pour une loi contre la pauvreté.

À  chaque   fois   que   des   gens   touchés   par   le   problème discutaient, on prenait des notes de tout ce qui se disait.

Ensuite, les gens du Collectif  remettaient ces notes à des avocats.

Les avocats réécrivaient ça dans le langage des lois.

Ces gens, experts en droit, ont permis à la loi de devenir un vrai texte légal écrit dans le langage des politiciens.

Les gens du Collectif ont communiqué plusieurs fois avec le gouvernement pour faire connaître leurs demandes. Ils sont allés à des consultations du gouvernement.

En novembre  2000,  le  Collectif a  déposé,  à l'assemblée nationale, une pétition pour éliminer la pauvreté.

215 307 personnes ont signé la pétition.

1800 organismes communautaires les ont appuyé.

Le gouvernement a répondu à cette demande.

C'était le gouvernement du Parti Québécois.

Il a promis de trouver une façon pour combattre la pauvreté au Québec.

Le gouvernement a donc créé un projet de loi en juin 2002, appelée la loi 112.

La   proposition   du   gouvernement   n'était   pas   vraiment intéressante pour le Collectif.

Les gens du Collectif ont redemandé des changements au gouvernement.

Tous ses membres et ses alliés du communautaire les ont appuyé.

Le gouvernement a un peu changé la loi en décembre 2002.

Mais ça restait insuffisant.

Depuis ce temps, un autre gouvernement a été élu.

La loi a été acceptée, mais ça prend du temps avant qu'on l'applique.

Les gens du Collectif se réunissent encore et cherchent des façons pour faire agir le gouvernement.

Quels sont les secrets de votre réussite ?

On a demandé à Claude Goulet comment expliquer la grande participation des gens.

Il est responsable de l'administration du Collectif.

Il est là depuis le début du Collectif.

Il se souvient de tout.

Il a répondu que le fait d'être très présent parmi le monde avait contribué au succès de ces actions.

On a vu les gens du Collectif à la télé, dans les journaux, au parlement à Québec.

Ils sont souvent allés parler aux ministres.

On les a vus aussi parmi tous ceux et celles qui vivent dans la pauvreté.

Le Collectif a toujours défendu les gens qui vivent dans la pauvreté.

Le fait de croire en cette cause a beaucoup aidé à la réussite.

Les gens ont aussi eu beaucoup de plaisir à dire les slogans. Un des premiers slogans de la lutte était : « Faisons-le et ça se fera ! Y croyez-vous ? » Il y a eu aussi : « Rêver logique ».

Les slogans permettent de mettre tout le monde ensemble, autour d'un même but.

Pas de casino à Pointe Saint-Charles !

En septembre 2005, Loto-Québec veut déménager le casino sur le terrain du train CN à Pointe Saint-Charles.

Une organisation appelée Table Action Gardien s'oppose à ce projet.

Les gens d'Action Gardien ont consulté la population pour savoir comment mieux développer le quartier.

Ils ont fait des assemblées publiques.

Ils ont fait signer beaucoup de pétitions.

Ils ont organisé des manifestations.

Ils ont dénoncé tous les désavantages de déménager le casino à Pointe St-Charles.

Ils ont parlé à leurs députés.

Les députés en ont parlé à l'Assemblée Nationale à Québec.

D'autres quartiers de Montréal se sont joints à la lutte.

Les organismes communautaires aussi se sont alliés à la lutte.

On a demandé au gouvernement d'enquêter sur les conséquences de déménager le casino dans Pointe St-Charles.

En février 2006, l'enquête du gouvernement dépose son rapport.

Le Directeur de la Santé Publique confirme que ce serait le pire endroit pour installer un casino.

En mars 2006, Loto-Québec abandonne son projet de casino dans Pointe St-Charles. Quelle belle réussite !

Les citoyens et la Table Action Gardien sont heureux et peuvent enfin fêter une grande victoire.

Quels sont les secrets de votre réussite ?

On a posé la question à Karine Triolet. Elle s'occupe de la Table Action Gardien. Elle était très impliquée dans la lutte contre le déménagement du casino à Pointe St-Charles.

Une des raisons du succès a été le grand nombre de personnes qui étaient contre un casino à Pointe St-Charles.

Les gens impliqués dans cette lutte ont informé le plus de monde possible.

Beaucoup de journaux en ont parlé.

Ils se sont adressés aux gens clairement, avec des mots qu'ils comprenaient.

Ils ont pris tout le temps nécessaire pour s'organiser.

Ils ont mis de côté le travail qui était moins important.

L'appui des groupes communautaires a aussi beaucoup contribué à gagner cette lutte.

Les conclusions des rapports des gens du gouvernement étaient les mêmes que celles d'Action Gardien.

Tout cela a donc empêché de déménager le casino à Pointe St-Charles.

 Sauver la piscine du parc Jarry

En 2003, Tennis Canada et la ville de Montréal veulent agrandir le stade de tennis dans le parc Jarry.

