Métier: aide familiale
Petit guide
pour connaître ses droits
Publié par l'Association des aides familiales
du Québec
La tête haute tous les jours !
Nos remerciements à toutes les membres de l'équipe,
aux collaboratrices et aux membres du comité d'orientation qui
nous ont fait part de leurs commentaires tout le long de la préparation
du présent guide.
Publication financée en partie par le ministère
des Relations avec les citoyens et de l'Immigration du Québec
Recherche : Françoise Gysels
Révision : Marie-Hélène Papillon
Mise en pages : Mathilde Hébert
Impression : Multigriffe
Dépôt légal 3e trimestre 1998
Bibliothèque nationale du Québec. Bibliothèque nationale
du Canada.
* Association des aides familiales du Québec (AAFQ)
Montréal, octobre 1998
UN GUIDE CONÇU POUR VOUS
Le présent guide a été préparé
par l'Association des aides familiales du Québec (AAFQ). Il contient
les informations de base dont vous avez besoin pour vous protéger
en tant que travailleuse en maison privée.
Avant d'entreprendre une démarche quelconque concernant
votre emploi, n'hésitez pas à communiquer avec nous. L'AAFQ
pourra répondre à vos questions et vous accompagner dans des
démarches concernant la protection de vos droits. Elle pourra aussi
vous aider à vous assurer que votre travail s'effectue dans des
conditions qui vous permettent de gagner votre vie dignement comme professionnelle
du travail en maison privée.
Ce guide résume quelques-uns de vos droits en tant
que travailleuse en maison privée, et quelques façons de les
faire respecter.
Il n'a pas pour but de donner des conseils juridiques
personnalisés à des problèmes précis. La
situation de chaque travailleuse est unique, et vous pouvez avoir besoin
de consulter un groupe spécialisé, un avocat ou une
avocate pour régler un problème qui vous préoccupe.
La reproduction partielle ou totale de ce guide est autorisée
et même encouragée, à condition d'en mentionner la source.
QUELQUES DÉFINITIONS
Employeurs
Le guide fait généralement référence à
« des employeurs » (et non à un employeur) parceque la
travailleuse en maison privée travaille la plupart du temps pour
un couple.
Féminin ou masculin ?
Compte tenu du fait que la grande majorité des aides familiales
sont des femmes, la forme féminine est utilisée pour désigner
tant les hommes que les femmes.
Loi sur les normes du travail
Loi provinciale qui établit les conditions minimales de travail
de la majorité des travailleurs et travailleuses au Québec.
Commission des normes du travail (CNT)
Commission chargée de surveiller l'application de cette loi.
Domestique ? Gardienne ? Aide familiale ?
Dans le guide, nous parlons de travailleuses en maison privée.
Selon la Loi sur les normes du travail, la «
domestique » est une salariée, qui demeure ou
non chez ses employeurs, fait des tâches ménagères pour
la famille et peut s'occuper d'un enfant ou d'une personne âgée
ou handicapée.
La « gardienne » est celle qui demeure
ou non chez ses employeurs et s'occupe d'un enfant ou d'une personne
âgée ou handicapée. Elle fait seulement des tâches
ménagères liées aux besoins immédiats de cette personne.
Si en plus elle fait des tâches domestiques pour l'entretien général
de la maison, elle est « domestique ».
Pour l'ensemble du Canada, la Classification nationale
des professions divise le travail en maison privée en plusieurs
catégories : aide familiale, aide de soutien à domicile, homme/dame
de compagnie, gouvernante, aide à la famille en résidence
familiale, gardienne d'enfants. L'AAFQ, pour sa part, a choisi d'utiliser
l'expression « aide familiale » pour désigner
toute personne qui travaille dans une maison privée, peu importe
ses tâches et ses responsabilités. L'AAFQ définit l'aide
familiale comme suit : Une professionnelle qui exécute diverses
fonctions dans une maison privée. Pour assurer la bonne
marche du foyer, elle organise et effectue différentes tâches
et activités liées au bien être des membres de la famille.
En l'absence des parents ou de la famille, elle assume l'entière
responsabilité des enfants ou des personnes âgées.
Nous employons toutefois les termes « gardienne
», « domestique », etc. lorsque nous nous
référons précisément à la Loi sur les normes
du travail.
LA LOI ET LA TRAVAILLEUSE EN MAISON
PRIVÉE
Je travaille dans une maison privée. Est-ce que je
suis considérée comme une travailleuse selon la Loi sur
les normes du travail ?
Oui. Si vous travaillez dans une maison privée et
que vous faites des tâches ménagères, vous entrez
dans la catégorie des « domestiques ». Vous êtes
une travailleuse non syndiquée et vous êtes couverte
par la Loi sur les normes du travail. Vous avez droit
à des conditions minimums de travail, définies par la loi
et que vos employeurs doivent respecter.
Je garde une personne âgée. Est-ce que je suis
une domestique ?
Une travailleuse qui s'occupe uniquement d'une
personne âgée ou handicapée ou d'un ou de plusieurs
enfants dans une maison privée est définie par la Loi sur
les normes du travail comme une « gardienne ».
En tant que gardienne, suis-je protégée par
la Loi sur les normes du travail ?
Non. La gardienne est exclue de la protection de
la Loi sur les normes du travail. Concrètement, cela veut
dire que cette travailleuse n'a pas de recours devant la Commission
des normes du travail pour réclamer un salaire minimum, des vacances
ou congés payés, ou une rémunération pour ses heures
supplémentaires. Autrement dit, vos employeurs peuvent vous offrir
des conditions moindres que ce que la loi prévoit Ils doivent toutefois
respecter le contrat de travail qu'ils ont conclu avec vous.
