Une société sans barrières : forum pour favoriser l'exercice des droits des personnes analphabètes : compte rendu du forum suivi de fiches pratiques

Montréal, 9, 10 et 11 novembre 1990

Une production de l'Institut canadien d'éducation des adultes, la Centrale de l'enseignement du Québec et le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec

Comité organisateur :

Nicole Boily  (ICÉA)

Micheline Jourdain  (CEQ)

Maryse Perreault  (RGPAQ)

Recherche, conception et rédaction : Rachel Bélisle

Graphisme et illustration : Monique Chaussé

Photographies : Jacques Lavallée

Traitement de texte : Nicole Caron

Révision : Claudine Vivier, Marie Leclerc

Photocomposition : Composition solidaire

Impression : Les Ateliers québécois

Coordination : Rachel Bélisle

Distribution : Institut canadien d'éducation des adultes (ICÉA) 506, rue Sainte-Catherine est, bureau 800 Montréal, Québec, H2L 2C7

Téléphone: (514) 842-2766 Télécopieur: (514) 844-1598

On peut se procurer des copies supplémentaires de ce document au prix de 13 $ (frais d'envoi de 2 $ en sus).

Cet ouvrage a été réalisé grâce à l'aide financière du Secrétariat d'État du Canada, Secrétariat national à l'alphabétisation, et de la Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ).

Tous les droits de traduction, de reproduction et d'adaptation sont réservés pour tous les pays. © ICÉA, CEQ, RGPAQ

Dépôt légal : deuxième trimestre 1991 ICÉA ISBN 2-89108018-1 CEQ ISBN 2-89061-042-X RGPAQ ISBN 2-921293-00-5

Remerciements

Nous remercions tout spécialement Louise Miller, membre du comité organisateur jusqu'en janvier 1991, ainsi qu'Andrée Boucher, à la recherche préalable au forum. Leur engagement a été déterminant et a largement contribué à la réussite du forum.

Nous remercions également les membres du comité sur le contenu du forum pour leur disponibilité et leur engagement :

Merci à Michelle Asselin de l'R des centres de femmes, Magali Brunei de la Ville de Montréal Jean Charest de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Louise Dagenais de l'Équipe interrégionale de concertation en alphabétisation, Johanne Deschamps de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Louise Desmarais de Communication-Québec (île de Montréal), Pierre L'Allier de la Commission de l'Emploi et de l'Immigration du Canada (CEIC), Monique Lortie de la Commission des droits de la personne du Québec ainsi qu'à Gérald McKenzie de la Ligue des droits et libertés.

Le Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES n'aurait pu avoir lieu sans la collaboration de dizaines de personnes :

Merci aux apprenantes et aux apprenants qui ont accepté de jouer un rôle de personnes-ressources dans les ateliers.

Merci aux accompagnateurs et aux accompagnatrices des groupes d'alphabétisation. Merci aux membres du jury. Merci aux équipes techniques, aux animatrices et aux animateurs, aux personnes responsables de la prise de notes.

Merci aux personnes-ressources des ateliers du dimanche matin.

Merci aux équipes de l'Université du Québec à Montréal et de Vidéotron.

Nous remercions également les lectrices et les lecteurs pour les commentaires judicieux qui ont permis la réalisation de la version finale de cet outil.

TABLE DES MATIÈRES

 

L'alphabétisation, des coopérations à établir

Partie 1 : Compte rendu du forum

1. Travaux du forum vus dans leur ensemble

2. Collaboration des adultes en démarche d'alphabétisation

3. Tableau-synthèse : barrières et pistes de solutions

4. Conférences

5. Concours des imprimés accessibles!

6. Forum en images

Partie 2 : fiches pratiques

Présentation

Bloc 1 interventions globales

Bloc 2 : Communications orales

Bloc 3 participation

Bloc 4 : Communications écrites

Annexes

Liste des participantes et des participants

Horaire des activités

Quelques adresses

Notes

L'alphabétisation, des coopérations à établir

Un mois avant la clôture de l'Année internationale de l'alphabétisa tion, le Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES posait les premiers jalons d'un mouvement collectif en faveur des droits des personnes analphabètes.

Plus de 250 intervenantes et intervenants, représentant différents secteurs de la société, ont alors accepté de s'associer à l'objectif du forum qui était de contribuer à diminuer les obstacles sociaux rencontrés par les adultes analphabètes.

Un tel objectif s'appuyait sur la conviction que les solutions passent par un désir réel de questionner certaines habitudes, certains fonctionnements. Et que la façon dont on utilise l'écrit dans les communications d'intérêt public mérite d'être réévaluée.

Cet objectif supposait également, chez les participantes et les participants, une volonté d'établir des ponts entre celles et ceux qui sont à l'aise avec l'écriture, la lecture ou le calcul et... les autres.

Le forum aura permis d'engager réflexions et actions dans ce sens.

Des conditions propices à l'alphabétisation

La société québécoise a découvert le problème de l'analphabétisme il y a tout juste une dizaine d'années. Si le phénomène n'est pas encore (re)connu par l'ensemble des partenaires sociaux, on constate toutefois depuis quelques années une prise de conscience grandissante, par exemple dans les milieux de travail.

Jusqu'à tout récemment, la tendance voulait que les adultes ayant des difficultés à lire, à écrire ou à calculer, complètent, par leur propres moyens, leur formation de base. Les développements de l'alphabétisation ont beaucoup reposé sur la motivation personnelle des individus. La responsabilité collective consistait alors à mettre à leur disposition des ressources, relativement limitées, en alphabétisation.

C'était un premier pas. Mais pour les formatrices et les formateurs en alphabétisation, pour les adultes analphabètes, il est vite apparu que l'apprentissage de la lecture et de l'écriture nécessitait des conditions d'alphabétisation adéquates.

Des conditions de vie décentes, l'appartenance à une collectivité, la reconnaissance de ses capacités par les autres, des perspectives d'avenir stimulantes sont quelques-uns des facteurs déterminants dans l'apprentissage des adultes.

Ne plus marginaliser les adultes analphabètes

La première étape à franchir consiste à reconnaître publiquement aux adultes analphabètes les mêmes droits qu'à l'ensemble de la population et à agir collectivement pour que ces droits puissent être exercés. La marginalisation des personnes analphabètes ne sert d'aucune façon les objectifs d'alphabétisation.

L'expérience du Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES démontre que les adultes qui ont des difficultés en lecture, en écriture ou en calcul peuvent participer aux mêmes activités que les personnes plus scolarisées. La coopération est possible, à partir du moment où on est solidaire des apprentissages des autres et où on accepte de faire des efforts pour s'adapter aux particularités de chacune et chacun.

L'ouverture et le désir des intervenantes et des intervenants de se familiariser avec de nouvelles pratiques et la crédibilité qu'ils accordent aux adultes analphabètes sont des conditions essentielles à la participation de ces derniers à la vie de leur communauté. D'ailleurs, on a pu constater que plusieurs des adultes analphabètes présents au forum ont, depuis cet événement, beaucoup moins de réticences à parler de leur situation. Cette nouvelle confiance en soi et dans les autres constitue un atout précieux pour les individus et la collectivité. Ce sont là des dimensions à considérer dans les actions à venir.

Responsabiliser tous les milieux

Favoriser une relation directe entre les adultes analphabètes et les intervenantes et intervenants s'avère une perspective intéressante. Cette relation permet à ces derniers de mieux connaître les besoins particuliers des personnes analphabètes qui se trouvent, ou pourraient se trouver, parmi leur clientèle, leur membership, leurs ressources humaines ou dans leur environnement de travail. En valorisant la prise en charge par les milieux des différents problèmes, on reconnaît à chacun la capacité de poser son propre diagnostic plutôt que de s'en faire imposer un de l'extérieur. On évite ainsi de réduire les besoins des adultes au seul besoin d'apprendre à lire, écrire ou calculer. On ne restreint plus les responsabilités sociales à la seule accessibilité à l'alphabétisation.

Mais cette approche toute récente que proposait le Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES n'est pas acquise. La fragilité et les difficultés d'accès aux ressources en alphabétisation expliquent, sans doute, que les participantes et les participants aient identifié de façon prédominante des pistes de solutions concernant spécifiquement l'accès à l'alphabétisation.

Chaque milieu d'intervention, en collaboration avec les personnes directement concernées, est bien placé pour adapter ses pratiques aux besoins des adultes, dont les réalités ne se limitent pas à leurs difficultés à lire, à écrire ou à calculer. Toutefois, les interactions entre les milieux restent essentielles pour assurer toutes les collaborations nécessaires.

Agir sur plusieurs fronts

Mais pour faire tomber les obstacles qui entravent l'exercice du droit d'apprendre des adultes analphabètes et de tous les droits reconnus à la population, il faut aussi agir sur d'autres fronts. Cela nécessite que l'on mène des actions qui contribuent à l'amélioration des conditions socioéconomiques ainsi qu'à l'élimination des facteurs de reproduction de l'analphabétisme.

Ce n'est pas par pur hasard que, dans l'histoire et à travers le monde, les conditions d'accès à la lecture et à l'écriture se soient réparties inégalement. Les sociétés occidentales ont associé, à divers degrés, la richesse, le pouvoir et le savoir à la maîtrise de l'écrit ; en contrepartie, l'analphabétisme se retrouve aujourd'hui étroitement lié à la pauvreté et aux inégalités sociales. Cette évolution relève de choix de société qui, loin d'être immuables, peuvent et doivent être révisés.

La multiplication des jargons établit une distance de plus en plus grande entre les spécialistes et la population. La place de plus en plus en grande qu'occupe l'écrit, dans les communications de la vie courante et les modes de fonctionnement, creuse aussi un fossé entre les personnes très scolarisées et celles qui le sont moins. De ce fait, simplifier et diversifier les moyens de communication et de participation constitue une avenue intéressante, non seulement pour les personnes analphabètes, mais aussi pour l'ensemble de la population.

Pourtant, au Québec, plusieurs personnes scolarisées craignent que les mesures en faveur de l'exercice des droits des personnes analphabètes diminuent la qualité de la langue écrite et de la communication en général. Au contraire, nous croyons, et l'expérience du forum et du concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES ! le confirme, qu'en s'efforçant de rendre la communication plus efficace, on permet à un plus grand nombre de personnes de découvrir, peu à peu, la richesse de la langue et de développer le goût de s'en servir.

Réaffirmer certains principes

Quelques mois après le Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES, plusieurs milieux ont déjà amorcé des actions ; de nouvelles mesures sont annoncées. Ces initiatives s'avéreront efficaces et favoriseront véritablement l'exercice des droits des adultes qui ont des difficultés à lire, à écrire ou calculer, si on les prend en tenant compte de préoccupations plus globales.

Tout d'abord, la société doit développer une vision large de l'alphabétisation. D'une part, les démarches proposées dans les groupes populaires d'alphabétisation doivent être reconnues au même titre que le sont celles proposées dans les commissions scolaires. Les organismes et institutions qui mettent sur pied des mesures incitatives à l'alphabétisation, doivent offrir aux gens la possibilité réelle de choisir, avec les mêmes avantages, le lieu où ils s'alphabétiseront.

Il faut, d'autre part, reconnaître que les gens ne peuvent pas toujours entreprendre une démarche formelle d'alphabétisation ou la poursuivre tout au long des années nécessaires pour la mener à terme. On peut dans ce sens favoriser l'alphabétisation au quotidien, en particulier si les gens possèdent déjà une base en lecture et en écriture. Pour ce faire, l'accessibilité des imprimés, l'intégration aux activités de la communauté sont quelques-unes des avenues à explorer.

Pour que la lutte contre l'analphabétisme soit efficace, elle ne doit pas être dissociée des autres luttes contre la pauvreté et les inégalités sociales. Le milieu scolaire doit pouvoir compter sur des ressources et des moyens favorisant une école de la réussite plutôt qu'une école de l'échec ou de l'abandon. Les gouvernements doivent tenir compte de l'impact de leurs choix économiques sur les possibilités d'apprendre des jeunes et des adultes.

Une approche globale des individus et des collectivités reste en ce sens fondamentale. La coopération et la concertation entre les personnes et les groupes, où chacun joue un rôle complémentaire à celui des autres, doivent être privilégiées. Pour prévenir l'analphabétisme, pour encourager l'alphabétisation et favoriser l'exercice des droits de toute la population, on ne peut plus faire porter à l'éducation toute la responsabilité du phénomène.

Le comité organisateur :

Nicole Boily, Institut canadien d'éducation des adultes

Micheline Jourdain, Centrale de l'enseignement du Québec

Maryse Perreault, Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec

Partie 1 : Compte rendu du forum

1. Travaux du forum vus dans leur ensemble

Agir pour diminuer les obstacles sociaux

Quelques caractéristiques du forum

Dates :

9, 10 et 1 1 novembre 1990, du vendredi soir au dimanche midi

Titre de l'événement : une société sans barrières

Sous-titre :

Forum pour favoriser l'exercice des droits des personnes analphabètes

Objectif :

Diminuer les obstacles sociaux que rencontrent les adultes ayant des difficultés en lecture, écriture ou calcul.

Public cible :

Intervenantes et intervenants de tous les secteurs de la société québécoise dont les actions peuvent favoriser l'exercice des droits des personnes analphabètes. Il s'agit d'intervenants en contact direct avec la population, de personnes oeuvrant en communication, de gestionnaires, etc.

Nombre de personnes inscrites : 260

Provenance :

Service à la population, principalement du secteur public, milieu syndical, organismes de défense des droits, organismes d'alphabétisation (voir la liste en annexe pour plus de détails).

Les grands absents :

Les employeurs, le réseau de la santé et des services sociaux.

Régions représentées :

Toutes les régions du Québec. Observatrices et observateurs du Canada français et du Sénégal.

Lieu :

Locaux de l'Université du Québec à Montréal.

Couverture journalistique au cours du forum :

Télé-Métropole, Quatre-Saisons, Le Journal de Montréal, La Presse, Radio-Canada, CBF, CBM-radio, The Gazette, médias communautaires...

 

L'ensemble des participantes et des participants au Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIERES ont affirmé, à leur sortie de l'événement, qu'ils pouvaient contribuer à supprimer des obstacles rencontrés par les personnes analphabètes. Trois mois plus tard, on constate qu'ils ont dit vrai. Un mouvement de solidarité, discret mais efficace, s'organise dans des milieux sociaux variés.

Dans certaines régions, une première barrière est ainsi tombée : les adultes qui s'alphabétisent dans les groupes populaires peuvent dorénavant recevoir, de leur centre Travail-Québec, le même soutien financier que s'ils fréquentaient une commission scolaire. Il s'agit, pour les adultes qui vivent de l'aide sociale, d'une victoire tangible qui favorise l'exercice de leur droit d'apprendre.

Cet exemple démontre bien comment les milieux autres que ceux qui oeuvrent en alphabétisation peuvent favoriser l'exercice des droits des personnes ayant, à divers degrés, des difficultés à lire, écrire ou calculer.

Agir dans son champ de compétences

Les extraits de vidéos diffusés à la soirée d'ouverture proposaient, à chacune et à chacun, de s'inspirer du courage et de la détermination des adultes qui décident d'apprendre à lire ou à écrire. Des témoignages montraient les difficultés à se trouver un emploi, le manque de compréhension dans les services publics, et racontaient des anecdotes dont il vaut mieux rire que pleurer... Une façon de comprendre, dans sa tête et dans son coeur, la réalité des personnes analphabètes.

Les trois personnalités, invitées à donner un exposé en soirée d'ouverture, devaient en quelque sorte briser la glace et faire part de leurs réflexions personnelles sur la façon dont elles se sentaient concernées par les réalités des personnes analphabètes.

Claire Bonenfant, Anne-Marie-Dussault et Michel Tremblay, trois personnes reconnues publiquement, ont bien démontré les pas de géants qu'il restait à franchir pour sensibiliser l'ensemble de la population. Elles ont également montré que des intervenantes et des intervenants, après avoir pris connaissance du phénomène, sont prêts à questionner leurs pratiques et à agir dans leur milieu.

Cinq droits fondamentaux

Le Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES articulait sa réflexion autour de cinq droits reconnus à l'ensemble de la population, souvent impossibles à exercer par les personnes analphabètes. Il s'agit du droit à une pleine participation à la vie démocratique, du droit à des services accessibles, du droit à l'information, du droit au travail et du droit d'apprendre.

Cette approche rappelait que les adultes analphabètes ont des activités et des besoins variés. Ils appartiennent à une communauté, ont besoin de services de base comme l'électricité, la nourriture, l'éducation, les soins de santé. Ils veulent connaître les changements introduits dans les politiques sociales qui touchent leur famille, désirent comprendre ce que les médias diffusent. Ils ont besoin de travailler pour jouir d'un revenu décent qui leur permettra d'assumer leurs responsabilités familiales. Ils sont régulièrement en situation d'apprentissage et voudraient en profiter pleinement.