On veut déplacer la piscine pour bâtir le nouveau stade.

Tennis Canada promet d'offrir des billets à prix réduit aux résidents des alentours du parc.

Peu de gens parmi ces résidents jouent au tennis.

En été, environ 7000 personnes par jour vont à la piscine.

C'est donc un projet qui ne répond pas du tout à la demande des gens qui vont au parc Jarry.

Une mobilisation s'organise par le groupe Les Amis du parc Jarry.

Dans Villeray, Saint Michel et Parc-Extention plusieurs citoyens, groupes communautaires, commerçants et associations sont contre le projet.

On trouve stupide de bâtir un grand stade de Tennis dans l'arrondissement le plus pauvre au Canada.

En plus, ce projet enlèverait du terrain au public pour le donner au privé.

On organise plusieurs actions : conférence de presse, communiqués dans les médias, manifestations. On profite de ces actions pour recruter d'autres gens, d'autres groupes et associations.

Grâce à ce travail, la ville de Montréal est obligée d'organiser une consultation publique.

Les Amis du parc Jarry sont allés dire leur opinion.

Un architecte paysagiste appuie les revendications du groupe.

Les élus de l'arrondissement sont aussi d'accord avec le groupe.

Après la consultation publique, la ville arrive aux mêmes conclusions que Les Amis du parc Jarry. La ville abandonne le projet et offre d'autres terrains pour Tennis Canada en dehors du parc.

Quels sont les secrets de votre réussite ?

On a posé cette question à François Touchette.

Il a été président du groupe Les Amis du parc Jarry.

Il dit que le plus important, c'est de croire à sa lutte.

Même si on n'a pas de local et de travailleurs payés !

Seulement avec des bénévoles, ils ont réussi.

M. Touchette dit qu'il ne faut jamais lâcher.

Quand on a une bonne cause, ça aide à aller au bout de la lutte.

Les Amis du parc Jarry voulaient que tout le monde puisse profiter du parc.

Le parc n'est pas seulement pour une minorité de gens.

Ces bonnes raisons ont aidé à rassembler les gens pour agir et améliorer la situation.

Partie 4 : Les ressources

Si vous voulez mobiliser votre entourage sur un problème en particulier, n'agissez pas seul.

Contactez les ressources qui font de la défense de droits en groupe.

Pour les droits au logement :

Dans Villeray,

l'Association des locataires de Villeray : 514-270-6703

Dans votre quartier ou région,
c'est :  

Téléphone :

Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) : 514-522-1010

Le Regroupement des comités de logement et des associations de locataires du Québec (RCLALQ)

à Montréal : 514-521-7114

sans frais : 1-866-521-7114

Pour les droits à l'aide sociale : À Montréal,

l'Organisation Populaire des Droits Sociaux (OPDS)

Pour le nord de la ville : 514-727-4056 ou 514-322-5782

Pour le sud de la ville : 514-527-0700  514-354-1430

Dans votre région,
c'est :

Téléphone :

Front commun des personnes assistées sociales du Québec : 987-1989

Pour les droits des femmes : Dans Villeray,

Le Centre des femmes d'ici et d'ailleurs : 514-495-7728

À Montréal,

Le Centre des femmes de Montréal : 514-842-4781

Le Y des femmes : 514-866-9941

Dans votre quartier ou région,

c'est :

Téléphone :

L'R des centres de femmes du Québec : 514-876-9965

La fédération des femmes du Québec : 514-876-0166

Pour les droits des travailleurs :

Au bas de l'échelle et le Front de défense des non-syndiqués : 514-270-7878

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) : à Montréal : 514-598-2121 sans frais : 1-800-947-6177

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) : à Montréal : 514-356-8888 à Québec : 418-649-8888

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) :

À Montréal : 514-383-8000

Dans votre région :

Pour les travailleuses de Montréal :

Action travail des femmes : 514-768-7233

Pour les jeunes travailleurs de Montréal :

Les Toiles des jeunes travailleurs et travailleuses 514-678-0580

Pour les droits des chômeurs :

À Montréal,

Le Comité chômage de Montréal : 514-933-5915

Dans votre région,

c'est :

Téléphone :

Pour les droits de la personne :

À Montréal,

la Ligue des droits et libertés : 514-849-7717

Dans votre région,

c'est :

Téléphone :

Les sources d'information

ALINSKY, Saul. Manuel de l'animateur social, Paris, Éditions du Seuil, 1976, 248 pages.

FREIRE, Paolo. Pédagogie des opprimés, paris, F. Maspero, 1977, 202 pages.

LAMOUREUX, Henri, robert Mayer et Jean Panet-Raymond. L'intervention communautaire, Montréal, Éditions Saint-Martin, 1984, 237 pages.

LAVOIE, Jocelyne et Jean Panet-Raymond. L'action communautaire, Montréal, Centre de formation populaire, 2000, 64 pages.

MATHIEU, Réjean. Agir ensemble démocratiquement, Montréal, RGPAQ et UQAM, 1993, 112 pages.