Est-ce que j'ai droit à une protection si je travaille
comme gardienne ?
Comme personne et comme travailleuse, vous avez droit
au respect de votre intégrité et de votre sécurité.
Si vous vous croyez lésée comme personne travaillant dans
une maison privée, consultez l'AAFQ.
Est-ce que des employeurs peuvent m'engager comme «
travailleuse autonome » dans une maison privée ?
Non. Quand vous travaillez dans une maison privée
et que vous devez faire ce que les employeurs vous disent de faire,
de la façon qu'ils déterminent et avec les outils qu'ils mettent
à votre disposition, vous n'êtes pas une travailleuse autonome
: vous êtes leur employée. Que vous soyez payée
à l'heure ou à la semaine, vos employeurs doivent vous
verser un salaire net (c'est-à-dire un salaire brut moins les
déductions obligatoires selon la loi). Assurez-vous que le salaire
qu'on vous offre est « avant déductions », c'est-à-dire
qu'il s'agit d'un salaire brut.
LA SEMAINE DE TRAVAIL
Qu'est-ce que la semaine normale de travail ?
Pour les travailleurs en général, la semaine
normale est définie par la Loi sur les normes du travail
et par ses règlements. C'est le nombre d'heures de travail par
semaine rémunérées au taux horaire ordinaire. La semaine
normale de travail est de 42 heures. Toute heure travaillée
en plus de ce nombre constitue une heure de travail supplémentaire.
La semaine de travail sera de 41 heures à partir du 1er
octobre 1999, et de 40 heures à partir du 1" octobre 2000.
Je réside chez mes employeurs. Ma semaine normale
de travail est-elle la même que si j'habitais ailleurs ?
Non. Le Règlement sur tes normes du travail stipule
que la semaine normale d'une travailleuse qui demeure chez son employeur
est de 49 heures (sept heures de plus que pour la travailleuse qui ne
demeure pas chez son employeur) et que son salaire minimum par semaine
de travail est de 271 $.
Comment doit-on calculer les heures de travail ?
Chaque heure de présence à la résidence
de vos employeurs, à leur disposition et à leur demande
est une heure travaillée. Les heures où vous devez
être présente pour assurer la sécurité de la maison,
surveiller les enfants, attendre un paquet ou recevoir un appel téléphonique,
par exemple, sont des heures travaillées.
Je demeure chez mes employeurs. Existe-t-il une façon
de calculer mes heures de travail ?
Oui. Quand vous n'êtes pas libre de quitter la résidence
de vos employeurs ou de rester dans votre chambre, vous êtes
au travail. Prenons des exemples concrets : si vous ne pouvez pas
sortir faire une promenade parce qu'autrement les enfants seraient seuls,
ou parce que vous devez recevoir un appel pour les employeurs,
vous travaillez.
Ai-je droit à un salaire minimum si je travaille
comme aide familiale et que je ne demeure pas chez mes employeurs ?
Oui. Au Québec, le salaire minimum est actuellement
de 6,90 $ de l'heure pour la majorité des travailleurs.
LE TEMPS SUPPLÉMENTAIRE
Est-ce que je suis payée le même salaire si
je travaille des heures supplémentaires ?
Non. Au Québec, les employeurs doivent vous payer
chaque heure supplémentaire une fois et demie votre salaire horaire
ordinaire. voyons deux exemples :
• Si vous êtes « domestique » et
que vous ne résidez pas chez vos employeurs, votre salaire horaire
minimum est de 6,90 $. Chaque heure travaillée en plus de la semaine
normale de 42 heures sera donc payée 10,35 $ (6,90 $ x l,5). Si
vous travaillez 50 heures, votre salaire sera calculé comme ceci
:
• Si vous êtes « domestique » et
que vous résidez chez vos employeurs, votre salaire hebdomadaire
minimum est de 271 $ (lorsqu'on le divise par 49 heures, cela équivaut
à 5,53 $ l'heure). Chaque heure travaillée en plus de la semaine
normale de 49 heures sera donc payée 8,30 $ (5,53 $ x l,5). Si
vous travaillez 55 heures, votre salaire sera calculé comme ceci
:
49 heures pour 6 heures à 8,30 $ +
|
271,00$ 49,80 $
|
Total (salaire brut)
|
320,77 $
|
Suis-je obligée d'accepter de faire des heures supplémentaires
?
Selon la Loi sur les normes du travail, si l'on
vous paie, vous ne pouvez pas refuser_de faire des heures supplémentaires,
sauf si vous avez déjà travaillé six jours de suite car
vous avez droit à 24 heures de congé par semaine.
Si vous résidez chez vos employeurs, vous avez le droit de vous
reposer pendant 24 heures d'affilée chaque semaine et de quitter
leur maison pendant votre jour de congé.
Mes employeurs peuvent-ils étaler mes heures supplémentaires
sur plusieurs semaines pour éviter d'avoir à me les payer «
temps et demi » ?
Non. Cela ne respecte pas la Loi sur les normes du
travail.
exemple : si une semaine vous travaillez 8 heures de plus que la
semaine normale de 42 heures, soit un total de 50 heures, et que la
semaine suivante vous travaillez 30 heures, vos employeurs ne peuvent
pas faire comme si vous aviez travaillé 42 heures la première
semaine (50 moins 8) et 38 la suivante (30 plus 8). Ils doivent vous
payer vos 8 heures supplémentaires au taux d'une fois et demie
votre salaire horaire ordinaire.
Au lieu d'être payée en argent pour mes heures
supplémentaires, j'aimerais mieux avoir un congé payé.
Est-ce possible ?