Les gens ont été invités à se regrouper, le samedi matin, entre intervenantes et intervenants d'un même secteur. Les participantes et les participants ont pu, grâce à la précieuse collaboration d'adultes en démarche d'alphabétisation, se sensibiliser aux difficultés et frustrations rencontrées par des personnes analphabètes.

La conférence du samedi midi a ensuite rappelé plusieurs des pistes développées dans le programme détaillé du forum. La conférencière a particulièrement insisté sur les liens étroits entre analphabétisme et pauvreté.

Examiner les pratiques

Les débats autour de chacun des cinq droits ont surtout permis d'identifier des pratiques et des exigences qui font obstacle à l'exercice des droits des adultes ayant des difficultés en lecture, écriture ou calcul. On a identifié quelques pistes de solutions, sans toutefois les discuter en profondeur.

On souhaitait plutôt responsabiliser chaque milieu face aux solutions à apporter. Les individus et les groupes représentés ont ainsi pu préciser certaines de leurs analyses, identifier des alliances, développer de nouveaux arguments pour défendre le bien-fondé d'actions dans leurs milieux respectifs.

Passer à l'action

Une connaissance de base des réalités des personnes analphabètes, une identification des barrières posées par la société et les divers organismes sociaux aux personnes qui ne sont pas à l'aise avec l'écrit, voilà quels étaient les préalables aux ateliers pratiques.

Certains de ces ateliers ont poursuivi les discussions amorcées la veille en s'attardant sur un aspect plus précis du problème. Par ailleurs, d'autres ateliers ont été vraiment pratiques, en ce sens que les participantes et les participants ont pu expérimenter des façons de faire ou des façons d'être.

La nouveauté de la plupart des approches des ateliers pratiques a été très appréciée par les participantes et les participants. En grand nombre, ils ont souligné avoir appris de nouvelles façons de faire et être en mesure de les appliquer dans leurs milieux respectifs.

Mais, aux actions individuelles, certes essentielles, doivent se greffer des actions collectives. Au cours de la plénière de clôture, on a souligné l'importance des activités de sensibilisation du grand public et des leaders sociaux.

Le forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES a permis d'identifier trois conditions nécessaires à toute action favorisant l'exercice des droits des personnes analphabètes. D'abord, il faut reconnaître que l'analphabétisme existe. Ensuite, la société et ses mandataires doivent admettre leurs responsabilités face à ce phénomène. Finalement, il faut reconnaître, dans tous les milieux d'intervention, la capacité d'apprendre des adultes. On doit leur fournir des moyens concrets pour qu'ils puissent faire leurs apprentissages à leur rythme et dans les lieux qui leur conviennent le mieux.

2. Collaboration des adultes en démarche d'alphabétisation

Mettre des visages sur des statistiques

Le dimanche matin, les personnes-ressources en démarche d'alphabétisation ont partagé leurs réactions face au forum. « On a été une école pour eux. On les a mis en situation, comme on l'est devant un livre », a dit une personne-ressource.

Ginette, Céline, Rhéo et Daniel espèrent que leur participation au Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES aura servi à quelque chose. Ils sont parmi les 24 adultes en démarche d'alphabétisation qui ont joué le rôle de personnes-ressources dans les ateliers du samedi. Pour plusieurs d'entre eux, l'expérience reste inoubliable.

Elle l'est également pour Diane, Richard et Johanne, membres du jury du concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES ! Leurs travaux ont contribué à l'élaboration de suggestions pratiques pour rendre les imprimés accessibles. Les membres du jury ont aussi participé à la remise des prix et à des rencontres avec les médias.

Richard et Guy ont commenté et apporté des suggestions sur certaines sections du programme, afin de les rendre accessibles à des lectrices et des lecteurs débutants intéressés par les contenus du forum.

Finalement, le forum a pu compter sur la collaboration d'apprenantes et d'apprenants rencontrés dans leurs groupes respectifs, en juin, septembre et octobre. Les rencontres ont été précieuses pour la préparation du programme et pour aider des animatrices et animateurs dans leur travail.

Impact sur l'organisation

Le Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES avait invité à titre de personnes-ressources une trentaine d'adultes en démarche d'alphabétisation. Leur rôle consistait à aider les intervenantes et les intervenants, peu familiarisés avec la problématique, à dresser un portrait de la situation et à chercher des pistes de solution. Ces adultes, plus que toute autre personne, pouvaient parler des répercussions de l'analphabétisme dans le quotidien.

Les adultes en démarche d'alphabétisation ont été encouragés à participer à l'ensemble des activités du forum. Pour leur permettre de se sentir le plus à l'aise possible avec les directrices des communications, les préposés à la clientèle, les conseillères syndicales, les formateurs, les agentes de développement et tous les autres, on avait prévu un soutien et des ressources particulières : rencontres avant le forum avec la coordonnatrice de l'événement, contacts téléphoniques, embauche d'une personne-référence quelques jours avant le forum. Cela, en toute cohérence avec le propos du forum.

Les animatrices et les animateurs ont reçu des consignes concernant le niveau de langage dans les ateliers et les débats. Les conférencières et le conférencier ont été informés de la présence d'adultes en démarche d'alphabétisation dans l'auditoire. Les participantes et les participants ont été invités à éviter le langage spécialisé.

Ces directives ont permis aux intervenantes et aux intervenants, de milieux souvent très différents, de trouver un langage commun. Il faut toutefois reconnaître que des barrières de langage ont persisté malgré les efforts des personnes analphabètes et des intervenantes et intervenants, qu'ils soient issus du milieu syndical, d'organismes communautaires ou des services publics. Ce constat n'a pas manqué de rappeler à toutes et à tous que les barrières ne pouvaient tomber en une fin de semaine.

L'importance des actions concertées

Plusieurs personnes-ressources ont affirmé qu'à partir du moment où les différents milieux décident d'agir pour favoriser l'exercice de leurs droits, elles n'ont plus à craindre de s'identifier comme analphabètes. Selon elles, la sensibilisation du public serait plus facile si un plus grand nombre de personnes « s'affichaient » comme analphabètes.

Dans le bilan de leur participation, les adultes en démarche d'alphabétisation ont affirmé que le forum pouvait effectivement contribuer à faire tomber des barrières. Ils ont toutefois rappelé l'importance d'associer les personnes analphabètes à la recherche de solutions et ce, dans tous les secteurs de la société. « L'alphabétisation est un travail d'équipe », a déclaré leur représentant au cours de la plénière de clôture.

Dans les semaines qui ont suivi le forum, plusieurs adultes en démarche d'alphabétisation ont avoué avoir vécu des moments de grande insécurité au forum et même s'être sentis « comme des cobayes ». Toutefois, peu d'entre eux regrettent leur participation. Ils constatent plutôt que l'expérience leur a donné confiance et les a incités à faire des choses pour accroître la sensibilisation du public et celle des intervenantes et des intervenants.

Mettre des visages sur des statistiques

À la plénière de clôture, Guy Genest a présenté les grandes lignes de l'évaluation du forum faite par les personnes en démarche d'alphabétisation. « L'alphabétisation est un travail d'équipe », a-t-il dit.

Les membres du jury, Johanne Pomerleau, Richard Cayer et Diane Labelle sont en démarche d'alphabétisation dans un groupe populaire ou dans une commission scolaire. Ils ont passé toute une fin de semaine à étudier et discuter de l'accessibilité des imprimés soumis au concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES !

J'ai arrêté l'école vers la 4e année. Je pouvais lire un peu quand je suis sorti de l'école. Mais après, j'ai arrêté. J'étais pas attiré par les jobs de bureau mais par les affaires physiques, le travail manuel. On était jeune, on était fort. Quand on allait au chômage, on essayait de faire remplir la formule par eux-autres. S'ils ne voulaient pas, j'amenais un de mes frères ou une de mes soeurs.

Richard Cayer, membre du jury, à l'émission Téléservice, Radio-Québec, 13 novembre 1990.

Chus une fille du Faubourg à m'lasse D'ia misèrej'n'ai eu en masse J'ai été placée, déplacée Tassée, cassée, bardassée Dix-huit ans pis deux enfants Toute seule en appartement Sans métier, sans parents, Sans amour, sans argent

(...)

J'ai fermé ma télé à c't'heure

J'ai fini d'rêver en couleurs

J'ai une job pis j'étudie

Pis j'veux faire qu'que chose de ma vie »

(...)

Extrait de la chanson « J'ai besoin qu'on ait besoin de moi », interprétée par Marie-Jeanne Therrien sur une musique de Steve Faulkner dans le film Au chic Resto Pop, et chanson thème du forum.

J'ai travaillé comme serveuse. Dans des petits casse-croûte où j'avais pas de factures à faire.

Témoignage tiré du vidéo J'ai prouvé que je suis capable.

Les gens qui savent lire et écrire sont méchants inconsciemment. Voici un exemple qui s'est passé à mon usine : on a un tableau avec des objets à vendre. Un type met un set de cuisine en « chaîne » à vendre, c-h-a-i-n-e. Il y avait quelques fautes comme ça. Trois types regardaient l'annonce et riaient. Mais, lui, au moins, il a eu le courage d'écrire...

Alain Lamy, soirée d'ouverture.

L'expérience, ça s'achète pas, ça s'acquiert. C'est au fil des jours que t'apprends. Ça prend des années. Ça prend ta vie. Tu vas être en train de mourir puis t'en auras pas assez appris. Tu voudras pas mourir parce que tu veux apprendre encore

Marie-Jeanne, témoignage tiré du film Au chic Resto Pop.

Ça faisait un an que je travaillais pour une grosse compagnie. J'avais un assez bon salaire : 6,50 $ de l'heure. On vient me voir en me demandant si ça se pouvait que je sache pas lire et écrire. J'ai dit que c'était un de mes gros problèmes. J'étais pus bon parce que je ne savais ni lire ni écrire. La semaine d'avant, on m'avait dit que j'étais l'employé idéal. Je peux atteindre un niveau de scolarité pour savoir lire couramment, être à l'aise pour me débrouiller. Mais je pourrai jamais rattraper le temps perdu pour aller chercher des diplômes pour des métiers que je fais déjà.

Alain, débat Droit au travail.

On vient de découvrir dans nos usines qu'il y a énormément d'analphabètes. Chez nous, je travaille dans une laiterie, on demandait au personnel d'avoir deux bonnes jambes, deux bons bras. Pas de tête. Là on vient de découvrir que ça leur prend de la tête. Moi, j'ai une 7e année. Je ne m'en cache pas. J'ai été 20 ans président de syndicat. Je suis convaincu que je suis capable d'accomplir mon travail aussi bien que n 'importe qui, même un universitaire. C'est pas là la question. La question, c'est de savoir comment on va travailler avec les changements technologiques. (...)

Pourquoi, dans une laiterie, on demande un secondaire V pour tirer des «pilons » de lait sur un plancher de ciment? L'informatique fait que pour tirer le «pilon », il faut savoir combien il y a exactement de caisses sur le «pilon ». Mais une personne analphabète compte pas les caisses : à ses yeux c'est six, un peu plus bas, c'est cinq. Elle le fait par habitude. Maintenant, on nous impose le système informatique.

André Baribeau, témoignage donné à la suite de la conférence du samedi midi.

J'étais chauffeur de camion. Je me guidais sur les bâtisses. En n'ayant pas d'instruction, tu travailles deux fois plus fort qu'un autre.

Témoignage tiré du vidéo J'ai prouvé que je suis capable.

3. Tableau-synthèse : barrières et pistes de solutions

Les obstacles qui s'opposent à l'exercice des droits des adultes analphabètes sont nombreux. Que peuvent faire les intervenantes et les intervenants pour les faire tomber? Les échanges du forum, particulièrement ceux des débats du samedi après-midi, ont permis une première identification de ces barrières.

Interventions globales

Barrières

 

Pistes

1. Non-reconnaissance de l'analphabétisme au Québec

Plusieurs intervenantes et intervenants sociaux admet­tent difficilement l'existence de l'analphabétisme au Québec et le fait que ce problème de société affecte une couche importante de la population.

 

1. Prévenir l'analphabétisme

Tous les secteurs de la société devraient se concerter et favoriser de bonnes conditions d'apprentissage pour les enfants et les adultes.

2. Absence de responsabilité sociale

Le discours sur l'analphabétisme en fait un problème individuel plutôt qu'un problème social. Actuellement, les campagnes de sensibilisation interpellent les        adultes qui ont des difficultés en lecture, écriture ou calcul sans responsabiliser l'ensemble des institutions sociales.

 

2. Lutter contre la pauvreté

Les organismes qui veulent combattre l'analphabé­tisme devraient également mener la lutte à la pauvreté. Le type de développement économique actuellement privilégié, qui engendre la pauvreté et contribue à faire augmenter le taux d'analphabétisme, doit être réévalué.

3. Augmentation des abandons scolaires

Les approches privilégiées à l'école sont celles qui correspondent aux valeurs et au vécu des classes moyennes. Les conditions de vie des élèves de milieux défavorisés contribuent à les mettre en situation d'é­chec scolaire. Les seuils de réussite scolaire ont été haussés récemment, sans aucune mesure compensa­toire pour éviter les abandons scolaires.

3. S'adapter aux besoins des milieux défavorisés

Le ministère de l'Éducation, en concertation avec les autres ministères, devrait relancer les programmes destinés aux milieux défavorisés.

 

4. Dévalorisation de la culture orale

La société québécoise n'accorde pas beaucoup de valeur aux modes oraux de transmission de connais­sances (exemple : chansons, danse, etc.). Ces moyens de communication font moins sérieux.

4. Développer des services à la petite enfance

Un plus grand nombre de services à la petite enfance devraient être offerts, afin d'éviter dès les premières années du primaire des difficultés dans l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul.

5. Absence de pouvoir des personnes analphabètes

Les personnes analphabètes ont rarement du pouvoir ailleurs que dans leur vie privée. Et encore! Il est difficile pour elles de se convaincre que leur participa­tion servira à quelque chose dans une activité où on ne tient pas compte de leur réalité. C'est le cas, notam­ment, lorsqu'il s'agit d'exercer son droit de vote.

5. Sensibiliser le public

Les organismes de tous les secteurs de la société doi­vent développer, de façon concertée, des moyens pour sensibiliser le public aux réalités des personnes anal­phabètes et à la responsabilité de la société face à l'analphabétisme.

6. Absence de crédibilité

L'opinion des adultes qui possèdent un vocabulaire limité ou qui n'ont pas structuré leur pensée par l'écrit est rarement valorisée. Il faut maîtriser une certaine façon de parler pour être crédible auprès de plusieurs institutions et organismes.

6. Planifier les actions dans les organismes

Tous les organismes, institutions et entreprises de­vraient établir un plan d'action pour participer, dans leurs domaines respectifs, à la lutte contre l'analphabé­tisme et aider les personnes analphabètes à exercer leurs droits.

7. Exclusion des parents analphabètes

L'école ne travaille pas autant qu'elle le devrait avec les familles où il y a plus de risques que l'enfant devienne analphabète. Les parents analphabètes sont souvent exclus du projet éducatif de l'école où étudient leurs enfants.

7. Soutenir l'engagement dans la communauté

Les établissements publics, les groupes communau­taires, les syndicats et tous les organismes concernés devraient offrir aux personnes analphabètes qui veulent s'engager dans leur communauté, le soutien nécessaire pour suivre les discussions. Il faudrait adopter des modes de fonctionnement dans lesquels ces personnes peuvent évoluer sans difficultés.

8. Des connaissances de base prises pour acquis

Dans les médias ou dans toute forme de communica­tion publique, on donne souvent une information sans la situer dans son contexte.

8. Encourager l'utilisation du droit de vote

Les lois électorales devraient être modifiées de manière à ce que les personnes analphabètes puissent occuper la place qui leur revient dans le processus électoral et exercer leur droit de vote.

9. Nouvelles technologies du téléphone

De nouvelles pratiques téléphoniques, comme les nu­méros sans frais 1-800, la sélection automatique d'in­formations, sont apparues depuis quelques années. On prend pour acquis que tout le monde sait s'en servir.

9. Collaborer avec les parents analphabètes

La Centrale de l'enseignement du Québec et les autres organismes représentant le personnel scolaire de­vraient sensibiliser leurs membres à l'importance du travail conjoint avec les parents et les outiller en ce sens. Les commissions scolaires pourraient mettre sur pied des programmes permettant aux parents de dévelop­per leur confiance en soi et leur capacité d'aider leur enfant.

10. Culture des intervenants

Les intervenantes et les intervenants appartiennent souvent à des classes sociales différentes de la clientèle à qui ils s'adressent. Ils peuvent avoir de la difficulté à parler ou à écrire dans un langage accessible, à donner des exemples du quotidien, etc.

10. Repenser les moyens de communication

L'ensemble des secteurs de la société devraient rééva­luer l'importance accordée à l'écrit dans leurs commu­nications publiques ou dans leurs rapports avec leur clientèle. Il faudrait privilégier les communications en langage de tous les jours, avec le recours régulier aux moyens audiovisuels. Les imprimés devraient être agréables à lire, rédigés et mis en page dans le but d'être compris par les personnes peu scolarisées.

11. Prédominance de l'écrit

L'écrit est utilisé de façon presque exclusive par un bon nombre d'organismes, dans leurs communications avec leurs membres ou avec leur clientèle.

11. Collaboration entre les différents secteurs

Les organismes publics de services devraient se référer de façon plus régulière aux groupes populaires et communautaires pour transmettre de l'information aux adultes analphabètes.

12. Coûts des modes de communication

L'écrit constitue encore la façon de communiquer à distance la plus économique. La production audiovisuelle exige un appareillage plus sophistiqué.

12. Rendre les médias écrits plus accessibles

Les directions des médias, quotidiens, journaux com­munautaires, bulletins syndicaux, devraient réserver une ou des pages à des articles s'a dressant à des lectrices et lecteurs débutants. On pourrait même créer un journal s'adressant spécifiquement aux adultes qui commencent à lire.

13. Utilisation d'un langage spécialisé

Chaque domaine d'intervention sociale développe son vocabulaire. Certains mots ne veulent pas dire la même chose d'un domaine à l'autre. Plusieurs documents sont rédigés en des termes spécialisés. Les rédactrices et les rédacteurs doivent dire beaucoup de choses en peu de mots. Dans certains groupes, on utilise un langage complexe et recherché pour être pris au sérieux.

Débat Droit à l'information. Marie Leahey, secrétaire d'atelier.

14. Rythme de l'information

Les journalistes disposent de quelques heures seule­ment pour rédiger un article. Les médias électroniques diffusent de l'information en capsules de quelques secondes. On manque souvent de temps pour vulga­riser l'information.

13. Former les intervenants

Les responsables du perfectionnement du personnel devraient mettre à la disposition des intervenantes et intervenants sociaux, salariés et bénévoles, une forma­tion sur la réalité des personnes analphabètes et les moyens pratiques de répondre à leurs besoins.

 

15. Choix des nouvelles

Les médias choisissent souvent des nouvelles en fonc­tion d'un parti-pris sensationnaliste. On ne privilégie pas des nouvelles susceptibles d'aider les gens dans leur vie quotidienne. On ne parlera pas de la réforme d'une loi si elle n'a pas fait l'objet de contestation. Les médias ne veulent pas être accusés de travaillerpour le gouvernement.

14. Adopter une politique de plein emploi

Le gouvernement québécois devrait adopter une poli­tique de plein emploi qui tienne compte des besoins particuliers des adultes analphabètes.

16. Surabondance de dépliants

La quantité de dépliants et d'annonces de toutes sortes rend difficile la sélection de l'information utile.

15. Revoir les exigences

Les employeurs, en collaboration avec les organismes représentant les travailleuses et les travailleurs, devraient réviser les exigences scolaires d'accès aux emplois en tenant compte des acquis fonctionnels des individus.

17. Complexité des démarches

Les règles à suivre pour obtenir un service sont souvent complexes. Les gens doivent souvent s'adresser à plu­sieurs personnes avant d'arriver à celle qui pourra leur fournir l'information désirée.

16. Développer la reconnaissance des compétences

Les organismes responsables de l'attestation de com­pétences

(ex. : Commission de formation profession­nelle) devraient annoncer leurs services auprès des personnes analphabètes et répondre aux besoins par­ticuliers de cette clientèle.

18. Appellation des services

La dénomination sociale de nombreux organismes ne rend pas compte des services qu'ils offrent. Les mots utilisés sont difficiles ou abstraits.

17. Développer des programmes d'intégration à l'emploi

Le gouvernement québécois devrait encourager des organismes du milieu à mettre sur pied des pro­grammes d'intégration à l'emploi pour les personnes analphabètes. Ces personnes pourraient y poursuivre une démarche d'alphabétisation et d'orientation pro­fessionnelle ainsi que des stages en entreprise.

19. Formulaires comme porte d'entrée

Pour obtenir un service, il faut la plupart du temps faire une demande écrite. Les formulaires sont souvent dif­ficiles à comprendre.

18. Développer des programmes d'accès à l'égalité

Le gouvernement devrait instaurer un programme d'accès à l'égalité pour les personnes analphabètes : identifier des postes où la lecture, l'écriture ou le calcul ne sont pas nécessaires, inciter les entreprises à em­baucher des personnes analphabètes à ces postes. Il faudrait assortir le programme de mesures incitatives à l'alphabétisation.

20. Plaintes écrites

La plupart des organismes exigent qu'une plainte soit écrite pour être étudiée.

19. Développer la concertation avec les personnes analphabètes

Les partenaires impliqués dans les dossiers du travail devraient inviter les personnes analphabètes à partici­per à la recherche de solutions. La formation d'une association représentative des personnes analphabètes devrait être encouragée.

21. Politiques d'accueil et contraintes administratives

Les utilisatrices et utilisateurs de services sont considérés comme des numéros, des statistiques administratives. Les personnes occupant des postes d'accueil sont sou­mises à des exigences de rendement et ont peu accès à des programmes de formation.

20. Mettre en place des mesures de congé-éducation

Les organismes impliqués dans le monde du travail devraient développer des mesures de congé-éducation, permettant aux gens de continuer à percevoir leur salaire tout en s'alphabétisant.

22. Tout passe par l'écrit

L'accès à l'emploi passe par l'écrit : les offres d'emploi sont écrites, on doit adresser les demandes d'emploi par écrit. Le curriculum vitae a l'avantage de se prépa­rer à l'avance contrairement aux formulaires qu'il faut remplir sur place. Mais il est rare qu'il soit accepté quand il s'agit de postes que pourraient exercer les personnes moins scolarisées.

21. Favoriser l'alphabétisation en milieu de travail

L'ensemble des partenaires devraient faire en sorte que les ressources en formation professionnelle (ex. : cré­dits d'impôt aux entreprises) puissent être utilisées pour de l'alphabétisation en milieu de travail. Les conventions collectives devraient prévoir des mesures favorisant l'alphabétisation.

23. Taux de chômage

Le fort taux de chômage incite les employeurs à exiger des diplômes même si ceux-ci ont peu de rapport direct avec l'emploi et ce, pour éliminer des candida­tures.

 

22. Aider les gens à s'alphabétiser

II faudrait que tous les centres Travail-Québec recon­naissent aux personnes bénéficiaires de l'aide sociale, qui s'alphabétisent dans les groupes populaires, le droit de bénéficier des mêmes mesures de soutien que celles qui s'alphabétisent dans les commissions sco­laires. Les personnes en chômage devraient pouvoir suivre une formation en alphabétisation sans être pénalisées.

24. Exigences de diplômes

En 1990, il n'existe presque plus d'emploi pour lequel on n'exige pas un Secondaire V. Pour avoir accès à la formation professionnelle, il faut souvent avoir un diplôme de Secondaire III, IV ou V.

23. Investir directement en alphabétisation

Les gouvernements devraient dégager des sommes pour le financement des groupes populaires et des programmes de formation de base dans les commis­sions scolaires. Ils devraient également encourager l'alphabétisation en milieu de travail. Il faudrait prévoir pour les adultes qui s'alphabétisent un soutien finan­cier direct (ex. : gardiennage, aide au transport).

25. Changement d'exigences

Jusqu'à maintenant, plusieurs types d'emploi exi­geaient de la force et de l'endurance physique. La connaissance de l'écriture n'était pas valorisée. Aujourd'hui, avec les changements technologiques, les exigences changent sans qu'on donne le temps aux individus de se former.

 

24. Adopter une politique gouvernementale en alphabétisation

Le gouvernement du Québec devrait adopter une po­litique d'ensemble sur l'alphabétisation, assortie de mesures financières de soutien.

26. Nouvelles technologies

Presque toutes les nouvelles technologies sont basées sur l'utilisation de codes écrits et marginalisent les personnes analphabètes.

25. Favoriser la concertation entre les interve­nantes et les intervenants en alphabétisation

Les organismes d'alphabétisation, les commissions scolaires et les groupes populaires devraient assurer une coordination de leurs actions et favoriser les échanges et la collaboration.

27. Renvoi d'employés analphabètes

Les gens craignent de perdre leur emploi s'ils admet­tent qu'ils ont des difficultés à lire, écrire ou calculer. Il arrive que des employeurs qui découvrent qu'un employé ne sait pas lire ou écrire, surtout s'il n'est pas syndiqué, utilisent ce motif pour justifier un licenciement.

 

Des pratiques qui favorisent déjà l'exercice des droits des personnes analphabètes

  • La CSST, Commission de la santé et de la sécurité du travail, transmet ses décisions par écrit mais établit aussi un contact téléphonique pour expliquer ces décisions.
  • Le Protecteur du citoyen, un organisme du gouvernement du Québec, accepte les plaintes formulées lors d'une entrevue téléphonique.
  • L'expérience de la boulangerie Weston est souvent citée comme exemple dans le domaine de l'alphabétisation en milieu de travail. Après que l'entreprise ait annoncé son déménagement dans une nouvelle usine dotée d'équipements à la fine pointe de la technologie, un comité d'adaptation de la main-d'oeuvre (CAMO) a été mis sur pied. Il s'agit d'un comité paritaire de 15 personnes, dont quatre sont déléguées du syndicat des salariés de la boulangerie Weston affilié à la CSD (Centrale des syndicats démocratiques).

Des activités ont été mises sur pied en collaboration avec la Commission scolaire régionale de Chambly. Quarante et un employés ayant en moyenne 15 années d'ancienneté se sont inscrits, sur une base volontaire, àune formation d'appoint en français et en mathématiques. La formation s'est déroulée sur les lieux de travail selon des horaires adaptés au roulement du personnel en place.

 

28. Autres responsabilités

S'alphabétiser tout en assumant ses autres respon­sabilités (ex. : travail, famille) n'est pas chose facile. Ces activités peuvent avoir pour effet d'allonger la durée de la démarche d'alphabétisation.

29. Pressions de l'entourage

Entreprendre une démarche d'alphabétisation, c'est avouer qu'on a des difficultés alors qu'on pouvait souvent s'arranger pour qu'elles passent inaperçues. La réaction de la famille, celle des collègues de travail ou de l'employeur créent souvent des pressions sup­plémentaires.

30. Choix du lieu d'alphabétisation

Plusieurs bureaux des centres Travail-Québec ne re­connaissent pas aux adultes bénéficiaires d'aide so­ciale la possibilité de recevoir l'aide financière additionnelle s'ils s'alphabétisent dans des groupes populaires. Dans plusieurs régions encore, seuls les cours des commissions scolaires sont reconnus.

31. Une vision limitée des lieux d'apprentissage

La société survalorise les acquis scolaires au détriment des apprentissages réalisés ailleurs qu'à l'école. Elle ne reconnaît pas le rôle que peuvent jouer des milieux non scolaires, comme les médias, dans les apprentis­sages en lecture et en écriture.

32. Conditions difficiles

Le nombre d'adultes est souvent trop élevé dans les classes d'alphabétisation des commissions scolaires. Des coupures de financement ont entraîné une dimi­nution des services de support et d'encadrement des adultes. Ceux-ci doivent terminer leur démarche d'alphabétisation dans une limite de 2 000 heures.

 

33. Financement de l'alphabétisation populaire

Le sous-financement de l'alphabétisation populaire oblige des groupes à diminuer leurs services.

4. Conférences

Un phénomène abstrait pour les journalistes

Trois premières conférences ont été prononcées par Claire Bonenfant, Anne-Marie Dussault et Michel Tremblay, au moment de la soirée d'ouverture. Une autre conférence, donnée par une intervenante en alphabétisation, Marjorie Villefranche, a eu lieu le samedi midi.

Une image vaut mille mots, c'est devenu un cliché. Faites le test avec dix personnes, mettez l'image à la télévision et coupez le son. Demandez aux gens de vous raconter ce qu'ils ont compris. Vous allez avoir dix histoires différentes. Même si on est à la télévision, il faut des mots. Il faut des mots compréhensibles, qui soient accessibles, qui soient dans une langue simple, dépouillée. Je ne suis pas sûre que, comme journalistes, on prenne le temps de parler la langue qui est comprise par la population.

Les politiques d'apartheid séparent des sociétés à partir de la couleur des personnes. Nous, on a des grands pans de notre société qui sont séparés parce que des gens ne savent pas lire et écrire, et je trouve ça dramatique.

Ce n 'est pas en éliminant l'écrit pour informer le public qu'on va nécessairement évoluer.

Anne-Marie Dussault est animatrice et journaliste à l'émission Le Point de la télévision de Radio-Canada. Elle s'est fait connaître comme journaliste d'enquête par l'émission Contrechamp à Québec.

Les artisans de l'information sont peu sensibilisés au problème de l'analphabétisme au Québec », affirme Anne-Marie Dussault, journaliste et animatrice à Radio-Canada. Ainsi, sur la trentaine de collègues à qui elle a posé la question, seuls quelques-uns se souvenaient que 1990 était l'Année internationale de l'alphabétisation!

L'animatrice du Point a avoué s'être peu intéressée au phénomène de l'analphabétisme au Québec... jusqu'au moment où elle a été invitée au forum. Elle a alors entrepris une courte recherche au centre de documentation de Radio-Canada. Cette recherche lui a fait découvrir que seulement 100 minutes, radio et télévision, avaient été diffusées sur le thème de l'analphabétisme et de l'alphabétisation à Radio-Canada depuis les cinq dernières années ! La nouvelle qui a suscité le plus grand nombre de reportages est... l'annonce de l'Année internationale de l'alphabétisation !

Selon Anne-Marie Dussault, le phénomène de l'analphabétisme reste très abstrait pour les journalistes. La façon de rendre l'information accessible aux personnes analphabètes est une préoccupation totalement absente, tout simplement parce qu'on ne pense pas que des milliers de personnes au Québec ont des difficultés à lire, écrire ou compter.

La journaliste a présenté certains de ses choix professionnels qui ont pu aider des personnes moins scolarisées à suivre ses reportages. « À l'émission Contrechamp, je n'utilisais jamais de mots incompréhensibles, des mots de spécialistes. Ce n'est pas le but de l'information de faire une émission par des journalistes pour des journalistes, par des profs d'université pour des profs d'université. »

Selon elle, il est possible de faire de l'information accessible sans tomber pour autant dans l'information spectacle ou l'information sensationnaliste. « Il ne faut pas créer deux classes d'information, où l'information dite sérieuse n'est pas accessible, à cause du langage ou de la façon dont les médias abordent les sujets. Les analphabètes du Québec ont droit de savoir pourquoi George Bush envoie cent milles hommes de troupe (dans le Golfe Persique) et si le Canada va entrer en guerre. »

Anne-Marie Dussault s'est engagée devant les quelque deux cents participantes et participants à ne plus être une inconditionnelle du sous-titrage.

« Si on veut atteindre nos objectifs, on ne peut tolérer qu'un million trois cent mille Québécois n'aient pas accès à ce qui est diffusé à la télévision. »

Alain Mireault, de Montréal, a confirmé l'importance du doublage en information. « J'ai de la misère à lire et à écrire. Mon information, a-t-il dit, je la prends au Point, je la prends à des émissions semblables. Hier soir, c'était sur le nucléaire, il y avait de très bons témoignages sauf qu'un moment donné, c'était écrit en bas. Le commencement était très intéressant... »

Le mouvement des femmes doit appuyer les groupes d'alphabétisation

Donat lisait son missel à l'envers, mademoiselle Adéla ne savait pas compter et elle nous vendait ses poireaux 50 cents et «pour vous ce sera trois pour deux piastres ! »

Dans les années 50, c 'étaient surtout les hommes qui manquaient « d'instruction », comme on disait à l'époque. Les filles, elles, bénéficiaient de la présence des couvents de religieuses. On retirait les garçons de l'école pour aider sur la ferme, pas plus tard qu 'à la 4e ou la 5e année, l'école n'étant pas obligatoire.

Être analphabète pour une femme, c'est être encore plus dépendante, plus isolée, en marge de la vie de son mari, de ses enfants.

Claire Bonenfant a été présidente du Conseil du statut de la femme (CSF) de 1978 à 1984. Elle est aujourd'hui consultante en équité en emploi et vice-présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ).

Selon Claire Bonenfant, le mouvement des femmes est aujourd'hui conscient que des milliers de Québécoises ne savent pas suffisamment lire, écrire ou compter pour être autonomes. Ce mouvement doit maintenant appuyer les groupes d'alphabétisation dans leurs revendications auprès du gouvernement.

Mais il doit faire plus, affirme celle qui est aujourd'hui consultante en équité en emploi et viceprésidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ).

La conférencière croit que les groupes de défense des droits, comme la FFQ et les groupes de services, doivent s'interroger sur l'accessibilité de leurs communications. « Peut-être, dit-elle, trouveronsnous là une des raisons qui expliquent les difficultés qu'éprouvent bien des groupes à susciter la mobilisation. »

Les organismes doivent se montrer attentifs aux difficultés rencontrées par une partie importante des personnes qu'ils représentent. « Qui dira les angoisses et souvent les démissions de celles qui ne maîtrisent ni la lecture, ni l'écriture, devant la lourdeur des procédures? Défense des droits, formulation des plaintes, risquent fort d'être le privilège des mieux nantis de notre système », admet Claire Bonenfant.