Oui, si vos employeurs sont d'accord. Demandez-
leur s'ils acceptent de vous rémunérer en temps pour vos heures
supplémentaires. Une heure supplémentaire vaut une heure et
demie de congé payé au salaire normal. exemple : si vous avez
travaillé 6 heures supplémentaires et que vos employeurs sont
d'accord pour vous payer en temps, ils vous donneront 9 heures de congé
payé au salaire normal (6 heures X 1,5). Sachez toutefois que vos
employeurs ne peuvent pas vous obliger à être payées
en temps.
LE SALAIRE ET LE BULLETIN DE PAIE
Quand mes employeurs doivent-ils me remettre mon salaire ?
Lorsque vous commencez un nouvel emploi, vos employeurs
peuvent attendre un mois avant de vous remettre votre première paie.
Par la suite, ils doivent vous payer au moins une fois toutes les deux
semaines. Souvent les employeurs paient leurs employées toutes les
semaines.
Les employeurs peuvent-ils me réclamer des frais pour
le logement et la nourriture (frais de pension) ?
Non. La Loi sur les normes du travail le leur interdit.
Comment puis-je connaître mon salaire brut ?
Multipliez le nombre d'heures travaillées dans une semaine
normale par le montant que vous gagnez de l'heure, ou, si vous demeurez
chez vos employeurs, prenez le montant de votre salaire pour une semaine.
Ajoutez à ce premier montant le montant gagné pour vos heures
supplémentaires, et vous avez votre salaire brut pour une semaine.
Le bulletin de paie que vos employeurs sont obligés de vous
remettre avec chacune de vos paies en vertu de la Loi sur les normes
du travail doit indiquer toutes ces données.
N'oubliez pas de conserver tous vos bulletins de paie
: ce sont des documents très importants.
VOICI UN EXEMPLE DE BULLETIN DE PAIE
QUE VOUS POUVEZ PHOTOCOPIER
Est-ce que mes employeurs ont le droit de déduire
d'autres montants de mon salaire ?
Non. Selon la Loi sur les normes du tra vail, les
employeurs ne peuvent pas déduire de votre salaire des montants
autres que ceux prévus par la loi. Si vous devez de l'argent
à vos employeurs (par exemple pour des appels interurbains
que vous avez faits sur leur ligne), il serait bon de les paver par
chèque ou comptant et leur demander un reçu.
Si je ne reçois pas de bulletin de paie, que dois-je
faire ?
D'abord, informez vos employeurs que vous avez besoin
d'un bulletin de paie pour connaître votre salaire brut et le détail
de vos déductions. Vous pouvez utiliser le modèle de bulletin
de paie de ce guide, et le leur remettre pour qu'ils le remplissent.
Au moment où vous et vos employeurs signez le contrat de travail,
vous pouvez demander qu'on indique clairement dans le contrat que l'on
vous remettra un bulletin avec chaque paie.
JOURS FÉRIÉS ET CONGÉS
Est-ce que j'ai droit à certains congés pendant
l'année ?
Comme travailleuse, vous avez droit, à certaines
conditions prévues par la loi, à sept jours fériés,
chômés et payés. Ces jours sont :
- le 1er janvier,
- leVendredi saint ou le lundi de Pâques, au choix des employeurs,
- le lundi qui précède le 25 mai (fête de Dollard),
- le 1" juillet (fête du Canada), ou, si cette date tombe un
dimanche, le 2 juillet.
- le 1er lundi de septembre (fête du Travail),
- le 2e lundi d'octobre (Action de grâces),
- le 25 décembre (Noël).
À certaines conditions, vous avez également
droit à un congé le 24 juin, fête nationale des Québécois
et des Québécoises. Renseignez- vous sur les conditions à
remplir pour avoir droit à ces congés.
Que se passe-t-il si un jour férié coïncide
avec mes vacances annuelles ?
Vous avez droit à ce jour férié. Vos employeurs
devront vous accorder un jour de congé payé, avant ou après
vos vacances, à une date que vous devrez choisir ensemble. Ils
peuvent cependant décider de vous payer une journée de salaire
plutôt que de vous accorder un jour de congé payé.
Que dois-je faire si mes employeurs me demandent de travailler
un jour férié ?
Selon la Loi sur les normes du travail, vous
n'avez pas le droit de refuser de travailler un jour férié,
sauf si vous venez de travailler six jours de suite.
Si vous devez travailler un jour férié, informez-
vous de la façon dont vous devez être rémunérée
pour cette journée. Vos employeurs peuvent aussi, au lieu de vous
payer, vous accorder une journée de congé payé au cours
des trois semaines qui précèdent ou qui suivent le congé
férié.
LES VACANCES
Est-ce qu'une domestique a droit à des vacances payées
?
Oui, une domestique a droit à des vacances payées.
Certains employeurs donnent des vacances à la travailleuse après
12 mois de travail, calculés à partir de sa première
journée de travail. Cela représente leur année de référence.
D'autres employeurs adoptent une année de référence différente,
par exemple du 1er mai au 30 avril de l'année suivante.
Comment calcule-t-on la durée des vacances ?
À la fin de l'année de référence
choisie par vos employeurs, vous avez droit à un nombre minimum
de jours de vacances qui dépend du nombre de vos mois de service.
La loi prévoit par exemple que :
- si vous avez moins d'un an de service continu, vous avez droit
à un jour de congé par mois de service;
- si vous avez de un an à cinq ans de service continu, vous
avez droit à un minimum de deux semaines de vacances;
- si vous avez cinq ans ou plus de service continu, vous avez droit
à un minimum de trois semaines de vacances.