Elle rappelle que l'analphabétisme était une réalité encore méconnue au Québec il y a une dizaine d'années. Claire Bonenfant, alors présidente du Conseil du statut de la femme (CSF), ne se souvient pas que cet organisme ait traité du dossier durant les six années qu'a duré son mandat.

Le rapport Pour les Québécoises : égalité et indépendance publié en 1978, contient plus de 300 recommandations adressées au gouvernement, aux intervenantes et intervenants de tous les secteurs de la société. Claire Bonenfant raconte avoir passé au crible ce rapport qu'elle considère comme sa bible. Elle n'y a rien trouvé qui touche les besoins des femmes analphabètes. « Tout était prévu pour les femmes et les jeunes filles, depuis le doctorat jusqu'aux métiers non traditionnels. Mais on ne s'est pas préoccupé de savoir si elles savaient lire, écrire et compter... »

Pourtant, l'analphabétisme des femmes existait à cette époque de notre histoire, comme il existe toujours. Claire Bonenfant admet que jusqu'en 1983, la dernière année de son mandat à la présidence du CSF, l'analphabétisme était considéré comme un problème propre au tiers-monde. « Heureusement, dit-elle, le mouvement communautaire, les groupes populaires nous ont invitées un jour à regarder dans notre propre cour. »

Hommage aux adultes qui apprennent à lire et écrire

L'auteur des célèbres Chroniques du Plateau Mont-Royal ne s'était jamais demandé, avant ce soir du 9 novembre, si ses personnages savaient lire, écrire ou compter ou s'ils maîtrisaient suffisamment ces trois habiletés pour être autonomes. Il n'a pas voulu, non plus, se demander avec le recul si l'un ou l'autre de ses personnages pouvait être analphabète.

Élevé dans une famille où les livres avaient une grande place, Michel Tremblay admet qu'il a été privilégié. «Je ne me suis pas posé la question jusqu'à maintenant, probablement parce que j'ai évolué dans une famille qui avait la curiosité de la lecture, de l'écrit, même si c'étaient des gens qui n'étaient pas allés à l'école. »

L'écrivain a rendu hommage aux adultes qui ont la détermination d'apprendre à lire et à écrire. Son père, croit-il, a lui aussi appris à lire lorsqu'il était jeune adulte. Ce dernier avait dû quitter l'école en 4e année.

Passionné de la langue et de la littérature, il a regretté que des gens fassent le choix de ne pas lire ou écrire. Lorsqu'il avait 18 ans et qu'il étudiait en imprimerie, il se souvient des protestations des trois quarts de la classe contre l'existence des cours de français. « Ces jeunes, a-t-il dit, n'étaient pas intéressés par l'écriture. »

L'auteur des Chroniques du Plateau s'est dit réconforté d'apprendre que son roman La grosse femme d'à côté est enceinte ait suscité, chez des milliers de Québécois, le désir de poursuivre la lecture d'un livre. « Ils n'avaient jamais lu un livre de leur vie. Certains venaient d'apprendre à lire et d'autres qui savaient lire n'avaient jamais eu, jusque là, la curiosité de faire la lecture d'un roman. »

Le joual est né du fait que les femmes voulaient garder le français à la maison et que les hommes, qui étaient obligés de gagner leur vie en anglais dans les industries, ramenaient à la maison des expressions anglaises. La rencontre de l'homme et de la femme, la rencontre de ce que l'homme rapportait à la maison et de ce que la femme voulait garder, c'est-à-dire le français, a donné une langue de tradition orale. Le jouai est une langue orale parce que c'est une langue qui est née, c'est un langage qui est né de la volonté de parler français de gens qui ne savaient ni lire, ni écrire.

Les propos de Michel Tremblay ont provoqué de réactions parmi les gens de la salle. On ne peu pas expliquer l'analphabétisme par une question de choix personnel ou de curiosité, a affïrrné Monique Lortie, de la Commission des droits de la personne.

Michel Tremblay, auteur québécois bien connu, a publié de très nombreuses pièces de théâtre ainsi que plusieurs romans. Il a également écrit pour la télévision et a récemment créé en collaboration l'opéra Nelligan.

L'analphabétisme est un symptôme de la pauvreté

L'analphabétisme, c'est comme une espèce d'héritage que les familles à faibles revenus ont et se repassent, de père en fils », affirme Marjorie Villefranche, conférencière du samedi midi. Selon elle, l'analphabétisme est un symptôme, et non une cause de la pauvreté.

Marjorie Villefranche croit que l'école et la société québécoise dans son ensemble n'ont pu satisfaire les besoins d'une catégorie de citoyennes et de citoyens. « L'école québécoise est conçue pour les classes mieux nanties, affirme-t-elle. Les gens de milieux défavorisés n'ont pas trouvé à l'école ce qui correspond à eux et à ce qu'ils veulent devenir. La société québécoise doit admettre, dans un tout premier temps, qu'il y a des pauvres et qu'ils ne sont pas marginaux. »

Les mesures sociales aujourd'hui en vigueur, tant au fédéral qu'au provincial, sont tellement complexes, ajoute-t-elle, qu'il est difficile, même pour des gens alphabétisés, de savoir comment en bénéficier. De plus, on a toujours l'impression que ces mesures sont prises contre les chômeurs plutôt que contre le chômage, affirme Marjorie Villefranche.

L'analphabétisme : une préoccupation récente

La conférencière rappelle qu'en 1980, lors de la Commission d'étude sur la formation des adultes, la Commission Jean, les groupes populaires ont été les premiers à parler des besoins des personnes analphabètes. « On avait l'impression, à cette époque-là, que même le ministère de l'Éducation et les commissions scolaires ne faisaient pas de ce dossier une de leurs préoccupations. »

Depuis, explique-t-elle, les entreprises ont commencé à faire des pressions sur le gouvernement afin que des améliorations soient apportées à la formation de la main-d'oeuvre. « Les entreprises exigent des travailleurs de plus en plus instruits. Des travailleurs bien rémunérés, ayant un emploi stable, se rendent compte qu'ils ne répondent plus aux besoins de l'entreprise. Brusquement, ces personnes se découvrent analphabètes. »

Encourager l'autonomie

Selon Marjorie Villefranche, il est difficile dans une société industrialisée comme le Québec d'identifier les adultes qui ont des difficultés importantes en lecture, écriture ou calcul. « Les personnes analphabètes ont toutes sortes de moyens de se faire oublier. Ce qui importe, dit-elle, c'est de modifier nos propres interventions pour essayer de rejoindre le plus de personnes possible. »

La conférencière croit que les intervenantes et intervenants sociaux ne doivent pas compter sur le fait que plusieurs personnes analphabètes arrivent à contourner certains obstacles reliés à l'écrit (par exemple, le classique «j'ai oublié mes lunettes »). « II faut encourager l'autonomie sociale. C'est une ouverture sur d'autres potentiels. Il faut agir de telle sorte que les personnes analphabètes deviennent, peu à peu, des citoyens conscients des enjeux sociaux et capables d'agir en citoyens responsables », a expliqué la conférencière.

L'intervenante en alphabétisation a invité tous les secteurs de la société, le secteur de l'éducation, les milieux communautaires, les organismes publics et privés de services, les médias, les pouvoirs publics, à intervenir de façon concertée.

Elle a finalement rappelé sa conviction que c'est la responsabilité de l'Etat d'assurer l'éducation de ses citoyennes et de ses citoyens et d'assurer un leadership dans la lutte contre l'analphabétisme. « L'éducation ne doit dans aucun cas être la cible de compressions budgétaires », a-t-elle conclu.

 « Lorsqu'un système scolaire réussit avec succès des campagnes d'alphabétisation, c'est parce qu'un projet de société va dans ce sens-là », a soutenu Jean-Claude Tardif, chercheur à la Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ). Il a donné l'exemple du Nicaragua qui, en 1981, a fait chuter de façon importante le taux d'analphabétisme de la population.

On compte proportionnellement beaucoup moins de personnes analphabètes chez les 16-35 ans. Mais la situation des jeunes reste dramatique. « Ils ont devant eux toute une expérience professionnelle à acquérir sans diplôme, alors que les personnes de 55 ans ont pu avoir des expériences professionnelles sans diplôme », a affirmé Sylvie Roy, intervenante en alphabétisation.

5. Concours des imprimés accessibles!

Une action concrète : publier des imprimés accessibles

Remise des certificats d'accessibilité

Francine Drouin du CLSC Centre-Sud, Richard Cayer membre du jury et Rosette Côté de la CEQ.

Louise Miller du RGPAQ, Carole Forgues de la CÉCM et Michael McAndrew de l'OPC.

Carole Fuoco de la Commission scolaire Outaouais-Hull, Claude-Sylvie Lemery du quotidien Le Droit et Colette Lacroix de la Magie des lettres.

L'expérience des groupes en alphabétisation montre que les difficultés qu'ont les adultes à comprendre du matériel imprimé d'usage courant ne s'expliquent pas toujours par leurs problèmes en lecture. Le matériel est souvent rédigé et conçu de manière à être compris par des spécialistes en la matière.

Pourtant, si le matériel d'usage courant était plus facile à comprendre, l'ensemble de la population en bénéficierait. Et les adultes en processus d'alphabétisation et ceux qui se sentent plus ou moins à l'aise avec l'écrit seraient encouragés à lire.

Le concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES ! visait à mettre en lumière les efforts réalisés pour rendre accessibles les documents écrits et visuels publiés par les organismes qui s'adressent à la population.

Une vingtaine d'organismes ont participé à ce concours, provenant du milieu communautaire, des médias écrits, des services publics à la population, des syndicats, etc. Les imprimés relatifs à l'annonce de services d'alphabétisation étaient inscrits au concours dans une catégorie hors-compétition.

Dès le lendemain du forum, des organismes comme la Régie du logement, le Protecteur du citoyen, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), préparaient de nouvelles publications en tenant compte des besoins des adultes qui éprouvent des difficultés à lire. L'idée de répéter le concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES!, tout en publicisant plus largement son existence, fait déjà son chemin.

Et les gagnants sont :

Dans la catégorie Dépliant :

Un pas de plus, pour votre sécurité, du CLSC Centre-Sud.

Dans la catégorie Guide d'information :

Série de cinq bandes dessinées, de l'Office de la protection du consommateur (OPC) et de la Commission des écoles catholiques de Montréal (CÉCM).

Dans la catégorie Affiche :

Un pas de plus, pour votre sécurité, du CLSC Centre-Sud.

Dans la catégorie Publication régulière :

Page Lire pour dire du quotidien Le Droit.

Note : On trouvera des informations détaillées sur ces productions dans les fiches pratiques 11,13,14,15, 17 et 18.

6. Forum en images

Bernard Vallée, de l'Institut canadien d'éducation des adultes, a animé avec souplesse et chaleur les activités plénières du forum.

Micheline Bouzigon, du Protecteur du citoyen. « Notre organisme est peu connu des gens qui ont le plus besoin de nous. Notre prochaine campagne d'information devra rejoindre les adultes analphabètes. »

« La sensibilisation des milieux doit se poursuivre même si l'Année internationale de l'alphabétisation est terminée. » Mario Guertin du Comité national des jeunes de la CSN.

Céline Landry du quotidien La Presse, animatrice de l'atelier Médias écrits. « Les quotidiens font déjà des pages destinées aux jeunes lectrices et lecteurs. On pourrait faire la même chose pour des adultes lecteurs débutants. »

Vendredi soir, un peu avant 20 heures.

Une dizaine de volontaires s'affairent à la table d'inscription.

Samedi, 17 heures. Les participantes et les participants, les personnes-ressources et les responsables de l'organisation se retrouvent sur la grande place pour le cocktail DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES !

Conférence de presse du dimanche avant-midi. Maryse Perreault du RGPAQ, Nicole Boily de PICÉA et Micheline Jourdain de la CEQ.

Partie 2 : fiches pratiques

Présentation

L'objectif qui a guidé la création des fiches de cette deuxième partie visait à fournir, à court terme, des outils aux intervenantes et aux intervenants désireux d'agir pour diminuer des obstacles rencontrés par les personnes ayant des difficultés à lire, écrire ou calculer.

Les fiches ont été préparées à l'intention des personnes ayant déjà les connaissances de base dans leur domaine d'intervention. Elles pourront leur servir à titre de perfectionnement, aussi modeste soit-il. Les suggestions pratiques concernent spécifiquement les interventions auprès des adultes ayant des difficultés à lire, écrire ou calculer.

Ces fiches prennent comme point de départ les travaux du concours DES IMPRIMES ACCESSIBLES! et les ateliers pratiques du Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES. Ces ateliers se divisaient en trois catégories différentes : ateliers de formation, ateliers d'exploration et ateliers de présentation.

Certains thèmes d'atelier n'ont pas de fiches. L'atelier sur l'utilisation de la vidéo, par exemple, reposait plutôt sur une expérimentation difficile à décrire dans le cadre de cet ouvrage. La Fiche 1, Sensibilisation, a été créée spécialement pour cet outil.

Les sources principales utilisées pour l'élaboration des fiches sont le matériel remis par les personnesressources et les notes des secrétaires des ateliers pratiques du dimanche. Les travaux du jury ont été très utiles à l'élaboration des fiches du Bloc 4 Communications écrites. Le vécu du forum, les échanges entre des intervenantes et des intervenants et des personnes en démarche d'alphabétisation ont également été utilisés.

Certaines fiches ont nécessité une recherche complémentaire aux échanges du forum. Les publications qui ont été consultées figurent à la rubrique POUR EN SAVOIR PLUS.

Mode de présentation des fiches :

SECTEURS-CLÉS

II s'agit du ou des secteurs de la société particulièrement concernés par le contenu de chaque fiche.

DOMAINES D'INTERVENTION

Il s'agit des différents champs professionnels interpellés par le contenu de chaque fiche.

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Une courte présentation situe certains des problèmes rencontrés par les personnes qui ont des difficultés à lire, écrire ou calculer.

VOS OBJECTIFS

Chaque fiche peut contribuer à atteindre des objectifs d'intervention particuliers.

SUGGESTIONS PRATIQUES

Il s'agit d'une série de suggestions parmi lesquelles les intervenantes et les intervenants pourront choisir, en fonction du lieu et du contexte d'intervention.

EXEMPLE

De façon à rendre certaines suggestions plus concrètes, un ou des exemples accompagnent les fiches. Cette rubrique n'apparaît pas sur toutes les fiches.

POUR EN SAVOIR PLUS

Cette rubrique renvoie la lectrice ou le lecteur aux fiches qui complètent la fiche consultée. S'il y a lieu, d'autres documents sont indiqués en référence. Ceux-ci sont disponibles au Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF), 1265, rue Berri, bureau 340, Montréal, Québec, H2L 4X4. Téléphone : 844-3674. Télécopieur : 844-1598.

Bloc 1 interventions globales

Fiche 1 Sensibilisation

SECTEURS-CLÉS

Tous les secteurs de la société.

DOMAINES D'INTERVENTION

Animation, communication, formation du personnel, gestion, prévention...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Des milliers de Québécoises et de Québécois sont analphabètes. Ces personnes éprouvent, dans leur vie quotidienne, des difficultés à exercer des droits pourtant reconnus à l'ensemble de la population. La sensibilisation du public, amorcée depuis déjà quelques années, n'a pas encore rejoint tous les secteurs d'activités. Il reste beaucoup de travail à faire pour amener tous les milieux à se sentir concernés par l'analphabétisme.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez que votre secteur d'intervention soit sensibilisé au phénomène de l'analphabétisme. Vous souhaitez être mieux informé, informée, sur les réalités des personnes qui éprouvent de la difficulté à lire, écrire ou calculer et qui pourraient éventuellement bénéficier de vos services ou occuper un emploi dans votre entreprise.

SUGGESTIONS PRATIQUES"

Pour en savoir plus voir la Fiche 2

Textes

•           ICÉA, CEQ, RGPAQ. Programme détaillé du Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES, Institut canadien d'éducation des adultes, Centrale de l'enseignement du Québec, Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, Montréal, 1990, 36 p.

Textes de réflexion sur les obstacles à l'exercice des droits.

•           JARNIGOINE (LA), Centre d'alphabétisation Villeray. L'analphabétisme : guide des intervenants, Montréal, 1987, 23 p.

Exercice de mise en situation, textes de sensibilisation.

•           FOX, Mike, BAKER, Catherine. L'analphabétisme aux États-Unis : discours, recettes et réalité, dans Alpha 90, Recherches en alphabétisation, traduit de l'anglais par Jean-Paul Hautecoeur, Ministère de l'Éducation du Québec, 1990, pp. 85-120.

Pourquoi la société nord-américaine doit agir de façon concertée sans laisser la responsabilité de la lutte contre l'analphabétisme aux seuls adultes analphabètes et organismes d'alphabétisation.