Qu'est-ce au juste que le « service continu »
Le service continu, selon la Loi sur les normes du
travail, est la période pendant laquelle l'employée
est liée aux mêmes employeurs. Des temps d'arrêt pour
maladie ou congé de maternité, par exemple, n'interrompent
pas le service continu, puisque l'employée demeure liée
à ses employeurs. Toutefois, le service continu n'existe plus
s'il y a démission, congédiement ou fin de contrat.
Est-ce que je peux choisir les dates de mes vacances
?
Non. Vos employeurs doivent vous donner vos vacances
dans les 12 mois qui suivent la fin de leur année de référence,
mais ils en choisissent les dates eux-mêmes et doivent vous en
aviser quatre semaines à l'avance. Rien ne vous empêche,
cependant, d'informer vos employeurs des dates qui vous conviendraient
le mieux.
Comment calcule-t-on la paie de vacances ?
Pour calculer la paie de vacances, on doit d'abord calculer
le salaire brut de l'année de référence. N'oubliez
pas que le salaire brut, c'est le salaire avant les déductions.
Après un an de service continu, la paie de vacances est de 4%
du salaire annuel brut. Après cinq ans de service continu, elle
est de 6%.
Quand mes employeurs doivent-ils me remettre ma paie de
vacances ?
Vos employeurs doivent vous remettre votre paie de vacances
en un seul versement et avant que vous partiez en vacances.
Si mes employeurs partent en vacances, suis-je en vacances
pendant leur absence ?
La période pendant laquelle vos employeurs partent
en vacances pourra correspondre à des vacances payées pour
vous, si vous y avez droit. Être en vacances, c'est être
libre de faire ce qu'on veut et ne pas être obligé, de demeurer
dans la maison.
Si vos employeurs partent mais vous demandent de prendre
soin de la maison ou de faire d'autres tâches, alors vous n'êtes
pas en vacances. S'ils vous demandent de faire certaines tâches,
vous devez leur expliquer qu'une période pendant laquelle vous
travaillez ne peut pas compter comme vos vacances, ils devront vous
payer pour ce travail. Pour éviter les malentendus, demandez à
vos employeurs, avant leur départ, si vous êtes en vacances
pendant leur absence et, si oui, demandez-leur votre paie de vacances.
Est-ce que les employeurs ont le droit d'imposer des jours
de congé sans salaire ?
Oui. La Loi sur les normes dutravail
permet aux employeurs de vous mettre en congé sans solde.
Si vos employeurs vous préviennent à l'avance et que le congé
sans solde doit durer plus de deux semaines, demandez-leur un relevé
d'emploi avant leur départ et informez- vous sur la possibilité
d'obtenir de l'assurance- emploi.
Vous pouvez tenter de prévenir pareille situation
: par exemple, au moment où vous êtes engagée et
où vous discutez de votre contrat avec vos employeurs, demandez-leur
s'ils ont l'intention de prendre des vacances et de vous donner des
jours de congé sans salaire. Si oui, essayez de négocier avec
eux, et de faire inclure dans le contrat que vous serez payée pour
ces jours-là.
SI JE SUIS MALADE
Est-ce que j'ai droit à un congé payé si
je suis malade ?
Non. La Loi sur les normes du travail n'accorde
aucun congé de maladie payé par les employeurs.
Cependant, certains employeurs rémunèrent quand
même leur employée pendant une courte absence pour cause de
maladie. Si votre absence pour cause de maladie, accident ou opération
dure plus de deux semaines, vous avez peut-être droit à des
prestations spéciales maladie de l'assurance-emploi. Consultez
le plus rapidement possible l'AAFQ. qui pourra vous diriger vers les
personnes les mieux placées pour vous renseigner.
Si je suis absente du travail parce que je suis malade,
est-ce que je risque de perdre mon emploi ?
Selon la Loi sur les normes du travail, les employeurs
ne peuvent pas congédier une travailleuse malade si elle a plus
de trois mois de service continu. Cependant, l'employée malade
ne doit pas avoir été absente plus de 17 semaines au cours
d'une année, et elle doit être apte à reprendre son travail
après son congé de maladie.
LES PROBLÈMES AVEC SES EMPLOYEURS
: COMMENT LES PRÉVENIR
LE CONTRAT DE TRAVAIL
Qu'est-ce qu'un contrat de travail ?
Un contrat de travail est une entente conclue entre vous et vos
employeurs. Au Québec, il n'est pas obligatoire que ce contrat
soit écrit : il peut être verbal. Toutefois, l'AAFQ vous
conseille fortement d'avoir un contrat écrit II pourra vous
aider à avoir une meilleure communication avec vos employeurs.
Le contrat de travail précise les conditions de travail sur lesquelles
vous et vos employeurs vous êtes mis d'accord : votre horaire de
travail, votre salaire brut, vos tâches et vos responsabilités.
Le contrat pourra aussi vous aider à prouver les conditions de
travail sur lesquelles vous et vos employeurs vous étiez entendus.
Plus un contrat est clair et détaillé,
moins vous risquez d'avoir de problèmes plus tard. Pour
vous aider à avoir un contrat de travail clair, l'AAFQ a préparé
un « contrat de travail type » qui contient tous les détails
nécessaires. Si vous désirez en obtenir un exemplaire, pour
vous ou pour une amie, communiquez avec nous.
Que doit contenir mon contrat de travail ?
Votre contrat de travail devrait contenir au moins le nom de vos
employeurs et le vôtre, le type d'emploi que vous occuperez, la
date du début du travail, et le salaire brut et l'horaire sur lesquels
vous vous êtes entendus, il est très important de
préciser le nombre d'heures de travail par semaine et les jours
de congé, et de faire une description détaillée des tâches
que vous aurez à accomplir. Si vous résidez chez vos employeurs,
votre contrat devrait aussi inclure la description du logement qui vous
est fourni. Préparez votre contrat en deux exemplaires : un pour
vous, un pour vos employeurs. Vous signerez les deux exemplaires ; vos
employeurs également. Ne signez jamais un contrat si vous n'êtes
pas d'accord avec son contenu. Il ne faut pas non plus accepter moins
que ce qui est garanti par la Loi sur les normes du travail. Si
vous résidez chez vos employeurs, faites une copie de votre contrat
signé et gardez-la quelque part à l'extérieur de votre
lieu de travail.
Est-ce qu'on peut modifier un contrat de travail
Aux yeux de la loi, vos employeurs et vous êtes obligés
de respecter le contenu du contrat que vous avez signé. Ce contrat
peut toutefois être modifié, mais seulement si vous et vos
employeurs êtes d'accord. Si, ensemble, vous décidez de modifier
certaines parties du contrat, vous devriez mettre vos initiales à
côté de chacune des modifications inscrites dans les contrats
originaux, et vos employeurs devraient faire la même chose.
Que puis-je faire si j'ai des problèmes avec mes
employeurs ?
Il existe plusieurs façons de prévenir ou de
tenter de régler des problèmes liés à son travail.
En voici quelques-unes :
- Parlez avec vos employeurs. Dites-leur ce qui ne va pas,
et demandez-leur de le changer.
- Tenez un journal de bord. Notez-y les jours et les heures
de travail, les tâches accomplies et les responsabilités
assumées. Vous pouvez aussi demander à vos employeurs de
le signer une fois par semaine.
- Contactez des groupes qui peuvent vous aider (l'AAFQ, par
exemple).
- Appelez l'agence qui a trouvé votre emploi et demandez-lui
de parler à vos employeurs.
- Déposez une plainte à la Commission des normes
du travail.
- Changez d'emploi. Vous n'êtes pas obligée de rester au
service d'employeurs qui vous traitent injustement. Toutefois, si
vous n'avez pas déjà trouvé un autre emploi, consultez
l'AAFQ.
L'IMPORTANCE DU JOURNAL DE BORD
Comment un journal de bord peut-il m'aider dans mon travail
?
Un journal de bord est avant tout un aide- mémoire.
Il sert à vous rappeler comment vous avez organisé votre travail
jour après jour, et quelles ont été vos tâches et
vos responsabilités. Il peut aussi servir d'outil de communication
avec vos employeurs.
Pour construire votre journal de bord, vous pouvez vous
inspirer du modèle que nous avons inséré dans le présent
guide.
Si possible, à la fin de la semaine, demandez à
vos employeurs de regarder votre journal et de le signer. Cela leur
donnera l'occasion de vous dire s'ils sont satisfaits de votre travail
ou de préciser certaines tâches ou responsabilités, en
particulier en ce qui concerne les enfants, les soins à leur donner
et leur éducation. Si les relations avec vos employeurs sont difficiles
et que vous ne pouvez pas leur montrer votre journal de bord, alors
notez-y la nature du malentendu ainsi que le résumé des conversations
que vous avez avec vos employeurs. Si nécessaire, votre journal
de bord pourrait vous aider à prouver certains faits si un jour
vous devez déposer une plainte, à la CNT ou ailleurs, pour
régler un problème.
SE PROTÉGER
Comment puis-je prouver que je dis la vérité
? Je travaille dans une maison privée. Personne n'est témoin
de ce qui s'y passe.
Voici quelques documents qui peuvent vous être utiles
si un jour vous avez à prouver ce qui s'est passé chez vos
employeurs :
- votre contrat de travail ;
- votre journal de bord ;
- des copies de vos bulletins de paie ou de vos chèques ;
- le livret de banque du compte où sont déposées vos
paies;
- des reçus pour toute somme que vous payez à vos employeurs
(s'ils refusent de vous donner des reçus, payez-les par chèque
ou par mandat afin d'avoir des preuves de paiement) ;
- des notes ou des lettres écrites par vos employeurs.
En plus des preuves écrites, des témoignages
peuvent appuyer ce que vous dites. Une amie ou quelqu'un
d'autre peut avoir vu la chambre où vous dormez, par exemple, ou
avoir été témoin de la façon dont vos employeurs
vous ont traitée. Il faut garder les coordonnées de ces personnes
afin de pouvoir les contacter si nécessaire.
Est-il possible de se protéger contre des accusations
de vol au travail ?
On souhaite que jamais ce genre de situation n'arrivera,
mais cela peut se produire. Voici quelques moyens de prévenir de
telles accusations :
- Si vous recevez un cadeau, écrivez un petit mot de remerciement
et faites-en une photocopie que vous garderez en lieu sûr. Notez
dans votre journal de bord quel cadeau vous avez reçu
et à quelle date.
- Si vos employeurs vous donnent des vêtements usagés ou
d'autres objets de la maison, demandez-leur de vous faire une note
écrite comme preuve de ce don. Cela peut paraître
gênant, mais n'oubliez pas que vous êtes au travail, et
non chez des parents ou des amis.
Je trouve régulièrement de l'argent ou des bijoux
qui traînent un peu partout dans la maison. Que dois-je faire ?
Chaque fois que vous trouvez de l'argent ou un bijou, nous vous
suggérons de le déposer dans un endroit bien en
vue, et de toujours dire à vos employeurs ce que vous avez trouvé
et où vous l'avez mis. C'est la meilleure façon de vous
protéger. Nous vous conseillons de ne jamais faire semblant que
vous n'avez pas vu l'argent ou les bijoux qui traînaient.