•           FTQ. Dossier spécial sur l'alphabétisation et la formation de base des travailleurs et des travailleuses, numéro spécial Le monde Ouvrier, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, février 1991, no 2, 16 p.

Outil dynamique de sensibilisation aux réalités des travailleuses et travailleurs peu scolarisés.

Documents audiovisuels

Ces documents et d'autres sont disponibles au Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF). Ce centre de documentation possède une collection importante d'ouvrages sur l'alphabétisation. CDÉACF, 1265, rue Berri, bureau 340, Montréal, H2L 4X4. (514) 844-3674.

Textes de sensibilisation

Nous reproduisons ici deux courts textes qui peuvent être photocopiés et utilisés comme textes déclencheurs lors d'une rencontre de sensibilisation. Ces textes sont tirés du programme détaillé du Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES, pages 6 et 7.

Répartition : selon quatre niveaux d'aptitude

La répartition selon quatre niveaux d'aptitude en lecture et en écriture conçue pour l'enquête de Statistique Canada donne des indications concrètes sur les capacités de lecture dans les deux langues officielles.

NIVEAU 1

Adultes qui déclarent être incapables de lire. On parle dans ce cas d'analphabètes de base.

Québec 6 %

Canada 7 %

NIVEAU 2

Adultes capables de repérer un mot familier dans un texte simple. Ces adultes déclarent généralement avoir de la difficulté à comprendre le matériel de lecture courante. Il s'agit là d'une portion des analphabètes fonctionnels.

Québec 13 %          

Canada 9 %

NIVEAU 3

Adultes capables d'utiliser du matériel écrit à la condition que ce matériel soit clair et que les tâches à accomplir soient simples. En général, ces adultes disent ne pas éprouver de difficulté à lire mais ils ont tendance à éviter les situations où ils doivent lire.

Ils constituent une autre partie des analphabètes fonctionnels.

Québec 25 %          

Canada 22 %

NIVEAU 4

Adultes capables de satisfaire aux exigences de lecture courante et de faire preuve de beaucoup de polyvalence dans leurs capacités de lecture.  Ce sont là des personnes dites alphabétisées .

Québec 57 %

Canada 62 %

Tiré de STATISTIQUE CANADA. Enquête sur les capacités de lecture et d'écriture utilisées quotidiennement, faits saillants des données provisoires, 30 mai 1990.

Il est possible d'imaginer des dizaines de situations qui permettent de comprendre pourquoi l'analphabétisme existe. Par exemple, une personne analphabète peut être :

Une personne qui était déjà adulte quand l'école primaire et secondaire est devenue accessible aux enfants québécois de tous les milieux (selon les résultats de l'enquête Southam News, 47 % des personnes du Québec âgées de 55 ans et plus seraient considérées analphabètes de base ou fonctionnels).

Une jeune, issue d'un milieu où des conditions de vie difficiles se concilient mal avec les études (il y a au moins 315 000 enfants vivant sous le seuil de la pauvreté au Québec).

Un travailleur qui a pu fonctionner jusqu'à maintenant et gagner très bien sa vie souvent en perdant ce qu'il avait appris à l'école parce que son travail n'impliquait aucun recours à l'écriture et qui se retrouve aujourd'hui face à des exigences croissantes suite aux changements technologiques.

Une personne immigrante, en provenance d'un pays où l'absence de réseau scolaire ne lui a pas permis de s'alphabétiser dans sa langue maternelle (il n'existe malheureusement aucune étude concernant le taux d'analphabétisme dans la langue maternelle chez les allophones du Québec).

Une personne qui a une ou plusieurs déficiences (physiques ou intellectuelles) et qui a été victime d'exclusion parce que jugée sommairement non-scolarisable ou non-intégrable (la loi 107, adoptée en 1988, reconnaît pour la première fois à tous les enfants handicapés le droit d'être scolarisés).

Une personne vivant en milieu rural qui a quitté l'école très tôt parce que le travail qui l'attendait n'exigeait pas de longues études (on estime que 27 % des personnes analphabètes vivent dans de petites agglomérations dont une bonne partie en milieu rural).

Une femme qui vit ce que vivent des milliers de femmes au Québec (monoparentalité, pauvreté, problèmes de garderie, isolement, etc.) et pour qui les possibilités de s'alphabétiser sont très réduites.

Un autochtone confronté à la société industrialisée et à la dévalorisation de la culture orale et des modes d'organisation des nations autochtones (l'école des blancs a longtemps été imposée comme un mécanisme d'assimilation) .

Une personne assistée sociale, vivant dans un grand centre urbain en transformation constante (28 % des adultes analphabètes canadiens proviennent des trois grandes villes : Toronto, Vancouver et Montréal).

Fiche 2 Plan d'action

SECTEURS-CLÉS

Tous les secteurs de la société.

DOMAINES D'INTERVENTION

Administration, action politique, communication, gestion, planification, ressources humaines...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Avec le développement de la technologie, les systèmes de communication et de production se complexifient. Des changements rapides s'imposent dans différents milieux et tout se déroule comme si tout le monde savait lire et écrire. Les personnes ayant des difficultés en lecture, en écriture ou en calcul sont constamment placées dans une situation difficile. Elles n'ont pas, par exemple, accès à l'information ; elles sont les premières menacées de perte d'emploi et n'ont pas accès à des services de base.

VOS OBJECTIFS

Vous désirez mener des actions concrètes dans votre milieu pour encourager les adultes à s'alphabétiser. Vous voulez vous assurer que les personnes éprouvant des difficultés à lire, écrire ou calculeraient accès à l'information et puissent exercer leurs droits.

SUGGESTIONS PRATIQUES

Étape préliminaire

Première étape Analyse de la situation

Il faut également identifier les obstacles rencontrés dans les domaines suivants :

Deuxième étape Planification

Troisième étape Mise en oeuvre

Quatrième étape Évaluation

POUR EN SAVOIR PLUS

Selon le type d'activités de l'organisation, toutes les autres fiches peuvent être utiles.

Textes

EXEMPLE

Voici quelques-unes des interventions en cours à la Ville de Montréal. Ces actions ont été planifiées par un groupe de travail où huit services étaient représentés. La coordination du dossier est assumée par la Division du développement communautaire et de la qualité de service.

1. La Ville en tant qu'employeur

Projet-pilote de formation directe

Collaborations : Syndicat représentant les travailleuses et les travailleurs des services visés ; Centre de ressources en éducation populaire (CRÉP), centre d'alphabétisation de la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM).

Les trois étapes du projet :

Sessions de sensibilisation pour les employés de première ligne

Le Service des Affaires corporatives offre à tous les employés qui sont en contact direct avec le public des sessions de sensibilisation aux difficultés que rencontrent les personnes analphabètes.

2.         En tant qu'entreprise de services publics et agent de concertation       

Les bureaux Accès Montréal

Le service téléphonique et le service au comptoir des bureaux Accès Montréal permettent un accès direct à l'information. La Ville veut également éviter que ses communications reposent trop exclusivement sur l'écrit.

Constitution d'une collection d'ouvrages

La Bibliothèque municipale constitue actuellement une collection d'ouvrages spécialement adaptés pour lectrices et lecteurs apprenants. Cette collection comportait, au printemps 1991, 700 titres. Les ouvrages ont été analysés et classifiés en fonction des besoins du public-cible (apprenantes, apprenants, formatrices et formateurs en alphabétisation). La collection pourra être consultée1 dans cinq succursales de la Bibliothèque. La bibliographie sera mise à la disposition de l'ensemble des bibliothèques scolaires et publiques du Québec et du Canada.

3.         En tant que gouvernement municipal 

Préparation de versions simplifiées de règlements et codes

La Ville prévoit, à long terme, produire des versions simplifiées de documents techniques. Par exemple, le Service de l'habitation et du développement urbain prépare actuellement une version simplifiée du Code du logement.

Fiche 3 : Campagne d'information

Une semaine plus tard.

Lorsqu'on donne un numéro de téléphone ou un nom d'organisme par écrit à la télévision, on doit les laisser à l'écran pendant plusieurs secondes. On doit aussi les donner verbalement.

 SECTEUR-CLÉ

Communication.

DOMAINES D'INTERVENTION

Créativité, information, marketing, planification, radio, rédaction, télévision...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Du groupe populaire désireux d'informer les gens du quartier jusqu'au ministère de la Santé et des Services sociaux qui mène une campagne de sensibilisation, un nombre croissant d'organismes utilisent les campagnes d'information pour rejoindre un public large. Ce grand public se compose de personnes scolarisées et d'autres qui le sont beaucoup moins. Dans bien des cas, les campagnes sont conçues pour rejoindre les premières, délaissant ainsi les personnes analphabètes. Celles-ci peuvent alors rester à l'écart d'une information qui aurait pu améliorer leurs conditions de vie.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez sensibiliser toutes les couches de la population à un problème social d'importance, à un service. Vous souhaitez que les personnes ayant des difficultés en lecture, écriture ou calcul puissent comprendre votre message.

SUGGESTIONS PRATIQUES

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir les Fiches 5, 6, 9 et tout le Bloc 4

 EXEMPLE

Une campagne qui voulait rejoindre les personnes analphabètes

Cossette Communication-Marketing, bureau de Québec, s'est vu confier le mandat, en mai 1989, de la campagne de promotion d'un numéro sans frais 1-800, permettant d'obtenir les informations sur les services d'alphabétisation disponibles dans chaque région du Québec.

L'opération a été menée pour le compte de la Fondation québécoise de l'alphabétisation. Bell Canada a accepté d'être partenaire de cette campagne, dont le plan de communication prévoyait un coût approximatif de 400 000 $. Bell Canada a participé à la démarche de création et à diverses opérations de relations publiques.

La campagne de la Fondation a été conçue pour rejoindre à la fois le public en général et les personnes analphabètes. Elle comportait trois volets : l'imprimé, la radio et la télévision. La campagne écrite a duré de la mi-mai à la miseptembre (1990). On s'est associé aux quotidiens Québécor pour ce volet.

La campagne radio-télévision s'est déroulée du mois d'août à décembre. Les messages radiophoniques ont été diffusés sur le réseau Télémédia. À la télévision, on a pu conclure des ententes pour obtenir, avec le réseau TVA, deux diffusions gratuites pour une diffusion payée. Les messages ont été diffusés à des heures de grande écoute de juillet à décembre.

Compte tenu de son budget limité, la campagne n'a pas de volet évaluation et on ne connaît pas le profil de la clientèle rejointe ni le rapport coût et résultat. Toutefois, le nombre des appels est passé de 80 en mai à 500 au mois d'octobre.

Fiche 4 : Information aux personnes immigrantes

SECTEURS-CLES

Santé, services sociaux et éducation.

DOMAINES D'INTERVENTION

Aide sociale, communication, information, soins de santé...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Les personnes immigrantes analphabètes, les personnes immigrantes alphabétisées dans une autre langue que le français ou l'anglais, n'ont pas accès à l'information utile à leur intégration dans la société québécoise. Cette information n'est souvent disponible que par écrit ou encore elle suppose des connaissances préalables sur l'organisation des services, par exemple.

VOS OBJECTIFS

Vous êtes consciente, conscient des nombreux changements vécus par les personnes immigrantes et voulez leur éviter des obstacles supplémentaires. Vous souhaitez que l'information que vous avez à leur transmettre soit accessible et utile.

SUGGESTIONS PRATIQUES

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir la Fiche 7

LANDRY, Mireille. Dépaysées, au bout du monde..., Centre de ressources de la troisième avenue, Montréal, 1990, 71 p.

Ce document est constitué de trois histoires présentées sous la forme d'un photo-roman. Chaque histoire est suivie d'un texte thématique. L'une des trois femmes dont on raconte l'histoire est analphabète. Centre de ressources de la troisième avenue, 3609, boul. Saint-Laurent, Montréal, Québec, H2X 2V5. Téléphone : (514) 849-3271.

Tous les jours, Marguerite se heurte à de multiples difficultés parce qu'elle ne sait pas lire. Comme beaucoup d'autres femmes, elle n'a pas les moyens de s'alphabétiser tout en assumant ses responsabilités familiales.

Bloc 2 : Communications orales

 Fiche 5 : Communication avec la clientèle

Il est plus facile pour une personne analphabète déparier d'elle-même et de ses besoins immédiats que de formuler sa demande d'aide dans le vocabulaire officiel.

 SECTEUR-CLÉ

Service à la clientèle.

DOMAINES D'INTERVENTION

Accueil, aide sociale, droit, référence, travail social...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Les communications orales, qu'elles se fassent de personne à personne ou au téléphone, représentent souvent une source de frustrations pour les personnes analphabètes. Le débit de parole, le vocabulaire employé, la complexité des explications données sont quelques-uns des obstacles rencontrés.

VOS OBJECTIFS

Vous avez à répondre et aider les gens au comptoir, dans la confidentialité d'un bureau ou au téléphone. Vous voulez que les gens soient satisfaits de l'information reçue et que celle-ci leur soit utile. Vous êtes responsable de politiques d'accueil et voulez vous assurer que les personnes qui ont des difficultés à lire, à écrire ou à calculer puissent profiter des services offerts par votre organisme.

SUGGESTIONS PRATIQUES

Informations de base

Démarches à expliquer

Compréhension mutuelle

POUR EN SAVOIR PLUS Voir les Fiches 3, 4, 6 et 7

Fiche 6 : Information enregistrée

Tous les sujets ne se prêtent pas à l'enregistrement. On doit donner des instructions simples et brèves pour permettre à une personne d'obtenir rapidement une information adaptée à ses besoins. Les messages téléphoniques ne remplacent pas le personnel préposé à l'information.

secteur-clé

Information.

DOMAINES D'INTERVENTION

Accueil-référence, communication, réalisation audio, scénarisation...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Les personnes analphabètes de base ne peuvent lire les dépliants, brochures et autre matériel mis à la disposition de la population par les organismes de services. Pour obtenir de l'information, elles doivent toujours engager une relation directe avec la personne préposée aux renseignements.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez que les personnes analphabètes aient accès à l'information en dehors des heures habituelles de bureau. Vous cherchez une façon originale de mettre à leur disposition le contenu de vos publications.

Suggestions pratiques

Sujets

Préparation du texte

Éléments sonores

POUR EN SAVOIR PLUS Voir les Fiches 3, 5 et 7

BASILE, Jean. L'écriture radio-télé, Société Radio-Canada, Montréal, 1976, 96 p.

BLOC 3 PARTICIPATION

Fiche 7 : Soutien aux parents analphabètes

SECTEUR-CLÉ

Éducation.

DOMAINES D'INTERVENTION

Alphabétisation, administration, animation, information, organisation...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Plusieurs adultes analphabètes confirment que leurs parents éprouvaient aussi des difficultés à lire et à écrire. Des parents qui ne savent pas lire n'ont pas accès aux informations écrites de l'école et ne peuvent, de ce fait, intervenir en collaboration avec le milieu scolaire. Les parents avant des difficultés à lire, à écrire ou à calculer se sentent souvent dévalorisés lorsqu'ils cherchent à encourager leur enfant dans ses apprentissages scolaires.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez que l'école et la famille agissent de concert auprès de l'enfant. Vous désirez encourager les parents analphabètes à jouer un rôle actif auprès de leur enfant. Vous voulez leur redonner confiance en eux-mêmes et en leurs capacités. Vous souhaitez faciliter les apprentissages et le développement personnel et social de l'enfant et des parents.

SUGGESTIONS PRATIQUES

Invitation

Rencontre

Circulation de l'information

Activités de formation

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir les Fiches 1, 2, 4, 5, 6, 9, 10, 11, 12 et 15

CRÉP, 3000, rue Beaubien est, Montréal, Québec, H1Y 1H2. (514)596-4556.

 EXEMPLE

J'apprends avec mon enfant, un programme qui aide les parents analphabètes

Ce texte est un résumé du matériel remis par Marie Fecteau de la CECM.

L'approche pédagogique du programme J'apprends avec mon enfant est centrée sur les besoins d'information et d'expression des parents. Cette approche leur permet de répondre à leurs besoins immédiats. La priorité consiste toutefois à favoriser une meilleure connaissance et une meilleure compréhension du vécu scolaire de l'enfant.

Le programme s'adresse à des personnes peu scolarisées liées à une ou un élève de l'école de la première à la quatrième année du primaire. Les parents, d'autres membres de la famille, des amis peuvent donc y participer.

Le programme est disponible de jour et de soir et se donne dans les locaux de l'école de l'enfant. Ce programme suppose une collaboration étroite entre le personnel de l'école primaire et le service d'éducation des adultes de la commission scolaire, volet alphabétisation.

Les groupes sont composés d'une dizaine de participantes et participants. Il est plus facile de travailler avec des groupes homogènes, c'est-àdire des parents dont les élèves sont de même niveau scolaire. Le programme peut toutefois être adapté à des groupes hétérogènes. Les groupes seront alors composés de parents maîtrisant le français à l'oral dont les enfants ne sont pas de même niveau. On peut aussi mettre sur pied des groupes où la majorité des parents ne maîtrisent pas ou peu le français à l'oral.

Au cours de l'automne 1990, le programme était utilisé principalement à des fins de francisation (parents allophones). Il semble difficile de recruter des parents francophones analphabètes. Le projet est soutenu par l'Opération renouveau du Conseil de l'île de Montréal. Il existe depuis 1983.

Fiche 8 : Pédagogie de la coopération1

SECTEUR-CLÉ

Éducation.

domaines d'intervention

Alphabétisation, animation, enseignement, organisation communautaire...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Plusieurs adultes analphabètes éprouvent de la difficulté à jouer un rôle social qui les satisfait. Les développements de la technologie et les changements rapides accentuent leurs difficultés à s'intégrer à la société et au marché du travail. Les niveaux de compétence et les besoins très variés des adultes qui s'inscrivent en démarche d'alphabétisation peuvent être source de tensions dans les groupes où toutes et tous sont pressés d'apprendre. De même, les adultes analphabètes qui participent à une formation en cours d'emploi ou à une activité en éducation populaire sont souvent marginalisés à cause de leurs difficultés à lire, à écrire ou à calculer.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez travailler avec des méthodes qui aident les adultes à améliorer leur connaissance de la langue écrite et parlée. Vous désirez que les participantes et les participants ayant des difficultés à lire, à écrire ou calculer puissent développer, en même temps que les autres, leurs connaissances et capacités dans divers domaines. Vous voulez inciter vos participantes et participants à coopérer entre eux.

SUGGESTIONS PRATIQUES

POUR EN SAVOIR PLUS

Les personnes qui veulent en savoir plus sur la pédagogie de la coopération peuvent s'adresser à :

Documentation plus complète (consultation sur place) et sessions de sensibilisation.

Sessions de sensibilisation et de formation.

Ressources en formation.

EXEMPLE

L'activité suivante est destinée à un groupe d'alphabétisation. Les rubriques sont celles que les responsables doivent préciser avant le début de l'activité. Il s'agit d'informations à transmettre au groupe.

L'activité, inspirée de la méthode Jiggsaw (Robert Slavin, 1980), a été préparée par le Centre d'éducation interculturelle et de compréhension internationale (CÉICI).

ACTIVITÉ: La nature des mots

TÂCHE : Découvrir tous les articles, les noms, les adjectifs et les verbes du texte.

HABILETÉS SOCIALES À DÉVELOPPER : Désigner les gens par leur nom, regarder son interlocuteur, encourager les autres et stimuler le groupe.

DÉMARCHE:

Mandat : Les membres de chaque équipe ont pour tâche de définir la nature du mot (article, verbe, nom ou adjectif), de rechercher tous les mots de même nature dans le texte et de les identifier sur leur feuille en inscrivant au-dessus du mot un signe approprié (v pour verbe, ad pour adjectif, ar pour article et n pour nom).

Mandat : Chaque expert informe les autres membres de l'équipe de la nature du mot qu'il a recherché et il les invite à les identifier dans le texte.

BILAN DE L'ACTIVITÉ :

Test individuel : Compilation des résultats personnels et de ceux des autres membres de l'équipe pour obtenir la note finale de chacun et chacune.

Critères de succès : Le test individuel compte pour 8 points et les résultats des autres membres de l'équipe pour 2 points de boni pour un total de 10 points. On utilise la note la plus faible obtenue dans l'équipe de base (0/8=0,2/8=.5,4/8=1,6/8=1.5 et 8/8=2) pour fixer le nombre de points de boni.

Fiche 9 : rencontre de groupes

SECTEURS-CLES

Tous les secteurs de la société.

DOMAINES D'INTERVENTION

Animation, information, mobilisation, organisation, présidence d'assemblée...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Les personnes qui ont des difficultés à lire ou à écrire sont souvent peu familiarisées et mal à l'aise avec les fonctionnements collectifs. Elles peuvent trouver gênant de s'exprimer en groupe, surtout si des gens visiblement instruits se sont prononcés avant elles. Il leur arrive souvent ne pas oser poser de questions et ne pas oser dire qu'elles n'ont pas compris. Elles peuvent ainsi ne pas saisir à quel moment donner leur opinion sur un sujet précis. La référence à de nombreux documents écrits, les procédures complexes, le rythme accéléré du déroulement sont quelques-uns des obstacles rencontrés.

VOS OBJECTIFS

Il se peut qu'il y ait des personnes analphabètes au sein du public à qui s'adressent les rencontres que vous organisez. Vous désirez en faire des participantes et des participants à part entière. Vous voulez qu'elles soient satisfaites de leur participation et incitées à revenir.

SUGGESTIONS PRATIQUES 2

Convocation

Les modes de convocation doivent être diversifiés et pas uniquement basés sur l'écrit.

Préparation

Accueil

Assemblée

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir les Fiches 2, 3, 5, 11, 12, 14, 15 et 17

EXEMPLE

Des procédures simples pour une participation du plus grand nombre

Les procédures suivantes sont applicables dans la plupart des assemblées décisionnelles. Elles peuvent facilement être adaptées pour les rencontres d'information, de consultation ou d'échanges.

Au début de la rencontre, l'animatrice ou l'animateur propose au groupe de :

L'assemblée générale se transforme, pour permettre une discussion plus libre où il n'y a pas de vote. Cette procédure permet de faire le déblayage d'une question, de dresser un portrait des points de vue, de préparer des propositions. En fonctionnant ainsi, on évite les amendements et les sous-amendements.

Les procédures sont des règles du jeu qu'un groupe se donne pour atteindre un but. Les débats du forum ont permis de mettre en pratique certaines procédures qui favorisent la participation de personnes analphabètes dans des groupes où elles sont minoritaires.

Fiche 10 Élection

SECTEURS-CLES

Tous les secteurs de la société.

DOMAINES D'INTERVENTION

Administration, communication, journalisme, organisation, politique, rédaction...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Au Québec, nous avons des élections à quatre paliers de gouvernement : le fédéral, le provincial, le municipal et le scolaire. Il faut y ajouter les élections dans les syndicats, les comités de bénéficiaires, les groupes populaires, les organismes de défense des droits. Certaines de ces élections se font à main levée, d'autres par vote secret, derrière un isoloir, d'autres encore par courrier. Mais plusieurs étapes du processus électoral reposent sur l'écrit et dans ces conditions, les adultes analphabètes peuvent difficilement exercer leur droit de vote.

VOS OBJECTIFS

Vous souhaitez rendre plus accessible aux personnes analphabètes l'ensemble du processus électoral. Vous trouvez essentiel que les personnes ayant des difficultés à lire ou à écrire puissent participer au choix des représentantes et représentants de leur communauté.

SUGGESTIONS PRATIQUES 3

Entre deux périodes électorales

Période électorale : avant les élections

•  Le matériel utilisé pour l'exercice du droit de vote devrait être accessible aux lectrices et lecteurs débutants. Il faut qu'il se distingue de la publicité habituelle. Un numéro de téléphone, en très gros caractères, doit apparaître bien en évidence.

Période électorale : le jour des élections

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir les Fiches 3, 5, 6, 9, et tout le Bloc 4

EXEMPLE

L'exercice du droit de vote : l'expérience du Nicaragua

Lors des dernières élections au Nicaragua, le 25 février 1990, on a porté une attention particulière aux personnes analphabètes de manière à leur permettre d'exercer leur droit de vote. Dans certaines régions rurales, la télévision rejoint plus de gens que la distribution d'imprimés. Tout au long de la campagne électorale, la télévision a diffusé des tables rondes, les Frente al pueblo. Ces tables rondes étaient présentées à une heure de forte écoute et duraient une heure. Trois partis y participaient chaque jour.

À la radio, du temps d'antenne était offert gratuitement à tous les partis. Les assemblées publiques ont joué également un rôle d'éducation important et ont permis de faire ressortir l'importance de voter.

Au cours de cette élection, on a insisté sur le fait de voter pour les partis plutôt que pour les candidates et candidats. Chaque parti était identifié par un chiffre (ex : la UNO, Union national opositora, était identifiée au chiffre 1, le FSLN, Frente sandinista de liberation nacional, était identifié au 5, etc.). Tous les partis affichaient une couleur qui les distinguait.

Les partis ont produit des affiches représentant des bulletins de vote et la façon de les utiliser. Résultats : 90 % des adultes en âge de voter se sont inscrits sur les listes électorales. Près de 90 % d'entre eux ont exercé leur droit de vote. Quelques bulletins ont néanmoins dû être annulés parce que les gens ont écrit trois chiffres sur le bulletin ou confondu les chiffres 1 et 11.

Le même modèle de bulletin de vote a été utilisé dans toutes les régions du Nicaragua. Les chiffres 2, 3, 4 et 6 sont utilisés par des partis non-représentés dans la région7. Dans la région Yatama, il y a un onzième parti. Le bulletin est en couleur. Par exemple, la UNO utilise le bleu, le FSLN, le rouge et le noir.

Bloc 4 : Communications écrites

Fiche 11 Rédaction

SECTEUR-CLÉ

Communication.

DOMAINES D'INTERVENTION

Alphabétisation, journalisme, rédaction, vulgarisation...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

L'expérience des groupes en alphabétisation révèle que les problèmes rencontrés par les adultes devant des imprimés d'usage courant ne s'expliquent pas toujours par leurs difficultés en lecture. Souvent, les documents sont rédigés et conçus de manière à être compris par des spécialistes en la matière.

VOS OBJECTIFS

Vous souhaitez encourager les gens à lire. Vous désirez que vos imprimés d'usage courant soient utiles aux adultes en processus d'alphabétisation et à ceux qui se sentent plus ou moins à l'aise avec l'écrit.

SUGGESTIONS PRATIQUES

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir la fiche 1 (texte niveaux d'aptitude)

Rapport de recherche sur la rédaction juridique et administrative en langue courante. Compilation de sources et synthèse de différentes idées sur la question de la lisibilité en langue française.

Cette bibliographie recense un certain nombre d'ouvrages fondamentaux en français et en anglais, dans quelques domaines majeurs de recherche.

Il s'agit de l'ouvrage consulté par F. Soucisse du CLSC Centre-Sud. François Richaudeau a publié plusieurs ouvrages sur la lisibilité.

Le Centre de promotion de la lisibilité, dispose d'une collection d'ouvrages et d'articles sur la lisibilité. Le centre fait partie du Centre canadien d'information juridique. Centre de promotion de la lisibilité, section du Québec, 1140, boul. deMaisonneuve ouest, bureau 1080, Montréal, H3A 1M8. Tél. : (514)845-4834.

EXEMPLE

Le CLSC Centre-Sud, gagnant de deux prix d'accessibilité au concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES !

Des principes de base à respecter

« Il n'y a pas de recette toute faite pour la rédaction d'un texte accessible. Mais, il y a des principes de base. Si on les respecte, on a plus de chances de rejoindre un public large », affirme François Soucisse, rédacteur et coordonnateur de la production du dépliant Un pas de plus, pour votre sécurité.

Le CLSC Centre-Sud a reçu un certificat de reconnaissance pour ce dépliant qui annonce le Programme Vigilance des facteurs dans le quartier Centre-Sud de Montréal. On estime que plus de 35 % des adultes du quartier sont analphabètes.

François Soucisse est un ancien formateur en alphabétisation. Lorsque le CLSC lui a demandé de coordonner la production et l'adaptation du matériel du programme Vigilance des facteurs, il s'est immédiatement préoccupé de son accessibilité. Avec, comme point de départ, deux dépliants sur le même programme, il a voulu que celui du CLSC Centre-Sud soit facile à comprendre pour les personnes ayant des difficultés à lire et à écrire.

François Soucisse reconnaît que son expérience en alphabétisation a pu l'aider, mais ce sont les règles de lisibilité qui lui ont été le plus utiles. «Je me suis inspiré des règles de lisibilité et je me suis aussi fié à mon intuition. Il y a des choses que tu sais, mais dont tu ne tiens pas toujours compte quand tu écris. Par exemple, qu'il faut éviter des termes génériques qui veulent dire n'importe quoi, qu'il est préférable de donner un seul exemple plutôt que d'avoir une phrase trop longue. »

Comme règle de base, le rédacteur s'est limité à des phrases de 9 à 15 mots. «Je crois, dit-il, qu'on peut dire les choses au premier degré sans paraître simpliste, ni enfantin. »

La validation du texte par les apprenantes et les apprenants de l'Atelier des lettres, le groupe populaire en alphabétisation du quartier CentreSud, a confirmé les choix du rédacteur.

Le jury du concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES ! a toutefois souligné que la formule légale du formulaire à remplir restait difficile à comprendre. Sa longueur et le vocabulaire employé la distingue de tout le reste du dépliant. « Cette formulation n'a effectivement pas été validée par les gens de l'Atelier des lettres. C'est un ajout de dernière heure. Comme il ne nous restait plus beaucoup de temps, nous avons pris une formule toute faite dont la portée légale était déjà reconnue », précise François Soucisse.

À la suite du concours, la directrice générale du CLSC, Renée Spain, a indiqué son intention d'instaurer de façon systématique la démarche suivie pour la production de l'affiche et du dépliant Un pas de plus, pour votre sécurité.

François Soucisse reçoit, au nom du CLSC Centre-Sud, un certificat d'accessibilité. Le certificat lui est remis par Diane Labelle, membre du jury et Jacques Proulx de l'ICÉA.

Fiche 12 : Graphisme

SECTEUR-CLÉ

Communication.

DOMAINES D'INTERVENTION

Coordination de projets, édition, graphisme, illustration, vulgarisation...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Les adultes qui lisent peu et ceux qui apprennent à lire mettent fréquemment de côté des imprimés. Ils le font parce que le texte est trop dense ou que les informations importantes n'apparaissent pas au premier coup d'oeil. Il arrive aussi que certains codes graphiques leur soient inconnus et qu'ainsi, une information ou un mode d'utilisation de l'imprimé leur échappe.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez que vos imprimés attirent un public qui ne lit pas beaucoup. Vous voulez éviter des difficultés supplémentaires aux personnes qui font des efforts pour apprendre à lire et à écrire.

SUGGESTIONS PRATIQUES

Typographie

Présentation

POUR EN SAVOIR PLUS

Recommandations simples et concises pour mieux rejoindre les aînés. Données générales sur l'édition.

Le Centre de promotion de la lisibilité dispose d'une collection d'ouvrages et d'articles sur le graphisme et la lisibilité. Centre de promotion de la lisibilité, section du Québec, 1140, boul. de Maisonneuve ouest, bureau 1080, Montréal, H3A 1M8. Tél. : (514)845-4834.

Fiche 13 : Bande dessinée

SECTEUR-CLÉ

Éducation.

DOMAINES D'INTERVENTION

Alphabétisation, illustration, information, scénarisation, vulgarisation...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Souvent, les personnes analphabètes de base ne peuvent pas utiliser l'information contenue dans les bandes dessinées ou les photos-romans, pourtant identifiés et publiés en vertu de leur accessibilité potentielle pour les personnes ayant des habiletés limitées en lecture. Le vocabulaire utilisé, la complexité des situations décrites sont quelques-uns des obstacles rencontrés.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez favoriser un changement d'attitudes ou d'habitudes dans un groupe de la population (ex. -. des personnes désireuses d'acheter une voiture usagée). Vous voulez donner aux citoyennes et aux citoyens moins scolarisés des outils qui leur permettront de trouver une solution à leurs problèmes.

SUGGESTIONS PRATIQUES

Scénario et dialogues

Dessins et mise en page

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir la Fiche 11

EXEMPLE

La série de bandes dessinées de l'OPC et de la CECM

Gagnants au concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES ! Catégorie Guide d'information


Notes du jury

Fiche 14 :  Affiche

SECTEUR-CLE

Information.

DOMAINES D'INTERVENTION

Coordination de projet, direction artistique, graphisme, illustration, photographie, rédaction...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Les affiches sont fréquemment utilisées pour donner une première information sur un service. Même si elles comportent généralement peu de texte, leur message reste souvent inaccessible aux adultes ayant des difficultés à lire.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez que votre affiche encourage les gens à exercer un droit, à utiliser un service existant. Vous souhaitez que les personnes qui ont des difficultés importantes en lecture se sentent concernées par le message de votre affiche.

SUGGESTIONS PRATIQUES

POUR EN SAVOIR PLUS

Fiches 11, 12

EXEMPLE

L'affiche du CLSC Centre-Sud Un pas de plus, pour votre sécurité

Gagnant au concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES!, catégorie Affiche

Édition clsc centre-sud rédaction françois soucisse graphisme pierre lachance validation atelier des lettres tirage 10 000 publication octobre 1990

Notes du jury

Fiche 15 : Dépliant

SECTEUR-CLE

Information.