DÉPOSER UNE PLAINTE
La Commission des normes du travail (CNT) peut-elle faire
quelque chose pour moi ?
Oui. Vous pouvez appeler la CNT si vous avez des questions
concernant des problèmes liés à votre travail. Vous
ne serez pas obligée de donner votre nom ni aucune autre
information personnelle. Si vos employeurs ne respectent pas vos droits
qui sont prévus par la Loi sur les normes du travail, vous
pouvez demander à la CNT de vous aider : conseils, dépôt
d'une plainte, etc. Les services de la CNT sont gratuits.
Comment dépose-t-on une plainte à la CNT ?
Si vous ne recevez pas le salaire prévu par la loi,
informez d'abord vos employeurs du salaire minimum et des montants à
payer pour les heures supplémentaires. Demandez-leur ensuite de vous
payer conformément à la loi. S'ils refusent, vous pouvez réclamer
le salaire qu'ils vous doivent en déposant une plainte à la
CNT. Vous pouvez déposer votre plainte en vous présentant à
un bureau de la CNT. Vous pouvez aussi le faire par téléphone
ou par la poste. Si vous déposez votre plainte par téléphone,
notez le nom de la personne à qui vous avez parlé et exigez
une preuve écrite du dépôt de la plainte.
Attention ! Avant de déposer une plainte, préparez-la
soigneusement :
- Notez sur une feuille tout ce que vous réclamez : paiement pour
des heures supplémentaires ou des vacances non payées, etc.
;
- Notez également tout ce qui concerne votre travajl
: les dates du début et de la fin de l'emploi,
les tâches effectuées, l'horaire, la description de la maison,
le nombre de personnes qui y vivent, etc. ;
- Rassemblez les documents qui peuvent servir de preuve pour
appuyer votre réclamation : bulletins de paie, copie des chèques,
relevé d'emploi, contrat de travail, journal de bord, etc.
Comment la Commission des normes du travail traite-t-elle
une plainte ?
Si vous déposez une plainte (réclamation d'argent),
la CNT ouvrira un dossier. Ensuite :
- Vous recevrez une lettre vous donnant le numéro de votre dossier
et le nom de la personne qui s'en occupera.
- Un enquêteur parlera avec vous, puis demandera à vos employeurs
de donner leur version des faits. Si l'enquêteur décide
que vos employeurs vous doivent de l'argent, il tentera d'obtenir
les sommes que l'on vous doit.
- Avant d'accepter un règlement de votre plainte, vous pouvez
consulter l'AAFQ, ou un autre organisme, ou un avocat.
- S'il n'y a pas de règlement à cette étape,
alors une procédure plus longue sera engagée par la CNT.
- Si l'on refuse de traiter votre plainte à la CNT, vous pouvez
demander une révision de cette décision dans les 30 jours
de la réponse de la CNT.
Si vous voulez avoir de l'aide pour mieux comprendre
la CNT et vous orienter dans vos démarches, consultez l'AAFQ.
Ai-je vraiment des chances de récupérer les sommes
qu'on me doit ?
Oui. Si vous et vos employeurs en arrivez à un règlement,
vous recevrez les sommes qui vous sont dues assez rapidement.
Déposer une plainte paraît difficile... Je préfère
ne rien réclamer de ce qu'on me doit et oublier cette mauvaise
expérience.
Il est vrai qu'avant de déposer une plainte, il faut
y penser sérieusement, et demander conseil. Des femmes l'ont fait
avant vous, et elles ont gagné. Elles ont été patientes
et persévérantes. Déposer une plainte, ce n'est pas
« attaquer » vos employeurs. C'est utiliser des
recours qui sont à votre disposition pour obtenir ce qui vous est
dû, pour faire respecter vos droits. Vous pouvez décider de
le faire pour vous-même, mais aussi en pensant que cela pourra
peut-être assurer de meilleures conditions de travail à la
personne qui sera engagée plus tard par les mêmes employeurs.
Les lois existent pour être respectées. Mais
les meilleures des lois ne serviront à rien si les travailleuses
ne les font pas respecter.
DECIDER DE PORTER PLAINTE, CELA VEUT DONC DIRE :
- se préparer soigneusement ;
- chercher le soutien de personnes en qui vous avez confiance
;
- consulter un organisme pour obtenir de l'aide technique ;
- avoir la volonté de gagner ce qui vous est dû ;
- vous valoriser, vous faire respecter, et partager la fierté
de marcher la tête haute.
LA FIN D'UN EMPLOI
Qu'est-ce qu'un avis de cessation d'emploi ?
Les employeurs qui ne souhaitent plus qu'une employée
travaillent pour eux doivent lui remettre un avis l'informant à
l'avance qu'elle perdra bientôt son emploi : c'est l'avis de cessation
d'emploi.
À quel moment les employeurs doivent-ils remettre
un avis de cessation d'emploi à leur employée ?
L'avis de cessation d'emploi doit être :
- d'une semaine si l'employée a plus de trois mois de service
continu;
- de deux semaines après un an de service continu;
- de quatre semaines après cinq ans de service continu;
- de huit semaines après 10 ans de service continu.
Si vos employeurs ne vous avisent pas à l'avance
et vous congédient sur-le-champ, vous pouvez réclamer
à la Commission des normes du travail une indemnité
équivalant au nombre de semaines de préavis requises.
Dois-je prévenir mes employeurs si je veux quitter
mon emploi ?
Oui. Le Code civil du Québec dit que l'employée
doit donner un avis de démission raisonnable. Habituellement,
ce préavis est d'une à deux semaines. Il est préférable
de remettre à vos employeurs votre démission par écrit
et par courrier recommandé ; cela vous donnera une preuve de l'envoi
et de la réception de la lettre.