DOMAINES D'INTERVENTION

Alphabétisation, coordination de projet, graphisme, promotion, rédaction...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Un grand nombre de dépliants destinés à informer la population sur ses droits, sur les procédures à suivre pour obtenir un service ou adhérer à une organisation restent inaccessibles aux personnes qui ne maîtrisent pas la lecture. L'information condensée, les longues phrases, le vocabulaire spécialisé constituent quelques-uns des obstacles auxquels se heurtent régulièrement les lectrices et les lecteurs débutants à qui on remet un dépliant, une brochure, une lettre d'information.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez faire connaître à la population une information qui l'aidera à exercer un droit. Vous cherchez à rejoindre aussi les gens peu scolarisés.

SUGGESTIONS PRATIQUES

POUR EN SAVOIR PLUS Voir les Fiches 11, 12 et 16

EXEMPLE

Le dépliant du CLSC Centre-Sud Un pas de plus, pour votre sécurité

Gagnant au concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES!, catégorie Dépliant

       

Notes du jury

Fiche 16 : Formulaire

SECTEURS-CLES

Communication, administration.

DOMAINES D'INTERVENTION

Droit, enquête, gestion, graphisme, linguistique, rédaction, statistique...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Les personnes qui ont des difficultés à lire, à écrire ou à calculer éprouvent toutes sortes d'embarras parce qu'elles ne parviennent pas à remplir les formulaires. Elles pourront difficilement faire connaître leurs besoins. Il leur sera difficile d'obtenir une aide gouvernementale, un emploi, de s'inscrire à un cours.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez vous assurer que les formulaires mis au point par votre organisme puissent être compris et remplis par des adultes peu scolarisés ou ayant des difficultés en lecture, écriture et calcul.

SUGGESTIONS PRATIQUES

Le titre sera court et indiquera clairement la raison d'être du formulaire. Il devra ressortir au premier coup d'oeil.

Instructions

Questions et réponses

Longueur des formulaires

Validation

Avant de faire imprimer un formulaire, il est souhaitable de soumettre son contenu à des personnes représentatives de la clientèle visée. Des personnes qui ont des difficultés en lecture et en écriture devraient être consultées. On peut les rejoindre par l'intermédiaire des groupes d'alphabétisation, dans les groupes populaires et dans les commissions scolaires (liste en annexe).

POUR EN SAVOIR PLUS

Voir les Fiches 11 et 12

Centre de promotion de la lisibilité, section du Québec, 1140, boul. de Maisonneuve ouest, bureau 1080, Montréal, H3A 1M8. Tél. : (514)845-4834.

EXEMPLE

Il arrive que des personnes analphabètes soient accusées de fraude parce qu'elles n'ont pas compris les documents officiels.

Les exemples de formulaires ayant avantage à être révisés sont nombreux. Heureusement, suite au Forum UNE SOCIÉTÉ SANS BARRIÈRES, plusieurs organismes ont prévu apporter des modifications aux formulaires utilisés couramment.

Fiche 17 : Publication régulière

SECTEUR-CLE

Information.

DOMAINES D'INTERVENTION

Alphabétisation, graphisme, journalisme, photographie, rédaction...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

La plupart des informations publiées dans les quotidiens, les journaux syndicaux ou communautaires, les revues et les hebdomadaires, restent inaccessibles aux adultes, lecteurs débutants. La longueur des textes, le vocabulaire employé, les connaissances préalables requises sont quelques-uns des obstacles rencontrés.

VOS OBJECTIFS

Vous voulez que l'information que vous publiez régulièrement serve à un large public. Vous souhaitez que des gens peu scolarisés puissent profiter de votre publication.

SUGGESTIONS PRATIQUES

EXEMPLE

Une page pour lecteurs débutants : Une question de volonté

« Une page pour nouveaux lecteurs à toutes les semaines, ce n'est pas compliqué à faire. Ce que ça demande d'un journal, c'est de la volonté », affirme Claude-Sylvie Lemery, chef des nouvelles au quotidien Le Droit.

La direction du Droit a accepté de mettre à la disposition du projet une page, sans publicité, toutes les semaines. Les groupes d'alphabétisation ont accepté de se partager les coûts des honoraires du rédacteur.

Information et alphabétisation

« Cette page est très utile en alphabétisation et les intervenants ont montré beaucoup d'enthousiasme », raconte Suzanne Rochon, représentante des organismes d'alphabétisation sur ce projet. Chaque semaine, les groupes composés d'apprenants capables de lire travaillent avec cette page. Sa lecture peut servir à toutes sortes d'activités. On peut, par exemple, apprendre de nouveaux mots, étudier la construction d'une phrase, vérifier la compréhension d'un sujet, découvrir les fonctions d'un journal dans la vie quotidienne.

Le journal est utilisé en alphabétisation depuis déjà longtemps. Mais les textes d'information, contrairement à d'autres rubriques comme les annonces classées, les faits divers, l'horoscope, sont souvent difficiles pour des lecteurs débutants. « Depuis qu'on utilise cette page en classe, explique madame Rochon, les gens comprennent mieux l'actualité. Ils réalisent qu'ils peuvent avoir une opinion intéressante sur un sujet. Ils se sentent plus à l'aise de participer à des discussions. »

Un projet basé sur la collaboration

« Le rédacteur de la page Lire pour dire ne fait pas le travail d'un journaliste, souligne Claude-Sylvie Lemery. Il ne va pas aux conférences de presse et ne fait pas d'entrevues. Sa matière première, c'est le journal Le Droit ».

La mise en page et le choix des photos sont assumés par l'équipe régulière du journal. Après quelques numéros, la préparation de la page Lire pour diren'exige pas plus de temps que les autres chroniques du journal.

EXEMPLE

La page Lire pour dire du journal Le Droit Gagnant au concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES!, catégorie Publication régulière

ÉDITION LE DROIT RÉDACTION DANIEL CÔTÉ GRAPHISME CLAUDE BEAUREGARD RESPONSABLE DE LA PRODUCTION CLAUDE SYLVIE LEMERY COLLABORATION COMMISSIONS SCOLAIRES DES DRAVEURS, OUTAOUAIS+HULL, HAUTE GATINEAU, VALLÉE-DE-LA-LIÈVRE, LES GROUPES POPULAIRES CENTRE D'EDUCATION DE BASE DANS L'OUTAOUAIS, CENTRE CULTUREL D'ORLEANS, MOI J'APPRENDS ET LA MAGIE DES LETTRES TIRAGE 40 000 EXEMPLAIRES PUBLIÉS DEPUIS SEPTEMBRE 1990, TOUS LES LUNDIS.

Notes du jury

Fiche 18 : Guide d'information

SECTEUR-CLE

Édition.

DOMAINES D'INTERVENTION

Communication, éducation, graphisme, rédaction, vulgarisation...

PROBLÈMES RENCONTRÉS

Les guides d'information sont souvent des ouvrages assez volumineux contenant des renseignements sur une problématique. Ces renseignements sont utiles pour mener des actions ou activités diverses. Ces guides sont basés essentiellement sur l'écrit et structurés de manière à pouvoir être consultés facilement et rapidement. Souvent, les personnes ayant des habiletés limitées en lecture n'ont pas accès à ces sources précieuses d'informations.

VOS OBJECTIFS

Vous souhaitez que l'information écrite que vous avez rassemblée soit accessible aux personnes ayant une formation de base en lecture. Vous voulez que l'information contenue dans le guide soit accessible à l'ensemble de la population.

SUGGESTIONS PRATIQUES

Contenu

Présentation

Diffusion

EXEMPLE

Guide des premiers soins du CLSC Sainte-FoySillery Le Phare

Mention du jury, concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES!

EDITION LE PHARE  CSRJEUNESSE  CLSC SAINTE-FOY-SILLERY  RECHERCHE ET RÉDACTION MARIE-BERTHE BÉDARD, RAYMONDE PÉPIN, LISE VERMETTE ILLUSTRATIONS CENTRE HOSPITALIER DE L'UNIVERSITE LAVAL (CHUL), GRAPHIDE COORDINATION ROLANDE VEILLEUX-GERVAIS, VAUDATION TIM ALLEN, URGENTOLOGUE (CHUL) TIRAGE 10 000 PUBLICATION lre EDITION 1986, 3e EDITION 1989.

Notes du jury

Annexes

ANNEXE 1

Liste des participantes et des participants

1. Participantes et participants inscrits

Services à la population (public)

Aide juridique Saint-Georges-de-Beauce, Roch Baillargeon

Assemblée nationale, Louise Harel

Centre régional d'accueil et de référence de l'Ile de Montréal, France Moïse

Commission de formation professionnelle - Montréal métropolitain, Claude Charette

Commission de la santé et de la sécurité du travail, Claude Létourneau

Commission de la santé et de la sécurité du travail, Louise Lévesque-Vachon

Commission de la santé et de la sécurité du travail, François Vezeau

Commission des droits de la personne, Madeleine Boucher Commission des droits de la personne, Natalina Crescenzi

Commission des droits de la personne, Claire Grenier

Commission des droits de la personne, Monique Lortie

Commission des écoles protestantes du Grand Montréal, Louise Sarrasin

Commission Emploi et Immigration Canada, Lucette Bellemare

Commission Emploi et Immigration Canada, Jocelyne Labelle-Joly

Commission Emploi et Immigration Canada, Pierre L'Allier

Commission Emploi et Immigration Canada, Jacques Mathurin

Commission Emploi et Immigration Canada, Normand Sabourin

Commission royale sur la réforme électorale et le financement des partis, Yves Denoncourt

Commission royale sur la réforme électorale et le financement des partis, Lucie Pépin

Commission scolaire catholique de Sherbrooke, Jacinthe Bélisle

Commission scolaire de Chicoutimi, Jean-Yves Simard

Commission scolaire de Lotbinière, Denise Archambault

Commission scolaire Manicouagan, Normand Valcourt

Commission scolaire Miguasha, Jean Poirier

Communication-Québec, Marjolaine Lévesque

Communication-Québec, Jean Talbot

Communication-Québec - Direction régionale de Québec, Marie Roux-Lambert

Conseil des communautés culturelles et de l'immigration,YvesAlavo

Consommation et Corporations Canada, Maryse Lavoie

Fédération des CLSC Région 05, Odette Dion

Institut des langues, Raymonde Dallaire

Ministère de l'Éducation, Margot Désilets

Ministère de l'Éducation, Lino Mastriani

Ministère de l'Éducation, Andrée Racine

Ministère de l'Éducation, Sylvie Roy

Ministère de l'Éducation, Francine Senécal

Ministère de l'Éducation - Formation à distance, Laila Valin

Ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle, Normand Bureau

Ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle, Denise Boulanger

Ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle, Gil Michel

Ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle, Claire Pelletier

Office de la protection du consommateur, Michael McAndrew

Office des personnes handicapées du Québec, Henri Bergeron

Office municipal d'habitation de Montréal, Benoît Fradette

Office municipal d'habitation de Montréal, Louise Hébert

Protecteur du citoyen, Micheline Bouzigon

Protecteur du citoyen, Hélène Brodeur

Protecteur du citoyen, Mariette Cailloux

Protecteur du citoyen, Lyne Chassé

Protecteur du citoyen, Diane Dubuc

Protecteur du citoyen, Lucie Gosselin

Protecteur du citoyen, Denise Labelle

Protecteur du citoyen, Lucie Levac

Protecteur du citoyen, Anne-Marie Racette

Protecteur du citoyen, Manon Robitaille

Protecteur du citoyen, Monique Sévigny

Régie des rentes du Québec, Normand Trottier

Régie du logement, Annie Autonès

Régie du logement, Michel Beaudry

Régie du logement, Colette Boucher

Régie du logement, Pauline Cyr

Régie du logement, Jacques Gagnon

Régie du logement, Maria Matakias

Régie du logement, Benoît de Margerie

Régie du logement, Roland Poirier

Régie du logement, Thérèse Jutras

Secrétariat d'État du Canada, Lyne Lalonde

Secrétarait d'État du Canada, Jean-Marie Martin

Secrétariat d'État du Canada, Claire Pilon

Service correctionnel du Canada, Roland Deneault

Société canadienne des postes, Robert Favreau

Société canadienne des postes, Lise Sylvain

Union des municipalités régionales de comté du Québec, Nicole Huneault

Université du Québec à Montréal, Claire Gélinas-Chebat

Université du Québec à Montréal, Lyne Kurtzman

Ville de Montréal, Lucie Bernier

Ville de Montréal, Magali Brunei

Ville de Montréal, Yves Chalifour

Ville de Montréal, Paule Drouin

Ville de Montréal, Louise Robichaud

Ville de Montréal, Robert Sauriol

Isabelle Binette, étudiante

Gérald Castonguay, formateur d'adultes

Diane Dubé, formatrice d'adultes

Pierre Majeau, consultant en ressources humaines

Andréa Richardson, étudiante

Services à la population (communautaire)

Bureau de consultation jeunesse, Lucie Bélanger

Centre d'éducation et d'action des femmes, Danielle Fournier

Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine, Thérèse Leblanc

Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine, Richard Morin

Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine, Pierre Simard

Centre de formation populaire, Lise Gervais

Centre d'orientation et de formation pour les femmes en recherche d'emploi (COFFRE), Martine Roy

Centre d'orientation paralégale et sociale pour immigrants, Zorka Kovacic

Centre des Femmes en emploi, Johanne Forget

Centre St-Pierre, Lise Noël

Centrétape, Hélène Gautron

Comité des femmes chiliennes de Montréal, Eliana Cielo

Communauté enseignante de la Congrégation Notre-Dame, Marie Thibaudeau

Conférence religieuse canadienne - section du Québec, Clémence Laurin

Écho des femmes de la Petite Patrie, Danièle Bordeleau

Écho des femmes de la Petite Patrie, Augustine Gonzalez

Regroupement pour la relance économique et sociale du sud-ouest de Montréal (RÉSO), Nicole Gladu

Service d'orientation et de relance industrielle pour femmes (SORIF), Marie Leahey

Service d'orientation et de relance industrielle pour femmes (SORIF), Anne Raby

Service d'orientation et de relance industrielle pour femmes (SORIF), Raymonde Bergeron

Société des services Ozanam, Danielle Mongeau

Société Elizabeth Fry, Sylvie Boucher

Milieu syndical

Alliance des professeures et professeurs de Montréal (CEQ), Pierrette Bergeron

Alliance des professeures et professeurs de Montréal (CEQ), Ginette Leroux

Association professionnelle du personnel administratif de la CECM (CSN), Pierre Tremblay

Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ), Francois Beauregard

Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ), Lise Bourbeau

Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ), Laurier Caron

Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ), Rosette Côté

Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ), Diane Fortin

Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ), Michelle Savard

Centrale de l'enseignement du Québec (CEQ), Jean-Claude Tardif

Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Gilles Boucher

Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Michelle Bourget

Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Claude Faucher

 Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Denis Giguère

Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Mario Jodoin

Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Pierre-Yvon Ouellet

Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Cécile Variasse

Comité national des jeunes de la CSN, Mario Guertin

Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jean Charest

Confédération des syndicats nationaux (CSN), Thérèse Jean

Confédération des syndicats nationaux (CSN), Céline Lamontagne

Confédération des syndicats nationaux (CSN), Marcel Pépin

Confédération des syndicats nationaux (CSN), Marie Roy

Conseil central de Montréal (CSN), Luc Garneau

Conseil central de Montréal (CSN), Suzanne Morin

Fédération des employées et employés de services publics (CSN), François Juneau

Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ), Esther Désilets

Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Johanne Deschamps

Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Louise Miller

Fraternité nationale des charpentiers menuisiers, forestiers et travailleurs d'usine (FTQ), Gaston Boudreau

Syndicat de l'enseignement de Lanaudière (CEQ), Louise Patry

Syndicat de l'enseignement des Mille-Isles (CEQ), Louise Ducharme

Syndicat de l'enseignement des Mille-Isles (CEQ), Suzanne Harbour

Syndicat de l'enseignement du Grand Portage (CEQ), Pierrette O'Leary

Syndicat des cols bleus de Ville de Laval (CSD), Yvon Bourdon

Syndicat des salariés de la Boulangerie Weston (CSD), Daniel Beauchemin

Syndicat des travailleurs et travailleuses en communication et en électricité du Canada (FTQ), Alain Lamy

Syndicat national du lait (CSD), André Baribeau

Union des producteurs agricoles (UPA), Gaétane Fournier

Union des producteurs agricoles - Lanaudière (UPA), Odette Lavallée

Défense des droits

Au Bas de l'Échelle, Anick Druelle

Comité des bénéficiaires du Centre hospitalier L. H. Lafontaine, Lucien Landry

Conseil national des femmes juives du Canada, Craig Ryan

Fondation canadienne des droits humains, Shirley Sarna

Institut canadien d'éducation des adultes, Nicole Lacelle

Institut canadien d'éducation des adultes, Jacques Proulx

Institut canadien d'éducation des adultes, Lina Trudel

La Voix - Le Réseau canadien des aînés, Sylvie Deliencourt

Ligue des droits et libertés, Gérald McKenzie

L'R des Centres de femmes du Québec, Michèle Asselin

Mouvement d'éducation populaire et d'action communautaire du Québec (MÉPACQ), Diane Matte

Organisation nationale anti-pauvreté, Jane Gurr

Regroupement des maisons d'hébergement et de transition pour les femmes victimes de violence, Marie Pelchat

Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec, Lorraine Guay

Relais-femmes, Hélène Bohémier

Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal, Patrick Alleyn

Réseau national d'action éducation femmes, Lucienne Cryte

Réseau national d'action éducation femmes, Louise Messier Nicole Kennedy, intervenante en maison d'hébergement

Médias et édition

Éditions Beauchemin, Isabelle Quentin

Guide Mont-Royal, Lucie Dufour

Office des communications sociales, Miville Boudreault

Radio-Québec, Céline Lavoie

Radio-Québec, May Poirier

Sylvain Couture, journaliste pigiste

Marcel Poirier, professeur de français, télévision communautaire

Alphabétisation

Atelier des lettres, Marie-Paule Garand

Atout-lire, Monique Olivier-Davignon

Atout-lire, Ginette Gauvin

Atout-lire, Colette Paquette

Carrefour d'éducation populaire, Diane Guérette

Carrefour d'éducation populaire de Pointe St-Charles, Lucie St-Germain

Centre Alpha de St-Honoré, Christiane Gagné

Centre d'alphabétisation de Jonquière, Carmen Bernier

Centre d'alphabétisation du comté Roberval, Aline Laforge

Centre de lecture et d'écriture (Clé), Léonie Couture

Centre de lecture et d'écriture (Clé), Carole Doré

Centre de lecture et d'écriture (Clé), Jeanne Francke

Centre de lecture et d'écriture (Clé), Diane Lambert

Centre de ressources en éducation populaire (CRÉP-CÉCM), Carole Forgues

Centre Mot à Mot Shipshaw, Claudette Bérubé

Clé des mots, Stéphane Boilard

Clé des mots, Anick Montpetit

Commission scolaire de la Côte-du-Sud, Laurent Santerre

Commission scolaire de la Haute-Gatineau, Josée Carie

Commission scolaire de la Haute-Gatineau, Nicole Duquette

Commission scolaire Outaouais Hull, Carole Fuoco

Commission scolaire régionale de Chambly, Louise Lemay

Commission scolaire Sault-St-Louis, Louise Dagenais

Commission scolaire Ste-Croix, Marie-Paule Désaulniers-Vaillancourt

Commission scolaire Vallée-de-la-Lièvre, Robert Langlois

 Commission scolaire Vallée-de-la-Lièvre, Odette Lapointe

Comité d'éducation des adultes de St-Henri (CÉDA), Hélène Hagan

Comité d'entraide populaire en alphabétisation (CEPA), Lise Paradis

Comquat, Lucie Majeau

Équipe interrégionale en alphabétisation, Marie-Paule Dumas

Fondation québécoise pour l'alphabétisation, Jean-Yves Desjardins

La Boîte à lettres, Élise Massicotte

La Jarnigoine, Élise DeCoster

La Littérature de l'oreille, Johanne Carbonneau

La Magie des lettres, Suzanne Crête

La Magie des lettres, Colette Lacroix

La Magie des mots, Nicole Dumont

Les Ateliers mot à mot, Lise Leduc

LIRA, Louise Leblanc

Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, Nicole Lachapelle

Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, Berthe Lâchante

Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, Ginette Richard

Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, Micheline Séguin

Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, Sylvie Pelletier

The Centre for Literacy in the schools and the community, Marie-Francine Joron

France Poirier, formatrice

Dominique Thibault, étudiant

Partenaires hors Québec

Association sénégalaise de recherche et d'assistance au développement communautaire, Malanine Savane

Commission canadienne pour l'UNESCO, Isabelle Marquis

Conseil Alpha Kedgwick Fraser (N.-B.), Armand Savoie

Fédération d'alphabétisation du Nouveau-Brunswick, Roger Doiron

Fédération d'alphabétisation du Nouveau-Brunswick, Romain Landry

Fédération des organisations non gouvernementales du Sénégal, Joseph Dione

Fédération des organisations non gouvernementales du Sénégal, Malamine Sane

Frontier College, Irène Jansen

Programme Alphabétisation communautaire en Ontario (ACO), Richard R. Hudon

Service fransaskois d'éducation des adultes, Lucie Gauvin

Université d'Ottawa, Jacqueline Bossé-Andrieu

Personnes-ressources en démarche d'alphabétisation

Guy Bélanger, Atout-lire

Lise Brunelle, Arbralettre

Rhéo Desjardins, Centre de lecture et d'écriture (Clé)

Jeannine Dlon-Doucet, Atout-lire

Eugène Drouin, Atout-lire

Céline Foisy, La Jarnigoine

Alain Gagnon, Atout-lire

Jean Galipeau, La Jarnigoine

Guy Genest, Centre de lecture et d'écriture (Clé)

Martin GrandMaison, Arbralettre

Rachel Labelle, Centre de lecture et d'écriture (Clé)

Daniel Lachance, Arbralettre

Paul Langlois, Atout-lire

Michel Leduc, Clé des mots

Enrico Mattioli, La Jarnigoine

Alain Mireauh, Centre de lecture et d'écriture (Clé)

Lucie Montreuil, Clé des mots

Ginette Paiement, Arbralettre

Jeanne-d'Arc Perreauh, La Jarnigoine

Jean-Luc Savard, Atout-lire

Sylvie Sévigny, La Jarnigoine

Mariana Sirois, Atout-lire

Thérèse Tremblay, Atout-lire

Nicole Trudeau, Centre de lecture et d'écriture (Clé)

Membres du jury du concours DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES !

Richard Cayer, Centre de lecture et d'écriture (Clé)

Diane Labelle, Centre d'éducation des adultes de la commission scolaire Saint-Eustache

Johanne Pomerleau, Clé des mots

2. Autres participantes et participants

Animateur des plénières : Bernard Vallée (ICÉA)

Animatrices et animateurs des débats sur l'exercice des droits

Gisèle Lalande, journaliste, Radio-Canada

Danielle Fournier, professeure, École de service social, Université de Montréal

Antoine Char, chargé de cours, département des Communications, UQAM

Mlchaëlle Jean, journaliste et animatrice, Radio-Canada

Françoise Guénette, journaliste pigiste

Personnes-ressources des ateliers pratiques du dimanche matin

C-l Simplifier les formulaires

Nicole Fernbach (Centre de promotion de la lisibilité, Centre canadien d'information juridique)

C-2 Communiquer avec la clientèle

Marjolaine Lévesque (Communication-Québec)

C-3 Théâtre et vidéo

Pierre Slmard (animateur social)

André Variasse (vidéaste)

C-5 Aider les parents analphabètes

Marie Fecteau (Programme «J'apprends avec mon enfant », CECM)

Louise Sarrasin (Programme « Communication entre la famille et l'école », CEPGM)

C-6 La reconnaissance des compétences

Martine Roy (Centre d'orientation et de formation pour

femmes en recherche d'emploi, COFFRE)

C-7 Lire et enregistrer les textes d'information

Sylvie Roy (intervenante et chercheure en alphabétisation)

C-9 La bande dessinée

Carole Forgues (Centre de ressources en éducation populaire, CRÉP-CÉCM)

Michael McAndrew (Office de la protection du consommateur, OPC)

C-ll Les méthodes coopératives d'enseignement

Fernand Ouellet (Centre d'éducation interculturelle et de compréhension internationale, CÉICI)

C-l2 Campagne d'information pour un large public

Louis Delage (Cossette-Communication Marketing Québec)

Jean-Yves Desjardins (Fondation québécoise pour l'alphabétisation)

C-13 Le processus électoral

Lorraine Guay (Regroupement des ressources alternatives en santé mentale)

Lucien Landry (Comité des bénéficiaires, Centre hospitalier L.-H. Lafontaine)

Françoise David (observatrice, élections au Nicaragua)

C-14 Médias écrits

Céline Landry (La Presse)

C-l5 Dépaysées, au bout du monde

Mireille Landry (Centre de ressources de la troisième avenue)

Carolle Delva (Maison d'Haïti)

Rose-Marie Mésidor

C-16 Mon client n'a pas compris

Roch Baillargeon (Aide juridique Saint-Georges-de-Beauce)

Hélène Bohémier (chargée de cours, Sciences juridiques, UQAM)

C-17 Plan d'action dans l'entreprise

Lucie Manoni (Société canadienne des postes)

Vincent Arsenault (Société canadienne des postes)

C-18 Favoriser la participation aux assemblées

Louise Desmarais (agente d'information)

Organisation

Comité organisateur : Louise Miller (RGPAQ), Maryse Perreault (RGPAQ), Micheline Jourdain (CEQ), Nicole Boily (ICÉA)

Coordination : Rachel Bélisle

Logistique : Sylvie Chénard

Recherche : Andrée Boucher

Communications : Marie Leclerc (ICÉA)

Administration : Francine Corbeil (ICÉA)

Inscription : Christlane Thomas (ICÉA)

Soutien technique aux communications et au concours : Éllette Beaulieu (ICÉA)

Suivi avec les volontaires : Nicole Caron (ICÉA)

Responsable de l'équipe d'orientation : Hélène Paré (ICÉA)

Exposition DES IMPRIMÉS ACCESSIBLES ! : Bernard Vallée (ICÉA)

Accompagnement : Carole Guérin

Responsable des ententes avec l'Université du Québec à Montréal : Roland Côté (UQAM)

Horaire des activités

Annexe 3 : Quelques adresses

Alphabétisation

1. Services directs

1.1 Groupes populaires

Il existe des groupes populaires d'alphabétisation dans la plupart des régions du Québec. Une quarantaine d'entre eux sont membres du RGPAQ et ont été associés à la réflexion du forum.


BAS ST-LAURENT

Centre d'alphabétisation des Basques 400, rue Jean Rioux Trois-Pistoles GOL 4K0 (418)851-1111 poste 100 (418)851-3320

SAGUENAY-LAC ST-JEAN

Alpha-Albanel 306, rue de l'Église Albanel G0W 1A0 (418) 279-5702

Centre d'alpha du comté de Roberval 1286, Chanoine Boivin St-Félicien G8K 2C6 (418)679-5737

Groupe centre Lac d'Alma 475, rue St-Bernard ouest Alma G8B 4R1 (418) 668-3357

Centre d'alphabétisation de Jonquière 1975, Ozanne Jonquière, G7X 5B1 (418)547-7514

Centre alpha de la Baie 802, boul. Grande Baie nord La Baie G7B 3K7 (418) 544-2586

Centre alpha de St-Honoré 1970, rue Hôtel de Ville St-Honoré G0V 1L0 (418)673-4801

Centre mot-à-mot 3760, rue St-Léonard Shipshaw G0V 1V0 (418)695-5385

Lettres vivantes 709, rue Gauthier Larouche G0W 1Z0 (418) 542-5675

QUÉBEC

Atout-lire 325, rue Ste-Thérèse Québec G1K 1M9 (418) 524-9353

Alphabeille Vanier 217, rue Bélanger Ville Vanier G1M 1V6 (418) 683-3941

MAURICIE-BOIS-FRANCS

Alpha-Nicolet 160, rue Frère Dominique C.P. 2550 Nicolet JOG 1E0 (819) 293-5745

C.O.M.S.E.P. 749, rue St-Maurice Trois-Rivières G9A 3P5 (819) 378-6963

Ludolettre 128, rue Ouellette C.P. 488 St-Léonard-d'Aston  JOC 1M0 (819) 399-3023 (819) 399-2494

ESTRIE

Arbralettre 31, rue King ouest Sherbrooke J1H1N5 (819) 562-1466

MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN

Atelier des lettres 1710, rue Beaudry Montréal H2L 3E7 (514)524-0507

Ateliers mot-à-mot 6497, rue Azilda Anjou H1K 2Z8 (514)354-4299

Carrefour d'éducation populaire de Pointe St-Charles 2356, rue Centre Montréal H3K 1J7 (514)596-4444

Centre de lecture et d'écriture 3684, rue Mentana Montréal H2L 3R3 (514)527-9097

Centre haïtien d'animation et d'intervention sociale 7700, avenue d'Outremont C.P. 681, Succ. Mont-Royal Ville Mont-Royal H3P 3G4 (514) 271-7563

Centre portugais de référence et de promotion sociale 4050, rue St-Urbain Montréal H2W 1V3 (514)842-8045

Centre des lettres et des mots 8733, rue Hochelaga Montréal H1L 2M8 (514) 355-1641

Collectif de recherche et d'intervention Kiskeya (CRIK) 7115, Chemin Côte-des-Neiges Montréal H3R 2M2 (514)735-8867

Comité d'éducation des adultes de St-Henri (CÉDA) 2515, rue Delisle Montréal H3J 1K8 (514)596-4422

Centre N'a Rive 7027, rue St-Denis Montréal H2S 2S5 (514)278-2157

La jarnigoine 6815, rue St-Denis Montréal H2S 2S3 (514)273-6683

Lettres en main 2886, boul. Rosemont Montréal H1Y 1L7 (514) 729-3056

Maison d'Haïti 8833, boul. St-Michel Montréal H1Z3G3 (514)326-3022

Tour de lire 1437, boul. Pie LX Montréal HIV 2C2 (514)521-2075

Un Mondalire 14 224, rue Demontigny Montréal H1A 1K7 (514) 642-2279

MONTÉRÉGIE

Boîte à lettres 112, rueNobert Longueuil J4J2Y9 (514)646-9273

Clé des mots 9, boul. Montcalm nord bureau 415 CandiacJ5R3L5 (514)659-7941

Comquat inc. 95, 5e avenue Pincourt DorionJ7V 5K8 (514)453-5226

La Porte ouverte 439, boul. Séminaire-nord St-Jean-sur-le-RichelieuJ3B 5L4

(514)349-6827

LAURENTIDES-LANAUDIÈRE

ABC des Manoirs 568, rue Léon Martel Terrebonne J6W 2J8 (514) 471-6928

Coop de services multiples Lanaudière 2566, rue Victoria Ste-Julienne JOK 2T0 (514) 831-3333

Regroupement des assistés sociaux de Joliette-métro 181, rue Lajoie sud Joliette J6E 5L3

614)759-7977

Regroupement des services communautaires de Berthier 584, rue Montcalm C.P. 1439 Berthierville JOK 1A0 (514) 836-7122

Alpha-Laurentides C.P. 351 Ste-Agathe-des-MontsJ8C 3C6 (819)326-3733

OUTAOUAIS

Comité alpha Papineau 580, boul. Cité des Jeunes C.P. 7 Buckingham J8L 2X1 (819) 986-7506

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Alpha-Témis 1019, route 382 LaverlochèreJOZ 2P0 (819)765-3431

CÔTE-NORD

Lira 400, rue Arnaud Sept-Îles G4R 3A9 (418)968-9843

Popco inc. C.P. 366 Port-Cartier G5B 2G9 (418) 766-8047

1.2 Alphabétisation dans les commissions scolaires

On peut communiquer directement avec la commission scolaire de son territoire pour connaître les coordonnées des centres d'éducation des adultes qui font de l'alphabétisation. On peut également téléphoner au numéro 1-800361-9142, numéro général d'information sur les ressources en alphabétisation.

2. Organismes de coordination

Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) 5040, boul. Saint-Laurent, bureau 1 Montréal (Québec) H2T 1R7 Téléphone : (514) 277-9976

Équipe interrégionale de concertation en alphabétisation C.P. 411, succ. Outremont Montréal (Québec) H2V 4N3 Téléphone : (514) 595-2047 Télécopieur : (514) 595-2081

Institut canadien d'éducation des adultes 506, rue Sainte-Catherine est, bureau 800 Montréal (Québec) H2L 2C7 Téléphone : (514) 842-2766 Télécopieur : (514) 844-1598

3. Centres de documentation

Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF) 1265, rue Berri, bureau 340 Montréal (Québec) H2L4X4 Téléphone : (514) 844-3674 Télécopieur : (514) 844-1598

Centre for Literacy Dawson College 3040, rue Sherbrooke ouest, bureau 4B1 Montréal (Québec) H3Z1A4 Téléphone : (514)931-8731

LANGUE COURANTE

Centre de promotion de la lisibilité, section du Québec 1140, boul. de Maisonneuve ouest, bureau 1080 Montréal (Québec) H3A 1M8 Téléphone : (514) 845-4834 Télécopieur : (514) 845-2055

Centre canadien d'information juridique Centre de promotion de la lisibilité 600, avenue Eglinton est, bureau 205 Toronto (Ontario) M4P 1P3 Téléphone : (416)483-3802 Télécopieur : (416)483-4436

Notes

1 Les méthodes sont ici appliquées à des groupes d'alphabétisation. On peut facilement s'en inspirer pour toute autre activité de formation auprès des adultes. Ces méthodes, populaires dans les milieux pluri-ethniques, sont également utilisées dans l'enseignement aux jeunes.
2 Ces suggestions s'appliquent autant à des activités regroupant une majorité de personnes analphabètes qu'à des rencontres où elles sont minoritaires.
3 Les conseils suivants réfèrent à des élections générales, mais on peut facilement les adapter à d'autres types d'élections. Ces conseils se rapportent au processus électoral actuellement en vigueur.
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