Est-ce qu'un employeur peut me congédier du jour au
lendemain ?
Non. Selon la Loi sur les normes du travail, les
employeurs ne peuvent pas congédier sans préavis écrit
une employée qui a plus de trois mois de service continu. Toutefois,
une employée peut être congédiée sans préavis
écrit si elle a commis une faute grave, ou s'il y a cas fortuit (exemple
: la maison des employeurs est détruite par un incendie).
Que dois-je faire si mes employeurs me mettent à
la rue et gardent mes effets personnels ?
Si vous demeurez chez vos employeurs, il se peut qu'à
cause d'un conflit on vous mette à la rue, ou que vous soyez obligée
de quitter la maison sans avoir pu emporter vos effets personnels. Dans
une telle situation, n'allez pas chercher vos affaires toute seule.
Allez-y avec une amie, après avoir pris rendez-vous avec vos employeurs
par téléphone. Ou encore appelez la police et demandez une
escorte policière : un agent vous accompagnera alors chez vos employeurs,
mais sans intervenir dans votre démarche.
Est-ce que je peux faire une réclamation si mes employeurs
me congédient du jour au lendemain ?
Si vous êtes congédiée pour une raison
que vous considérez comme non valable, consultez l'AAFQ le plus
tôt possible pour connaître vos recours. Les délais pour
porter plainte pour congédiement sont très courts (45 jours,
généralement).
Que se passe-t-il si mon emploi se termine et que je n'ai
pas encore pris mes vacances ?
Vos employeurs doivent vous remettre les sommes qui vous
sont dues pour ces vacances, c'est-à-dire 4% ou 6% de votre salaire
brut de l'année, selon le nombre d'années de service que vous
avez chez ces employeurs.
Mes employeurs me doivent de l'argent : puis-je le réclamer
?
Oui. Vous avez un an pour déposer une plainte à
la CNT pour réclamer des sommes que vos employeurs vous doivent.
Quels documents mes employeurs doivent-ils me remettre
à la fin de mon emploi ?
Selon la Loi sur les normes du travail, vos
employeurs doivent vous remettre, si vous le leur demandez,
un certificat de travail contenant les informations suivantes :
- leur nom et leur adresse ;
- les dates de début et de fin de l'emploi ;
- le type d'emploi que vous avez occupé (exemples : domestique,
aide familiale).
Si vos employeurs refusent de vous remettre le certificat
de travail que vous leur demandez, vous pouvez le réclamer à
la Commission des normes du travail.
De plus, la Loi sur l'assurance-emploi oblige
les employeurs à vous donner un relevé d'emploi. Ce relevé
est nécessaire pour faire une demande d'assurance-emploi, et il
est important de l'exiger même si vous n'avez pas l'intention de
demander des prestations d'assurance- emploi.
Que puis-je faire s'il s'est glissé une erreur dans
mon relevé d'emploi ?
Il est très important de vérifier immédiatement
toutes les informations inscrites sur votre relevé d'emploi.
Si votre relevé contient des erreurs, indiquez-les à vos employeurs,
si c'est possible, et demandez-leur de les corriger. S'ils ne le font
pas, envoyez-leur une lettre recommandée demandant que votre relevé
soit corrigé, et gardez une copie de cette lettre dans vos dossiers.
Est-ce que j'ai le droit de demander des prestations d'assurance-emploi
?
Oui, mais à certaines conditions. Informez- vous
avant d'entreprendre vos démarches.
Les employeurs sont-ils obligés de me remettre une
lettre de recommandation ?
Non, mais vous pouvez quand même en demander une.
Que puis-je faire si je suis congédiée parce
que je suis enceinte ?
Selon la Loi sur les normes du travail, il est
interdit de congédier une travailleuse parce qu'elle est enceinte.
Si vous décidez de déposer une plainte parce que vous avez
été congédiée pour cette raison, agissez rapidement
: vous n'avez que 45 jours pour le faire.
LES IMPÔTS
L'aide familiale doit-elle déclarer les revenus de
son travail ?
Oui. Vous êtes une travailleuse, et, à chaque
paie, vos employeurs doivent déduire de votre salaire brut des
impôts et d'autres montants prévus par la loi. De votre côté,
chaque année, au plus tard le 30 avril, vous devez remplir et poster
une déclaration de revenus au gouvernement fédéral, et
une autre au gouvernement du Québec.
Quels documents dois-je avoir en main pour remplir mes
déclarations de revenus ?
Avant le 1" mars, chaque employeur pour qui vous avez
travaillé pendant l'année civile précédente (du
1er janvier au 31 décembre) doit vous remettre deux
relevés : un T4 et un R1. Le T4 doit accompagner la déclaration
que vous enverrez au gouvernement fédéral, et le R1 celle
que vous enverrez au gouvernement provincial.
Que dois-je faire si mes employeurs refusent de me donner
mon T4 et mon R1, ou si je ne peux les joindre ?
Produisez quand même vos deux déclarations
de revenus en calculant vous-même le montant total de
votre salaire brut. Joignez à vos déclarations une lettre
informant les services de l'impôt de la situation, et de votre
désir de payer des impôts sur vos revenus.
Est-il possible de vérifier l'exactitude des informations
des T4 et des R1 ?
Oui, à l'aide de vos bulletins de paie. C'est
d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles il faut exiger de vos employeurs
qu'ils vous remettent un bulletin avec chaque paie. Le total du salaire
brut, de l'impôt fédéral et de l'impôt provincial
de tous vos bulletins devrait correspondre aux montants inscrits sur
les relevésT4 et R1.
Si je trouve une erreur sur un T4 ou un R1, que dois-je
faire ?
Si possible, parlez-en à vos employeurs et demandez-leur
un nouveau relevé T4 ou R1. Si ce n'est pas possible, faites votre
déclaration de revenus d'après vos bulletins de paie, ou selon
le calcul de votre salaire annuel brut, et joignez une lettre expliquant
votre situation. Vous devez produire vos deux déclarations à
temps même s'il vous manque des documents.
L'AAFQ peut vous aider si vous avez besoin de conseils,
d'orientation et d'accompagnement. Elle peut aussi vous mettre en contact
avec des organismes communautaires spécialisés dans les différents
problèmes abordés dans le présent guide.
MOT DE LA FIN
En tant qu'aide familiale, vous savez que le travail en
maison privée exige de nombreuses compétences. Vous savez
aussi que le type d'emploi que vous occupez comporte deux aspects bien
particuliers. Premièrement, vous êtes complètement isolée,
seule et sans témoin pour négocier vos conditions de travail.
Deuxièmement, les responsabilités que vous assumez en ce qui
a trait au bien-être des membres d'une famille sont énormes.
En vertu des lois du travail, vous avez des droits en
tant que travailleuse en maison privée. Mais que vous soyez «
déclarée avec déductions », que vos employeurs vous
demandent un reçu ou qu'ils vous versent un paiement « non
déclaré », ce sera toujours à vous de prouver que
vos droits n'ont pas été respectés.
L'AAFQ a conçu le présent guide pour vous informer
et pour vous proposer des outils, comme le journal de bord, qui vous
aideront à vous protéger en cas d'abus.
La solidarité a bien meilleur goût! Il ne faut
pas oublier que, si des employeurs n'ont pas respecté la Loi
surles normes dutravailavec vous, ils risquent
de ne pas la respecter non plus avec la prochaine personne qu'ils vont
engager. Dépasser ses peurs, porter plainte quand on a été
victime d'abus ou brimée dans ses droits peut éviter des problèmes
à la prochaine employée de la maison, et être une expression
de solidarité envers une autre aide familiale qui risquerait sinon,
d'être victime des mêmes abus.
Connaître ses droits comme travailleuse en maison
privée, c'est un premier pas. Le pas suivant, c'est de vous assurer
que vous et vos amies fassiez respecter vos droits.
NUMÉROS DE TÉLÉPHONE
UTILES
Pour de l'information sur les normes du travail ou pour
porter plainte
COMMISSION DES NORMES DU TRAVAIL
À montréal :(514) 873-7061 en province (sans frais) : 1 800
265-1414
Pour des questions d'impôt
REVENU CANADA
À montréal : (514) 283-5300 ou 283-6715 en province (sans
frais) : 1 800 361-2808
REVENU QUÉBEC
À montréal : (514) 864-6299
en province (sans frais) : 1 800 267-6299
Pour obtenir des renseignements ou pour
trouver rapidement le numéro de téléphone d'un ministère
ou d'un service gouvernemental ou paragouvernemental (qu'il soit fédéral
ou provincial)
COMMUNICATION-QUÉBEC
À montréal : (514) 873-2111
en province (sans frais) : 1 800 363-1363
Pour avoir des renseignements sur les groupes d'appui
de la région de Montréal
CENTRE DE RÉFÉRENCE DU GRAND MONTRÉAL
À montréal: (514) 527-1375
QUELQUES MOTS SUR L'ASSOCIATION DES
AIDES FAMILIALES DU QUÉBEC
L'Association des aides familiales du Québec (AAFQ)
est un organisme communautaire sans but lucratif fondé en 1975. Sa
mission est de faire reconnaître, de faire respecter et de valoriser
le travail en maison privée. L'AAFQ intervient afin que les conditions
de travail des aides familiales soient respectées, et pour que les
aides familiales puissent faire respecter leurs droits. Elle offre à
ses membres la possibilité de sortir de leur isolement et de créer
des liens de solidarité grâce à la vie associative.
Orientations de l'AAFQ
L'AAFQ dénonce les lois du travail qui sont injustes
pour les aides familiales et exige du gouvernement du Québec qu'il
protège ces travailleuses au même titre que tous les autres
travailleurs.
Les aides familiales sont invisibles et isolées. On
ne sait ni où elles travaillent ni combien elles sont, parce que
leurs employeurs ne sont pas obligés de s'enregistrer publiquement.
Un registre permettrait d'informer les travailleuses et les employeurs
de leurs droits et de leurs obligations. L'AAFQ demande au gouvernement
du Québec la création d'un registre public obligatoire pour
les employeurs d'aides familiales.
L'AAFQ revendique aussi la reconnaissance, le respect et
la valorisation du métier d'aide familiale.
SERVICES ET ACTIVITÉS
Un service-conseil pour...
obtenir des informations ;
déterminer quelles démarches ;
entreprendre ;
avoir du soutien pour se faire respecter.
Un service de placement pour...
définir ses compétences ;
mettre son expérience en valeur ;
réaliser un travail professionnel reconnu.
Une formation pour...
développer des habiletés utiles ;
acquérir les connaissances nécessaires ;
valoriser un travail important dans la famille.
Les bureaux de l'Association des aides familiales du Québec
sont ouverts du lundi au samedi, de 10h à 16h30.
Pour prendre rendez-vous, téléphonez à l'AAFQ,
et n'oubliez pas de laisser votre message et vos coordonnées sur
notre répondeur.
An English version of this text is also available.
Association des aides familiales du Québec (AAFQ)
1857, boul. de Maisonneuve O., bureau 318
Montréal (Québec) H3H 1J9
Tél. : (514) 937-6873
Station de métro Guy-Concordia, sortie Saint-Mathieu
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